et tu fais un bien triste ou malhonnète amalgame entre organisation de type Marxiste-Léniniste et organisation libertaire
sauf que, sans besoin de faire d'amalgame, l'Histoire nous a montré qu'il ne suffisait pas de se dire "organisation libertaire" pour ne pas tomber dans la "rigidification" et le bureaucratisme Marxiste-Léniniste. Et je ne fais pas le procès des orgas, je pointe juste leurs limites.
C'est aussi cette conception qui porte toute la question de l'auto-organisation qu'il nous faut participer à développer à partir des luttes collectives, car les organisations qu'elles quelles soient ne font et ne sont pas tout. Encore une fois c'est un moyen pas une fin en soi, mais un outil bien utile.
Et c'est très important de le dire, à soi-même quand on est un militant aguerri, et aussi au sang neuf s'il n'envisage pas de s'enkyster dans une routine militante. Une anecdote: j'ai fait partie d'une asso autogérée où convergeaient plusieurs orgas de luttes libertaires et des individus non-encartés. Cette asso, un grand classique, organisait des débats, des évènements culturels, une bibliothèque, etc... Un homme de 80 ans vient à l'AG mensuelle, et au cours de l'AG, nous fait part de son bonheur d'être parmi nous, parce qu'enfin il réalise ce pour quoi il a milité toute sa vie au PC sans qu'il lui soit possible de le faire au sein de cette orga, c'est à dire une assemblée fonctionnant selon des principes de démocratie directe. Il en est de même chez beaucoup d'adhérents d'orgas politiques libertaires qui passent leur vie à brandir de la banderole et du drapeau sans se projeter soi-même dans la construction directe d'autres rapports. Dans une certaine mesure il y a un spectacle de la contestation, et les orgas "officielles" sont souvent actrices de ce spectacle. Certaines aspirations à la liberté et luttes nécessitent d'autres démarches que la simple contestation.
Il est toujours étonnant, par exemple, de voir qu'en France, un grand nombre de militants encartés libertaires sont profs ou dans les métiers de l'éducation, mais qu'il n'existe à ce jour aucune école à pédagogie libertaire.
Aussi, je pense que c'est une erreur de désigner "les organisationnels" comme étant ceux qui font partie des orgas sus-citées, et les autres qui seraient non-organisés ou anti-organisationnels. Je pense que la distinction est l'encartement, et non le fait de s'organiser.
(On pourrait peut-être débattre de tout cela ailleurs que sur le topic de présentation de Lou)