Assistance sexuelle ou prostitution ?

Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede vroum le Dim 27 Nov 2011 10:57

Assistance sexuelle ou prostitution ? entre criminalisation et désir…


Soyons immédiatement clairs : je suis pour l’abolition de la prostitution comme je suis pour l’abolition du travail salarié et contre toutes les oppressions. Et cependant, cela ne m’empêche nullement d’être pour l’assistance sexuelle des handicapé-e-s de même que favorable à l’expression des syndicats des travailleuses et travailleurs du sexe.
L’assistance sexuelle est une revendication de l’Association des paralysé-e-s de France qui a ouvert une pétition sur ce sujet.
Il est pourtant fort tentant d’envisager l’assistance sexuelle comme une prostitution et la fourniture de prestations sexuelles sous le seul aspect du travail forcé. Là encore, il faut être clair, l’esclavage est une abomination, et le travail forcé concerne encore plus de 150 millions d’enfants dans le monde. Une extraordinaire violence est aussi faite à des centaines de femmes emmenées clandestinement dans les pays plus riches pour s’adonner à la prostitution sous l’emprise de passeurs qui marchandent leurs dettes de voyage ou la légalisation de leur séjour. L’exploitation odieuse des femmes et des enfants se continue largement dans la dynamique du capitalisme patriarcal. Une immense brutalité est à l’œuvre qui construit une vision pornocratique et marchande du désir. Il semble cependant que le refus de ce qu’on nomme la légalisation ou la réglementation de la prostitution ne soit pas si facilement réductible au travail forcé. Rappelons-le. Pour le moment et depuis fort longtemps, la prostitution « volontaire » est légale en France et n’a nul besoin d’être légalisée. En revanche, le proxénétisme est un délit.

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Alors pourquoi existe-t-il un débat refusant la « légalisation » et exigeant l’abolition des prestations sexuelles « volontaires »? Ici, l’abolitionnisme n’est que de « l’interdictionnisme », c'est-à-dire que le raisonnement développé conduit à la criminalisation et à l’interdiction des pratiques actuelles offrant des prestations sexuelles immédiatement jugées comme entraînant une oppression des femmes. Les premiers abolitionnistes de la fin du XIXème siècle avaient d’abord pour but d’en finir avec le fichage policier et les sanctions permanentes contre les personnes prostituées et de leur ouvrir un suivi médical. En même temps, une volonté de prohibition a souvent demandé d’interdire la pratique de la vente de prestations sexuelles. L’ « abolition » immédiate de la prostitution est envisagée à travers des mécanismes de répression du client ou de la personne prostituée. En outre, la culpabilisation morale n’est jamais loin qui travestit une offre (évidemment discutable) de prestation sexuelle en « vente du corps des femmes ». C’est à travers une vision intrinsèque simpliste d’asservissement et de déchéance sociale qu’est pensé ce type de prestation sexuelle. Le problème est que ce point de vue simplificateur et misérabilisme est partagé par la droite bien pensante et la droite extrême, les barbus, les anti-IVG et les puritains qui amalgament alors pêle-mêle avortement, prostitution et débauche dans une même opprobre criminelle. Enfin, la stigmatisation du racolage ou des clients devient le point de vue officiel d’une répression camouflée des désirs sexuels qui ne sont plus tolérés que dans la sphère privée.

La réalité est pourtant plus complexe. Il existe réellement des personnes qui se prostituent volontairement. Certes, la prostitution « volontaire » résulte le plus souvent d’une condition élémentaire, la précarité de la survie, ce que connaissent bien les pauvres, les exclu-e-s, les étudiant-e-s, les étranger-e-s. C’est souvent la précarité qui entraîne des personnes en situation de grande détresse à pratiquer ce type de prestation moralement réprouvée et habituellement largement méprisée. Mais le travail salarié est aussi lié à la précarité, quand bien même il n’encourt pas la même indignité. Le salarié ne travaille jamais librement, le travail est la condition de sa survie et la violence de la précarité y est permanente. Le chômage est l’envers du décor de l’exploitation salariale qui refuse le droit à un revenu vital. Le choix d’un type ou d’un autre type de travail n’est pas aussi aisé qu’il y paraît et de nombreux travailleurs n’exercent simplement que l’emploi qu’ils ont pu obtenir, parfois bien éloigné de leurs compétences ou de ce qu’ils espéraient. Il ne reste que la mendicité pour vivre sans travailler si on ne dispose pas de rentes. Au demeurant, il existe bien des situations professionnelles discutables qui s’avèrent très proches d’une prostitution volontaire de l’esprit, sinon des corps, et où l’obéissance abêtie est réputée comme une vertu. De nombreux contrats marchands ne se signent qu’à l’ombre de frasques grivoises et bien des entreprises ou des dirigeants étayent leurs échanges à l’aide de call-girls, que, parfois, ils mépriseront ensuite. Cette hypocrisie capitaliste qui use d’une prostitution de confort n’empêche pas les mêmes de déclarer indécente la prostitution qu’ils ne contrôlent pas.

