Vers un état Totalitaire en France ?

Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Renaissance le Ven 21 Nov 2008 18:08

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article74779

Tiré de Bellaciao, publié hier, jeudi 20 novembre 2008

jeudi 20 novembre 2008 (19h07)
23 commentaires



Transmis depuis un bulletin d’Etoile Filante

Lundi 17 novembre 2008, 10h30,Ecole des Métiers du Gers.

Descente musclée de la gendarmerie dans les classes.

Je fais cours quand, tout à coup, sans prévenir, font irruption dans le lieu clos de mon travail 4 gendarmes décidés, accompagnés d’un maître-chien affublé de son animal.

Personne ne dit bonjour, personne ne se présente.

Sans préambule, le chien est lancé à travers la classe.

Les élèves sont extrêmement surpris.

Je pose des questions aux intrus, demande comment une telle démarche en ce lieu est possible.
On ne me répond pas, j’insiste, on me fait comprendre qu’il vaut mieux que je me taise.
Les jeunes sont choqués, l’ambiance est lourde, menaçante, j’ouvre une fenêtre qu’un gendarme, sans rien dire, referme immédiatement, péremptoirement.

Le chien court partout, mord le sac d’un jeune à qui l’on demande de sortir, le chien bave sur les jambes d’un autre terrorisé, sur des casquettes, sur des vêtements. La bête semble détecter un produit suspect dans une poche, et là encore on demande à l’élève de sortir.

Je veux intervenir une nouvelle fois, on m’impose le silence.

Des sacs sont vidés dans le couloir, on fait ouvrir les portefeuilles, des allusions d’une ironie douteuse fusent.

Ces intrusions auront lieu dans plus de dix classes et dureront plus d’une heure.

Une trentaine d’élèves suspects sont envoyés dans une salle pour compléter la fouille.
Certains sont obligés de se déchausser et d’enlever leurs chaussettes, l’un d’eux se retrouve en caleçon.

Parmi les jeunes, il y a des mineurs.

Dans une classe de BTS, le chien fait voler un sac, l’élève en ressort un ordinateur endommagé, on lui dit en riant qu’il peut toujours porter plainte.

Ailleurs (atelier de menuiserie-charpente), on aligne les élèves devant le tableau.
Aux dires des jeunes et du prof, le maître-chien lance : « Si vous bougez, il vous bouffe une artère et vous vous retrouvez à l’hosto ! »

Il y a des allées et venues incessantes dans les couloirs, une grande agitation, je vois un gendarme en poste devant les classes.

J’apprendrais par la suite qu’aucun évènement particulier dans l’établissement ne justifiait une telle descente.

La stupeur, l’effroi ont gagné les élèves.
On leur dira le lendemain, dans les jours qui suivent qu’ils dramatisent. Ils m’interrogent une fois la troupe partie, je ne sais que dire, je reste sans voix.
Aucune explication de la direction pour le moins très complaisante.

Je comprends comment des gens ont pu jadis se laisser rafler et conduire à l’abattoir sans réagir : l’effet surprise laisse sans voix, l’effet surprise, indispensable pour mener à bien une action efficace, scie les jambes.

Ensuite, dans la journée, je m’étonne de ne lire l’indignation que sur le visage de quelques collègues. On se sent un peu seul au bout du compte.

Certains ont même trouvé l’intervention normale, d’autres souhaitable.

Je me dis qu’en 50 ans (dont 20 comme prof), je n’ai jamais vu ça. Que les choses empirent ces derniers temps, que des territoires jusque là protégés subissent l’assaut d’une idéologie dure.

Ce qui m’a frappé, au-delà de l’aspect légal ou illégal de la démarche, c’est l’attitude des gendarmes : impolis, désagréables, menaçants, ironiques, agressifs, méprisants, sortant d’une classe de BTS froid-climatisation en disant : « Salut les filles ! » alors que, bien sûr il n’y a que des garçons, les félicitant d’avoir bien « caché leur came et abusé leur chien ».
A vrai dire des marlous, de vrais durs n’auraient pas agi autrement.

C’est en France, dans une école, en 2008.

Je me dis que ces gens-là, les gendarmes, devraient accompagner les gens, les soutenir, qu’ils devraient être des guides lucides et conscients.
Au lieu de ça, investis d’un drôle de pouvoir, ils débarquent, on dirait des cow-boys, et terrorisent les jeunes.

***
O.P.A
http://www.myspace.com/orchestrepoetique


Après le coup de théâtre des laquais de l'Etat sur nos camarades "terroristes" voilà un article tout aussi consternant !
Je m'indigne de voir que celà n'est pas en une de nos "journaux" nationaux, en plus du fait que cet acte est outrageant !!
Les jeunes se soulèveront surement contre la crise et la mauvaise administration de son altesse Sarkozy Ier, veut-il mettre les jeunes esprits à l'aube du soulèvement, à la merci d'une menace repressive constante ?
Je croyais pourtant le régime de Vichy éteint :|

Ya Basta !
Il suffit de terroriser le peuple Sarkozy ! Il suffit de le rouler à terre alors même qu'il commence à se lever, ou plus dure sera la chutte !
Devinnette : "le riche n'y mettra pas les pieds, le pauvre n'en sortira jamais"

Le fascisme c'est de la gangrène : Soit on l'élimine, soit on en crève !
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Olé le Ven 21 Nov 2008 18:28

