et hop, on passe direct au chapitre 7, EDIT:
j'en ai fais la moitié pour l'instant, sans compter les notes traduction complete du chapitre, reste les notes FIN DE L EDIT. Ce serait bien de signaler si ça intéresse des gens, où si c'est pas vraiment la peine de continuer (c'est exigeant comme taf, surtout quand t'es souvent pas d'accord avec ce qui est raconté par l'auteur. J'aurais un paquet de critique à faire, mais c'est pas dans ce topic n'est pas le lieu pour ça en réalité. Les critiques sur la traduction, c'est là :
viewtopic.php?f=6&t=326 ********************
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7. Mystifier le Primitif.
Le corollaire de l'anti-technologisme et de l'anti-civilisationnalisme est le primitivisme, une glorification édénique de la préhistoire et le désir de retourner d'une manière ou d'une autre à son innocence supposée. Les anarchistes lifestyle tels que Bradford tirent leur inspiration des peuples aborigènes [autochtones] et des mythes d'une préhistoire édénique. Les primitifs, dit-il, "refusèrent la technologie" – ils "minimisèrent le poids relatif des techniques instrumentales et pratiques et amplifièrent l'importance des... techniques extatiques.". Il en fût ainsi parce que les primitifs, avec les croyances animistes, furent saturés d' "amour" de la vie animal et de la nature sauvage – pour eux, "animaux, plantes, et objets naturels" étaient "des personnes, et même des parents" (CIB ***, p. 11)
De la même manière, Bradford s'oppose à la perspective "officielle" qui décrit les modes de vie des de chasse et de cueillette de la préhistoire comme "terrible, brutale et nomade, une lutte sanglante pour l'existence". Il fait plutôt l'apothéose du "monde primal" en tant que ce que Marshall Sahlins a appelé "la société d'abondance originelle", « d'abondance », parce que comme ses besoins sont rares, tous ses désirs sont facilement satisfaits. Sa boîte à outil est élégante et légère, son point de vue est linguistiquement complexe et conceptuellement profond et pourtant simple et accessible à tous. Sa culture est expansive et extatique. Elle est sans propriété et communale, égalitaire et coopérative... elle est anarchique... libre de travail... C'est un société dansante, une société chantante, une société qui célèbre, une société qui rêve. (CIB, p. 10 ***)
Les habitants du "monde primitif", selon Bradford, vivaient en harmonie avec le monde naturel et jouissaient de tous les bénéfices de son abondance, y compris beaucoup de temps libre. La société primitive, souligne-t-il, était "libre de travail" puisque la chasse et la cueillette demandaient beaucoup moins d'effort que ce que les gens fournissent aujourd'hui avec la journée de huit heures. Ils concèdent avec compassion que la société primitive était "capable de connaître la faim occasionnelle". Cette "faim", cependant, était symbolique et auto-infligé, voyez vous, parce que les primitifs "[choisissaient] parfois la faim pour accroître l'inter-relation entre les personnes, pour jouer, ou pour avoir des visions" (CIB, p. 10 ***)
Cela demanderaient un essai entier pour débrouiller, sans parler de réfuter, ces sornettes absurdes, dans lesquelles quelques vérités sont soit mixées avec soit enrobées dans de la pure fantaisie. Bradford base son récit, nous dit-il, sur "un meilleur accès aux perspectives des primitifs et leur descendants autochtones" grâce à " une anthropologie plus critique" (CIB, p. 10 ***). En fait, une majeure partie de son "anthropologie critique" semble dérivée du symposium "L'homme chasseur" [Man, The Hunter], tenu en avril 1966 à l'université de Chicago [16]. Bien que la plupart des papiers présentés à ce symposium étaient d'une immense valeur, un certain nombre d'entre eux se conformait à la mystification naïve de la "primitivité" qui était en train de s'infiltrer dans la contre-culture des années 1960 – et qui persiste aujourd'hui. La culture hippie, qui influença un bon nombre d'anthropologue de l'époque, affirmait que les peuples de chasseurs-cueilleurs d'aujourd'hui avaient été isolé des forces économiques et sociales en marche dans le reste du monde et vivaient encore dans un état originel, comme vestiges des modes de vie néolithiques et paléolithiques. De plus, en tant que chasseurs-cueilleurs, leurs vies étaient notablement plus saines et pacifiques, vivant maintenant comme autrefois sur d'ample largesse naturelle.
Ainsi, Richard B. Lee, co-éditeur de la collection d'articles de la conférence, estima que les prises caloriques des "primitifs" étaient importantes et que leurs sources de nourriture étaient abondantes, apportant une sorte d' "abondance" virginale dans laquelle les gens n'avaient besoin de chasser/cueillir que quelques heures par jour. "La vie dans l'état de nature n'est pas nécessairement vilaine, brutale, et courte" écrit Lee. L'habitat des Bushmen !Kung du désert du Kalahari, par exemple, est "abondant en nourritures naturellement disponibles". Les Bushmen de la région de Dobe, qui, écrit Lee, étaient encore au seuil du néolithique, vivent aujourd'hui bien par les plantes et la viande sauvage, malgré le fait qu'ils sont confinés dans la portion la moins productive du domaine dans lesquelles les Bushmen étaient auparavant répartis. Il est probable qu'une base de subsistance encore plus substantielle fût caractéristique de ces chasseurs-cueilleurs du passé, quand ils avaient le choix parmi les habitats africains. [17]
Pas tout à fait ! – comme nous allons le voir bientôt.