Pourtant, le client n’est pas toujours le pervers annoncé et la personne qui se prostitue n’est pas toujours une pauvre fille perdue. L’oppression des femmes et des enfants dans un monde patriarcal est une chose trop grave pour la simplifier. Dans le contexte d’inégalité marchande et de néocolonialisme, il existe aussi bien des femmes que des hommes pour combler leur misère sexuelle en cherchant des jeunes gens jusque sous les tropiques. Si l’exploitation pornocratique est plutôt masculine, le « tourisme sexuel » reste assez partagé. La vente de prestations constitue aussi une forme de thérapie contre la privation pour des personnes inaptes à la rencontre sexuelle. Il faut aussi dire que le travail du sexe « volontaire » ne concerne pas que des femmes. Bien que les clichés aient la vie dure, il existe une certaine proportion d’hommes, homosexuels, travestis, transsexuels qui vendent des prestations sexuelles. En outre, le répertoire contient des prestations qui ne sont pas toutes sexuelles. Alors que la vente de photos nues, de vidéos même dégradantes, de conversations érotiques ou de petites culottes usagées n’est pas assimilée à de la prostitution, certaines masseuses ou les « dominas » par exemple pratiquent rarement autre chose que l’organisation de situations sensuelles ou fantasmatiques sans acte sexuel.

On argumente généralement que l’argent des prestations sexuelles est détourné par le proxénète lorsqu’il existe. C’est malheureusement vrai. Mais les prestations s’avèrent également une source de revenu pour les personnes « volontaires » qui les vendent. Le travail salarié ne diffère pas ici. Une grande partie de la valeur du travail est détournée au profit du patron ou d’actionnaires, et pire, dans ce cadre là, ce détournement est légal. Les relations de travail connaissent largement le harcèlement et la pression, et les marges de choix restent bien limitées. Seules les luttes sociales ont permis que soient arrachés quelques aménagements, congés payés, arrêts maladies, périodes de repos, retraite. Pareillement, les prostitué-e-s disposent de possibilités de refus d’une prestation ou d’un client et peuvent négocier le type de prestation. Même si cette marge de manœuvre reste réduite, l’offre de prestation sexuelle « volontaire » n’est pas enfermée dans un rapport de domination absolue où la personne prostituée n’aurait rien à dire. La personne prostituée peut même partager des sentiments avec un « souteneur ».

Mais la criminalisation de l’activité, le délit de racolage, et l’absence de syndicat des travailleurs du sexe entraînent des conditions de travail exécrables. Réprimer la prostitution ou pénaliser les clients peut vider les trottoirs, mais cela détériore d’abord la pratique de l’activité, la rend clandestine, empêche de protester contre la violence faite aux personnes et en réduit le suivi médical, pourtant indispensable. D’autant que l’organisation du travail du sexe est refusée au motif que ce serait accepter un sexisme inadmissible. Pourtant, la défense syndicale et la revendication de l’amélioration des conditions de travail n’empêchent nullement d’exiger l’abolition du travail salarié. Refuser que s’organisent les travailleuses et travailleurs du sexe, c’est risquer de les cantonner à un isolement propice à l’oppression et au néocolonialisme. C’est faciliter le harcèlement et le fichage policier. C’est n’accorder aucun droit d’expression, aucun sentiment, ni aucun rôle aux personnes concernées. C’est rester myope sur la réalité sociale de leur propre détresse.