Je pense pas que "totalitaire" convienne pour décrire la situation politique actuelle.
Je pense qu'on est plus que jamais dans le néo-libéralisme ( qui est une sorte de "fascisme " moderne à mon sens, je développerais plus tard) avec un état policier au service de l'économie. Jamais la répression n'a été si grande, car jamais le système mondial n'a été tant décrié. Malheureusement on ne sait pas ou est le bout du tunnel, mais chaque individu a le choix de dire "stop" .
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede chaperon rouge le Ven 21 Nov 2008 18:32

Ici au Canada, par des rencontres-sommets dont les buts sont tenus plutôt secrets, le pays fait des alliances avec les États-unis en matière de sécurité, frontières, services secrets, ... pour uniformiser les règles américaines dans les pays alliés. Je me demande si ce qui se passe en France n'est pas dû à ce genre de trucs aussi. En tout cas, votre nouveau service secrets a voulu démontrer une sapristi de collaboration avec le fbi américain dans son premier cas des accusé(e)s de Tarnac.
GUERRE À LA GUERRE, À BAS TOUTES LES ARMÉES
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede trotsky1920 le Ven 21 Nov 2008 18:54

e pense qu'on est plus que jamais dans le néo-libéralisme


Le libéralisme est l'époque où l'on permet au capital d'être libre de créer des marchés, c'est aussi une époque où le mouvement ouvrier et démocratique gagne des acquis démocratiques et des libertés importantes; Rien à avoir avec la période de décomposition et de destruction des forces productives que l'on connait, qui s'accompagne de la destruction de tous nos droits et de toutes nos libertés démocratiques...
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Olé le Ven 21 Nov 2008 18:59

Sauf que le néo-libéralisme d'Hayek et consort n'a rien à voir avec le libéralisme classique que tu évoques. Donc ton post n'a pas de sens, puisque je ne parle pas du libéralisme né au 18ème siècle et qui s'est développé au 19ème.
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Roro le Sam 29 Nov 2008 12:47

Le témoignage d'une élève :

Info d'AC!

Les chiens policiers lâchés sur les élèves...qui témoignent !

J'ai envie de vous dire que l'info peut circuler !!!

Objet : Un papa un peu bouleversé et très en colère !!!

J'ai eu cette semaine un mail concernant un descente de police dans un lycée du Gers ...On a pu entendre aussi le témoignage sur France inter J'étais absolument abasourdi par les méthodes utilisées..Mais vous savez parfois on se dit que les gens exagèrent dans leur témoignage.. Bref je reste interrogateur !

Mais voilà que ce week-end, j'accueille ma fille Mathilde(1) -elle a 13 ans- de retour du collège de Marciac.... Elle me raconte son mercredi au collège....colère à l'intérieur de moi.... révolte...... que faire ??? J'ai demandé à Zoé d'écrire ce qu'elle me disait là. Elle a accepté. Voici donc son témoignage, avec ses mots à elle :

" Il nous l'avait dit, le CPE, que des gendarmes allaient venir nous faire une prévention pour les 4ème et les 3ème. Ce mercredi là (19/11/2008), toutes les classes sont entrées en cours comme à leur habitude, en suivant les profs.

A peine 10 minutes plus tard - nous étions assis-, deux gendarmes faisaient déjà le tour de la salle où nous étions. La prof avec qui nous étions, les regardait en nous disant " Ils font leur ronde !?? " . Elle n'était à priori au courant de rien bien sûr. Soudain , la porte s'est ouverte, laissant entrer deux gendarmes... Enfin non, pas exactement !!! Il y avait un monsieur chauve habillé en militaire ( le dresseur de chien en fait !) et un gendarme très gros. Le chauve nous a dit : " Nous allons faire entrer un chien ! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas ! Quand il mord, ça pique ! " Enfin il a dit ça, à peu près... Je me rappelle surtout du " Quand il mord, ça pique ! " Après, il est sorti deux minutes et est revenu avec deux autres gendarmes et le chien.

Les gendarmes se sont placés aux deux extrémités de la classe tandis que le dresseur regardait son chien déjà à l'oeuvre. Le chien s'appelait Bigo. Bigo s'est acharné sur plusieurs sacs, en mordant et arrachant tout ce qui dépassait. Quand à la prof, elle restait derrière son bureau bouche bée. Le chien s'est attaqué au sac de mon amie, à coté de moi. Le dresseur a claqué des doigts en disant : " Sortez mademoiselle, avec toutes vos affaires ! " Elle a rangé son sac, s'est levée et s'est apprêtée à sortir mais le dresseur l'a repris vite : " Et ton manteau ! " Elle a rougi et emporté aussi son blouson. Plusieurs personnes de la classe sont ainsi sorties. Le chien vient alors sentir mon sac. Voyant que le chien ne scotchait pas, que rien ne le retenait là, le dresseur lui a fait sentir mon corps avant de s'empresser de me faire sortir. Dehors m'attendait une petite troupe de gendarmes... Enfin, non, pas dehors : nous étions entre deux salles de classe.

