Tension sociale en Algérie

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Sam 12 Fév 2011 14:04

EN DIRECT : Situation très tendue à la place du 1er Mai à Alger

12h30 : Des centaines de manifestants sont toujours rassemblés à la place du 1er mai à Alger. Un imposant cordon sécuritaire les empêche de bouger.

12h00 : Les manifestants, rassemblés en petits groupes, essaient tant bien que mal de contourner le cordon de sécurité. Chaque groupe tente de temps en temps de marcher, forçant les policiers à courir dans tous les sens pour les bloqué.



11h40 : Des dizaines de jeunes arrivent à la place du 1er Mai venant de la rue Hassiba, rejoignent les manifestants. Ils sont environ 2000 manifestants à se rassembler à coté de la pompe à essence, derrière le ministère de la jeunesse et des sports, à Alger.

11h30 : Des renforts de policiers arrivent à la place du 1er mai pour contenir les manifestants, qui tentent de forcer le dispositif.

11h20 : Les voyous rameutés pour la contre marche ont agressé Amazigh Kateb.

Les pro bouteflika continuent leurs provocations envers les manifestants. La police les laisse faire.

11h10 : Des centaines d'étudiants rejoignent les manifestants à la place du 1er Mai à Alger. A chaque fois que les manifestants tentent de forcer le cordon de sécurité, ils sont bastonnés et repoussés.

El Watan.com
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Sam 12 Fév 2011 20:02

le pouvoir a réprimée la marche à Alger, Oran d'une manière violente et totalitaire, un dispositif policiers hallucinant, des gares bloquées, des autoroutes arrêtes, des milliers de personnes empêchées d'aller manifester.
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"Ce n'est qu'un début": les manifestants à Alger défient le pouvoir
De Abdellah CHEBALLAH (AFP) – il y a 1 heure

ALGER — Ils ont bravé les forces de l'ordre pour défier le pouvoir dans le centre d'Alger et, samedi, les manifestants de la Place de la Concorde ne cachaient par leur fierté.

"Nous avons brisé le mur de la peur", a assuré Fodil Boumala, l'un des fondateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). "Ce n'est qu'un début !".

Universitaire et écrivain, il a manifesté avec quelque 2.000 participants au milieu d'un déploiement de forces anti-émeutes évalué à 30.000 hommes qui quadrillaient le centre de la ville de plus de trois millions d'habitants.

M. Boumala a été interpelé brièvement, mais son enthousiasme n'en a pas été entamé: "Les Algériens ont récupéré leur capitale", s'est il enflammé.

Lui et ses compagnons ont dû forcer le dispositif de sécurité pour se retrouver Place de la Concorde, plus connue des Algérois sous le nom de Place du 1er Mai.

Ils y ont rejoint des groupes de manifestants, contenus par des centaines de policiers casqués, équipés de boucliers, de matraques et de fusils d'assaut. Les rues adjacentes étaient barrées par des véhicules blindés.

"Depuis la bataille d'Alger, je n'ai pas vu autant de policiers", a ironisé un septuagénaire, membre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition), en souvenir de la mobilisation des troupes françaises en 1957, pour tenter de reprendre aux combattants algériens la Casbah d'Alger.

Les manifestants ont brandi une large banderole qui proclamait : "Système dégage", et scandé des slogans qui faisaient échos à ceux criés en Tunisie et en Egypte. Plusieurs ont été interpellés par les forces de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un groupe de partisans du pouvoir, évalué à une quarantaine de personnes, sont intervenus bièvement pour crier leur soutien au président Abdelaziz Bouteflika. "Bouteflika n'est pas Moubarak", ont-il lancé, en référence au chef d'Etat égyptien Hosni Moubarak qui a jeté l'éponge vendredi.

Un chirurgien de 60 ans a toute de même estimé que, "pour la première fois, les Algériens ont montré qu'il s'étaient tous unis contre le pouvoir".

Ali Belhadj, co-fondateur du Front islamiste du salut (FIS, dissous) était dans les rangs des marcheurs en même temps que le chef du RCD Saïd Sadi, ennemi juré des islamistes dans les années 1990.

M. Sadi était encerclé par une nuée de policiers qui l'ont empêché d'utiliser un porte-voix pour s'exprimer.

"Ils ont tout fait pour m'isoler et isoler Me Abdenour Ali Yahia (le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme) des manifestants", s'est plaint M. Sadi.

Dans la foule, des familles des disparus de la décennie noire des violences islamistes réclamaient la vérité sur le sort des leurs. "Je veux la vérité", criait une femme arborant le portrait de son fils disparu depuis 1997.

Le Collectif des familles de disparus en Algérie a comptabilisé 8.200 dossiers de disparus depuis le début des années 1990, et en rend responsable les forces de l'ordre .

La CNCD, qui regroupe des partis d'opposition, des organisations de la société civile et des syndicats non officiels, est née le 21 janvier dans la foulée des émeutes du début de l'année qui ont fait 5 morts, et plus de 800 blessés. Elle exige le changement du système, et dénonce le "vide politique" qui menace la société algérienne "d'éclatement".

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Informations á propos des arrestations du 12 février 2011*

Selon certaines informations à 13h près de 500 personnes seraient en état d'arrestation à Alger et environ 30 à Oran.

Mme Fatiha Briki, universitaire-syndicaliste de l'université de Blida a été arrêtée ce matin par la police à la place du 1er mai à Alger lors de la manifestation organisée par la CNDC (Coordination nationale pour le changement et la démocratie).

M Ouafi Saha, universitaire-syndicaliste à l'ENSET d'Oran, a été arrêté par la police ce matin à Oran lors de la manifestation organisée par la CNDC.

M Chouicha Kaddour, universitaire-syndicaliste à l'USTO d'Oran a été
arrêté par la police ce matin à Oran lors de la manifestation organisée par la CNDC.

M Abboura Abdelhalim, universitaire-syndicaliste à l'Université de
Mascara a été arrêté par la police ce matin à Oran lors de la
manifestation organisée par la CNDC.

9h 15 : Arrestation du syndicaliste Yacine Zaïd et une cinquantaine de personnes à la place du 1er mai d’Alger. Ils ont été emmenés au commissariat du 8e arrondissement d’Alger, près de l’hôpital Mustapha.

12h 10 : Arrestation d’Ali Benhadj et de son fils.
ALGERIA WATCH
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Dim 13 Fév 2011 10:35

Pendant qu'à Alger le RCD et la LDH convoquaient une manif dans un nouveau cul-de-sac, Akbou se révoltait sans avoir averti au préalable les autorités.
TSA - 12 fev 2011
http://www.tsa-algerie.com/divers/des-e ... 14262.html

Bejaïa - Des émeutes éclatent à Akbou

Des affrontements entre les forces antiémeute et de jeunes manifestants ont éclaté, cet après­-midi, à Akbou après une matinée relativement calme. En effet, c’est aux environ de 15 heures que les échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants ont commencé lorsque des groupes de jeunes se sont mis à assiéger le commissariat et le tribunal de la ville. Des édifices publics ont été pris pour cibles les émeutiers par les émeutiers à coups de jets de pierres et autres. Des forces antiémeutes postées sur les lieux ont riposté par des tirs de bombes lacrymogènes. Les affrontements entre les protagonistes se poursuivent toujours en début de soirée. Néanmoins, aucun blessé n’a été signalé. Par ailleurs, c’est le calme dans les quatre coins de la wilaya.
Lyes Amara


Le mois dernier déjà, des jeunes de la ville en avaient pris le contrôle, dévastant le tribunal et assiégeant le commissariat. Comme il se passait beaucoup de choses en Tunisie et en Algérie début janvier, je n'avais pas posté ce reportage, mais je l'avais mis de côté. Il est toujours d'actualité, la preuve avec ce qui s'est passé hier.
DNA - 06 jan 2011
http://dna-algerie.com/politique/42-int ... eutes.html

Reportage au coeur d'une émeute:
« Tu vois, je n’ai qu'un pantalon rapriécé. Je n’ai rien à attendre de ce pouvoir...»
par Arezki Saïd

Le tribunal d’Akbou, le siège de la Sonelgaz ( société nationale pour l’électricité et le gaz), la régie communale des eaux ainsi que le commissariat de police de la ville. Voilà les cibles sur lesquelles s’est déversée la colère de milliers de manifestants ce jeudi 6 janvier à Akbou, traditionnellement ville symbole, chaudron bouillant en matière d’activisme politique et capitale politique et économique de la Haute Soummam.

Combien étaient-ils ? A notre arrivée à Akbou aux alentours de 16 heures, ils sont, au bas mot, près de deux mille jeunes émeutiers à assiéger le tribunal. Façades ravagées et fenêtres explosées par les jets de pierre et les cocktails Molotov, le siège, flambant neuf, du tribunal d’Akbou subit depuis le début de l’après-midi les assauts des émeutiers. A l’intérieur de l’immeuble ainsi que sur le toit, ils ne paraissent pas très nombreux ces policiers anti-émeute chargés de défendre l’institution juridique. De temps à autre, ils apparaissent aux fenêtres ou sur le toit pour tirer un coup de fusil à grenades lacrymogènes vers les émeutiers qui les assiègent. Ceux-ci se dispersent rapidement avant de revenir à la charge à la même vitesse.

Munis de bouteilles de bière remplies d’essence et de gravats, les jeunes émeutiers font le siège systématique du tribunal. Ils se relaient. Trois fronts, au moins, ont été ouverts. La façade principale, le mur principal et la partie arrière de l’immeuble. Les manifestants concentrent l’essentiel de leurs attaques sur ces trois fronts.

En première ligne, ils sont, en tout et pour tout, une centaine à se relayer à intervalle régulière. Le gros des troupes se trouve derrière. Plusieurs centaines de jeunes essaient de reprendre leur souffle ou de se pourvoir en « munitions ». Bouts de trottoir ou de pierre éclatés que l’on se répartit entre amis. Ceux qui sont chargés de pourvoir « l’infanterie » en cocktails explosifs et en pierres forment la deuxième ligne. Des bouteilles de vinaigre circulent.
Les manifestants s’aspergent les mains et s’arrosent les vêtements avant de plaquer un morceau de tissu imbibé de ce précieux liquide sur le visage pour pouvoir contrer les effets du gaz lacrymogène et respirer un peu d’oxygène.

