leNouveau a écrit:Je précise ce que j'ai dit précédemment
1- la Lutte des Classes n'est pas un fait mais une théorie, c'est à dire un schéma servant à expliquer des faits qui, eux, sont
bien réels. Wikipédia en donne une meilleure définition que moi :
"La lutte des classes est une théorie qui explique les enjeux et les tensions dans une société divisée en classes sociales,
chacune luttant pour sa situation sociale et économique " /i]
Wikipédia est une source souvent intéressante de renseignement, mais ses définitions théoriques peuvent très bien ne refléter que l’idéologie de ses rédacteurs. Quand Wiki ne voit dans la lutte des classes qu’une théorie (et non un fait décrit – plus ou moins bien – par plusieurs théories), il reflète l’idéologie dominante actuelle. Contrairement à ce qu’écrit Wiki, on peut écrire par exemple :
« Quand dans une société la répartition des ressources est inégale, il existe des enjeux et des tensions économiques entre les groupes en fonction de leur niveau d’appropriation de ces ressources ; c’est ce qu’on appelle la lutte des classes. Il existe des théories qui cherchent à en rendre compte »[i].[/i]
En clair, comme le constate, Trefix dans un de ses messages, quand les investisseurs d’une maison de retraite exigent 15 % de rapport sur leurs investissements et quand pour cela ils augmentent les cadences des personnels soignants (ce qui est une façon d’augmenter l’exploitation), ce
fait matériellement constaté s’appelle la lutte des classes.leNouveau a écrit: je continue ma réflexion sur la validité de cette théorie et son implication en terme d'engagement politique.
ce qui me pose problème :
- la difficulté de définir précisément la composition de chaque classe [/i]
Oui, c’est difficile. Et alors ? Essaye de définir précisément ce qu’est la vie, tu risques d’avoir des difficultés tout aussi grandes (et même un peu plus : philosophes et biologistes s’y cassent la tête depuis des siècles). Ça n’empêche pas la vie d’exister.
leNouveau a écrit: l'obsolescence de la division entre détenteur de capital et travailleur ne possédant que sa force de travail"[/i]
- Première remarque la définition du travailleur par
« ne possédant que sa force de travail » est la définition d’une des théories de la lutte des classes. On peut proposer d’autres définitions, par exemple, pour rester très classique :
« Le travailleur est celui qui produit une plus-value qui est récupérée par d’autres » , ou, un peu moins classique
« Le travailleur est celui qui n’a pas le contrôle du travail qu’il exécute » (par exemple : pas de contrôle en terme d’organisation du travail, ou pas de contrôle en terme de finalité du travail…).
- Deuxième remarque : il faut décoller les yeux des pays riches. Dans la majorité des cas sur le globe, le travailleur n’a que sa force de travail (voir, en ce moment, les travailleurs qui, en Asie produisent nos merveilleux cadeaux de noël, et qui sont, par millions, sous un statut proche de l’esclavage). Voir aussi, dans nos pays, les conditions de vie des ouvriers les plus pauvres qui ne possèdent eux-aussi que leur force de travail (Un article intéressant dans un numéro d’Anarchosyndicalisme ! il y a quelques temps sur
sur le fait qu'on n'en parle jamais, même dans les milieux "anars", « L’ouvrier invisible »). Donc, même si je n’adhère pas à la définition
« ne possédant que sa force de travail », elle rend encore compte d’une bonne part de la réalité mondiale.
leNouveau a écrit: - l'absence de conscience de classe de la majorité des Dominés /i]
Oui, les dominés n’ont pas majoritairement conscience de la réalité. Fernand Pelloutier écrivait, il y a plus de 100 ans, quelque chose comme
« ce qui manque à l’ouvrier, c’est la science de son malheur » (je cite de mémoire et ne garantis pas l’exactitude de chaque terme). Ce qui veut dire deux choses : D’abord que même au moment où l’exploitation était féroce en France, des quantités d’ouvriers n’avaient la
« conscience » de ce qui leur arrivait (situation voisine de la situation actuelle), la deuxième, c’est qu’il faut passer du constat du fait à la théorie (c’est-à-dire à la conscience du fait). Évidemment, si on commence par nier le fait il ne risque pas d’y avoir prise de conscience… Comment peut-on expliquer cette négation du fait par la grande masse ? C’est le résultat de son imprégnation par différentes idéologies, qu’elles soient religieuses, sociologiques ou politiques (on peut entrer plus dans le détail par la suite si besoin). Ce point est très important : si la lutte de classes est un fait, ce fait « politiquement » n’est rien si les opprimés n’en ont pas conscience (ce qui est très largement le cas aujourd'hui). C’est, entre autre, le rôle des libertaires de faire prendre conscience de ce fait. C'est une part essentielle de la lutte "politique" de notre temps.
leNouveau" l'utilisation du français "Lutte des Classes" ne me semble pas équivalent à l'anglais "Class War"[/quote]
Et alors ?
J'espère avoir apporté des éléments de réponse à ta réflexion que je te propose d'enrichir par des faits qui devraient tout de même, je l'espère, provoquer aussi ta réflexion comme [quote="Candide a écrit: "1 % des habitants de la planète possède 48 % du patrimoine [mondial]", et donc 99 % des habitants se partagent les 52 % qui restent.... en 2009, les 1 % les plus riches ne possédaient "que" 44 % du patrimoine mondial. En seulement 6 ans, ils ont donc engrangé un patrimoine supplémentaire somptueux (4 % de la richesse monde, c'est énorme)... En 2016, probablement, ce 1 % dépassera le seuil de 50 %.s/
Amitiés