Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede bajotierra le Lun 3 Nov 2014 13:26

Mort de Rémi et affrontements : les récupérateurs radicaux sortent du bois

dimanche 2 novembre 2014



" Notre force ne naîtra pas de la désignation de l’ennemi, mais de l’effort fait pour entrer les uns dans la géographie des autres."
Comité invisible, A nos amis, octobre 2014, p. 231



Mathieu Burnel, co-inculpé dans l’affaire de Tarnac, a devisé vendredi 31 octobre en bonne compagnie sur le plateau de Ce soir ou jamais, émission diffusée par un des porte-parole officiel du terrorisme d’Etat, la chaîne France 2. A l’heure où des affrontements se produisent quotidiennement dans plusieurs villes depuis près d’une semaine suite à l’assassinat policier d’un manifestant dans la lutte contre le barrage de Sivens, un début de dialogue entre "un représentant des radicaux" et des représentants du pouvoir a enfin pu s’instaurer. Bienheureux, donc, tous ces citoyens qui continuent de verser scrupuleusement leur obole afin que le service public puisse accomplir son devoir sacré de maintien de l’ordre (dont le dialogue entre dominés et dominants fait entièrement partie) lorsque l’heure se fait plus grave. Car sans représentants, plus de représentés, et sans représentés, bonjour l’anarchie ! Afin d’achalander les étalages du grand supermarché des opinions cathodiques, Mathieu Burnel a donc utilisé en direct ses meilleurs effets de manche pour rivaliser avec Juliette Meadel, secrétaire nationale du PS à la politique industrielle, Corinne Lepage, députée européenne du MoDem, ou encore Pascal Bruckner (philosophe réac).

Sur le thème "L’écologie, nouveau champ de bataille ?", il a une fois de plus montré aux aveugles les conséquences pratiques des mots "faire croître notre puissance" ou encore "ne pas désigner l’ennemi mais composer avec lui". Face à des situations potentiellement incontrôlables, le pouvoir a régulièrement besoin d’interlocuteurs, y compris virulents, comme nous le rappelle dans un autre genre le passage à l’ORTF de Daniel Cohn-Bendit le 16 mai 1968 après le début de la grève générale. Et si, comme le remarquait un vieux barbu cher aux autoritaires, l’histoire repasse souvent ses vieux plats sous forme de farce, c’est aussi parce que le pouvoir n’a que les bouffons qu’il mérite. Octobre 2014 n’est évidemment pas mai 1968 ("Fuck may 68, Fight now !", disait un tag sur les murs d’Athènes en 2009), mais tout le monde n’a pas la lucidité d’attendre un soulèvement avant de se précipiter sur les plateaux télé pour tenter d’en prendre la tête. Sauf si l’insurrection est déjà là, bien sûr !

Parlant bien sûr pour tous et pour chacun -comme "notre génération", Rémi Fraisse (qui aurait fait partie de "ces gens qui essayent de prendre au sérieux minimalement la question de leur existence") ou "les jeunes aujourd’hui"-, le récupérateur de service prétend aujourd’hui incarner cette rage aux mille visages. Après des passages radios et télés avec ses collègues Benjamin Rosoux (le conseiller municipal de Tarnac depuis mars 2014) ou Julien Coupat (ils ont reçu pendant quatre heures dans un appartement neuf journalistes pour être interviewés en novembre 2012), il n’était cette fois pas là pour se défendre des accusations de la police, mais bien pour vendre son parti à propos d’une "insurrection qui est arrivée" !

"L’idée d’utiliser à l’avantage des révolutionnaires les niches médiatiques que le pouvoir leur concède n’est pas seulement illusoire. Elle est franchement dangereuse. Leur seule présence sur les plateaux ne suffit pas à fissurer le carcan de l’idéologie dans la tête des spectateurs. A moins de confondre puissance d’expression et puissance de transformation, et à croire que le sens de ce que l’on exprime, par la parole, par la plume, par l’image etc., est donné a priori, sans avoir à se préoccuper de savoir qui a le pouvoir de le faire. Il y aurait là du contenu qui pourrait exister sous des formes diverses sans en être affecté. Vieille illusion du monde réifié dans lequel les activités apparaissent comme des choses en soi détachées de la société. Mais pas plus que d’autres formes d’expression, la forme subversive du langage est la garante de l’incorruptibilité du sens. Elle n’est pas immunisée contre les dangers de la communication. Il suffit de l’exprimer sur les terrains propres à la domination pour en miner la signification, voire pour l’inverser."
Le miroir des illusions, Notes de discussions du côté de La Bonne Descente (Paris), 1996

Intervenir dans les médias avec le vieil argument léniniste (à propos du Parlement) de s’en servir comme tribune renforce non seulement la légitimité de ces instruments de la domination, mais cautionne également le jeu démocratique qui pose comme base le dialogue plutôt que l’affrontement. On ne discute pas avec l’ennemi, on le combat est certes un vieil adage issu de l’expérience révolutionnaire, mais il ne concerne que celles et ceux qui ont réellement l’intention de supprimer toute autorité. Pour les autres -à commencer par les politiciens du "mouvement"-, il est par contre certain qu’il faut un jour ou l’autre faire preuve de tact, savoir ménager les uns et les autres en d’improbables "alliances", "composer avec ce qu’il y a là où on se trouve", c’est-à-dire s’adapter à l’existant plutôt que le subvertir. Accepter les règles du jeu plutôt que de foutre en l’air le jeu lui-même. Cette dynamique qu’on a par exemple vu resurgir ces dernières années en Val Susa, à Valognes ou à Notre-dame-des-Landes après les affrontements qui ont permis de repousser les flics, n’est pas nouvelle. On sait depuis longtemps que tous les politiciens ne siègent pas au Parlement mais émergent aussi des luttes, et que la conquête du pouvoir (ou de l’hégémonie) emprunte parfois des chemins de traverse.

