Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

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Messagede Groucho Marx le Lun 14 Juil 2014 17:52

http://www.ujfp.org/spip.php?article3321

Intox mensonge et presse écrite
lundi 14 juillet 2014 par Michèle Sibony
Adresse publique au « Rédacteur en chef adjoint de Rue 89 » Mathieu Deslandes pour sa couverture de la manifestation du 13 juillet

Monsieur,

Comme je viens de lire votre traitement de la manifestation de cet après midi et que j’y étais j’ai envie de témoigner ici de ce que j’ai vécu. La manifestation en soutien à Gaza qui s’est tenue cet après midi était FOR-MI-DABLE.

Environs 15000 personnes, 8000 selon la police, une foule dans l’ensemble très jeune, beaucoup de femmes, et d’hommes, de tous horizons, déjà dans le métro sur la ligne 4 les rames se remplissaient de jeunes gens déterminés et heureux de trouver enfin un cadre pour exprimer leur soutien, leur solidarité avec « Gaza la courageuse » comme le disait un des slogans en arabe, et leur colère devant le scandale de la désinformation organisée. Et j’avoue avoir été aussi emportée par l’émotion à la sortie du métro en plongeant dans cette foule bigarrée venue comme moi dire : arrêtez le massacre. J’ai en une seconde cessé de me sentir seule , comme toute cette dernière semaine devant les écrans les radios et les journaux...

J’ai rejoint le petit cortège de l’Union Juive Française pour la Paix calé bien à sa place derrière celui de la campagne BDS France, et j’ai assisté à de nombreuses scènes émouvantes : une de nos adhérentes, jolie dame rousse qui a connu la déportation et qui milite entre autres très activement pour les droits des étrangers en France a attiré à cause du badge UJFP qu’elle portait de nombreuses personnes qui voulaient la prendre en photo, l’embrasser. Madame , vous ne pouvez pas savoir le bien que vous nous faites, c’est si important que vous soyez là. Vous êtes pour nous un symbole, celui de la paix. Cette histoire n’a rien de religieux, il ne s’agit pas de juifs et de musulmans...
Pas un mot vu lu entendu contre les juifs, pas une affiche, pas un slogan, rien... Et j’ai arpenté la manif à plusieurs reprises à mon habitude, pour chercher des amis, prendre la température... Mais vous le « journaliste » il faut vraiment trouver un autre nom aux gens qui prétendent faire ce beau métier de cette façon, de rue 89 avez vu et entendu ce qu’il vous fallait voir et entendre . Vous rapportez des témoignages ciblés et calibrés, curieusement tous à charge, parce que nous savons bien qui sont les accusés ici, n’est ce pas ? J’ai adoré celui qui a entendu mort aux ashkenazes !! ce devait être un groupe sépharade infiltré.. Ah non pardon, les mêmes criaient « Allah hou akbar » Ah là (elle est facile celle là) attention le grand mot est lâché.. il y avait effectivement un cortège religieux , et les gens criaient Allah houakbar, et aussi Lâ ilâha illâ Allâh... Une dame un peu effarouchée m’a demandé de traduire : mais oui madame avec plaisir : Dieu est grand, il n’y a de Dieu que Dieu. La profession de foi monothéiste un vrai crime dans ce pays. Parfois j’ai envie de traduire : mort aux fachos mais je me retiens... Bon sang (ça aussi c’est religieux comme expression d’ailleurs, le savez-vous ? c’est le sang du Christ auquel cela fait allusion) le bourrage de crâne a marché à fond dans ce pays. Mais si des gens croyants ont besoin de se référer à leur foi pour protester contre un crime, cela absout le crime ? Est ce en soit si insupportable ? Si dangereux ? Des amis musulmans m’ont expliqué qu’il y a dans l’Islam l’idée que l’on ne doit se soumettre qu’à Dieu, ce qui libère l’homme de toute autre sujétion. N’est ce pas une belle idée ? Que des hommes et des femmes, si souvent écrasés et dominés par tant de pouvoirs humains détestables rappellent leur seule soumission , celle qu’il doivent à Dieu. Je trouve cela émouvant et beau. C’est une affirmation de leur liberté ici bas et de leur insoumission justement.

Oui bien sûr il y a eu comme vous le rapportez en tant que xxx (il faudra vraiment trouver un nom pour ça) les slogans : Hamas résistance, Djihad résistance, j’aurais adoré qu’on y ajoute FPLP résistance. Mais ce n’est pas vrai peut-être ? Ils résistent tous les jours et ils résistent avec des moyens dérisoires contre une armée puissante et violente qui assiège leurs villes et leurs camps (les 2/3 de la population de Gaza sont réfugiés déjà chassés de chez eux en 1948 et encore pourchassés aujourd’hui...) depuis 7 ans, 7 ans, 7 ans, les bombardements tuent leurs familles, occupent et volent leurs terres, et ils refusent de se soumettre, et ils luttent pour leur liberté, pour la libération nationale et l’indépendance de la Palestine, et même contre l’éradication pure et simple décrétée par Israël, si c’est pas de la résistance ça ! Oui, les militants du Hamas ou du Djihad sont des résistants à l’occupation comme tous les groupes politiques palestiniens, et même si mon cœur est à gauche je les respecte. Surtout lorsque le programme est leur déshumanisation leur diabolisation, et leur éradication à n’importe quel prix . N’y aurait -il que les blancs chrétiens et athées de gauche ou de droite du Limousin qui auraient droit à ce beau titre de résistants ? Mais pour qui vous prenez-vous monsieur le xxx !! Vous croyez vous sorti de la cuisse de Jupiter (encore un Dieu tiens mais blanc celui là tout de même...) Raciste n’étant plus une insulte dans ce pays mais une norme insufflée aujourd’hui depuis les plus hauts niveaux de l’Etat, je ne peux même pas utiliser le terme... pauvre type peut-être...

Et la meilleure pour la fin : les casseurs de la manifestation auraient tenté d’attaquer la synagogue de la Roquette ? Et vous citez sans sourciller ce « témoignage de la LDJ ». Voici l’annonce du rassemblement que vous évoquez, appelé par la LDJ en soutien à Israël devant la synagogue de la Roquette, sur leur site, avec ce titre éloquent : Keep calm and kill Hamas [1]. Curieusement quand c’est devant, voire dans, une synagogue qu’on appelle à soutenir des crimes de guerre, l’incursion du religieux dans le politique ne vous choque pas, ni ne vous crève les yeux ? Elle n’appelle aucun commentaire de votre part, il suffisait d’insinuer que la manifestation était antisémite, ce dont vous aviez besoin pour les besoins de votre cause : celle du silence sur les crimes de Gaza dont vous ne dites rien.

Alors je vais vous dire ce que j’ai vu, moi, pauvre juive infidèle (mais il n’y a de Dieu que Dieu) dans cette manif : sur le boulevard Beaumarchais à peu près à la hauteur de Chemin vert, 4 ou 5 types de la Ligue de Défense Juive [2] montés sur un banc, complètement entourés et protégés par deux rangs serrés de CRS qui jetaient projectiles et insultes sur la foule, et les services d’ordre, et les responsables calmant les manifestants, ne vous énervez pas ne répondez pas aux provocations, c’est ce qu’ils attendent... et bien sûr lors de la dispersion il y a eu des courses et des bagarres à l’entrée de la rue de la Roquette... comme prévu si j’ose dire.

Et surtout j’ai aussi entendu la foule des manifestants crier depuis Barbès jusqu’à la Bastille :
« médias français montrez la vérité. »
« le peuple français veut la vérité. »
Et j’étais fière aujourd’hui de ce peuple là, de mon peuple.

Michèle Sibony
13 juillet 2014

[1] http://www.liguedefensejuive.com/di...

[2] au fait saviez vous que la LDJ est interdite en raison de son extrême violence en Israël et aux Etats Unis ? Ah bon je vous l’apprends aussi ?



Des amis musulmans m’ont expliqué qu’il y a dans l’Islam l’idée que l’on ne doit se soumettre qu’à Dieu, ce qui libère l’homme de toute autre sujétion. N’est ce pas une belle idée ? Que des hommes et des femmes, si souvent écrasés et dominés par tant de pouvoirs humains détestables rappellent leur seule soumission , celle qu’il doivent à Dieu. Je trouve cela émouvant et beau. C’est une affirmation de leur liberté ici bas et de leur insoumission justement.


La religion comme facteur d'émancipation. Magique!

Oui bien sûr il y a eu comme vous le rapportez en tant que xxx (il faudra vraiment trouver un nom pour ça) les slogans : Hamas résistance, Djihad résistance, j’aurais adoré qu’on y ajoute FPLP résistance. Mais ce n’est pas vrai peut-être ? Ils résistent tous les jours et ils résistent avec des moyens dérisoires contre une armée puissante et violente qui assiège leurs villes et leurs camps (les 2/3 de la population de Gaza sont réfugiés déjà chassés de chez eux en 1948 et encore pourchassés aujourd’hui...) depuis 7 ans, 7 ans, 7 ans, les bombardements tuent leurs familles, occupent et volent leurs terres, et ils refusent de se soumettre, et ils luttent pour leur liberté, pour la libération nationale et l’indépendance de la Palestine, et même contre l’éradication pure et simple décrétée par Israël, si c’est pas de la résistance ça ! Oui, les militants du Hamas ou du Djihad sont des résistants à l’occupation comme tous les groupes politiques palestiniens, et même si mon cœur est à gauche je les respecte. Surtout lorsque le programme est leur déshumanisation leur diabolisation, et leur éradication à n’importe quel prix . N’y aurait -il que les blancs chrétiens et athées de gauche ou de droite du Limousin qui auraient droit à ce beau titre de résistants ? Mais pour qui vous prenez-vous monsieur le xxx !! Vous croyez vous sorti de la cuisse de Jupiter (encore un Dieu tiens mais blanc celui là tout de même...) Raciste n’étant plus une insulte dans ce pays mais une norme insufflée aujourd’hui depuis les plus hauts niveaux de l’Etat, je ne peux même pas utiliser le terme... pauvre type peut-être...


