L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede frigouret le Jeu 20 Aoû 2015 17:03

Pour moi dans la sphère privée tu peux bien croire a ce que tu veux, la ligne rouge c'est qu'un autre vienne m'emmerder dans ma propre sphère privée, religieux ou autre.
8-)
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede vroum le Mar 25 Aoû 2015 16:33

ET «DIEU» CRÉA L’«ISLAMOPHOBIE»…

source :arrow: blog de Claude Guillon : https://lignesdeforce.wordpress.com/2015/08/23/et-dieu-crea-lislamophobie/#_ftn5

« Il » avait déjà, objecteront les vrai(e)s croyant(e)s, « créé l’homme dans les plus admirables proportions[1] ». Cela dit, il aurait été bien bête de s’abstenir d’ajouter à son œuvre une amélioration aussi féconde. Georges Brassens notait justement que « la courbure des reins, ça c’est une trouvaille ! » Dans un registre (hélas) différent, l’« islamophobie » aussi…

Si je suis (du verbe suivre) le Dictionnaire historique de la langue française, « phobie » est tiré du radical du grec phobos : « Celui-ci désigne une fuite (due à la panique), d’où un effroi, une peur intense et irraisonnée. […] L’élément -phobie sert à former un nom féminin correspondant au mot en -phobe et exprimant l’aversion, une peur morbide. »

Contrairement à ce que croit et écrit Caroline Fourest[2], le terme « islamophobie » n’a pas été créé par les mollahs iraniens à la fin des années 1970. Il apparaît déjà dans la première décennie du XXe siècle, dans des textes de juristes et d’islamologues occidentaux[3]. Cela n’empêche pas qu’il ait été utilisé par des religieux en Iran, et surtout — depuis le début des années 2000 — par les cinquante-sept États de l’Organisation de la conférence islamique (OCI, renommée depuis Organisation de la coopération islamique), organisme intergouvernemental.

Je consulte le 2e Rapport de l’Observatoire de l’OCI sur l’islamophobie (juin 2008-avril 2009) ; avant-propos par le professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, secrétaire général de l’OCI.

Les valeurs communes de l’humanité devraient être solidement étayées par un engagement ferme en faveur des droits de l’homme, ainsi que de la reconnaissance de la dignité intrinsèque de tous les êtres humains. De ce point de vue, les droits de l’homme et les libertés fondamentales devraient être considérés comme les garants de la tolérance et de la non-discrimination et non pas seulement comme des facteurs indispensables à la stabilité, à la sécurité et à la coopération. […]

L’Islam est, par essence, une religion synonyme de « paix ». L’Islam prône le respect de toutes les croyances religieuses et confirme la véracité des confessions abrahamiques l’ayant précédé. Du fait qu’il corrobore les prophéties antérieures, il ne peut en aucun cas cautionner une quelconque attaque contre les prophètes ou les symboles religieux du Christianisme ou du Judaïsme. Dans ce contexte, il faut bien comprendre et rappeler que l’Islam n’est pas en compétition avec le Christianisme ou le Judaïsme.

L’islamophobie est un vocable qui désigne la résurgence contemporaine de la vieille discrimination contre les Musulmans et la déformation du message éternel de l’Islam. Elle s’explique aussi et, en partie, par l’ignorance et l’incompréhension de l’Islam en Occident. En effet, l’on commettrait une erreur de jugement éminemment regrettable que de croire que l’Islam est lié au terrorisme, qu’il est intolérant vis-à-vis des autres convictions, que ses valeurs et pratiques ne sont pas démocratiques, qu’il favorise la répression de la liberté d’expression et fait fi des droits de l’homme.

Sachant que la religion fait partie intégrante de chaque civilisation et de chaque culture, on comprend à quel point les idées fausses et l’incompréhension de l’Islam en Occident risquent de mettre en péril la paix et la sécurité des générations actuelles et futures. L’islamophobie est une forme de discrimination raciale. Elle véhicule en fait deux variantes du racisme latent, qui se manifestent tant dans l’apparence physique différente des Musulmans que dans l’intolérance vis-à-vis de leur religion et de leur culture.


Cet éloge des « droits de l’homme » par une réunion de ministres des Affaires étrangères de pays comme l’Égypte, l’Iran, le Maroc, le Bahreïn et l’Ouganda (mais on pourrait reproduire la liste entière) ne peut être considéré par des personnes sérieuses, et en tout cas par des militant(e)s révolutionnaires, que comme une plaisanterie obscène. Il faut mobiliser toutes les ressources de la raison pour ne pas être saisi d’« effroi et d’une peur intense » devant le cynisme vulgaire de ce ramas d’assassins, de geôliers, de tortionnaires, d’homophobes et de misogynes.

Et misophobes, donc, haineux par terreur des femmes, oh combien le sont-ils !

Mais revenons à la prose du Pr Ihsanoglu, et prenons-la au sérieux le temps d’une démonstration : « L’islamophobie est un vocable qui désigne la résurgence contemporaine de la vieille discrimination contre les Musulmans et la déformation du message éternel de l’Islam. » Bien. Quel est-il, déjà, le « message éternel de l’Islam » ? Facile : paix aux croyant(e)s de bonne volonté ! Que cela soit loin d’être appliqué dans les faits par les cinquante-sept États de l’OCI, c’est une évidence que j’écarte pour l’instant. Poursuivons : « L’Islam prône le respect de toutes les croyances religieuses. […] [Il] n’est pas en compétition avec le Christianisme ou le Judaïsme. »

Il est un mot, une notion, qui manque dans ce « rapport sur l’islamophobie ». Vous ne devinez pas ? Cela aurait du frapper les « libertaires » qui ont enfourché le cheval de la « lutte contre l’islamophobie ». Pas une seule fois, ne sont mentionné(e)s les athées, les mécréant(e)s, celles et ceux qui vivent en dehors de toute religion, et surtout s’ils ont été auparavant musulman(e)s pratiquant(e)s. Ces gens n’existent tout simplement pas dans la définition de l’humanité du Pr Ihsanoglu. Les droits « de l’homme » (sans même parler de ceux de la femme !) sont les droits des croyants, à l’exclusion de tous les autres êtres humains.

Le concept d’« islamophobie » sert donc ici à réaffirmer d’abord la légitimité moderne des régimes théocratiques, et de l’emprise de la religion sur la vie publique et privée de toutes et de tous, et ensuite à protester contre les discriminations ou les agressions dont sont — effectivement — victimes des musulman(e)s ou supposé(e)s tel/les à travers le monde.

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Dans la démarche des cinquante-sept États de l’OCI, l’« islamophobie » est une arme de guerre idéologique contre l’athéisme. Et bien sûr contre les religions « concurrentes », en dépit des protestations de cohabitation pacifique. Le message religieux se superpose, comme c’est toujours le cas, mais plus clairement que jamais, avec un discours et une volonté politiques.

On notera qu’une seconde dimension n’apparaît que par raccroc dans le texte : « L’islamophobie est une forme de discrimination raciale. Elle véhicule en fait deux variantes du racisme latent, qui se manifestent tant dans l’apparence physique différente des Musulmans que dans l’intolérance vis-à-vis de leur religion et de leur culture. »

Passons sur la maladresse de traduction (officielle) de l’anglais original au français ; le racisme ne se manifeste pas « dans l’apparence physique » mais la prend pour prétexte. Admettons que se confondent ou se combinent en effet un racisme supposé « biologique » et un autre plus « culturel » dans des actes d’hostilité commis à l’égard de musulman(e)s ou supposé(e)s tel/les. L’avantage de cet amalgame est de récupérer comme « discrimination religieuse » toute manifestation de racisme, ce qui contribue à légitimer les religieux et les dictateurs comme représentants « naturels » de millions d’individu(e)s qui n’en peuvent mais, et à invisibiliser et disqualifier les maghrébins athées ou/et les personnes de culture musulmane laïques, qu’ils/elles vivent dans des pays laïcs ou subissent la charia dans les pays où elle tient lieu de codes civil et pénal.