« Tu vois, je n’ai qu'un pantalon rapriécé. Je n’ai rien à attendre de ce pouvoir de m… », m’apostrophe un jeune émeutier, la vingtaine tout au plus. Il a repéré le journaliste qui essaie tant mal que bien de cacher son appareil photo sous son cache nez. En effet, son pantalon, un vieux K-way, est rapiécé mais ouvert sur plusieurs coutures.

Une bonne partie des émeutiers s’est détachée pour s’attaquer au commissariat de police, mitoyen de l’hôpital de la ville. Le petit bureau de poste qui jouxte le tribunal est complètement saccagé. Papiers et chèques jonchent le sol. Les émeutiers fracassent la grille de fer apposée à son entrée pour nous permettre de prendre des photos de l’intérieur. Quelques temps auparavant, des nouvelles sont arrivées annonçant que le siège de la Sonelgaz a été mis à sac et incendié. Nous nous rendons sur place pour vérifier l’information.

Effectivement, les murs du siège sont noircis, mais la place est déserte.Retour vers la nouvelle ville, un attroupement attire notre attention. Des manifestants mettent à sac le siège de la régie des eaux, situé non loin de la gare routière. Des tapis de papiers jonchent le sol. La nuit est déjà tombée. Des grappes de jeunes sillonnent la ville livrée aux émeutiers.

Les rumeurs sur l’arrivée de renforts de la police se font de plus en plus précises. Une colonne de cars blindés aurait quitté la ville d’El Kseur en direction d’Akbou. C’est « Moustache », le fameux blindé anti-émeute ouvre la marche. Les jeunes émeutiers d’Akbou se préparent pour une longue nuit d’affrontement, au moment même ou ceux de Tazmalt, une localité limitrophe, viennent de monter au front.
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede spleenlancien le Dim 13 Fév 2011 12:03

En Algérie, aujourd'hui, beaucoup de commentateurs petits-bourgeois et des médias dominants considèrent que la Grande Marche du RCD est un «échec» ou «demi-échec» par le peu d'affluence et de combativité des manifestants (entre 5 et 10'000 manifestants ont réussi à percer les barrages de flics et se rassembler à la place du 1er Mai, plus de 1000 à Oran, tandis qu'on signale sans plus de précisions de violents affrontements à Bejaïa), échec D'AUTANT QUE les flics n'ont pas pour autant usé de répressions violentes et spectaculaires comme ce fut le cas en Égypte ou en Tunisie.

Image

Raisonnement douteux qui ne met pas en avant la véritable problématique dans la contestation révolutionnaire algérienne : la répression est froidement considérée, conçue et déployée comme une «gestion», au même titre que les pays occidentaux. La stratégie répressive est similaire à celle des contre-sommets anticapitalistes, c'est-à-dire préventive par déploiements préventifs : plusieurs dizaines de milliers de flics, dont des milliers en civils, des hélicoptères, des barrages, des contrôles systématiques, des arrestations par centaines (on dénombre plus de 1000 arrestations au moins à Alger même) et strictement préventives, passages à tabac et intimidations-interrogatoires dans les comicos, etc.
Ainsi, de l'extérieur, sur la scène spectaculaire médiatique, on note en effet une journée «sans évènement majeur notable», sans «violence notable» de part et d'autre, et qui témoigne bien d'une toute autre violence répressive et redoutable : la gestion préventive et totalitaire de la contestation. Car l'Algérie a un régime puissant, un pouvoir fort, une armée et une police sur-équipées, sur-entraînées, massives et puissantes. Et plus un pouvoir est fort, plus il est permissif : comme les pays occidentaux, l'Algérie ne «dépend» pas de la pression de la rue, comme c'était le cas en Égypte et en Tunisie. Même pas la peine de charger à tout va, de gazer en massacre, et si des tirs de sommation ont eu lieu, il n'y a pas de violence frontale comme cela a pu être le cas en Égypte et en Tunisie.
Ce qui ne signifie pas que les manifestants sont moins déterminés ou moins soudés, que la police est moins violente et plus «professionnelle», mais que le pouvoir est bien plus solide et totalitaire, de sorte que des stratégies préventives parviennent à empêcher des rassemblements prévus et officiels. À l'inverse, les grandes émeutes et barricades du milieu de semaine dans les quartiers pauvres, spontanés et auto-organisés ont bien davantage inquiété le régime algérien. Quelque 2 ou 300 chômeurs ont donné beaucoup plus de fil à retordre aux flics que les milliers de manifestants de la Grande Marche. Comment cela est possible ? Car les données et schémas de la guerre sociale sont plus similaires aux nôtres comme en France : les quartiers pauvres deviennent des champs de bataille où les «manifestants» choisissent eux-mêmes le terrain de confrontation, ne vont pas chercher à marcher dans un centre-ville archi-bouclé et quadrillé par 30.000 flics pour donner une vitrine spectaculaire plus forte par rapport à l'outil médiatique dominant et international, mais se battent dans leurs lieux de vie, et non pas pour «défiler», mais en bloquant via des barricades les flux économiques.



Le processus insurrectionnel est davantage à situer dans les émeutes de milieu de semaine que cette marche représentative voulant défier un peu vainement le colossal appareil répressif. Où, d'ailleurs, l'armée algérienne ne sera jamais considérée comme une possible donne révolutionnaire et de fraternisation. L'Algérie a une histoire de lutte marquée par la guerre civile, et le processus insurrectionnel pourra difficilement prendre sans assumer pleinement cet aspect de guerre civile. Pourtant la misère sociale est tout aussi forte, mais beaucoup moins généralisée et bien davantage graduelle. Il y a une classe moyenne, tiraillée entre sa prolétarisation évidente et sa soif d'embourgeoisement. Comme dans les pays occidentaux, un processus révolutionnaire ne pourra se déclencher réellement que si insurrection populaire et insurrection sociale se coordonnent.


Car en France, si le «grand mouvement social des retraites» de l'automne 2010 fut un coup de glaive dans l'eau comparé au CPE, par exemple, c'est bien justement parce que le mouvement social n'a tendu aucune perche aux quartiers populaires. Si la révolte du printemps 2006 fut ce qu'elle a été, comme le mouvement social de l'automne 2007 d'ailleurs, c'est parce que ça pétait soit dans les centres-villes où précaires et certains travailleurs étaient au coude à coude avec les gauchistes-totos, eux-mêmes au coude à coude avec les «banlieusards», sous un même «étendard» de lutte (cas de 2006) ; soit que ça pétait simultanément dans les centres-villes bourgeois (cas de 2007) avec occupations et blocages (d'entreprises, de lycées, de facs, de flux de marchandises, etc.) et dans les quartiers populaires (grandes émeutes dans les banlieues durant le mouvement de l'automne 2007, suite à la mort de deux «jeunes» fauchés en scooter par les flics).
Quand ces donnes- là se coordonnent d'elles-mêmes, le pouvoir a peur. C'est pourquoi lors du mouvement de l'automne 2010 dernier, Lyon fut un tel champ de bataille : «jeunes banlieusards», «racailles», «voyous», lycéens, étudiants, anarchistes, autonomes, précaires étaient ensemble dans les affrontements. Ce qui a provoqué l'arrivée du GIPN et des hélicoptères. Car c'est cela qui fait réellement peur au pouvoir d'État et au régime Sarko en particulier en France : la confusion spectaculaire des étiquettes et identités sociales pré-établies en une nouvelle couche de lutte offensive hétérogène et solidaire. Ce qui ne se produit pas par des «mots d'ordre», mais par des pratiques de lutte : affrontements, occupations, blocages, EN PLUS des grèves et manifs pacifiées-syndicales.
Le mouvement social s'est radicalisé en automne 2010, ce qui a provoqué la peur et le retournement de veste des pourritures de directions syndicales, parce que la base retrouve enfin sa force offensive dans l'action directe de blocage économique, de sabotage, d'affrontements, qui récrée détermination et solidarité. Cette phase de radicalisation est prometteuse, et permettra à terme, sur le terrain, de nouer des solidarités avec les éléments radicaux, révolutionnaires et totos (qui, comme par hasard, sont traqués et raflés en ce moment un peu partout en France : opérations de rafles à Lille, Lyon, Poitiers, etc.). Avec la donne des banlieues qui est un strict terrain de guerre sociale, cela pourrait créer un ensemble hétérogène débouchant sur une authentique situation insurrectionnelle.

Du point de vue auto-organisation, nous avons en revanche beaucoup de retard en France, comparé à l'Allemagne, la Grèce, le Danemark, l'Italie, l'Espagne qui ont des «quartiers rouges» et autogérés, des structures auto-organisées qui consolident la lutte radicale. Mais ça, c'est une autre question…

Ce qui pourrait être intéressant en Algérie avec les forces représentatives de contestation, c'est de vouloir réellement occuper la rue, de revenir chaque jour : la répression changerait de visage et serait plus vindicative, pour ne pas avoir à bloquer les trains et faire des barrages sur les routes tous les jours (qui reste une stratégie coûteuse et délicate pour le pouvoir : bloquer ses propres flux de marchandises et de profit pour enrayer la contestation. La stratégie préventive fait que l'économie se ralentit malgré tout, par les forces de répression elles-mêmes). Mais cela ne se fera sans doute pas, car les arrestations en masse et en coulisse seraient dévastatrices… À voir la suite des évènements, à court et long terme.


En tout cas, détermination et solidarité

avec les peuples arabes en lutte !

Que souffle le vent de la liberté,

Que se déchaîne la tempête de l'insurrection !



guitoto - 12 février 2011.

Article original :
http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 52722.html
spleenlancien
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 13 Fév 2011 17:51

spleenlancien a écrit:En Algérie, aujourd'hui, beaucoup de commentateurs petits-bourgeois et des médias dominants considèrent que la Grande Marche du RCD est un «échec» ou «demi-échec» par le peu d'affluence et de combativité des manifestants (entre 5 et 10'000 manifestants ont réussi à percer les barrages de flics et se rassembler à la place du 1er Mai, plus de 1000 à Oran, tandis qu'on signale sans plus de précisions de violents affrontements à Bejaïa), échec D'AUTANT QUE les flics n'ont pas pour autant usé de répressions violentes et spectaculaires comme ce fut le cas en Égypte ou en Tunisie.