Il est bien trop courant pour ceux qui se pâment devant la "vie primitive" de mélanger ensemble plusieurs millénaires de préhistoire, comme si des espèces hominidées et humaines significativement différentes vécurent dans un même genre d'organisation sociale. Le mot préhistoire est hautement ambigüe. Pour autant que le genre humain inclut plusieurs espèces différentes, nous pouvons difficilement assimiler le "point de vue" des chasseurs-cueilleurs de l'Aurignacien et du Magdalénien (Homo sapiens sapiens) d'il y a 30 000 ans,, avec celui d'Homo Sapiens neanderthalensis ou d'Homo Erectus, dont les outils, les capacités artistiques, et les capacités de langage étaient remarquablement différentes.
Un autre problème est la mesure dans laquelle les chasseurs-cueilleurs de différentes époques vécurent dans des sociétés non-hiérarchiques. Si les enterrements à Sungir (dans l'actuelle Europe de l'est) d'il y a 25 000 ans permettent n'importe quelles spéculations (et il n'y a pas personne du Paléolithique pour nous parler de leur vie), la collection extraordinairement riche de bijoux, lances, javelots en ivoire, et de vêtements perlés sur les sites funéraires de deux adolescents suggèrent l'existence de ligne familiale de haut statut bien avant que les humains se sédentarisent avec l'agriculture. La plupart des cultures du Paléolithique étaient probablement relativement égalitaire, mais la hiérarchie semblent avoir existé dans le Paléolithique tardif, avec de fortes variations en terme de degré, de type, et de portée de la domination qui ne peuvent pas être subsumées sous des hymnes rhétoriques à l'égalitarisme Paléolithique.
Un problème qui se posent encore est la variation – pour les cas anciens, l'absence – de capacité communicative à différentes époques. Pour autant que le langage écrit n'est pas apparu jusqu'à une époque bien avancée déjà dans les temps historiques, les langages des Homo sapiens sapiens anciens n'étaient guère "conceptuellement profond". Les pictogrammes, glyphes, et, par dessus tout, le matériel mémorisé sur lequel les gens "primitifs" s'appuyaient pour la connaissance du passé ont des limitations culturelles évidentes. Sans une littérature écrite qui enregistrent la sagesse cumulative des générations, la mémoire historique, sans parler de pensées " conceptuellement profonde" sont difficiles à conserver; elles sont plutôt peu à peu perdues ou déplorablement distordues. L'histoire transmise oralement est moins que tout sujette à une critique exigeante, et elle devient facilement un outil pour les "devins" et les chamans d'élites qui, loin d'être des "proto-poètes" ainsi que Bradford les appelle, semblent avoir utilisé leur "savoir" pour servir leurs propres intérêts sociaux. [18]
Ce qui nous amène, inévitablement, à John Zerzan, le primitiviste anti-civilisationnel par excellence. Pour Zerzan, un des poids-lourds de Anarchy: A journal Of Desire Armed (Anarchie : un journal du désir armé), l'absence de parole, de langage, et d'écriture est une bénédiction. Autre habitant de l'anomalie temporelle de "L'homme chasseur", Zerzan maintient dans son livre " Primitif du Futur" [Future Primitive] (FP) que "la vie avant la domestication/agriculture était en fait largement une vie de loisir, d'intimité avec la nature, de sagesse sensuelle, d'égalité sexuelle, et de santé" [19] – à la différence que la vision de Zerzan de la "primalité" s'approche de plus près de l'animalité quadrupède. En fait, dans la paléoanthropologie Zerzanienne, les distinctions anatomiques entre Homo sapiens, d'un côté, et Homo habilis, Homo erectus, et le "fortement dénigré" Néanderthal, de l'autre, sont douteuses; toutes les espèces précoces du genre Homo, selon lui, possédaient les même capacités physiques et mentales qu'Homo Sapiens et vécurent qui plus est dans une félicité primale pendant plus de deux millions d'années.
Si ces hominidés étaient aussi intelligent que les humains modernes, sommes-nous naïvement tentés de demander, pourquoi n'ont-ils pas initié de changement technologique ? "Cela me frappe comme extrêmement probable", conjecture brillamment Zerzan, "que l'intelligence, informée par le succès et la satisfaction d'une existence de chasseurs-cueilleurs, est la raison même de l'absence prononcée de 'progrès'. La division du travail, la domestication, la culture symbolique – tout ceci fût à l'évidence [!] refusés jusqu'à très récemment." Les espèces du genre Homo "choisirent longtemps la nature plutôt que la culture", et par culture Zerzan entend ici "la manipulation de formes symboliques basiques" – un fardeau aliénant. De fait, continue-t-il, "le temps réifié, le langage (écrit, certainement, et probablement le langage parlé pour la majeure partie de cette période), les nombres, et l'art n'avait aucune place, malgré une intelligence intégralement compétente." (FP, pp. 23, 24).
En bref, les hominidés étaient capables de symboles, de parole, d'écriture mais choisirent délibérément de les rejeter, puisqu'ils pouvaient se comprendre les uns les autres ainsi que leur environnement, instinctivement, sans y recourir. Ainsi donc Zerzan s'accorde avidement avec un anthropologue qui propose la méditation selon laquelle "la communion San/Bushman avec la nature atteignit un niveau d'expérience que nous pourrions presque appelée mystique. Par exemple, ils semblent savoir ce que c'est réellement que d'être un éléphant, un lion, une antilope" et même un baobab (FP, pp. 33-34).
