Conan, il se trouve que sur ce forum, les militants qui ne sont pas organisés dans la sainte église sont considérés comme des hérétiques "marxisants", et celà quasi quotidiennement, et que l'on subi çà ici depuis un an, et que c'est aussi un élément qui à fait que certains ont participé à construire un espace anarchiste non caricatural, le
Forum Anarchiste Revolutionnaire. Il se trouve qu'en ce moment j'ai l'impression que dans le marasme politique qui semble traverser la FA il y a un retour à ce qui se pratiquait dans les années 60 autour de Joyeux, ou à l'image de la prose de JM Raynaud, qu'affectionne Alayn, mais que tu pratiques aussi, et que makno pratique aussi dans le message précédent, tout ce qui est anarchiste-communiste et communiste libertaire est associé à de l'autoritarisme et du marxisme (JM Raynaud dans ce domaine est d'ailleurs plus prolyxe car il nous sort tout un catalogue : << Les marxistes, les para-marxistes, les crypto-marxistes et autres gauchistes >>), sans compter la nouvelle formule qui fait un véritable carton chez nos sectoïdes Khmers noirs : les "islamo-gauchistes". Bref, toutes les raisons de rendre les coups. Et je pense qu'il serait bon, non seulement de calmer les ardeurs de pauvres types comme Alayn, qui la nuit chie partout sur le forum une prose des plus innacceptable, et de revisiter justement le rapport que vous avez avec le reste du mouvement libertaire, mais aussi l'attitude qui fonde ce type de comportement.
Je suis parti de la FA au moment de la question de l'unité des libertaires, en 2001. De tradition à Tours, il y avait toujours eu une certaine permanence d'espaces libertaires unitaires, on a même connu un groupe qui était à la fois à la FA et à NO-Pasaran. On avait construit régionalement un Collectif Libertaire Régional (Orléans, Tours, Bourges) ou l'on retrouvait des organisé-es à la FA, à AL et des non organisés. On concevait d'ailleurs celà non pas comme un dépassement des organisations existantes mais comme un espace nécessaire pour doter le mouvement libertaire d'un outil participant à lui donner une plus grande visibilité, une plus grande efficacité et une image un peu moins bordèlique. Du coup nous étions évidemment impliqués dans cette question de l'unité. Un travail réel se construisait avec AL, avec le secrétariat aux relations extérieures de l'époque. Et au congrès de 2001 de la FA, il s'en est trouvé pour s'opposer sur deux points : l'unité des libertaires (" ils ont qu'à venir à la FA ! ") et un mandatement pour que le secrétariat aux relations extérieures continue à travailler dans ce sens du faire d'avantage ensemble. Bref, à la poubelle tout le boulot fait ! Et comme l'unanimité est le crédo de ce fonctionnement qui confine à l'inaction, au blocage systématique, à faire du sur place et à être complètement figé, que cette question de fonctionnement abordée dans le désert par une grande majorité de militants-es (il faut le savoir !) de l'époque, et celà depuis des années, et au bout d'un moment où l'on se rend compte que rien ne peut bouger et avancer, et bien on fini par ne plus avoir envie de cautionner et de participer à une organisation dans laquelle des minorités et des grandes geules font la loi au final, et au détriment de toute possibilité d'évolution de construction, etc...Il y a eu des départs dès le premier jour du congrès, des départ sans tambours ni trompettes d'ailleurs, des départs individuels, au milieu d'un bordel immense amené par ces sempiternels blocages. Il y avait Jacques Toublet dans le lot, qui rejoindra AL dans la foulée. Quant à moi je suis resté inorganisé (mais il y avait un collectif libertaire à Tours) pendant deux ans, mais comme je suis organisationel et anarchiste communiste j'ai rejoint AL de manière tout à fait naturelle. Chaque congrès suivant à vu son lot de départs de la FA, avec des départs groupés importants, et aménés par ces questions de fonctionnement, ou plutôt de disfonctionnement, pour finir par construire une autre organisation d'importance maintenant dans le mouvement libertaire, la CGA.
Le développement très conséquent d'AL ces dernières années et ces départ de la FA ces derniers temps pour construire la CGA, organisation qui connait aussi actuellement un certain développement, fait que le paysage du mouvement libertaire est très différent de ce que l'on rencontrait il y a encore quelques années. La FA n'est plus l'organisation hégémonique, elle est en passe surtout de se couper de l'anarchisme révolutionnaire, de l'anarchisme de lutte de classes, anarchisme révolutionnaire qui se construit maintenant surtout ailleurs, mais au delà ils semble qu'il y ait un nombre de plus en plus important de personnes qui ne cultivent plus que ce que j'appelle l'anarchisme-attitude, qui se coupent du monde tout court, sont très nombrilistes et développent des comportements de plus en plus sectaires.
Alors en résumé, je pense que tout est criticable, même l'organisation dans laquelle je suis et que mon parcours (j'ai été sympathisant longtemps de l'OCL, dans les années fin 70/80, même quand j'étais à la FA) fait que je n'ai pas ce rapport que j'appelle plus haut "quasi religieux " à l'organisation en général. Il serait bon que les membres de la FA puissent accepter la critique d'une part et que certains de ces membres cessent d'adopter une attitude et des comportements qui amènent certains retours.