Une révolution, c'est quoi ?

Espace de débats sur l'anarchisme

Une révolution, c'est quoi ?

Messagede conan le Sam 15 Mai 2010 22:23

Parmi d'autres mots chargés d'histoire et d'idéologie, le mot révolution comprend, comme bien d'autres mots clés de la pensée libertaire et plus généralement sociale, une possibilité assez large de compréhension, de pratiques et de tactiques.
Qu'est-ce que, d'après vous, une révolution ?
Qu'est-ce qu'un-e révolutionnaire ou (dit autrement), comment une révolution se prépare-t-elle et se fait-elle, d'après vous ?
Je suppute qu'il y a plusieurs réponses possibles, et j'aimerais qu'on puisse en parler sans s'empailler ou se (dis)qualifier, mais plutôt dans le sens d'apporter de l'eau au moulin... de la révolution :?:
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Lepauvre le Sam 15 Mai 2010 22:25

Pour moi révolution est l'abandon de la peur.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede conan le Sam 15 Mai 2010 22:27

C'est un début intéressant, j'aimerais bien que tu répondes à la deuxième question du coup ?
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Lepauvre le Sam 15 Mai 2010 22:42

conan a écrit:Qu'est-ce qu'un-e révolutionnaire ou (dit autrement), comment une révolution se prépare-t-elle et se fait-elle, d'après vous ?

Une révolution se prépare / se fait avec des révolutionnaires.
Mais il faut se detromper aucune nombre est nécessaire pour faire une révolution, on peut être tout seul.
Tout ce qu'il faut faire est de se rendre compte ce qu'on fait et pourquoi. C'est une révolution.
Je ne crois pas que révolution peut être un mot qui engage/concerne l'organisation d'une vie en collectivité quelconque.
D'abords un nombre X font révolution et ensuite ils s'organisent en fonction des possibilités.

Bref : On se rends compte qui on est, pourquoi on agit (re-agit), on abandonne la peur, et on s'organise, on avance avec des semblables comme on peut.
C'est ça la révolution et elle ne peut aboutir car il n'y à pas de bout, que début et chemin.
Révolution n'est pas un acte mais un état constant.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Miaoû le Sam 15 Mai 2010 23:26

conan a écrit:Qu'est-ce que, d'après vous, une révolution ?


Pour moi, une révolution, c'est un changement d'ordre social et politique visant l'émancipation, totale ou partielle, des masses opprimées.

Autrement dit, c'est le moment où une partie de la population (qu'elle soit majoritaire ou minoritaire n'a pour moi, dans l'absolu, pas grande importance) se soulève contre le groupe (social, économique, moral et/ou politique) qui la domine (Etat, Capital, Aristocratie, Patriarcat, Fascisme...).

Tout mouvement qui viserait à renverser un ordre établi pour le remplacer un autre ordre où persisterait une domination n'est pour moi qu'un mouvement révolutionnaire que je qualifierai de partiel. Au sens où ce mouvement (comme le NPA ou le les communistes, par exemple) n'a identifié qu'une partie de ce qui domine les masses (dans l'exemple seul le Capital est dénoncé; l'Etat, seulement dans sa forme bourgeoise, est dénoncé, pas l'Etat "prolétarien" ou "socialiste").

En revanche, toute personne qui souhaiterait revenir en arrière en terme de régime (royalistes en France, fascistes, nazis, etc) est réactionnaire.

Qu'est-ce qu'un-e révolutionnaire


Toute personne faisant partie d'un mouvement décrit plus haut.

comment une révolution se prépare-t-elle et se fait-elle, d'après vous ?


J'aime pas trop la formulation, ça sous-entend qu'il faudrait une avant-garde (je dis pas que t'es avant-gardiste, je dis juste que ta formulation est maladroite je pense).

Bien que je sois souvent catégorique dans mes réponses et mes stratégies personnelles, j'adhère de plus en plus au principe du respect des tactiques différentes des miennes.