Enfin, et surtout, comment se peut-il que l’assistance sexuelle aux personnes handicapées soit aussi facilement assimilée à de la prostitution ? Les deux arguments fondamentaux généralement réprouvés, argent et contrainte, en sont totalement absents. Dans l’assistance sexuelle, il n’existe pas de transactions marchandes, seuls les frais sont pris en charge, et la prestation sensuelle est seulement basée sur le volontariat, pas sur la contrainte, même économique. En outre, les volontaires disposent d’une formation adaptée aux réalités du handicap. Chacune des deux parties peut à tout moment refuser la proposition de l’autre et souvent la prestation reste plus sensuelle que sexuelle. Alors, pourquoi cette assimilation avilissante à la traite d’êtres humains et ce refus d’officialisation sinon par affirmation idéologique de la toute puissance d’un ordre puritain ? Les assistant-e-s sexuel-le-s ont été formé-e-s pour favoriser une certaine latitude affective et sexuelle des personnes et savent procurer une attention intime, sensuelle, érotique et sexuelle. Ils/elles conduisent des ateliers de séduction et d'estime de son corps. Il faut en finir avec des préjugés rigoristes de dames patronnesses. La prestation d’assistance sexuelle ne maltraite ni les assistant-e-s, ni la personne privée d’autonomie.

L’occultation de la question de la sexualité des handicapé-e-s révèle combien d’interdits sont encore en place contre la liberté des personnes. Car la frustration sexuelle et sensuelle est aussi responsable de nombreuses souffrances. Pour une personne handicapée, dépendre sans cesse du bon vouloir d’autrui dans les actes quotidiens ou dans les relations, c’est déjà souvent subir une infantilisation qui réduit toute recherche amoureuse. Mais comment faire, comment parler de ce vide émotionnel avec les soignant-e-s, les parents ou les aidants familiaux? La société oppose toujours une grande réticence envers les manifestations sexuelles des handicapé-e-s comme si l’abstinence était un enjeu de l’ordre normal.

Être privé de sexualité est pourtant un vrai tourment émotionnel et ce n’est pas normal de le subir. Ici, aucun sexisme primaire. Cela concerne évidemment aussi bien des hommes que des femmes, les handicapé-e-s que les prisonnier-e-s et tous ceux qui sont privé-e-s d’autonomie. Les religieux de tous poils contraignent la femme à dissimuler ses charmes, voire enferment toute velléité d’affirmation sexuelle quand la publicité exhibe sans cesse le mannequin idéal du désir masculin. La mini-jupe a toujours été la cible immédiate des réactionnaires. Le patriarcat exerce une réduction de la femme à la procréation maternelle ou à l’objet de désir. Mais l’anti-sexisme ne peut se comprendre comme une volonté de désexualisation des personnes humaines. La question de la libre expression des désirs est essentielle contre l’oppression machiste et puritaine et il ne faudrait pas que les révolté-e-s, les antisexistes, les anti-homophobes, les antiautoritaires, les libertaires et tout ceux qui sont attaché-e-s à la liberté ne se fourvoient à admettre des dénis moraux, religieux et pudibonds au nom d’un étrange « féminisme » vertueux ou d’une recherche assidue de la normalité du vieux monde

Évidemment, avoir un petit moment de sexe ou de sensualité n’est pas vivre le grand amour, mais vivre le sexe fait intégralement partie du développement émotionnel, sensible et intellectuel des personnes humaines. La grande majorité des êtres humains connaissent quelques expériences sexuelles préalables à leur attachement amoureux et ces expériences participent à l’épanouissement de leur vie affective. C’est cette expérience émotionnelle qui est refusée aux handicapé-e-s, aux prisonnier-e-s et à tous ceux qui sont privés d’autonomie. Les personnes handicapées rencontrent mille obstacles au cours de leur vie, mais voilà un droit humain qui peut enfin leur être reconnu. Le droit à la sexualité est une exigence libertaire qui ne peut se réduire ni à la négation de l’autre, ni au harcèlement.