Alors là on atteint des sommets dans le n'importe quoi. Le Hamas est clairement une organisation antisémite et intégriste. Mais comme elle tape sur des juifs israêliens, elle doit être soutenue sans la moindre critique. Et si on n'est pas d'accord, on est raciste! Il est temps que les libertaires adoptent vis-à-vis de cette orga la seule position qui s'impose: la dénonciation!
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede Groucho Marx le Lun 14 Juil 2014 18:23

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris ... 998677.php

Paris : Valls et Hidalgo dénoncent les violences contre les synagogues

J.D., C.B. | Publié le 13.07.2014, 21h19 | Mise à jour : 14.07.2014, 08h47
Envoyer PARIS, dimanche après-midi. En marge des manifestations de soutien au peuple palestinien et contre les bombardements sur Gaza par Israël, des incidents ont éclaté aux abords de deux synagogues. PARIS, dimanche après-midi. En marge des manifestations de soutien au peuple palestinien et contre les bombardements sur Gaza par Israël, des incidents ont éclaté aux abords de deux synagogues. | DR
Des incidents sont survenus dimanche soir au moment de la dispersion d’une manifestation en soutien aux Palestiniens et à la population de Gaza touchée par des raids israéliens qui a rassemblé des milliers de personnes à Paris, entre Barbès et la place de la Bastille.
Plusieurs milliers de personnes en soutien aux Palestiniens EN IMAGES. Paris. Plusieurs milliers de personnes en soutien aux Palestiniens Les événements de dimanche à Gaza et en Israël Les événements de dimanche à Gaza et en Israël Plusieurs personnes ont essayé de pénétrer dans deux synagogues situées rue des Tournelles (IVe) et rue de la Roquette (XIe). Six policiers qui les ont empêchés d'aller au-delà de barricades ont été blessés, comme deux membres de la communauté juive qui, eux aussi, s'interposaient.

Neuf personnes ont été interpellées, selon la préfecture. D'après Sacha Reingewirtz, le président de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), qui se trouvait rue de la Roquette ce dimanche soir : «Alors qu'une trentaine de personnes se trouvaient devant la synagogue de la rue de la Roquette, 100 à 200 personnes ont chargé et essayé de rentrer». «Des altercations et des jets de projectiles» s'en sont suivis.

«C'est absolument scandaleux que des personnes prétextent du conflit pour s'attaquer à des juifs et appeler à tuer des juifs. On a plusieurs témoignages qui nous rapportent que des cris Mort aux Juifs ont été lancés. Il faut qu'on arrête de tout confondre et de s'en prendre à des Juifs français pour la situation au Proche-Orient qui n'a rien à voir avec eux», poursuit-il, en déclarant que l'UEJF lance «un appel à l'apaisement».

Des actes «inadmissibles» aux yeux de Valls

La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a souligné «le professionnalisme des forces de l'ordre», tout en condamnant «fermement ces actions qui ont visé des lieux de culte» et en appelant «au calme face aux tensions constatées depuis plusieurs jours au Proche-Orient».

Dans un communiqué, le Premier ministre a également «condamné avec la plus grande fermeté les violences qui ont eu lieu en fin d’après-midi aux abords des (NDLR : deux) synagogues». «De tels actes qui visent des lieux de culte sont inadmissibles. Ils sont d’une extrême gravité et trouveront toujours face à eux une réponse déterminée de la part des pouvoirs publics», poursuit Manuel Valls, qui «tient à rappeler avec force que la France ne tolérera jamais que l’on essaie par la violence des mots ou des actes d’importer sur son sol le conflit israélo-palestinien».

Sur son site, SOS Racisme juge «inadmissible» «l'attaque antisémite avec des blessés à la clé» de la rue de La Roquette. «Le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des Juifs. Aider cette zone en conflit, c'est exporter la paix et non importer la haine», écrit l'association. Elle pointe également« la responsabilité des organisateurs des manifestations en soutien aux populations de Gaza» qui voient là un «prétexte à des propos et actes antisémites».


Le retour des pogroms. On pourra toujours argumenter que la LDJ était réfugiée dans la synagogue de la rue de la roquette (on ne sait rien de la deuxième synagogue), il n'empêche que cette attaque est plus qu'inquiétante dans le contexte actuel.
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede Groucho Marx le Jeu 17 Juil 2014 13:57

http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/16/a ... tte-253747

Jean-Yves Camus, politologue et ancien blogueur à Rue89, était présent rue de la Roquette à partir de 17h15. Plus tôt dans l’après-midi, il avait fait un bout de chemin avec les manifestants pro-Gaza « par curiosité ». Il n’a pas entendu de propos antisémites. Néanmoins, il conteste la version selon laquelle la LDJ serait à l’origine des affrontements :

« Je ne dis pas qu’au préalable, il n’y a pas eu de provocations [de la part de la LDJ] sur les réseaux sociaux. Mais de ce que j’ai pu voir, la centaine de manifestatants [pro-Palestiniens] savait précisemment où elle allait quand elle se dirigeait vers la synagogue. »

Il est resté bloqué dans la synagogue près de deux heures et demie. « C’est grâce au cordon de CRS que les vagues n’ont pas pu arriver jusqu’au lieu de culte. » Il insiste :

« Cela ne veut pas dire que ces personnes-là sont représentatives de la manifestation. Dans ces rassemblements, il y a toujours des gens qui sont là pour faire n’importe quoi. »


Ce témoignage, mi en face de l'enfumage d'orgas pro-hamas comme l'UJFP et le PIR, montre ce qui est en train de se passer dans le mileu d'èxtrême-gauche: au nom du soutien au nationalisme palestinien, on nie la tentative de pogrom qui a eu lieu ce dimanche.

En même temps, fallait-il s'étonner?
Parmis les orgas signataires de l'appel à la manifestation, on trouve le parti des indigènes de la république, groupuscule réactionnaire soutenant le Hamas, et complaisant avec Dieudonné; l'union juive française pour la paix, qui a soutenu l'antisémite René Balmé, qui soutien le Hamas, et qui n'a toujours pas été capable de virer le dieudonniste Jacob Cohen de ses rangs; Europalestine, dont la responsable Olivia Zemor invite dans sa librairie Résistance des antisémites tels que Gilad Atzmon, Webster G. Tarpley ou Jacob Cohen; Génération palestine, dont les accointances sont résumées ici: https://aaa12.noblogs.org/post/2014/05/ ... es-jamais/ .

Ces gens là, qui multiplient depuis des années les accointances fascistes et antisémites veulent donc nous faire croire qu'il ne s'est rien passé dimanche 13? En refusant de reconnaitre la gravité des faits, et par conséquent de les condamner, ils se font les alliés objectifs et conscients de la minorité fasciste qui a agit lors de cette manifestation.
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede Groucho Marx le Ven 18 Juil 2014 17:13

http://mondialisme.org/spip.php?article2081

De l’agression contre des membres de l’Hachomer Hatzair boulevard Beaumarchais (en 2003) aux attaques de synagogues en juillet 2014
vendredi 18 juillet 2014, par Yves
La polémique fait rage autour des incidents qui ont entouré la manif "pro-palestinienne" du dimanche 13 juillet 2014. Certains parlent de provocations de la LDJ (un groupe d’extrême droite juif qui défend des positions racistes contre les Arabes et est en effet tout à fait capable de provocations), d’autres d’attaques délibérées contre deux synagogues. D’autres enfin combinent les deux versions.

Pour le moment il est difficile de démêler le vrai du faux dans cette affaire, chaque partie ayant intérêt à mentir. Il est évident qu’un certain nombre de manifestants ont crié "Mort aux Juifs" et que ce type de slogans ne peut en aucun cas être justifié par les provocations de la LDJ. Seuls des antisémites peuvent crier "Mort aux Juifs", fussent-ils face à des Juifs d’extrême droite.

Un petit retour en arrière sur ce qui arriva lors d’une manifestation en mars 2003 permet de comprendre la source du problème actuel : l’incapacité des organisateurs des manifestations de gauche et d’extrême gauche à tenir à l’écart les manifestants antisémites : de ceux qui crient des slogans antisémites ou chantent des chants religieux invitant à tuer des Juifs à ceux qui brandissent des drapeaux d’organisations djihadistes, en passant par tous ceux qui se baladent avec des pancartes Israel=SS, Sharon=SS, etc.

C’est parce que l’antisémitisme est toléré dans les manifestations de gauche et d’extrême gauche, que les provocations de la LDJ sont grandement facilitées, que cette organisation d’extrême droite peut se présenter en défenseure des Juifs, et que des petites minorités antisémites viennent aussi dans ces manifestations car elles pourront y parader sans problème.

Nous ne croirons aux protestations indignées des organisateurs que lorsqu’ils adopteront des positions politiques claires contre l’antisémitisme de gauche. En attendant nous les considérons comme complices de ces "débordements" antisémites, même s’il est évident que nous ne pouvons en aucun cas approuver l’interdiction des manifestations de soutien à la Palestine par tel ou tel préfet.
C’est évidemment aux militants de gauche et d’extrême gauche de faire le ménage dans leurs rangs pas aux flics, surtout quand on connaît leurs préférences politiques (leur vote pour le FN, organisation raciste et antisémite) et le passé de l’Etat français face à l’antisémitisme sous l’Occupation.

