par Berckman
J'aimerais souligner plusieurs choses dans ce débat :
1/ Le sionisme est un mouvement nationaliste qui s'est créé au sein de la communauté juive ashkénaze au XIXème, face à d'autres courants politiques, principalements les courants révolutionnaires (anarchistes et bolcheviques, bundistes) ou intégrationistes (principalement en france avec les jufis républicains). Il est l'une des réponses politiques à l'émergence du nationalisme et de l'antisémitisme racialiste (qui succède à la judéophobie religieuse), parmi d'autres et très minoritaire pendant de très nombreuses années, jusqu'à grosso modo la création de l'état d'Israel. Le sionisme représente l'affirmation par une partie de la communauté juive ashkénaze du caractère inélucatble de l'antisémitisme et du fait national comme excluant les juif (fait national “européen-chrétien” (sic) d'abord, puis “arabo-musulman” (re-sic). Il repose sur l'idée que ne pouvant combattre l'antisémitisme en étant minoritaire dans les pays européens, il faut se rendre majoritaire quelque part (en Palestine, mais avaient été envisagé différentes autres possibilités, comme madagascar, etc…). Le sionisme reprend l'idéologie de la “libération nationale”. Seul problème, de taille, il veut réaliser cette “libération nationale” par une entreprise coloniale en Palestine, sur une terre qui représente une double référence historique ou religieuse, mais qu'une grande partie de la population juive n'a jamais connu de son vivant, puisque seule la population juive y est minoritaire, mais aussi séfarade (donc dans une culture juive radicalement différente) Les autres réponses étaient _ l'intégration (par le moule laique républicain), ce qui a été grandement remis en question par la montée nationaliste antisémite de l'affaire dréyfuss fin XIXème. Cette intégration est le point de vue majoritaire de la bourgeoisie juive jusqu'à la seconde guerre mondiale. _ La liquidation de l'antisémitisme par l'internationalisme (ou l'antinationalisme) révolutionnaire : la plus grande partie des classes populaires juives a choisie cette voie jusqu'en 1945, soit sur des bases autonomes (le bund) soit sur des bases prolétarienne au sein d'organisation internationales (anarchistes, bolcheviks). Ces tendances rejettent le sionisme comme un nationalisme bourgeois et une concession à l'antisémitisme.
2/ Il est donc faux d'affirmer qu'il s'agissait là de la seule réponse possible à l'antisémitisme. Il est faut aussi d'affirmer que le sionisme est un fascisme, à moins de vider le fascisme de son sens, d'une part, mais aussi d'évacuer le fait historique fondamental : il existe des colonialistes de guahce et de droite, et des nationalistes de gauche et de droite, qu'il faut rejetter comme tels, en tant que colonialistes ou nationalistes, et pas en utilisant un raccourcis qui permet de dédouaner ces mouvements. Comme les socialistes ont été colonialistes en france (cf l'envoi du contingent en Algérie), ce qui n'en faisait pas des fascistes, mais des ordures colonialistes, comme le PCF a défendu des positions nationalistes (ce qui n'en faisait pas des fascistes), il y a des sionistes de gauche (sionistes socialistes comme Hatchomer hatzair, Paole Sion). Il y a eu des socialistes racistes, comme il y a eu des socialistes antisémites. Le fait qu'une grande part du mouvement sioniste soit, comme la plupart des mouvement nationaliste ou colonialistes, n'en fait pas des mouvements fascistes (mais des ordures comme tous les colonialistes et les nationalistes, si.) Les sionistes fascistes sont les sionistes révisionnistes, dont jabotinsky, le fondateur de ce courant, se référant avec admiration à Mussolini. Aujourd'hui, ce courant (le bétar) est plus proche de la droite colonial. C'est la LDJ (ligue de défense juive) qui reprend à son compte les thèses de Jabotinsky les plus ancrées à l'extrême droite, complétées par celle du Rabin Kahane.