Me voyant arriver, ils se dépêchèrent de finir de fouiller une autre fille. Mon amie était déjà retournée dans la classe. Quand ils eurent fini, ils s'emparèrent de mon sac et le vidèrent sur le sol. Un gendarme me fit vider les poches du devant de mon sac. Il vérifia après moi. Je n'étais pas la seule élève. Avec moi, il y avait une autre fille qui se faisait fouiller les poches par une gendarme. Ils étaient deux gendarmes hommes à la regarder faire. Le Gendarme qui fouillait mon sac vida ma trousse, dévissa mes stylos, mes surligneurs et cherchait dans mes doublures. La fille qui était là fouillée elle aussi, se fit interroger sur les personnes qui l'entouraient chez elle. Elle assurait que personne ne fumait dans son entourage. Ils la firent rentrer en classe. C'était à mon tour ! La fouilleuse me fit enlever mon sweat sous le regard des deux autres gendarmes..... Je décris : Un gendarme à terre disséquait mes stylos, un autre le surveillait, un autre qui regardait la fouilleuse qui me fouillait et le reste de la troupe dehors. Ne trouvant rien dans ma veste, elle me fit enlever mes chaussures et déplier mes ourlets de pantalon. Elle cherche dans mes chaussettes et mes chaussures. Le gars qui nous regardait, dit à l'intention de l'autre gendarme : " On dirait qu'elle n'a pas de hash mais avec sa tête mieux vaut très bien vérifier ! On ne sait jamais... " Ils ont souri et la fouilleuse chercha de plus belle ! Elle cherche dans les replis de mon pantalon, dans les doublures de mon tee shirt sans bien sûr rien trouver. Elle fouilla alors dans mon soutif et chercha en passant ses mains sur ma culotte ! Les gendarmes n'exprimèrent aucune surprise face à ce geste mais ce ne fut pas mon cas !!!!!! Je dis à l'intention de tous " C'est bon arrêtez, je n'ai rien !!!! "

La fouilleuse s'est arrêtée, j'ai remis mon sweat et mon fouilleur de sac m'a dit : " tu peux ranger ! ". J'ai rebouché mes stylos et remis le tout dans mon sac et suis repartie en classe après avoir donner le nom du village où j'habite. De retour en classe, la prof m'a demandé ce qu'ils ont fait. Je lui ai répondu qu'ils nous avaient fouillé. Je me suis assise et j'ai eu du mal à me consacrer au math !

Tout ça c'est ce que j'ai vécu mais mon amie dans la classe à coté m'a aussi raconté. Le chien s'est acharné sur son sac à elle et elle a eu le droit au même traitement. Mais ses affaires sentaient, alors ils l'ont carrément emmené à l'internat où nous dormons. Le chien s'est acharné sur toutes ses affaires m'a t-elle dit. Le gendarme lui a demandé si elle connaissait des fumeurs de hash, vue qu'ils ne trouvaient rien. Elle leur a simplement répondu que le WE dernier elle a assisté à un concert ! Le CPE l'a ramené ensuite au collège et elle m'a raconté.

Après les cours, le principal a rassemblé tous les élèves et nous a dit que bientôt allait avoir lieu une prévention pour tout le monde. Une prévention ? Avec des chiens ? Armés comme aujourd'hui ? Une élève de 4ème nous a dit que le chien s'est jeté sur son sac car il y avait à manger dedans. Elle a eu très peur. Les profs ne nous en ont pas reparlé....Ils avaient l'air aussi surpris que nous ! Tous les élèves de 3ème & 4ème ont du se poser la même question : Que se passe t il ? Et tous les 6ème et 5ème aussi même si ils n'ont pas été directement concernés ! " Mathilde (1)

Qu'en pensez vous ? Que dois je faire ? Qui parle de violence ? Il me semble important d'écrire ici que ni personne du collège a juger important de communiquer sur ces faits( ???). Nous sommes lundi 24/11/2008, il est 15h30 et si Mathilde ne m'en avait pas parlé, je n'en saurais rien. Combien de parents sont au courant ? Les enfants " victimes " -et je pèse ce mot- de ces actes sont en 4ème et 3ème. Ils ont donc entre 12 et 14 ans ! Je n'en reviens pas..


(1) J'ai changé le nom de la gamine qui a témoigné
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede etre humain le Sam 29 Nov 2008 13:10

c'est scandaleux,que peut on faire pas grand chose ,tu ripostes un peu et tu finis au gnouf,agir anonymement en faisant péter des bombes sera un jour la solution.
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede happilhaouer le Sam 29 Nov 2008 16:49

Le genre de trucs qui foutent la rage...
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede sebiseb le Sam 29 Nov 2008 18:16

Il y a également ce nouveau fait d'actualités -> http://tempsreel.nouvelobs.com/speciale ... ite_l.html
..qui fait peur, quand à la liberté de la presse, et donc celle de s'informer et d'informer !
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede angularsound le Sam 29 Nov 2008 18:58

C'est hallucinant.... peut - être que la "Totalitarité" de l'Etat dépend plus de sa localisation géographique et du milieu dans lequel on vit. Nous, les clodos, les cailles on la ressent plus. Et disons que la teneur en "totalitarité" à un moment/endroit donné dépend avant tout de la présence poulaillère et du régime alimentaire auquel elle est soumise.

On dirait en effet le genre de terrorisme que j'imaginerait dans un village taliban et on dirait que c'est la seule solution dont dispose l'Etat pour freiner les hordes de jeunes qui vont se déverser dans la résistance à l'avenir. Lorsque l'on ne trouve plus le moyen d'être crédible que l'on a le pouvoir et qu'on désire le garder, il n'y a plus que la coercition, l'oppression , la violence. Mais ces méthodes se limitent d'elles-même et sont signes de faiblesse, annonciatrices du futur changement.
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede sebiseb le Sam 29 Nov 2008 20:30

angularsound a écrit:C'est hallucinant.... peut - être que la "Totalitarité" de l'Etat dépend plus de sa localisation géographique et du milieu dans lequel on vit. Nous, les clodos, les cailles on la ressent plus. Et disons que la teneur en "totalitarité" à un moment/endroit donné dépend avant tout de la présence poulaillère et du régime alimentaire auquel elle est soumise.