Alors à quand le Grand Ménage contre l’antisémitisme de gauche, camarades et compagnons ? Mettez-vous au boulot si vous voulez être crédibles (cf. http://www.mondialisme.org/spip.php?article2055).

Y.C., Ni patrie ni frontières, 18/07/2014

PS. Pour celles et ceux qui ont la mémoire courte, nous reproduisons ci-dessous un article de René Monzat paru dans Ras l’Front en 2003.

Anatomie d’une agression

par René Monzat, Ras l’Front, n° 93, avril-mai 2003

Une grave agression antisémite s’est déroulée à Paris en marge de la manif antiguerre du 22 mars dernier.
Que s’est-il passé ?

L’agression

Alors que le cortège emprunte le boulevard Beaumarchais, un petit groupe court sur le trottoir, criant « où sont les juifs », s’en prenant à des militants de l’association Hachomer Hatzaïr qui regardent passer le cortège « à cause » de la kippa que porte l’un d’entre eux. Ils se replient vers le local d’Hachomer à quelques dizaines de mètres dans la rue Saint Claude, ou sont réunis 150 enfants et ados de 6 à 16 ans.
Les agresseurs les suivent, les attaquant à plusieurs reprises à coups de bâton. Les incidents durent plusieurs minutes. Deux militants de 18 et 25 ans doivent être hospitalisés.
Plusieurs incidents antisémites, moins graves, se sont déroulés en marge de cortèges anti-guerre ou pour les droits des Palestiniens depuis plus d’un an. Voir à ce sujet les articles de Karl Laské dans Libération.

Y a t-il eu attaque du Betar ou de la Ligue de Défense Juive ?

Le bruit a circulé qu’un commando du Betar ou de la LDJ (extrême droite sioniste) avait attaqué le cortège. Il est sans fondement. Le Betar est exsangue à Paris. Les commandos qui ont attaqué plusieurs réunions sont composés de membres de la Ligue de Défense Juive se réclamant du mouvement Kach, interdit en Israël pour racisme. Ils sont venus tourner autour d’autres manifs du même genre, mais pas de celle du 22 mars.

Qui sont les agressés ?

Des militants et militantes du mouvement sioniste de gauche Hachomer Hatzair.
Né il y a 90 ans en Galice, ce mouvement de jeunesse qui s’est longtemps réclamé du marxisme. Il a fourni de nombreux cadres à l’extrême gauche ou à Shalom Archav (la Paix Maintenant).
Il pense certes pis que pendre de l’OLP et de Yasser Arafat, mais n’a jamais fait de concession sur le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat et veut que Jérusalem devienne la capitale des deux états .
Il participe à la « Coalition pour la paix » et mène campagne dans ce cadre pour le retrait de l’armée israélienne des territoires occupés, et pour le démantèlement des colonies. Il a participé à la manifestation anti Le Pen du 1er Mai 2002. A cette occasion, ses militants arboraient l’autocollant Ras l’Front.

Quelle est la nature de l’agression ?

Une agression antisémite délibérée, déclenchée parce qu’un des militants portait une kippa, dont la signification est strictement religieuse.

Qui sont les agresseurs ?

En premier lieu de jeunes loubards qui se disent musulmans et crient « Jihad », mais dont une bonne partie ne comprend pas un traître mot d’arabe et n’a manifestement jamais ouvert un exemplaire du Coran. Ils circulent le long des cortèges en collectionnant les auto-collants de différentes organisations.
En second lieu de petits noyaux politiques de groupes islamistes. Ils ne sont pas forcément les mêmes d’une manifestation à l’autre. Leur caractère islamiste apparait dans leur propension à scander Allah Akbar, et à réciter ostensiblement la prière à la fin des manifs. Ces groupes d’une dizaine à quelques dizaines de personnes cherchent souvent à instrumentaliser les loubards. Ils occupent de petits segments de cortèges et suivent un animateur qui dispose d’un porte-voix, mais n’arborent aucune banderole. Il y a un an, certains de ces groupes se signalaient par des drapeaux du Hamas ou du Hezbollah, et ne sont pas revenus depuis, suite à des « explications » avec le SO des manifs.
Autant les jeunes antisémites se caractérisent par leur impulsivité, autant les groupes islamistes montrent parfois une véritable maîtrise technique de la manipulation de cortèges. Ainsi, le 6 avril 2002, des militants munis d’oreillettes, arrivent à la hauteur de telle ou telle bande de « loubards », se mettent à courir en criant « le Betar arrive ! ». Arrivés à la hauteur des groupes du Hezbollah (dont un des cadres libanais était présent ce jour-là) ou de porteurs de drapeaux verts du Hamas, ils s’évanouissent dans la nature. Plus question du Betar, mais les islamistes ont renforcé leur cortège.
Dans d’autres cas, ils ont tenté d’imposer leurs propres slogans au cortège des comités Palestine. Ils se sont insinués entre la camionnette et le premier rang, « improvisé » un sit­in pour éloigner la camionnette et couvrir les slogans décidés par la coordination.
La bande vidéo rendue publique sur le site de Digi-Presse permet de reconnaître rue St Claude des membres de ces deux types de groupes : jeunes loubards et militants plus âgés. Les militants et militantes du Hachomer ont remarqué parmi leurs agresseurs des gens du même âge qu’eux (une vingtaine d’années) et d’autres, souligne une militante « de l’âge de mon père »

Les réactions

La condamnation des organisateurs de la manifestation a été claire et sans équivoque. Le maire de Paris, Bertrand Delanoé, et celui du IIIème, Pierre Aidenbaum, sont venus assurer le Hachomer de leur indignation et de leur solidarité.

Qu’est-ce qui a rendu l’agression possible ?

Les organisations qui ont appelé à la manifestation n’arrivent pas à assurer collectivement le contrôle politique et militant des cortèges. Il est géré segment par segment. La difficulté augmente avec la disproportion entre le noyau militant d’une structure et les centaines voire milliers de personnes qui se joignent, le jour venu, au cortège.

Les organisateurs ont-ils une politique pour prévenir des dérapages ou incidents ?
Un dispositif a été mis au point par les organisateurs de la manif suivante, du 29 mars, durant une réunion au siège du Hachomer Hatzaïr. Avec une efficacité limitée.

Une structure comme la Coordination des Comités Palestine définit une orientation et arrive globalement à la tenir malgré une expansion fulgurante. En revanche le happening organisé place Denfert Rochereau, en fin de manif par une des camionnettes d’Agir Contre la Guerre, donnait le micro à qui voulait le prendre. On a ainsi entendu successivement des invocation religieuses aux martyrs, au Jihad, et au soutien d’Allah contre les juifs, le tout en arabe, puis le représentant de l’Union Française Juive pour la Paix.

Par ailleurs les auteurs devront rendre compte de leur participation à l’agression devant les tribunaux. Et cette affaire ne sera pas enterrée.

Encart

Une polémique secondaire est due au fait que les incidents ont éclaté non loin du cortège de la Capjpo. (Coordination des appels pour une paix juste au Proche Orient.)

La CAPJPO est elle auteur de l’agression ? La CAPJPO milite pour deux Etats et affirme lutter contre l’antisémitisme. Soupçonner la direction de cette structure d’avoir fomenté une agression antisémite est absurde.

Des gens portant l’autocollant de la CAPJPO y ont-ils participé ?
L’agression aurait pu se déclencher à la hauteur d’un autre segment du cortège. La CAPJPO ne dispose pas d’un vrai SO permanent. N’importe qui pouvait manifester dans son cortège sans pour autant y militer habituellement.

Que dit la CAPJPO de cette agression ?
Les trois communiqués rédigés par la direction de cette organisation montrent qu’elle n’a rien compris aux faits ni au sens de ce qui s’est passé.
En effet le premier communiqué est titré « nouvelle agression et provocation sharonienne ». Il évoque un commando d’une vingtaine de personnes armées du matériel habituel de la LDJ, commando qui n’a jamais existé.
De toute façon une telle attaque du cortège par un commando de la LDJ aurait justifié une réaction du SO, mais en aucun cas un déchaînement antisémite.
Nulle part ces communiqués ne décrivent l’agression antisémite pour ce qu’elle a été.
En d’autres termes les communiqués semblent excuser, et de ce fait couvrir après coup(s) l’agression qui a été commise.
Samedi 29 mars, le rédacteur du communiqué reconnaissait, oralement, s’être « trompé » dans la relation des faits.
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede bajotierra le Lun 21 Juil 2014 10:41

Le rôle de groupes activistes d'extreme droite samedi 19 juillet a Barbés

http://www.mediapart.fr/article/offert/ ... 3c15da8ffb

Hier a Sarcelles l'antisémitisme a montré son répugnant visage .....
http://www.leparisien.fr/sarcelles-9520 ... 014911.php
"Ces violences ciblant la communauté juive se sont déroulées en marge d'une manifestation contre l'intervention militaire d'Israël à Gaza."