Refuser les mécanismes de la politique - dont la récupération et la représentation font entièrement partie - n’est pas une question de principe, c’est une des conditions pour réellement expérimenter l’autonomie et l’auto-organisation. Seul le dialogue des révoltés entre eux dans un espace de lutte anti-autoritaire où les mots et leur sens ne sont pas mutilés par les besoins de contrôle et de consensus du pouvoir pourra dépasser la confusion organisée. C’est là, loin de toute représentation, que les idées sans maîtres ni propriétaires qui nous animent pourront alors enfin appartenir à tous ceux qui s’y reconnaissent.




http://cettesemaine.free.fr/spip/articl ... ticle=7306
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Lehning le Lun 8 Déc 2014 22:10

Bonsoir !

Voui c'est assez pathétique tout ça !

Je viens d'apprendre également que Yannis Youlountas (d'après mon ami Philippe Pelletier) fut le directeur de campagne présidentielle de José Bové !!! Tout fout le camp et je conchie celles et ceux qui bouffent au ratelier politicien ! Ca suffa comme si !

Etre anar, c'est ne pas aller voter, ne pas s'allier avec les politicard-e-s toutes et tous + véreux(ses) les 1 que les z'autres, merdouille ! C'est le B.A BA de l'anarchisme !!!

Et ensuite, ces beaux baratineurs(ses) voudraient nous faire la morale (j'hallucine !) comme Onfray de mieux se taire, etc...

Toutes ces compromissions à la con sont évidemment le creusement de la tombe anarchiste !

Salutations Anarchistes !
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Bobomb le Mar 9 Déc 2014 00:58

Je suis d'accord sur le principe.

Mais d'un point de vue pragmatique je ne pense pas que Burnel envisage une carrière politicienne, d'ailleurs après son intervention il est parti du plateau. Il n'a aucunement voulu dialoguer avec les autres (on l'a même accusé de faire un monologue), il voulait juste je pense apporter un point de vue différent, de la part de quelqu'un venant directement des luttes.

Et il ne s'est pas placé de manière omnisciente ni en parlant pour tout le monde, il a juste établi une synthèse assez juste de la situation en clashant comme il faut les autres timbrés du plateau. Il a d'ailleurs commencé sa prise de parole en dénonçant le dialogue et les considérations "politiciennes".

Bref je pense pas que ce soit un si gros problème. Tout au contraire, la vidéo a fait le buzz, et si elle peut amener des gens "novices" à se renseigner sur le Testet, les ZAD, les luttes autonomes, les insurrections, le dogme de la croissance économique, la répression du mouvement social, etc, ça ne peut être que bénéfique.

Si on reste entre nous à parler dans les A.G, c'est cool, mais on amènera personne d'autres dans ces A.G. La TV est actuellement le plus grand des moyens (et aussi le plus pervers) de communication, si on peut y faire des attentats comme ceux-ci, pourquoi s'en priver ? (Burnel ne se pose jamais en initiateur d'un mouvement, en "chef", ou quoi que ce soit comme avait pu le faire Bendit, il mets juste à plat le débat en posant les vraies questions, et je peux vous dire que cette vidéo a pu amener pas mal de monde nouveau à s'intéresser de près ou de loin à l'anarchisme !)
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Boehme le Mar 9 Déc 2014 02:40

Bobomb a écrit:Je suis d'accord sur le principe.


Bobomb a écrit:il a juste établi une synthèse assez juste de la situation en clashant comme il faut les autres timbrés du plateau. Il a d'ailleurs commencé sa prise de parole en dénonçant le dialogue et les considérations "politiciennes".


Bobomb a écrit:Tout au contraire, la vidéo a fait le buzz, et si elle peut amener des gens "novices" à se renseigner sur le Testet, les ZAD, les luttes autonomes, les insurrections, le dogme de la croissance économique, la répression du mouvement social, etc, ça ne peut être que bénéfique.


Bobomb a écrit:La TV est actuellement le plus grand des moyens (et aussi le plus pervers) de communication, si on peut y faire des attentats comme ceux-ci, pourquoi s'en priver ?


Ces expressions, qu'il faut prendre à la lettre, sonnent aux oreilles des plus avertis comme une condamnation à un non-lieu politique. La mécanique discursive se crispe "spontanément" sur des énoncés qui ont le vent en poupe. Déclaration de principe qui n'intéresse personne, mais les principes, c'est important, c'est pas important, de toute façon ce qui compte c'est la forme, le fond viendra après. "Clash" pour le spectacle, qui compte plus que l'effectivité de cette description de la situation que l'intervenant était censé faire valoir. "Clash", c'est plus lisible, on comprend plus vite qu'il se passe quelque chose, qu'il y a un événement. Est-ce que tu sais au moins qu'il se passe quelque chose sur le plateau, nous qui tous les jours nous efforçons de te servir ton engueulade quotidienne sur un plateau ? Et puis, ça se diffusera mieux comme ça, ça se diffusera un peu partout, on ne sait pas vraiment où, mais peu importe, ça se diffuse. Ca coule bien. Et puis ça s'infuse, ça fait un shoot informatif à l'usage des quelques initiés qui savent forcément (loi du buzz, triple buse !) ce qu'ils ratent. Et ce qu'ils ratent, au fond, c'est pas la répression sociale, le Testet ou la répression de mes testicules, c'est que c'est bénéfique. C'est bien de se tenir au courant, c'est pourquoi il faut être branché. Mais t'es au courant au moins que la TV est le plus grand moyen de communication, quoique pervers, mais le plus grand moyen, quoique pervers, mais le plus grand quand même ? Allah est le plus grand aussi, il est cruel, mais il est aussi miséricordieux si tu avales bien cinq fois par jour ta messe cathodique, mon légume. Et si Dieu te plaît pas, si t'es plutôt branché "satanisme", ne t'en fais pas, on a tout ce qu'il faut pour planer. La subversion en boîte, on l'applaudit de conserve, surtout de nos jours. Alors pourquoi s'en priver, en effet ?
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Bobomb le Mar 9 Déc 2014 09:54

Je trouve ça vraiment sévère.