La lutte contre l’« islamophobie » serait-elle l’antiracisme des imbéciles ?

En septembre 2012, soit trois ans après le second rapport de l’OCI sur l’« islamophobie », était publié, à l’initiative de militant(e)s d’Alternative libertaire (si j’ai bien compris), un appel intitulé « Libertaires et sans concessions contre l’islamophobie ! », dont je reconnais que je ne me suis pas préoccupé à l’époque.

J’avais tort.

Voici le premier alinéa du texte :

Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes, artistes, organisés ou non-organisés, nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes. Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme.


On voit l’ornière sémantique dans laquelle les rédacteurs patinent dès le départ : l’« islamophobie » existe, inutile donc de s’interroger sur l’apparition et la pertinence du concept, il ne reste plus qu’à la dénoncer. Ici, comme « une forme de racisme ». Les exemples donnés mélangent mesures d’État contre le port du voile et agressions de rue.

Les rédacteurs se plaignent que leur « famille politique » — anarchiste ou libertaire, donc —soit « imprégnée par l’idéologie islamophobe ». Au point, tenez-vous bien ! que certains se livrent bien à une « condamnation certes claire de l’islamophobie mais couplée de moult rappels du combat primordial contre l’aliénation religieuse » (Je souligne).

Reprenons calmement : est un signe d’imprégnation islamophobe, donc raciste, le fait — pour un anarchiste — de rappeler le combat primordial contre l’aliénation religieuse au même moment où il condamne « clairement » une discrimination raciste visant telle catégorie supposée d’individu(e)s.

Autrement dit : le bon anarchiste antiraciste sait taire son athéisme et/ou son anticléricalisme quand il condamne le racisme. Sinon, il est déjà raciste. L’antiracisme ne se suffit pas à lui-même (c’est vrai !), il doit de surcroît tolérer « dieu », en l’espèce : Allah.

Pas encore complètement imprégnés eux-mêmes de ce nouvel antiracisme, les rédacteurs tiennent à prendre des précautions. Aussi affirment-ils :

NON, combattre l’islamophobie ne nous fait pas reculer devant les formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux. Nous apportons ainsi notre soutien total à nos camarades en lutte au Maghreb, au Machrek[4] et au Moyen-Orient qui s’opposent à un salafisme qui prend là-bas les formes réactionnaires et fascistes, et cela au plus grand bénéfice de l’impérialisme occidental.


Est-ce rassurant ? J’ai bien peur que non. Les « formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux ». La phrase est mal fichue, mais passons. Où Diable se cachent les « phénomènes religieux » qui n’emportent aucune forme d’oppression ? Parce que c’est bien ça qu’on nous affirme pour nous tranquilliser. Où ? Mais c’est pourtant simple, chez les chiites par exemple. Puisque seul le salafisme, courant sunnite, est donné comme exemple de religion « pouvant » prendre des « formes réactionnaires et fascistes »… Et vive l’Iran, dont le chiisme est la religion d’État ! Voilà qui valait la peine d’être « rappelé » aux « camarades » anarchistes, avec guillemets dans le texte original.

Est-ce tout ? Hélas non !

Enfin ce problème [l’islamophobie dont le but est de diviser les dominés] pose aussi la question d’une sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre sociale et militer dans une organisation libertaire. Il serait donc impossible ou infondé d’exprimer sa foi si l’on est croyant, tout en partageant certaines convictions progressistes. Nous nous opposons à l’essentialisation des croyants et du phénomène religieux, qui se fait sans donner la parole aux premiers concernés, et qui nous conduit aujourd’hui aux pires amalgames.


Ainsi, après avoir été considéré comme une forme de racisme, l’athéisme proclamé doit être rayé des conditions nécessaires pour « militer dans une organisation libertaire ».

Assez d’« injonction à l’athéisme » ! Assez de ces « Ni dieu ni maître ! », qui pourraient bien, en effet, être ressentis par des croyant(e)s comme une critique de leurs superstitions.

Nous en sommes là.

Et c’est le concept d’« islamophobie » qui a servi de véhicule.

La lecture de ces deux documents, l’un émanant d’une réunions de ministres d’États religieux, l’autre de « libertaires » (j’ai bien droit aux guillemets, moi aussi, n’est-ce pas) ; l’ahurissante et répugnante convergence idéologique qu’ils manifestent dans l’invisibilisation et la négation du simple droit à l’athéisme (sans même parler de sa nécessité pour un esprit libre) suffisent amplement à mes yeux pour se garder de l’usage du dit concept. Il mérite d’être considéré comme un danger et une arme contre les partis pris philosophiques et sociaux du courant communiste libertaire et anarchiste auquel je me rattache.

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Ni dieu ni maître ! Je vois cette formule qualifiée par un « anarchiste » militant contre l’ « islamophobie » de dicton (sur Indymédia Nantes).

C’est original. Je suppose que le syntagme « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! » est un vieux proverbe bavarois…

« Dieu » est-il un camarade qui se trompe ? Je n’en crois rien.

Je considère maintenant la liste des signataires de l’appel en question. J’en connais certain(e)s, pour lesquel(les) j’ai de l’estime ; d’autres me sont antipathiques : je ne peux croire que les un(e)s et les autres aient lu et médité ce texte avant de s’y associer. Quant à Christine Delphy, libertaire comme je suis évêque, la seule question qu’on peut se poser, sachant qu’elle au moins assume l’entièreté du texte, c’est : « Qu’est-ce qu’elle fout là ? »

Je vois une autre connaissance parmi les signataires : Stéphane Lavignote. Théologien et pasteur protestant, pour qui j’ai beaucoup d’affection (je l’ai connu avant sa crise mystique et lorsqu’il pouvait se qualifier de libertaire). Au moins, sa présence est logique et cohérente. Le polisson a publié en 2014 un petit livre intitulé Les Religions sont-elles réactionnaires ? (voir bibliographie ci-après) dans lequel il a précisément choisi de ne pas parler d’Islam mais du christianisme, qu’il connaît bien. Comme le titre le laisse facilement deviner, la réponse, du point de vue de l’auteur, est négative. Il convoque comme preuves — un peu malhonnêtes, me semble-t-il — les sectes subversives du Moyen âge. On pourrait remonter aussi bien à certaines des premières sectes chrétiennes, gnostiques, mais cela ne prouve pas grand chose puisque, à l’époque, les revendications égalitaristes ne pouvaient s’incarner que dans des hérésies. Les « grandes » religions unifiées se sont d’ailleurs employées à réduire, y compris militairement, ces sectes et communautés utopistes.

Il me semble que la question qui aurait pu être posée est plutôt : « Les croyant(e)s sont ils/elles toujours réactionnaires ? » Ce qui rejoint celle qui est soulevée par Alternative libertaire, dans des termes un peu différents : « Des révolutionnaires anarchistes peuvent-ils participer à la “guerre sociale” aux côtés et en collaboration avec des croyant(e)s ? » À la première question, je réponds « Non » ; à la seconde, je réponds « Oui ».

