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Messagede Nico37 le Sam 31 Oct 2009 09:11

Perquisition des locaux de la Federação Anarquista Gaúcha

Jeudi, 29 octobre 2009, 16h

En ce moment la police civile du Rio Grande do Sul sous le commandement du gouverneur Yeda Crusius perquisitionne le quartier général de la Federação Anarquista Gaúcha (FAG). Le mandat de perquisition du gouvernement leur permet de saisir du matériel de propagande politique accusant le gouvernement de corruction, des dossiers en lien avec le prêt de la Banque mondiale et le meurtre du paysan sans-terre Eltom Brum. Ceci est un acte de pure provocaton du gouvernement Gaúcho, qui est marqué par la corruption et des évènements inexpliqués comme la mort de Marcelo Cavalcante en février de cette années. Nous demandons aux forces de gauche du Gaúcho de réagir de façon unifié à cet outrage.

Solidairement, Federação Anarquista Gaúcha

Traduction (depuis l'anglais) par Phébus pour l'UCL / Anarkismo

==

Deuxième communiqué

Matériel de propagande et ordinateur de la FAG saisi

En ce moment, 17h31 le 29 octobre, les camarades font des déclarations au 17e Département au 1500 Rua Voluntários da Pátria, près de la station de bus de Porto Alegre. La police civile a saisi du matériel imprimé, des dossiers et même l'ordinateur des locaux de la FAG. C'est une conspiration officielle visant à attaquer les forces de la gauche non-parlementaire ayant une base sociale dans le Rio Grande do Sul!

Il faut s'attendre à une telle réaction puisque la FAG a toujours agi avec modestie mais tenacité. Nous sommes parmi les plus acharné dans notre défense des intérêts et des objectifs stratégiques du peuple Gaúcho. Cet acte sera publiquement dénoncé, prouvant aux classes opprimées du Rio Grande do Sul la nature de cette vile attaque ordonnées par un gouvernement qui est accusé de crimes autrement plus grave.

Ceux et celles qui luttent ne meurent jamais !
Federação Anarquista Gaúcha (FAG)

Traduction (depuis l'anglais) par Phébus pour l'UCL / Anarkismo

Related Link: http://www.vermelhoenegro.org/fag
Nico37
 

Re: Brésil

Messagede leo le Lun 2 Nov 2009 16:52

Modèle de lettre de solidarité à envoyer au Médiateur de l'Etat du Rio Grande do Sul et au procureur général du Brésil


(Fax et Mail en fin de lettre)


CARTA DE SOLIDARIEDADE A FEDERAÇÃO ANARQUISTA GAÚCHA

Viemos através deste manifestar nossa solidariedade a Federação Anarquista Gaúcha em repúdio a invasão e apreensão de materiais e equipamentos de sua sede em Porto Alegre operada pela polícia civil na tarde de quinta-feira, 29 de outubro, e a abertura de processo criminal por injúria, calúnia e difamação a mando da governadora Yeda Crusius e expedido pelo Ministério Público Estadual. Este ato repressivo constitui cerceamento da liberdade de expressão e o direito de reunião resultando em censura política e intento de criminalização desta organização.

Já é notório para o Brasil e também em nível internacional a política de criminalização da pobreza e do protesto que é operada por este governo. Repressão e processos judiciais sobre o Movimento Sem Terra, categorias em greve, dirigentes sindicais e mobilizações populares que fazem oposição e denúncia aos esquemas de corrupção instalados nos altos escalões do governo e das políticas do Banco Mundial que desmontam com os serviços públicos e atacam direitos dos trabalhadores. A pobreza da periferia das grandes cidades também é alvo desta política truculenta.

Com esta carta queremos pesar as justas reivindicações de fim aos processos judiciais e a devolução de todos os bens apreendidos da FAG como a garantia das liberdades democráticas que foram violadas pelo Estado.

Ouvidoria do Estado do Rio Grande do Sul - Brasil
Correio: ouvidoria@gg.rs.gov.br
Fax: 00 55* (51) 3210.4522

Procuradoria Geral de Justiça - Ministério Público Estadual
Correio: pgj@mp.rs.gov.br
Fax: 00 55* (51) 32253288


Pour envoyer les doubles et signatures de soutien :

FAG : http://www.vermelhoenegro.org/fag/

SEDE FEDERAL: Tel: 32275575 - Porto Alegre-RS

SECRETARIA DE RELAÇÕES: secretariafag@vermelhoenegro.org
Tel:91989391
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Re: Brésil

Messagede kuhing le Lun 2 Nov 2009 18:34

Image
kuhing
 

Re: Brésil

Messagede qierrot le Sam 7 Nov 2009 23:54

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appel international à la solidarité à l'initiative de la CGT-E (Espagne), http://www.anarkismo.net/article/14880 :



Solidaridad con la Federación Anarquista Gaucha (FAG)

La CGT hace un llamamiento internacional de solidaridad y apoyo ante la agresión por parte de la policía a la sede de la FAG

En el día de ayer, jueves 29 de octubre, la policía civil de Rio Grande do Sul, comando de la Gobernadora Yeda Crusius irrumpió en el local de la Federación Anarquista Gaucha. La policía incautó diverso material como carteles, actas de reuniones, la CPU de un ordenador y hasta residuos que había en la sede. También intentó intimidar a aquellos que sólo prestaban su solidaridad y figuraban en los registros de la página web de la organización. Hay dos compañeros procesados.

Los compañeros y compañeras de la FAG llevan años luchando contra la exclusión y contra la precariedad, defendiendo la justicia y unas condiciones de vida dignas. Es de sobra conocido su trabajo con los Catadores (recolectores de cartón y residuos reciclables) con los Sin Techo, Sin Tierra. En definitiva un trabajo que llevan realizando años con los de abajo.

Este es el motivo por el cual la policía del Estado de Rio Grande do Sul ha ejercido la represión contra los compañeros y compañeras de la FAG, un Estado inmerso en escándalos de corrupción y que adopta una aptitud represora ante colectivos y organizaciones que ejercen libremente la libertad de expresión para criticar las diferentes políticas antipopulares del gobierno. Esta es la respuesta gubernamental ante el rechazo social. Y la FAG no es la primera agredida, debemos recordar el asesinato del campesino sin tierra Elton Brum o la muerte de Marcelo Cavalcante el pasado febrero.

Desde la Confederación General del Trabajo (CGT) del Estado Español queremos mostrar nuestra más enérgica repulsa ante estos actos represivos, queremos denunciar la incongruencia de la política gubernamental brasileña, una política de derechas con discurso de izquierdas. Una política que se rige por los mismos parámetros económicos que dictan las multinacionales y por tanto sus mismas tácticas militaristas y represoras.

No sólo rechazamos la represión gubernamental, sino que también queremos manifestar nuestra solidaridad y apoyo a los compañeros y compañeras de la FAG por el trabajo que realizan con las gentes sencillas de su pueblo, un trabajo constante y tenaz que los poderes gubernamentales y policiales han pretendido callar por medio del terror, la intimidación y la represión, pero estamos seguros que no lo van a conseguir.

En estos momentos consideramos importante las muestras de apoyo y solidaridad, por tanto desde la CGT hacemos un llamamiento a las diferentes organizaciones y colectivos para que hagan visible su rechazo ante estas agresiones.