Dans un monde idéal, il n'y aurait plus de télés.

Mais, finalement, que font les radios pirates, les sites internets libertaires, etc ? Ne font-ils pas que se saisir des codes spectaculaires que nous offre la société capitaliste, pour leur apporter un côté subversif ?

Je ne dis pas qu'il faut multiplier les passages à la TV. Je dis que dénoncer le passage de Burnel est contre-productif: d'une part il est certain qu'il a eu bien plus d'effets qu'un simple tract sur tout un tas de mentalités (qui peut-être demain se retrouveront au Testet, à fonder des ZAD, ou même dans des expériences autogérées, dans des squats, etc) ; d'autres part si la subversion ne veut pas rester sectaire elle n'a pas intérêt à ne pas s'ouvrir aux outils de capital, tout en les utilisant comme il le faut (la nuance est de taille: elle doit se les accaparer et non pas rentrer dedans lâchement)

Et de ce point de vue, je n'ai pas trouvé son intervention "prétentieuse", "omnisciente", qui voudrait se poser en "représentant" des luttes, peut-être dans un but marchand ou politicien. Je trouve de ce côté là qu'il a fait preuve d'une grande retenue dans le choix de ses mots, et que partir juste après du plateau sans dialoguer était un acte intéressant.

Maintenant, bien sûr que dans l'idéal, ce n'est pas le moyen d'expression à choisir ; mais, à titre d'exemple similaire, la violence l'est-elle, dans l'idéal ? Le pacifisme est sûrement meilleur, pourtant à l'heure de la médiatisation marchande se basant sur le spectaculaire il parait évident que la violence peut être utile aux luttes ; pourtant à l'heure de la répression de plus en plus forte, il parait évident que la violence peut être utile ;etc. Finalement, tout n'est que question de pragmatisme. Encore une fois.

Le pragmatisme avant les principes ? Je ne sais pas, peut-être faudrait-il trouver un moyen habile de concilier les deux le plus possible. Ce qui est sûr: c'est que l'intervention de Burnel a amené des gens à s'intéresser sur les luttes libertaires et autonomes et leur répression, ainsi que plus particulièrement sur la crise systémique à laquelle on fait face et les dangers écologiques.

Et il faudrait que je m'en plaigne ?
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Boehme le Mar 9 Déc 2014 19:46

Bobomb a écrit:Je trouve ça vraiment sévère.


Il le faut, plus que jamais.

Bobomb a écrit:Dans un monde idéal, il n'y aurait plus de télés.

Mais, finalement, que font les radios pirates, les sites internets libertaires, etc ? Ne font-ils pas que se saisir des codes spectaculaires que nous offre la société capitaliste, pour leur apporter un côté subversif ?


Ai-je parlé d'un "monde idéal" ? Non. J'ai parlé de ce monde, qui carbure à la médiocrité. A ces "codes", comme tu dis; mais à cette nuance près qu'ils ne sont pas gracieusement offert par le Saint-Esprit du capitalisme. Ils dérivent de la nécessaire production, reproduction et diffusion d'un régime de signes qui quadrille à l'avance toutes les possibilités politiques de parole en blocs nominaux. Reste juste à connaître la recette du succès pour le producteur-consommateur déniaisé, et le rayonnage, la chaîne ou l'application pour le consommateur-producteur tout aussi déniaisé.

Bobomb a écrit:
Je ne dis pas qu'il faut multiplier les passages à la TV. Je dis que dénoncer le passage de Burnel est contre-productif: d'une part il est certain qu'il a eu bien plus d'effets qu'un simple tract sur tout un tas de mentalités (qui peut-être demain se retrouveront au Testet, à fonder des ZAD, ou même dans des expériences autogérées, dans des squats, etc) ; d'autres part si la subversion ne veut pas rester sectaire elle n'a pas intérêt à ne pas s'ouvrir aux outils de capital, tout en les utilisant comme il le faut (la nuance est de taille: elle doit se les accaparer et non pas rentrer dedans lâchement)


Contre-productif pour qui ? Pour la révolution sociale de ceux qui la gèrent bien dans leur coin ? Pour ceux qui croient que poser ses fesses quelque part et adopter un lifestyle suffit à produire une idée décente ? A moins que ce ne soit, sur ce forum en l'occurrence, que pour la transmission de la bonne parole subversive du mois. Outils du Capital ? Autant parler de Dieu, de la table des dix commandements et du buisson ardent. A l'instar de l'Ancien Testament, cette vieille conception du Capital comme grand sujet unique et global a de beaux jours devant lui.

Bobomb a écrit:
Et de ce point de vue, je n'ai pas trouvé son intervention "prétentieuse", "omnisciente", qui voudrait se poser en "représentant" des luttes, peut-être dans un but marchand ou politicien. Je trouve de ce côté là qu'il a fait preuve d'une grande retenue dans le choix de ses mots, et que partir juste après du plateau sans dialoguer était un acte intéressant.