La grande victoire du féminisme a été de réussir à faire reconnaître que l’anti-sexisme était une force d’émancipation gagnante pour les femmes aussi bien que pour les hommes. Il faut prolonger la critique des idéologies pornographiques particulièrement avilissantes qui construisent encore un érotisme fondé sur la domination masculine. La vacuité des comportements machistes et pornocrates privilégie les immatures, les violents et les égocentriques en justifiant l’exploitation marchande. Cette grossière oppression est en outre accompagnée depuis le plus jeune âge par un étalage de phallocratie jusque dans les livres d’enfants. Cette hégémonie machiste n’est pas non plus vraiment tempérée par le semblant d’éducation sexuelle scolaire qui oublie toute émotion érotique. Il faut délivrer l’humain de cette guerre des sexes primitive. Et cette libération réclame que soit aussi déchiffrés les désordres du désir, les labyrinthes des fantasmes sexuels, dans lesquels règnent aussi bien l’amour que la domination, le rêve que le fantasme, le pire et le meilleur. Une sexualité libérée est possible.

Mais la seule limite qui devrait cerner la sexualité humaine reste le libre consentement des adultes averti-e-s. Entre droit à la sexualité et exigence de pudeur, la mise en place d’assistants sexuels formés est une réponse simple, nécessaire et surtout humaine à la privation d’autonomie.

Ce n'est encore que le début de la lutte pour la libération sexuelle...


Thierry Lodé


Pétition de l’Association des Paralysés de France :
http://www.faire-face.fr/archive/2011/09/06/oui-a-l-assistance-sexuelle-des-personnes-en-situation-de-ha.html
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede fabou le Dim 27 Nov 2011 12:02

Même dans la famille ça fait débat ... :lol:
Sérieusement il me semble que revendiquer le "droit" à une sexualité, celà implique que des personnes soient contraintes (tout travail salarié est contraint par une nécessité financière plus ou moins forte) à satisfaire ce "droit". Et il me semble, justement, que l'anarchisme est un mouvement d'émancipation, pas de création de nouvelles contraintes.
On peut s'en désoler mais personne n'est sur un pied d'égalité au niveau sexuel. Certaines personnes ont une vie sexuelle riche et variée, d'autres moins (d'ailleurs, il serait intéressant de constater que la définition d'une "bonne" vie sexuelle n'est pas forcement celle communément admise par le plus grand nombre via les médias).
Néanmoins, si comme le dit Thierry Lodé cette "prestation sexuelle" n'entrerait pas dans un rapport de domination (physique ou monétaire), je n'y vois pas trop de raison de s'y opposer. Mais il faut être clairs sur les "modalités" d'un tel dispositif, et c'est justement ce que je trouve absent dans les revendications des assos qui réclament l'assistance sexuelle.
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Valerie Solanas le Dim 27 Nov 2011 12:15

faudrait d'abord définir ce qu'est la sexualité du coup .. parce que à travers ça ça me donne l'impression que c'est un besoin vital comme boire ou manger ...
J'espère que les même personnes se battent pour que les unité de visites familiales soient généralisées dans les prisons afin que les détenus aient eux aussi droit à une sexualité :roll:
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Dim 27 Nov 2011 12:25

"la misère sexuelle" est toujours l'argument avancé pour justifier la prostitution.
or dans la prostitution se pose la question du consentement.
une femme qui est sous la menace d'un mac (menaces de mutilation, de mort, papiers confisqués, etc.) peut-elle être considérée comme "consentante"?
oui mais il suffit "d'utiliser" (car c'est bien de ça qu'il s'agit, car contrairement à ce que prétendent certains machos les prostituées ne prennent pas leur pied) une femme "indépendante"?
et comment saura-t-on avec certitude que cette femme est "indépendante" (enfin sous contrainte uniquement économique, car ça m'étonnerait quand même que l'état fournisse des call girls de luxe?)
en lui posant la question?
(oui car une prostituée qui a un mac répondra "oui, j'ai un mac qui me menace, et alors?"
évidemment non, dans tous les cas elle jurera qu'elle n'en a pas, et il n'existe aucun moyen de vérifier!
donc aucun moyen de savoir si la fille est ou non sous menace d'un mac...
la misère sexuelle des handicapés c'est affreux, mais faire l'amour ça n'a de toute façon aucun sens quand son ou sa partenaire n'en a aucune envie.
en société libertaire les gens ne seront pas "égaux en séduction", et la société n'y pourra rien (contrairement à l'égalité sociale et économique).
et vu que les contraintes économiques seront en revanche, abolies, l'idée même de prostitution n'aura aucun sens.
il faudra bien que les hommes frustrés - quelle qu'en soit la raison, aussi triste en soit la raison - trouvent un autre moyen de se soulager que dans une fille que ça dégoute.
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Dim 27 Nov 2011 12:38