La "décision" consciente de refuser le langage, les outils sophistiqués, la temporalité, et une division du travail (vraisemblablement, ils essayèrent, puis grognèrent : "Pouah !" ) fut prise, nous dit-il, par Homo abilis, qui, devrais-je noter, avait à peu près la moitié de la taille de cerveau des humains modernes, et était probablement dépourvu des capacités anatomiques requises pour le langage syllabique. Pourtant nous devons en croire l'autorité souveraine de Zerzan que abilis (et peut-être même Australopithecus afarensis, qui était sans doute dans le coin "il y a deux millions d'année", possédaient "une intelligence intégralement compétente" – rien de moins ! – pour ces fonctions mais refusèrent de les utiliser. Dans la paléoanthropologie Zerzanienne, les hominidés anciens ou les humains pouvait adopter ou rejeter des traits culturels vitaux comme le langage avec une sagesse sublime, tout comme les moines font vœu de silence.
Mais une fois que le vœu de silence fût brisé, tout parti à vau-l'eau ! Pour des raisons connus seulement de Dieu et de Zerzan.
L'émergence de la culture symbolique, avec sa volonté inhérente de manipulation et de contrôle, ouvrit bientôt la porte à la domestication de la nature. Après deux millions d'années de vie humaine à l'intérieur des frontières de la nature, en équilibre avec les autres espèces sauvages, l'agriculture changea notre style de vie, notre façon de nous adapter, d'une manière sans précédent. Jamais auparavant un changement aussi radical n'était arrivé à une espèce si profondément et si rapidement... L'auto-domestication par le langage, le rituel, et l'art inspira l'apprivoisement des plantes et des animaux qui suivit. (FP, pp. 27-28)
Il y a dans ce verbiage une sorte de splendeur qui est vraiment stupéfiante. Des époques, des espèces hominidés et/où humaines, et des situations écologiques et technologiques profondément différentes sont toutes aggréger sous la forme d'une vie commune « dans les limites de la nature ». La simplification par Zerzan de la dialectique hautement complexe entre les natures humaines et non-humaines révèle une mentalité si réductionniste et si simpliste que l'on ne peut que la contempler avec stupéfaction.
C'est sûr, il y a beaucoup à apprendre des culture pré-littéraires – les sociétés organiques, comme je les appelle dans « Ecologie de la Liberté » – surtout en ce qui concerne la mutabilité de ce qui est couramment appelé la « nature humaine ». Leur esprit de coopération intra-groupe et, dans les meilleurs cas, leur aspect égalitaire, est non seulement admirable – et socialement nécessaire étant donné le monde précaire dans lequel ils vivent – mais fournit aussi des preuves convaincantes de la malléabilité du comportement humain, en contraste avec le mythe selon lequel la compétition et la cupidité sont des attributs humains innés. En fait, leurs pratiques de propriété et d'usage communs de la terre [usufruct] et de l'inégalité des égaux sont très pertinents pour une société écologique.
Mais l'idée que les peuples « primaux » ou préhistorique révéraient la nature non-humaine est au mieux spécieuse, et au pire complètement fourbe. En l'absence d'environnement « non-naturel » tels que des villages, des villes et des cités, la notion même d'une « Nature » distincte de l'habitat avait encore à être conceptualisée – une expérience vraiment aliénante, selon Zerzan. Il n'est pas non plus probable que nos lointains ancêtres percevaient le monde naturel d'une manière moins instrumentale que ne l'ont fait les gens dans les cultures historiques. En prenant en compte leurs propres intérêts matériels – leur survie et leur bien-être – les peuples préhistoriques semblent avoir chasser autant de gibier qu'ils le pouvaient, et s'ils peuplaient en imagination le monde animal d'attributs anthropomorphiques, comme ils l'ont sûrement fait, ce fût pour communiquer avec lui dans le but de le manipuler, et pas simplement de le révérer.
Ainsi, avec des visées tout à fait instrumental en tête, ils conjurèrent des animaux « parlants », des « tribus » animales (souvent modelées sur leur propres structures sociales), et des « esprits » animaux. On peut le comprendre, étant donné leur savoir limité, ils croyaient en la réalité de ces rêves, où l'humain peut voler et les animaux parler – dans un monde onirique inexplicable et souvent effrayant qu'ils prenaient pour la réalité. Pour contrôler le gibier, pour utiliser l'habitat dans un but de survie, pour faire face aux vicissitudes du climat etc, les gens de la préhistoire durent personnifier ces phénomènes et leur « parler », que ce soit directement, rituellement, ou métaphoriquement.