C’est sans doute le moment de préciser que j’ai eu, ai et aurai, avec des personnes de culture musulmane (entre autres !) des relations d’amitié, d’amour, et de militantisme politique commun. Au passage, on voit comment la démarche anti-« islamophobie » conduit les « libertaires » qui l’affichent à réduire au strict minimum — surtout par rapport aux ronflantes étiquettes du premier alinéa — les caractéristiques des participant(e)s de la « guerre sociale ». Il ne s’agit plus que de « partager certaines convictions progressistes ». Des « convictions », voyez-vous ça ! La « guerre sociale » serait affaire de « convictions », pas d’analyses ! Voilà une autre révision complète de la théorie révolutionnaire, au bénéfice des seul(e)s croyant(e)s. En effet, s’il s’agit de « convictions », en l’espèce « progressistes » (coucou l’idéologie du « progrès » qui refait surface !), alors les croyant(e)s sont particulièrement bien préparé(e)s à la « guerre sociale », et en effet il serait incongru de leur reprocher d’exprimer une conviction parmi d’autres : leur foi religieuse.

Outre le retour en arrière formidable (en fait de progrès !) que cette position manifeste par rapport aux acquis du mouvement révolutionnaire, c’est aussi une volée de coups de rames assénées sur la tête, non pas seulement des athées, révolutionnaires ou non, qui se battent pour survivre dans les pays musulmans, mais aussi de celles et ceux qui doivent ici mentir quotidiennement (mineur[e]s) ou continûment (majeures) à leurs parents, à l’oncle, au grand frère, pour préserver leur droit d’aimer qui ils/elles veulent ou d’absorber les boissons de leur choix[5]. Pourquoi nos « libertaires » n’ont-ils jamais un mot pour celles et ceux qui sont l’objet de remarques moralisatrices, d’insultes ou qui prennent des claques dans la gueule parce qu’ils boivent une bière sur le pas de leur porte, ont mis du rouge à lèvres ou ont risqué des remarques mécréantes au cours de français ? La réponse est lamentable : ils ont choisi de ne pas le savoir, ou de le nier. Ils se préoccupent du droit des lycéennes de porter un voile en classe, mais pas d’écouter les témoignages des enseignant(e)s qui rapportent que d’autres se félicitent de l’interdiction, qu’elle peuvent opposer aux pressions. Pire encore, ce type de faits est laissé à la discrétion propagandiste des politicards de droite ou du Front national, manière de confirmer leur négation.

Pourquoi cet aveuglement ? Nul cynisme là-dedans. Plus probablement la « conviction » que ce parti pris par la force des choses proreligieux est un bon moyen, le seul peut-être, de ne pas perdre un « contact » (laissez-moi rire !) avec une minorité de la jeunesse issue de l’immigration, dont la radicalisation, y compris politique, passe par une pratique religieuse abandonnée des parents depuis longtemps.

Entendons-nous : il est légitime et important de condamner tout espèce de racisme — y compris quand il prend le masque ou s’alimente d’une réelle « peur de l’islam ».

Puisque nous vivons dans un monde que nous ne pouvons changer d’un coup de baguette magique, il est logique également de prendre en compte des revendications qui n’ont pas de sens immédiat pour nous. Ainsi est-il compréhensible qu’un croyant non-catholique ressente comme discriminatoire la liste des fêtes chômées, dont nous avons oublié ou dont nous négligeons l’origine uniquement catholique.

Pour autant, il me paraît à la fois inutile et dangereux de séparer les différentes formes de racisme, « biologique » ou culturel : antisémitisme, racisme postcolonial, institutionnel et policier, selon la couleur de la peau, discriminations diverses dans les domaines du logement et de l’emploi, racisme anti-roms, etc.

Faut-il préciser (oui !) : y compris quand il est le fait de membres d’une autre minorité religieuse ou ethnique (culturelle). L’agression d’un jeune portant une kippa n’est ni moins grave ni moins condamnable que l’agression visant une femme portant le hijab.

Dangereux encore d’ouvrir la porte à des revendications religieuses. Qui décidera, et selon quels critères, que l’enseignement du créationnisme ne constitue pas un « droit » pour les élèves dont les « convictions » (ou celles de leur familles, musulmanes, catholiques ou protestantes) récusent le darwinisme ? Qui décidera que les billevesées d’un imam sur la course du soleil autour de la terre doivent bien être dénoncées comme contrevérités scientifiques ou que cela vient « heurter des sensibilités » aussi légitimes que d’autres ?

La réhabilitation de la conviction et de la croyance — politique ou religieuse — est une régression politique et intellectuelle. On ne combat pas un système avec des croyances, « moyen de locomotion psychique » que l’écrivain Robert Musil associait aux « vaines tentatives de vol d’une poule domestique ».

S’ensuit-il que nous devions établir une espèce de « cordon sanitaire » et politique pour nous « protéger » des croyant(e)s. Non, bien sûr. Je considère d’ailleurs que les jeunes filles voilées peuvent être vues davantage comme un maillon faible que comme l’avant-garde de la reviviscence musulmane.

Notamment parce que beaucoup d’entre elles sont dans une démarche d’émancipation sociale et individuelle — même si elle passe paradoxalement par une phase religieuse — contre les déterminations sociales, racisantes et genrées qu’elles subissent. Ce qui n’est certainement pas le cas des jeunes militantes de la Manif pour tous.

En passant, je voudrais dire que la bienveillance forcée, pour des raisons tacticiennes[6], de certains « libertaires » à l’égard du retour à la pratique religieuse de jeunes issus de l’immigration, recèle au moins autant de mépris qu’on peut en déceler chez certains racistes (y compris du genre « laïcards ») : certes nous autres avons profité du progrès dans une société laïque, mais pour « ces gens-là », minorité discriminée, originaire de régions arriérées, on peut comprendre et pourquoi pas encourager toute affirmation identitaire.

Cela dit, ni l’insulte (évidemment) ni la caricature[7] ne sont de bons moyens pour entamer ou poursuivre un dialogue avec ces jeunes femmes musulmanes, ou la minorité politisée d’entre elles qu’il est facile et banal de rencontrer dans certaines manifestations. Il nous faut trouver, ce qui ne saurait aller sans tâtonnements et faux pas, une manière de concilier

a) la réaffirmation de nos positions — je parle en tant qu’anarchiste — antithéistes ;

b) la lutte contre toutes les discriminations racistes ou ethniques.

Je ne vois aucune raison de penser que ce dernier objectif serait plus efficacement atteint si les libertaires acceptaient d’endosser le concept toxique d’« islamophobie ». Et même si je me résous pas à être taxé, comme d’autres camarades semblent le faire, d’« islamophobie[8] », je pense en effet que ce serait capituler que d’intégrer à notre répertoire théorique et politique un concept manipulé aussi volontiers par des États et des organisations religieuses, en voulant ignorer par phobie idéologique ou démagogie militante son contenu implicite.

« Dieu », nous dit-on, reconnaîtra les siens… Inutile de faire durer le suspens : Je n’en suis pas !

Notes

[1] Mais c’était pour mieux le précipiter « vers le plus bas degré de l’échelle » (Sourate 95, « Le Figuier » ; j’utilise l’édition de poche du Coran chez GF, traduction de Kasimirski, chronologie et préface de Mohamed Arkoun).

[2] Libération, 17 novembre 2003.