En tout cas, détermination et solidarité

avec les peuples arabes en lutte !

Que souffle le vent de la liberté,

Que se déchaîne la tempête de l'insurrection !



guitoto - 12 février 2011.

Article original :
http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 52722.html


Cette marche n'a pas été un écbec puiqu"elle a été empechée violemment , physiquement par le pouvoir,empechant par tous les moyens d'acceder à la marche, Alger en état de siège pour une marche pacifique, hallucinant quand meme, le pouvoir à peur du peuple, les arrestations par centaines avant de début de la marche fait voir une fois de plus l'esprit de dictature qui regne au pays, le régime répllque par la matraque, et la soi disant levée de l'état d'urgence n'est que manipulation pour essayer d'apaiser les chose.
Ca fait un mois que dure des émeutes un peu partout dans le pays, des jeunes et des moins jeunes qui tentent de s'immoler, cette manifestation est un formidable defie à Boutef et aux généraux qui tirent les fichelles de cette dictature, combien il faudra de mort pour qu'arrive ce grand jour ou l'Algérie sera enfin libre !!!!!!!!!

VIDEO D'UN MANIFESTATION SAUVAGEMENT AGRESSE PAR LA POLICE LORS DU 11 FEVRIER


tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede spleenlancien le Lun 14 Fév 2011 18:24

RAchid A, El Watan a écrit:La ville de Tadmaït (20 km à l’ouest de Tizi Ouzou) a été dans la nuit d’hier, samedi 12 février, le théâtre d’affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre.

Selon des témoins, des slogans anti-pouvoir ont été scandés par les manifestants. Les échauffourées ont éclaté vers 20h30, lors des jeunes se sont attaqués au commissariat de police par une avalanche de pierres et de cocktails molotov. Les policiers ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes en colère.

Selon des témoignages, ces affrontements ont engendré au moins trois blessés parmi les émeutiers. En outre, les manifestants avaient également bloqué le boulevard du centre-ville de Tadmait à l’aide de pneus brûlés et autres objets hétéroclites. A noter qu'aucun édifice public ou privé n'a été saccagé. Les émeutes se sont poursuivies jusqu'à une heure tardive de la nuit.




Article original :

http://www.elwatan.com/actualite/tizi-o ... 1559_109.p
spleenlancien
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Lun 14 Fév 2011 20:43

DOCUMENT COMPROMETANT POUR LE POUVOIR / CORRUPTION ET VIOLATIONS DU DROIT LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES / DETOURNEMENTS FINANCIERS :
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Radio Kalima Algérie

EXCLUSIF RADIO KALIMA : Téléchargez les deux rapports "confidentiel" sur BRC
Dimanche 13 février 2011


Lorsque la BRC a été dissoute sur ordre personnel du Président Bouteflika, en violation de toutes les dispositions législatives et règlementaires, sans même un audit aussi sommaire soit-il, c'était dans le but évident de faire disparaître le corps du délit.


Les barons du régime compromis dans ce gros scandale financier, une rapine de masse des deniers publics, avec la complicité de sociétés étrangères, dont des sociétés américaines liées à Dick Cheney, était trop nombreux, et la divulgation de tous les dessous de cette sombre affaire auraient emporté le régime algérien, si les détails en avaient été connus de l'opinion publique.

En plus d'une opération de gros détournements financiers, perpétrée sous le couvert de marchés publics surfacturés jusqu'à 600% de leur estimation réelle, il y eut aussi une affaire de haute trahison. La construction, à l'insu du peuple algérien, et même du Chef de l'Etat semble-t-il, d'une base américaine de capacité moyenne, avec piste d'atterrissage, et toutes infrastructures pour accueillir des centaines de soldats américains, dans la région d'Iherhir, près d'Illizi.

Cette base n'existe plus aujourd'hui. Elle a été détruite, et toutes les traces de sa présence ont été presque entièrement effacées.

Au moment où le scandale avait éclaté, la presse algérienne avait laissé croire que c'était le Président Bouteflika qui avait saisi l'Inspection Générale des Finances. En fait ce fut le Chef du Gouvernement, Monsieur Ouyahia, qui avait lancé la machine, en 2006.

Ceux qui connaissent le mode de fonctionnement de Monsieur Ouyahia peuvent imaginer aisément qu'il n'aurait jamais pu déclencher une telle affaire, à fortiori qu'elle visait Chakib Khalil, le Ministre de l'Energie, et néanmoins intime de Bouteflika, autant qu'il en était la courroie de transmission avec certains groupes de pression américains. A plus forte raison aussi que cette enquête de l'IGF était destinée à jeter en pâture à l'opinion publique, des proches du Président, dont son propre frère, et des généraux qui s'étaient ralliés au clan présidentiel, désormais dispensateur, presque exclusif de la rente, aux diverses clientèles.




En fait, cette enquête de l'IGF, sur les activités de la BRC, avait été instrumentée par le Général Mediène, dit Toufik. Il voulait régler des comptes avec le clan Bouteflika, et tout particulièrement forcer celui-ci à se débarrasser de Chakib Khalil.




Mais l'IGF n'eut pas le temps de tout examiner. Pendant qu'elle menait ses investigations, qu'elle commençait à éventer les plus gros détournements, et avant qu'elle n'auditionne dans le détail la société canadienne RSW-SCATT, qui avait sous-traité le contrat de la base américaine à la BRC, les clans Toufik et Bouteflika se mirent d'accord, et s'entendirent pour arrêter les frais.

La BRC fut donc dissoute. Après un rapport d'étape, et des rapports préliminaires, le dossier fut classé. Il n'y eut pas de rapport final.

La BRC sera dissoute, et ses avoirs dispersés entre plusieurs entités financières. Sans autre forme de procès.




Voici les liens des rapports de l'IGF. Bien que l'enquête n'a pu être menée à son terme, et qu'elle n'a pu auditionner qu'une partie infime de ce scandale, elle nous montre, cependant, les pratiques usuelles de ce régime mafieux.



Http://www.kalimadz.com/fr/media/files/brc1.pdf

Http://www.kalimadz.com/fr/media/files/brc2.pdf


Yahia Bounouar




PS : Le site de Radio Kalima étant censuré en Algérie, prière de diffuser ces documents à travers les sites et blogs accessibles en Algérie pour permettre au plus grand nombre d'algériens d'y acceder.

http://www.kalimadz.com/fr/News-sid-EXCLUSIF-RADIO-KALIMA-Telechargez-les-deux-rapports-confidentiel-sur-BRC-310.html
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Mar 15 Fév 2011 19:24

TSA - 14 fev 2011
http://www.tsa-algerie.com/divers/plusi ... 14295.html

Nouvelle journée d’émeutes à Akbou (Béjaïa)
Plusieurs dizaines de blessés et saccage de l’agence de l’emploi

Le calme n’est pas prêt de revenir dans la ville d’Akbou, à l’ouest de la wilaya de Béjaïa. Pour le troisième jour consécutif, des émeutes ont éclaté, lundi 14 février entre des manifestants et les éléments de la brigade antiémeute. Bilan : plusieurs dizaines de blessés, dont certains dans un état grave, et le saccage de plusieurs édifices publics notamment l’agence locale de l’emploi.

Selon des militants des droits de l’Homme, c’est une mesure prise par le chef de daïra d’Akbou qui est à l’origine de cette nouvelle journée d’émeutes. En effet, le chef de daïra a décidé de mobiliser la force publique afin de déloger les familles qui ont squatté au début du mois de janvier les quelque 495 logements sociaux de la ville. Comme il fallait s’y attendre, les squatteurs ne se sont pas laissé faire. Ils ont réagi avec force en lançant des pierres et autres projectiles obligeant les policiers à battre en retraite, donnant le coup d’envoi à de nouvelles émeutes violentes.

Les émeutiers des dernières 48 heures ont alors rejoint le terrain des affrontements. Les squatteurs n’ont pas été délogés et le bilan est lourd. Plusieurs sources parlent de dizaines de blessés –dont certains grièvement–, aussi bien parmi les manifestants que les policiers. A 18 heures, les émeutes se poursuivaient toujours à proximité du siège de la daïra.
Nabil Zenika
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Mer 16 Fév 2011 15:24

Radio Kalima - 16 fev 2011
http://www.kalimadz.com/fr/News-sid-L-A ... t-319.html

L'Algérie en ébullition: les contestations se multiplient

Des contestations ont lieu, chaque jour, à travers de nombreuses régions du pays et les initiatives appelant à des mouvements de changement de régime se multiplient. Le pouvoir jusqu'à présent fait mine de ne rien voir. jusqu'à quand ?

- Laghouat
Plus d’un millier d’étudiants ont bloqué dans tôt dans la matinée du mercredi 16 février l’université de Laghouat, 300 Kms au sud d’Alger, a appris DNA auprès de Mounir, délégué des étudiants. Les étudiants-ingénieurs dénoncent un décret présidentiel du 15 décembre 2011 qui fixe la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires.
Hormis un barrage routier installé à quelques mètres de l'entrée du campus, aucune présence policière n’est signalée. La fermeture de l’université s’est faite dans la « calme » et « aucun dépassement n’est signalé ». Les enseignants se sont montrés solidaires avec le mouvement enclenché par étudiants.

- Hassi Mesaoud
Près de 60 chômeurs désespérés ont pénétré de force, mercredi matin, à la daïra de Hassi Messaoud pour protester contre leur précarité et réclamer des postes de travail au chef de daïra. Mais face à "l'indifférence" de ce commis de l'Etat, les chômeurs de Hassi Messaoud ont entamé une grève de la faim au sein même des locaux administratifs de la daïra.
"Nous cherchons à dénoncer l'emprise d'une mafia économique sur le secteur de l'emploi à Hassi Messaoud. Chaque jour que Dieu fait, des avions ramènent ici des nouveaux employés venus du nord ou de l'étranger. Mais quand nous, nous postulons à des postes de travail, on nous dit que ce n'est pas possible ! Pourquoi cette discrimination ?", s'écrie Mahmoud Zegouni, porte-parole du comité local des chômeurs de Hassi Messaoud joint au téléphone par un journaliste d'El Watan
"Nous avons forcé le cordon sécuritaire pour occuper les locaux de la daïra afin que tout le monde entende notre cri de détresse. La corruption et le népotisme qui régnent en force à Hassi Messaoud ont plongé nos vies dans la misère. Il n'est pas normal que les 600 sociétés installées à Hassi Messaoud ne daingnent pas recruter les chômeurs de la région alors qu'elles proposent des salaires mirobolants aux étrangers !", a affirmé l'interlocuteur.