Mathieu Brunel espérait-il vraiment (et toi avec) nous faire oublier que l'accès au spectacle suppose de faire valoir des titres, des fonctions, une réputation et/ou un nom pour la bonne distribution des places dans les lieux de la bonne diction ? Pourquoi Brunel est-il là pour poser ses deux-trois certitudes et pas un autre ? Pourquoi le discours de Brunel et pas celui d'un autre ? Pourquoi sur ce support et pas un autre ? Se casser sans rien dire ? Show must go on, c'est ce soir ou jamais. Quand ça a commencé, il est indifférent qu'on arrête de participer à un moment où à un autre. Ca fera une énième vidéo sur You Tube, imagier en voie de poubellication avancée, qu'on intitulera... tiens, pourquoi pas Brunel "clash" machin-chose ?

Bobomb a écrit:
Maintenant, bien sûr que dans l'idéal, ce n'est pas le moyen d'expression à choisir ; mais, à titre d'exemple similaire, la violence l'est-elle, dans l'idéal ? Le pacifisme est sûrement meilleur, pourtant à l'heure de la médiatisation marchande se basant sur le spectaculaire il parait évident que la violence peut être utile aux luttes ; pourtant à l'heure de la répression de plus en plus forte, il parait évident que la violence peut être utile ;etc. Finalement, tout n'est que question de pragmatisme. Encore une fois.

Le pragmatisme avant les principes ? Je ne sais pas, peut-être faudrait-il trouver un moyen habile de concilier les deux le plus possible. Ce qui est sûr: c'est que l'intervention de Burnel a amené des gens à s'intéresser sur les luttes libertaires et autonomes et leur répression, ainsi que plus particulièrement sur la crise systémique à laquelle on fait face et les dangers écologiques.


Le discours que tu tiens là est symptomatique d'une époque, la nôtre, qui passe son temps, sous couvert de réalisme, à théoriser son impuissance. Jamais aucune autre ne l'a fait autant. Ca en dégouline à longueur de journal, dans les zones mitoyennes de la modération où on a appris depuis longtemps à critiquer le règne des minables tout en te faisant oublier qu'on le fait depuis le royaume des minables — où les amnésiques sont aussi bien les rois. Ils appelleront ça leur "pragmatisme", et te feront oublier que personne, pragmatiquement, n'est tenu de parler à la télé, d'écrire un livre ou de publier un article. Le fait qu'on veuille acquérir des petites parcelles d'expression prouve seulement une profonde impuissance politique, celle qui passe son temps à séparer le bon grain de l'ivraie et à nous entretenir sur les usages et les mésusages de ce qu'ils rêveraient être de simples outils. Le langage n'est pas un simple outil de communication, ni l'image, ni les dispositif de leur publication. Nous avons affaire à des formations historiques, sociales, conscientes et inconscientes, pas au marteau de ton grand-père. Nous avons affaire à des mots d'ordre comme slogans, à des énoncés et à des contextes d'énonciations qui mettent au pas, à des mécanismes de pouvoir qui opèrent dans les effets du dire.

Tempérance et engagement, critique "constructive" et cocktails. Cela demande une certaine souplesse dans les appuis. Les ballerines médiatiques, du jour, de la semaine, du mois ou de l'année, ergotent leur insatisfaction entre deux pages de pub. Chacun choisit ses adjectifs qualificatifs sur la (large) palette des trémolos et le clavier de la noble indignation dans le commerce en tubes cathodique de la révolte. Par quel miracle ces rigolos se trouveraient à l'abri de toute critique ? Pourquoi ces gens, qui passent leur temps à parler à la place des autres et à les faire taire dans les effets de leur dire, reçoivent-ils des suffrages de ce genre, estampillés "pragmatiques" ? La seule violence que je vois dans tout ça est d'ordre symbolique. Et pragmatiquement, je combats la violence en la faisant voir aux individus, — ce que tu appelles ma "sévérité".
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Bobomb le Mar 9 Déc 2014 20:29

Ce n'est pas forcément une sévérité dans l'analyse que je dénonce mais dans la conclusion.

Je pars d'une réflexion simple, et pragmatique oui, si le mot fait peur tant pis -tu es sans doute bien plus anarchiste que moi-, nourrie par une envie toute aussi simple: comment la réflexion libertaire peut-elle s'étendre à un maximum, comment l'anarchie pourrait-elle un jour se répandre, et comment pourrions-nous amener le plus de monde dans les luttes ?

J'attends tes propositions.

De cette réflexion, j'en suis arrivé à un constat: cette intervention de Burnel a répondu à la positive à toutes mes questions posées ; elle a étendue la réflexion libertaire à des non-initiés, elle a permis à l'anarchie de se répandre d'une certaine manière un peu plus (dans les esprits du moins) et elle a amené des gens au coeur des luttes.

Ce que je dis n'est pas plus compliqué que ça.

Deuxième question, après les propositions, que je te pose, libre à toi d'y répondre: quel rapport la lutte libertaire entretient-elle ou doit entretenir avec le "Capital", dont tu dénonces chez moi une vision erronée ("vieille conception comme grand sujet unique et global a de beaux jours devant lui" que tu compares à l'Ancien Testament...) ?

Pour finir, Burnel n'a pas voulu nous faire oublier que pour arriver sur le plateau de CSOJ il faut "une fonction, une réputation et/ou un nom". Comment Burnel a acquis sa réputation et donc comment est-il arrivé sur le plateau ? Par sa simple fonction d'activiste, mis en examen lors de l'affaire Tarnac. Que l'affaire Tarnac ait voulue faire parler d'elle, comme le veulent aujourd'hui les luttes dans les ZAD, comme l'ont toujours voulu ceux qui ont subi les injustices, quoi de plus normal ? Pourtant, Burnel n'a jamais rien fait d'autre pour atterrir sur le plateau, et les comportements des membres de Tarnac vis-à-vis des médias sont restés très réfléchis.