L'épicerie casher Naouri, celui qui avait été la cible d'une attaque il y a deux ans, a été visé par un coktail molotov, provoquant un incendie. «C’est une honte, c’est scandaleux, s’exaspérait François Pupponi, le député-maire PS de Sarcelles. Ce sont des hordes de sauvages. Toutes les dispositions ont été prises pour protéger les lieux de la communauté juive (comme la synagogue) qui étaient clairement leur cible. Du coup, une fois refoulés, ils s’en sont s’en pris à des commerçants de la communauté juive et assyro-chaldéenne. Je tiens pour personnellement responsables ceux qui ont organisé cette manifestation et qui en dépit de l’interdiction, se sont rendus sur la place de la gare RER. »
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede bajotierra le Mer 23 Juil 2014 10:54

voici le commentaire sur le site soralien ER au sujet de l'action de activistes d'extreme droite et la vidéo correspondante

"Durant les manifestations du 19 juillet à Paris, qui ont réuni des milliers de personnes malgré l’interdiction de la préfecture de police, les habitants de Barbès ont pu assister au défilé haut en couleurs d’un nouveau collectif : la Gaza Firm.

Composé essentiellement de supporteurs de la tribune Auteuil du Paris-Saint-Germain, parmi lesquels Mathias Cardet, ce groupe a pour vocation de défendre les citoyens français contre la violence provocatrice de la Ligue de défense juive (LDJ), qui peut commettre un nombre impressionnant d’agressions sans que l’État ne lève le petit doigt pour l’en empêcher.

La Gaza Firm s’était déjà illustrée lors du Jour de Colère, chassant les provocateurs ultra-sionistes venus créer les « troubles à l’ordre public » dont le pouvoir politique a besoin pour faire taire les voix dissidentes.

Le 19 juillet, la Gaza Firm est donc descendue dans les rues de Paris en chantant – entre autres ! – La Marseillaise..."

la vidéo du groupe

bajotierra
 
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede Groucho Marx le Mer 23 Juil 2014 16:16

Alternative libertaire soutien le gouvernement Hamas-Fatah:

http://www.cgt.fr/du-Collectif-National-pour-une.html

Appel à manifester
du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens
lundi 21 juillet 2014 , par Laura
Le bombardement intensif de Gaza depuis 13 jours, avec plus de 3 000 raids aériens, a causé la mort de plus de 350 Palestiniens, blessé plus de 2 500 autres et détruit des centaines d’habitations. Le bilan s’alourdit à chaque heure avec le début de l’offensive terrestre qui a commencé jeudi 17 juillet. Même le domicile du Chef de l’antenne consulaire française à Gaza a été bombardé.

Une nouvelle fois le pouvoir israélien déclenche un déluge de feu sur Gaza, au prétexte de tirs de roquettes, mais avec pour objectif avoué de mettre fin au gouvernement palestinien d’entente nationale, condition pourtant nécessaire à tout progrès vers une paix juste.

Devant cette situation dramatique, les gouvernements occidentaux se cantonnent une nouvelle fois à "dénoncer l’engrenage de la violence" sans désigner le responsable de cette nouvelle tragédie, et appelant seulement le gouvernement israélien à la "retenue". Le président François Hollande est même allé jusqu’à cautionner l’agression d’Israël contre la population de Gaza en déclarant, lors de son entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahou le 9 juillet dernier, qu’il appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger la population face aux menaces".

L’Union européenne disposerait d’un moyen simple : la suspension de l’accord d’association avec Israël qui accorde des avantages économiques à ce pays. Cet accord est conditionné par le respect des droits humains, ce qui n’est pas le cas avec la colonisation et l’existence du mur qui sont illégaux selon le droit international.

Pour dénoncer cette passivité coupable de nos gouvernants, et obtenir des actions concrètes de la France auprès du pouvoir israélien et du Conseil de sécurité de l’ONU, le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens* appelle tous les militants à manifester

mercredi 23 juillet à 18h30, à Paris
de Denfert-Rochereau à Invalides

● Pour l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza

● Pour l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem

● Pour la levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza

● Pour des sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international

Pour le soutien au peuple palestinien et au gouvernement d’entente nationale

La cause palestinienne n’a rien à voir avec l’extrême droite et n’accepte aucun soutien de leur part

*Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - Alliance for Freedom and Dignity (AFD) - Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) - Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba - Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) Confédération Générale du Travail (CGT) – Confédération paysanne - Droit-Solidarité – Ensemble - Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Gauche Unitaire (GU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - le Mouvement de la Paix – les Alternatifs - les Femmes en noir - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) - Mouvement Politique d’Emancipation populaire (M’PEP) - Organisation de Femmes Egalité – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Communiste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) - Union syndicale Solidaires
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede Groucho Marx le Mer 30 Juil 2014 13:45

http://www.non-fides.fr/?Lettre-ouverte ... nifestants

Lettre ouverte aux manifestants « pro-palestiniens »
mercredi 30 juillet 2014
Certains d’entre vous sont des habitués, des gauchistes aguerris, politiciens en herbe ou expérimentés, surfant sur une vague qui finira forcément par vous dépasser, qui vous dépasse déjà largement à vrai dire, comme cela arrive toujours aux idiots utiles. D’autres étaient là par hasard ou presque, par le bouche à oreille, avec une cause tellement instrumentalisée par les divers leaders d’opinions que vous vous seriez sentis coupables de ne pas faire votre BA pour les « victimes » comme d’autres donnent quelques euros à la Croix-Rouge, au curé, au rabbin ou à l’imam. Des manifs pleines de drapeaux nationaux, de slogans nationalistes, racistes, aux cris d’Allahu akbar, avec des dieudonnistes armés de leurs ananas et des fous de dieu prêts à tous vous sacrifier dès que leur dieu leur ordonnera.


Chauffés à blanc par les provocations des petits nervis de l’extrême-droite juive de la LDJ, vous êtes allés manifester, drapeaux palestiniens et pancartes à la main, à Barbes, à Sarcelles et ailleurs, contre la nouvelle offensive israélienne à Gaza. Vous êtes contre « l’injustice » et pour les « victimes ». Mais où étiez-vous lorsqu’à Barbes toujours, la police raflait en masse des sans-papiers pour en expulser quelques-uns et apprendre la peur à tous ? Où étiez-vous lorsque la France bombardait Cote d’Ivoire, Libye ou Centrafrique ? Vous dites que vous n’aimez pas que l’on assassine des enfants, car les enfants sont innocents, alors où étiez-vous lorsque l’État qui VOUS gouverne assassinait les enfants de ces pays ? Y a-t-il selon vous des enfants qui ont plus de valeur que d’autres ? La vie d’un enfant palestinien vaut-elle pour vous plus que celle d’un afghan, d’un congolais, d’un birman, ou d’un israélien ? On ne vous a pas vu vous révolter contre la gentrification dans votre quartier, qui petit à petit est en train de nous foutre à la porte, avec le sourire, on ne vous a pas vu vous révolter lorsque la police nationale française (elle aussi force d’occupation) assassinait ou harcelait au quotidien, on ne vous a pas vu lutter contre les prisons et les centres de rétention qui servent à se débarrasser des pauvres, contre les patrons qui vous exploitent, contre le terrorisme d’État. C’est moins exotique, pour sûr, ça n’a jamais été à la mode et on connaît tout ça déjà trop bien. Mais si c’est l’exotisme que vous recherchez, allez au cinéma, ou prenez un billet pour le Caire et passez la frontière. Si c’est votre révolte que vous désirez exprimer, alors exprimez la au moins contre vos oppresseurs directs, ici et maintenant.

Si vous manifestez si nombreux pour le « peuple » palestinien (un peuple et une nationalité inventée en même temps que le « peuple » israélien et son État), c’est peut-être en tant qu’arabes ? Mais en quoi un arabe de France est-il plus concerné par la situation gazaouie à l’autre bout du monde que par les assassinats de la police française au coin de sa rue ? Ou alors en tant que musulmans ? Mais quel rapport entre votre religion et le conflit territorial et nationaliste israélo-palestinien ? Peut-être est-ce par internationalisme ? Alors cessez de défendre une nation et un « peuple ». Peut-être réagissez-vous en tant qu’êtres humains, ou au nom de la « justice universelle » ? C’est probablement moins pire, mais alors, pourquoi ne réagissez-vous pas lorsque l’on massacre des prisonniers à quelques centaines de mètres de chez vous, lorsque des roms sont expulsés violemment et que le feu est mis à leur campement de fortune avec la complicité directe du pouvoir, lorsque l’on massacre des femmes au Nigeria, lorsqu’une ethnie en massacre une autre au Rwanda ou en Birmanie, lorsque les milices patronales tirent sur les foules de grévistes en Afrique du Sud ou au Bangladesh ? Pourquoi les centaines de milliers de morts, les inconcevables cruautés perpétrées au Darfour ne vous jettent-elles pas dans les rues de Barbes, de Sarcelles et d’ailleurs ? Plus simplement, pourquoi ne réagissez-vous pas lorsque les flics, les patrons et les politiciens de toute origine vous exploitent, vous volent et vous répriment, ici et maintenant ? Et pourquoi êtes-vous prêts, sous prétexte d’une cause commune, à manifester avec vos ennemis : les politiciens, les religieux et les petits patrons, l’offensive israélienne vous a-t-elle fait oublier que vous étiez des pauvres à qui les riches faisaient la guerre, à coup d’agents immobiliers, de flics et de juges ?

Imaginons un instant que cesse le colonialisme israélien et que la guerre israélo-palestinienne se solde finalement par une victoire des autorités palestiniennes à Gaza et en Cisjordanie. Les palestiniens pourraient enfin avoir leur siège à l’ONU, leur propre État souverain, avec ses flics palestiniens, ses juges palestiniens, ses prisons palestiniennes, ses diplomates palestiniens, ses patrons palestiniens etc. (et c’est déjà en partie le cas), cela vous rendrait-il plus heureux, plus libres ? Cela rendrait-il les palestiniens plus heureux et plus libres ? Ce monde de matons, de flics et de fric vous apparaîtrait-il enfin vivable ?