- Alger
Plus de mille étudiants se sont rassemblés mercredi devant les portes du siège du ministère de l'Enseignement Supérieur à Alger. A partir de 10 H du matin, les étudiants de pas moins de huit écoles nationales épaulés par leurs camarades de l'Université de Boumerdès ont organisé une manifestation pacifique devant les locaux du département de Harrouabia situés à Ben Aknoun.
Ces étudiants en colère réclament aujourd'hui plus que jamais l'annulation du décret présidentiel n°10-315 et le retour au système classique. Ce décret qui fixe la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires a fini, ainsi, par unir les étudiants des grandes écoles d’ingénieurs lesquels contestent vivement la "dévalorisation" de leur cursus par les pouvoirs publics.

- Tizi Ouzou: Des jeunes ferment la RN12 à Tadmaït
Des jeunes chômeurs ont fermé dans la matinée d’aujourd’hui, 16 février 2011, la RN12 à Tadmait, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Tizi Ouzou.
Les protestataires avaient auparavant fermé le siège de l’APC pour réclamer du travail. Une réunion a eu lieu avec les élus locaux, mais sans donner satisfaction aux jeunes qui ont recouru à la fermeture de la route nationale.

- Annaba
Près de cinq mille jeunes chômeurs assiègent, depuis les premières heures de la matinée de ce mercredi 16 février, la wilaya d’Annaba pour réclamer des postes d’emplois, a-t-on constaté sur place. Les forces antiémeute fortement présentes, sont déployées autour du siège de la wilaya, située au centre-ville. Le rassemblement se tient dans le calme mais la tension est forte.
Le wali Mohamed Ghazi a reçu 300 jeunes délégués par la foule pour discuter des possibilités de recrutement et de la création imminente de 667 postes d’emplois permanents. La wilaya a promis également d’aider au recrutement de 6000 autres jeunes, grâce aux différents dispositifs de création de l’emploi mis en place par le gouvernement.

- Akbou
Les émeutes se sont poursuivies à Akbou mardi 15 février pour le quatrième jour consécutif. L’arrestation de plusieurs émeutiers dont cinq ont été placés sous mandat de dépôt n’est pas pour arranger les choses, a indiqué à TSA un élu local. Ces arrestations ont suscité la colère des jeunes manifestants. Ils ont attaqué le commissariat ainsi que le siège de la daïra. Le bâtiment avait déjà été visé par les squatteurs, délogés la veille par la force publique.
Les opérations de délogement, en partie à l’origine de ces émeutes, touchent à leur fin. Selon l’élu, il ne resterait qu’un seul quartier où se trouvent encore des indus occupants à déloger. Mais notre interlocuteur n’a pas manqué de déplorer l’attitude des autorités sur cette opération alors que tous les ingrédients pour une explosion populaire sont réunis.

- Batna
La cour de Batna, de laquelle dépendent sept tribunaux, a été paralysée ce mercredi par une grève générale initiée par les greffiers et suivie massivement par le reste des fonctionnaires du secteur, des branches mixtes, de la direction des prisons et même les agents de nettoyage.
Dans le hall du palais de justice sis à la ville de Batna, les grévistes se sont regroupés là dès les premières heures de la journée, « On est ici pour demander l’amélioration de nos conditions de vie, pour demander l’amélioration ou même le changement du cadre juridique de notre profession épuisée par l’ignorance et l’absence préméditée d’une représentation syndicale humiliante », nous a déclaré la représentante des greffiers. Les fonctionnaires de la justice ont tenu à rappeler au ministre de la justice que « le ministère est un ministère de la justice et pas un ministère des juges ».
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Mer 16 Fév 2011 17:53

15000 étudiants menacent de descendre dans la rue à M’sila
le 16.02.11 | 15h19

15000 étudiants du pole universitaire de l’université Mohamed Boudiaf de M’sila, qui sont au 3eme jour de leur grève illimitée, ont menacé aujourd’hui mercredi 16 février de descendre dans la rue et manifester bruyamment leur colère, si la tutelle persiste dans ses interminables tergiversations pour le maintien de ce décret foncièrement incongru.

Les 2000 étudiants des facultés de technologie et science et l’institut des gestion des techniques urbaines (GTU) de l’université Mohamed Boudiaf de M’sila, frappés de plein fouet par les dispositions du décret présidentiel N° 10-315, et face à l’autisme de la tutelle, ont procédé ce jour mercredi au gel des activités administratives et pédagogiques des départements de biologie, génie civil, génie mécanique, électronique, chimie informatique, agronomie, génie électrique…en paralysant totalement le pole universitaire.

Ce mouvement de contestation se singularise, nous dira Bendjafar, coordinateur du mouvement, par la mise à l’écart, sans ménagement des différentes organisations estudiantines satellites, proches de certains partis politiques, qui ont tentés par tous les moyens de saborder le mouvement de grève, qui touche présentement l’ensemble du pole universitaire.

Outre les aléas de ce décret pour les étudiants des sciences et de technologie, les étudiants de l’institut de la gestion des techniques urbaines (GTU), seul établissement à l’échelle nationale, vivent un véritable calvaire, par le fait nous dira Omar, étudiant de 4éme année de la non reconnaissance de notre diplôme d’ingéniorat en urbanisme, gestion de la ville, aménagements urbains…, et ce après avoir peiné pendant 05 longues années d’études.

Plusieurs fois, a enchaîne Tayeb, étudiant en 4eme année GTU, les titulaires de ce diplôme ont été empêchés de passer des concours ayant trait à la filière, notamment à Oran et Biskra, d’où ils ont été renvoyés comme des pestiférés.

«On réitère notre revendication, a –t-il suggéré, pour la prise en charge de cette spécialité et l’intégrer dans la nomenclature des postes de la fonction publique. Pour le moment, notre diplôme est loué pour les entrepreneurs qui l’intègrent dans le dossier constitutif pour l’obtention du certificat de qualification. »

Rappelons que le nombre total d’étudiants suivant leurs études au niveau de l’université Mohamed Boudiaf de M’sila, s’élève à 35000 étudiants.

Ghellab Smail
el watan
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Algérie : un millier d'étudiants manifestent devant le ministère de l'Enseignement Supérieur
le 16.02.11 | 10h36

Plus de mille étudiants se sont rassemblés mercredi devant les portes du siège du ministère de l'Enseignement Supérieur à Alger. A partir de 10 H du matin, les étudiants de pas moins de huit écoles nationales épaulés par leurs camarades de l'Université de Boumerdès ont organisé une manifestation pacifique devant les locaux du département de Harrouabia situés à Ben Aknou.

"Ecoles Supérieures, diplômes inférieurs", "On ne se laissera pas marcher sur les pieds", "Sos ingénieurs en détresse", etc., tels sont les slogans qui ont habillé mercredi matin des pancartes brandies par un millier d'étudiants issus de huits grandes écoles nationales réparties sur l'ensemble du pays.

Ces étudiants en colère réclament aujourd'hui plus que jamais l'annulation du décret présidentiel n°10-315 et le retour au système classique. Ce décret qui fixe la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires a fini, ainsi, par unir les étudiants des grandes écoles d’ingénieurs lesquels contestent vivement la "dévalorisation" de leur cursus par les pouvoirs publics.

" Ce décret est une humiliation pour nous. Notre diplome d'inégniorat a été trainé dans la boue. Et c'est tout notre avenir universitaire et professionnel qui est mis en péril. Nous n'accepterons jamais cela. Notre mobilisation se poursuivra jusqu'à la satisfaction de nos revendications", expliquent des délégués d'étudiants joints par téléphone.

Nos interlocuteurs soulignent, par ailleurs, qu'une plate-forme de revendications sera remise mercredi par une délégation de huit représentants des étudiants aux responsables du ministère de l'Enseignement Supérieur. Dans cette plate-forme, les étudiants exigeant, entre autre, un statut particulier pour "les grandes écoles" qui assure la valorisation des diplômes délivrés par ces établissements.

Ils appellent également à l'instauration des écoles doctorales au niveau de toutes les grandes écoles et au changement des conditions d'accès aux écoles doctorales en remplaçant l'accès sur dossier par un accès sur concours écrit obligatoire.

"Si notre plate-forme n'est pas encore prise en considération, nous reconduirons jeudi notre manifestation devant le siège du ministère. Et nous tenterons d'être à chaque fois plus nombreux lors de nos rassemblements pour faire entendre notre colère au ministre. Nous ne sommes pas des gamins et Rachid Harrouabia doit savoir que nous irons jusqu'au bout de notre combat", confient encore les délégués de ces étudiants protestataires.

Il est à signaler en dernier lieu que le mouvement de protestation vient de toucher l'ensemble des universités du pays et ne concernent plus uniquement les écoles nationales. Mercredi, après Souk Ahras, Bordj Bou Arréridj, Oran, Tizi-Ouzou, Bouira, Blida, c'est autour des étudiants de Laghouat de procéder à la ferméture des facultés de leur université.

A Laghouat aussi, un millier d'étudiants ont exprimé leur colère contre "l'abusrdité" des modalités de ce décret présidentiel. Et en dépit des menaces de l'administration universitaire, les étudiants de Lagouhat ont décidé de maintenir leur grève "jusqu'à ce que le ministre annonce officiellement l'annulation de ce décret de la honte", indique à elwatan.com un délégué d'étudiants.

