Expression OA : "La véridique histoire du 1er Mai"

Expression OA : "La véridique histoire du 1er Mai"

Messagede IAL_Grenoble le Dim 24 Avr 2016 14:45

Aux origines du 1er mai : Des ouvriers anarchistes sont assassinés !!!

Fondée en 1881, l’ancêtre directe de la Fédération Américaine du Travail (AFL), la Fédération des Métiers Organisés et des Syndicats de Travailleur (FOTLU) ne regroupe qu’environ 50 000 ouvriers qualifiés. Mais lors d’un congrès elle décide de mettre au premier plan de ses revendications la journée de huit heures et de retenir la date du 1er mai 1886 pour une manifestation de masse.

L’initiative du 1er mai 1886 des ouvriers américains n’aurait eu qu’un faible retentissement dans le pays et à l’étranger sans les événements tragiques de Chicago qui vont émouvoir le monde entier. Sûres de l’impunité, les milices patronales vont provoquer des incidents sanglants. Le 3 mai, des ouvriers qui manifestent devant l’usine "Mac Cormick" à Chicago essuient des tirs à bout portant. La bataille qui s’engage fait de nombreuses victimes. Les grévistes sont principalement d’origine allemande et, dans leur journal «Arbeiter Zeitung» (Journal des Travailleurs de tendance anarchiste) paraît l’appel suivant : « La guerre de classes est commencée. Des ouvriers ont été fusillés hier devant l’établissement Mac Cormick. Leur sang crie vengeance. Le doute n’est plus possible. Les bêtes fauves qui nous gouvernent sont avides du sang des travailleurs, mais les travailleurs ne sont pas du bétail d’abattoir. A la terreur blanche, ils répondront par la terreur rouge. Mieux vaut mourir que de vivre dans la misère. Puisqu’on nous mitraille, répondons de manière que nos maîtres en gardent longtemps le souvenir. La situation nous fait un devoir de prendre les armes. ». Dans la soirée du 4 mai, plus de 15 000 ouvriers se rendent sur la place au foin (Haymarket) pour y manifester pacifiquement (il leur avait été commandé de s’y rendre sans armes). Des discours sont prononcés, notamment par Spies, Parsons, Fielden. La foule se retire, quand une centaine de gardes nationaux charge avec violence. Une bombe, lancée on ne sait d’où, tombe au milieu des forces de police en tuant sept et en blessant grièvement une soixantaine. Les autorités procèdent à des arrestations parmi les meneurs des grévistes et les rédacteurs de l’«Arbeiter Zeintung» : Auguste Spies, Samuel Fielden, Oscar Neebe, Michel Schwab, Louis Lingg, Adolphe Fischer, Georges Engel et Albert Parsons.

Le verdict est rendu le 17 mai. Les huit accusés sont condamnés à être pendus. Une mesure de grâce intervint pour Schwab et Fielden, dont la peine est commuée en prison à perpétuité, et de Neebe dont la peine est réduite à quinze ans de prison. Le 11 novembre 1887, Spies, Parsons, Engel et Fischer sont exécutés, quant à Lingg, il s’est suicidé la veille dans sa cellule.


1891, 1909, 1920, 1931 : 1er Mai Rendez-vous international … et Répression !

Le 1er mai 1891, à Fourmies, à 9 heures, la plupart des ouvriers de la ville sont en grève. Après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés. Le premier slogan de la journée « c'est huit heures qu'il nous faut " est alors devenu "c'est nos hommes qu'il nous faut ». En début d'après-midi, le maire de Fourmies promet de relâcher à 17h00 les ouvriers arrêtés le matin. Il est 18h15, les 4 grévistes emprisonnés le matin à la mairie n’ont toujours pas été libérés. Près de 200 manifestants arrivent alors sur la place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Il est 18h20, les cailloux volent, la foule pousse… quand vers 18h25, le commandant Chapus s'écrie : « Feu ! Feu ! Feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! » La troupe tire… La fusillade va faire une trentaine de blessés et neuf morts, dont 4 jeunes femmes et un enfant, parmi lesquels Maria Blondeau, jeune ouvrière de 18 ans tenant dans les mains un bouquet d’aubépine, Kléber Giloteaux, un jeune de 21 ans ou bien encore Emile Cornaille, âgé de 11 ans avec dans sa poche une toupie... Ces morts, promus « martyrs » aux yeux des ouvriers, vont très vite devenir des symboles de la République répressive et de classe. Un dixième décès sera à déplorer le lendemain. Camille Latour, un ouvrier de 46 ans… Les 10 morts de Fourmies seront inhumés le 4 mai devant une foule estimée à près de 50 000 personnes

Le 1er mai 1909, à Buenos-Aires, alors que la manifestation anarchiste appelée par la F.O.R.A réunit plus de 30 000 personnes. Le chef de la police, connu pour ses sentiments anti-anarchistes fait charger brutalement les manifestants: 8 personnes trouvent la mort et 105 sont blessées. Le chef de la police quant à lui, sera éliminé le 14 novembre 19096, par l'anarchiste S. Radowizky.