La plupart des palestiniens et israéliens que nous avons rencontrés au proche-orient ne désirent qu’une chose, vivre en paix, loin des bombes et des militaires, et ils haïssent « leurs » gouvernements. Ils vivent dans le rêve de pouvoir vivre sans la terreur d’une frappe « chirurgicale » ou d’une roquette au dessus de leurs têtes et de celles de ceux qu’ils aiment. La plupart des palestiniens et israéliens que nous avons rencontrés au proche-orient sont résignés à vivre ainsi, puisque cela fait plus de 50 ans que ça dure. La plupart des palestiniens et israéliens que nous avons rencontrés au proche-orient aimeraient bien que vous les laissiez tranquille, vous aussi, qui prenez ce conflit que vous ne comprenez pas en otage pour servir des buts politiciens et religieux à l’autre bout du monde, ou tout simplement pour vous amuser un peu en manifestant. Mais est-ce vraiment là la meilleure occasion pour s’amuser, alors que des racistes et des fanatiques s’en donnent à cœur joie pour vous récupérer et servir leurs propres agendas politiques sur votre dos ?

Et les quelques sarcellois qui se sont réveillés un matin du lundi 21 juillet, qu’avaient-ils fait pour que leurs boutiques soient brûlées ? Ils étaient juifs ? La belle affaire... Quelle responsabilité, quel rapport entre eux et la politique israélienne ? La plupart d’entre eux, comme vous, ne connaissent rien à ce conflit et n’ont aucun rapport avec ces deux États. Si vous vous attaquez aux religieux ou aux nationalistes, alors attaquez vous à tous et brûlez tous les drapeaux, ou aucun. Mais nous en avons assez du racisme qui s’exprime dans vos rangs, et de la confusion que vous contribuez à renforcer au service du pouvoir. Que les pauvres se fassent la guerre entre eux, cela l’arrange bien. Que les pauvres se préoccupent de leurs petites identités fragmentées, de leurs petits drapeaux, leurs petits bouts de trottoirs, leurs communautés-prisons, cela arrange tout autant le pouvoir.

Alors, chers camarades, entre guerre civile et guerre sociale, il vous faudra choisir votre camp. Et celui de la guerre sociale ne s’intéresse pas à votre couleur de peau ou à votre identité imaginaire et préfabriquée. Si nous sommes tous révoltés par cette guerre qui semble ne jamais pouvoir s’arrêter, il faut nous poser la question de ce que nous pourrions faire pour l’empêcher, de là où nous sommes, avec nos faibles moyens. Brûler une épicerie cacher, et laisser les profiteurs jouir du racisme entre pauvres et de nos divisions, ou alors attaquer l’État et ses tentacules, tous les États, pour que plus jamais ils ne puissent se faire la guerre entre eux en se servant de nous comme chair à canon ?

Ni Israël, ni Palestine, ni France !
Pour un monde sans États, ni drapeaux, ni frontières, ni patries ni nations.

Des anarchistes.
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede frigouret le Mer 30 Juil 2014 17:44

L'argumentation me parait bizarre, elle se développe sous la forme " vous n'avez pas été de tous les combats donc vous n'êtes légitime a n'en mener aucun", puis " vous défendez l'opprimé mais celui-ci est un oppresseur potentiel dont vous serez complice" on nage dans le relativisme .
8-)
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede acratack le Jeu 31 Juil 2014 10:11

Il semblerait que l'antisémitisme soit le nouvel internationalisme. La haine dépasse les frontières, ici au Royaume Uni qui vit dans un capitalisme des plus cynique et qui semble-t-il est plus préoccupé par les luttes de libération nationale que par son propre sort. On note aussi que le conflit israélo-palestinien précipite la société dans l'antisémitisme, preuve encore que cette lutte fait le jeu des antisémites. Bientôt on viendra nous justifier des pogroms avec cette guerre.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

Community Security Trust, qui émet des recommandations en matière de sécurité aux quelque 260 000 membres de la communauté juive de Grande-Bretagne, parle, jeudi, de 304 incidents antisémites recensés de janvier à juin, soit une hausse de 36 % par rapport à la même période en 2013. Depuis le déclenchement de l'opération « Bordure protectrice », 130 incidents antisémites ont été enregistrés.
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede bajotierra le Jeu 31 Juil 2014 11:24

Après le délire sur l'émancipation divine et des grands résistants du Hamas (dont le chef se planque au quatar ) de UJFP , notons quand même une lente évolution du milieu gauchistes islamisant , ainsi de AL qui a fini par ouvrir un bout de paupiére pour voir voir l'évidence , a savoir qu'ils ont défilé au coude a coude avec des nazis et des antisémites ......


"
Néanmoins, on a pu observer dans les rassemblements parisiens la présence, très minoritaire mais visible, d’individus explicitement antisémites, des soralo-dieudonnistes effectuant quenelles ou authentiques saluts nazis, quand ils ne menacent et agressent pas les militants et militantes identifié-e-s comme d’extrême gauche ou antifascistes.

Ces néonazis déguisés n’ont pas leur place dans des rassemblements de solidarité avec la Palestine, qu’ils ne font qu’utiliser pour déverser leur haine raciste des juifs.

Ils sont les alliés objectifs du gouvernement et des sionistes, trop contents de pouvoir monter en épingle ces actions pour accuser l’ensemble des manifestants, et plus largement tout mouvement de solidarité avec la Palestine, d’antisémitisme.

Les militantes et militants propalestiniens sincères doivent prendre conscience du danger que font peser les antisémites sur notre mouvement de solidarité et refuser leur présence dans les manifestations."



Alternative libertaire, le 30 juillet 2014

Tout cela ne relèverait que de l'innocente crétinerie si on oublie que la stratégie du NPAL a largement participé a cette dérive répugnante et dénoncée sur ce forum depuis des années

viewtopic.php?f=14&t=7827
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede bajotierra le Sam 2 Aoû 2014 10:35

Le texte de non fides a carrément été censuré par pit sur le faux forum anarchiste ...

Ci dessous la réaction de la personne qui avait posté le texte de non fides censuré , c'est un réaction que je partage y compris dans la critique qui est portée au texte de non fides
http://monde-antigone.centerblog.net/ru ... tine-.html

La honte, c'est de défiler pour un gouvernement d'"entente nationale" Hamas-Fatah, c'est d'en appeler au "respect du droit international", de cautionner l'ONU ! La honte, c'est de défiler avec l'ARAC (association républicaine des anciens combattants), avec des formations mao-staliniennes comme le PCOF, et au cul de Mélenchon et des formations populistes, nationales tiers-mondistes. Pendant que vous y êtes, pourquoi ne pas manifester avec les partisans des Moudjahiddines du peuple de Maryam Radjavi contre la répression en Iran en brandissant des drapeaux iraniens ? Quelle serait la différence ?
La cause palestinienne et son appareil d'Etat incarnent le contraire d'une cause révolutionnaire. Car quand on est révolutionnaire, on est contre tous les nationalismes, contre tous les gouvernements, contre tous les Etats, contre toutes les armées, contre toutes bourgeoisies même celles qui sont opprimées, bombardées, mitraillées, exilées. Cette guerre n'est pas une guerre d'oppresseurs contre des opprimés. Dans les deux camps il y a des oppresseurs et des opprimés.
La mise en corbeille d'un texte anti-nationaliste, comme ça, d'autorité, c'est ce qui se fait sur les forums maos, si on peut appeler ça des forums puisqu'on ne débat de rien, puisque tout ce qui n'est pas dans la ligne est dégagé. Ce texte est loin d'être parfait. Je suis assez agacé par exemple par les formules donneuses de leçon du genre "où étiez-vous quand...", mais c'est la ligne directrice pour un monde sans drapeau, sans patrie, sans frontière qu'il faut retenir. Elle est à contre-courant de tout ce qu'on entend aujourd'hui. Elle est insupportable pour tous ceux qui ne conçoivent pas qu'on veuille se débarrasser des frontières nationales. Finalement c'est finalement assez logique avec l'engagement de pas mal d'anarchistes qui ont sombré dans l'Union sacrée il y a un siècle jour pour jour.
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede JPD le Mer 6 Aoû 2014 09:18

Position de l’OCL
À propos des massacres de Gaza, de la question palestinienne et de ses répercussions en France


L’offensive contre Gaza est la dernière en date des tentatives de l’État d’Israël de briser l’unité de la lutte de libération palestinienne qui menace sa domination coloniale.

Arrêter les massacres de l’offensive en cours est urgent et impératif mais cela ne suffira pas. Sans résolution du conflit qui mette un terme à ses racines et à ses fondements, une nouvelle agression israélienne suivra celle-ci, l’occupation et le blocus de Gaza se poursuivront indéfiniment.

Se battre pour la paix en Palestine, c’est se battre contre la complicité de l’État français et contre l’état de guerre permanent qu’impose la politique coloniale du projet sioniste.

_ _ _ _ _



À propos des massacres de Gaza, de la question palestinienne et de ses répercussions en France

- Position de l’OCL -

______________

Le PS, encore et toujours,
du côté des exploiteurs et des colonisateurs

Pointons d’abord l’hypocrisie d’un gouvernement qui prétend ne pas vouloir « importer le conflit en France » mais une fois que lui a pris clairement position dès le départ, en soutenant ouvertement et bruyamment l’Etat d’Israël (« le droit d’Israël de se défendre »), en cautionnant les bombardements frappant principalement des maisons, des commerces, des écoles et multipliant par dizaines, puis par centaines, les massacres de civils palestiniens pris au piège dans une enclave minuscule, densément peuplée et totalement bouclée.