Arriba los que luchan

Secretariado Permanente del Comité Confederal de la CGT

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Solidarité avec la Fédération Anarchiste Gaucha[1] (FAG).

La CGT lance un appel international à la solidarité et au soutien face à l’agression par la police du siège de la FAG.

Hier, jeudi 29 octobre 2009, la police civile de Rio Grande do Sul, commando au service de la Gouverneure Yeda Crusius, a fait irruption au local de la Fédération Anarchiste Gaucha. La police a saisi du matériel divers, comme des affiches, des procès-verbaux de réunions, la CPU d’un ordinateur, et même les poubelles du local. Elle a aussi tenté d’intimider ceux qui ne faisaient qu’apporter leur solidarité et qui se trouvaient enregistrés sur le site web de l’organisation. Il y a deux compañeros inculpés.

Cela fait des années que les compañeros et compañeras de la FAG luttent contre l’exclusion et la précarité, en défendant la justice et des conditions de vie dignes. Leur travail avec les chiffonniers et cartonniers, avec les sans toit, avec les sans terre, est bien connu. En définitive, un travail qu’ils mènent depuis des années avec ceux d’en bas.

C’est là le motif pour lequel la police de l’État du Rio Grande do Sul a exercé la répression contre les compañeros et compañeras de la FAG, un État plongé dans des scandales de corruption et qui adopte une attitude répressive face aux collectifs et organisations qui exercent simplement leur liberté d’expression pour critiquer les différentes politiques antipopulaires du gouvernement. C’est là la réponse gouvernementale face au refus social. Et la FAG n’est pas la première agressée, il faut rappeler l’assassinat du paysan sans terre Elton Brum ou la mort de Marcelo Cavalcante en février dernier.

La Confédération Générale du Travail (CGT) de l’État espagnol tient à faire part de sa plus énergique condamnation devant ces actes répressifs. Nous voulons dénoncer l’incongruité de la politique gouvernementale brésilienne, une politique de droite avec un discours de gauche. Une politique qui est régie par les mêmes paramètres économiques que dictent les multinationales, et qui applique par conséquent les mêmes tactiques militaristes et répressives.

Non seulement nous condamnons la répression gouvernementale, mais nous voulons aussi manifester notre solidarité et notre soutien aux compañeros et compañeras de la FAG pour le travail qu’ils réalisent avec les gens simples de leur peuple, un travail constant et tenace que les pouvoirs gouvernementaux ont prétendu faire cesser au moyen de la terreur, de l’intimidation et de la répression, mais nous sommes certains qu’ils ne vont pas y parvenir.

En ces moments, nous considérons que les marques de soutien et de solidarité sont importantes, c’est pourquoi la CGT lance un appel aux différentes organisations et collectifs à rendre visible leur condamnation de ces agressions.

Vivent ceux qui luttent

Secrétariat Permanent du Comité Confédéral de la CGT


[1] L’adjectif gaucho, au féminin gaucha, désigne au Brésil les gens de l’État du Rio Grande do Sul.



signataires à ce jour :

Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Alternative Libertaire (France)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Workers Solidarity Movement (Irlande)
Federação Anarquista do Rio de Janeiro (Brésil)
Pró-Federação Anarquista de São Paulo (Brésil)
Red Libertaria Popular Mateo Kramer (Colombie)
Federación Anarquista Uruguaya (Uruguay)
Workers Solidarity Alliance (USA)
Organização Resistência Libertária (Brésil)
Unión Socialista Libertaria (Pérou)
Organización Revolucionaria Anarquista "Voz Negra" (Chili)
Pró-Coletivo Anarquista Organizado de Joinville (Brésil)
Coletivo Anarquista Zumbi dos Palmares (Brésil)
Estrategia Libertaria (Chili)
Vermelho e Negro (Brésil)
Rusga Libertária (Brésil)
Coletivo Anarquista Luta de Classes (Brésil)
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Re: Brésil

Messagede Antigone le Sam 17 Avr 2010 16:13

AP - 16 avr 2010

Feu vert pour le barrage combattu par les Indiens d'Amazonie

BRASILIA - Un juge de Brasilia a autorisé vendredi l'ouverture d'un appel d'offres pour la construction d'un barrage géant dans la forêt amazonienne, malgré l'opposition des Indiens et des écologistes soutenus par des célébrités comme James Cameron, le réalisateur d'"Avatar".

Le magistrat a annulé la décision rendue mercredi qui suspendait l'appel d'offre pour le barrage de Belo Monte, destiné à produire 11.000 mégawatts d'électricité, selon le conseiller du gouvernement. Une porte-parole tenue à l'anonymat de l'Agence nationale de l'énergie électrique (ANEEL) a déclaré que l'appel d'offre devrait être lancé mardi mais que la décision de la justice pouvait encore faire l'objet d'un appel.

James Cameron, dont le dernier film a remporté un succès mondial avec l'évocation du combat d'autochtones contre la destruction de leur forêt par un conglomérat international sans scrupule, s'est rendu au Brésil cette semaine pour protester contre l'ouvrage. Le réalisateur canadien était accompagné de l'une des vedettes d'"Avatar", l'actrice américaine Sigourney Weaver.

Les Indiens et les écologistes dénoncent une catastrophe pour l'environnement et les 40.000 habitants dont l'habitat disparaîtrait sous les eaux. Ils affirment aussi qu'une grande partie de l'électricité produite ira aux grandes mines, au lieu de bénéficier à la majorité des Brésiliens.

"Personne ne se soucie plus de prendre soin de l'Amazone et de nos Indiens que nous", a assuré le président Luiz Inacio Lula da Silva, mais le gouvernement tient à ce projet hydroélectrique. Il le juge indispensable pour répondre aux futurs besoins énergétiques de ce pays de 190 millions d'habitants, dont le réseau électrique fragile avait lâché l'an dernier, plongeant la plus grande partie du territoire dans le noir.

Le barrage de Belo Monte, d'un coût estimé à 11 milliards de dollars (8,1 milliards d'euros), serait le troisième plus grand ouvrage du genre dans le monde. Construit sur le Xingu, un affluent de l'Amazone, dans le nord, il devrait couvrir 6% des besoins énergétiques du Brésil d'ici 2014, l'année où ce pays accueillera la Coupe du monde de football.
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Re: Brésil

Messagede Antigone le Jeu 22 Avr 2010 17:10

Folha de Sao Paulo, rapporté par Courrier International - 20 avr 2010

Les Amérindiens s'opposent au barrage

Les Amérindiens de la région de Belo Monte ont décidé de se mobiliser contre le projet d'un immense barrage. Ils dénoncent une catastrophe écologique pour l'environnement et la disparition sous les eaux de l'habitat de 40 000 personnes vivant dans le bassin de l'Amazone.

Les Amérindiens du bassin du Moyen-Xingu [Amazonie] se préparent à occuper Sítio Pimental, une île située à 40 kilomètres d'Altamira, dans l'Etat du Pará, où il est prévu que sera construit le principal barrage de la centrale hydroélectrique de Belo Monte. La mobilisation devrait se produire cette semaine. Les manifestants seront soutenus par des ONG environnementalistes qui estiment que cette action est une forme de résistance pacifique au projet [un chantier estimé à 11 milliards d'euros].

