Nico37 a écrit:C'est en brisant les dominateurs que les 99% restants seront libres...
Je comprends bien cet argument mais le trouve un peu flippant. Qu'est-ce qui te garantit de ne pas te retrouver un jour dans le 1%, en étant considéré comme dominateur par 99% d'autres ? Du reste, c'est déjà le système actuel.
Pour te donner un exemple, j'ai un jour discuté d'un sujet pas super important, le naturisme, avec pas mal de gens. J'étais le seul à soutenir qu'être nu était une liberté inaliénable, et que personne ne devait me dire comment je devais ou non parer mon vêtement naturel, à savoir ma peau, puisque de fait ce choix n'attente à l'intégrité d'aucune autre personne.
Et bien, même argumenté, mon opinion a suscité un certain scandale, y compris parmi des personnes qui me semblaient jusque là ouvertes d'esprits. Pour beaucoup, c'était imposer quelque chose de pas agréable à tout le monde, et donc un comportement autoritariste...
Or, si ces 99% avaient pris ton principe pour traiter le problème, et que j'étais passé à l'acte en me déshabillant, aurais-je dû être "brisé" ?
Pour ma part, je n'ai, malgré des idées auxquelles j'ai profondément réfléchi, jamais la prétention d'être certain de quoi que ce soit. Je crois que la pire des dictatures, ainsi que le disait Malatesta, serait le pouvoir aux anarchistes. Plus on est convaincu d'une idée, plus détenir le pouvoir de contraindre est dangereux.
Je préfère donc m'en tenir à ce principe : je tolère tout excepté ce qui ce qui porte atteinte à l'intégrité physique des personnes, et tout ce qui va avec : au droit de se nourrir, de vivre comme on l'entend, de s'associer avec qui on le souhaite, de se loger, de se chauffer, de se déplacer, de s'exprimer, de disposer de son corps etc...
Ce seul principe fonde à peu près toutes mes décisions, et je le pense, est garant de l'intégrité de chacun-e, quel que soit le régime économique ou politique adopté (pour ma part, les propositions de type communisme libertaire me semblent les plus pertinentes, mais c'est une question déjà débattue ailleurs).
Du reste, il est possible de le critiquer (certains comme Nietzsche l'ont fait par exemple), mais quand on scrute bien les critiques, c'est tout de même le même but qui l'emporte : l'individu maître de sa vie, et pour cela le respect de l'intégrité de chacun-e ; si je l'exige pour moi-même de moi-même en l'affirmant auprès des autres, je ne puis, pour le légitimer socialement, que le souhaiter et le défendre pour les autres.