Je ne trouve pas que Burnel ait été ici (et ça aurait pu être un autre, Burnel ou pas je m'en fout un peu) acteur de la domination symbolique qu'il aurait exercé, mais encore une fois j'en reviens au pragmatisme. Sans lui, je ne sais pas comment répondre à mes trois questions posées plus haut (sur comment amener les gens aux luttes libertaires).
Je pense que chaque lutte a eu son pragmatisme en fonction de son époque et donc des techniques de dominations des époques en question ; d'ailleurs, je crois aussi savoir que chaque lutte a échoué dans le temps. Ce n'est pas ce que je vise. Pragmatique ne veut pas forcément dire lâche - même si ça peut être largement le cas.
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Boehme le Mar 9 Déc 2014 23:44

Bobomb a écrit:Ce n'est pas forcément une sévérité dans l'analyse que je dénonce mais dans la conclusion.


Je ne tire aucune conclusion. Je montre dans l'effet mon dire où se situe le problème. On peut toujours les poser dans l'abstrait, dans les grandes généralités, jongler avec les concepts, puis repartir avec quelques copains après la résolution des contradictions. Ou bien on peut montrer dans les discours qu'on tient sur l'état des choses existantes ce qu'il y a de problématique. Non pas le monde, mais le discours sur le monde. C'est d'ailleurs tout ce qui peut se faire de conséquent dans un forum où l'essentiel des messages sont écrits. La première réalité qui s'impose à nous dans un échange virtuel de signes n'est pas le monde, mais des signes et des régimes de fiction qui convoquent "un monde".

Bobomb a écrit:Je pars d'une réflexion simple, et pragmatique oui, si le mot fait peur tant pis -tu es sans doute bien plus anarchiste que moi-, nourrie par une envie toute aussi simple: comment la réflexion libertaire peut-elle s'étendre à un maximum, comment l'anarchie pourrait-elle un jour se répandre, et comment pourrions-nous amener le plus de monde dans les luttes ?


Je ne parle pas depuis l'anarchisme. Et je voudrais bien savoir ce qui dans mes propos ai pu te faire penser ça. J'ai fais valoir, dans un autre fil de discussion,
le fait que le mouvement anarchiste n'existe pas encore, qu'il a encore à être créé. Du temps de Brassens, on était incapable de définir ce que c'était, pour dire qu'on avait la probité de ne pas en faire un fétiche. J'y consacrerai peut-être un fil de discussion, un de ces quatre. Mais pour tout dire, je me fiche autant de l'anarchisme que de l'anarchie, parce que ce n'est pas ce qui importe dans cette affaire. En revanche, "amener le plus de monde dans les luttes" me paraît aller dans le "bon" sens. Encore faut-il comprendre que la politique n'est pas une affaire quantifiable, et qu'en matière de lutte effective on ne fait pas dans le bétail.

Bobomb a écrit:
J'attends tes propositions.


Ajoute "camarade", tant que tu y es !

Tu te crois où, Bobomb ? A une réunion du PCF ?

Bobomb a écrit:
De cette réflexion, j'en suis arrivé à un constat: cette intervention de Burnel a répondu à la positive à toutes mes questions posées ; elle a étendue la réflexion libertaire à des non-initiés, elle a permis à l'anarchie de se répandre d'une certaine manière un peu plus (dans les esprits du moins) et elle a amené des gens au coeur des luttes.

Ce que je dis n'est pas plus compliqué que ça.


Quand on refuse de voir ce qu'il y a de problématique dans ce que tu as dis, on peut trouver tes propos clairs, très très clairs. Et c'est tout ce qui importe en régime de signes publicitaires : que tout soit immédiatement lisible, évacué sous le tapis les quelques problèmes qu'on élève pour la forme. Les médias sont pervers (?), mais on s'en fiche, du moment qu'on est informé. L'information, effet pervers (?) de l'outil pervers (?) ? Mais non, oublie, faut que ça coule dans tous les cas.

Ce qui pose problème ici, c'est une pratique du langage qui ne va absolument pas de soi. Elle produit et reproduit les mêmes schémas discursif qui rendent la circulation de l'information et des capitaux toujours plus performants. Voyons en quoi cela consiste.

Bobomb a écrit:
Pour finir, Burnel n'a pas voulu nous faire oublier que pour arriver sur le plateau de CSOJ il faut "une fonction, une réputation et/ou un nom". Comment Burnel a acquis sa réputation et donc comment est-il arrivé sur le plateau ? Par sa simple fonction d'activiste, mis en examen lors de l'affaire Tarnac. Que l'affaire Tarnac ait voulue faire parler d'elle, comme le veulent aujourd'hui les luttes dans les ZAD, comme l'ont toujours voulu ceux qui ont subi les injustices, quoi de plus normal ? Pourtant, Burnel n'a jamais rien fait d'autre pour atterrir sur le plateau, et les comportements des membres de Tarnac vis-à-vis des médias sont restés très réfléchis.

Je ne trouve pas que Burnel ait été ici (et ça aurait pu être un autre, Burnel ou pas je m'en fout un peu) acteur de la domination symbolique qu'il aurait exercé, mais encore une fois j'en reviens au pragmatisme. Sans lui, je ne sais pas comment répondre à mes trois questions posées plus haut (sur comment amener les gens aux luttes libertaires).
Je pense que chaque lutte a eu son pragmatisme en fonction de son époque et donc des techniques de dominations des époques en question ; d'ailleurs, je crois aussi savoir que chaque lutte a échoué dans le temps. Ce n'est pas ce que je vise. Pragmatique ne veut pas forcément dire lâche - même si ça peut être largement le cas.