La décision des Amérindiens de mener à bien cette action a été prise la semaine dernière lors d'une réunion à huis clos des leaders de différentes ethnies à l'occasion d'une rencontre dans la réserve amérindienne des Araras de la grande boucle du Xingu. Une délégation emmenée par le cinéaste James Cameron était également présente, mais les "Blancs" n'ont pas participé à la réunion. Cette opération prévoit la mobilisation d'au moins 140 Amérindiens originaires de deux ethnies vivant dans la région. Parmi elles, on trouve les Xikrins et les Caiapós. Ces derniers font partie des plus hostiles au barrage. En outre, des Caiapós de l'état voisin du Mato Grosso pourraient rejoindre le mouvement.

Une telle action devrait mettre dans l'embarras le gouvernement de Lula qui pourrait être dans l'obligation de les chasser lors du démarrage des travaux. Des négociations seraient encore en cours entre des dirigeants amérindiens afin d'obtenir le soutien d'autres ethnies. Ainsi, les Jurunas de la réserve amérindienne paquiçamba pourraient rallier le mouvement bien qu'il existe des divisions au sein de la tribu.

En envahissant un territoire qui n'est pas considéré comme une terre amérindienne, les opposants au projet veulent alerter la société brésilienne et le reste du monde sur le bouleversement que représenterait la construction d'un projet de cette ampleur prévue sur dix ans. [Pendant toute cette période, l'occupation de la forêt par les ouvriers et les routes ouvertes pour le chantier représenteraient une menace pour l'écosystème et notamment pour les Amérindiens appartenant à des tribus isolées sans contact avec l'homme blanc.]

Ils souhaitent également attirer l'attention du Parlement de Brasília. Pour les Amérindiens, ce dernier doit au plus vite se saisir de l'affaire sur laquelle il ne s'est pas prononcé pour le moment. Car, selon la Constitution brésilienne, seul le Parlement peut autoriser ou refuser l'installation de projets de développement qui affectent la vie des communautés amérindiennes. Par ailleurs, ils s'estiment trompés par les autorités fédérales. Celles-ci considèrent que les habitants ont été consultés et entendus durant le processus d'autorisation environnementale qui a été mené l'année dernière, ce que réfutent les Amérindiens.

L'IBAMA [Institut brésilien de l'environnement] affirme que parmi les dizaines de projets d'exploitation hydroélectrique du fleuve Xingu, celui retenu par l'appel d'offres ne submergera pas de terres amérindiennes. Mais même si le lac de 516 km n'atteint pas les réserves proprement dites, la construction et le fonctionnement de la centrale peuvent altérer le mode de vie de ces populations [en grande partie à cause de la modification du débit du fleuve]. Deux réserves au moins seront directement affectées par la centrale : celles de Paquiçamba et Arara de la grande boucle, respectivement sur les rives gauche et droite du Xingu. Une autre zone, la réserve Trincheira Bacajá, près de la rivière Bacajá (un des affluents de la rive droite du Xingu), peut également souffrir de l'altération du débit du Xingu. L'eau endiguée par le barrage sera drainée par deux immenses canaux vers l'intérieur de la grande boucle où des grands propriétaires terriens exploitent la culture du cacao et pratiquent l'élevage intensif. Les Amérindiens et certains spécialistes estiment que la baisse du niveau des cours d'eau menacera massivement la navigation et la pêche dans la région.
Agnaldo Brito
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Re: Brésil

Messagede Antigone le Dim 18 Juil 2010 10:47

Comme s'il pouvait y avoir de bonnes lois pour harmoniser la course au développement et au profit...

AFP, France24 - 12 jul 2010
http://www.france24.com/fr/20100712-bre ... cologistes

Brésil: Un projet de loi sur la forêt oppose agriculteurs et écologistes

Agriculteurs et défenseurs de l'environnement au Brésil s'opposent farouchement sur un nouveau code forestier qui affaiblirait la lutte contre le déboisement de l'Amazonie.
La réforme, qui met face-à-face le puissant agrobusiness, avide de terres pour produire plus, et les écologistes qui considèrent qu'il s'agit d'un recul contre la déforestation, est passée cette semaine devant une commission de la Chambre des députés et doit être approuvée définitivement après les élections générales d'octobre.

"La nouvelle loi est terrible: elle amnistie les délits environnementaux et est un recul sur les engagements internationaux du gouvernement brésilien de réduire la déforestation de 80% d'ici à 2020", a déclaré à l'AFP Adalberto Verissimo, un expert de l'institut Imazon.
Le code forestier, qui date de 1965, limite l'usage agricole des terres en obligeant les propriétaires de forêts à en préserver une partie intacte, jusqu'à 80% en Amazonie, et protège également des zones sensibles comme les rives de fleuve.

Le point le plus polémique de la réforme est l'amnistie accordée à ceux qui ont défriché illégalement les forêts jusqu'en juillet 2008. "Cette réforme n'est pas une amnistie, c'est une adaptation de la loi pour qu'elle soit respectée", a affirmé le député Aldo Rebelo, en dénonçant le fait que 90% des propriétés au Brésil ne respectaient pas le code forestier.

"Si nous respections les exigences du code forestier actuel, nous importerions du riz de Chine qui n'a pas un pouce de terres protégées", s'est indignée la sénatrice Katia Abreu, voix du puissant lobby rural au Congrès et présidente de la Confédération nationale de l'agriculture. Elle assure que, au Brésil, important pays exportateur de produits agroalimentaires, les agriculteurs ont besoin de beaucoup plus de terres.

Pour la chercheuse Laura Antoniazzi, de l'institut Icone spécialisé dans les questions agricoles, la priorité des agriculteurs et des défenseurs de l'environnement devrait être "de régulariser la situation de toutes ces propriétés, parce qu'il y a un flou juridique qui génère une grande insécurité".
L'analyste a expliqué à l'AFP que cette régularisation ne se ferait pas en assouplissant la loi sur l'environnement mais avec des mécanismes de compensation financière qui développeront la protection et la récupération des zones dévastées, ainsi qu'un usage efficace des terres.

La déforestation de l'Amazonie, plus grande forêt tropicale du monde, encouragée par l'exploitation lucrative du bois, l'agriculture, l'élevage et les mines illégales, a atteint un pic historique de 27.000 km2 en 2004 avant de tomber à 7.000 km2 en 2009, grâce à une augmentation des contrôles et des peines pour les délits environnementaux.
La déforestation est responsable d'environ 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre qui provoquent le réchauffement de la planète.



EDIT

Le JDD - 26 jul 2010
http://www.lejdd.fr/International/Ameri ... -en-otage/

Brésil: Des Indiens prennent des ouvriers en otage

Des Indiens du Brésil ont pris dimanche une centaine d'ouvriers en otage sur le chantier d'un barrage hydroélectrique du sud de l'Amazonie, rapportent les médias locaux. 400 Indiens représentant plusieurs tribus occupent le chantier, qui selon eux se trouve sur un ancien site funéraire. Armés d'arcs et de flèches, les Indiens ont pris position sur le site dimanche à l'aube et empêchent les ouvriers de quitter leurs baraquements. On ne signale aucun blessé. Les Indiens demandent que le gouvernement intervienne pour négocier un compromis avec l'entreprise de construction.