Abderrahmane Semmar

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Des dizaines de chômeurs s'attaquent à la daïra de Hassi Messaoud
le 16.02.11 | 11h49

Près de 60 chômeurs désespérés ont pénétré de force, mercredi matin, à la daïra de Hassi Messaoud pour protester contre leur précarité et réclamer des postes de travail au chef de daïra. Mais face à "l'indifférence" de ce commis de l'Etat, les chômeurs de Hassi Messaoud ont entamé une grève de la faim au sein même des locaux administratifs de la daïra.

"Nous cherchons à dénoncer l'emprise d'une mafia économique sur le secteur de l'emploi à Hassi Messaoud. Chaque jour que Dieu fait, des avions ramènent ici des nouveaux employés venus du nord ou de l'étranger. Mais quand nous, nous postulons à des postes de travail, on nous dit que ce n'est pas possible ! Pourquoi cette discrimination ?", s'écrie Mahmoud Zegouni, porte-parole du comité local des chômeurs de Hassi Messaoud.

"Nous avons forcé le cordon sécuritaire pour occuper les locaux de la daïra afin que tout le monde entende notre cri de détresse. La corruption et le népotisme qui régnent en force à Hassi Messaoud ont plongé nos vies dans la misère. Il n'est pas normal que les 600 sociétés installées à Hassi Messaoud ne daingnent pas recruter les chômeurs de la région alors qu'elles proposent des salaires mirobolants aux étrangers !", affirme encore notre interlocuteur que nous avons joint par téléphone.

Sur place, il nous décrit un climat très tendu car les forces de l'ordre ont essayé par tous les moyens de chasser les dizaines de chômeurs qui ont pris d'assaut tôt le matin la daïra de Hassi Messaoud. Mais la détermination et la volonté farouche des chômeurs à maintenir le blocage de cette daïra a fini par l'emporter jusqu'à l'heure.

Cependant, à l'extérieur, les services de sécurité ont réussi à disperser une cinquantaine d'autres chômeurs lesquels tentaient de rejoindre leurs camarades pour les soutenir dans ce bras de fer qui les oppose aux agents de l'administration locale.

"Nous ne quitterons pas la daïra tant que le wali ne viennent pas en personne nous voir pour nous proposer des postes de travail. Nos familles risquent de crever de faim et notre vie est en danger. Y en a marre de la pauvreté et du chômage, donnez-nous du travail pour qu'on puisse retrouver enfin notre dignité !", tance Salah Dahbi, l'un des membres actifs du comité des chômeurs de Hassi Messaoud.

Abderrahmane Semmar
EL WATAN

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Chorfa (Bouira)
La tension persiste

le 16.02.11 | 01h00

Huit personnes ont été arrêtées lors des dernières émeutes qu’a connues avant-hier la commune de Chorfa (est de Bouira). Les affrontements entre les forces de l’ordre et les citoyens ont fait plusieurs blessés, rappelle-t-on.



Un comité de sages, mis sur pied, a exigé la libération de toutes les personnes arrêtées par les gendarmes, mais n’a réussi à faire libérer que trois mineurs. Quant aux cinq autres, ils sont toujours détenus dans les locaux de la brigade de gendarmerie.
Selon des informations que nous avons pu recueillir, les gendarmes s’apprêteraient à les présenter devant le procureur de la République. Suite à cela, un climat de colère règne dans la commune de Chorfa, mais aucun incident ne s’est produit.

Faut-il noter que le jeune lycéen qui a été tabassé violemment, samedi dernier, par les gendarmes, est toujours hospitalisé à M’Chedallah.
Outre la demande de délocaliser la brigade de gendarmerie du centre-ville, la population insiste sur la mise sur pied d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce qui s’est passé ces deux derniers jours à Chorfa.

Omar Arbane
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Jeu 17 Fév 2011 17:42

TSA - 16 fev 2011
http://www.tsa-algerie.com/politique/la ... 14332.html

Le pouvoir semble incapable d’apporter des solutions
La protestation sociale prend de l’ampleur en Algérie

par Ali Idir

La protestation sociale a pris de l’ampleur ce mercredi 16 février en Algérie, avec des actions de protestation dans plusieurs régions du pays. Des milliers de chômeurs ont assiégé la wilaya d’Annaba pour réclamer les emplois promis par les autorités après les dernières émeutes. Plusieurs universités et des tribunaux paralysés par les grèves des étudiants et des greffiers. Ces derniers jours ont également été marqués par la poursuite des tentatives d’immolation par le feu et l’occupation de logements sociaux par des familles vivant dans des habitations insalubres.
Depuis les annonces faites lors du Conseil des ministres du 3 février sur la création d’emplois et la distribution des logements inoccupés, les Algériens veulent du concret et sembler refuser les promesses. Résultat, les autorités sont prises de court par les décisions du président Bouteflika, incapables de réagir et de les traduire sur le terrain afin d’absorber la colère grandissante de la population.

Les ministres, les walis et les chefs de daïras, représentants d’une administration bureaucratisée, corrompue et peu compétente, sont comme tétanisés par le réveil brutal des chômeurs, des demandeurs de logements et des habitants des quartiers et villages du pays, qui veulent leur part des richesses nationales. La majorité des responsables de l’administration ont longtemps ignoré les demandes de la population, concentrant leurs efforts sur la gestion des luttes intestines partisanes et le partage de la rente pétrolière. Au niveau local, les autorités ne disposent même pas de relais crédibles capables de les aider à instaurer un dialogue avec la population en colère. Pour un citoyen, voir un wali, un chef de daïra ou un maire –y compris ceux de l’opposition– est devenu un privilège.
Depuis des années, la majorité des ministres et des walis refusent systématiquement de parler à la population, de communiquer sur leurs projets, de s’expliquer publiquement sur les scandales de corruption. Mais ils exigent la présence de la télévision lors de leurs déplacements à l’intérieur du pays pour les besoins de leur carrière politique. Pour un responsable, passer à la télévision n’a pas pour objectif de communiquer avec la population ou de transmettre un message aux Algériens. Il s'agit uniquement de montrer au président qu’il « travaille ».

Pour accéder aux services de l’administration, les administrés sont souvent obligés de verser des pots‑de‑vin, de recourir à des relations personnelles ou de passer des journées entières à attendre l’aboutissement de leurs demandes. La marginalisation des élus locaux et le trucage des élections locales ont plongé l’administration dans le coma. Aujourd’hui, elle se montre incapable de prendre en charge les problèmes quotidiens posés par les citoyens.
Le président Bouteflika a fait de l’administration une gigantesque machine à son service au détriment de la population. Résultat, aujourd’hui, il est en panne de solutions pour résoudre les questions urgentes posées par les citoyens et surtout éviter une révolte de la rue qui emporterait tout sur son passage.
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Jeu 17 Fév 2011 19:23

La presse du régime s'apprête à salir la Ligue des droits de l'homme
Jeudi 17 février 2011

Selon des informations de sources crédibles, les médias contrôlés par le régime algérien, ont reçu instruction de discréditer la Coordination nationale pour le Changement, en s'attaquant particulièrement à la Ligue Algérienne pour la Défense des droits de l'Homme (LADDH).

Ces informations fabriquées dans les laboratoires sont dirigées contre la ligue des droits de l'homme lui déniant le droit de participer à une démarche politique.

Après la "baltaguiya" sur le terrain pour perturber la marche pacifique, le régime sort les "baltaguiya de la presse" pour tenter de salir l'image de ceux qui se battent pour un changement démocratique en Algérie.

Radio Kalima.
_______________________

Marche de la CNDC le 19 février : Appel à une participation massive

16/02/2011

La Coordination devra réunir ses représentants dans les différentes régions pour examiner cette possibilité.

La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) appelle à une participation massive à la marche pacifique du 19 février prochain.
« Forte du succès de l’action du 12 février, la CNCD appelle tous les Algériens : jeunes, étudiants, femmes, chômeurs, retraités, travailleurs, cadres… à participer massivement à une marche pacifique qui aura lieu, le 19 février prochain à 11h de la place du 1er Mai à la place des Martyrs » , affirme la CNCD dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa réunion, tenue hier à Alger.
La Coordination, lit-on dans ce document, appelle également « les citoyens à s’organiser sur tout le territoire national, et à prendre des initiatives pour une Algérie démocratique et sociale ».

Dans ce sens, les membres de la CNCD ont décidé aussi de structurer l’organisation à travers tout le pays. Ils comptent mettre en place des structures de la Coordination dans les 48 wilayas du pays. A cet effet, la Coordination devra réunir ses représentants dans les différentes régions (Ouest, Centre, Est et Sud), vendredi prochain, pour examiner cette possibilité. Les structures régionales de la CNCD, rappelons-le, sont nées au lendemain de la création de cette coordination. Ce sont ces structures qui ont organisé des rassemblements qui ont été réprimés à Oran, Constantine, Annaba et Béjaïa. En plus des actions, les membres de la Coordination ont évalué la marche du 12 février dernier. « La CNCD salue l’adhésion populaire à la marche du 12 février. Malgré le dispositif de guerre dans et autour de la capitale, des milliers de citoyens ont brisé le mur de la peur. Et elle salue en particulier l’engagement des citoyens d’Alger soucieux de l’avenir de leur pays, qui ont veillé au bon déroulement de cette manifestation », soulignent les rédacteurs de cette déclaration.

Les représentants de la CNCD ont rendu, dans la foulée, « un grand hommage à tous les Algériennes et Algériens sortis exprimer leur volonté de changement dans plusieurs villes du pays ». « Nous saluons aussi la mobilisation de la communauté algérienne à l’étranger », lit-on dans ce communiqué. Ce faisant, la CNCD dénonce la désinformation et la manipulation dont ont usé et abusé certains titres de la presse nationale et les médias lourds (radio et télévision). « La CNCD dénonce la manipulation d’une certaine presse à la solde du pouvoir, et qui fait honte à l’étique de la profession. Et malgré ces manœuvres tendancieuses, la vigilance des citoyens a permis de déjouer ce plan de diabolisation des actions citoyennes pacifiques », précisent encore les responsables de la coordination.

La CNCD est composée, faut-il le souligner, de la LADDH, des syndicats autonomes (Snapap, Satef et CLA), des organisations de jeunes (Algérie pacifique, Mouvement des jeunes algériens, Collectif des chômeurs…), de partis politique (MDS, PLD, RCD…) et d’autres organisations et personnalités connues.