[3] Par exemple : Quellien, Alain, La Politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, 1910, seconde partie, chap. I, p. 133 (Gallica).

[4] Ce terme désigne l’Orient arabe ; la liste des pays qu’il doit englober varie selon les analystes.

[5] Je ne prêche pas ici pour une transparence complète de la vie privée, mais ne pas pouvoir parler de sa vie à ses proches est bien différent de choisir de ne pas le faire.

[6]Capture d’écran 2015-07-28 à 18.46.53 On a même vu des Femen, violemment antireligieuses en principe, afficher le slogan « Allah created me free » !

[7] Critiquer ou moquer une superstition est et doit demeurer un droit imprescriptible. On ne saurait en déduire que toute moquerie est opportune. Il est bien possible que les « mascarades antireligieuses » de la Révolution française, pour radicales et sympathiques qu’elles apparaissent à l’antithéiste que je suis, aient été au moins aussi contre-productives que libératrices.

[8] Voir « Protestations devant les libertaires d’aujourd’hui… », en bibliographie.


_____________

Lectures

Al-Husseini, Waleed, Blasphémateur! Les prisons d’Allah, Grasset, 2014.

Benhabib, Djemila, L’Automne des femmes arabes, H & O, 2013.

Chafiq, Chahla, Islam politique, sexe et genre. À la lumière de l’expérience iranienne, Le Monde-PUF, 2012.

Charb, Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, Les Échappés, 2015. Eltahawy, Mona, Foulards et hymens. Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle, Belfond, 2015.

Lavignotte, Stéphane, Les Religions sont-elles réactionnaires ?, Textuel, 2014.

Ni patries ni frontières, notamment n° 48-49, avril 2015 et n° 50-51, juin 2015.

« Protestations devant les libertaires d’aujourd’hui sur les capitulations devant l’islamisme »

Quelques remarques sur ce dernier texte

Rédigé par un camarade anarchiste en 2013, remanié et publié en février 2015, après les assassinats de l’équipe de Charlie Hebdo et des clients de l’hypermarché cacher, il n’a été porté à ma connaissance (par son auteur) que plusieurs mois après sa publication sur Internet. C’est le signe que le milieu libertaire n’a hélas ! toujours pas acquis d’habitude de débat dans les situations de crise.

Une dizaine de sites ont repris mon propre texte « Vous faites erreur. Je ne suis pas Charlie… », mais personne n’a songé à me signaler l’existence de celui-ci. Ni l’auteur, ni tel autre ex-camarade avec lequel j’ai rompu après qu’il m’a révélé considérer mon texte comme « islamophile » (sic)…

À ce propos, je crois que je suis en train de développer une allergie sévère aux mots et pseudo-concepts qui se terminent en « phile » et « phobe » !… Manifestement, ça n’aide pas à penser.

Je ne suis pas convaincu, c’est peu dire, par la manière dont l’auteur de « Protestations… » distingue l’islam des autres religions : « En revanche, nous pensons que l’islam, historiquement et dès son orsigine, est éminemment politique par sa volonté de conquête à la pointe du sabre, de la cité ou de territoires nouveaux. » Il ne s’agit pas pour moi de récuser comme choquante toute comparaison entre les religions. L’opération intellectuelle de comparaison entre elles est parfaitement licite, et d’ailleurs couramment pratiquée par les sociologues et les historiens. Mais le catholicisme a donné assez de preuves, au cours de l’histoire, de ses visées politiques expansionnistes et colonialistes pour qu’il soit aventuré d’essentialiser le seul islam dans ce domaine.

Par ailleurs, je ne suis pas convaincu non plus par la pertinence de l’assimilation islamisme radical / fascisme, dont je crains qu’elle soit perçue d’abord comme une manière de situer l’islamisme sur l’échelle de Richter de la condamnation morale (le fascisme représentant le mal absolu), ce qui me semble sans intérêt.

Je rejoins l’auteur, comme on l’aura compris à la lecture de nos deux textes, sur l’importance de l’antithéisme et sur la nécessité de ne pas séparer les différentes formes de racisme, même et y compris sous prétexte que celle-ci serait plus souvent pratiquée par des jeunes issus du prolétariat immigré des anciennes colonies françaises.

L’un des « dégats collatéraux » du concept d’ « islamophobie » est de faciliter l’emploi du nouveau gadget conceptuel de quelques libertaires, partisans de l’ « union des minorités opprimées » comme sujet de l’histoire. Un concept toxique en alimente un autre.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede rastanar le Dim 18 Oct 2015 15:40

La torture au Maroc,parole d'une victime :
"L'homme qui voulait parler au roi",c'est le titre du livre dans lequel Zakaria et Taline Moumni racontent leur histoire à
deux voix.Lui,le champion de kick boxing(1999)qui a eu la "mauvaise" idée de réclamer ses droits hauts et forts(en tant
qu'athlète médaille d'or,il avait droit à un poste de conseiller sportif auprès du ministère Marocain de la Jeunesse et
des Sports)et qui,pour avoir trop insisté pour parler au roi Mohammed VI a été poursuivi pour "atteinte à la sacralité
du Roi"puis arrêté au Maroc le 27 septembre 2010 et torturé pendant 4 jours.Elle,son épouse,a mené la bataille mé-
-diatique pour faire sortir son mari de prison.Zakaria Mimoun est sorti de prison en 2012 après une grâce du roi Mo-
-hammed VI mais ses tortionnaires n'ont jamais été jugés.




Avec l'argent,Mohammed VI peut se permettre ou de tenter d'acheter le silence et de faire du chantage,c'est tellement
simple.Atteinte à la sacralité du Roi,on rêve,non ?.
Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

"C'est pas des trous de balle qui vont nous empêcher de vivre.
D'ailleurs j'en ai un et je vis très bien avec"---Karin Viard
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Groucho Marx le Ven 4 Déc 2015 14:49

Les modérateurs d'Indymedia nantes devraient arrêter la drogue.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede rastanar le Ven 4 Déc 2015 18:24

Un seul mot me vient en tête : con.
Venant d'indymerdia Nantes,ça ne m'étonne pas,je me demande si ils sont au courant que Waleed Al-Husseini a été
torturé en Palestine et a fait de la prison,parce...qu'athée.Ce n'est pas un problème d'être critique envers une reli-
-gion,c'est le religieux qui pose problème et qui ne supporte qu'on le remette en question.

Dieu n'existe pas,c'est un fait,ça pue le relativisme.
Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

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D'ailleurs j'en ai un et je vis très bien avec"---Karin Viard
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Lehning le Dim 6 Déc 2015 17:45

Bonjour !

Voui et puis même "si Dieu existait, il faudrait s'en débarrasser !" comme disait Michel BAKOUNINE.

Tous les livres religieux sont des foutaises incommensurables.

Ni Dieu ni Maître !
Salutations Anarchistes !
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Candide le Mer 9 Déc 2015 16:48

Le texte d'Indymedia Nantes est consternant de sottise.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede rastanar le Jeu 10 Déc 2015 18:01

De plus,ils n'ont pas compris que notamment en Palestine,la laÏcité n'existe pas,les cours de théologie en islam
sont obligatoire donc la critique est assez risquée puisque c'est l'état qui l'impose,...à la fin du cursus scolaire
pour le bac,l'épreuve vaut 100 points maximum,Waleed Al-Husseini à en fait 97,lui il s'est de quoi il parle puis-
-que c'est lui qui a crée l'association des Ex-Musulmans de France.