On dirait en effet le genre de terrorisme que j'imaginerait dans un village taliban et on dirait que c'est la seule solution dont dispose l'Etat pour freiner les hordes de jeunes qui vont se déverser dans la résistance à l'avenir. Lorsque l'on ne trouve plus le moyen d'être crédible que l'on a le pouvoir et qu'on désire le garder, il n'y a plus que la coercition, l'oppression , la violence. Mais ces méthodes se limitent d'elles-même et sont signes de faiblesse, annonciatrices du futur changement.

Je ne sais pas si cela annonce un changement, mais c'est clair que le pouvoir montre des signes de faiblesses "son pédagogisme" tant revendiqué ne fonctionnant visiblement pas. Encore que, c'est aussi de cette façon insidieuse que les dictatures se mettent en place !?
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Ringue Denial le Lun 1 Déc 2008 21:48

Plutôt que totalitaire, je valide ce que quelqu'un disait plus haut : un état répressif au service de l'économie. Difficile de poser un mot pour définir la situation actuelle tant elle est nouvelle. On est clairement passé à une autre étape de domination du plus grand nombre. Le plus choquant étant que c'est fait sans gêne, comme s'il y avait quelque part l'assurance que des communiqués de presse ou des discours doucereux et pleins de promesses sociales permettront chaque fois de rétablir l'ordre, de minimiser la colère...
Personnellement, je crois que l'ère internet y est pour beaucoup dans cette dispersion et cette incapacité à agir de façon coordonnée et efficace...On est surveillés sur le Net, nos réactions, nos projets, nos modes de vie...beaucoup de choses, trop de choses de nous sont connues qui alimentent les prévisions des experts en communication et autres manipulateurs des masses....De plus, on croit agir parce qu'on ose poster son avis sur un forum ou un blog, parce qu'on cherche un liant d'actions sur le net...je ne dis pas que c'est nul d'y avoir recours. Je dis juste qu'on nous maîtrise grâce à ça en grande partie, et aussi par la peur (du chômage, de la prison).
Drôle d'époque...
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Harfang le Lun 1 Déc 2008 21:52

:shock:

De mieux en mieux. A chaque fois je me dis que rien ne peux plus me surprendre...
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede sebiseb le Lun 1 Déc 2008 21:55

Il est clair que si la communication nous est facilité, elle est aussi utilisée par le pouvoir et le capitalisme pour mieux nous manipuler. Mais bon, elle permet quand même également de nous organiser, et de diffuser nos idées - C'est une vraie lutte, et je l'ai déjà dit, les anarchistes ont sur ce terrain tout à y gagner, mais il le reste beaucoup de travail à faire !
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Harfang le Lun 1 Déc 2008 22:00

Ceci dit, j'adhère assez au propos d'angular sound qui explique que c'est un signe de "faiblesse". Faiblesse relative, certes, mais c'est de la radicalisation et on sait trés bien ou ça mène.
Je pari sur un gros conflit majeur dans les trente ans, au moment ou les forces de cohésion interne de l'état seront si faibles qu'il y aura besoin de les ressouder en se trouvant un ennemi. Parceque les talibans, ça va un moment, mais ça reste, pour les habitants des pays du G8, des conflits lointains.
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede WMWM le Lun 8 Déc 2008 11:07

Ouais, c'est le genre de trucs qui alourdit "l'ambiance"... ça se passe partout, dès qu'il y a une bande qui détient un pouvoir quelconque, et c'est pas de la parano.
des rencontres-sommets dont les buts sont tenus plutôt secrets


Comment ça s'organise ici, pour décider de la nomination des admins et de la validité de leurs décisions ? :D

WMWM
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede kuhing le Lun 8 Déc 2008 11:13

WMWM a écrit:
Comment ça s'organise ici, pour décider de la nomination des admins et de la validité de leurs décisions ? :D

WMWM


chaque fois qu'il y en à un qui dit une connerie on lui coupe un doigt.
s'il fait la connerie, on lui coupe un bras.

ça marche assez bien.
kuhing
 

Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede WMWM le Lun 8 Déc 2008 11:19

ok, no soucaï ! il lui reste l'autre bras pour continuer d'écrire. tout n'est pas perdu 8-)

WMWM

kuhing a écrit:
WMWM a écrit:
Comment ça s'organise ici, pour décider de la nomination des admins et de la validité de leurs décisions ? :D

WMWM


chaque fois qu'il y en à un qui dit une connerie on lui coupe un doigt.
s'il fait la connerie, on lui coupe un bras.

ça marche assez bien.
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Renaissance le Lun 15 Déc 2008 20:01

Depuis l’arrivée au pouvoir du président de la République, Mr. Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, certains de nos concitoyens, des élus, des associations constatent avec inquiétude une multiplication de faits graves. Ceux-ci vont de propos présidentiels et gouvernementaux blessants à l’apparition d’une stratégie récurrente de division de nos concitoyens, de la manipulation et du contrôle de l’information à l’appropriation des moyens de l’Etat par des groupes d’intérêt ou des personnes, dont au premier rang, le Président de la République. Dans le même temps, les institutions publiques sont affaiblies, le système judiciaire est attaqué et mis sous pression, alors que des actions policières de plus en plus politiques sont souvent conduites avec une violence inutile, quand elles ne bafouent pas les libertés publiques. En route vers une « dictature molle » !