Madjid Makedhi
El watan du 16-02-2011

http://www.la-laddh.org/spip.php?article645
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede 1+1=plus que 2 le Ven 18 Fév 2011 13:50

Source : http://toulouse.demosphere.eu/node/1798#comment-82

samedi 19 février 2011 à 11h
Lieu :Toulouse / Place Jeanne D'Arc / Toulouse



le Collectif toulousain de soutien au peuple algérien (Toulouse DZ) appelle à nouveau rassemblement.

Ce rassemblement se déroulera en soutien aux marches et meetings (à l'appel de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie) qui se tiendront au même moment en Algérie.

Source : message reçu le 18 février 08h


C'est marrant quand même que ce rassemblement pour le changement et "la démocratie" soit posté la veille seulement du jour J et ne soit pas posté sur Indymedia Toulouse ?
Avec un brin de spéculation, on pourrait penser que les organisateurs ne veulent pas d'une certaine population de résistants, comme des lecteurs d'Indymedia Toulouse par exemple...
(Voir le sujet "Toulouse : Ou quand la FSU s'accapare la parole publique" -http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=11&t=5504 )

En tous cas la ligne de différentiation de sensibilité entre Indy Toulouse et Demosphere Toulouse est peut-être en train de se montrer un peu plus au grand jour ?

Bon on va remédier à cela et poster de suite l'info sur Indy Toulouse, avec ces mêmes commentaire en plus.
Car la bataille sur le territoire fRance se joue là aussi ...

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Toulouse:Samedi 19-Solidarité avec celles et ceux qui se bat

Messagede 1+1=plus que 2 le Ven 18 Fév 2011 14:19

Ben voilà c'est posté avec quelques commentaires en plus...

À lire sur : http://toulouse.indymedia.org/spip.php? ... icle=46812
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede spleenlancien le Sam 19 Fév 2011 11:02

La marche d'aujourd'hui est maintenue. Elle doit debuter à 11 heures. Le site TSA permet un suivi en direct :

http://www.tsa-algerie.com/politique/en ... 14363.html
spleenlancien
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 20 Fév 2011 20:30

une fois de plus, le pouvoir montre son vrai visage, interdire au peuple algérien le droit de manifester pacifiquement, plusieurs jours avant la manifestation l'etat avait déjà mis en place son arsenal sécuritaire et la veille de nombreuses personnes ont été empeche de se rendre à Alger quant au jour J l'acces à la place du 1er mai était quasi impossible pour beaucoup,
plusieurs articles :
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les partisans de la démocratie une nouvelle fois réprimés
le 19.02.11 | 14h28

Menacés, malmenés, brutalisés et dispersés par la force, quelque deux mille manifestants ont bravé l’extraordinaire dispositif sécuritaire, porté par des milliers de policiers anti-émeutes, pour "jeter" leur colère à la face du régime Algérien.

"Ouyahia voleur", "Le peuple veut la chute du régime", "Bouteflika dégage", "Des voleurs, des meurtriers et ils se disent patriotes", ces slogans ont fortement résonné tout au long du boulevard Mohamed Belouizdad qui a été transformé samedi 19 février en une grande arène de contestation.

Empêchés de rejoindre la Place du 1er Mai pour déclencher leur marche, des manifestants ont trompé la vigilance des forces de l’ordre en organisant une autre marche à Belcourt. A ce moment-là, un groupe de jeunes de Belcourt décide de rejoindre les manifestants aux cris de "Pouvoir assassin !"

Autour de Mustapha Bouchachi et de Ali Yahia Abdenour, des groupes de manifestants se constituent des 11 H du matin et la marche pour la démocratie et le changement s’improvise. Les policiers, pris de panique, mettent en branle la répression. Avec leurs boucliers et leurs bâtons, ils pourchassent violemment les manifestants. Repoussés, ces derniers reviennent à chaque fois à la charge et à chaque reprise ils sont rejoints par des groupes de jeunes révoltés et assoiffés de liberté.

Pour contrecarrer cette protestation populaire spontanée, le régime agite une nouvelle fois la carte de la division. Des jeunes "voyous" apparaissent à Belcourt et lancent des cris à la gloire de Bouteflika ponctués par des appels à la haine aux accents régionalistes.

Ils menacent de s'en prendre aux manifestants et ils leur promettent tout simplement "la mort". Certains de ces jeunes s’attaquent même à des groupes de manifestants pour les délester de leurs appareils téléphoniques. Des bagarres éclatent et les escarmouches deviennent de plus en plus violentes. Spectateurs au début, les forces de l’ordre finiront par intervenir lorsqu’ils verront que leurs "protégés", à savoir les voyous, commencent à perdre du terrain.

Un terrain qui sera rapidement contrôlé et encerclé par les brigades anti-émeutes épaulées par les nouveaux renforts qui affluent de partout. Assiégés, les manifestants font de la résistance et continuent à crier leur rage contre le Pouvoir en place dans le pays depuis des décennies.

"Ils ont réussi à nous empêcher à marcher, mais ils n’ont pas réussi à étouffer notre colère et notre volonté de changer l’Algérie. Un jour où l’autre, la rue reviendra au peuple", s’égosille un jeune manifestant. Traqué par les agents de l’ordre, il trouvera, néanmoins, la force nécessaire pour promettre aux policiers de revenir encore dans la rue samedi prochain. Un autre rendez-vous est donc pris.

Abderrahmane Semmar
El Watan

_______________


Malgré l’imposant dispositif policier

Ils étaient là…

El Watan, 20 février 2011

Loin de faiblir, la mobilisation pour le changement et la démocratie a franchi un nouveau cap. Hier à Alger, la manifestation à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a tenu presque toutes ses promesses, n’était l’armada de CNS déployée sur la place du 1er Mai d’où devait démarrer la marche. Une vraie marée bleue. Un véritable état de siège.


Une nouvelle fois, la capitale est interdite aux manifestants. Armés de matraques et de boucliers, l’impressionnant appareil policier mis en place dès la matinée a bouclé de long en large le lieu de la manifestation, rendant impossible tout rassemblement. Les groupes de manifestants qui ont pu atteindre les alentours de la place du 1er Mai étaient repoussés vers la rue Mohamed Belouizdad, à proximité du ministère de la Jeunesse et des Sports. Vaillants, femmes et hommes, sous la conduite de l’emblématique Ali Yahia Abdennour, accompagné du président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, Mostefa Bouchachi, du SG du Snapap, Rachid Malaoui, de parlementaires du RCD et autres animateurs de la CNCD, forment leur carré et brandissent des «cartons rouges» contre le pouvoir.

Scandant les classiques slogans «Pouvoir assassin», «Système dégage», et «Le peuple veut la chute du régime», ils bravent courageusement l’impénétrable cordon policier. Au milieu de la foule, des figures marquantes de l’opposition. On pouvait remarquer la présence des anciens responsables du Front des forces socialistes Mustapha Bouhadef, Ali Kerboua, Djamel Zenati. Dans l’impossibilité de marcher, la foule persiste à tenir son rassemblement.


«Pas question de reculer, le déploiement policier nous ne fait pas peur, nous allons jusqu’au bout pour le changement de ce régime corrompu», a tonné un jeune à la face des policiers qui tentent de le neutraliser. Visiblement plus nombreux que les manifestants, les éléments des forces de l’ordre «saucissonnent» les troupes de la CNCD, créant une pagaille générale, notamment avec l’entrée en scène de quelques «anti-manifestants». Dans cette confusion, la police charge. Belaïd Abrika est violemment pris à partie par des policiers.
A quelques mètres de là, Me Mostefa Bouchachi est sérieusement malmené, alors que le SG du Snapap, Rachid Malaoui, perd connaissance sous la pression exercée sur lui par des policiers.

Le député du RCD, Tahar Besbas, a été sérieusement blessé ; en tombant à la renverse, son crâne a percuté le trottoir et il a perdu connaissance. L’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour et Ali Haroun, venus exprimer leur solidarité au mouvement, assistent, impuissants, à la violence avec laquelle les forces de police enserrent les marcheurs. Dispersés par la force, les manifestants n’arrivent pas à se regrouper. Profitant de cette confusion, des individus «étrangers» à la manifestation s’incrustent et menacent d’agresser les contestataires. Moumen Khelil de la LADDH, échappe à une agression à l’arme blanche par trois individus. Tout cela sous le regard indifférent des policiers.

Le climat devient très tendu lorsque quelques habitants du quartier de Belouizdad viennent exprimer leur opposition aux protestataires. Arborant des portraits de Bouteflika, ils clament : «Bouteflika demi Ouyahia !» Quelques habitants de Belouizdad, hostiles à l’organisation des marches dans «leur» quartier font tout pour chahuter la marche. Le porte-parole du Comité national des chômeurs, Samir Larabi, a dit son regret de voir la place du 1er Mai, qui était jadis «un haut lieu des luttes politiques et sociales du pays devenir une houma». «Nous sommes tous dans la même situation. Le pouvoir exploite la misère des gens et tente de monter les uns contre les autres dans le but de se maintenir.

Tôt au tard, ce système doit tomber pour permettre l’instauration de la démocratie et de la justice sociale d. Au-delà des divergences qui peuvent exister entre les différentes tendances politiques, nous devons être à la mesure de la gravité de la situation. Les forces sociales et politiques sont sommées d’engager un débat sérieux pour solder les clivages et mettre en place une nouvelle stratégie pour soulever les masses», fait remarquer un enseignant syndicaliste.
En somme, au-delà de la polémique autour des chiffres, le second samedi de la colère a montré, une nouvelle fois, le caractère répressif du régime. Mais il interpelle également l’opposition sur le long travail qui l’attend.



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Certains d'entre eux auraient été recrutés par l' apc de Sidi M'hamed

Paroles de contre-manifestants
Comme la marche réprimée du 12 février, celle d’hier a eu également son lot de contre-manifestants.