Valerie Solanas a écrit:faudrait d'abord définir ce qu'est la sexualité du coup .. parce que à travers ça ça me donne l'impression que c'est un besoin vital comme boire ou manger ...
J'espère que les même personnes se battent pour que les unité de visites familiales soient généralisées dans les prisons afin que les détenus aient eux aussi droit à une sexualité :roll:


la différence, c'est que les visites dans les prisons sont effectuées par les femmes des prisonniers (dont je suppose qu'elles ont autant envie de faire l'amour que leur partenaire).
pour que ce soit équivalent, il faudrait que les mêmes personnes se battent pour que les prisonniers aient droit à se vider les couilles dans une prostituée.
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Valerie Solanas le Dim 27 Nov 2011 14:02

anouchka a écrit:en société libertaire les gens ne seront pas "égaux en séduction", et la société n'y pourra rien (contrairement à l'égalité sociale et économique).

Je suis tout à fait d'accord ... l'inégalité ne vient pas que du social et économique ... ça serai vraiment trop simple sinon .. y a des gens qui mesurent 1m30 et d'autres 2m10, et ils ne sont pas égaux, pour certaines choses vaut mieux être petit, pour d'autres vaut mieux être grand ... les bègues n'ont plus ne sont pas à égalité dans la conversation, et que dire des asthmatiques qui prennent le risque de faire une crise d'asthme dès qu'ils vont en manif, ils sont pas égaux non plus ? Bref, nulle part on est égaux, c'est pareil chez les autres animaux, et vouloir abolir ce genre d'inégalités c'est juste pas possible ... et oui c'est atroce mais des tas de gens n'ont pas de sexualité .. les prisonniers, les impuissants dans une certaine mesure, certaines personnes victimes de viols et qui ne peuvent plus du tout avoir de contacts physique après ça, les gens qui ont le SIDA etc etc ...
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Dim 27 Nov 2011 14:15

Valerie Solanas a écrit:
anouchka a écrit:en société libertaire les gens ne seront pas "égaux en séduction", et la société n'y pourra rien (contrairement à l'égalité sociale et économique).

Je suis tout à fait d'accord ... l'inégalité ne vient pas que du social et économique ... ça serai vraiment trop simple sinon .. y a des gens qui mesurent 1m30 et d'autres 2m10, et ils ne sont pas égaux, pour certaines choses vaut mieux être petit, pour d'autres vaut mieux être grand ... les bègues n'ont plus ne sont pas à égalité dans la conversation, et que dire des asthmatiques qui prennent le risque de faire une crise d'asthme dès qu'ils vont en manif, ils sont pas égaux non plus ? Bref, nulle part on est égaux, c'est pareil chez les autres animaux, et vouloir abolir ce genre d'inégalités c'est juste pas possible ... et oui c'est atroce mais des tas de gens n'ont pas de sexualité .. les prisonniers, les impuissants dans une certaine mesure, certaines personnes victimes de viols et qui ne peuvent plus du tout avoir de contacts physique après ça, les gens qui ont le SIDA etc etc ...


globalement d'accord, sauf que les prisonniers sont bel et bien des victimes de la société et non d'une "injustice naturelle"...
quant aux gens qui ont le SIDA, ils peuvent tout à fait avoir une sexualité (en mettant un préservatif).
quoi qu'il en soit je refuse qu'on parle de sexualité si ce n'est pas le fait d'adultes réellement consentants - si le plaisir n'est pas partagé.
je viens d'en discuter avec mon copain, qui m'a fait une très bonne remarque: d'une façon générale, nombre de mecs se foutent pas mal de savoir si leur partenaire éprouve du plaisir (même si c'est leur compagne ou épouse).
le recours à une prostituée pour se vider les couilles n'est donc que l'aspect le plus spectaculaire de cet état d'esprit vis à vis du plaisir féminin...
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Valerie Solanas le Dim 27 Nov 2011 14:52