Il est important de réaliser que les « dérives » constatées aujourd’hui résultent d’un mode opératoire mis en place bien avant l’élection de Mr. Sarkozy de Nagy-Bocsa à la présidence, par exemple lors de sa campagne électorale et lors de ses passages dans différents ministères de la mandature de Mr. Jacques Chirac. Les lecteurs ont en mémoire les épisodes du « Karcher » et de la « racaille », propos que Mr. Sarkozy de Nagy-Bocsa avait tenus alors qu’il était ministre de l’intérieur, ou le qualificatif de « véritable mafia » utilisé lors des émeutes des banlieues alors que les renseignements généraux parlaient, eux, de « révolte populaire des cités ».

Lors de la campagne présidentielle, de nombreux arguments présentés par le futur président reposaient sur une présentation dichotomique de notre société et de ses membres, sur une double stratégie de division de nos concitoyens, et de recherche de boucs émissaires. Ces oppositions ont particulièrement visé les chômeurs, accusés de « refuser des emplois » où les fonctionnaires « trop nombreux », deux catégories souvent présentées comme des parasites de la société face aux entrepreneurs, artisans et autres membres de la « France qui se lève tôt »... De même, prenant l’opinion publique a témoin, le futur président n’hésitait pas à exhiber un cas ou deux cas avérés d’abus des systèmes de protection sociaux pour justifier la modification de ces systèmes. Le paradigme en la matière fut cette assurée sociale qui avait consulté des dizaines de médecins différents et accumulé des centaines de boîtes de médicaments qu’elle revendait sous le manteau, exemple utilisé par la suite pour justifier de la franchise médicale appliquée sur chaque boîte de médicaments.

L’intérêt de la stratégie du bouc émissaire, mêlant désinformation et manipulation, est au moins triple. Elle permet tout d’abord, comme le font les prestidigitateurs, de détourner l’attention de nos concitoyens des vrais problèmes et des véritables causes de ces problèmes. Ainsi, dans le cas des chômeurs, leur présentation comme des assistés fainéants vivant aux crochets de la société permet de ne pas parler des véritables chiffres du chômage, de la précarité croissante de l’emploi, de la fraude fiscale massive des professions libérales, de la faiblesse du suivi ANPE et du travail au noir institutionnalisé dans certains secteurs (BTP, restauration). Dans ces deux derniers cas, certains des problèmes constatés sont d’ailleurs liés à la diminution des moyens ou du nombre de fonctionnaires chargés de ces taches, que l’on pourra aussi rendre responsables de cet état de fait, alimentant du même coup la diatribe sur le « trop d’Etat »... Cette stratégie crée aussi une tension d’inquiétude, une peur, chez le public visé par la démarche auquel on présente certaines catégories sociales comme potentiellement dangereuses (les « jeunes », les habitants des banlieues, les immigrés, etc.). Elle permet enfin de justifier aisément la mise en place de « réformes », de présenter les opposants lucides comme des individus irresponsables prêts à gaspiller l’argent public, et surtout de faire accepter la mise en place d’une politique sécuritaire forte, bien entendu « dans l’intérêt général ».
Une dérive antisociale, sécuritaire et vichyste

Depuis son élection, Mr. Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa et son gouvernement tirent les bénéfices de cette stratégie du bouc-émissaire. Le problème de l’immigration est emblématique. Rappelons tout d’abord la création du ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire. Le terme d’identité nationale rappelle que 20% environ de l’électorat du président est constitué de sympathisants du front national. Il rappelle aussi malencontreusement, de par ses prérogatives et ses moyens, le gouvernement de Vichy et son « commissariat général aux questions juives », à tel point que de nombreux intellectuels et politiques ont contesté cette dénomination. Elle ne peut, selon eux, que « renforcer les préjugés négatifs à l’égard des immigrés [...] l’identité nationale constitue une synthèse du pluralisme et de la diversité des populations et ne saurait être fixée dans le périmètre d’un ministère ». Plus grave, cette dérive a aussi donné naissance à une très xénophobe proposition de loi originaire de députés UMP qui permettrait aux tribunaux de déchoir de la nationalité française les étrangers naturalisés reconnus coupables de faits graves dans les violences urbaines.

Le parallèle avec le gouvernement de Vichy ne s’arrête malheureusement pas là. Ainsi, le terme « valeur travail » rappelle, de façon certes anecdotique, le motto de l’État Français. Cependant, c’est bien au nom de cette « valeur » que le gouvernement poursuit ses entreprises antisociale et de division des Français. La loi sur le service minimum d’accueil (SMA) en est l’exemple symbolique. Présentée comme une disposition permettant à ceux qui travaillent de ne pas être gênés par l’absence des instituteurs, elle cache avec difficulté sa philosophie véritable. Tout d’abord, elle donne une vision biaisée de l’école, qu’elle présente comme une garderie d’enfants, vision renforcée par les déclarations de Mr. Xavier Darcos sur les institutrices de maternelle tout juste bonnes à « faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches »... Ensuite elle exonère l’État de régler les problèmes qu’il crée et qui conduisent aux grèves des enseignants, en transférant aux collectivités locales la gestion de crise sans leur en accorder les moyens. Enfin et surtout, elle légalise la casse de grèves. Bien que s’en défendant, le triomphalisme de Mr. N. Sarkozy de Nagy-Bocsa en la matière l’a trahi alors qu’il déclarait en meeting à la Mutualité « maintenant quand il y a une grève, plus personne ne s’en aperçoit ». Petit problème : lors des dernières journées de grève, de très nombreuses communes n’ont pu ou voulu organiser ce « service ». Au-delà de ces arguments, le parallèle avec Vichy trouve aussi dans le cas du SMA son sens : rappelons que ce le régime de l’État Français avait - en son temps - interdit les syndicats, puis les grèves...