Ancien Musulman devenu athée et un penseur libre de tout carcan religieux,il fait profiter de son vécu à tous,
tant mieux.Ne pas tomber dans le piège ou le panneau,à bas tous les prélats que Waleed Al-Husseini dénonce
avec la plus grande vigueur.

En fait ce que reproche les islamo-gauchistes à ce genre d'individu,c'est qu'il a une rigueur intellectuelle qui leur
fait peur et qu'il fait mouche à chaque fois.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede bajotierra le Jeu 24 Déc 2015 11:03

Tarik Ramadan contre la "normalisation " de l'homosexualité ..

https://www.youtube.com/watch?v=d-OOBke ... e=youtu.be
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede acratack le Lun 18 Jan 2016 07:40

un texte et une initiative intéressants.

Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique

--> Débat public à Paris le mardi 26 janvier 2016 – 19h

Le concept d’islamophobie est un racket sémantique et politique qui se situe au carrefour de deux camps conceptuels, celui du religieux et celui du racisme. Son but est en effet d’enlever toute légitimité à la critique de la religion musulmane (et donc, par glissement, aux religions en général), taxant systématiquement toute critique de racisme envers les croyants (réels ou supposés). De nombreux soi-disant « révolutionnaires » se sont réappropriés ce concept et, par conséquent,l’aveuglement face au rôle autoritaire et pacificateur de toute religion.

Alors que nos pieux « révolutionnaires » nous parlent d’« islamophobie » à toutes les sauces, les fachos du printemps français nous parlent, eux, de « cathophobie », d’autres encore de « négrophobie » ou de « judéophobie ». Chacun tente son petit racket politique sur l’antiracisme. Chacun a sa petite oppression et ses petits particularismes à mettre en avant, toujours en concurrence avec ceux des autres, approfondissant les divisions entre exploités. Et surtout, plus personne ne parle de la lutte contre le racisme en tant que tel, et sous toutes ses formes.

Refuser ce raccourci conceptuel est un point de départ pour s’opposer à toutes les religions, y compris l’islam, présenté à tort par les défenseurs du concept d’« islamophobie » comme la religion des opprimés (comme le catholicisme irlandais ou le bouddhisme tibétain à d’autres époques). Il s’agit alors de nous faire passer la religion comme élément d’émancipation dans le pire des cas, et dans le moins pire, de faire passer l’idée que la religion n’est pas, en soi, un outil de domination séculaire au service de l’ordre. Derrière cela se cache l’idée que les rapports de domination, lorsqu’ils sont portés par de supposés « opprimés », deviendraient émancipateurs.

Parce que la religion reste un problème majeur pour ceux et celles qui veulent une transformation radicale de ce monde, sa critique est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il n’y a pas de « religions des opprimés », seulement des religions qui oppriment.

Mardi 26 janvier 2016 – 19h à la bibliothèque anarchiste La Discordia.
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

http://ladiscordia.noblogs.org/
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Groucho Marx le Mar 23 Fév 2016 00:49

Une proposition de résolution communiste bien dans l'air du temps...
Notons que le CCIF, officine des frères musulmans en France, y est très abondamment cité.

http://www.assemblee-nationale.fr/14/pr ... on3471.asp


ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 3 février 2016

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

visant à créer une commission d’enquête chargée d’étudier
et de lutter contre le développement de l’islamophobie en France,

(Renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale
de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement

présentée par

M. Jean-Jacques CANDELIER,

Député.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

L’année 2015 a été tragiquement marquée par deux attentats en date du 7 janvier puis du 13 novembre. Suite à ces deux drames, il a été constaté une croissance exponentielle des actes à caractère islamophobes. Des insultes aux coups de feu, en passant par les actes de vandalisme et la violence verbale ou physique, des musulmans de France ou des personnes assimilées comme tels ont été attaqués, comme s’ils étaient en partie responsables des actes commis par les terroristes de Daech.

Après l’attentat contre Charlie Hebdo et l’hypermarché casher de janvier 2015, le collectif contre l’islamophobie (CCIF) dénonçait déjà une augmentation de 70 % des actes perpétrés à l’encontre des musulmans en janvier 2015 par rapport à la même période un an plus tôt. En trois semaines, 120 actes ont été recensés dont près d’une trentaine d’attaques contre des lieux de cultes.

En Novembre, les attentats de Paris ont également vu une augmentation fulgurante des actes islamophobes. Entre le 13 Novembre et le 23 décembre, le CCIF a recensé 222 actes islamophobes. Les lieux de culte ont été visés, avec le saccage de salles de prière, des têtes de sangliers accrochées aux portes de mosquées ou encore des tirs ou jets de grenades. Ce sont également des personnes qui ont été victimes de ces actes avec une augmentation inquiétante des violences contre les femmes voilées.

Les chiffres du ministère de l’intérieur révèlent également une tendance à la hausse avec des actes antimusulmans qui ont plus que triplé sur l’année 2015, avec environ 400 actes dénombrés.

L’islamophobie, qui suggère à l’origine une peur de l’islam, s’impose actuellement comme un ensemble de réaction de rejet et de défiance vis-à-vis des personnes musulmanes, ou supposées telles. Si le suffixe « phobie » désigne étymologiquement la peur, sa traduction actuelle désigne également une notion d’« hostilité sociale » qui peut se caractériser dans des actes parfois violents.

Selon le rapport 2014 du Conseil contre l’islamophobie en France, « il s’agit de l’ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l’islam. Ces actes sont également légitimés par des idéologies et des discours incitant à l’hostilité et au rejet des musulmans. »

Le Conseil de l’Europe définit également le terme dans son rapport sur l’islamophobie et ses conséquences : « l’islamophobie peut se définir comme la peur, ou une vision altérée par des préjugés, de l’islam, des musulmans et des questions en rapport. » Ce à quoi il ajoute : « Qu’elle se traduise par des actes quotidiens de racisme et de discrimination ou des manifestations plus violentes, l’islamophobie est une violation des droits de l’homme et une menace pour la cohésion sociale. »

Selon ces définitions, l’islamophobie ne s’agit donc pas d’une critique de l’islam en tant que religion, mais bien d’une hostilité vis-à-vis des musulmans qui seraient mis en exception et donc traités de manière différente et inférieure selon un critère religieux. Le racisme anti-musulman et anti-arabe tend à se développer dans notre pays, notamment par le biais d’une partie des intellectuels qui se déclarent ouvertement islamophobes, ce qui contribue à légitimer les passages à l’acte.

Face à cette montée de l’islamophobie, dangereuse pour notre vivre-ensemble et notre conception indivisible de la république, une peur massive et un repli sur soi se développent chez les personnes issues de l’immigration, notamment chez les femmes qui représentent plus de 80 % des victimes d’actes islamophobes. On assiste même, chez certaines femmes voilées, à un choix contraint par la peur de retirer leur voile suite au risque de se faire agresser dans la rue.

Au-delà des passages à l’acte violents, des insultes, des dégradations de biens et de lieux, nous assistons également à la montée de plusieurs phénomènes qui s’inscrivent dans le domaine public comme dans le monde de l’entreprise. Dès le lendemain des attentats de novembre, une femme voilée s’était déjà vu refuser l’entrée dans un magasin. La loi française indique pourtant que seuls le port de la burka ou du niqab sont interdits. Autre exemple, dans une entreprise de sécurité de l’aéroport d’Orly, dix jours après les attentats de Paris, toutes les personnes barbues ont été convoquées par le directeur, toutes de confession musulmane. La société a demandé à ces personnes de raccourcir leur barbe, et en a licencié deux.