Mais le gouvernement français ne s’en est pas tenu là : il a franchi une nouvelle étape dans sa politique infâme : l’interdiction de la manifestation de solidarité avec les Palestiniens des samedis 19 et 26 juillet.

Quand Hollande soutient Netanyahu

On apprend selon un communiqué publié par l’Élysée, qu’Hollande a eu un entretien téléphonique avec Benyamin Netanyahou le 9 juillet, afin de lui exprimer « la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza » en rappelant que « la France condamne fermement ces agressions », tout en « précisant qu’il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces et de prévenir l’escalade des violences », ce qui constitue de fait un véritable permis de tuer alors même que le chef de l’État d’Israël faisait, depuis deux jours, bombarder massivement la bande de Gaza en lançant l’opération « Bordure protectrice » : mobilisation de 40 000 réservistes, déploiement de blindés à la frontière de Gaza, ouvrant la voie à une offensive terrestre.



Le 13 juillet, première grande manifestation contre l’attaque israélienne : près de 30 000 personnes en colère déferlent dans les rues de Paris, où aux militant-e-s anticolonialistes de toujours s’est agrégée une composition majoritairement jeune, prolétaire, des quartiers populaires de la périphérie et notablement avec une très importante présence féminine.

A la fin de la manifestation du 13 juillet à Paris, les militants de l’extrême droite sioniste (LDJ) provoquent des incidents dans le quartier de la Bastille, notamment aux alentours de la synagogue de la rue de la Roquette où ils avaient appelé leurs sympathisants à se rassembler. Des manifestants pro-palestiniens se rendent dans cette rue proche de La Bastille pour protester contre la présence de cette bande de fascistes dans le quartier et si possible les virer de là. Ils se font charger par les membres de la LDJ qui leur balancent les tables et les chaises d’une terrasse de bistrot et quelques autres objets. Quelques secondes plus tard, une contre-charge des pro-palestiniens fait courir les sbires sionistes dans l’autre sens et les contraint à se réfugier derrière un cordon de CRS…

Le soir même de la manifestation parisienne de soutien aux Palestiniens du 13 juillet, le CRIF (officine qui s’autoproclame la représentante des Juifs de France et véritable ambassade-bis de l’État d’Israël à Paris) publie un communiqué où il « demande l’interdiction des manifestations en faveur du Hamas (…), l’interdiction des manifestations, de rassemblements ostensiblement violents et radicaux qui représentent un trouble à l’ordre public, dont notamment celui qui doit avoir lieu samedi prochain à Paris » (communiqué publié sur son site).
Parallèlement, une ‟information” se répandra comme une traînée de poudre dans tous les médias et au plus haut sommet de l’État : des juifs et une synagogue ont été attaqués par des manifestants antisémites pro-palestiniens.

Le témoignage du responsable de la synagogue de la rue de la Roquette remet, un peu, des choses en place : « Pas un seul projectile lancé sur la synagogue [...] À aucun moment, nous n’avons été physiquement en danger »[1], alors que dans sa communication, le CRIF n’a pas hésité à parler de « pogrom », de synagogue « assiégée », de « Nuit de cristal » et qu’une très grande partie des médias ont abondamment relayé cette manipulation.
Cette politique du pire menée depuis des années par les mouvements sionistes consiste non seulement à gonfler et instrumentaliser les actes antisémites avérés, mais à en inventer d’autres purement et simplement, c’est-à-dire à en faire exister là où il n’y en a pas et à participer ainsi à créer volontairement un certain climat – nauséabond, pestilentiel – dans lequel l’antisémitisme peut se banaliser.

Du soutien à l’offensive israélienne à l’interdiction des manifestations

Lors de son allocution du 14 juillet, Hollande répète que « le conflit israélo-palestinien ne peut pas s’importer ». Conflit « israélo-palestinien » comme s’il y avait hier un conflit « franco-algérien »..., manière de nier la nature anticoloniale de cette lutte en plaçant les protagonistes, colonialistes et colonisés, sur le même plan pour mieux renverser l’ordre des responsabilités et mieux présenter ceux qui résistent comme les responsables des troubles et de la violence. Hollande est sans doute un ‟social-libéral” mais il s’inscrit dans la vieille tradition de la gauche politique française et enfourche la même rhétorique que celle de la SFIO de naguère, la social-démocratie historique, celle qui s’est particulièrement illustrée en menant et en soutenant les guerres coloniales que l’État français a livrées jadis dans son empire et qui désignait, déjà, les résistants indochinois ou algériens comme des ‟terroristes”.

Le 15 juillet, le CRIF est reçu à l’Élysée où son président Cukierman, réitère sa demande d’interdiction des manifestations pro-palestiniennes, et notamment celle du 19 juillet à Paris. Il sera parfaitement entendu, puisque ce sera là la ligne du gouvernement (Valls, Cazeneuve, Préfecture de Police de Paris, Préfecture du Val d’Oise, des Alpes Maritimes…), relayée dans cette sale besogne par une institution ‟indépendante” du gouvernement mais pas de l’appareil d’Etat, le Tribunal administratif de Paris qui a validé cette interdiction [2].

Hollande et son gouvernement, comme l’essentiel de la classe politique et des médias, se disent favorables à la « paix » mais la seule paix qu’ils envisagent est celle qui entérine la domination coloniale d’Israël sur la Palestine, une pacification qui poursuit l’annexion de Jérusalem-Est et la colonisation de la Cisjordanie (dont, rappelons-le, 62% est directement administrée par la puissance coloniale), qui interdit le retour des réfugiés, qui contrôle et pille ses ressources naturelles, notamment hydriques, qui enferme les populations palestiniennes dans des prisons à ciel ouvert, derrières des murs, des barbelés et des miradors, qui pratique ouvertement un apartheid ethno-religieux en se définissant comme « État juif » c’est-à-dire « pour les seuls Juifs », avec la complicité des puissances occidentales, des bourgeoisies et féodalités arabes et, de fait, du ‟gouvernement” fantoche de l’Autorité palestinienne.

En interdisant les manifestations de solidarité avec les Palestiniens massacrés par les bombes de l’armée coloniale d’Israël, le gouvernement a non seulement choisi son camp, mais utilise la force de la raison d’État habillée sous le prétexte de l’« ordre public » et défendue par les instruments de répression à son service pour bâillonner la solidarité avec la Palestine et au-delà, pour faire taire la dissidence et les oppositions à sa politique et à ses projets.

De l’usage de l’antisémitisme

Mais ce faisant, il alimente le fol engrenage de la politique du pire qu’impose le rhétorique sioniste qui n’a d’autre ‟argument” que désigner toute opposition à l’État d’Israël, à sa nature coloniale et à sa politique raciste, comme ‟anti-juive” et antisémite.

Un piège mortel et un jeu dangereux avec des allumettes à côté d’un baril de poudre – y compris et en particulier pour les juifs –qui invente et fabrique de l’antisémitisme là où il n’y en a pas. En fait, le sionisme est une théorie de la séparation qui n’a jamais combattu l’antisémitisme mais le suscite et s’en nourrit. C’est un formidable cadeau fait aux vrais antisémites de toutes sortes qui se frottent les mains de tant de publicité, qui peuvent espérer accroitre leur audience dans la confusion sciemment créée et alimentée, qui en tirent déjà profit en faisant croire que leurs idées progressent et peuvent recruter en conséquence.

Soyons clairs. Il y a de l’antisémitisme partout, dans tous les recoins de la société française, les partis, les syndicats, les entreprises, chez les prolos et les bourgeois, chez les cadres supérieurs et les petits fonctionnaires… et il y en a beaucoup trop. Qu’il y ait des infiltrations de quelques antisémites convaincus et militants dans les manifestations pro-palestiniennes et qu’il y ait aussi, depuis des années, des ‟tentations antisémites” diffuses quand la colère se fait aveugle et qui, avec une bonne dose d’ignorance et de bêtise, se transforme en haine des juifs pour ce qu’ils sont ou, plus précisément, pour ce qu’ils sont supposés être, il n’y a aucun doute. Mais la seule manière de combattre efficacement l’antisémitisme, ce n’est pas se contenter de proférer des condamnations et des dénonciations de principes aussi justes et nécessaires soient-elles ; ça consiste à refuser les termes du conflit imposés à la fois par les défenseurs de l’État d’Israël et les antisémites, à montrer leur collusion objective ; ça consiste à proposer une toute autre perspective, un autre horizon, le plus clair possible : la lutte de libération nationale et sociale en Palestine et son indispensable alliance stratégique avec les mouvements d’émancipation populaires de toute la région, en priorité avec ceux qui se situent à l’intérieur de la société israélienne, alliant et rassemblant sans distinction juifs, musulmans, chrétiens, athées, arabes, non-arabes et migrants.

Manifester en solidarité avec les Palestiniens et braver les diktats et les interdictions, c’est devenu aujourd’hui plus que cela.



C’est déjà défendre pied à pied les espaces d’expression et de mobilisation contre la raison d’État qui prétend défendre l’ordre public pour mieux défendre la politique pro-israélienne du gouvernement. C’est aussi refuser et dénoncer en mots et en actes le piège tendu par les sionistes et les antisémites qui, dans une complicité et une complémentarité parfaite, veulent imposer les termes du conflit qui les arrangent, en essentialisant ses protagonistes, en dépolitisant les enjeux, en falsifiant les données historiques et en justifiant par avance et a postériori les logiques d’extermination.

Malgré l’interdiction, la manifestation du 19 juillet a tout de même été maintenue par une grande partie de ses organisateurs initiaux et plusieurs milliers de manifestants ne se sont pas laissés intimider, ont désobéi et ont imposé leur volonté d’occuper la rue quoi qu’il en coûte. La tenue de la manif malgré l’impressionnant dispositif policier a été une claque pour le gouvernement et une première victoire pour le mouvement de solidarité avec les Palestiniens.