anouchka a écrit: globalement d'accord, sauf que les prisonniers sont bel et bien des victimes de la société et non d'une "injustice naturelle"...
quant aux gens qui ont le SIDA, ils peuvent tout à fait avoir une sexualité (en mettant un préservatif).
quoi qu'il en soit je refuse qu'on parle de sexualité si ce n'est pas le fait d'adultes réellement consentants - si le plaisir n'est pas partagé.
je viens d'en discuter avec mon copain, qui m'a fait une très bonne remarque: d'une façon générale, nombre de mecs se foutent pas mal de savoir si leur partenaire éprouve du plaisir (même si c'est leur compagne ou épouse).
le recours à une prostituée pour se vider les couilles n'est donc que l'aspect le plus spectaculaire de cet état d'esprit vis à vis du plaisir féminin...

Oui bon effectivement je débordais un peu avec les prisonniers et les gens qui ont le SIDA ...
Et oui effectivement on revient toujours au problème de la femme objet, dans ce cas, la femme réceptacle à sperme, ou dévidoir de couille ... bref, autant taper sur les putes et sur ce qu'elles font c'est vraiment nase, mais autant les arguments qui ne pensent qu'aux plaisir des hommes c'est encore plus dégueulasse ... et il y a bel et bien un problème de consentement y compris au sein des couples, où d'ailleurs la question ne se pose même pas .. dans certains états des États-Unis la notion de viol conjugal ne peut pas exister par exemple puisque l'épouse en se mariant s'engage à ce que son vagin ou autre soient totalement disponibles pour le mari, donc il peut faire ce qui lui plaît ( même si la sodomie est interdite dans certains états, donc là oui y a restriction) ... à ce sujet Patrizia Romito a écrit des trucs intéressants
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Dim 27 Nov 2011 15:44

je ne connaissais pas patricia romito, aurais-tu un lien avec par ex un article qui résume un peu?

oui tu as raison ça renvoie à la notion de viol conjugal. mais en effet, conjugal ou non, combien d'hommes se préoccupent du plaisir de leur partenaire? c'est quelque chose d'impossible à calculer, le nombre de femmes qui acceptent de mettre une croix sur leur propre plaisir, pour cause de chantage affectif (car comment "obliger" un homme à s'intéresser à son plaisir, s'il n'en a pas spontanément envie?).
interrogés, pas mal de clients de prostituées disent par exemple qu'ils "vont aux putes" parce que leurs copines ou épouses refusent la fellation, la sodomie...
j'avoue que j'ai du mal à accepter le discours de certaines prostituées à ce sujet: "si les femmes acceptaient de leur "donner ce qu'ils veulent au lit" - que ça leur plaise ou non... les hommes ne viendraient pas nous voir".
quel plaisir y a-t-il à imposer la sodomie à une femme qui n'aime pas ça (que ce soit son épouse ou une "pute" - bref une moins que rien, pas totalement un être humain, juste un vide-couille, une poupée gonflable dépourvue de sentiments propres?
ça non plus je n'arrive pas à le comprendre.
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Valerie Solanas le Dim 27 Nov 2011 16:07

tiens ici y a un entretien avec Patrizia Romito et Christine Delphy sur le super blog des Entrailles de Mademoiselle : http://blog.entrailles.fr/2011/11/violences-masculines-envers-les-femmes-entretien-avec-christine-delphy-et-patrizia-romito/
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Sulfateuse le Dim 27 Nov 2011 19:06

Une prestation sexuelle pour de l'argent ça s'appelle de la prostitution, ça s'arrête là !

A propos d'un débat sur la légalisation de la prostitution : si le travail est une aliénation, une dépossession de soi, de son temps, de son libre arbitre, de son corps, la prostitution en est l'achèvement, il va jusqu'à la pénétration de l'intimité du corps.

Le problème avec la légalisation du travail du sexe c'est que ça ne fait pas que "concerner ceux qui veulent le faire" dans la mesure où la liberté de choix dans le travail est un argument libéral parfaitement bidon : nul n'est libre de travailler, ni de choisir son boulot.