En fait, les gens de la préhistoire semblent être intervenu sur leur environnent aussi résolument qu'ils le pouvaient. Dès que Homo erectus ou les espèces humaine plus tardives apprirent à utiliser le feu, par exemple, ils semblent l'avoir utilisé pour brûler des forêts, acculèrent des animaux chassés sur des falaises ou dans des couloirs naturels où ils pouvaient être facilement massacrés. La « révérence pour la vie » des peuples préhistoriques renvoie à un souci très pragmatique de l'amélioration et du contrôle des sources de nourriture, non un amour pour les animaux, les forêts, les montagnes (qu'ils purent très bien avoir craint en tant que foyers de divinités démoniaques et bienveillantes) [20]
« l'Amour de la nature » que Bradford attribut à la « société primale » ne dépeint pas non plus de manière adéquate les chasseurs-cueilleurs contemporains, qui traitent assez durement leurs animaux de travail et leur gibier; les Pygmées de la forêt Ituri, par exemple, tourmentent assez sadiquement le gibier capturé, et les Eskimos maltraitent fréquemment leurs huskies. Et en ce qui concerne les Amérindiens avant le contact européen, ils avaient altéré une bonne partie du continent par l'usage du feu pour défriché des terres pour l'horticulture et pour une meilleure visibilité en chasse, au point que le « paradis » qu'ont trouvés les européens étaient « clairement humanisé ». [22]
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Inévitablement, beaucoup de tribus indiennes semblent avoir épuisé les animaux locaux utilisés pour la nourriture et ont dû migrer vers de nouveaux territoires afin d'obtenir les moyens matériels de vivre. Ce serait surprenant qu'ils ne se soient pas engagé dans des guerres afin de déplacer les premiers occupants. Leurs ancêtres éloignés ont probablement poussé certains des grands mammifères d'Amérique du nord du dernier âge de glace (notamment les mammouths, mastodons (???), les bisons à longues cornes (???), les chevaux et les chameaux) à l'extinction. Des accumulations épaisses d'os de bisons sont encore discernables dans des sites qui suggèrent des tueries en masses et de la boucherie « en chaîne » dans un certain nombre de arroyos (???) américains. [23]
Parmi ces peuples qui avaient l'agriculture, l'usage du sol n'était pas non pus nécessairement écologiquement bénin. Atour du lac P'tzcuaro dans les hautes terres du centre du Mexique, avant la conquête espagnol, « l'usage du sol à la préhistoire n'était pas conservationiste (?) en pratique », écrit Karl W. Butzer, mais causait un taux élevé d'érosion des sols. En fait, les pratiques agricoles indigènes [aboriginal] « pouvait être aussi dommageable que n'importe quel usage du sol pré-industriel du Vieux Monde ». [24] D'autres études ont montrés que l'abattage de forêt et l'échec de l'agriculture de subsistance a fragilisé [undermined] la société Maya et a contribué à son effondrement. [25]
Nous n'aurons jamais aucun moyen de savoir si les modes de vies des cultures de chasse et de cueillette contemporains reflètent de manière exacte ceux de notre passé ancestral. Les cultures indigènes contemporaines modernes ne se sont pas développés sur des milliers d'années, mais elles furent altéré de manière significative par la diffusion d'innombrables traits en provenance d'autres cultures avant qu'elles soient étudiées par des chercheurs occidentaux. En fait, comme Clifford Geertz l'a noté de manière plutôt acide, il n'y a que très peu, voire rien du tout de premier (?) [pristine] dans les cultures indigènes [aboriginal] que les primitivistes modernes associent à l'humanité ancienne (?) [early humanity]. « La prise de conscience, grduging (??) et tardive, que [la primalité virginal des indigènes existant (the pristine primality of existing aborigines] n'est pas telle, même pas avec les Pygmées, même pas avec les Eskimos, » observe Geertz, « et que ces peuples sont en fait les produits de processus à grande échelle de changements sociaux qui les ont fait et continue de les faire ce [sic] qu'ils sont – a fait l'effet d'une sorte de choc qui a conduit à une quasi crise dans le champ [de l'ethnographie] ». [26]. Un grand nombre de peuples 'primaux', comme les forêts qu'ils habitaient, n'était pasplus 'virginaux' au moment du contact européen que ne l'étaient les indiens Lakota au moment de la guerre civil américaine, en dépit d'une Dance avec les Loups soutenant le contraire. Beaucoup des encensés (?) [much-touted] système de croyances des indigènes existants peuvent être clairement reliés à des influences chrétiennes. Black Elk (??), par exemple, était un catholique zélé [27], alors que la Danse Fantôme [Ghost Dance] des Paiute et des Lakota était profondément influencé par les millénarisme chrétien évangélique.