EDIT

Rue89 - 16 aot 2010
http://www.rue89.com/questions-dhumanit ... ges-162536

Les barrages menacent l'existence des peuples indigènes
Par Jenny Joussemet

Dans son nouveau rapport, l'ONG Survival International dénonce les impacts dévastateurs de la construction de barrages à travers le monde sur les peuples indigènes et leur environnement.
Présentés comme une solution au changement climatique et à la demande croissante d'électricité, les mégabarrages séduisent de plus en plus d'Etats. Ces projets de grande envergure ne sont cependant pas sans conséquences.

Des impacts environnementaux et humains considérables
En freinant les crues naturelles des fleuves, ces constructions bouleversent les habitudes migratoires des poissons, principal aliment de certaines populations autochtones. Des surfaces de terres agricoles, de forêts ou même d'espaces urbanisés sont également noyées.

A titre d'exemple, Survival souligne qu'une fois la construction du barrage Gibe III achevée dans la vallée de l'Omo, plusieurs peuples indigènes d'Ethiopie deviendront dépendants de l'aide alimentaire. Ce barrage menace les conditions de vie de 500 000 personnes dans le Sud de l'Ethiopie et le Nord du Kenya.

L'impact le plus considérable des barrages reste en effet le déplacement des populations. Ainsi, la Commission mondiale des barrages rappelait dans son rapport Dams and Development (2000) que pour construire les 45 000 barrages en place à ce moment-là sur l'ensemble de la planète, 40 millions à 80 millions de personnes avaient déjà dû être évacuées.

Ce même rapport constatait que:
« Les grands barrages ont eu des répercussions graves sur la vie, les moyens de subsistance, les cultures et l'existence spirituelle des peuples indigènes et tribaux. »

La commission recommandait ainsi:
« Lorsqu'il s'agit de projets concernant les peuples indigènes et tribaux, de tels processus [doivent être] guidés par leur consentement libre, préalable et éclairé. »

Non respect du droit des peuples indigènes
Mais les bonnes pratiques, notamment édictées par la Banque mondiale, n'ont à ce jour pas de caractère contraignant. De fait, peu d'investisseurs respectent les droits des peuples indigènes, garantis entre autres par la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail. Les populations concernées par ces projets sont en réalité rarement consultées.

Par conséquent, ce sont aujourd'hui près de 300 000 indigènes qui seraient directement affectés par les barrages. Au Brésil, certaines tribus n'ayant jamais eu de contact avec le monde extérieur se voient même menacées de disparition par les centrales hydroélectriques de Jirau et de Belo Monte.

Selon Survival International, la Banque mondiale finance à elle seule 211 projets dits « de développement » pour un montant de 11 milliards de dollars. Si des banques régionales de développement (la Banque européenne d'investissements, la BNDES brésilienne, la Banque africaine de développement) financent également une grande partie de ces ouvrages, c'est désormais la Chine qui en est le plus gros investisseur.
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Re: Brésil

Messagede morsayakbar le Mar 31 Juil 2012 02:04

Des indiens s’insurgent en Amazonie brésilienne

Posted on 28 juillet 2012 by juralib

Des indiens brûlent le commissariat et expulsent les policiers de la ville de Jacaréacanga en Amazonie brésilienne

En début de semaine dernière, près de soixante indiens Munduruku ont envahis, saccagés et brûlés le commissariat de la ville de Jacaréancaga en Amazonie brésilienne. Des centaines d’indiens avaient investis la ville pour protester contre la violence dont leur communauté fait l’objet. Le 23 juin dernier, Lelo Akay, indien de la communauté Munduruku avait été été tué à coup de couteaux. Les assassins avaient emportés avec eux quelques pépites d’or qu’il transportait. Deux suspects avaient été arrêtés par la police militaire puis relâchés aussitôt.

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Tandis que des centaines d’indiens protestaient dans la ville, réclamant vengeance pour la victime, une partie d’entre eux ont investis et brûlés le commissariat de la police militaire. Pendant le saccage du commissariat, des armes à feu — mitraillettes et revolvers — ainsi que des munitions ont été récupérées par les insurgés. Les policiers militaires qui étaient sur place ont fui les lieux sans présenter de résistance et ont quitté la ville. L’un d’entre eux a été blessé et envoyé à l’hôpital d’une ville voisine. Les manifestants ont arpentés la ville à la recherche des suspects dressant des barricades sur plusieurs routes. Ils auraient également menacés de brûler des bars connus comme des points de vente de drogue. D’après les propos de l’un d’entre eux, ils avaient l’intention de prendre comme otage le sergent de la police militaire Cajado.

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Cette région de l’Amazonie brésilienne, aux alentours du fleuve Tapajos, est connue pour les récurrents conflits agraire et la violence causée par l’appétit des exploitants de bois ou des chercheurs d’or. Les assassinats de représentants indigènes ou de paysans sans terres y sont monnaie courante et sont presque toujours couverts par la police et les autorités locales.

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Adapté de leur presse (Estadão, 3 juillet) et reçu le 11 juillet 2012

http://juralib.noblogs.org/2012/07/28/d ... esilienne/
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Re: Brésil

Messagede vroum le Mar 4 Déc 2012 10:46

Message de la Federação Anarquista Gaúcha au Congrès de fondation de la Coordination anarchiste brésilienne

L'anarchisme organisé au Brésil vivra dans les journées de Juin à Rio de Janeiro son plus grand événement historique contemporain. Le congrès anarchiste a une signification très particulière : il réunira des groupes d'environ dix États du pays pour débattre, pour définir des accords et des résolutions d'action afin d'appliquer des principes communs et des tactiques communes à la réalité brésilienne. Notre conviction, en plus de 10 ans de processus, est que l'anarchisme militant est une contribution indispensable à la lutte pour un changement social anticapitaliste. La réunion des forces militantes qui incarnent dans la Coordination un même concept de travail est une étape cruciale dans le cheminement vers la construction d'une organisation politique qui s'amorce maintenant.

Notre idéologie est historiquement liée à la lutte des peuples et des classes opprimées, à leurs expériences, à leurs sacrifices et aux projets d'émancipation du système capitaliste. Contre les rapports de domination dans toutes les sphères de la pratique sociale, nous faisons une critique radicale, implacable ; contre les structures de pouvoir qui produisent et reproduisent la société de classes, nous répondons par la proposition d'un changement révolutionnaire ; contre la violence et le contrôle étatique, contre l'exploitation des patrons et contre les idées d'oppression qui circulent dans le corps social, nous opposons l'action militante intransigeante.

Nous sommes une partie intégrante d'un mouvement qui existe depuis des générations dans le mouvement socialiste des travailleurs, qui n'a pas commencé et ne se terminera pas avec nous. Nous sommes les continuateurs de ces idées et de ces valeurs, de cette vigilance à ne pas tomber dans les pièges du système ; nous sommes les continuateurs de ces compagnons et compagnes qui ont donné leur vie dans la bataille et dans les tragédies de l'antagonisme social du début de la classe ouvrière. Nous faisons partie aussi d'un peuple et d'une terre, d'une formation socio-culturelle, d'une histoire singulière où la résistance des peuples indigènes, des esclaves, du prolétariat, les pauvres et les opprimés de la puissance dominante ont laissé par leurs actes des traces de sang rebelle.

