4ième Congrès de la CGA

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

4ième Congrès de la CGA

Messagede vroum le Mer 28 Avr 2010 21:09

Ce pour quoi nous luttons dans les mouvements sociaux

Lutte collective
 
Nous défendons la dimension collective de la lutte. Cela n'exclut pas les initiatives individuelles, mais cela signifie que nous mettons en avant la force collective que procure le fait de s'associer pour lutter, la force supplémentaire qu'amène la solidarité et l'entraide face au pouvoir.
 
Organisation
 
Nous défendons la nécessité de s'organiser pour lutter, ce qui découle directement de la nécessité de s'associer. S'organiser, cela veut dire se donner les moyens de prendre des décisions, collectives, mutualiser les moyens (notamment matériels) pour démultiplier nos capacités d'action. Selon la nécessité, l'organisation peut être ponctuelle ou s'inscrire dans la durée. Nous ne fétichisons pas les organisations en tant que structures, mais nous défendons la nécessité de s'organiser.
 
S'organiser avant, pendant, après la lutte
 
Nous défendons la nécessité de s'organiser avant, pendant, et après la lutte. Nous considérons que les luttes émergent d'une convergence entre une révolte ponctuelle et la diffusion préalable d'une autre manière de voir que celle du pouvoir. C'est pour cela que nous travaillons à l'insertion sociale de l'anarchisme, et que nous refusons une logique suiviste qui consisterait à ne participer aux luttes que lorsqu'elles sont à leur pic. Nous considérons qu'il est nécessaire de participer à la construction des luttes, car c'est à ce moment là que se joue le succès futur de celles-ci et la possibilité plus ou moins grande de développement de dynamiques d'auto- organisation.

Auto-organisation
 
Nous défendons comme mode d'organisation l'auto-organisation des exploité-e-s en lutte. Cela signifie que l'organisation, n'est pas imposée par une minorité dirigeante ou d'autres organisations, mais est un choix volontaire des participant-e-s de la lutte. Cela peut passer selon les cas par la constitution de comité de grèves, d'assemblées générales, de coordinations, d'assemblées populaires, mais cette dynamique passe aussi par la lutte pour la démocratie directe et le fédéralisme au sein des organisations pré-existantes à la lutte (syndicats, associations, collectifs).
 
Refus de la hiérarchie, décisions collectives
 
Pour nous, l'auto-organisation ne prend son sens réel que par le refus de la hiérarchie, de la division dirigeants/dirigés, ce qui suppose la prise de décision par la collectivité en lutte au moyen du vote décisionnel (et non de l'élection), et non par une avant-garde élue ou auto-proclamée. La mise en œuvre des décisions doit aussi être portée collectivement.
Organisation formelle
 
Nous défendons l'organisation formelle, que nous ne confondons pas avec le légalisme, parce que nous pensons que la formalisation de modes de décisions permet d'identifier les lieux et les rapports de pouvoirs, le décalage entre le fonctionnement souhaité et le fonctionnement réel, et donne ainsi la possibilité de rectifier les dysfonctionnements, de combattre les logiques de domination en les identifiant, de contrôler le pouvoir.
 
Fédéralisme et contrôle des mandats
 
Nous pensons que l'organisation ne peut se concevoir de manière localiste, sous peine de voir se maintenir les dynamiques dirigistes à l'échelle extra-locale (nationale, internationale). Pour coordonner les différents niveaux d'organisation sans reproduire la distinction dirigeants/dirigés et en maintenant le cadre de décisions collectives, nous défendons le fédéralisme, la pratique du mandatement contrôlable, révocable et de la rotation des mandats.
 
Complémentarité des tactiques
 
Nous défendons la complémentarité des tactiques, c'est à dire le soucis permanent non d'opposer à priori les tactiques dès lors qu'elles s'inscrivent dans une volonté émancipatrice, mais de travailler à leur complémentarité réelle, c'est à dire qu'elles se renforcent mutuellement. Cela ne signifie pas une juxtaposition de tactiques sans prise en compte de celles des autres, qui n'est que source de conflit et de division, mais la construction d'une complémentarité entres tactiques différentes et la solidarité face à la répression. Par exemple, pour la lutte des sans-papiers, les investissements, qu'ils soient dans des collectifs locaux, dans une stratégie syndicale ou dans une approche plus globale contre les frontières, ne s'opposent pas mais se renforcent si ils se nourrissent les uns des autres et qu'ils sont tournés vers une perspective et des mots d'ordres communs.
 