Dans les recherches anthropologiques sérieuses, la notion d'un chasseur primordial [pristine] 'extatique' n'a pas survécu aux trente années qui ont passés depuis le symposium « L'homme, ce chasseur ». La plupart des sociétés de 'chasseur riche' cités par les dévots du mythe de 'l'abondance primitive' ont littéralement dévolué [devolved] depuis des systèmes sociaux horticoles. On sait maintenant que Les San du Kalahari ont été des horticulteurs [gardeners] avant d'être poussés dans [driven into] le désert. Il y a plusieurs centaines d'années, selon Edwin Wilmsen, les peuples parlant la langue San, pratiquaient l'élevage et l'agriculture, sans parler de commerce avec les chefferies agricoles voisines dans un réseau qui s'étendait jusqu'à l'océan indien. Vers l'an 1000, les fouilles ont montré que leur région, Dobe, était peuplé par des gens qui faisaient des céramiques, travaillaient avec l'acier, et élevaient du bétail, les exportant vers l'Europe dans les années 1840 avec également des quantités massives d'ivoire – dont beaucoup provenait d'éléphant chassé par les San eux-mêmes, qui sont aucun doute menaient ce massacre de leur 'frères' pachydermes avec la grande sensibilité que Zerzan leur attribue. Les modes de vie marginaux de chasse et de cueillette des San qui a tellement mis en transe (???) [entranced] les observateurs des années 1960 étaient en fait le résultat des changements économiques de la fin du dix-neuvième siècle, et « l'isolation (??) [remoteness] imaginé par les observateurs extérieurs … n'était pas indigène mais fût créé par l'effondrement du capital mercantile » [28]. Ainsi, « le statut actuel des peuples parlant San sur la marge rural des économies africaines », note Wilmsen, peut être expliqué seulement en terme des politiques sociales et des économies de l'époque colonial et de ses conséquences. Leur apparence de chasseurs-cueilleurs est fonction de leur relégation à une sous-classe dans le jeu des processus historiques qui commencèrent avant le présent millénaire et culminèrent dans les premières décennies de ce siècle [i.e : XX ème]. [29]
Les Yuquí de l'Amazone, également, aurait pu incarné la société de chasse et de cueillette première [pristine] célébré dans les années 1960. Non étudié par les européens jusque dans les années 1950, ces gens avait un outillage qui n'était pas grand chose de plus que des défenses de sangliers, des arcs et des flèches. « En plus d'être incapable de produire du feu », écrit Allyn M. Stearman, qui les a étudié, « ils n'avaient pas de bateaux, pas d'animaux domestiques (même pas de chiens), pas de pierre, pas de spécialistes rituels, et seulement une cosmologie rudimentaire. Ils vivaient leurs vies comme nomades, se déplaçant dans les forêts des basses terres de Bolivie à la recherche de gibier et d'autres sources de nourriture fournit par leur talents de chasseurs-cueilleurs. » [30] Ils ne cultivaient aucune plante et n'était pas familiarisé avec l'utilisation des hameçons et des lignes pour la pêche.
Mais loin d'être égalitaire, les Yuquí maintenait une institution de l'esclavage héréditaire, divisant la société en une couche d'élite priviligiée, et un groupe méprisé d'esclaves laborieux. Ce trait est maintenant compris comme le vestige d'un mode de vie horticole. Il s'avère que les Yuquí descendent d'une société à esclave pré-colombienne, et avec le temps, ils ont fait l'expérience d'une déculturation [deculturation (sic)], perdant beaucoup de leur héritage culturel alors qu'il devenait nécessaire de rester mobile et de vivre des ressources locales [live off the land]. Mais alors que de nombreux éléments de leur culture ont pu être perdus, d'autres ne le furent pas. L'esclavage, à l'évidence, étant l'un d'eux. [31]
Non seulement le mythe du chasseur-cueilleur 'premier' [pristine] a été brisé, mais les propres données de Richard Lee sur les prises caloriques des « riches » [affluent] chasseurs-cueilleurs ont été significativement critiqué par Wilmsen et ses associés. Les !Kung avaient une durée de vie moyenne d'à peu près 30 ans. La mortalité infantile était élevée, et selon Wilmsen (d'après Bradfort !), ils étaient sujets à des maladies et à la faim pendant la saison creuse. (Lee lui même a revues ses thèses sur ce sujet depuis les années 1960).
De même, les vies de nos lointains ancêtres étaient très certainement tout sauf béates. En fait, la vie pour eux était plutôt dure, généralement courte, et matériellement très exigeante. Les estimations anatomiques de leur longévité montrent qu'environ la moitié d'entre eux mouraient dans l'enfance ou avant d'atteindre vingt ans, et peu d'entre eux vivaient au delà de leur cinquantième année. Ils étaient plus probablement charognards que chasseurs-cueilleurs et étaient probablement des proies pour les léopards et les hyènes. [33]
Vis à vis des membres de leur propre bande, tribus, ou clans, les chasseurs-cueilleurs [foragers] de la préhistoire des époques plus tardives étaient [sic] normalement coopératifs et pacifiques; mais vis à vis des membres d'autres bandes, tribus ou clans, ils étaient souvent [sic] belliqueux [warlike], et même parfois génocidaire dans leurs efforts pour les déposseder et s'approprier leur terre [their land]. Le plus heureux [blissed-out] de nos ancêtres humains (si l'on en croit les primitivistes), Homo Erectus, a laissé derrière lui une âpre documentations de massacres interhumains, d'après les données résumées par Paul Janssens. [34] Il a été suggéré que beaucoup d'individus en Chine et à Java furent tué par des éruptions volcaniques, mais cette explication perde une bonne part de leur plausibilité à la lumière des restes de quarante individus dont les têtes mortellement blessées furent décapités – « difficilement l'action d'un volcan », oberve sèchement Corinne Shear Wood. [35]. En ce qui concerne les chasseurs-cueilleurs modernes [modern foragers], les conflits entre les tribus d'amérindiens sont trop nombreuses pour être citées longuement – comme en témoigne les Anasazi [Pueblo, Hisatsinom , NDT] et leurs voisins au sud-ouest, les tribus qui constituèrent au final la Confédération Iroquoise (la Confédération elle-même étaient une question de survie s'ils ne voulaient pas tous s'exterminer les uns les autres), et le conflit opiniâtre entre les Mohawks et les Hurons, qui mena à la quasi extermination et à la fuite des communautés Huron survivantes. [défaite rendu possible par l'armement au fusil fourni par les hollandais, dans une guerre lié au commerce de fourrure vers l'Europe... NDT, qui veut bien traduire mais ne peut pas laisser passer une telle omission qui est à la limite de la malhonnêteté intellectuel, soit de l'ignorance. Ce qui ne veut pas dure qu'il n'y avait pas de guerres avant l'arrivée des Européens, évidemment]
Si les « désirs » des peuples préhistoriques étaient « facilement assouvies », comme le prétend Bradford, c'est précisment parce que leurs conditions matérielles de vie – et donc leurs désirs – étaient effectivement très simples. C'est ce qu'on peut attendre de n'importe quelle forme-de-vie [lifeform] qui s'adapte largeument plutôt que d'innover, qui se conforme à un habitat donné d'avance plutôt que de l'altérer pour en faire un habitat conforme à ses envies [wants]. Pour sûr, les peuples anciens [early peoples] avaient une compréhension prodigieuse de l'habitat dans lequel ils vivaient; ils étaient, après tout, des être hautement intelligents et imaginatifs. Ceci dit leur culture « extatique » étaiet inévitablement traversés non seulement par la joie et 'le chant... la célébration … le rêve', mais aussi par les superstitions et des peurs aisément manipulables.