Le capitalisme, l'État et toute la structure idéologique du système ont toujours été les bourreaux impitoyables de l'anarchisme, comme de tous ses adversaires radicaux. Au Brésil, il n'en va pas autrement. Au cours de la Première République nous avons été confrontés à de fortes actions judiciaires et répressives qui ont détruit les organisations, les moyens d'impression, les activités populaires. Nous avons connu l'exil douloureux, l'emprisonnement et la liquidation de vies militantes qui étaient inestimables à notre cause.

Le capitalisme brésilien dépendant [2] a varié ses modes de fonctionnement pour préserver le noyau dur de ses éléments systémiques. Le projet libertaire a lutté avec de grandes difficultés à partir des années 30 pour agir politiquement dans un contexte historique et social de changement de la mentalité des masses, en s'opposant à l'opportunisme des bolcheviques et au peleguisme [3] travailliste au sein du prolétariat. Se trouvait en scène la croissance économique industrielle articulée à une structure juridico-politique assimilatrice de certains conflits du travail, qui contrôle de manière répressive les rebelles, castratrice des libertés d'action du courant classiste des syndicats. De nouvelles technologies de pouvoir dirigées par un modèle de domination bourgeois-autoritaire liaient les classes dominantes et un secteur ouvrier populaire important.

Pendant des décennies, notre champ d'activité a été réduit, réprimé, il a reculé devant des facteurs que nous pouvons brièvement désigner. Par souci d'équité, il faut dire que pendant cette longue nuit pour l'anarchisme, il y eut des compagnons et des compagnes qui, dans un effort inlassable, se battirent pour maintenir vivantes leurs idées à travers des projets d'organisation, des périodiques, des centres de recherche et de culture sociale, de l'activité dans les secteurs du mouvement des travailleurs, y compris les étudiants, etc., tâche ingrate qui prépara le terrain pour la postérité. Pour la gauche, le « socialisme réel » dans l'Est de l'Europe, les révolutions d'Asie, l'exemple réussi sur notre continent de la révolution cubaine, ont donné une grande puissance d'attraction pour les idées marxistes. L'univers tout entier des valeurs, des discours et des références de la guerre froide a franchi la lutte de classe avec la bipolarité, et écrasa les positions alternatives.

Dans les années agitées de transition de la dictature civile-militaire vers le régime représentatif bourgeois, la fin des années 70 a vu revivre l'anarchisme dans les luttes sociales avec de nouveaux moyens de propagande et d'action. Une nouvelle génération se mêla à l'expérience des anciens militants, qui ne sont plus nombreux. Revint à l'ordre du jour la réorganisation des centres culturels, du travail de diffusion de la critique sociale et des propositions libertaires. Dans différentes parties du pays, il y eut des militants opérant dans le mouvement étudiant, dans les luttes syndicales, avec une certaine responsabilité dans les activités populaires. Les conceptions du travail politique, les priorités et les objectifs à envisager en commun, les mécanismes fédérateurs pour assurer un fonctionnement régulier étaient, à ce moment, très confus. Il y avait un esprit général de « synthèse », se manifestant dans l'espoir de réunir le peu que nous avions, de retrouver l'identité anarchiste en rassemblant tous ceux qui se reconnaissaient en elle.

Le thème de l'organisation et des mécanismes plus structurés pour l'action réapparut dans un contexte historique dans lequel la lutte publique de masse se déroulait pendant la transition bourgeoise vers la nouvelle légalité démocratique et fit émerger sur la scène nationale des mouvements sociaux, la classe ouvrière, les sans-terre. Le nouveau syndicalisme qui s'organisait par la base et les oppositions syndicales contre les « pelegos » et les vieilles structures corporatives étaient des forces sociales avancées dans la lutte politique pour les réformes sociales, au-delà du modèle démocratique graduel et contrôlé par les classes dominantes. La stratégie du syndicalisme révolutionnaire au début du XXe siècle et le fondement historique de la Confédération des travailleurs brésiliens [4] étaient alors les plus grandes références d'action sociale pour l'anarchisme. Les conceptions d'orientation pour le travail dans les années 80 s'appuyaient, pour un important groupe de militants, sur cette expérience syndicaliste, sur sa mémoire, sur ses valeurs et ses conquêtes sociales.

C'est dire que ce sont des conceptions mêlées avec celles d'aujourd'hui, avec ce qui est vivant en ce moment, ainsi qu'avec les exemples les plus attractifs de la lutte libertaire internationale de la voix de ses organes officiels. La constitution, au milieu de la décennie, d'un groupe de soutien pour l'AIT a formé une partie prépondérante des militants dans la lutte des classes autour des conceptions de l'anarcho-syndicalisme. Le projet des noyaux pour la reconstruction de la COB a connu ses années de travail honnête, de combats dignes de respect, des périodiques, des instances nationales, des efforts d'organisation variés. Mais il n'a pas atteint ses objectifs et au fil du temps, il a été désagrégé par les faiblesses d'une formulation, pensons-nous, qui a été décalée par rapport au temps et au lieu dans lesquels il se trouvait. L'anarcho-syndicalisme, version pro-COB, jeta nos faibles forces à contre-courant et à l'extérieur d'un vaste mouvement syndical qui a uni la classe et qui devait être intégré dans nos tactiques et principes.

C'est avec une main lourde que dans les années 90 le capitalisme appliqua avec les gouvernements successifs le modèle néolibéral dans notre pays, et grâce aux revenus de ses organismes internationaux. Le Brésil est vendu à la mondialisation, à l'action capitaliste féroce des marchés, à l'économie comme idée dominante dans la structure sociale, aux politiques d'ajustement budgétaire, à la privatisation, à la dépendance menaçante des pouvoirs financiers. La précarité, le chômage, la pauvreté, toute la structure de l'inégalité sociale pénètrent massivement dans notre ordre social. Le camp populaire contient son avance et défend ses droits durement acquis, les biens et des services publics qui répondent aux besoins sociaux. En général, on vit une inflexion conservatrice dans les idées et dans les pratiques sociales. La gauche réformiste, formée dans la nouvelle république sous la direction du PT, s'intègre progressivement dans les structures du pouvoir, dans les contrôles institutionnels et dans le jeu de reproduction du système.

Au cours de cette période, la partie la plus active de l'anarchisme chercha à se réorganiser et à faire des propositions liées à la réalité brésilienne, au présent historique, aux conditions et possibilités réelles. S'ouvrit une phase de rénovation critique, de gestation d'une volonté organisatrice qui chercha le coeur des solutions pour se mettre en phase avec l'histoire, avec les problèmes actuels, sans répétition de schémas. La FAU [5] inspira et soutint sa constitution. Il s'agit d'une expérience anarchiste latino-américaine qui eut la capacité politique de lutter dans différentes conjonctures historiques et de ne pas laisser le projet libertaire perdre sa place parmi les opprimés et leurs contextes sociaux spécifiques [6]. Le Processus de Construction Anarchiste Brésilien (PCAB), né dans le milieu des années 90, montra les premiers éléments de définition spécifique qui aujourd'hui nous réunissent pour un congrès anarchiste. Il eut des ambitions qui ne purent pas se réaliser, révéla ses limites et eut des attitudes qui ne furent pas suffisamment nombreuses pour être prises en compte. On créa l'OSL [7], une organisation de courte durée. De toute façon, une partie de notre génération, dont l'expérience politique a été construite dans les années 90, doit sa maturation à ce projet, à cette recherche de l'anarchisme militant pour son organisation spécifique et pour la construction d'une force sociale intégrée à la vie et à la portée de « ceux d'en bas ».