Construction du rapport de force
 
Nous pensons que la lutte ne peut marquer des points que si elle développe le rapport de force. Pour nous ce rapport de force ne se situe pas pour l'essentiel dans « l'opinion publique », qui est une construction médiatique. Il se situe à la fois dans la diffusion des idées opposées à la domination auprès de nos collègues, nos voisins,... mais aussi et surtout dans le basculement de ceux-ci de la passivité à l'action collective de confrontation avec le pouvoir.
Cela signifie taper au portefeuille des patrons et actionnaires en s'en prenant à la bonne marche de la production par la grève, le blocage, l'occupation, le ralentissement de la production,etc...
Cela signifie aussi défendre l'idée que l'État n'est pas un partenaire, un interlocuteur neutre, mais un ennemi dans la lutte, au service de la bourgeoisie, et qu'il faut construire un rapport de force par rapport à celui-ci également.
 
Refus de la récupération bureaucratique et politicienne
 
Nous nous opposons aux velléités de récupérations par les bureaucraties (minorités dirigeantes d'organisations syndicales), et par les politiciens. Cela signifie défendre l'idée que la lutte ne voit pas son débouché dans les élections, mais dans ses succès propres, sur son propre terrain. Cela signifie refuser que la lutte soit le terrain de construction de carrières politiques, d'ambitions électorales.

Rupturisme
 
Nous défendons dans les luttes les revendications de rupture, c'est à dire celles qui mettent intrinsèquement en cause les systèmes de domination. Celles qui construisent les possibilités d'une remise en cause globale des systèmes de domination. Les revendications de rupture sont pour nous un moyen de dépasser l'opposition entre revendications immédiates et revendications révolutionnaires, conçues comme antagonistes, en développant des dynamiques qui relient ces deux revendications, l'une renforçant l'autre plutôt que l'affaiblissant.
Par exemple, la lutte concernant le logement oppose la possibilité pour toutes et tous de bénéficier d'un toit et le système capitaliste de propriété privée. Non seulement les gains de cette lutte permettent d'améliorer nos conditions de vie, mais ils permettent également d'attaquer les fondements idéologiques de la société capitaliste.

Éthique
 
La construction des luttes passe pour nous par le respect des autres personnes en lutte, ce qui signifie le refus du sectarisme (ce qui n'empêche pas la critique ferme et déterminée), des injures et de l'usage de la violence pour régler les conflits politiques internes aux mouvements de lutte émancipateurs.

