de Lehning le Ven 20 Mar 2020 16:28
A ce fait si important, je puis ajouter que le même instinct social est très développé chez de nombreux animaux inférieurs, tel que le crabe terrestre, et chez certains poissons, où il est difficile de considérer ses manifestations comme une extension de l'instinct parental ou filial. Dans ces cas, je serais plutôt enclin à y voir une extension des rapports entre frères ou sœurs, ou des sentiments de camaraderie, qui se développent probablement partout où les jeunes éclos à une époque déterminée dans un même endroit (chez les insectes et même chez différentes espèces d'oiseaux) continuent à vivre en commun, avec leurs parents ou seuls. Il serait probablement plus exact de considérer les instincts sociaux et les instincts parentaux, de même que les instincts fraternels, comme deux instincts étroitement liés entre eux, dont le premier, l'instinct social, est peut-être né avant l'autre et se trouve, par conséquent, être plus fort, mais qui se sont développés parallèlement au cours de l'évolution du monde animal. Leur développement a, naturellement, été aidé par la sélection naturelle, qui les maintenait en équilibre lorsqu'ils se trouvaient en conflit, pour contribuer ainsi au bien de l'espèce. (1)
(1): Dans son excellente étude de l'instinct social, le prof. Lloyd Morgan, auteur de travaux bien connus sur l'instinct et l'intelligence des animaux, dit, p. 32: "A cette question, Kropotkine, comme Darwin et Espinas, répondrait probablement sans hésiter que le premier rudiment d'un noyau social a été fourni par un séjour durable ensemble des parents avec leur progéniture." Parfaitement ; j'ajouterai seulement: "Ou bien de la progéniture sans parents", car cette formule serait plus en accord avec les faits cités et aussi rendrait mieux la pensée de Darwin.
Photos: Lloyd Morgan ; Espinas:
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