Le processus que nous connaissons aujourd'hui est différent. On apprend avec les pierres qu'on rencontre sur le chemin à ne pas trébucher aux mêmes endroits. Prenons les concepts d'orientation qui, au fil du temps, entrèrent en vigueur : l'action syndicale-populaire combinée avec le travail d'une organisation politique anarchiste. Un projet libertaire final qui réunit les capacités et les propositions pour les inscrire dans le présent, pour penser à notre temps social avec un discours ouvert et qui agit avec des certitudes idéologiques qui ne transigent pas avec les valeurs du système.

Le FAO (Forum de l'anarchisme organisé) commence presque à la période qui marque l'arrivée du PT au gouvernement national, avec le président Lula. Ce furent dix années qui eurent leur particularité. Le réformisme qui dirigea les luttes sociales et politiques des années 80 se posa en administrateur des institutions bourgeoises avec une politique conciliante envers les grandes puissances de la structure globale de domination. Les organisations populaires et les syndicats affiliés à cette stratégie se rangèrent dans l'appareil bureaucratique de l'État. Le gouvernement renforça le modèle dominant, modernisa avec ambiguïté la surveillance, avec des zones mixtes de collaboration de classe. Il combina des politiques de continuation des recettes néolibérales avec un pacte social aux teintes développementalistes qui accordait des compensations pour les pauvres. Ce fut une période de hauts profits pour les oligarchies et le grand capital, de coalition politique avec les vieux secteurs de droite, d'intégration relative de secteurs populaires, qui ne vit pas de changements structurels dans le contrôle de la richesse et du pouvoir. Ce modèle coexista avec une étape fragmentaire de lutte des classes, de faible accumulation combative, de réorganisation d'un monde du travail et de la pauvreté qui se dispersait et qui était hégémoniquement lié aux idées dominantes.

Le développement capitaliste n'est pas une alternative à l'émancipation des opprimés, il ne l'a jamais été. Le système et ses éléments internes ont une logique brutale et perverse qui ne favorise pas les projets de changement réel. La croissance économique que le Brésil connaît est une croissance du capital et des pouvoirs en place, c'est l'exploitation de l'emploi précaire, les bénéfices de la banque, les exportations agro-alimentaires, la spoliation du territoire et de l'environnement du peuple. Toute compensation sociale est marginale et contrôlée au sein de ces structures de domination. Le monde d'aujourd'hui est assailli par une attaque scandaleuse des banques et des vautours de l'argent, par toute la classe des propriétaires privés, qui provoqua l'escroquerie financière capitaliste au détriment des pauvres.

Ce système criminel frappe des millions de travailleurs par le chômage, il produit des conditions de vie précaires, des guerres impérialistes, l'augmentation de la misère et de l'oppression. La situation générale impose la mise en place urgente et nécessaire de projets qui aident à l'accumulation de forces antagoniques au système, incorporent des éléments radicaux de changement dans l'imaginaire collectif, pour faire place à une alternative socialiste. Notre courant libertaire, a toujours été historiquement un facteur idéologique favorable à de nouvelles relations sociales, où le socialisme et la liberté forment un horizon indispensable. Le Congrès qui rassemble les forces de l'anarchisme organisé est une étape dans cette voie.

La Coordination anarchiste brésilienne doit organiser les éléments permettant de construire une définition stratégique et tactique qui s'inscrit fortement dans le temps historique dans lequel nous devons vivre et lutter. Elle doit être un milieu militant qui se fasse entendre comme force collective, solidaire et combattive, plus en mesure d'agir ; avec des stratégies visant à défendre un programme d'action qui, dès maintenant, à partir de ses conflits spécifiques et généraux, chemine ensemble avec les travailleurs et le peuple. Toujours avec ceux qui luttent !

Mais, par-dessus tout, que se crée dans le cours de ses expériences, des mécanismes de renforcement, de ruptures, de pouvoir populaire.

Au Congrès ! 10 ans de la FAO !
Vive la Coordination anarchiste brésilienne !
Pour le socialisme et pour la liberté !
Federação Anarquista Gaúcha

1. Le Forum de l'anarchisme organisé (FAO) est un espace de débat et de rencontre entre des organisations, des groupes et individus anarchistes qui travaillent en utilisant comme base les principes et la stratégie de l'anarchisme dit « spécifique ». Le principal objectif du FAO est de créer les conditions de la construction d'une organisation anarchiste au Brésil. Lors de la rencontre nationale de 2010, à Porto Alegre, les groupes et organisations présentes décidèrent qu'il était temps d'approfondir le processus d'organisation. (E.V.)

2. Dépendant du capitalisme international. (E.V.)

3. Le « pelego » est la peau de mouton utilisée par les cavaliers gauchos. Il s'agit d'une pièce de laine de mouton, placée sur la selle, et fixée par une sangle, destinée à adoucir le siège. Par extension, le « pelegisme » désigne un dirigeant syndical, un travailleur, qui font le jeu du gouvernement et des employeurs, qui se présentent comme des «ramollisseurs» des relations entre l'Etat et les travailleurs. C'est un terme péjoratif utilisé dans le jargon du mouvement syndical pour désigner les dirigeants ou représentants d'un syndicat qui, au lieu de se battre pour les intérêts des travailleurs, défendent secrètement les intérêts des employeurs. C'est pendant la période connue comme « l'ère Vargas » (1930-1945) que se forma le « pelegisme syndical » au Brésil. (E.V.)

4. Confederação Operária Brasileira - COB.

5. La Fédération anarchiste uruguayenne (Federación Anarquista Uruguaya, FAU), fondée en 1956, dissoute en 1967 par le gouvernement de Pacheco Areco, elle entra dans la clandestinité jusqu'à 1971. La FAU fut l'une des promotrices de l'especifismo, favorable à l'organisation des anarchistes dans une organisation spécifiquement anarchiste, par opposition à ceux qui se contentaient de constituer un courant, dans le mouvement syndical par exemple. L'especifismo semble vouloir se distinguer du plateformisme. La FAU a eu, et a encore, une grande influence sur le mouvement anarchiste brésilien.

6. Trouvant son origine en partie dans l'immigration italienne et espagnole en Uruguay, qui avait participé, dès 1905, à la création de la Fédération uvrière régionale de l'Uruguay (FORU), la FAU comprenait de nombreux militants républicains de la guerre d'Espagne. Elle participa dès sa création aux luttes sociales, appuyant le renforcement des syndicats.

7. Organização Socialismo Libertário.


Traduction : Cercle d'études libertaires, Groupe Gaston-Leval, Fédération anarchiste, cel-gl at orange dot fr
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Re: Brésil

Messagede vroum le Ven 31 Mai 2013 08:12

[Brésil] Videos do roteiro social e historia do anarquismo no Rio de Janeiro

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1161

Ci-dessous quelques liens vers des vidéos de Renato Ramos et Alexandre Samis parlant des lieux militants historiques du centre de Rio de Janeiro et de l'anarchisme au Brésil.
Ces vidéos ont été réalisées par le Laboratório de Pesquisa e Práticas de Ensino (LPPE) Fabio Mourão Maciel, conception par Angela Roberti de Universidade Estadual do Rio de Janeiro (UERJ).