3/ Le mythe sioniste repose sur _ l'idée que la seule réponse à l'antisémitisme c'est la constitution d'un Etat nation. C'est faux, puisque non seulement on voit que d'autres voies ont été et sont choisies au sein des communautés séfarades et ashkénaze _ l'idée de l'unicité du peuple juif. Or la seule “unicité” c'est le produit de l'antisémitisme, même si celui-ci a eu des formes bien différentes en europe et dans le monde “arabe”. Les cultures ashkénazes, séfarades sont radicalement différentes, et c'est pour cela qu'une culture a été créée de toute pièce, ainsi qu'une langue, l'hébreu (les sionistes ayant eu tendance historiquement à mépriser le yiddish et le judéo espagnol). _ l'idée que les sionistes ont “fait fleurir le désert”, idées aussi spécieuse que “l'oeuvre positive de la colonisation” qu'aurait représenté la construction d'école et de route et qui évacue l'impérialisme, la guerre comme source de contrôle de l'eau _ l'unicité du peuple arabe (idée d'ailleurs commune au panarabisme) ou musulman (idée commune à l'islamisme) seolon laquelle la dépossession des palestiniens serait “l'expulsion des arabes” qui auraient des dizaines de milliers de kilomètres carrés autour…
comme dans tout mouvement nationaliste, on retrouve des “pauvres bougres”, comme les petits blancs pieds noirs en algéries, qui n'étaient pas tous des colons, et qui se sont installé dans le pays pour des rauisosn économiques ou pour fuir les persécuation. Mais dans la majorité, ils se solidarisent avec la vision nationaliste et coloniale (dont leur position dépend). Les états européens se sont ainsi défaussé sur les palestiniens de leur responsabilité dans le génocide. La seule soludtion passe par la mise en cause radicale de l'Etat d'israel en tant qu'état colonial et nationaliste, par la révolution socialiste, comme l'on défendue les panthères noires d'Israel, Matzpen, puis aujourd'hui Awall et les quelques camarades anarchistes communistes israeliens.
4/ Le soutien panarabe ou islamiste aux palestiniens est d'une grande hypocrisie, puisque ces mouvements n'ont aucun intérêt à la résolution d'un conflit qui arrange et les élites dirigeantes israelienne, et les élites des états “arabes” ou “perses” de la région, puisqu'il leur permet de museler toute contestation intérieure au nom de la “lutte contre l'ennemi principal sioniste”. Cela s'est traduit hystoriquement par les actions des états irakien, libanais ou jordanien contre l'OLP… Il bn'y donc aucune solution dans un cadre natioal, et c'est pour cela que le cadre fédéral me semble plus adapté (même s'il y a encore un très long chemin à faire pour y arriver), la priorité étant bien sur le départ bdes colons, le démentèlement des colonies, le droit au retrour…
5/ il reste que le “deux poids deux mesures” de beaucoup de personnes en france, qui se scandalisent à juste titre de la politique coloniale d'isarel, mais restent bien silencieux et actifs contre la politique coloniale de leur propre état, qui a fait bien plus de morts dans les 50 dernières années (des millions de morts entre le soutien au génocide rwandais, à l'algérie des généraux, au maroc de M6 ou hassan 2, à Omar Bongo, etc… etc… la liste est longue) laisse songeur. Il est plus facile de contester l'impérialisme, le nationalisme et le colonialisme des autres états que celui de son propre état. combien de personnes aux manifs contre l'intervention française au Tchad, le soutien de l'état français à Eyadéma au Togo, contre le mitraillage de manifestants en côte d'ivoire, etc… etc… Attention, je ne dis pas qu'il faut abandonner la nécessaire solidarité avec les palestiniens, mais qu'il faudrait faire preuve d'un peu plus de cohérence dans nos soutien et dans nos critiques, et que vue l'ampleur des crimes de l'état français, c'est contre lui (parce qu'on est jamais plus efficace que contre son propre état) qu'il nous faut nous mobiliser en priorité… Contre le colonialisme et le nationalisme, mais partout ! Bon désolé, je sent que je vais pas me faire des amis. P.S. citer leibowitz qui est un religieux intégriste n'est pas spécialement une référence (une partie des intégristes est contre l'état d'israel mais uniquement parce que théologiquement pour eux Israel désigne le “royaume de dieu” paradisiaque, une fois le messi revennu) et non un état réel.
le 14 octobre 2008