Ces dérives antisociales et vichystes s’accompagnent de dérives sécuritaires. Le fichier Edvige, reprenait un fichier plus ancien des renseignements généraux instauré par le pouvoir socialiste, l’agrémentait de données personnelles dont on peut questionner la pertinence en terme de sécurité publique. Savoir que Monsieur X ou Madame Y est homosexuelle, ou catholique ou juif, n’apportent en effet rien à la protection des biens et des personnes, et ces données ne concernent de toutes façons en rien l’État. En revanche, ces informations regroupées font courir un risque aux personnes fichées, en cas de vol de fichier (cela s’est vu au Royaume-Uni) ou lorsque la dérive sécuritaire se sera amplifiée.

L’autre dérive sécuritaire marquée conduit à des interventions policières de plus en plus musclées à proximité des écoles, voire dans les écoles. Voilà quelques jours, en France, des gendarmes sont intervenus en plein collège au moyen de chiens policiers pour rechercher des élèves faisant usages de stupéfiants. Le récit de cette fouille par une des élèves l’ayant subie révèle sa violence. Extraits de ce témoignage : « Soudain, la porte s’est ouverte, laissant entrer deux [personnes] un monsieur chauve habillé en militaire (le dresseur de chien) et un gendarme très gros. Le chauve nous a dit : Nous allons faire entrer un chien ! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas ! Quand il mord, ça pique ! » Le chien s’est alors « acharné sur plusieurs sacs, en mordant et arrachant tout ce qui dépassait. Quand à la prof, elle restait derrière son bureau bouche bée. Le chien s’est attaqué au sac de mon amie, à coté de moi. Le dresseur a claqué des doigts en disant : Sortez mademoiselle, avec toutes vos affaires ! Plusieurs personnes de la classe sont ainsi sorties. Le chien vient alors sentir mon sac. Voyant que le chien ne scotchait pas, que rien ne le retenait là, le dresseur lui a fait sentir mon corps avant de s’empresser de me faire sortir. Dehors m’attendait une petite troupe de gendarmes... Le Gendarme qui fouillait mon sac vida ma trousse, dévissa mes stylos, mes surligneurs et cherchait dans mes doublures. Un gendarme à terre disséquait mes stylos, un autre le surveillait, un autre qui regardait la fouilleuse qui me fouillait et le reste de la troupe dehors. Ne trouvant rien dans ma veste, elle me fit enlever mes chaussures et déplier mes ourlets de pantalon. Elle cherche dans mes chaussettes et mes chaussures. Le gars qui nous regardait, dit à l’intention de l’autre gendarme : « On dirait qu’elle n’a pas de hash mais avec sa tête mieux vaut très bien vérifier ! On ne sait jamais... » Ils ont souri et la fouilleuse chercha de plus belle ! Elle cherche dans les replis de mon pantalon, dans les doublures de mon tee shirt sans bien sûr rien trouver. Elle fouilla alors dans mon soutif et chercha en passant ses mains sur ma culotte ! » L’étape d’après, ce sera les classes de primaire et de maternelle ? Dans ce cas, il ne faudra pas oublier de vérifier les couches puisque l’on s’apprête à rendre possible l’emprisonnement de mineurs de 12 ans, et à détecter des germes de délinquance chez des très jeunes enfants, dès 3 ans !

Avec la chasse aux collégiens utilisateurs de stupéfiants, la « chasse aux clandestins » bat toujours son plein toujours à proximité de ces lieux, ou dans ces lieux, où parents sans papiers - mais pas sans travail - viennent chercher leurs enfants. Voilà un mois, des enfants d’une maternelle de Grenoble ont assisté au départ précipité de trois de leurs camarades et de leurs parents fortement encadrés par des policiers venus jusque dans l’enceinte de l’école, en pleine classe. Ceux-ci ont été expulsés de France le lendemain matin, aux premières heures sans possibilité de recours. D’autres arrestations violentes se sont produites en différents endroits où des parents ont été embarqués par les forces de police, et leurs enfants laissés sur le trottoir sous la garde des passants et instituteurs. Le cas de l’école Rampal à Paris est caractéristique : des parents se sont opposés à l’arrestation d’une personne âgée chinoise venue récupérer ses petits-enfants. Leur action a entrainé le jet de gaz lacrymogènes, et le lâché de chiens policiers à l’heure de la sortie des classes devant des parents et des enfants terrorisés. La directrice de l’école, qui tentait de mettre les enfants à l’abri, de discuter avec les forces de police a été arrêtée et placée en garde à vue pour « outrage et dégradation de bien public en réunion ». Un témoin raconte que dans ce quartier parisien, elle « ne peux plus sortir avec mon fils sans qu’on assiste à une interpellation ». Ce témoin précise que lors d’une de ces interpellations, l’un des sans papier a poussé des cris épouvantables qui lui ont « rappelé ceux que mon grand-père déporté poussait en cauchemardant ».
Vers la dictature molle ?