Mais la partie adverse ne lâche rien. Dès le lendemain, dimanche 20 juillet, journée la plus sanglante à ce jour de l’offensive israélienne à Gaza (plus de 140 morts palestiniens en moins de 24h), Valls et Hollande s’empressent de réaffirmer où est leur camp. Ils relancent l’offensive en reprenant l’argumentaire pro-israélien accusant les manifestants ‟pro-palestiniens” d’être des fauteurs de troubles et des antisémites, Valls s’offrant même le luxe de designer explicitement les « quartiers populaires » comme les lieux où se cacherait « la ‘haine du juif’ derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l’Etat d’Israël ».

Les quartiers populaires, c’est le prolétariat multinational des périphéries urbaines contemporaines, les ouvriers, les arabes, les pauvres, les bronzés de toutes les latitudes, les classes jugées éternellement dangereuses par et pour les possédants, et aujourd’hui stigmatisées par une diagonale politique qui relie le PS au FN en passant par l’UMP.

Le samedi 26 juillet, nouvelle manifestation interdite, nouvelle insoumission à cette injonction, avec encore plus de monde, près de 10 000 personnes rassemblées place de la République. Le gouvernement, dépité de ne pas être parvenu une seconde fois à imposer le silence malgré les menaces et les déploiements policiers, se venge en poursuivant en justice notre camarade Alain Pojolat pour avoir déposé son nom dans le cadre de l’organisation formellement légale du rassemblement.

La nouvelle attaque d’Israël contre Gaza

L’enlèvement des trois adolescents israéliens le 12 juin à proximité d’une colonie de Cisjordanie a été immédiatement attribué au Hamas par Netanyahu. Les responsables du Hamas en Cisjordanie ont immédiatement démenti. Même si le chef du Hamas en exil au Qatar, Khaled Mechaal, s’est « félicité » de ce rapt, tout en déclarant qu’il ne pouvait ni confirmer ni démentir que le Hamas en soit le responsable, il semble évident la direction du mouvement n’est pas à l’origine de cette action qui serait l’œuvre de membres d’un puissant clan local de la région d’Hébron, le clan Qawasmeh, qui est ou était effectivement lié au Hamas mais en conservant depuis toujours une large autonomie [3].

Pour le Hamas en pleine tentative de recentrage avec sa « réconciliation » avec le Fatah et la création le 23 avril 2014 d’un « gouvernement d’entente », cette action ne pouvait pas tomber plus mal. Qu’importe, pour le gouvernement israélien, le responsable c’est le Hamas et uniquement lui et c’est cette position qui sera réaffirmée dès le départ.

Pendant les trois semaines qui suivent l’enlèvement, l’armée israélienne multiplie les arrestations et les mises en détention administratives en Cisjordanie (une majorité de membres du Hamas dont des députés) et la saisie de matériel (ordinateurs) dans les locaux d’associations, impose un bouclage total d’Hébron, le couvre-feu pour 300 000 Palestiniens et tue 10 Palestiniens sans que la branche militaire du Hamas de Gaza ne lance la moindre roquette sur le territoire israélien, la plupart des tirs étant revendiqués par d’autres mouvements, notamment les Brigades Al-Qods du Jihad islamique et dans une moindre mesure les Brigades Abu Ali Mustafa du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) .

L’enlèvement et le meurtre du jeune palestinien de Jérusalem-Est, brûlé vif le 2 juillet, va provoquer à la fois un cycle de mobilisation et d’émeutes dans les villes arabes de Galilée et à Jérusalem, des rassemblements en Cisjordanie et le début d’une réplique armée depuis Gaza sous formes de lancers de roquettes. Aux pilonnages de l’armée israélienne répondront une croissante riposte des différents mouvements palestiniens : l’aile militaire du Hamas, mais aussi celles du Jihad islamique, des Comités de la résistance populaire, du FPLP, de groupes de combattants liés au Fatah et peut-être du FDLP. Une donnée à ne pas perdre de vue : autant le Hamas est contesté sur le plan politique dans la bande de Gaza, autant il y a une unanimité sur le fait de résister de manière armée aux attaques israéliennes.



Plus inquiétant encore pour Israël, selon l’analyste et auteur palestinien Ramzy Baroud, « la douleur et la colère provoquée par la mort de Mohammad Abou Khdeir, 17 ans, qui a été brûlé vif par des colons israéliens dans le cadre de ce déchainement, a favorisé ce réveil de l’identité nationale palestinienne depuis longtemps fragmentée ». Et ajoute-t-il, cette identité collective « qui a souffert en raison de murs israéliens, des tactiques militaires et de la propre désunion des Palestiniens, a été recollé dans un processus qui ressemble aux événements qui ont précédé la première et la deuxième Intifada de 1987 et 2000 respectivement »[4].

La vraie menace pour Israël : l’unité palestinienne débouchant sur une nouvelle Intifada

Depuis plusieurs mois, beaucoup a été dit et écrit sur la possibilité ou impossibilité de lancer une troisième Intifada. Bien malin qui peut affirmer la probabilité de l’une ou l’autre thèse avec certitude, mais une chose est sûre, c’est l’unité des Palestiniens qui menace le plus Israël.
Pas l’unité – bien problématique au demeurant – des dirigeants et d’une combinaison visant à créer un interlocuteur unique dans le cadre d’une hypothétique reprise des négociations, mais l’unité de sa population dispersée et éclatée dans des statuts et des situations juridico-politiques distinctes, celle vivant dans les 3 zones de Cisjordanie, à Jérusalem-Est, à Gaza, en Israël, en exil, dans et hors les camps de réfugiés…

Car ces derniers mois, Gaza n’était plus au centre du jeu : la question des colonies en Cisjordanie et Jérusalem était revenu au premier plan, ainsi que celles des conditions de vie des arabo-palestiniens d’Israël (et notamment les Bédouins du Néguev), le droit au retour des réfugiés, et bien sûr, la levée du blocus imposé à Gaza par Israël et l’Égypte. Et finalement, c’est l’ensemble de la question palestinienne qui ressurgissait dans un contexte marqué par la crise de leadership de la résistance qui est aussi une crise de la « gouvernance » de la simple survie quotidienne de la société palestinienne, entre une Autorité palestinienne sclérosée et disqualifiée et un Hamas étranglé financièrement et désireux d’en finir au plus vite avec l’impasse de Gaza.

En avril et mai dernier, il y a eu une grève de la faim de plusieurs centaines de palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes contre les détentions administratives. Le 15 mai dernier, deux jeunes Palestiniens, Nadim Abou Siam Nuwara, 17 ans, et Mohammed Mahmoud Odeh Salameh, 16 ans, ont été tués par des soldats israéliens alors qu’ils participaient à une manifestation commémorant l’anniversaire de la Nakba, ou « catastrophe » de 1948. Des images vidéo montrent que Nadim se trouvait innocemment avec un groupe d’amis, avant de s’effondrer au moment où il a été frappé par une balle de l’armée israélienne.
Depuis, l’évocation de la Nakba est revenue à l’ordre du jour. Depuis quelques mois, alors que sont annoncés en permanence de nouveaux projet de construction de milliers de logements dans les colonies, de nouvelles générations palestiniennes ont commencé à trouver les voies d’expression d’une colère en mettant des mots dessus, en se politisant, en faisant le lien entre vécu, histoire et contexte, en se mobilisant à de multiples occasions et de manière croissante, et significativement dans les localités peuplées majoritairement d’arabo-palestiniens en Israël.

Cette croissante conflictualité de la mobilisation s’est traduite dans les chiffres : entre le 15 mai et le début de l’attaque sur Gaza le 7 juillet au soir, Israël a tué 27 Palestiniens, dont des enfants.

Les véritables motivations d’Israël dans cette nouvelle attaque est de maintenir un état de guerre permanent et d’empêcher toute possibilité de “négocier” avec la partie palestinienne en séparant Gaza du reste de la Palestine et en brisant tout gouvernement d’union. Pour cela, le Hamas sert de repoussoir et la focalisation sur Gaza permet de maintenir le récit d’un conflit opposant Israël au ‟terrorisme” ou à l’‟islamisme”.

Depuis des mois, la ligne du Hamas s’est singulièrement infléchie et s’est rapproché du Fatah, c’est-à-dire l’Autorité palestinienne qui, rappelons-le, ne gouverne que sur 18% de la Cisjordanie [5]. Pour de nombreuses raisons qui peuvent se résumer à ceci : l’affaiblissement et l’impasse dans laquelle se trouve le mouvement islamiste (comme le Fatah) dans un contexte de chute notable de ses ressources financières et de ses soutiens politiques. Le Hamas, sans doute divisé sur la question, semble en effet avoir décidé d’abandonner à court terme la gestion directe du pouvoir politique au profit d’un retour à ses activités sociales, caritatives, religieuses, « civiles » ; un retour en quelque sorte à ce qu’étaient les Frères musulmans dont il est issu avec le maintien d’un pouvoir sur la société dite civile ne passant pas nécessairement par l’exercice d’un pouvoir politique.