Si on légalise la prostitution et que l'Etat l'encadre demain, qui me garantit qu'après-demain on ne va pas m'obliger à accepter de me prostituer sous peine d'être radié de Pôle Emploi pour refus d'une proposition travail sous prétexte que je suis une "fille" ?
Qui me garantit que l'Etat, qui est déjà en train de vouloir imposer 7 heures de travaux forcés en contrepartie des prestations sociales, ne vas pas nous obligés à tapiner en échange d'une alloc' ?
Pourquoi pas, après-demain, un(e) allocataire d'une "allocation adulte handicapée" forcée à accepter le seul travail qu'il/elle peut faire en raison d'une tétraplégie : pratiquer la fellation ?

Puis, si on suit ce discours parfaitement libéral qui fait de la question du corps et de l'intimité une question parfaitement insignifiante pourquoi ne pas légaliser le traffic d'organe pour qu'il se pratique dans de bonnes conditions, avec accès au droit à la santé ? Comme ça les chômeurs consentants pourront aller vendre leur reins pour payer les factures ... "personne ne les force" bien sûr, sauf la misère bien entendu.

Sans déconner, parler de "liberté de travailler" et de pute "consentante" faut vraiment avoir du cran, le lobby ultra- libéral des pro-putes me les brise vraiment séver', je conseillerais bien à tout(e)s ces fumistes d'aller traîner du côté de Porte de la Chapelle, Boulogne ou de la rue St Denis à Paname avant de l'ouvrir !
Sulfateuse
 

Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Dim 27 Nov 2011 20:19

j'aimerais bien faire chier la sulfateuse en le contredisant sur au moins un point mais malheureusement je suis d'accord sur tous les points. :rastasad:
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Sulfateuse le Dim 27 Nov 2011 20:56

anouchka a écrit:j'aimerais bien faire chier la sulfateuse en le contredisant sur au moins un point mais malheureusement je suis d'accord sur tous les points. :rastasad:


Ce sont des choses qui arrivent :oops:
Sulfateuse
 

Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Valerie Solanas le Dim 27 Nov 2011 22:51

le truc de pôle emploi c'est pas réaliste ... après oui les putes que tu vois dans la rue la majorité à l'heure actuelle elles sont maquées ( je suis bien placée pour le savoir vu que j'en croise plein tous les jours dans le quartier du port, chacune son territoire, filles de l'est et africaines ..) mais y a aussi de plus en plus d'étudiantes par exemple qui vendent leur cul toutes seules, soit par le net, soit ( plus risqué) sur le trottoir mais sans être habillées en putes et en "choisissant les clients (c'est arrivé à mon voisin de se faire aborder) ... je vais pas leur cracher à la gueule et les traiter de sales libérales .. je sais très bien que certaines ont rien de mieux pour bouffer et payer le loyer .. même si oui ça me dégoutte vraiment de savoir que des gros pervers vont se vider les bourses avec des nanas qui font ça sans en avoir vraiment le choix ...
Valerie Solanas
 

Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Lun 28 Nov 2011 00:24

Valerie Solanas a écrit:le truc de pôle emploi c'est pas réaliste ... après oui les putes que tu vois dans la rue la majorité à l'heure actuelle elles sont maquées ( je suis bien placée pour le savoir vu que j'en croise plein tous les jours dans le quartier du port, chacune son territoire, filles de l'est et africaines ..) mais y a aussi de plus en plus d'étudiantes par exemple qui vendent leur cul toutes seules, soit par le net, soit ( plus risqué) sur le trottoir mais sans être habillées en putes et en "choisissant les clients (c'est arrivé à mon voisin de se faire aborder) ... je vais pas leur cracher à la gueule et les traiter de sales libérales .. je sais très bien que certaines ont rien de mieux pour bouffer et payer le loyer .. même si oui ça me dégoutte vraiment de savoir que des gros pervers vont se vider les bourses avec des nanas qui font ça sans en avoir vraiment le choix ...