Toutes ces actions se doublent de faits qui montrent que nous sommes en route vers une dictature molle, et que nous y arriverons assez vite si la vapeur n’est pas renversée. Il ne s’agira pas de tuer des Français pour délit d’opinion, de les torturer, mais il s’agira de les faire taire, de leur faire peur au profit d’une minorité, une oligarchie mêlant copains et pouvoir financier.

Les premiers de ces faits révèlent en effet l’émergence d’un pouvoir clanique, voire purement personnel. Les liens qui lient Mr. Patrick Balkany et le président de la République sont connus. En dépit de plusieurs condamnations judiciaires, Mr. Balkany est toujours un ami du président, ce qui lui vaut d’être présent lors de très nombreux voyages officiels. On peut légitimement se demander à quel titre cet édile bénéficie de ces faveurs, lui permettant d’être traité parfois mieux qu’un ministre, au grand dam des responsables du protocole et dans un silence médiatique surprenant. Un autre exemple de la dérive clanique a, lui, été médiatisé. L’irruption d’indépendantistes corses dans la résidence secondaire de Mr. Christian Clavier, grand ami du président, a conduit au limogeage du coordinateur des forces de sécurité en Corse, Mr. Dominique Rossi, par le ministère de l’Intérieur. L’atteinte aux biens a consisté essentiellement dans un usage non autorisé de la piscine de la résidence et dans la dégradation d’une statue. Il est bon de rappeler que quelques jours plus tard, un instituteur sans problème, Mr Emmanuel Multedo, était abattu dans les rues de Bastia sans que cet assassinat ne soulève de réactions indignées à l’Élysée, et sans que des sanctions ne soient prises à l’encontre de responsable des forces de police. A ce jour, l’enquête sur ce dossier piétine toujours alors que les indépendantistes corses s’étant invités chez Mr. Clavier ont été jugés et condamnés. « Le fait du prince », commentera Mr. François Bayrou, qui ajoutera non sans raison « ce sont des décisions arbitraires et disproportionnées et qui montrent à quoi on arrive quand les pouvoirs sont ainsi concentrés entre les mêmes mains, quand le copinage avec les puissants remplace la raison d’État ».

La seconde série de faits concerne la main mise sur l’information. Celle-ci est en effet quasi-exclusivement aux mains de groupes industriels ou financiers proches du pouvoir. Les lecteurs d’Agoravox connaissent bien les liens qui existent entre Mr. N. Sarkozy de Nagy-Bocsa et les groupes Lagardère ou Bouygues. Ces mêmes lecteurs ont été tenus informés des manipulations fréquentes des images présentant le président de la République avec ou sans bourrelets, avec ou sans garde du corps, un peu plus grand que la réalité, ou d’un membre du gouvernement avec ou sans bague diamantée. Ces épiphénomènes sont caractéristiques de la situation actuelle, où l’image vaut plus que l’information, où la fiction remplace la réalité. Ces procédés sont rendus d’autant plus faciles que la presse d’opposition se fait rare, et que les opposants et sonneurs d’alarme peuvent rapidement se trouver soumis à de fortes pressions politiques, policières ou judiciaires. Citons le cas de France 2 et France 3, dont les directions seront nommées dorénavant par le président de la République, à l’image de ce qui se pratiquait du temps de l’ORTF. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le journal de France 3 et ses journalistes, plutôt indépendants du pouvoir politique, soient dans la ligne de mire des proches du président, des députés UMP allant jusqu’à demander sa suppression. Cette démarche est à rapprocher des propos agressifs du président lors de la préparation de son interview de campagne par cette chaîne. Devant attendre quelque temps pour son maquillage, Mr. N. Sarkozy de Nagy-Bocsa s’était emporté de façon inquiétante : « Il faut virer la direction de France 3 ! Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder ! ». Citons l’embauche à TF1, propriété du groupe Bouygues à qui l’État s’apprête à faire cadeau de la publicité divertie de France Télévision, de l’ancien chef de cabinet de Mr. N. Sarkozy de Nagy-Bocsa, Mr. Laurent Solly. Citons aussi le cas de Mr. Denis Robert, dont l’enquête sur le fonctionnement de chambres de compensation lui a valu et lui vaut des démêlés interminables avec la justice sans que cette même justice ne s’émeuve outre mesure des faits décrits dans ses publications. Enfin, citons la placardisation ou le licenciement de journalistes non-conformistes ou simplement « non-conformes », tels Messieurs Daniel Mermet, dont l’émission sur France Inter a été reléguée à une heure de faible audience, Richard Labévière de RFI, sanctionné pour un délit d’opinion et qui dénonce la mise au pas de l’audiovisuel depuis l’arrivée de la nouvelle direction proche du pouvoir politique, ou Ulysse Gosset qui paye là un portrait pour l’émission « le talk de Paris » de Mr. Bernard Kouchner, qui avait déplu au ministre des affaires étrangères. Le but de toutes ces manœuvres est de livrer à nos concitoyens une « information formatée », conforme aux vœux du pouvoir, comme l’a admis bien involontairement le communicant gouvernemental, Mr. Thierry Saussez, en annonçant sur Public-Sénat qu’il projetait de créer une "émission de communication gouvernementale à la télévision" diffusée "dans l’idéal" sur le service public.