Alors que le terrain était déjà défavorable suite à une islamophobie structurelle en développement, les attentats ont créé une forme d’hystérie qui permet des passages à l’acte plus nombreux qu’en temps normal.

Si le développement de l’islamophobie est en hausse avec les attentats, il est également influencé par d’autres facteurs. Déjà entre 2013 et 2014, les actes islamophobes recensés étaient en hausse de 10,6 %. Ces chiffres, il faut le préciser, ne désignent que les actes officiellement recensés sur la base d’une plainte, d’une déclaration à une institution, ou d’un relais médiatique. La défiance de certaines populations issues de l’immigration envers la police laisse à croire que ces chiffres sont largement sous-estimés.

Selon Elsa Ray, porte-parole du CCIF, « l’islamophobie en France est un phénomène structurel, qui s’est enraciné et développé au sein même des institutions. » Le rapport 2015 de son organisme indique que 71 % des discriminations qui se fondent sur l’appartenance religieuse surviennent dans les institutions.

L’islamophobie est donc un problème en extension. C’est un problème qui ronge notre société en désignant un ennemi de l’intérieur. C’est un problème pour la république et pour ceux qui souffrent au quotidien.

Considérant que l’interdiction de l’expression islamophobe dans l’espace public relève des lois régissant la liberté d’expression et que l’islamophobie n’est pas punie en tant que telle en France, nous vous demandons de bien vouloir adopter la présente proposition de résolution.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

Article unique

En application des articles 137 et suivants du Règlement, il est créé une commission d’enquête de trente membres visant à analyser le développement de l’islamophobie en France et de mettre en place les dispositions légales pour lutter contre les discours, les idées, les actes et les politiques islamophobes.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede bajotierra le Sam 16 Avr 2016 19:51

Un article extrait du dernier numéro d’Anarchosyndicalisme ! en ligne https://nantes.indymedia.org/articles/34139 avec les commentaires ..

CNT-AIT : L’islamophobie, une invention du colonialisme




(Cet article est extrait du dernier numéro d’Anarchosyndicalisme !)


« Islamophobie », le terme a envahi le discours politique. Sa datation a été l’occasion d’une belle polémique. Observatrice attentive des dynamiques religieuses actuelles, Caroline Fourest avait cru qu’il était apparu fin années 70 / début années 80. En fait, il avait été forgé au tout début du XXe siècle. Cette erreur de datation, les islamobaratineurs n’ont pas manqué d’en faire des gorges chaudes. Fouillant les archives (plusieurs sont universitaires et donc payés pour ça), ils ont en effet fini par découvrir que c’est vers 1910 qu’un certain Alain Quellien avait forgé ce néologisme (1). Ensuite, le terme a été repris vers 1912 par d’autres auteurs, il aurait circulé quelque peu jusqu’au milieu des années 1920, avant semble-t-il, de disparaître totalement de la circulation.

Dans les années 1980, quand C. Fourest l’observe, ce n’est donc pas « ?d’apparition » qu’elle aurait du parler mais de « réapparition ». Donnons sur ce point toute la raison aux islamobaratineurs et rendons-leur grâce de nous avoir fait découvrir Quellien dont la lecture est bien intéressante : elle montre toute la perversité du concept d’islamophobie.

La personnalité même du fondateur du concept d’islamophobie est finalement, bien embarrassante pour ceux qui l’on exhumé. Aussi, le présentent-ils tantôt comme membre d’une sorte d’amicale d’« ?administrateurs-ethnologues » (2) – amusant concept qui sent le bricolage – tantôt comme un « orientaliste français spécialiste de l’islam ouest-africain » (3). « Ah, qu’en termes galants ces choses là sont dites » se serait écrié Molière !

Quellien, et on comprend tout de suite ce qui gêne les enfumeurs, était en réalité un cadre supérieur du Ministère des colonies, en lien avec l’officier « qui dirige avec compétence et distinction, le service des informations islamiques au Ministère des colonies » (4). Foin donc « d’administrateur-ethnologue » ou de sympathique « orientaliste », Quellien est un Attaché du ministère des colonies qui fait son travail : conseiller la meilleure stratégie de colonisation possible. C’est bien là tout l’objectif de son ouvrage « La Politique musulmane dans l’Afrique occidentale française » (5).

C’est dans cet objectif, qu’après une réflexion bien nourrie et mûrie, il crée le concept « d’islamophobie », une « ?islamophobie » que Quellien pourfend avec force dans tout un long chapitre.

Qu’un fonctionnaire totalement dévoué à la cause de la colonisation en arrive à créer le terme d’islamophobie dans le but de dénoncer les islamophobes avec beaucoup de vigueur, paraît, à première vue étonnant. En fait, c’est une conséquence logique de sa position raciste et de son soutien à la colonisation.

A la base, Quellien fait un constat : le colonisateur ne « tire » pas tout le bénéfice qu’il pourrait de sa colonisation. Par exemple la partie du « Soudan, demeurant aux fétichistes (…) est une riche contrée vouée à l’immobilité, sans commerce, sans industrie, sans culture, sans aucun progrès dans l’avenir ». Chacun perçoit tout de suite la profondeur du drame : le pays est « une riche contrée », mais le colonisateur n’en tire rien ; ses habitants n’ont pas envie de l’exploiter (et de se faire exploiter) au sens capitaliste du terme. Et ils n’ont pas plus envie d’être asservi par un Etat.

Or, toujours au Soudan, une partie est islamisée. Quelle différence ! Et Quellien de citer un de ses contemporains : « Le Soudan, accaparé par l’Islam, c’est la discipline et l’organisation de masses d’hommes, jusqu’ici isolés et farouches ;(…) [qui va vers] la formation d’une société, d’un Etat (…) Avec le temps, on arrivera à faire de l’Islam (…) le plus précieux auxiliaire des intérêts français en Afrique » (6).

Voici donc, en quelques lignes tout le raisonnement : l’autochtone non islamisé (Quellien et autres « orientalistes » et « administrateurs-ethnologues » ne se gênent pas pour écrire « le nègre », le « ?fétichiste » et laisser libre court à leur racisme…) n’obéit pas et est improductif (au goût du maître) ; par contre le « ?nègre » islamisé devient obéissant et accepte de travailler davantage.

La diffusion de l’Islam en Afrique noire sert donc les intérêts du colonisateur français. C’est un « précieux auxiliaire ». S’attaquer à la propagande islamique, être « islamophobe » comme le sont les colonialistes les plus stupides, c’est nuire aux intérêts coloniaux de la France*7.

Reste à justifier le raisonnement, car tous ses contemporains sont loin d’être convaincus.

La première étape est de persuader tout un chacun de « l’infériorité » des noirs. Et là, Quellien, plutôt cauteleux par ailleurs, n’y va pas avec le dos de la cuillère, soit qu’il cite d’autres auteurs, soit qu’il se « lâche » lui-même. Petit florilège :
« Le noir comprend difficilement les idées abstraites »
« Son intellectualité [est] très restreinte et son indolence naturelle le [pousse] vers le moindre effort… »
« … comme l’esprit d’imitation existe à haute dose chez le nègre, celui-ci sera porté tout naturellement à répéter les gestes qu’il a vus et à prononcer les paroles qu’il a entendues, même s’il ne les comprend pas »
« ... le système de famille chez les nègres n’est pas le patriarcat, comme chez les sémites [dont les arabes], c’est une forme plus animale, le matriarcat,… »
« Un abîme profond, …, sépare les noirs des chrétiens, dans l’ordre intellectuel, moral, social et religieux », « Cela tient à ce que la race noire est une race inférieure à qui ne peuvent convenir les subtilités complexes de notre civilisation »

Bref, d’après l’inventeur du terme « ?islamophobie », le « nègre » n’ayant qu’une intellectualité restreinte ne saisirait pas les idées abstraites, tout au plus pourrait-il imiter des gestes et répéter des paroles qu’il ne comprend pas. Son organisation familiale serait même animale.