Autrement, je ne pense pas que cela puisse se décréter. Cela dit, je pense que la propagande est un point extrêmement important. Sans propagation de nos idées (tracts, affiches, journaux, manif, débats....) il me semble tout bonnement impossible de sensibiliser les gens à notre cause.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede hocus le Dim 16 Mai 2010 02:12

Une certaine réponse, dans un certain texte assez génial (notamment le passage sur la Commune de Paris et ce qui suit) de Kropotkine, je souligne :

<< Un « gouvernement révolutionnaire » ! Voilà deux mots qui sonnent bien étrangement à l’oreille de ceux qui se rendent compte de ce que doit signifier la Révolution Sociale et de ce que signifie un gouvernement. Deux mots qui se contredisent, se détruisent l’un l’autre. On a bien vu, en effet, des gouvernements despotiques - c’est l’essence de tout gouvernement d’être pour la réaction contre la révolution et de tendre nécessairement au despotisme ; - mais on n’a jamais vu un gouvernement révolutionnaire, et pour cause. C’est que la révolution - synonyme de « désordre », de bouleversement, de renversement en quelques jours des institutions séculaires, de démolition violente des formes établies de la propriété, de destruction des castes, de transformation rapide des idées admises sur la moralité, ou plutôt sur l’hypocrisie qui en tient la place, de liberté individuelle et d’action spontanée - est précisément l’opposé, la négation du gouvernement, celui-ci étant synonyme de « l’ordre établi », du conservatisme, du maintien des institutions existantes, la négation de l’initiative et de l’action individuelle. >>

Le texte entier : http://www.anarkhia.org//article.php?sid=778

(J'ai pas l'impression que ça ait beaucoup vieilli comme texte)

Un autre extrait (je souligne):

<< Les dangers auxquels s’expose la Révolution si elle se laisse maîtriser par un gouvernement élu, sont si évidents que toute une école de révolutionnaires renonce complètement à cette idée. Ils comprennent qu’il est impossible à un peuple insurgé de se donner, par la voie des élections, un gouvernement qui ne représente pas le passé, et qui ne soit pas un boulet attaché aux pieds du peuple, surtout lorsqu’il s’agit d’accomplir cette immense régénération économique, politique et morale que nous comprenons par Révolution sociale. Ils renoncent donc à l’idée d’un gouvernement « légal », du moins pour la période qui est une révolte contre la légalité, et ils préconisent la « dictature révolutionnaire ».
« - Le parti - disent-ils - qui aura renversé le gouvernement se substituera de force à sa place. Il s’emparera du pouvoir et procédera d’une façon révolutionnaire. Il prendra les mesures nécessaires pour assurer le succès du soulèvement ; il démolira les vieilles institutions ; il organisera la défense du territoire. Quant à ceux qui ne voudront pas reconnaître son autorité - la guillotine ; à ceux, peuple ou bourgeois, qui refuseront d’obéir aux ordres qu’il lancera pour régler la marche de la révolution - encore la guillotine ! » Voilà comment raisonnent les Robespierre en herbe - ceux qui n’ont retenu de la grande épopée du siècle passé que son époque de déclin, ceux qui n’y ont appris que les discours des procureurs de la république. >>

Et encore un extrait (c'est encore moi qui souligne) :

<<En effet, de quoi s’agit-il, que comprenons-nous par Révolution ? - Ce n’est pas un simple changement de gouvernants. C’est la prise de possession par le peuple de toute la richesse sociale. C’est l’abolition de tous les pouvoirs qui n’ont cessé d’entraver le développement de l’humanité. Mais, est-ce par des décrets émanant d’un gouvernement que cette immense révolution économique peut être accomplie ? Nous avons vu, au siècle passé, le dictateur révolutionnaire polonais Kosciusko décréter l’abolition du servage personnel ; - le servage continua d’exister quatre-vingts ans après ce décret [1]. Nous avons vu la Convention, l’omnipotente Convention, la terrible Convention, comme disent ses admirateurs - décréter le partage par tête de toutes le terres communales reprises aux seigneurs. Comme tant d’autres, ce décret resta lettre morte, parce que, pour le mettre en exécution, il eût fallu que les prolétaires des campagnes fissent toute une nouvelle révolution, et que les révolutions ne se font pas à coup de décrets. Pour que la prise de possession de la richesse sociale par le peuple devienne un fait accompli, il faut que le peuple se sente les coudées franches, qu’il secoue la servitude à laquelle il n’est que trop habitué, qu’il agisse de sa tête, qu’il marche de l’avant sans attendre les ordres de personne. Or, c’est précisément ce qu’empêchera la dictature, lors même qu’elle serait la mieux intentionnée du monde, et en même temps elle sera incapable d’avancer d’un seul pouce la révolution.>>

****

Et puisqu'à mon sens, il s'agit d'un élément indispensable d'une révolution digne de ce nom, "L'expropriation", du même Kropotkine : http://www.anarkhia.org//article.php?sid=780

Et vlan :