Une fonction d'activiste ? Sans doute pour ceux qui croient être les dirigeants non-dirigeants mais dirigeants d'un mouvement dont la légitimité n'a pas été reconnue. Et la journaille d'ambiance se tamponne bien d'une fonction qui n'est pas reconnue. Tenons-nous en à ce qu'en dit le bandeau : "membre du groupe de Tarnac". Appellation bien floue, on en conviendra. Les comités invisibles doivent rester invisibles, mais pas trop quand même, il faut bien qu'ils fassent risette à la caméra de temps en temps, pour qu'on ne les oublie pas. Pourtant elle dit "l'essentiel" : c'est un copain de l'agité du caténaire, avec qui il a commis ce truc très visible qui s'appelle L'Insurrection qui vient. Or, dehors, en ce moment, c'est l'insurrection qui gronde, la preuve, il y a un mec qui est mort. Donc invitons un membre du groupe de Tarnac. Et cette logique simpliste, qui, ce qui est problématique, va peut-être à l'encontre de sa vision des choses, il l'a accepté implicitement. Le même qui écrivait avec ses copains qu'il fallait faire usage de la violence ici pour aider les gens de l'autre côté de la mer Méditerranée s'assoit à l'endroit le plus confortable, sous les sunlights d'une émission culturo-mondaine, pour parler de la pluie et du beau temps, pardon, de l'insurrection qui est arrivée, — sans trop se presser apparemment, mais mieux vaut tard que jamais. Nous autres, pigistes appointés, nous aimons la violence... tant que ça donne dans le sensationnel. Et le sensationnel, c'est bien, c'est bénéfique, ça produit des capitaux qui iront financer la guerre contre le terrorisme, de l'autre côté du monde. Ce qui va nous permettre de proposer des reportages, encore plus de débats télévisés, infiniment plus de tweets indignés, pour toujours plus de transparence de l'information.

Maintenant que la réalité monétaire-signe des flux de capitaux a été mise en évidence (ce que les superstitieux appellent le Capital, avec un grand "C", comme dans "Dieu"), voyons ce qu'il en est du côté des agents du capitalisme, ou, en d'autres termes, voyons ce qu'il en est du côté de ceux qui transmettent et reproduisent les messages, non pas en tant que forme-contenu, mais simplement dans leur forme. Je vais faire court.

Nous avons les questions du jeune Bobomb, pragmatiques les questions, toujours. Ces trois questions là, mises à côté de l'information qui, en en apportant les réponses, est censé servir de critère à une bonne diffusion, ne constituent aucunement des critères bien précis. Ce que Bobomb, et le public incrédule et conscient, toujours conscient, le public, il ne faut surtout pas oublier de le répéter si on veut que ce soit vrai, — ce qu'il veut, dis-je, nous faire croire, c'est que ses questions se sont posées avant que les réponses n'adviennent. Et en réalité, c'est tout l'inverse : les réponses du burné ont suscité les questions de Bobomb. Par quel miracle ? Par l'opération de la publicité, pardi ! Car qu'est-ce que la publicité, sinon ce principe qui fait que rien ne se perd, qu'il n'y a rien de secret, et que tout se revend ? Qu'elles soient pragmatiques ou pas, la généralité des propos du copain de l'autre répondent à n'importe quel question concernant un objet aussi général que "la lutte". Je vous invite à écouter l'interview de bout en bout, vous verrez, c'est fantastique. Ce qu'a voulu dire le prophète de l'insurrection ne compte pas, c'est par la contrainte du format de l'émission, du temps de parole alloué, de la présentation du "personnage" et quantité d'autres facteurs indépendants de sa volonté que ce qu'il a dit a été dit, et rien d'autre. Ces paramètres poussent alors à énoncer des généralités, à écourter les explications, et surtout à occulter, sur le bout de la langue, les problèmes internes à son discours, qu'il soit de l'ordre de la contradiction formelle ou de la contradiction réelle. Qu'est-ce que la "démocratie libérale" ? La "sphère de la politique classique" ? Et puis, il y a l'interpellation, fonction très importante de l'énonciation lorsqu'on veut vendre quelque chose au travers d'une fiction. C'est quoi, cette "génération" dans laquelle nous sommes tous sensés nous reconnaître ? Dis-moi, Burnel : j'en fais partie, moi, de ta génération qui passe à la télé un samedi soir pour débiter des âneries à propos de l'insurrection qui est finalement venue ? Sinon, quand est-ce que j'en ferais partie ? Dans cinq, dix ans ? Et qu'est-ce que je dois faire pour ça ? Acquiescer à ton indignation de façade et à toutes les manies d'un présent qui est incapable de se penser soi-même ? Me dire que t'as répondu docilement à toutes les questions que je me suis posé le temps d'une page de pub, puis ensuite aller le dire à tout le monde sur un forum ?

Et en aval de tout cela, il y a moi et toi, mon ami, mon ennemi, mon récepteur-transmetteur. Toi qui affirme que toute cette faiblesse a incité des gens à s'engager dans la lutte, dis-moi seulement quelle grande idée, quelles pratiques sociales nouvelles ressort de tout cela.
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Lehning le Mer 10 Déc 2014 13:42

Bonjour !

On sent le mépris de Boehme... Beaucoup de baratin pour ne rien dire... Un bla-bla post-situ... Il s'écoute parler...délayage pseudo-intello...
Du discours sur les discours: le même travers de ce qu'il semble dénoncer. Le Burnel du forum ?