Ce formatage de l’information s’accompagne de son indispensable corolaire, la surveillance de l’opinion, des médias non alignés et leur harcèlement. Cette surveillance de l’opinion s’est révèlée au grand jour lorsque les syndicats enseignants eurent dénoncé le contrat passé par le ministère de l’éducation nationale avec une entreprise privée pour surveiller les médias en ligne, « les sites de syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d’associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion. » Cette surveillance ne s’arrête pas là : elle concerne aussi les forums, les blogs, les pages personnelles, les réseaux sociaux, les appels et pétitions en ligne des enseignants. Autre exemple de pression sur les médias, le cas récent de Mr. Vittorio de Filippis, ancien directeur de la publication de Libération, arrêté devant ses enfants à une heure matinale à son domicile, insulté devant eux (« Vous, vous êtes pire que la racaille ! » diront les policiers) soumis à des fouilles corporelles dégradantes, pour une simple notification de mise en examen pour diffamation dans un nième procès opposant son journal à Mr. Niel et la société Free. Cette façon de procéder, défendue pourtant par les ministres de la justice, Mme Rachida Dati, et de l’intérieur, Mme M. Alliot-Marie, n’a jamais été mise en œuvre envers un journaliste pour une telle notification. Ceci fait dire à la ligue des droits de l’homme qu’il est « urgent de réagir contre des dérives de plus en plus inacceptables de pratiques judiciaires et policières qui deviennent incompatibles avec l’État de droit ». De fait !

Le dernier volet de cette marche lente vers la dictature molle concerne la justice. Deux affaires illustrent bien le propos, mais bien d’autres pourraient être invoquées. La première est l’affaire « des terroristes de l’ultra gauche », arrêtés à leur domicile sur le plateau de Millevache pour destructions en réunion en relation avec une entreprise terroriste en lien avec les dégradations de caténaires subies par la SNCF. Il s’agit ni plus ni moins d’une manipulation de l’opinion par le gouvernement et les médias. En effet, la dénomination de terrorisme dans ce cas ne correspond en aucun cas aux actes reprochés. De plus, outre que l’implication des mis en examen dans ces dégradations ne soit en aucun cas prouvée, qu’ils soient donc présumés innocents, ceci n’a pas empêché la plupart des médias de répéter les vraies-fausses informations répandues par les policiers pour accréditer l’existence de ce groupe de terroristes. Seules quelques publications ont émis rapidement des doutes, dont le quotidien Libération qui publiait un article du philosophe italien Giorgio Agamben. Ce dernier écrivait alors « Les policiers sont tombés sur des documents précisant les heures de passage des trains, commune par commune, avec horaire de départ et d’arrivée dans les gares. En bon français : un horaire de la SNCF. Mais ils ont aussi séquestré du « matériel d’escalade. En bon français : une échelle.... » La seule conclusion possible de cette ténébreuse affaire est, toujours d’après ce philosophe « que ceux qui s’engagent activement aujourd’hui contre la façon (discutable au demeurant) dont on gère les problèmes sociaux et économiques sont considérés ipso facto comme des terroristes en puissance, quand bien même aucun acte ne justifierait cette accusation. Il faut avoir le courage de dire avec clarté qu’aujourd’hui, dans de nombreux pays européens (en particulier en France et en Italie), on a introduit des lois et des mesures de police qu’on aurait autrefois jugées barbares et antidémocratiques et qui n’ont rien à envier à celles qui étaient en vigueur en Italie pendant le fascisme. »

Si malgré cette accumulation d’évènements délétères, le lecteur n’était pas convaincu, il serait bon de revenir sur la loi sur la rétention de sûreté, que M. Sarkozy de Nagy-Bocsa et Mme R. Dati ont tenté de faire appliquer de façon rétroactive aux criminels déjà condamnés. Or la constitution est explicite sur la question : c’est tout simplement impossible. Le conseil constitutionnel a donc justement remis en cause cette volonté ministero-présidentielle rappelant par la bouche de son président, Mr. Jean-Louis Debré « la loi n’est pas rétroactive, il y a des principes généraux sur la non rétroactivité des lois sauf les lois pénales les plus douces ». Mécontent de cet état de fait, le président de la République, a cherché à remettre en cause cette décision. Il a saisi le président de la cour de cassation de la question provoquant une levée de boucliers chez les politiques et les magistrats. Ainsi, le président de l’union des jeunes avocats, Me. Lionel Escofffier déclarait que « cette décision de saisir le Premier président de la Cour de cassation pour le forcer à trouver une solution pour rendre rétroactive cette loi est d’autant plus juridiquement et intellectuellement inconcevable que la Constitution de la Ve République impose aux juridictions administratives et judiciaires de respecter les décisions du Conseil Constitutionnel qui ne sont pas susceptibles de recours ». Ajoutons à cela que depuis le régime de Vichy, seuls Mr. N. Sarkozy de Nagy-Bocsa et son gouvernement ont tenté de rendre rétroactive une loi dont les conséquences risquaient d’aggraver des peines encourues. Associé au mépris de l’opinion publique et du suffrage universel perçu lors de ratification du traité de Lisbonne par le Parlement, contre l’avis référendaire du peuple Français, et lors du non Irlandais à ce même traité, le fait que le président de la République tente tout simplement de s’asseoir sur la constitution dont il est le gardien est un des premiers symptômes de la dérive vers la dictature molle, dénoncée ici.
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Re: Vers un état Totalitaire en France ?

Messagede Antpirg le Mer 17 Déc 2008 14:35

Nous devons faire 2 fois pire dans nos actions dans la réalité exemple :
EDIT MODO, élément supprimé car pouvant mettre le forum en danger
Antpirg il va falloir faire attention, c'est pas que virtuel ici, et ceux qui surveillent...
Dernière édition par Antpirg le Mer 17 Déc 2008 14:54, édité 1 fois.
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