Coordination des Groupes Anarchistes,

texte adopté lors du 4ème Congrès,

les 3, 4 et 5 avril 2010

 
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Re: 4ième Congrès de la CGA

Messagede vroum le Mer 28 Avr 2010 21:10

Motion sur l'international

 
Contre les frontières, contre le nationalisme

Notre opposition aux frontières et au nationalisme s'appuie sur plusieurs constats :
D'abord le rôle concret et réel que jouent les frontières, dans le dispositif du pouvoir actuel : fragmenter l'espace, délimiter les espaces de contrôle, empêcher la libre circulation des personnes, définir « l'autre », « l'étranger », et ainsi opposer, mettre en concurrence les travailleuses et les travailleurs, pour tenter de substituer à l'antagonisme de classe un antagonisme national. Les frontières sont la matérialisation de la domination d'un pouvoir sur un territoire, mais surtout, sur les êtres humains qui habitent ce territoire. Dans la période contemporaine, ce pouvoir exerçant le contrôle des corps et de la vie sociale sur un territoire, c'est l'État. La forme la plus commune d'État, celle qui est du moins considérée largement comme « légitime » selon l'idéologie dominante, c'est l'État nation, qui repose sur l'idée que ce qui fonde la légitimité d'un État, c'est qu'il émane d'une nation donnée, et que toute nation a droit à l'autodétermination, à l'indépendance.
Cette auto-détermination et cette indépendance se matérialiseraient par la construction d'un Etat distinct, contrôlant le territoire correspondant au territoire historique sur lequel la nation s'est formée. Dans la pratique, cette construction idéologique permet aux classes dirigeantes d'exercer leur contrôle sur une partie du territoire mondial, de mobiliser les classes populaires au service de leurs intérêts, dans un contexte de compétition internationale entre les différentes fractions de la bourgeoisie. Cette idéologie permet également de mobiliser les classes populaires dans des expéditions guerrières ou dans leur soutien.
La « nation », une construction historique et idéologique
Toute « nation » est une construction idéologique, qui repose sur la création d'une histoire commune, à partir de la sélection de faits historiques selon une grille permettant de créer une continuité et une unité historique factice d'une population donnée (la fameuse « communauté de destin »), qui écarte tous les faits historiques allant à l'encontre du mythe national.
La construction idéologique qu'est la nation repose sur la négation en dernière instance de toutes les différences, tous les antagonismes sur un territoire donné : négation de la pluralité des cultures, négation de la lutte des classe, négation des rapports de dominations et d'oppression.
La division de l'espace terrestre en États-nation est une construction historique allant de pair avec le développement historique du capitalisme et de l'État. Elle est l'outil que mobilisent les classes dirigeantes pour centraliser le pouvoir dans le cadre étatique : que la « souveraineté nationale » s'exprime par voie électorale ou soit auto-proclamée par un régime nationaliste, c'est sur ce socle idéologique que se forge la domination politique de l'État, et des classes dirigeantes qui le composent.
La Nation, quelle que soit la taille du territoire sur lequel elle prétend exister, est une construction idéologique uniformisatrice : cette uniformisation est en fait la domination d'une culture et d'une langue (écrasant les langues et les cultures populaires), et des intérêts de la bourgeoisie.
 
Ni uniformisation culturelle, ni « identité » culturelle imposée et exclusive
 
Nous refusons les logiques politiques nationalistes qui, prétendant s'appuyer sur la diversité des langues et des patrimoines culturels, construisent en réalité un mythe fondé sur la pureté et « l’autarcie culturelle » afin d’en faire un objet d’opposition entre les exploité-e-s.
De même, nous refusons les discours qui s'appuient sur le « relativisme culturel » ou la « tradition et l'identité culturelle ou nationale » pour justifier la domination car l'entraide, le refus de l'exploitation et de la domination est une tendance présente dans toutes les sociétés humaines et à toutes les époques : c'est notre culture « commune », universelle.
Il ne s'agit pas d'une parodie d'universalisme imposant les valeurs occidentales comme étant universelles. Au contraire, notre culture se fonde sur le constat de la réalité de la lutte menée par l’ensemble des exploité-e-s : de l'ouvrière chinoise au travailleur algérien, du paysan mexicain au prolétaire guinéen, des classes populaires de France à celles de Turquie...
La lutte contre l'uniformisation culturelle passe par la remise en cause de la nation, véritable machine destructrice de toute diversité culturelle, par le refus de toute culture imposée au nom de l'État. Ainsi, le fédéralisme libertaire nous paraît concilier la possibilité de l'existence de multiples cultures, de leur brassage, sans qu'une seule soit imposée aux individus par un pouvoir politique.

Notre anticolonialisme
 
Nous nous opposons aux logiques impérialistes coloniales et néo-coloniales, légitimant de fait les discours racistes , les opérations militaires, le pillage organisé des ressources naturelles par l'alliance entre bourgeoisies occidentales et leurs relais à la tête des États des « anciennes » colonies, en Afrique, Amérique latine, au Proche orient ou en Asie.
Quelle que soit l'opposition de façade qui existe entre les États occidentaux et la classe politique des « anciennes » colonies, celles-ci entretiennent des liens de dépendance mutuelle et de solidarité en dernière instance contre les populations exploitées.
Les luttes anticoloniales ont mené à un redéploiement de la structure de domination coloniale, qui s’est traduit par le passage d'un mode de domination direct, (coûteux pour la bourgeoisie en moyens militaires et sur le plan politique) à un mode de domination indirect, fondé sur le soutien ou sur la mise en place de classes dirigeantes « nationales », exerçant le pouvoir dans l'intérêt des anciennes métropoles. La mondialisation capitaliste a par ailleurs maintenu dans un état de dépendance politique les États devenus formellement indépendants sous la pression des luttes anticolonialistes.
L'indépendance « formelle » ne s'est donc pas traduite par une indépendance réelle : dans nombre d'anciennes colonies, les anciennes puissances coloniales conservent une présence militaire et placent à la tête de celles-ci des dirigeants servant leurs intérêts. Dans tous les cas, l'organisation capitaliste internationale maintient les populations de ces États dans une situation de domination économique.
 