<< On nous répète souvent : « Essayez donc de toucher au lopin de terre du paysan, à la bicoque du manouvrier, et vous verrez comment ils vous recevront : à coup de fourche et à coup de pied ! » Fort bien ! Mais, nous l’avons déjà dit, nous ne toucherons pas au lopin de terre ni à la bicoque. Nous nous garderons bien de nous attaquer à nos meilleurs amis, à ceux qui, sans le savoir aujourd’hui seront certainement nos alliés de demain. C’est à leur profit que se fera l’expropriation. Nous savons qu’il existe une moyenne de revenus au-dessous de laquelle on souffre de la disette, au-dessus de laquelle on jouit de superflu. Dans chaque ville, dans chaque pays, cette moyenne diffère ; mais l’instinct populaire ne s’y trompera point, et, sans qu’il soit nécessaire de dresser des statistiques sur beau papier, et de remplir de chiffres toute une série de volumes, le peuple saura retrouver son bien. Dans notre belle société, c’est une faible minorité qui s’est adjugé le plus clair du revenu national, qui s’est fait bâtir les palais de ville et de campagne, qui accumule dans les banques et sous son nom les pièces de monnaie, les billets et les paperasses de toute sorte qui représentent l’épargne du travail public. C’est là ce qu’il faut saisir, et, du même coup, on libère le malheureux paysan dont chaque motte de terre est grevée par une hypothèque, le petit boutiquier qui vit constamment dans les transes en prévision des traites, des contraintes, de l’inévitable faillite, et toute cette foule lamentable qui n’a pas le pain du lendemain. Eût-elle été indifférente la veille, toute cette multitude peut-elle ignorer au jour de l’expropriation qu’il dépend d’elle de rester libre ou de retomber dans la misère et dans l’éternelle anxiété ? Ou bien aura-t-elle encore la naïveté, au lieu de s’affranchir elle-même, de nommer un gouvernement provisoire de gens à mains souples et à langues bien pendues ? N’aura-t-elle point de répit qu’elle n’ait remplacé les anciens maîtres par de nouveaux ? Qu’elle fasse son œuvre si elle doit être faite ; qu’elle la confie à des délégués, s’il lui plaît d’être trahie !

* * *

La raison n’est pas tout, nous le savons. Il ne suffit pas que les intéressés arrivent à reconnaître leur intérêt, qui est celui de vivre sans continuelles préoccupations de l’avenir et sans l’humiliation d’obéir à des maîtres ; il faut aussi que les idées aient changé relativement à la propriété et que la morale correspondante se soit modifiée en conséquence. Il faut comprendre sans hésitation ni réticence morale, que tous les produits, l’ensemble de l’épargne et de l’outillage humain, sont dus au travail solidaire de tous et n’ont qu’un seul propriétaire, l’humanité. Il faut voir clairement dans la propriété privée ce qu’elle est en réalité, un vol conscient ou inconscient à l’avoir de tous et s’en saisir joyeusement au profit commun quand sonnera l’heure de la revendication. Lors des révolutions antérieures, lorsqu’il s’agissait de remplacer un roi de la branche aînée par un roi de la branche cadette, ou de substituer des avocats à la « meilleure des républiques », les propriétaires succédaient aux propriétaires et le régime social ne devait point changer. Aussi les affiches : « Mort aux voleurs ! » que l’on plaçait à l’entrée de tous les palais étaient-elles en parfaite harmonie avec la morale courante, et maint pauvre diable touchant à un écu du roi, ou peut-être même au pain du boulanger, fut-il fusillé, en exemple de la justice du peuple.

Le digne garde national, incarnant en lui toute l’infâme solennité des lois que les accapareurs ont rédigées pour la défense de leurs propriétés, montrait avec orgueil le cadavre étendu sur les marches du palais, et ses camarades l’acclamaient comme un vengeur du droit. Ces affiches de 1830 et de 1848 ne se reverront plus sur les murailles des cités insurgées. Il n’y a point de vol possible là où tout appartient à tous. « Prenez et ne gaspillez point, car tout cela est à vous, et vous en aurez besoin ». Mais, détruisez sans retard tout ce qui doit être renversé, les bastilles et les prisons, les forts tournés contre les villes et les quartiers insalubres où vous avez si longtemps respiré un air chargé de poison. Installez-vous dans les palais et les hôtels, et faites un feu de joie des amas de briques et de bois vermoulu qui furent vos sentines. L’instinct de destruction, si naturel et si juste parce qu’il est en même temps l’instinct du renouvellement, trouvera largement à se satisfaire. Que de vieilleries à remplacer ! Tout n’est-il pas à refaire, les maisons, les villes, l’outillage agricole et industriel, enfin le matériel de la société tout entière ? >>
hocus
 

Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede romu le Dim 16 Mai 2010 21:20

je copie-colle un peu bêtement (d'un banal cours de "philo politique" de fac)

Immanuel Wallerstein, Le capitalisme historique, Paris, La découverte, coll. Repères, 1985
Si l’on devait schématiser à l’excès l’espace du débat politique moderne, on dira qu’il se
construit essentiellement à partir de deux axes :
• L’axe renvoyant à la tension entre passé et avenir. Dans un monde où le temps est
continu, cumulatif, on retrouve ainsi face à face ceux qui mettent en avant la nécessité
de valoriser le passé et ceux qui au contraire qui assimilent ce temps cumulatif à du
progrès.
• Le second axe concerne l’acceptation ou le refus du système politique tel qu’il
fonctionne. On retrouve ainsi, pour reprendre la terminologie d’Immanuel Wallerstein,
face à face les « systémiques » et les « anti-systémiques1.
Le croisement de ces deux axes nous permets de brosser grossièrement l’espace des
représentations modernes de la politique :

Image
après perso j'ai pas de réponse, donc je préfère vous lire ;)
Il est toujours facile d'obéir, si l'on rêve de commander.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Lepauvre le Lun 17 Mai 2010 22:32

dedieu à l'aide!
Une question tout simple, une interrogation et pour la suite....RIEN.
Des textes à la con, qui n'approchent aucunement la question.
La question de ce que c'est une révolution me semble centrale à tout ceux qui veulent changer la tournure qui prends notre société globalisé.
Personne ne sait comment faire une revolution, ni que c'est une révolution, ni pourquoi peut être aussi?

Que des bandes de nazes par ici, je crois que je me suis trompé, ya rien à faire finalement.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede pit le Mar 18 Mai 2010 00:23

C'est clair...c'est ce que ce forum pourrait laisser penser.
en même temps :
Lepauvre a écrit:Mais il faut se detromper aucune nombre est nécessaire pour faire une révolution, on peut être tout seul.

de quoi te plains tu alors...?
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede herope le Mar 18 Mai 2010 03:29

Tout dépend de l'importance que l'on veux donner à ce mot.
Par exemple l'imprimerie fut une révolution car elle permit au Moyen-Age de répandre les livres en masse donc les idées, le savoir etc.. et de créer les conditions d'un changement de conscience. La révolution c'est ce qui amène les gens à se révolter ou en amont l'éveil des esprits ?
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Lepauvre le Mar 18 Mai 2010 20:15

pierot a écrit:C'est clair...c'est ce que ce forum pourrait laisser penser.
en même temps :
Lepauvre a écrit:Mais il faut se detromper aucune nombre est nécessaire pour faire une révolution, on peut être tout seul.

de quoi te plains tu alors...?

Je ne me plains pas d'être (presque) seul, pierot...c'est comme c'est et je fais ce que je peux pour le changer, mais sans me vendre....

Ma remarque visait des gens comme toi qui se ventent révolutionnaire en vendant des vieilles récettes d'arrangement comme révolution....
C'est quoi être "révolutionnaire" pour toi, t'as pas envie d'éxpliquer que t'est q'un réformiste assoiffé de pouvoir?
Pour, entre autre, aussi nous faire comprendre sur quelle base t'as osé juger conan...hein?

Parfaitement d'accord avec toi herope sur ta remarque.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede hocus le Mar 18 Mai 2010 21:30

Lepauvre a écrit:Pour moi révolution est l'abandon de la peur.


Qu'est ce que tu veux dire par là ? Et pourquoi tu dis ça ?
Je pensais que la révolution était un processus social, et pas simplement un état ou un processus émotionnel. ???

(tiens, en passant, je pense qu'il y a peut être lieu de faire une distinction entre la révolution comme épisode insurrectionnel qui dure quelques jours, ou quelques années, et la révolution sociale comme bouleversement plus progressif mais aussi plus profond de l'ordre social (les deux n'étant certainement pas opposé l'un à l'autre, au contraire). Quelqu'un connaît de bon textes là dessus ? (la révolution sociale anarchiste ?) )
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Lepauvre le Mar 18 Mai 2010 21:39

hocus a écrit:
Lepauvre a écrit:Pour moi révolution est l'abandon de la peur.


Qu'est ce que tu veux dire par là ? Et pourquoi tu dis ça ?
Je pensais que la révolution était un processus social, et pas simplement un état ou un processus émotionnel. ?