Ni nos ancêtres lointainsni les indigènes [aboriginals] n'auraient pu survivre si ils avaient les idées 'enchantés' de type Dysneyland qui leurs sont imputés par les primitivistes d'aujourd'hui. Certainement, les Européens n'ont offert aux peuples indigènes [aboriginal peoples] aucune dispense sociale [social dispensation]. Plutôt le contraire : les impérialistes ont soumis les peuples indigènes [native peoples] à une exploitation crasse, au génocide pur et simple, et à des maladies contre lesquelles ils n'avaient aucune immunité, et au pillage éhonté. Aucune conjuration animiste n'a pu ou n'aurait pu empêcher cette attaque, comme lors de la tragédie de Wounded Knee en 1890, où le mythe des chemises fantômes inviolable par les balles fut si douloureusement démenti.
Ce qui est d'une importance cruciale est que la régression vers le primitivisme parmi les anarchistes lifestyle déni les attributs les plus saillant de l'humanité comme espèce et les aspects potentiellement émancipateurs de la civilisation euro-américaine. Les humains sont largement différent autres animaux en ce qu'ils font plus que simplement s'adapter au monde autour d'eux; ils innovent et créé un monde nouveau, non seulement pour découvrir leurs propres pouvoirs comme êtres humains mais aussi pour rendre le monde qui les entoure plus adéquat à leur propre développement, à la fois en tant qu'individus et en tant qu'espèce. Aussi voilée soit elle par l'actuelle société irrationnelle, la capacité à cahnger le monde est un don naturel [natural endowment], le produit de l'évolution biologique humaine – pas seulement le produit de la technologie, de la rationalité, et de la civilisation. Que des gens qui se nomment anarchistes défendent un primitivisme qui s'approchent de l'animalisme, avec son message à peine caché d'adaptabilité et de passivité, souillent des siècle de pensée, d'idéaux et de pratiques révolutionnaires, et en effet fait honte [defame] aux mémorables efforts de l'humanité pour se libérer de l'esprit de clocher, du mysticisme, la superstition, et pour changer le monde.
Pour les anarchistes lifestyle, particulièrement pour le genre anti-civilisationnel et primitivistique [primitivistic, (sic)], l'histoire elle-même devient un monolithe dégradant qui avalent toute distinctions, médiations, phases de développement, et spécificités sociales. Le capitalisme et ses contradictions sont réduits à un épiphénomène d'une civilisation vorace [all-devouring] et ses 'imperatifs' technologiques qui manquent de nuance et de différenciation. L'histoire, tant que l'on la conçoit comme le déploiement de la composante rationnelle de l'humanité – sa capacité en développement pour la liberté, la conscience de soi, et la coopération – est un récit [account] de la cultivation des sensibilités, des institutions, de l'intellectualité, et du savoir humain, ou ce qui fut autrefois appelé « l'éducation de l'humanité ». Traiter de l'histoire comme une « Chute » [Fall] d'une « authenticité » animale [animalistic], comme Zerzan, Bradford, et leurs compatriotes font à divers degrés d'une manière très similaire à celle de Martin Heidegger, est ignorer les idéaux en expansion de liberté, d'individualité, et de conscience de soi qui ont marqué des pans entiers du développement humain – sans parler du spectre grandissant des luttes révolutionnaires pour atteindre ces buts.
L'anarchisme lifestyle anti-civilisationnel est simplement un aspect de la régression sociale qui marque la dernière décadre du vingtième siècle. De même que le capitalisme menace de défaire l'histoire naturelle en la ramenant à une ère géologique et zoologique plus simple, moins différenciée, l'anarchisme lifestyle anti-civilisationnel est complice du capitalisme en ramenant l'esprit humain et son histoire à un monde moins développé, moins déterminé [determinate], prélapsarien – la supposé 'innocente' société prétechnologique et précivilisatrice qui existait avant la « Chute » [Fall from grace] de l'humanité. Comme les Lotophages dans l'Odyssée d'Homère, les humains sont 'authentiques' quand ils vivent dans un présent éternel, sans passé ni futur – sans être dérangé par [untroubled by] la mémoire ou la pensée créative [ideation], libre de tradition, et pas questionné par le devenir [unchallenged by becoming].
Ironiquement, le monde idéalisé par les primitivistes interdirait l'individualisme radical célébré par les héritiers de Max Stirner. Bien que les communautés 'primales' contemporaines ont produit des individus d'une forte coupe, le pouvoir de la coutume et le haut degré de solidarité imposé par des conditions contraignantes permet peu de liberté d'action [leeway] pour des comportements individualistes [individualistic] expansifs, du genre de ceux demandé par les anarchistes Stirneriens qui célèbre la suprématie de l'ego.