Et, pour ceux qui ne seraient pas, malgré ces « arguments » convaincus, de cette infériorité, voici l’argument massue : le « nègre » serait, nécessairement, cannibale : « … le fétichisme obéit toujours à des pratiques hideuses, il tue souvent et dévore son ennemi vaincu » (8).

L’étalage de ces affirmations aussi fausses qu’humiliantes est à proprement parler écœurant. Oui, mais il est indispensable à la construction du concept d’islamophobie.

Car c’est cette « infériorité » supposée du « nègre » qui justifie son islamisation, présentée comme une « progrès ». En effet, toujours d’après le pourfendeur de l’islamophobie, le noir malgré ses insuffisances intellectuelles serait tout de même conscient de la supériorité de l’Européen. Il voudrait bien l’imiter, mais il ne peut y parvenir. Par contre « ?(…) il a, tout à côté de lui, le musulman dont l’exemple est facile à suivre… » car « La distance qui sépare (…) [le noir] du musulman n’est pas si considérable ». Le noir, avec un petit effort, peut devenir musulman et, alors il « (…) a presque immédiatement conscience de s’être élevé dans la hiérarchie humaine ». Surtout, et ce n’est pas pour rien que Quellien rappelle qu’Islam veut dire soumission et que sa pratique exige des efforts, le noir islamisé devient un bon petit colonisé : « Au point de vue pratique, il [l’Islam] a l’avantage de constituer des tribus plus facilement gouvernables et administrables que les tribus restées fétichises, à cause … de leur obéissance à l’égard de leurs chefs. ». « ?L’action du mahométisme s’est également exercée dans les manifestations économiques et commerciales. La vie commerciale et industrielle s’est développée et à vu naître des industries… ».

Bref, comme le note un autre auteur? : « Avec une sécurité plus grande sur les parcours commerciaux, il a provoqué une consommation plus intense, la circulation d’une monnaie fiduciaire et le change. Enfin l’Islam n’a pas été un obstacle au recrutement de nos troupes et de nos marins… (…) Il faut ajouter encore que dans l’ordre économique, à côté de la propriété commune qu’il a laissé subsister, l’élévation sociale s’est manifestée aussi par la constitution d’une propriété individuelle et dans le respect de l’autorité »(9).

L’Islam est là, et enfin, le colonisateur respire ! Les tribus deviennent gouvernables, une vie commerciale démarre, la monnaie fiduciaire circule, le change se développe, la propriété collective disparait progressivement au profit de la propriété individuelle, et tout cela sans affecter le recrutement de nos soldats et marins (dont des milliers, une fois convertis à l’Islam, viendront gentiment se faire exterminer dans les tranchées en 14/18). Et tout ça grâce à quoi ? Grâce à l’islamisation de l’Afrique noire. En un mot comme en cent, la colonisation et l’islamisation marchent la main dans la main, chacune tirant bénéfice des progrès de l’autre. C’est la conclusion à laquelle parvient, après sa longue étude, Quellien. C’est pourquoi, a contrario, il comprend qu’un des obstacles qui peuvent bloquer les « progrès » de la colonisation, c’est… la critique de l’Islam. C’est pour lutter contre cette possibilité d’entraver la colonisation que Quellien crée le terme « islamophobie » (10) et c’est pourquoi aussi il pourfend cette « islamophobie » dans tout un long chapitre.

Cependant, s’il accorde une « valeur » à l’Islam (celle de constituer un palier bien utile entre « le nègre » et l’Européen et de faciliter ainsi grandement la colonisation), Quellien affiche un certain mépris pour cette religion dont le « … dogme est simple, [qui] manque d’originalité et de sacerdoce… [qui] traite de la vie matérielle et des occupations sensuelles chères aux noirs, dont il flatte les instincts. L’islam est en harmonie avec les idées du milieu, car il tolère l’esclavage et admet la polygamie et la croyance aux génies et aux amulettes… ». Bien plus, le créateur du concept d’islamophobie affirme qu’« Il importe avant tout de réprimer, immédiatement et énergiquement, toutes les tentatives de soulèvement qui revêtent un caractère plus ou moins religieux » des islamistes. Des positions qui, aujourd’hui, le feraient taxer « d’islamophobe » !

Le concept « d’islamophobie » est donc, depuis son invention, un concept pervers. Il a été inventé pour servir les intérêts du colonialisme français. Aujourd’hui il sert les intérêts du capitalisme international. Sûrement aurons-nous l’occasion de revenir sur ce dernier point…

NOTES

_1.- Ainsi, Wikipédia écrit : « En fait, le terme « islamophobie » était apparu en 1910 dans l’ouvrage d’Alain Quellien La Politique musulmane dans l’Afrique occidentale française ». Les autres ouvrages cités sont plus tardifs d’une paire d’année.

_2.- Ainsi, dans l’article « ?Islamophobie : une invention française? »
(mai 2012) de Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, le terme « administrateurs-ethnologues » est utilisé plusieurs fois. C’est seulement dans une note de bas de page que les véritables fonctions de Quellien sont indiquées. L’article, s’il souligne que c’est un français qui a inventé le terme se garde bien de dénoncer le racisme de ses écrits et sa volonté colonialiste affirmée.

_3.- http://www.humanite.fr/que-recouvre-le- ... bie-568608

_4.- Termes des remerciements que Quellien lui adresse dans son ouvrage.

_5.- Facilement consultable en fac-similé sur le site de la bibliothèque Gallica. Toutes les citations de l’ouvrage sont extraites de cette édition.

_6.- Edouard Viard. Au Bas-Niger. Q. trouve cette opinion trop tranchée.

_7.- Plus prudent en cela que les politiciens actuels – car s’étant donné la peine de bien étudier le sujet – Quellien est plus réservé sur les conséquences, à terme, de cette islamisation.

_8.- E.-L. Bonnefon. L’Afrique politique en 1900.

_9.- Qu’il définit très clairement comme un : « préjugé contre l’Islam? », définition actuelle.

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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede AmelieNothombe le Mer 27 Avr 2016 13:08

C'est très intéressant, malheureusement je peux rien ajouter - tout est dis! :)
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede rastanar le Sam 18 Mar 2017 17:13

Alors comment à débuté le conflit interne de l'Islam entre les deux grandes branches :arrow: Sunnisme contre Chiisme;en grande partie cela est dû par les guerres de successions
familiales après le décès de Mahomet(cousins,gendres,etc...). Une histoire de famille qui ensanglante encore le Moyen-orient,...la communauté et l'unité des croyants,ce n'est
pas pour aujourd'hui,ni pour demain,ni jamais !.

Entre Sunnites et Chiites,une guerre fratricide et millénaire.