Si certains d’entre eux nous ont assuré qu’ils étaient venus exclusivement de leur propre chef, d’autres, en revanche, se sont révélés bel et bien payés pour revêtir le costume peu glorieux de «baltaguia».
Déjà, des SMS circulaient la veille avec ce contenu : «Ya Sadi rouh el darek, Bouteflika machi Moubarak !» (Saïd Sadi rentre chez toi, Bouteflika n’est pas Moubarak). Des affiches ont été, en outre, placardées un peu partout, selon l’AFP, avec ce mot d’ordre : «Ne touche pas à mon quartier !»
Omar, 46 ans, est maçon de métier, mais est actuellement au chômage. Quand quelques figures de la CNCD investirent la place du 1er Mai, elles se sont vu violemment prises à partie par Omar et quelques autres habitants du quartier qui les ont traitées de tous les noms d’oiseau. «Rentrez chez vous ! Il n’est pas question que vous marchiez ici !» tonne Omar, avant d’enchaîner : «Ya Saïd Sadi rentre chez toi en France!» «Nous, on a fait notre révolte. Quand ils ont augmenté l’huile et le sucre, nous nous sommes insurgés et ils se sont calmés.»


Et de nous confier : «Moi je dis barakat ! Vous savez, mon frère a été décapité en 1995 par les terroristes et, à ce jour, on n’a pas retrouvé sa tête. Je n’ai pas envie de revivre ça ! L’Algérie est un immense chantier, il faut laisser Bouteflika travailler.» Omar n’a guère été soudoyé pour affronter les manifestants, insiste-t-il : «Jamais de la vie ! Je n’ai pas reçu un centime de personne !»
Il plonge la main dans sa veste et en extirpe une vieille photo de son défunt père : «Mon père est un chahid. Vous comprenez?» «Jamais je ne me permettrai de marchander avec l’honneur de ma patrie !», martèle-t-il.

Ce n’est pas le cas de ce groupe de trublions qui présentent, eux, un tout autre profil : nettement plus jeunes, ce sont des adolescents pour nombre d’entre eux.
Des confrères croient savoir qu’il s’agit en partie de dealers et autres gardiens de parking qui servent à l’occasion d’indics pour la police. Approchés, ils crient en face des manifestants : «Bouteflika machi Moubarak !», «Ya la police, khelliwna n’hawzouhoum» (Police, laissez-nous les chasser). Ils sont une vingtaine. L’un d’eux brandit un portrait de Boutefika. La police montre une passive complicité à leur égard, alors que la bastonnade a frappé de nombreux militants pro-CNCD. Curieusement, il fuse de ce groupuscule un étonnant : «Madirouche alih, âtawlou tchippa !»


(Ne le croyez pas, il a reçu de l’argent). Nous demandons plus de précisions : «Absolument ! Je les connais parfaitement, ouled houmti ! Ces gens travaillent à l’APC de Sidi M’hamed. Ils ont été payés 2000 DA pour faire ça !», assure un membre de ce groupe. Un de ses acolytes l’approuve : «Je vous le confirme : le maire a payé des jeunes du quartier.»
Alors que les manifs embrasent de plus belle la rue Mohamed Belouizdad, des marcheurs se voient plaqués contre une façade par des jeunes qui scandent des slogans pro-Boutef. «Emchi lebladek !» (Rentre chez toi) «Rouh el Tizi Ouzou, ouelli leddouar» (retournez dans vos villages !) et autres railleries au ton franchement raciste pullulent dans la foulée.
Mais les supposés «baltaguia» finissent, comme samedi dernier, par changer de disque et aux «Echaâb yourid isqat ennidham» de la CNCD, ils rétorquent à présent : «Echaâb yourid zetla batal» (le peuple veut du cannabis gratos).


«Nous voulons juste qu’ils partent d’ici. On ne veut pas des arouch ici !», lâche l’un d’eux. En parlant des archs, Belaïd Abrika apparaît, encerclé par un dispositif de police féroce.
Il est brutalisé à la fois par les flics et par les durs du quartier. Un groupe de jeunes parmi les contre-manifestants nous entoure. Ils vident leur sac: «Quand les gens, ici, se sont soulevés en janvier, on nous traitait de ‘âraya’, de ‘voyous’, alors qu’ils dégagent d’ici. Ces gens-là gaâ feryinha, ils sont tous gâtés. Nous, on est de vrais zawalia et personne ne nous a payés !»

Mustapha Benfodil




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Partie d’échecs

D’un côté, des Algériens de tout âge et de toute condition venus manifester pacifiquement avec un drapeau ou une pancarte. De l’autre, une machine de guerre extrêmement bien huilée.

Le décor pour la bataille est planté, mais le rapport de force est véritablement disproportionné.
Le dispositif policier déployé sur et autour de la place du 1er Mai, ce samedi, n’avait pas grand-chose à envier aux fameuses légions romaines. Ni en nombre ni en tactique. De plus, ce samedi 19, la police a pris sur elle de corriger toutes les «erreurs» commises lors de la marche du 12, en ce sens qu’aucun espace n’a été concédé aux marcheurs.
A l’évidence, la stratégie mise en place par la police consistait à prendre possession du rond-point principal, des arrêts de bus, de la station de taxis et du moindre petit espace au point qu’aucun manifestant ne pouvait poser son pied nulle part. La place du 1er Mai a été bouclée par plusieurs cordons de policiers dès les premières lueurs du jour. Les quelques espaces disponibles ont été fermés par des barrières métalliques et des herses par des policiers casqués et harnachés comme Robocop. Le reste des troupes avait pour consigne de disperser fermement tout rassemblement de plus de deux personnes. Nul ne pouvait s’arrêter, ne serait-ce que pour renouer ses lacets, sans qu’aussitôt des policiers ne fondent sur lui en lui intimant l’ordre de circuler.


La consigne était valable y compris pour les journalistes priés d’aller traîner stylos, caméras et micros ailleurs que dans cet espace défendu comme s’il s’agissait de la dernière forteresse d’un royaume assiégé. Talkie-walkie à la main, des officiers ordonnaient aux troupes de converger vers tout lieu où commençait à se former un noyau de rassemblement pour l’isoler et le disperser. D’autres troupes, stationnées un peu plus loin, prenaient le relais pour dissoudre les dernières poches de résistance. Au dispositif terrestre, il convient d’ajouter les moyens héliportés dont dispose aujourd’hui la police et qui lui permettent de disputer l’espace aux mouettes pour détecter les mouvements de foule et les circonscrire. C’est ainsi que petit à petit, les manifestants ont été repoussés vers le quartier populaire de Belouizdad où les attendaient des groupes de jeunes «sensibilisés» à l’impérieuse question de défendre «la quiétude de leur quartier». Submergés par les vagues bleues qui n’ont pas cessé de déferler sur eux, les manifestants ont fini par baisser les bras après avoir livré courageusement bataille pendant près de six heures, à mains nues, face aux matraques et aux boucliers. Il est vrai que le travail des dizaines de milliers de policiers a été largement facilité par l’obstination de la CNCD qui semblait faire une fixation sur la place du 1er Mai comme s’il s’agissait d’une place forte à prendre. Il aurait peut-être été plus rentable, tactiquement, de multiplier les lieux de rassemblement plutôt que de foncer tête baissée dans un mur formé de dizaines de milliers policiers.

Djamel Alilat
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Rassemblement de la CNDC à Paris

«Le combat pour la démocratie est toujours d’actualité»

Samedi, 14h, place de la République à Paris. Malgré une pluie glaciale, il y a foule pour le rassemblement auquel a appelé la CNCD coordination France (RCD, PLD et des associations et collectifs) en soutien à l’appel pour le changement de système politique et la démocratie auquel a appelé la CNCD en Algérie.


Paris. De notre correspondante

Sous un immense portrait du président Bouteflika barré d’un «dégage» en lettres rouges, Hocine, militant du RCD, commence par donner des nouvelles de la marche d’Alger.
La voix étranglée, il annonce que «le pouvoir a fait mieux que la semaine dernière. Il a mobilisé 40 000 policiers pour empêcher l’accès d’Alger, il a offert 5000 DA à des jeunes sans repères pour casser la marche de la dignité, Me Ali Yahia Abdennour, le président d’honneur de la LADDH, a été de nouveau violenté, le secrétaire général du Snapap est hospitalisé suite à des coups qu’il a reçus, ainsi que Tahar Besbès, député RCD».

«Décidément, ce pouvoir ne veut rien entendre ni comprendre. Comme l’a dit tout à l’heure Me Ali Yahia Abdennour dans une conférence de presse, on veut le changement de tout le système et non à l’intérieur du système»… «Notre détermination n’a d’égal que leur entêtement à rester au pouvoir». Ces derniers mots sont happés par un «Djazaïr horra democratia» collectif. Salma Boukir, ancienne membre du conseil national du Satef, évoquant le défunt Tahar Djaout, rappelle que «le silence c’est la mort, un peuple qui se tait c’est un peuple qui se meurt. Non, on ne se taira pas».
Et «l’Algérie n’est pas une propriété privée, la capitale fermée aux non-résidents n’appartient ni à Bouteflika ni à son système».

Et elle reprend les exigences de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie. L’appel de la CNCD est ensuite lu en arabe, en tamazight et en français.


L’appel de la CNCD mettant fin au rassemblement, Youcef Merrouche, militant du RCD, avant de saluer la présence d’Egyptiens, de Tunisiens et de Marocains, évoque la violente répression des manifestants en Libye qui doivent être soutenus. Y. Merrouche signale enfin le soutien de partis progressistes français et de la CGT qui a publié un communiqué dans lequel la centrale syndicale française exprime sa solidarité avec la lutte pacifique du peuple algérien pour la démocratie et l’Etat de droit. Un peu en retrait, un vieux monsieur de 84 ans, appuyé sur une canne. M. Issad, un ancien de la Fédération de France du FLN, observant ceux qui ont l’âge de ses petits-enfants, hoche la tête avec tristesse : «Le groupe de Oujda a confisqué le pouvoir avec l’appui de l’armée des frontières, empêchant le GPRA de constituer un gouvernement civil. Ils nous ont confisqué notre indépendance».


M. Issad nous affirme qu’il a combattu «pour une Algérie démocratique et laïque».
Cinquante ans après l’indépendance, c’est toujours d’actualité. Et se voulant clair, il ajoute : «Je ne suis pas contre la religion, je suis musulman, mais l’Islam doit rester propre.»