Dans tout ce fatras, bien sûr, aucune proposition ou perspective concrète.
C'est affligeant.


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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Boehme le Mer 10 Déc 2014 19:46

Lehning a écrit:Bonjour !

On sent le mépris de Boehme...


Qui ça, "on" ?

Lehning a écrit:Du discours sur les discours: le même travers de ce qu'il semble dénoncer. Le Burnel du forum ?


Brunel est au contraire présenté comme quelqu'un qui a su décrire le monde. Ce que Bobomb appelle "description de la situation", j'appelle ça "fiction bonne à faire croire au chaland qu'il sait de quoi il parle". Ce que Bobomb appelle "information", j'appelle ça des signaux de révolte, des semblants d'idées si tu préfères. Et ce qui importe n'est pas le contenu de l'information, mais sa diffusion. Sa diffusion jusque dans cet espace public qu'est le forum, que reproduit le commentaire de Bobomb. Ce qui est le problème qui m'occupe, présentement.

Le Burnel du forum ? Que doit-on conclure de l'égalisation implicite que tu fais entre une parole qui s'adresse depuis un plateau-télé et une parole qui s'adresse depuis un forum, Lehning ? Que le forum est un plateau télé, un espace publicitaire où il s'agit de créer un topic pour poser ses encarts publicitaires sans faire trop de vague, en ponctuant ses "réponses" de salutations "anarchistes" ? Est-ce que je fais valoir de qualifications, des fonctions, des titres ou je ne sais quoi d'autre ? Non. Je suis un ladre qui répond aux autres ladres, au lieu même de leur énonciation. Vais-je me mettre à inventer un personnage de Bobomb, à lui inventer un "mépris" qu'il n'a pas et des prétentions de "pseudo-intello" qu'il ne présente pas ? Non, je m'en tiens à ce qu'il dit, en épiçant un peu la sauce, histoire qu'elle ait du répondant.

Lehning a écrit:Dans tout ce fatras, bien sûr, aucune proposition ou perspective concrète.


Je vais te dire ce qui est encore plus affligeant : cette morale de flic qui consiste à nous faire croire qu'il faut demander l'autorisation au voisin d'aérer sa chambre. Tu crois que j'ai des comptes à te rendre, Lehning ? Tu crois que je vais me borner à qualifier ta façon de disqualifier mon discours de "fratras" ou de "monologue", sans donner d'autres détails, avant de partir sur des salutations d'automate ? Une histoire récente nous a appris combien les termes de "proposition" et de "concret" ont pu servir les adversaires de la pensée. La ritournelle a le vent en poupe : Ne discute pas, cause concret, fais des proposition, bref, soit positif. Exit les problèmes, les questions tu les oublies. Ou alors tu les évoques, pour le frisson du petit-bourgeois bouffi de certitudes, au moment de l'antithèse dissertative, puis tu passes aux propositions. Qu'est-ce que ça donne, concrètement ? La télévision est un outil de communication (cette proposition est fortement contestable) — il est parfois pervers, mais heureusement pas tout le temps — donc on peut parler de là : d'où Burnel. Tu destitues, mais tu compenses; tu détruis, mais tu reconstruis. Le concret ? Tu parles si tu veux, mais racontes au moins une histoire qui nous parle. Ne compte pas sur moi pour convoquer la réalité à la barre. Simple question de probité, de la part de quelqu'un qui parle depuis un lieu virtuel. Contrairement au type qui espère s'aménager une échappatoire à la critique en dissociant la parole de son support de diffusion. Tout est langage ? C'est encore une manière de dire, dans un langage, que tout n'est pas langage. Ce que je convoquerais, en attendant, ce seront tes mots, dont je développe les effets. Continue à t'exprimer comme dans un plateau-télé, et j'en ferai des cocottes en papier. Réfléchis sur ce que signifie publier avant de répondre, et on pourra peut-être voir un peu plus clair dans tout cela.

De là où je suis, on ne salue pas, on fait signe.
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede frigouret le Mer 10 Déc 2014 21:12

Fatche de.

J'ai vérifié qu'un ladre était une espèce de cadavre vivant.
8-)
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Lehning le Sam 13 Déc 2014 00:55

Bonsoir !

:arf:

Boehme n'est pas un ladre mais un versificateur insipide qui s'écoute parler comme, in fine, un bobo... Ca semble évident.

Aucune proposition, aucun concret, aucune perspective proposée mais ce qui est vraiment comique, c'est que ce soit Frigouret, l'anarcap, qui le traite de ladre ! Re- :arf: :haha:

Bref, dans tout ça, l'anarchisme, heureusement a mieux à faire et surnage, survole ces blas-blas de pseudos-intellos à 2 balles !

Salutations à Bobomb qui finalement, a su poser la bonne question qui tue à Bobo-boeheme, celle où Boehme ne peut que dans sa néantitude blablateuse que se ridiculiser (et nous saoûler) une fois de +, une fois de trop.

EN SOMME, LE PROPOS VIRTUEL DE BOEHME EST LE MEME QU'UN BURNEL POST-SITU A LA TELOCHE ICI !

Car Burnel n'est pas anar (désolé Bobomb !) mais une sorte de post-situ. J'habites à quelques encablures de Tarnac. Je connais assez bien l'affaire et les protagonistes. JAMAIS, celles et ceux de Tarnac n'ont cherché à s'allier avec les anars. JAMAIS ! Les snobant plutôt ! (comme le fait ici Boehme) -Boehme le dit clairement + haut: il n'en a rien à foutre des anars, de l'anarchie, etc. D'ailleurs pour lui, le mouvement anarchiste n'existe pas ! (A l'écouter, il n'y a qu'un pas pour comprendre, en fait, qu'il n'y a que lui qui existe, LUI, l'Unique ! :haha: :arf: )

Bref, perte de temps à mon avis avec ce personnage égocentrique qui ne s'écoute que causer...