Le 1er mai 1920, à Turin, le meeting devant la Bourse du Travail rassemble plus de cent mille personnes. Parmi les orateurs, l'anarchiste R. Schiavina. Mais le meeting terminé les manifestants sont chargés par la police qui tire sur la foule provoquant deux morts et une trentaine de blessés.

Le 1er mai 1931, à Barcelone, se déroule la manifestation de la CNT. Des délégué-e-s du mouvement anarchiste international sont présent-e-s : A. Souchy (Allemagne), I. Mett et Voline (Russie), C. Berneri (Italie), H. Rüdiger (Suède), L. Lecoin et P. Odéon (France). Un immense cortège évalué à plus de 100 000 personnes est rassemblé pour exiger de la nouvelle République une réforme radicale de la société. A 13 heures, la manifestation est bloquée par la Garde Civile. Un officier s'avance revolver au poing, F. Ascaso le rejoint pour parlementer, mais alors que le garde civil exige la dissolution immédiate de la manifestation, Ascaso le désarme d'un coup de poing. L'officier désarmé recule alors avec sa troupe. Durruti brandissant un drapeau rouge et noir s'écrie "Passage à la FAI". La foule envahit alors la place de la Constitution, mais à peine des membres de la commission sont-ils entrés dans le palais pour y porter les résolutions du meeting qu'une fusillade partant de l'édifice provoque la panique et les premières victimes dans les rangs des manifestants. Certains groupes d'ouvriers armés ripostent alors aux tirs malgré un appel au calme de Durruti (qui est blessé) ainsi qu'Ascaso... Bilan: 1 mort et 15 blessés côté manifestants, 2 morts et plusieurs blessés du côté des gardes civils et des carabiniers.


Des luttes d’hier… aux luttes d’aujourd’hui…

Aujourd’hui les temps auraient changé ! C’est ce que maintenant nous pouvons entendre. Et pourtant à quoi assistons-nous : les divers gouvernements de droite comme de gauche nous proposent un statu quo politique et social qui ressemble étrangement à ce qui existait au siècle dernier ??? Des riches toujours aussi riches sinon plus et des pauvres qui n’en finissent pas de vivre dans la misère. Les Etats, aujourd’hui comme hier, ne se privent pas d’aliéner leurs populations pour le plus grand bénéfice du Capitalisme. Ce dernier, aujourd’hui mondialisé, a évolué nous surinent certains politiciens… Mais, ce qu’ils oublient de préciser c’est que ça ne change rien à l’affaire, car dans le même temps la pauvreté, la précarité, la misère se sont elles aussi mondialisées. Les écarts subsistent et se creusent… L’exploitation est toujours là… Plus vigoureuse encore de nos jours ! En revanche, ce qui a changé c’est qu’auparavant, quand les acquis des luttes ouvrières se voyaient mis en péril par un patronat trop agressif, il y avait en face une réponse à la hauteur. «Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la gueule», slogan des années «20» qui n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui et c’est bien malheureux !

Avec la gauche aux affaires, les choses devaient évoluer… Nous avons vu ce qui a changé. Maintenant l’Etat et le Capital ne mettent plus de gants. D’état d’urgence, en criminalisation du mouvement ouvrier - comme ce fut le cas à Air France et à Goodyear et ailleurs…, les tenants des pouvoirs économiques, politiques et sociaux nous font payer très cher les renoncements et les reculades des organisations syndicales, trop enclines à négocier, à devenir des partenaires « responsables», beaucoup plus préoccupées par leur «représentativité boutiquière» que par la lutte collective.

Dans ce contexte, la montée de l’extrémisme de droite, qu’il soit frontal et national ou qu’il s’affuble d’oripeaux bleu-Marine ne trouve en écho que l’absence assourdissante de toute dimension antifasciste au sein du Mouvement Syndical et pourtant jadis elle y avait une place prépondérante. Ce déplacement de l’antifascisme des forteresses ouvrières vers les sphères électoralistes et politiciennes a permis aux apprentis fascisants de faire leur miel aux fonds des urnes… En ce qui concerne l’accueil des «Migrant-e-s» qui fuient les guerres, les misères économiques et sociales, les brutalités de leurs dirigeants etc., il se déroule dans une indifférence assez remarquable, d’où la solidarité ouvrière de jadis se trouve quasiment absente.


L’Organisation Anarchiste consciente des enjeux sociaux et politiques auxquels nous sommes confronté-e-s et, dans le même temps, désireuse de lutter pour un monde débarrassé de l’exploitation salariale et de chacun des systèmes de domination ( Etatique, Capitaliste, Religieux, Patriarcal etc.) lutte pour l'abolition de toutes les formes de hiérarchies, de pouvoir et d'autorité. L’O.A. s’inscrit dans le mouvement de la lutte des classes et favorise les luttes sociales, luttes qui tendent à s'auto-organiser afin de faire reculer l'exploitation et la domination ! Pour ce faire, nous pensons nécessaire de recourir à l'action directe des individus et des masses…


Organisation Anarchiste (avril 2016)
Pour nous rencontrer à Toulouse, Perpignan,en Comminges, dans le Gers, à Carcassonne, Grenoble, en Région parisienne, à Orléans…
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