> ROTEIRO SOCIAL

I Largo de São Francisco // LPPE UERJ


II Nossa Livraria // LPPE UERJ


III Praça Tiradentes, 71 // LPPE UERJ


IV Rua da Constituição 12 // LPPE UERJ


V Centro Galego // LPPE UERJ


VI Centro Internacional dos Pintores // LPPE UERJ


VII Salão Liberdade // LPPE UERJ


VIII FORJ // LPPE UERJ


IX Associação Gráfica do Rio de Janeiro // LPPE UERJ


X Centro Cosmopolita // LPPE UERJ


XI Palácio da Polícia // LPPE UERJ



> ANARQUISMO NO BRASIL

1 Anarquismo no Brasil: das origens a 1930 // LPPE UERJ


2 Anarquismo no Brasil: 1930 a 1980 // LPPE UERJ


3 Anarquismo no Brasil: 1980 a 1990 // LPPE UERJ


4 Organização do Anarquismo na Contemporaneidade // Parte 1: Inserção em
Favelas // LPPE UERJ


5 Organização do Anarquismo na Contemporaneidade -- Parte 2: Sindicatos //
LPPE UERJ


6 Organização do Anarquismo na Contemporaneidade -- Parte 3:
Contemporaneidade // LPPE UERJ
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Re: Brésil

Messagede lucas le Dim 23 Juin 2013 12:18

Vu sur le site du CCI:

Manifestations contre l'augmentation du prix des transports au Brésil: la répression policière provoque la colère de la jeunesse

Nous publions ci-dessous la traduction d’un article de Revolução Internacional, organe de presse du CCI au Brésil.

