yves a écrit:les individualistes ne sont pas insurrectionnels Ils sont contre la violence YVES
Roro a écrit:Y a un bouquin de Gaetano Manfredonia qui revient sur ce que tu décrit. Dans son livre, il range les anarchistes selon trois catégories : l'anarcho-syndicalisme, l'anarchisme insurrectionnaliste et un troisième... Heu... Me souvient plus .
Donc on doit non seulement se désolidariser, dire que ces pratiques sont minoritaires (car elles le sont), mais dire aussi qu'on est pas du tout d'accord avec elles et qu'on ne les soutiendra pas.
The Koala Avenger a écrit:Sinon, effectivement, le post de départ et la présentation est partisane, c'est un peu pour dire que les insurrectionnels ne font pas les bons choix.
Ou bien c'est essayer d'être le plus réaliste possible ?
koala a écrit:J'ai dit "on" pour dire "les anarchistes révolutionnaires".
Mais ce n'est que mon avis sur ce que les anarchistes révolutionnaires devraient faire.
Sinon, effectivement, le post de départ et la présentation est partisane, c'est un peu pour dire que les insurrectionnels ne font pas les bons choix. Donc d'après toi cela manquerait d'objectivité. mais est-ce que l'objectivité c'est donner la part égale à deux points de vue, donner autant d'arguments pour que contre ? Ou bien c'est essayer d'être le plus réaliste possible ?
Roro a écrit:Y a un bouquin de Gaetano Manfredonia qui revient sur ce que tu décrit. Dans son livre, il range les anarchistes selon trois catégories : l'anarcho-syndicalisme, l'anarchisme insurrectionnaliste et un troisième... Heu... Me souvient plus .
Anarchisme et changement social
(note de lecture parue dans Gavroche n° 154, avril 2008)
Anarchisme et changement social de Gaetano Manfredonia,
Atelier de création libertaire,
2007, 352 p., 20 €
Gaetano Manfredonia poursuit son œuvre d’historien du mouvement anarchiste avec une discrétion et une obstination qui forcent le respect. Dans son dernier opus, il place son discours dans le champ des sciences humaines, autrement dit dans une approche qui emprunte à l’institution universitaire sa démarche et ses méthodes (tableaux à l’appui). Il le revendique dans son introduction (p. 16) en faisant explicitement référence à la « sociologie compréhensive » de Weber. Fort de cette autorité, l’auteur distingue trois types de militantismes libertaires : le type insurrectionnel, le type syndicaliste et le type éducationniste-réalisateur. Cette démarche relève donc de l’anthropologie sociale, avec toutes les réserves que celle-ci peut éveiller, sachant qu’elle a été largement exploitée dans le cadre d’études marketing servant l’idéologie de la société marchande. Mais la pertinence se dégage aussi ici de l’objet même de son étude. Sa typologie traverse l’histoire de l’anarchisme, qu’il fait débuter, sans doute pour des raisons pédagogiques, en 1830, alors qu’il est communément admis qu’elle commence en 1878. Ce parti pris audacieux, et avec lequel on peut se montrer assez réservé, porte en lui les éléments d’une polémique aux confins de l’histoire et de l’idéologie, qui sans doute ne manquera pas de susciter des réponses érudites.
Ces types, expose l’auteur, se succèdent chronologiquement et correspondent à des moments historiques bien précis. À l’insurrectionnaliste post-communard (1878-1886) succéda une dominante syndicaliste à partir de 1888. Il y eut ensuite la calamiteuse période insurrectionnelle de la propagande par le fait de 1892-1894, puis, face au désastre qui s’en suivit, à nouveau un repli sur le type syndicaliste révolutionnaire. Lequel assuma l’héritage insurrectionnel dans des pratiques telles que le sabotage ou la grève insurrectionnelle. Par ailleurs, en marge de ces courants, le courant éducationniste-réalisateur, animé par les tenants de l’individualisme, développait ses théories et ses pratiques au travers des coopératives et des communautés (la Cécilia). Il lutta pour une transformation sociale graduelle. Vision romantique et impatience révolutionnaire des uns, conception de l’action autonome de la classe ouvrière pour les autres. Le syndicalisme se présenta, pour nombre de militants, comme la sortie de l’impasse dans laquelle les insurrectionnels avaient conduit l’anarchisme. Parallèlement, l’engagement dans un socialisme expérimental des éducationnistes-réalisateurs reposait sur des valeurs morales que ces propagandistes voulaient exemplaires et qui renouaient avec la tradition des socialistes utopistes français. Leur exemple, l’éducation et la création de nouveaux rapports humains devaient permettre la formation d’une conscience sociale capable de provoquer une révolution non-violente. La mise en pratique de leurs idéaux humanistes devait, selon eux, transformer durablement les rapports de production et de pouvoir.
Une fois de plus, à la lecture de la thèse de Gaetano Manfredonia, il apparaît donc que l’anarchisme se définit à l’aune de ses pratiques militantes. Un texte facile à lire qui a, vous l’aurez compris, le grand mérite de stimuler la réflexion politique et historique et de renouveler l’approche de l’histoire du mouvement libertaire.
Jean-Luc DEBRY
http://www.gavroche.info/index.php/livres/8-livres/129-anarchisme-et-changement-social
PS: autre suje mais je pensais que justmeent ce qui pouvait distinguer l'anarchisme (les anarchismes) d'autres mouvements ou théories politiques, c'est que la fin ne justifie pas les moyens mais qu'ils sont confondus...)
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