Une contribution intéressante, Conan.
Merci aussi pour les liens, j'en note un moi même, sur l'extrême droite et la lutte identitaire:
http://forumdespeuplesenlutte.over-blog.com/article-29615457.htmlPour revenir aux texte de la CNT, y'a pas mal de conneries :
Si nous regardons le modèle espagnol qui, à la chute du franquisme, a mis en place un systeme éducatif bilingue (où a cote de l’espagnol sont apparus le catalan, le basque, le galicien... ) la langue minoritaire est en voie d’obtenir une position hégemonique du fait de politiques regionales de type nationaliste.
A préciser, le modèle espagnol n'a pas mis en place le bilinguisme pour le plaisir, mais par la pression de mouvements populaires et armés.
Parler de position hégémonique pour le catalan et le basque est totalement faux. Les deux, si elles sont partie intégrante de l'administration des communautés autonomes,
sont loin d'être sauvées. L'espagnol reste langue première, d'Etat, pour preuve le nouveau président du Pays Basque ne parle même pas un mot d'euskara. 750.000 locuteurs sur 2,6 millions d'habitants pour ce qui est d'Hegoalde (Pays Basque Sud), c'est pas ce que j'appelle hégémonique.
Et la situation du basque et du galicien ne s'améliorera pas avec la récente victoire aux élections autonomiques du PP et du PSOE, qui remettent en partie en cause la politique linguistique menée jusqu'à maintenant.
Cette tendance exclut de fait les « etrangers » à la region du monde de la communication et, par-la même, du monde du travail.
Ah bon ? On parle pas espagnol, on parle un langue bizarre et donc, on est impropre à la communication. Et les interprètes ça existe pas ?
Le basque exclue de fait les étrangers ? Au nom de quoi les étrangers peuvent apprendre l'espagnol mais pas le basque ? Au nom de quoi les basques doivent accueillir les étrangers chez eux dans une langue qui leur est étrangère ?
Avec l’éclatement linguistique, ne faut-il pas craindre à terme l’explosion de revendications « nationales » (de type corse ou basque) qui fragmenteraient l’Europe en une multitude de principautés qui seraient bien moins menacantes pour l’oncle Sam qu’une Europe puissante et organisée ?
Là c'est le summum, non pas que je découvre l'argument, mais je découvre qu'il n'est pas la seule propriété des fascistes et autres réactionnaires jacobins.
Il faut une Europe unie, forte, pour lutter contre les Etats Unis ? La CNT pour le renforcement de l'Union Européenne, on croit rêver. Un basque n'aurait pas le droit de voir son identité représentée sous prétexte que sa affaiblirait le combat contre les USA. L'argument est pathétique et risible.
Autre texte de la CNT pas plus crédible:
Même sur un lieu aussi circonscrit que la Place du Capitole, les choses ne sont pas si simples. Quelle est la langue historique de ce coin de Toulouse ? La réponse exacte est : plusieurs, et fort différentes. Dans la nuit des temps, une langue protohistorique type basque, ensuite, probablement, un parler celte. A coup sûr, avec l’arrivée des légions romaines, le latin. Puis le wisigoth (Toulouse fut capitale de leur royaume). Retour ensuite au latin de cuisine qui dériva progressivement en languedocien (sur la rive droite, en gascon [3] sur la gauche). Puis, arriva le français. Alors, c’est quoi, la bonne langue ?
Argument récurent des opposants à la diversité culturelle: on fait passer les langues minorisées comme appartenant au passé. Quel rapport entre le celte, le latin, plus parlés depuis plusieurs siècles, et l'occitan qui dans les environs de Toulouse reste la langue première des vieux, et qui selon une très récente étude, est parlé en Bearn par 20% de la population, malgré des années de matraquage républicain ?
Et en quoi l’italien, l’espagnol, le portugais... parlés par des dizaines de milliers d’immigrés seraient-ils exclus du jeu ? Et l’arabe ? C’est dans ces langues-là que se sont bâtis immeubles, que s’est creusé le tout-à-l’égout, installé le gaz et l’électricité... En ce début de troisième millénaire, il y a plus d’arabophones de naissance que d’occitano phones en Midi-Pyrénées ! Alors, pourquoi ces langues ne seraient-elles pas, elles aussi, officielles dans notre belle région ? En quoi seraient-elles moins régionalement correctes ? Au nom de la pureté ethno-linguistique ?
Autre argument récurent des anti-langues, les défenseurs de l'occitan sont des racistes et se foutent des langues d'immigration.
Oui les langues d'immigration doivent être valorisées, proposées en options dans les établissements scolaires, mais la langue première en Occitanie doit être l'occitan, tout simplement parce que c'est son territoire et que cette langue ne s'apprendra nulle part ailleurs. L'inverse est vrai, les langues d'immigration dans les pays arabes par exemple doivent être mises en valeur mais ne pas surplomber l'arabe.
A noter de toute façon que les défenseurs de l'occitan etc s'intéressent au moins autant aux langues d'immigration que ceux de la CNT.
Et pour cause l’occitan est une construction très tardive, faite par des intellectuels régionalistes, pour "homogénéiser", "normaliser" les différents patois du sud face à une situation inextricable. Car la vérité, c est que dans les années 1950, un éleveur de bestiau de Pouyastruc, qui aurait causé dans son patois (en gascon) au maquignon de St-Dalmas-deTende (qui lui n’entendait que le nisard) et au boucher d’Entraygues sur-Truyère (un bon auvergnat) aurait eu les mêmes diffcultés qu’un italien arlant à un français et à un portugais. Finalement, la seule chose sûre, c’est que l’occitan que l’on enseigne maintenant à l’école n’a amais été parlé par la grand’mère de personne !
De la pure calomnie.
On a le droit de pas s'y connaître sur certains sujets, mais assener des conneries pareilles en les faisant passer comme acquises, c'est honteux.
Le mot "Occitanie" a été créé par le roi de France pour désigner ces territoires du sud. Le terme "occitan" a été employé par les félibres au XIXe siècle.
Il n'a jamais existé et il n'existe pas d'occitan standard. Des normes communes d'écriture ont été reprises entre les différents dialectes, selon la première norme établit par les troubadours au Moyen-Age.
Certes, un vieux nissart aura du mal à comprendre un vieux de la montagne auvergnate -quoi de plus normal pour une langue qui n'a jamais été sous la même institution-, mais un vieux français d'un région française ne comprendra pas mieux un vieux français du Québec. Ainsi peut-on en conclure que le français n'existe pas ?
Bon y'aurait de quoi en écrire des pages et des pages, je m'arrête là parce que la connerie de la CNT m'exaspère, et me rappelle pourquoi j'ai quitté ce forum y'a quelques temps, et laissé tomber toute tentative de discussion avec les anarchistes dogmatiques.