Aujourd'hui, barboter dans le primitivisme est précisément le privilège d'urbains aisés [affluent urbanites] qui peuvent se permettre de jouer avec des fantaisies déniées non seulement aux affamés et aux pauvres ainsi qu'aux 'nomades' qui par nécessité habitent les rues urbaines mais aussi aux employés surexploités [overworked]. Les travailleuses modernes [modern working women] avec des enfants pourraient difficilement s'en sortir sans des machine à laver pour les soulager [relieve them], si peu que ce soit, de leur travail domestique quotidien – avant d'aller au travail pour gagner ce qui constitue souvent la plus grande part des revenues du foyer. Ironiquement, même le collectif qui produit « Fifth Estate » trouve qu'il ne peut pas faire sans un ordinateur qu'il fut 'forcé' d'en acheter un – produisant la protestation mensongère « Nous détestons ça ! » [36]. Dénonçant une avancée technologique tout en l'utilisant pour générer une littérature antitechnologique n'est pas seulement malhonnête mais a aussi une dimension bigote : une telle 'haine' des ordinateurs ressemblent bien plutôt à l'éructation du privilégié, qui, s'étant gaver de délicatesses, glorifie les vertus de la pauvreté pendant les prières du Dimanche.
Notes
1. The Political Philosophy of Bakunin, G. P. Maximoff editor (Glencoe, Ill.: Free Press, 1953), p. 144.
2. Political Philosophy of Bakunin, p. 158.
3. Peter Kropotkin, 'Anarchism,' the Encyclopaedia Britannica article, in Kropotkin's Revolutionary Pamphlets, ed. Roger N. Baldwin (New York: Dover Publications, 1970), pp. 285-87.
4. Katinka Matson, 'Preface,' The Psychology Today Omnibook of Personal Development (New York: William Morrow & Co., 1977), n.p.
5. Michel Foucault, The History of Sexuality, vol. 1, translated by Robert Hurley (New York: Vintage Books, 1990), pp. 95-96. Heavenly will be the day when one can get straightforward formulations from Foucault, interpretations of whose views are often contradictory.
6. Paul Goodman, 'Politics Within Limits,' in Crazy Hope and Finite Experience: Final Essays of Paul Goodman, ed. Taylor Stoehr (San Francisco: Jossey-Bass, 1994), p. 56.
7. L. Susan Brown, The Politics of Individualism (Montreal: Black Rose Books, 1993). Brown's hazy commitment to anarchocommunism seems to derive more from a visceral preference than from her analysis.
8. Hakim Bey, T.A.Z.: The Temporary Autonomous Zone, Ontological Anarchism, Poetic Terrorism (Brooklyn, NY: Autonomedia, 1985, 1991). Bey's individualism might easily resemble that of the late Fredy Perlman and his anticivilizational acolytes and primitivists in Detroit's Fifth Estate, except that T.A.Z. rather confusedly calls for 'a psychic paleolithism based on High-Tech' (p. 44).
9. 'T.A.Z.,' The Whole Earth Review (Spring 1994), p. 61.
10. Cited by Jose Lopez-Rey, Goya's Capriccios: Beauty, Reason and Caricature, vol. 1 (Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1953), pp. 80-81.
11. George Bradford, 'Stopping the Industrial Hydra: Revolution Against the Megamachine,' The Fifth Estate, vol. 24, no. 3 (Winter 1990), p. 10.
12. Jacques Ellul, The Technological Society (New York: Vintage Books, 1964), p. 430.
13. Bradford, 'Civilization in Bulk, Fifth Estate (Spring 1991), p. 12.
14. Lewis Mumford, Technics and Civilization (New York and Burlingame: Harcourt Brace & World, 1963), p. 301. All page numbers herein refer to this edition.
15. Kropotkin, 'Anarchism,' Revolutionary Pamphlets, p. 285.
16. The conference papers were published in Richard B. Lee and Irven DeVore, eds., Man the Hunter (Chicago: Aldine Publishing Co., 1968).
17. 'What Hunters Do for a Living, or, How to Make Out in Scarce Resources,' in Lee and Devore, Man the Hunter, p. 43.
18. See particularly Paul Radin's The World of Primitive Man (New York: Grove Press, 1953), pp. 139-150.
19. John Zerzan, Future Primitive and Other Essays (Brooklyn, NY: Autonomedia, 1994), p. 16. The reader who has faith in Zerzan's research may try looking for important sources like 'Cohen (1974)' and 'Clark (1979)' (cited on pages 24 and 29, respectively) in his bibliography -- they and others are entirely absent.
20. The literature on these aspects of prehistoric life is very large. Anthony Legge and Peter A. Rowly's 'Gazelle Killing in Stone Age Syria,' Scientific American, vol. 257 (Aug. 1987), pp. 88-95, shows that migrating animals could have been slaughtered with devastating effectiveness by the use of corrals. The classical study of the pragmatic aspects of animism is Bronislaw Malinowski's Myth, Science and Religion (Garden City, N.Y.: Doubleday, 1954). Manipulative anthropomorphization is evident in many accounts of transmigrations from the human to nonhuman realm claimed by shamans, as in the myths of the Makuna reported by Kaj 'rhem, 'Dance of the Water People,' Natural History (Jan. 1992).