Salutations Anarchistes !
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Boehme le Sam 13 Déc 2014 10:39

Lehning a écrit:EN SOMME, LE PROPOS VIRTUEL DE BOEHME EST LE MEME QU'UN BURNEL POST-SITU A LA TELOCHE ICI !


Lehning, dans son impuissance et sa nullité rhétorique, use de majuscules et de smileys débiles en guise de réponse. Lehning est dans une attitude de déni. Pourquoi est-ce qu'il dénie ? Parce qu'il a simplement un compte à régler, les problèmes ne l'intéressant pas — je le sais d'ailleurs incapable de comprendre celui que j'ai posé. "Post-situ" ? "Bobo" ? Autant de pets de l'esprit qui sont sensés résumer les propos qui ont été tenus ici, et qu'il ne lit pas. Et il assume sa nullité, le Lehning, parce qu'il faut bien être fort en gueule dans la vie. Et rire, aussi. C'est bien de rire. Les catalans de 1936 ne connaissaient pas ce rire, le rire des plus malins. Le rire des branleurs, des mesquins et des mauvais. Et comme son rire appelle la meute, il rameute Bobomb et frigouret. Le mouton, face au grand méchant loup qu'il s'est imaginé à sa mesure, espère qu'un bêlement de masse le fera disparaître. Mais il ne fera pas disparaître ce qui a été dit, c'est-à-dire ce qui précisément ne l'intéresse pas. "Virtuel", "égocentrique" ? Pouet-pouet, Lehning. Autant de mot vains pour l'anti-intellectualisme de forum, petite conscience déniaisée dont les acrobaties amuseront certainement ceux qui aiment les poses. Nous créerons des scènes où nous tournerons en dérision leur "anarchisme" obscène, leurs héritages et leurs petits secrets de familles. Des scènes insupportables pour les habitués des plateaux-télés, des murs Facebook et des topics mous. Et le reste ? Le reste sera pour nous, les orphelins du réel.
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede bajotierra le Sam 13 Déc 2014 14:03

frigouret a écrit:Fatche de.

J'ai vérifié qu'un ladre était une espèce de cadavre vivant.


"Jamais on ne parle de vous que sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de fesse-mathieu " [Molière, ib. III, 5]

ce terme employé par Molière pour se moquer de son Avare , désignait un lépreux au Moyen Age , ainsi la ladrerie avant de désigner l'avarice était une léproserie , a l'époque la lépre était une maladie incurable a évolution lente mais dont dont les symptômes faisaient effectivement ressembler les victimes a des zombies
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Re: Les récupérateurs radicaux sortent du bois

Messagede Lehning le Dim 14 Déc 2014 21:48

Boehme a écrit:
Lehning a écrit:EN SOMME, LE PROPOS VIRTUEL DE BOEHME EST LE MEME QU'UN BURNEL POST-SITU A LA TELOCHE ICI !


Lehning, dans son impuissance et sa nullité rhétorique, use de majuscules et de smileys débiles en guise de réponse. Lehning est dans une attitude de déni. Pourquoi est-ce qu'il dénie ? Parce qu'il a simplement un compte à régler, les problèmes ne l'intéressant pas — je le sais d'ailleurs incapable de comprendre celui que j'ai posé. "Post-situ" ? "Bobo" ? Autant de pets de l'esprit qui sont sensés résumer les propos qui ont été tenus ici, et qu'il ne lit pas. Et il assume sa nullité, le Lehning, parce qu'il faut bien être fort en gueule dans la vie. Et rire, aussi. C'est bien de rire. Les catalans de 1936 ne connaissaient pas ce rire, le rire des plus malins. Le rire des branleurs, des mesquins et des mauvais. Et comme son rire appelle la meute, il rameute Bobomb et frigouret. Le mouton, face au grand méchant loup qu'il s'est imaginé à sa mesure, espère qu'un bêlement de masse le fera disparaître. Mais il ne fera pas disparaître ce qui a été dit, c'est-à-dire ce qui précisément ne l'intéresse pas. "Virtuel", "égocentrique" ? Pouet-pouet, Lehning. Autant de mot vains pour l'anti-intellectualisme de forum, petite conscience déniaisée dont les acrobaties amuseront certainement ceux qui aiment les poses. Nous créerons des scènes où nous tournerons en dérision leur "anarchisme" obscène, leurs héritages et leurs petits secrets de familles. Des scènes insupportables pour les habitués des plateaux-télés, des murs Facebook et des topics mous. Et le reste ? Le reste sera pour nous, les orphelins du réel.


Bonsoir !

Qu'essaye in fine de dire ici Boehme ? : des platitudes.
Avec ses phrases creuses, il se croit certainement un grand intello.
C'est des fois bien les grandes dissertations. Mais là c'est chiant et creux. Comme la télé. Insipide. Bref.

Comme Bobomb, j'attends de la part de Boehme quelque chose qui fasse avancer, qui construise la révo. Un si grand intello prosateur comme Boehme devrait éclairer les chemins.
Pour l'instant nous n'avons droit qu'à une bouillie versatile et babilleuse.
C'est dommage très certainement.

Alors Boehme, du haut de ta grande suffisance intellectuelle, que propose-tu ? Pas de chichis et de blas-blas inutiles, de grandes phrases creuses pompeuses ! Merci !

Sinon, tu finiras comme Burnel sur un plateau-télé à débiter tes laïus post-situ comme ici. Ca serait ballot.

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