Tu ne peux dissocier un procéssus social du frein principale (voulu par le pouvoir) au progrés vers la liberté.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede hocus le Mar 18 Mai 2010 21:43

Bon ok, mais comment on fait pour faire craquer le "frein" qu'est la peur ? (si ce n'est en montrant, en acte, qu'il est possible de lui échapper, de faire reculer le pouvoir étatique ? )
D'ailleurs tu parles de la "peur" de quoi ? De la répression ? De mourir de faim ou d'être maltraité après/pendant la révolution ? De la liberté ? (j'ai toujours douté de cette idée selon laquelle les gens auraient peur d'un concept abstrait. Peut être que des gens peuvent avoir "peur" d'être libre, mais ça me parait très bizarre. Pour moi,les gens ont surtout peur d'aller en prison, ou de se retrouver à la rue, où l'on est loin d'être libre)

Je viens de lire un texte qui parle de ça http://www.atelierdecreationlibertaire. ... a-liberte/ et en fait c'est de la peur de la liberté d'autrui dont il est question.
Dernière édition par hocus le Mar 18 Mai 2010 22:05, édité 1 fois.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Lepauvre le Mar 18 Mai 2010 22:05

hocus a écrit:...tu parles de la "peur" de quoi ? De la répression ? De mourir de faim ou d'être maltraité après/pendant la révolution ? De la liberté ? (j'ai toujours douté de cette idée selon laquelle les gens auraient peur d'un concept abstrait)

Oui c'est un peu de tout ça, effectivement je rencontre tout les jours des gens qui ne veulent pas de la liberté, enfin si, mais plus encore de la "sécurité", et évidemment la perte d'une enorme parti de liberté est échangé contre un semblant de "sécurité".
L'abstrait est d'ailleurs une des armes de notre ennemie en commun, aussi connu sous "l'inconnu". Toute personne qui cherche le pouvoir va toujours te parler du mal, du "faut-pas", ils vont toujours lutter pour une cause qui te ressemble pour s'en servir de toi et tes angoisses d'avenir, de bien - être.
Je ne connais aucun anarchiste en france qui refuse la marchandise vennant du tiers monde , volé en quelque sorte. Ni de l'aide de l'état qu'il combat, de l'aide d'un état voleur.

C'est que nous n'acceptons pas assumer notre responsabilité, c'est que nous avons peur d'assumer ce que nous sommes, d'ouvrir les yeux aux réalitées multiples qui nous entourent, que nous ne sommes aucunement révolutionnaires.
Nous ne sommes pas révolutionnaires car nous ne sommes pas prêts d'assumer tout les conséquences de révolutionnaire.
C'est à dire de vivre en accord avec ce que nous jugons juste pour nous, en laissant la liberté aux autres de vivre autrement.
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede hocus le Mer 19 Mai 2010 00:44

Et une fois qu'on a fait ce constat, on fait quoi ?
hocus
 

Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede skum le Mer 19 Mai 2010 22:39

...