oui val je vois aussi les choses comme ça, en tout cas ces gros pervers auraient eux, bien le choix de vider leurs couilles plutôt dans une poupée gonflable que dans une fille dont de toute façon, il n'a aucun moyen de savoir dans quelle mesure elle est (ou non) sous l'emprise, la menace d'un mac.
j'ai connu une prostituée à qui sont mac avait cassé deux doigts à coups de marteau parce qu'elle avait "désobéi" (elle était restée au lit plutôt que d'aller sur le trottoir). comment un homme peut-il accepter de prendre un risque pareil? coucher avec une femme qui est forcée par un mac?
le pire je crois c'est les mecs qui acceptent de coucher avec une fille "à l'abattage" (mon grand-père me parlait en ricanant des "bordels militaires :gerbe: de campagne", enfin un nom comme ça...
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede ninja le Lun 28 Nov 2011 00:58

Content de voir qu'on parle de macs et des "clients" au lieu de dénigrer les "putes" avec des jugements que je trouve personnellement indignes de libertaires. Merci Valerie et Anouchka, je suis moins consterné par ce topic, à vous lire.
ninja
 

Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Cyril Mokaiesh le Lun 28 Nov 2011 03:53

Sulfateuse a écrit:Le problème avec la légalisation du travail du sexe c'est que ça ne fait pas que "concerner ceux qui veulent le faire" dans la mesure où la liberté de choix dans le travail est un argument libéral parfaitement bidon : nul n'est libre de travailler, ni de choisir son boulot.

Si on légalise la prostitution et que l'Etat l'encadre demain, qui me garantit qu'après-demain on ne va pas m'obliger à accepter de me prostituer sous peine d'être radié de Pôle Emploi pour refus d'une proposition travail sous prétexte que je suis une "fille" ?
Qui me garantit que l'Etat, qui est déjà en train de vouloir imposer 7 heures de travaux forcés en contrepartie des prestations sociales, ne vas pas nous obligés à tapiner en échange d'une alloc' ?
Pourquoi pas, après-demain, un(e) allocataire d'une "allocation adulte handicapée" forcée à accepter le seul travail qu'il/elle peut faire en raison d'une tétraplégie : pratiquer la fellation ?



Pourquoi féminiser tout de suite le problème, comme si une femme handicapée ne demanderait pas ce service pour se faire masturber par un homme :roll: et ça existe. D'ailleurs, existe-t-il des assistants sexuels homo pour " clients " homo, ou bien des handicapées " cougares " souhaitant se taper un p'tit jeune assistant?
Cyril Mokaiesh
 

Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede anouchka le Lun 28 Nov 2011 09:09

oui, tu as raison de le souligner, il existe des "clientes", des femmes qui se tapent des gigolos (qui n'a jamais vu ces reportages où des femmes friquées vont à l'étranger profiter des jeunes hommes aux abois prêts à tout pour quitter leur misère...)
je conseille sur le sujet un film ancien mais toujours d'actualité hélas, "bezness".

http://www.youtube.com/watch?v=ODTuUNg_hog

c'est vrai, il y a des femmes qui ne valent pas mieux que les mecs et pas seulement dans ce domaine (laurence parisot, tatcher, bettencourt...).
mais il faut reconnaître que globalement les femmes sont moins nombreuses à ne pas se soucier du plaisir de leur partenaire (déjà pour des raisons euh comment dire... pratiques - et je ne vois pas comment un homme pourrait se retrouver "à l'abattage" - à part avec des clients homos, mais je ne suis même pas sûre que ça existe).
de plus, l'insulte "pute" renvoie à une image idéale de ce que devrait être une femme: prude, réservée... car nombre d'hommes confondent "pute" et "nympho", convaincus que les "putes aiment ça".
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Paul EMPLOI le Lun 28 Nov 2011 12:13

Dans mon boulot au retour de l'armée il y avait 2 femme marié qui couchait pour de l'argent. Une était vieille la et c'était une histoire anciene qui se racontait seulement
l'autre était une secrétaire qui avait dit a un colègue avec qui elle se promenait après le repas en regardant un bijou en vitrine si tu me l'achete je couche avec toi le copain avait hésité si c'était vrai mais elle insistait sérieusement. Le copain la pas fait mais en en parlant c'était pas le premier à qui elle le proposait.
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Re: Assistance sexuelle ou prostitution ?

Messagede Cyril Mokaiesh le Lun 28 Nov 2011 12:22

Arrête de projeter tes fantasmes ici Paul ! :lol: Aucun rapport !
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