Une vague de protestations contre l’augmentation du prix des transports collectifs se déroule actuellement dans les grandes villes du Brésil, particulièrement dans la ville de São Paulo mais aussi à Rio de Janeiro, Porto Alegre, Goiânia, Aracaju et Natal. Cette mobilisation rassemble des jeunes, étudiants et lycéens et dans une moindre mesure, cependant non négligeable, des travailleurs salariés et autonomes (prestataires de services individuels).
La bourgeoisie brésilienne, avec à sa tête le PT (Parti du Travail) et ses alliés, a insisté pour réaffirmer que tout allait bien. Et cela alors que la réalité perceptible montre qu’il existe de grosses difficultés pour contenir l’inflation au moment où sont adoptées des mesures de soutien à la consommation des ménages afin d’éviter que l’économie n’entre en récession. Sans aucune marge de manœuvre, la seule alternative sur laquelle elle peut s’appuyer pour contenir l’inflation consiste d’une part à augmenter les taux d’intérêt et de l’autre à réduire les dépenses des services publics (éducation, santé et aide sociale).
Ces dernières années, beaucoup de grèves ont éclaté contre la baisse des salaires et la précarisation des conditions de travail, de l’éducation et du système de soins. Cependant, dans la majorité des cas, les grèves ont été isolées par le cordon sanitaire des syndicats liés au gouvernement "pétiste" (dominé par le PT) et le mécontentement a été contenu afin qu’il ne remette pas en question la "paix sociale" au bénéfice de l’économie nationale. C’est dans ce contexte qu’intervient l’augmentation du prix des transports à São Paulo et dans le reste du Brésil : toujours plus de sacrifices pour les travailleurs afin de soutenir l’économie nationale, c’est-à-dire le capital national.
Sans aucun doute, les exemples de mouvements qui ont explosé de par le monde ces dernières années, avec la participation de la jeunesse, mettent en évidence que le capitalisme n’a pas d’autre alternative à offrir pour le futur de l’humanité que l’inhumanité. C’est pour cela que la récente mobilisation en Turquie a eu un écho aussi fort dans les protestations contre le coût des transports au Brésil. La jeunesse brésilienne a montré qu’elle ne veut pas accepter la logique des sacrifices imposée par la bourgeoisie et s’inscrit dans les luttes qui ont secoué le monde ces dernières années comme la lutte des enfants de la classe ouvrière en France (lutte contre le CPE en 2006), de la jeunesse et des travailleurs en Grèce, Egypte et Afrique du Nord, des Indignés en Espagne, des "Occupy" aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Une semaine de protestations et la réaction brutale de la bourgeoisie
Encouragées par le succès des manifestations dans les villes de Porto Alegre et de Goiânia, qui ont dû faire face à une forte répression et qui, malgré celle-ci, ont réussi à obtenir la suspension de l’augmentation du prix des transports, les manifestations à São Paulo ont commencé le 6 juin. Elles furent appelées par le Mouvement pour le libre accès aux transports (MPL, Movimento Passe Livre), groupe constitué majoritairement par des jeunes étudiants influencés par les positions de gauche, et aussi anarchistes, qui a vu une augmentation surprenante de ses adhérents pour atteindre entre 2000 à 5000 personnes. D’autres mobilisations intervinrent ensuite les 7, 11 et 13 juin. Dès le début, la répression fut brutale et s’est soldée par de nombreuses arrestations et de nombreux jeunes blessés. Il faut ici souligner le courage et la combativité des manifestants et la sympathie qu’ils ont suscitée rapidement dans la population, dès le début, à un point tel que cela a surpris les organisateurs.
Face aux manifestations, la bourgeoisie a déchaîné un niveau de violence peu commun dans l’histoire de mouvements de ce type, parfaitement pris en charge par les médias qui se sont empressés de qualifier les manifestants de vandales et d’irresponsables. Une personne haut placée dans la hiérarchie étatique, le procureur de justice Rogério Zagallo, s’est illustré publiquement en conseillant à la police de bastonner et tuer : "Cela fait deux heures que j’essaie de regagner mon domicile mais il y a une bande de singes révoltés qui bloquent les stations Faria Lima et Marginal Pinheiros. Quelqu’un pourrait-il informer la Troupe de Choc (Tropa de Choque : unité d’élite de la police militaire) que cette zone fait partie de ma juridiction et que s’ils tuent, ces fils de putes, c’est moi qui instruirai l’enquête policière (…). Comment ne pas avoir la nostalgie de l’époque où ce genre de choses se résolvait avec une balle en caoutchouc dans le dos de ces merdes".
En plus de cela, on a vu une succession de discours d’hommes politiques appartenant à des partis adversaires entre eux, comme le gouverneur d’État Geraldo Alckmin, du PSDB (parti de la social-démocratie brésilienne) et le maire de São Paulo, du PT, tous deux vociférant en défense de la répression policière et condamnant le mouvement. Une telle syntonie n’est pas commune, vu que le jeu politique de la bourgeoisie consiste typiquement à attribuer la responsabilité des problèmes qui se posent à la fraction de la bourgeoisie qui se trouve momentanément au pouvoir.
En réponse à la répression croissante et au rideau de fumée des principaux journaux, chaînes de télévision et radio, davantage de participants se sont réunis à chaque mobilisation, jusqu’à 20 000 personnes jeudi dernier, le 13 juin. La répression fut encore plus féroce et cela se traduisit par 232 arrestations et de nombreux blessés.
Il vaut la peine de souligner l’apparition d’une nouvelle génération de journalistes. Quoiqu’encore minoritaires, à travers une claire manifestation de solidarité, ils ont rendu compte des violences policières et, en même temps, en ont été les victimes. Conscients des manipulations toujours présentes dans les éditoriaux des grands médias, ces journalistes sont parvenus, d’une certaine manière, à faire percevoir que les actes de violence des jeunes sont une réaction d’autodéfense et que, certaines fois, les déprédations effectuées essentiellement contre des cabinets gouvernementaux et de la justice sont des manifestations non contenues d’indignation contre l’État. En plus de cela, des actes émanant de provocateurs, ceux que la police utilise habituellement dans les manifestations, ont également été rapportés.
La mise en évidence d’une série de manipulations qui constituait un démenti aux versions de source étatique officielle, des médias et de la police tentant de falsifier les faits, de démoraliser et criminaliser un mouvement légitime, eut pour effet de multiplier la participation des manifestants et d’augmenter le soutien de la population. En ce sens, il est important de souligner la grande contribution qu’a eue l’action sur les réseaux sociaux d’éléments actifs dans le mouvement ou sympathisant avec lui. Par peur que la situation devienne incontrôlable, certains secteurs de la bourgeoisie commencent à changer de discours. Les grandes entreprises de communication, dans leurs journaux et télévisions, après une semaine de silence sur la répression policière ont finalement fait état des "excès" de l’action policière. Certains hommes politiques, de la même manière, ont critiqué les "excès" sur lesquels ils promettent d’enquêter.
La violence de la bourgeoisie à travers son État, quel que soit son visage, démocratique ou "radical", a comme fondement la terreur totalitaire contre les classes qu’elle exploite ou opprime. Si avec l’État démocratique, cette violence n’est pas aussi ouverte que dans les dictatures et est plus cachée, de manière à ce que les exploités acceptent leurs conditions d’exploités et s’identifient à elles, cela ne signifie pas que l’État renonce aux méthodes de répression physique les plus variées et modernes lorsque la situation l’exige. Ce n’est donc pas une surprise si la police déchaîne une telle violence contre le mouvement. Cependant, comme dans l’histoire de l’arroseur arrosé, on a vu que l’accroissement de la répression n’a fait que provoquer une solidarité croissante au Brésil et même dans le monde, encore que de façon très minoritaire. Des mobilisations en solidarité sont déjà prévues en dehors du Brésil, principalement à l’initiative de Brésiliens vivant à l’étranger. Il faut dire clairement que la violence policière est dans la propre nature de l’État et que ce n'est pas un cas isolé ou un "excès" de démonstration de force par la police comme voudraient le faire croire les médias bourgeois et les autorités liées au système. En ce sens, il ne s’agit pas d’un échec des "dirigeants" et cela n’avance à rien de "demander justice" ou encore demander un comportement plus courtois de la police car, pour faire face à la répression et imposer un rapport de force, il n’existe pas d’autre moyen que l’extension du mouvement vers de larges couches de travailleurs. Pour cela, nous ne pouvons pas nous adresser à l’État et lui demander l’aumône. La dénonciation de la répression et de l’augmentation du prix des transports doit être prise en charge par l’ensemble de la classe ouvrière, en l’appelant à venir grossir les actions de protestation dans une lutte commune contre la précarisation et la répression.
Les manifestations, qui sont loin d’être terminées, se sont étendues à tout le Brésil et les protestations ont été présentes au début de la Coupe des Confédérations de football de 2013 qui fut marquée par les huées adressées à la présidente Dilma Rousseff, ainsi qu’au président de la FIFA, Joseph Blatter, avant le match d’ouverture du tournoi entre le Brésil et le Japon1. Tous deux n’ont pu dissimuler à quel point ils furent incommodés par ces marques d’hostilité et ont abrégé leur discours afin de limiter la confusion. Autour du stade s’est aussi déroulée une grande manifestation à laquelle participèrent environ 1200 personnes en solidarité avec le mouvement contre l’augmentation du coût des transports. Elles aussi furent fortement réprimés par la police qui blessa 27 personnes et en mit 16 en détention. Afin de renforcer encore la répression, l’État déclara que toute manifestation à proximité des stades durant la coupe des Confédérations serait interdite, sous le prétexte de ne pas porter préjudice à cet événement, à la circulation des personnes et véhicules, ainsi qu’au fonctionnement des services publics.
Les limites du mouvement pour la gratuité des transports et quelques propositions
Comme on le sait, ce mouvement s’est développé à l’échelle nationale grâce à sa propre dynamique et à la capacité de mobilisation des jeunes étudiants et lycéens contre l’augmentation des prix des transports. Cependant, il est important de prendre en compte qu’il a comme objectif, à moyen et long terme, de négocier l’existence d’un transport public gratuit pour toute la population et mis à disposition par l’État.
Et c’est exactement là que se situe la limite de sa principale revendication, vu qu’un transport universel et gratuit, cela ne peut exister dans la société capitaliste. Pour arriver à cela, la bourgeoisie et son État devraient accentuer plus encore le degré d’exploitation de la classe ouvrière et autres travailleurs, à travers une augmentation des impôts sur les salaires. Ainsi, il faut prendre en compte que la lutte ne doit pas être placée dans la perspective d’une réforme impossible, mais toujours dans celle de faire que l’État révoque ses décrets.
Actuellement, les perspectives du mouvement semblent dépasser les simples revendications contre l’augmentation des tarifs des transports. Déjà des manifestations sont prévues la semaine prochaine dans des dizaines de villes grandes et moyennes.
Le mouvement doit être vigilant vis-à-vis de la gauche du capital, spécialisée dans la récupération des manifestations pour les diriger vers des impasses, comme par exemple demander que les tribunaux de justice résolvent les problèmes et que les manifestants rentrent à la maison.
Pour que ce mouvement se développe, il est nécessaire de créer des lieux pour écouter et discuter collectivement les différents points de vue à propos de la lutte. Et cela n’est possible qu’au moyen d’assemblées générales avec la participation de tous, où est garanti indistinctement le droit de parole à tout manifestant. En plus de cela, il faut appeler les travailleurs salariés, les convier à des assemblées et à des actions de protestation car eux et leurs familles sont concernés par l’augmentation du prix des transports.
Le mouvement de protestation qui s’est développé au Brésil constitue un démenti cinglant à la campagne de la bourgeoisie brésilienne, soutenue en cela par la bourgeoisie mondiale, selon laquelle le Brésil est un "pays émergent" en voie de dépasser la pauvreté et de mettre en route son propre développement. Une telle campagne a été particulièrement promue par Lula qui est mondialement connu pour avoir prétendument tiré de la misère des millions de Brésiliens alors qu’en réalité sa grande réalisation pour le capital est d’avoir réparti des miettes parmi les masses les plus pauvres afin de les maintenir dans l’illusion et accentuer la précarité du prolétariat brésilien en général.
Face à l’aggravation de la crise mondiale et de ses attaques contre les conditions de vie du prolétariat, il n’y a pas d’autre issue que la lutte conte le capitalisme.

Revolução Internacional (Corrente Comunista Internacional), 16 juin

1 Les dépenses somptuaires de l’État et du gouvernement entreprises pour la préparation de la Coupe du Monde de football en 2014 et les JO de 2016 prévus au Brésil alimentent aussi la colère d’une grande partie de la population ainsi davantage pressurée (NdT).
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