Ces dernières années, le Hamas a en effet progressivement perdu des appuis parmi la population de Gaza où des mouvements de protestation et de désaffection se sont produits et faits entendre, en particulier dans la foulée du « printemps arabe ». Simultanément, le mouvement a aussi pâti de la fin des soutiens traditionnels dont il bénéficiait de la part de régimes comme ceux de Syrie et d’Iran et de mouvements politico-militaires comme le Hezbollah depuis le soulèvement et la guerre en Syrie et le départ d’Ahmadinejad de Téhéran. À cela s’est ajouté plus récemment, depuis le putsch militaire de juillet 2013 au Caire, l’interruption brutale du soutien offert par le régime des Frères musulmans en Égypte, soutien minimal mais vital pour la population et les mouvements de résistance que permettaient l’ouverture du terminal frontalier de Rafah et le laxisme observé sur le transit des marchandises par les dizaines de tunnels creusés sous la barrière frontalière.

Depuis le printemps dernier, le Hamas est littéralement étranglé financièrement, le régime égyptien bloquant les tunnels avec le Sinaï, seule source d’activité économique, à tel point que les fonctionnaires de Gaza ne sont plus payés.

C’est dans ce contexte que le 23 avril dernier, un nouvel accord de « réconciliation » entre le Hamas et le Fatah était signé dans le camp de Chati (nord de la ville de Gaza). Le 2 juin, un cabinet « d’entente » chargé de préparer la tenue d’élections présidentielle et législatives dans les six mois prêtait serment devant le président Mahmoud Abbas.

Cependant, si le Hamas est affaibli politiquement, il s’est renforcé militairement au cours de deux dernières années, en termes d’équipements, de structures défensives, de technique de fabrication d’armes, de logistique et de capacité stratégique. L’offensive d’Israël contre Gaza qui prétend s’attaquer aux capacités militaires du Hamas n’aura en tous cas pas d’autre résultat politique que de faire remonter le prestige de l’organisation islamiste et celle de ses combattants dans une bonne partie de l’opinion palestinienne.

D’un autre côté, le projet du Hamas de former un gouvernement d’entente nationale avec l’AP se heurte à la mauvaise volonté du clan entourant Mahmoud Abbas, dirigeant vieillissant, totalement discrédité et plus occupé à réprimer les manifestations de la rue palestinienne pour satisfaire Israël qu’à envisager de mettre en pratique une nouvelle politique de résistance à la colonisation basée sur cette unité au sommet. Les épisodes du mois de juin, alors que l’armée israélienne multipliait les arrestations et les opérations punitives en Cisjordanie, ont montré à quel point l’Autorité palestinienne ne disposait d’aucune autorité indépendante, sur aucune parcelle des territoires palestiniens, pas même sur les 18% de la Cisjordanie (la zone A) qu’elle est censée administrer exclusivement, sauf en envoyant ses forces de police pour disperser les manifestations anti-israéliennes comme encore récemment à Hébron.

Mauvaise volonté qui s’exprime par la poursuite du non-paiement par l’AP de Ramallah des fonctionnaires de Gaza recrutés depuis 2007, la paralysie des étapes du processus signé récemment, notamment le déploiement de la Garde présidentielle à la frontière de Rafah afin de lever le blocus égyptien sur Gaza ou encore la mise en place de comités paritaires pour la préparation des élections... sans parler du silence assourdissant de l’AP/OLP depuis l’offensive sur Gaza.

La « guerre contre le Hamas » n’est dans ce contexte qu’une tentative du gouvernement israélien de détourner l’attention. Le ciblage du Hamas est une tentative de plus pour bloquer indéfiniment la situation dans un statu quo et d’empêcher l’émergence d’une troisième voie, celle qui prend en compte l’ensemble des parties et facettes de la Palestine, « quel que soit le côté du “mur de séparation” israélien où ils vivent. »[6]



C’est cette unité palestinienne débouchant sur une Intifada populaire de masse qui est lourde de menaces : menaçant directement l’Autorité Palestinienne et aussi indirectement le Hamas, bloquant la création de nouvelles colonies, reprenant l’initiative contre l’annexion et la ‟judéisation” de Jérusalem-Est, ne lâchant rien sur le droit au retour des réfugiés, remobilisant les arabo-palestiniens d’Israël, de la Galilée au Néguev, bref, en replaçant sur la table et à la lumière du jour l’entièreté de la dimension coloniale du conflit et de la lutte de libération palestinienne.

C’est cette unité dans la lutte que les dirigeants israéliens veulent à tout prix éviter en commettant une fois de plus un bain de sang et des crimes de guerre, comme précédemment à Gaza (2008-2009, 2012), à Jénine (2002), au Liban (1982)… certains de l’impunité dont ils peuvent jouir grâce au soutien de l’ensemble des gouvernement de la « communauté internationale » et au terrible isolement dans lequel se trouve le peuple palestinien.

C’est cet isolement qu’il faut rompre. C’est l’État d’Israël qu’il faut isoler.

Arrêter les massacres, mettre un terme au projet sioniste

Arrêter les massacres de l’offensive en cours est urgent et impératif mais cela ne suffira pas. Sans résolution du conflit qui mette un terme à ses racines et à ses fondements, une nouvelle agression israélienne suivra celle-ci, l’occupation et le blocus de Gaza se poursuivront indéfiniment.

Se battre pour la paix en Palestine, c’est se battre contre la complicité de l’État français et contre l’état de guerre permanent qu’impose la politique coloniale du projet sioniste.

C’est affirmer haut et fort la solidarité avec le peuple palestinien dans ce moment crucial et la légitimité de sa résistance par tous les moyens qu’il juge nécessaire (non violents et armés) et cela passe aujourd’hui par les revendications démocratiques minimales exigées par l’appel palestinien du 9 juillet 2005 pour la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) : 1. Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes et démanteler le Mur ; 2. Reconnaître les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à une égalité absolue ; 3. Respecter, protéger et favoriser les droits des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU. 4. Mettre fin au blocus de Gaza.[7]



Cette résolution n’est pas une panacée et n’est pas exclusive d’autres actions mais elle vise ni plus ni moins qu’à porter, enfin, un coup d’arrêt définitif au projet sioniste. Ce faisant, elle peut contribuer de manière décisive à le mettre en crise, à démanteler les bases colonialistes et ethno-religieuses de l’État d’Israël, à faire voler en éclat le consensus social/national qui caractérise ce dernier et qu’il impose à l’intérieur de la société israélienne et en dehors, et à ouvrir une nouvelle situation de coexistence et de solidarité entre les peuples et de lutte communes contre leurs oppresseurs locaux et globaux, de quelque religion et/ou appartenance nationale, ethnique ou culturelle historique auxquelles ils se réfèrent.



Organisation communiste libertaire, 31 juillet 2014

___

Notes :

[1] Le témoignage peut être consulté ici : http://www.itele.fr/france/video/incide ... lice-88717. Ce témoignage et d’autres sources n’ont pas eu le droit d’être cités dans les médias.
Autre manipulation médiatique où les sous-titrages des slogans scandés par les manifestants sont grossièrement bidonnés et falsifiés : https://www.youtube.com/watch?feature=s ... pp=desktop
Sur la fabrication d’une certaine ambiance médiatique pro-israélienne, on se reportera utilement à l’article « Offensive israélienne contre Gaza : les partis pris du traitement médiatique », Julien Salingue, Acrimed, le 18 juillet 2014 ( http://www.acrimed.org/article4407.html )

[2] Une « justice » qui n’est pas non plus en reste sur un autre plan : 4 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (incarcération immédiate) pour « rébellion » d’un manifestant « propalestinien » à Paris après un contrôle d’identité au faciès le 13 juillet : voir ici

[3] Clan connu pour, entre autre, avoir fourni au Hamas de nombreux candidats au martyr pour des attentats-suicide, notamment dans les années 1990.

[4] Ramzy Baroud, « Ravaging Gaza : The war Netanyahu cannot possibly win », le 16 juillet, World News Trust.

[5] La Cisjordanie est divisée administrativement en 3 zones. La zone A dans laquelle l’Autorité palestinienne exerce une autorité politique (administrative) incluant des pouvoirs de police, représente 18% du territoire. La zone B qui est co-administrée par l’AP (pouvoir civil) et la force occupante (police, armée) s’étend sur environ 20% de la Cisjordanie. La zone C, le plus grande (62% de la superficie), qui inclut les colonies et toute la vallée de Jourdain, est entièrement gouvernée et occupée par Israël qui contrôle la frontière avec la Jordanie et encercle les poches palestiniennes « auto-administrées » des zones A et B.

[6] Ramzy Baroud, idem.

[7] Site Internet de la campagne BDS France : http://www.bdsfrance.org/
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede bajotierra le Lun 18 Aoû 2014 16:17

Ce texte OCL "de soutien aux palestiniens " est désolant .
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede JPD le Lun 18 Aoû 2014 20:55

certes mais en quoi ?
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Re: Pour l'UJFP, le Hamas et le Jihad c'est la résistance.

Messagede bajotierra le Mar 19 Aoû 2014 10:27

-En ce que sous un semblant d 'exhaustivité il ne présente qu'une relation partielle des répercussions en France , par exemple je ne lis rien concernant les violences antisémites de Sarcelles .

-En ce que l'analyse régionale n'offre qu'une perspective absurde aux populations , l'OCL écrit que
"la lutte de libération nationale et sociale en Palestine et son indispensable alliance stratégique avec les mouvements d’émancipation populaires de toute la région, en priorité avec ceux qui se situent à l’intérieur de la société israélienne, alliant et rassemblant sans distinction juifs, musulmans, chrétiens, athées, arabes, non-arabes et migrants."



Après s'être réjouie de l'unité politique autour de cette "lutte de libération nationale et sociale en Palestine " , il faut comprendre que pour l'OCL les populations de la région qui sont contre la guerre sont sommées de suivre ce drapeau .

Comment peut il y avoir de paix sous le joug de cette union sacrée ?
bajotierra
 
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