L'illusion de la « libération nationale »
 
Cette situation doit amener à souligner l'illusion que constitue l'amalgame entre luttes dites « de libération nationale » et lutte anticoloniale. On peut faire le bilan de l'impasse créée par les approches de la lutte en terme de « libération nationale ».
D'abord parce qu'aucune « indépendance » n'est réellement possible dans le système capitaliste mondialisé, parce que celui-ci est fondé sur l'impérialisme, les fractions de la bourgeoisie dominante cherchant à s'approprier les ressources de la planète par tous les moyens.
Ensuite parce que la « libération nationale » enferme la lutte anticoloniale dans un cadre interclassiste, et place des classes dirigeantes en formation, dans une position de pouvoir en remplaçant formellement les colons, sans pour autant supprimer le rapport d'oppression coloniale et capitaliste.
La bourgeoisie coloniale occidentale a ainsi pu saisir la notion de « libération nationale » pour éviter une remise en cause radicale de l'ordre économique international, en trouvant dans les élites « indépendantistes » de nouvelles classes dirigeantes permettant de continuer, sous une autre forme, le rapport d'exploitation et d'oppression initiée lors de la période coloniale.
Le néo-colonialisme consiste justement à intégrer au système capitaliste la majorité des nouvelles classes dirigeantes des populations désignées auparavant comme « indigènes », tout en conservant une large part des rapports sociaux colonialistes fondés sur « l'indigénat »
Notre conception de la lutte anticoloniale est une lutte qui affirme et soutient le refus du système de domination raciste qu'est le système néo-colonial.
Dans le même temps, nous affirmons notre conviction que ce système ne reculera pas à travers la reproduction des structures étatiques, de la logique nationale, et du développement de structures capitalistes, parce que celles-ci ne peuvent garantir que le statu quo de la domination.
Nous refusons la volonté d'amalgamer luttes anticoloniales et « libérations nationales ». Car si nous constatons que les nécessaires luttes contre le système colonial se sont faites sous cet étendard, nous pensons qu'il convient d'en faire le bilan politique en séparant ce qui relève de la lutte émancipatrice (la légitime lutte et la légitime révolte des colonisés), de ce qui relève de la stratégie et des perspectives politiciennes.
C’est sur le terrain de la solidarité internationale des classes populaires et des exploité-e-s, et non sur la fiction interclassiste de la « libération nationale » que reculera le rapport d'exploitation (néo) colonialiste.
 
La CGA se place dans une perspective résolument internationaliste
 
Les phénomènes politiques ne peuvent se concevoir qu’à la seule échelle des États et territoires, mêmes s'ils ont des déclinaisons spécifiques selon les espaces territoriaux sur lesquels ils se développent.
Notre refus de la domination ne s'arrête pas aux frontières que nous impose l'État français. Bien au contraire nous nous reconnaissons dans les luttes populaires que mènent les opprimé-e-s et les exploité-e-s aux « quatre coins du globe ».
Notre internationalisme se concrétise chaque fois que nous faisons connaître localement les luttes des compagnons et compagnes anarchistes. L'expérience de la commune libertaire de Oaxaca depuis 2006, les tentatives de révolte d'une partie de la population en Grèce fin 2008, l'action des compagnons anarchistes contre le mur en Israël, sont quelques exemples du travail de relais et de soutien que nous avons pu mener au sein de la CGA.
Notre internationalisme se vit aussi au quotidien à travers notre investissement militant dans les luttes de sans-papiers en tentant d'insuffler, les mots d'ordre fédérateurs et internationalistes que sont la régularisation de tous les sans-papiers et la liberté de circulation et d'installation.
 