La guerre au Yémen met face à face,derrière les milices locales des deux camps,les deux grandes puissances rivales au Moyen-
orient,l'Arabie saoudite et l'Iran.Elle donne toute la mesure de l'antagonisme entre sunnites et chiites qui ensanglante la région.
Plus que le conflit israéolo-palestinien,c'est bien cet affrontement fratricide et plus que millénaire entre les deux plus grandes
branches de l'islam,sunnite et chiite,qui façonne aujourd'hui tous les conflits de cette région convulsive.


La suite ici et c'est bien assez long comme ça :arrow: http://www.slate.fr/story/100265/sunnites-chiites-guerre-fratricide-millenaire
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede bajotierra le Dim 2 Avr 2017 16:14

A concepts fumeux censure concrète

Un texte de Charb censuré a Avignon et Lille



LIBERTÉ D’EXPRESSION

Quand les mots de Charb, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo tué en 2015, dérangent...


Drôle de climat autour de la lecture-spectacle du livre posthume du directeur du journal assassiné. Que ce soit par peur ou par opposition à la ligne de « Charlie », à Avignon ou à Lille, elle a été déprogrammée ou pas programmée du tout. Le metteur en scène et la DRH de Charlie tirent « la sonnette d’alarme ».


http://www.lavoixdunord.fr/137904/artic ... ue-en-2015
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede rastanar le Ven 7 Avr 2017 17:10

La ligue des droits de l'homme n'est plus "Charlie".

Le 2 mai,la maison régionale de l'environnement et des solidarités (MRES) à Lille n'accueillera pas la lecture-spectacle du livre de Charb."LA LDH et le MRAP (qui sont à la MRES)n'ont pas
soutenu la tenue d'un tel rendez-vous ",indique le directeur de la MRES."Au MRAP(Mouvement Contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples),il y a un débat au national pas encore
tranché donc nous ne pouvions pas nous engager",justifie Louisette Faréniaux du comité lillois."A la ligue des droits de l'Homme,les militants craignaient de cautionner au final la ligne
[u]politique mise en avant par Charlie depuis Val et dont les prises de position sur la religion musulmane ne correspondent pas à l'idée que nous nous faisons de la laÏcité",explique,"gêné",

Gérard Minet,secrétaire de la section lilloise de la LDH.L.D.


Et non,la ligue des droits de l'homme n'a jamais été Charlie et elle ne défend pas non plus la liberté d'expression,trop lâche pour ça,par contre elle défend une laÏcité molle,ou le fascisme religieux
peut faire des métastases dans toute la société.La LDH courbe l'échine et collabore avec des islamistes,puisque l'été dernier,c'est bel et bien la LDH qui s'est "évertuée" à défendre des musulmanes
pour qu'elles portent le burkini sur les plages,un vrai retour au moyen-âge,d'ailleurs c'est quoi l'intérêt de porter un tel vêtement en plein été ???(sous un soleil de plomb à 40°c),si ce n'est de ressem-
-bler à une merguez cuite à l'étouffée...l'islam la religion des opprimés,mon cul...bref une provocation !.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Lehning le Ven 7 Avr 2017 17:39

Bonjour !

Le burkini (comme le foulard) semble et est sûrement majoritairement imposé en fait par les hommes. (on sait un peu quand même quelle est la place de la femme dans la religion coranique)
Cela fait office également de symbole religieux. Au même titre d'ailleurs qu'un tas de crétin-e-s portent ostensiblement une croix, grande ou petite.

Aucun symbole religieux ne devrait être affiché. Plus qu'un autre néanmoins.
Et puis, nous sommes contre toutes les religions, de toutes façons ! La pollution de leurs visions (Eglises, mosquée, etc.) nous font mal aux yeux (même si l'on peut s'extasier dessus architecturalement) car derrière, il y a toujours une symbolique religieuse ostentatoire.

Ensuite, que des gens souhaitent se baigner à poil, en burkini ou en survêt, je m'enfous. C'est leur problème et ils/elles peuvent bien se baigner comme ils/elles veulent, à condition que ces façons ne soit pas des signes religieux, ou interprétables comme tels.

Je ne suis pas "islamophobe": je suis juste anarchiste et CONTRE toutes les religions !

:religion: :antifa: :A:

Salutations Anarchistes !
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Pierre-Joseph le Sam 8 Avr 2017 11:53

Je suis d'accord sur la nécessité de dénoncer les tenues religieuses ostentatoires car la religion est l'ennemi du peuple et qu'il faut la combattre. Il ne faut cependant pas être naïf sur les attaques portées contre l'islam au nom de la laïcité: il ne s'agit jamais que d'attaques racistes. Pourquoi s'attaquer en permanence au voile islamique et jamais à celui des nones, pourquoi s'attaquer au burkini et pas à la coule ou autres déguisements à caractère purement ostentatoire dont raffole l'église catholique, pourquoi s'attaquer aux minarets et jamais aux écoles, églises, cathédrales et autres abbayes innombrables dont l'entretien au frais du contribuable est ruineux alors que l'utilité publique est plus que discutable ? La seule réponse est le racisme ou, au minimum, l'intolérance religieuse. Presque tous les candidats de Macron à Le Pen en passant par Fillon ont adopté ce racisme d'état car ils courent après le même électorat, ou presque.
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede rastanar le Sam 8 Avr 2017 13:55

perso,je n'ai pas à savoir qui est catholique,protestant,orthodoxe,musulman,juif,hindou,bouddhiste,etc,je n'ai pas à savoir non plus qui c'est qui va à l'église,à la mosquée,à la synagogue,au temple,ou
une pagode,l'anonymat doit être garantie et non pas sombrer dans les sirènes du communautarisme et de chacun pour soi et dieu pour tous, revendiquant ses croyances et l'imposent aux autres avec l'aval
de l'état...sinon c'est la guerre de tous contre tous.Ce n'est pas marquer sur le visage des gens et d'une,par contre c'est par le biais de vêtements ou de symboles qui ressemble à s'y méprendre à du prosély-
-tisme,pas de croix,pas de voiles,pas de kippas,pas de turbans.Logiquement on à rien foutre des traditions,des coutumes qui oppriment des individus qui pour beaucoup veulent en sortir et découvrent que
la religion n'est pas leur tasse de café,alors se tournant vers l'athéisme,la libre pensée,anti théisme,être sans religion,le scepticisme,ou voir même agnostique,en réalité c'est faire ses propres expériences
dans la vie,faire marcher son cerveau.

Nous sommes bel et bien dans des revendications identitaires,si on veut une laÏcité juste même éventuellement dans une société anar,alors à ce moment là,toute personne ne peut en aucun cas imposer
ses convictions religieuses à son compagnon,à sa compagne,à ses enfants qui n'ont pas encore l'âge de raison,au reste de la famille,à ses voisins,à ses collègues de travail,à des inconnus,sinon tu t'expo-
-sera à la critique,au doute,donc à la raison,pas question ici de faire un ghetto,pas de ça qu'il s'agit.Les croyances doivent rester dans la tête et surtout de ne pas entrer en politique parce que sinon c'est
la catastrophe.
Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

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D'ailleurs j'en ai un et je vis très bien avec"---Karin Viard
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Re:  L"’islamophobie », un concept bien fumeux !

Messagede Protesta le Sam 8 Avr 2017 21:10

à propos de connerie fumeuse et ça semble pas être une blague.

http://www.tunisiefocus.com/culture/sca ... xe-168351/
"Salut Carmela, je suis chez FIAT! Je vais bien... Si,Si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye!"
Protesta
 
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