Les lignes qu’on vient de lire n’entendent pourtant pas agiter le spectre du tout ou rien. Elles ne prétendent pas que les luttes, même les plus minimes contre la domination du capital sont inutiles. Tout ce qui desserre les contraintes sur le travail, les luttes pour la diminution de la durée du travail, les luttes pour de meilleures rémunérations, etc., est bienvenu et peut modifier les rapports de force en faveur des exploités, mais rien de tout cela n’est durablement acquis. En d’autres termes, les luttes, pour ne pas rester enfermées dans les limites de la valorisation capitaliste doivent se donner un horizon anticapitaliste de dépassement des rapports de travail. Mais la perspective qu’il s’agit de défendre n’est pas la perspective d’un autre mode de valorisation du travail par la planification de l’économie, elle est celle de la disparition du salariat et du décrochage des activités humaines de la reproduction du capital. La prestation de production doit absolument perdre ses caractéristiques monomaniaques, aussi bien sa marche aveugle et indifférente au service des mécanismes capitalistes que sa tendance à réduire l’individu à une sorte de thuriféraire de lui-même qui s’exploite en même temps qu’il exploite et piétine les autres dans la course à la valorisation. Il faut, en fait que l’individu découvre la production non seulement comme coopération immédiate dans l’entreprise ou le site industriel, mais aussi comme combinaison de forces et de résultats, d’expériences et de connaissances en action traduisant la socialisation croissante de procès entrecroisés de transformation de matériaux et de situations. Le temps d’activité d’un salarié dans la production n’est pas qu’une dépense individuelle, il est avant tout inclusion, insertion dans des relations d’interdépendance et de communication, participation au renouvellement des rapports à la technologie et à l’environnement (naturel, social, technique). Dans le cadre capitaliste, tout cela est ramené à des rapports d’utilisation pour la valorisation, c’est à dire dépouillé de ses dimensions d’ouverture au monde et de modification des relations aux autres, dépouillé aussi de ce qu’il y a de multilatéral dans toute activité comme cognition active. Il s’agit donc de faire sortir les subjectivités des prisons dans lesquelles les enferme la valorisation, en reliant consciemment ce qui n’est relié que souterrainement et en refusant tout ce qui bloque les échanges entre elles. Les subjectivités doivent peu à peu, dans leur commerce, dépasser les communications unilatérales, dominées par les préoccupations de la mise en valeur et de l’affirmation de soi dans cet esprit. Elles doivent s’enrichir réciproquement de la diversité de leurs points de vue, de leurs jugements, de la ressemblance et de la différence de leurs activités dans une perspective d’universalisation qui respecte les singularités et joue sur leurs complémentarités. Cela revient à dire que les individus doivent se reconnaître, au-delà de toute mesure sociale, dans ce qu’ils font, ce qu’ils sont et ce qu’ils deviennent. En ce sens, ils ne doivent pas rester les uns pour les autres, de simples producteurs de biens ou de services, car leurs activités et leurs investissements vitaux transcendent les séparations entre économique et social, entre public et privé. La productivité sociale ne renvoie pas seulement à la productivité d’hommes mettant en branle ou surveillant des instruments de production, elle se nourrit également de tous les processus d’apprentissage, de formation, d’élaboration de l’expérience qui se passent en dehors de la production immédiate (de biens et de services). L’homme qui entre dans la production ne peut pas être coupé de ce qu’il fait comme être sexué dans des relations interindividuelles, comme participant à des réseaux d’interaction, comme organisateur de relations vitales. La production n’est en définitive qu’un moment parmi d’autres dans des mouvements de totalisation en perpétuelle transformation. Comme le dit très bien Yves Clot (Le travail sans l’homme ?, La Découverte, Paris 1995), la subjectivité est un débat.

Si l’on prend au sérieux, ces constatations, on ne peut plus voir la libération des travailleurs par rapport au travail simplement sous les couleurs de l’autogestion des entreprises, puisqu’il faut mettre fondamentalement en question la place prédominante de la production dans les rapports sociaux. Certes, comme Marx l’a fait remarquer, il n’y a pas de société moderne qui puisse survivre sans produire, mais cela n’implique pas qu’on laisse la production devenir un moment complètement autonome (la production pour la production) et qu’on la sépare, par sa force d’inertie, de ce que les hommes essayent de faire d’eux-mêmes et de leurs rapports au monde. Les relations sociales ne sont pas là pour la production, c’est au contraire la production qui doit être mise au service des relations sociales et en refléter les caractéristiques et qualités essentielles. Ce n’est évidemment pas la voie qui est suivie dans les circonstances présentes : les plans et les orientations des hommes d’aujourd’hui sont au contraire subordonnés aux stratégies des multinationales et des grands complexes financiers, c’est à dire déterminés directement ou indirectement par les automatismes de la reproduction du capital. Les décisions des « grands managers » qu’elles correspondent à des considérations apparemment rationnelles ou qu’elles s’apparentent à la divination des gourous, ne sont en effet pas l’expression de la génialité ou de l’inventivité de ce que l’humanité a de plus dynamique. Elles traduisent, de fait, l’accaparement par quelques uns d’activités multiples et la défense par les représentants du Capital de réseaux de puissance et de richesse directement rattachés à la promotion et à l’accumulation du Capital. La rationalité qui s’affirme à travers ces stratégies ou ces décisions n’est donc pas une rationalité soucieuse avant tout de l’allocation optimale des ressources, comme le dit l’idéologie, c’est une rationalité qui cherche plutôt à détruire ou à écarter tout ce qui fait obstacle à l’expansion du capital en cours de mondialisation. La « main invisible » du marché, empêche plus que jamais les hommes de choisir leur avenir, de développer dans la concertation des stratégies de développement de leurs forces sociales et par là les mêmes aveuglements vers des catastrophes...

http://multitudes.samizdat.net/La-desta ... du-travail


Manuel du guérillero urbain (Carlos Marighella)
http://www.terrorisme.net/doc/gauche/003_marighella.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme ... ionnaliste

Révolution : mode d'emploi
http://cy.revues.org/index68.html
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede le blob le Jeu 20 Mai 2010 00:36

Mais il faut se detromper aucune nombre est nécessaire pour faire une révolution, on peut être tout seul.