Solidarité internationale des travailleuses et travailleurs
 
A la fiction de la « Nation », nous opposons la solidarité internationale des travailleuses et travailleurs, des exploité-e-s, des dominé-e-s. Nous pensons que nos intérêts sont les mêmes au-delà des frontières, et que celles et ceux qui veulent nous faire croire le contraire ne servent en définitive que les intérêts des puissants, et aboutissent à la reproduction des rapports de dominations. Nous entendons, à la mesure de nos moyens, contribuer à la solidarité internationale des exploité-es, conscients qu'un coup porté contre l'un-e ou une partie d'entre nous est un coup porté contre toutes et tous.


Coordination des Groupes Anarchistes,
texte adopté lors du 4ème Congrès,
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Re: 4ième Congrès de la CGA

Messagede vroum le Mer 28 Avr 2010 21:12

Dans la presse :

CONGRÈS DE LA CGA

Les anarchistes débattent Le 4e congrès de la Coordination des groupes anarchistes (CGA) s'est achevé hier à Montpellier. Cette réunion a regroupé durant trois jour à Pitot une cinquantaine de militants venus des quatre coins de la France. « Ce fut un moment de débat politique sur la situation sociale nationale et internationale », explique Samuel responsable des relations extérieures de la CGA.
Critique du libéralisme, de la politique sécuritaire du gouvernement, soutient aux sans papiers et à tous les travailleurs en lutte ont été les mots d'ordre de ce quatrième congrès. « Aujourd'hui nous sommes dans un contexte de violence sociale et économique, il faut y répondre par la création d'un rapport de force. Le véritable moyen de changement ce sont les luttes populaires », soutient Samuel de l'équipe de communication.
C'est donc la conception actuelle de la démocratie que les militants anarchistes remettent en cause. « La démocratie aujourd’hui ne fonctionne pas. Il y a un décalage entre la population et les dirigeants. De plus, le capitalisme enrichit une minorité et apprauvit la majorité », conclu Samuel. J. S.




Midi libre . Montpellier. Congrès

Pas de repos pascal pour les anarchistes

RAPPEL : La Coordination des groupes anarchistes tenait son 4è congrès


Chez les anars, c'est bien connu, on aime le mot précis, le débat pointu et l'analyse poussée. On déteste, en revanche, être perçu « comme cette élite qui donne la bonne leçon au reste du monde ».
Durant trois jours, du 3 au 5 avril, la CGA (Coordination des groupes anarchistes) s'en est donnée à coeur joie dans la léthargie pascale ambiante. Et pour cause... On connaît sa position par rapport à la religion. Au menu, donc, jus de crâne et feuille de route pour les deux années à venir sous la bannière de la lutte populaire et de la mobilisation collective.
Ils étaient ainsi une cinquantaine, originaires de plusieurs groupes des six coins de l'Hexagone, à plancher sur la situation politique et sociale actuelle. Entre eux. Seulement entre militants.
Face à la presse, conviée en fin de congrès, ils ont tenu à poser les choses. Cours de recadrage. Histoire de casser du cliché, de tordre le cou aux idées reçues et surtout d'expliquer que « la CGA, c'est pas les anars en général ». Mais qui sont-ils au juste ?
Nos interlocuteurs ne souhaitent pas donner leur nom de famille. Principe de précaution, nous répond-on, par crainte « d'être googlisés par des groupuscules d'extrême droite » dont ils sont les cibles favorites. La CGA, ce sont ces hommes (en très large majorité) qui ne supportent pas de voir leur discours réduit à quatre colonnes dans un journal, qui pensent que « le chacun pour soi, c'est le tout le monde dans la merde » et qui se contrefoutent par-dessus tout de savoir qui sera président en 2012. « Franchement, ça nous intéresse pas dans la mesure où ça n'influe pas sur nos vies au quotidien ; ça n'a aucune importance d'autant qu'aucune conquête sociale ne dépend du pouvoir. » Le pouvoir, l'autorité, la domination, leurs bêtes noires. En alerte permanente sur la question des retraites, sur le droit à l'avortement, les sans-papiers, etc. Ils ont une nouvelle fois insisté sur leur vision de la politique : « On ne veut pas prendre le pouvoir. Nous, on défend la démocratie directe, c'est à la population de récupérer son pouvoir de décision. »

Sandra CANAL
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