Nadjia Bouzeghrane



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Le collectif d’Algérien(ne)s en France

«Nous ne sommes pas un tremplin pour les partis»

Vendredi 18h30, fontaine des Innocents, non loin du centre Beaubourg. Il fait très froid. Tout autour de l’édifice représentant la fontaine des Innocents, des banderoles en français, en arabe et en tamazight ainsi que celle du «Collectif d’Algérien(ne)s de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie», organisateur de la manifestation, une autre banderole appelant à l’union pour la démocratie en Tunisie, en Egypte et en Algérie et, enfin, de part en part de la fontaine, celle réclamant «Vérité et justice pour les victimes».

Le rassemblement s’anime. Le ton est donné par Nasroullah Yous du collectif des familles de disparus : «Nous ne sommes pas l’émanation de la Coordination d’Alger, nous ne sommes pas un tremplin pour les partis. Non à la récupération. Notre collectif est un collectif indépendant de citoyens, nous sommes là pour soutenir toute les luttes en Algérie». «Pour les libertés individuelles et collectives, pour un Etat de droit. Nous demandons un changement radical. Halte à la corruption» Autour, des voix s’élèvent : «A bas la répression, liberté d’expression». Nedjma Benaziza intervient, dit-elle, «au nom des familles de disparus, ces mères de disparus qui manifestent chaque mercredi à Alger pour la vérité». Et en chœur d’enchaîner : «Y’en a marre de ce pouvoir», «Djazaïr horra, Bouteflika barra».

Puis Nasroullah Yous reprend le mégaphone : «Nous ne sommes pas la Coordination d’Alger. Nous sommes le peuple. Arrêtons les manipulations.» Dans son appel du 12 février, le collectif indiquait qu’il reprenait les mots d’ordre de la CNCD en Algérie et que ce premier rassemblement était organisé en soutien à la marche d’Alger, à l’appel de la Coordination nationale. Dans son second appel, relatif au rassemblement du 18 février, il rectifie et précise qu’il est «un regroupement indépendant et citoyen d’associations, d’Algériens et d’Algériennes en France, qui soutient les luttes du peuple algérien pour le changement du système et l’Etat de droit». Les interventions se suivent. Celle de Sanhadja Akrouf, membre du collectif et de l’association Pluri-Elles Algérie : «Ce pouvoir qui a été capable de faire baisser les prix du sucre et de l’huile, pourquoi ne l’a-t-il pas fait pendant des années ?»

Elle est interrompue par «155 milliards de dollars, 155 milliards de dollars !» Et l’oratrice de reprendre : «Ça fait dix ans qu’on n’a pas fait de politique, on nous a divisés… Ce pouvoir s’est enrichi et méprise son peuple… Ce pouvoir opprime son peuple… Les usines sont en grève, les universités sont en grève, il faut qu’on soit solidaires avec la rue, il faut qu’on soit solidaires comme ils l’ont été en Tunisie, en Egypte.» Au final, Sanhadja annonce qu’un rassemblement aura lieu samedi à l’initiative de la CNCD France, renvoyant la politesse à la CNCD France dont les animateurs avaient annoncé le 12 février, à la fin de leur rassemblement, qu’un autre rassemblement allait suivre, celui du Collectif d’Algériens en France de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie.

Nadjia Bouzeghrane

ALGERIA WATCH
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede 1+1=plus que 2 le Dim 20 Fév 2011 22:58

Salut

je poste ici car c'est en lien direct avec le poste de Tagrawla ci-dessus, (merci pour l'info) :

viewtopic.php?f=11&t=5504&p=90664#p90664
1+1=plus que 2
 
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Denis le Lun 21 Fév 2011 11:25

OUHouh , tagrawla, :heureux:

"1+1=plus que 2" demande si tu peux nous traduire ce qui se dit dans cette vidéo :

https://www.facebook.com/video/video.ph ... nts&ref=mf

Merci d'avance !!

Ourf!
Denis
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Lun 21 Fév 2011 17:23

El Watan - 21 fev 2011
http://www.elwatan.com/actualite/alger- ... 16_109.php

Alger: Répression féroce des étudiants devant le ministère de l'Enseignement Supérieur
par Abderrahmane Semmar

Les forces de l'ordre ont violemment passé à tabac des étudiants grévistes venus manifester pacifiquement à Ben Aknou devant le ministère de l'Enseignement Supérieur. Plusieurs étudiants ont été grièvement blessés et au moins trois d'entre eux ont été transférés à l'hôpital pour des soins intensifs. Choqués par cette répression qu'ils qualifient "d'ordurière", les étudiants promettent de poursuivre leur mouvement de contestation jusqu'au bout.

En dépit de la répression policière, pas moins de quatre mille étudiants, selon les estimations des délégués, ont réussi à passer outre le dispositif des forces de l'ordre pour marcher jusqu'au siège du ministère de l'Enseignement Supérieur et se rassembler pacifiquement devant ses portes. Cependant, au moins cinq blessés ont été déplorés parmi les étudiants, signalent des délégués d'étudiants que nous avons joint par téléphone.
"Nous avons transféré trois de nos camarades à l'hôpital. Ils souffraient de plusieurs blessures", explique Karima, déléguée à l'école supérieure d'informatique (ESI). "Depuis la matinée, des barrières de la police nous ont empêchés de marcher jusqu'au ministère de l'Enseignement Supérieur. Mais lorsqu'on a coupé la route, les policiers ont compris que nous étions vraiment déterminés à tenir notre rassemblement. Dés lors, ils ont relâché leur dispositif", précise encore notre interlocutrice.

Pour rappel, les forces de l'ordre ont tenté lundi matin de disperser par la force plusieurs centaines d'étudiants protestataires à Ben Aknou, au niveau du siège du ministère de l'Enseignement Supérieur. Les étudiants qui ont décidé de reconduire leur mouvement de protestation ont démontré fermement leur détermination à se rassembler devant le département de Harrouabia. Mais les policiers, mobilisés en nombre, ont empêché ce nouveau sit-in. Ils n'ont pas hésité également à recourir à la matraque pour effrayer et terrifier les étudiants. Toutefois, révoltés par la présence de cet arsenal répressif, plusieurs centaines d'étudiants ont tenté de forcer le cordon de sécurité mis en place au niveau du siège du ministère de l'Enseigmenet Supérieur. Des "Casques Bleus" et des "CRS" se sont installés tôt la matinée devant le département de Harrouabia pour empêcher une nouvelle manifestation de colère des étudiants grévistes.

Par conséquent, quelques affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et des centaines d'étudiants qui réclament haut et fort leur droit à manifester pacifiquement. Repoussés et malmenés par les services de sécurité, ces étudiants ont décidé ainsi de bloquer la route qui mène vers le ministère de l'Enseignement Supérieur.
"Nous resterons ici jusqu'à l'aboutissement de notre combat. La matraque et la répression ne vont pas nous effrayer. On ne se laissera pas faire comme ça. On se battra jusqu'au bout", s'écrient des étudiants que nous avons joint par téléphone. Ces derniers ont confirmé que les foules estudiantines scandent en ce moment des slogans contre le régime. "Pouvoir Assassin !" ont lancé, en effet, ces étudiants grévistes qui ne comprennent pas pourquoi on les a réprimés alors qu'ils ne tenaient "qu'un rassemblement pacifique" !
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede destroi! le Mar 12 Avr 2011 23:41

La marche des étudiants à Alger tourne à l'affrontement

MARDI 12 AVRIL 2011

http://debord-encore.blogspot.com/2011/ ... ourne.html

Le Monde Arabe continue a être secoué par une contestation généralisée et partout la répression l'emporte avec la bénédiction secrète de l'Occident, sauf peut être en Tunisie ou un retour en arrière n'est plus possible.

La marche de milliers d'étudiants, mardi 12 avril, dans les rues d'Alger, a "tourné au bain de sang". Selon un journaliste d'El-Watan présent sur place, l'intervention des forces de l'ordre pour disperser la manifestation aurait fait une cinquantaine de blessés chez les étudiants, tandis que d'autres ont été arrêtés. "Les forces de sécurité ont usé de la matraque jusqu'à mettre en danger la vie de plusieurs étudiants qui se sont retrouvés avec de graves blessures à la tête," raconte le journaliste. Entre 2 000 et 3 000 étudiants protestaient dans la capitale, où les manifestations de rue sont interdites, contre un nouveau système de délivrance des diplômes et le mauvais fonctionnement de l'université.

Plus tôt dans la journée, ils avaient en vain forcé plusieurs cordons de policiers déployés dans le centre de la capitale. Venus de plusieurs wilayas du pays (départements), ils s'étaient dirigés vers le palais du gouvernement, où se trouve le premier ministre, mais toutes les ruelles y conduisant avaient été bloquées par un impressionnant dispositif policier. Les manifestants scandaient des slogans anti-pouvoir, notamment "y en a marre du ministère, y en a marre de la misère" ou encore "Harroubia [ministre de l'enseignement supérieur], dégage !"

Les affrontements entre policiers et étudiants ont redoublé d’intensité. Le bilan s’est alourdi on déplore une trentaine de blessés et même chez les policiers.

Les étudiants qui sont actuellement à l’avenue Pékin, continuent d’avancer vers la Présidence de la république en dépit d’un dispositif sécuritaire renforcé. Les forces de l’ordre résistent vainement, ils n’ont pas réussi à faire reculer les étudiants qui tentent d’avancer en scandant des slogans anti-pouvoir et criant à tue tête “le peuple veut la chute du système” et “pouvoir assassin”. Les étudiants, en grève illimitée depuis février dernier, réclament notamment la démocratisation, la reconnaissance des comités autonomes comme seul et unique représentant légitime des étudiants.

Plus de 20 000, selon Adel Boucherguine, membre de la coordination qui a appelé à la marche – ont réussi à briser l’impressionnant dispositif de sécurité déployé par la police et marchent actuellement à Alger en direction de la Présidence de la République, a constaté un journaliste de TSA sur place. Partis de la Grande Poste, les étudiants étaient, vers 11 h 15, au niveau de la Place Audin, située à quelques centaines de mètres de la Grande Poste. Ils scandaient des slogans hostiles au pouvoir et en faveur de la démocratie.
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