truc de ouf !
en tout cas tu illustre parfaitement que la "révolution" est totalement devenue un mot creux !
d'ailleurs il y a déjà longtemps IBM faisait des campagne de marketing sur le fait qu'ils étaient revolutionnaire !
y a encore plein de gens qui se disent revolutionnaire, mais les revolutionnaire sans révolution, ça mange pas de pains, c'est un truc esthétique ! et je dirais sans même aucune perspective revolutionnaire qui vient pointer a l'horizon !
alors il faudrait peut etre travailler a le créer cette horizon ! mais non ! et puis vu que l'on peut la faire tout seule ! moi j'ai révolutionner mon cadre de vie, j'ai créer mon entreprise !
VIVE vroum !!!
pour vroum : hip hip hip hourrah !!!!
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Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede hocus le Jeu 20 Mai 2010 00:49

D'un écrit appelé "insurrectionalist-anarchism, part 1", d'Alfredo M. Bonanno, aujourd'hui, à 73 ans, prisonnier de l'état grec :
( http://325.nostate.net/library/insurrec ... hism-1.pdf - c'est au format brochure, pour le lire en ligne, c'est un peu galère, mais c'est faisable)


<<< So the anarchist cannot simply be a rebel, he or she must be a rebel
equipped with a project. He or she must, that is, unite courage and heart
with the knowledge and foresight of action. Their decisions will still always
be illuminated with the flames of destruction, but sustained with the fuel of
critical analysis.
Now, if we think about it for a moment, a project cannot just turn up out
of the blue in the middle of the fray. It is silly to think that everything must
come forth from the insurgent people. That would be blind determinism and
would consign us gagged into the hands of the first politician that stood
up on a chair and made a few organisational and programmatical proposals,
throwing smoke in everyone’s eyes with a few words strung one after the
other. Although insurrection is a revolutionary moment of great collective
creativity, one which can produce analytical suggestions of considerable
intensity (think of the insurgent workers of the Paris Comune who shot at
the clocks), it is not the only source of theoretical and projectual wealth.
The highest moments of the people in arms undoubtedly eliminate obstacles
and uncertainties, clearly showing what had only been hazy until
then, but they cannot illuminate what is not already there. These moments
are the potent reflector that make it possible to bring about a revolutionary

and anarchist project, but this project must already exist, even if only in
terms of method. It must have been elaborated and experimented to some
degree, although obviously not in every detail.
On the other hand, when we intervene in mass struggles, clashes with
intermediate claims, is that not almost exclusively so as to propose our
methods? Workers in a particular factory demanding jobs and trying to
avoid being laid off, a group of homeless people trying to get shelter,
prisoners on strike for better conditions in jail, students rebelling against a
cultureless school are all things that interest us, up to a point. We know
perfectly well that when we participate in these struggles as anarchists, no
matter how they end up there will not be any corresponding growth in our
movement, and this is quite irrelevant. The excluded often forget who we
even are, and there is no reason in the world why they should remember us,
least of all one based on gratitude. We have asked ourselves more than
once, in fact, what we are doing in the midst of such struggles for claims, we
anarchists and revolutionaries who are against work, against school, against
any concession to the State, against property and also against any kind of
negotiation that graciously concedes a better life in the prisons. The answer
is simple. We are there because we can introduce different methods.
And our methods take shape in a project. We are with the excluded in these
intermediate struggles because we have a different model to propose, one
based on self-organised struggles, attack and permanent conflictuality. This
is our point of strength, and we are only prepared to struggle along with the
excluded if they adopt such methods of attack, even concerning objectives
that remain within the realm of claiming.
A method would be no more than an agglomeration of meaningless
words if were we unable to articulate it within a projectual dimension. Had
they paid some attention to this aspect in the first place, many anxious
critics of anarchist insurrectionalism would just have gone back to their