21. On the pygmies, see Colin M. Turnbull, The Forest People: A Study of the Pygmies of the Congo (New York: Clarion/Simon and Schuster, 1961), pp. 101-102. On the Eskimos, see Gontran de Montaigne Poncins's Kabloona: A White Man in the Arctic Among the Eskimos (New York: Reynal & Hitchcock, 1941), pp. 208-9, as well as in many other works on traditional Eskimo culture.
22. That many grasslands throughout the world were produced by fire, probably dating back to Homo erectus, is a hypothesis scattered throughout the anthropological literature. An excellent study is Stephen J. Pyne's Fire in America (Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1982). See also William M. Denevan, in Annals of the American Association of Geographers (Sept. 1992), cited in William K. Stevens, 'An Eden in Ancient America? Not Really,' The New York Times (March 30, 1993), p. C1.
23. On the hotly debated issue of 'overkill' see Pleistocene Extinctions: The Search for a Cause, ed. P. S. Martin and H. E. Wright, Jr. . The arguments around whether climatic factors and/or human 'overkilling' led to massive extinctions of some thirty-five genera of Pleistocene mammals are too complex to be dealt with here. See Paul S. Martin, 'Prehistoric Overkill,' in Pleistocene Extinctions: The Search for a Cause, ed. P. S. Martin and H. E. Wright, Jr. (New Haven: Yale University Press, 1967). I have explored some of the arguments in my introduction to the 1991 revised edition of The Ecology of Freedom (Montreal: Black Rose Books). The evidence is still under debate. Mastodons, who were once regarded as environmentally restricted animals, are now known to have been ecologically more flexible and might have been killed off by Paleoindian hunters, possibly with far less compunction than romantic environmentalists would like to believe. I do not contend that hunting alone pushed these large mammals to extermination -- a considerable amount of killing would have been enough. A summary of arroyo drives of bison can be found in Brian Fagan, 'Bison Hunters of the Northern Plains,' Archaeology (May-June 1994), p. 38.
24. Karl W. Butzer, 'No Eden in the New World,' Nature, vol. 82 (March 4, 1993), pp. 15-17.
25. T. Patrick Cuthbert, 'The Collapse of Classic Maya Civilization,' in The Collapse of Ancient States and Civilizations, ed. Norman Yoffee and George L. Cowgill (Tucson, Ariz.: University of Arizona Press, 1988); and Joseph A. Tainter, The Collapse of Complex Societies (Cambridge: Cambridge University Press, 1988), esp. chapter 5.
26. Clifford Geertz, 'Life on the Edge,' The New York Review of Books, April 7, 1994, p. 3.
27. As William Powers observes, the book 'Black Elk Speaks was published in 1932. There is no trace of Black Elk's Christian life in it.' For a thorough debunking of the current fascination with the Black Elk story, see William Powers, 'When Black Elk Speaks, Everybody Listens,' Social Text, vol. 8, no. 2 (1991), pp. 43-56.
28. Edwin N. Wilmsen, Land Filled With Flies (Chicago: University of Chicago Press, 1989), p. 127.
29. Wilmsen, Land Filled with Flies, p. 3.
30. Allyn Maclean Stearman, Yuqu': Forest Nomads in a Changing World (Fort Worth and Chicago: Holt, Rinehart and Winston, 1989), p. 23.
31. Stearman, Yuqu', pp. 80-81.
32. Wilmsen, Land Filled with Flies, pp. 235-39 and 303-15.
33. See, for example, Robert J. Blumenschine and John A. Cavallo, 'Scavenging and Human Evolution,' Scientific American (October 1992), pp. 90-96.
34. Paul A. Janssens, Paleopathology: Diseases and Injuries of Prehistoric Man (London: John Baker, 1970).
35. Wood, Human Sickness, p. 20.
36. E. B. Maple, 'The Fifth Estate Enters the 20th Century. We Get a Computer and Hate It!' The Fifth Estate, vol. 28, no. 2 (Summer 1993), pp. 6-7.
37. Quoted in The New York Times, May 7, 1995. Less sanctimonious people than Zerzan have tried to escape the hold of television and take their pleasures with decent music, radio plays, books, and the like. They just don't buy them!
38. Max Stirner, The Ego and His Own, ed. James J. Martin, trans. Steven T. Byington (New York: Libertarian Book Club, 1963), part 2, chap. 4, sec. C, 'My Self-Engagement,' p. 352, emphasis added.
39. Friedrich Nietzsche, 'On Truth and Lie in an Extra-Moral Sense' (1873; fragment), in The Portable Nietzsche, edited and translated by Walter Kaufmann (New York: Viking Portable Library, 1959), pp. 46-47.
40. Friedrich Nietzsche, fragment 481 (1883-1888), The Will to Power, trans. Walter Kaufmann and R. J. Hollingdale (New York: Random House, 1967), p. 267.
41. James J. Martin, editor's introduction to Stirner, Ego and His Own, p. xviii.
42. Max Horkheimer, The Eclipse of Reason (New York: Oxford University Press, 1947), p. 135.
43. Kropotkin, 'Anarchism,' Revolutionary Pamphlets, pp. 287, 293.
44. Kropotkin, 'Anarchism,' Revolutionary Pamphlets, pp. 292-93.
45. Kenneth Rexroth, Communalism (New York: Seabury Press, 1974), p. 89.