momentarily disturbed slumber. What is the point of accusing us of being
stuck in methods that are a hundred years out of date without taking a look
at what we are talking about? The insurrectionalism we are talking about is
quite different to the glorious days on the barricades, even if it might contain
elements of a struggle that moves in such a direction at times. But as
simple revolutionary theory and analysis, a method that comes to life in a
project, it does not necessarily take this apocalyptic moment into account, but
develops and intensifies far from any waving of banners or glittering of guns.
Many comrades are fully aware of the need to attack and are doing what
they can to bring it about. They perceive the beauty of the clash and the
confrontation with the class enemy hazily, but do not want to spend much
time thinking about it. They want to hear nothing of revolutionary projects,
so carry on wasting the enthusiasm of rebellion which, moving into a thousand
rivulets, ends up extinguishing itself in small isolated manifestations
of insufference. These comrades are obviously not all the same, you could
say that each one constitutes a universe of his or her own, but all, or nearly
all of them, feel irritated by any attempt to clarify ideas. They don’t like to
make distinctions. What is the point of talking about affinity groups, informal
organisation, base nuclei or coordinations, they say? Don’t things
speak for themselves? Are not tyranny and injustice, exploitation and the
ferocity of power, quite visible there in front of us? Don’t they exist in the
form of things, and men basking in the sun as though they had nothing to
worry about? What is the point of wasting time in pointless discussions?
Why not attack now? Indeed, why not turn on the first uniform we come
across? Even a ‘sensible’ person like Malatesta was of this opinion, in a
way, when he said that he preferred individual rebellion to waiting to see
the world upturned before doing anything.
Personally I have never had anything against this. On the contrary.
Rebellion is the first step. It is the essential condition for burning our


bridges behind us, and even if it does not cut the bonds that tie us to
society and power with a thousand thick ropes in the form of family, morals,
work, obeying the law, at least it weakens them. But I am convinced that
this is not enough. I believe it is necessary to go further and think about the
possibilities of giving more organisational strength to one’s actions, so
that rebellion can transform itself into a project aimed at generalised insurrection.
This second step obviously does not appeal to many comrades. And,
feeling such efforts to be beyond them, they underestimate the problem or,
worse still, criticise those who do spend time and effort on the question of
organisation.
Here we will try to provide a few elements to enable us to examine the
organisational aspect of insurrectionalist anarchism in some depth. In particular,
the problem of the affinity group, informality, self-organisation of
struggles, base nuclei and the co-ordination of these nuclei (anarchists
and non-anarchists) with affinity groups (of anarchists), through informal
organisation.
As you can see, the question implies complex problems of method, and
this means understanding certain concepts that are often distorted within
the context of insurrectionalism. We must therefore give them our full attention
in order to get rid of some of the preconceived ideas that often limit
our vision without our realising it. >>>>>

La suite là : http://325.nostate.net/library/insurrec ... hism-1.pdf


Et une photo pour accompagner le propos :

Image


Tiens et puis pendant que j'y suis, y aussi (entre autres choses) un texte du même auteur sur la question de l'avant-garde (le problème, comment éviter ce piège, et des questions organisationnelles un peu plus générales) sur ce même site ( 325.nostate.net ) , là : http://325.nostate.net/library/why%20a% ... 20book.pdf

Un extrait, (pour Pierot ? :mrgreen: - voir aussi le passage au dessus qui parle de la logique de la présence des anars au sein des luttes sociales, même défensives) :

<<<<Clearly an organism of defence is a product of a particular historical period, and nearly always
consolidates in a precise relationship with the power structure that conditions it and renders it possible.
An incredible number of comrades maintain that they are revolutionary yet insist on the validity of using the defence structures of
the exploited. They see the latter as instruments of struggle, unaware of the intimate relationship of dependency that exists between
them and the structures of power.
But history has contributed to clarifying this question. Each time the exploited have moved from defence to attack and a revolutionary
mechanism has sprung into effect, other kinds of organisational structure have arisen
.>>>>
hocus
 

Re: Une révolution, c'est quoi ?

Messagede Camille le Jeu 20 Mai 2010 02:10

Mais il faut se detromper aucune nombre est nécessaire pour faire une révolution, on peut être tout seul.

Ça me rappelle une anecdote (si je me souviens bien...).
Tout le monde ici connait Timothy Leary, le pape du LSD. Lui était pour la révolution des consciences, de manière individualisée. Si je ne me trompe pas (c'est pas tout frais dans ma mémoire...), à la suite de son emprisonnement aux Etats-Unis et de son évasion/libération par un groupe d'anarchistes, il se réfugie en Algérie au QG des Black Panther. Ils l'accueillent. Mais suite à des désaccords sur leurs conceptions respectives de la révolution, Timothy Leary se trouve assigné à résidence et enfermé avec sa femme dans sa chambre par ses hôtes Black Panther, qui voient dans ses méthodes et théories un danger pour leur propre organisation, comme d'ailleurs l'Etat américain y avait vu aussi un danger pour lui-même.
Ça illustre assez bien je trouve, la mésentente historique entre anarchistes électrons-libres et anarchistes encartés. Y'a-t-il une complémentarité possible ? Si oui de quelle manière ? (Je me demande bien ce que ça aurait donné, les Black Panther sous LSD ?)
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