- Journaliste (de merde) : mais, il paraît que le dossier est vide, Le Monde a eu accès au dossier, y a rien.
- MAM : j'ai accès à des informations qui prouvent que le dossier est pas vide.
Pseudos rebondissements dans l’affaire dite de Tarnac.
La journée d’hier a été l’occasion de pseudos rebondissements dans l’affaire dite de Tarnac.
Dans un premier temps, un article du journal Le Monde revient à nouveau sur l’enquête judiciaire : une journaliste ayant visiblement eu accès à l’intégralité du dossier d’instruction. Décrivant sur toute une page ce qu’elle y a découvert, elle en arrive à cette conclusion (la même que tous ceux qui ont pu accéder à ces informations) : la justice ne dispose d’aucun élément matériel permettant d’étayer l’accusation "d’association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste". L’article détaille par ailleurs les mesures toujours plus délirantes qui furent mises en oeuvre pour surveiller Julien pendant plusieurs mois : écoutes, caméras dans les arbres, intervention des services financiers, courrier ouvert, filatures, enquêtes de voisinage, etc.
Quelques heures après la sortie de cet article, l’accusation s’est fendue d’une brève contre-attaque. "Non non le dossier n’est pas vide" : la police prétend avoir "découvert" plusieurs documents informatiques permettant de légitimer l’accusation de terrorisme : des textes évoquant l’ouvrage "l’Insurrection qui vient", une quittance EDF ("qui aurait pu servir à d’éventuelles falsification"), et un "manuel" de 60 pages (!) expliquant la fabrication de bombes artisanales. La police et le parquet sont visiblement à la peine pour tenter de relancer l’intérêt pour cette affaire. Personne ne croira sérieusement à la "découverte", sur des ordinateurs saisis il y a 4 mois déjà, de "nouveaux" documents accablants. Il ne faut pas plus de quelques heures pour faire le tour d’un disque dur. Une partie du matériel informatique a d’ailleurs été inspectée durant les gardes à vues. Ces documents sont-ils si crédibles qu’il n’a même pas été nécessaire de les évoquer plus tôt dans l’enquête ? Où découlent-ils de pures falsifications ? Ces basses manoeuvres sont celles d’une accusation visiblement en perte d’arguments.
Malgré la grossièreté de telles opérations, il n’en a pas fallu beaucoup plus à certains médias pour relayer cette information "croustillante", participant (encore une fois) pleinement à cette nouvelle opération de propagande (qui vise à faire oublier la faiblesse du dossier d’instruction). La police se délecte : elle a non seulement réussi à réactiver l’imaginaire terroriste (grâce au simple mot "bombe"), mais elle prétend à partir de ces "nouveaux éléments" pouvoir user de cette spécificité française qu’est l’accusation d’"association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste" - qui permet des condamnations préventives sur des présomptions d’intention, même quand aucun acte ne peut être imputé aux inculpés. Gageons que ces pseudo révélations feront long feu, comme nombre d’éléments dans cette affaire qui, avant d’être totalement décridiblisés, furent brandis victorieusement par les fins limiers de la SDAT. Il serait d’ailleurs temps que l’accusation cesse de se ridiculiser jour après jour.
Rappelons enfin que cette offensive intervient alors que les inculpés ont publié il y a peu une lettre ouverte à leurs juges, et tandis que le pouvoir accentue les opérations répressives dans la crainte de troubles sociaux (poursuites judiciaires à la suite de la manif du 19 mars, lois anti-bandes, réincarcération de Farid, sommet de l’OTAN).
http://www.liberation.fr/societe/0101559928-coupat-la-defense-remet-la-pression
03/04/2009 à 06h51.
Coupat : la défense remet la pression
Tarnac . Les avocats demandent la requalification du dossier en droit commun.
Mobiliser les médias, distiller des informations et continuer d'agiter l'opinion. Les protagonistes de l'affaire de Tarnac (le sabotage de caténaires de la SNCF, en novembre dernier) alimentent le feuilleton judiciaire et tentent d'imposer leur rythme pour maintenir la pression sur le juge d'instruction antiterroriste Thierry Fragnoli.
Hier, c'était aux avocats d'occuper la scène. Réunis autour d'une table par la Ligue des droits de l'homme et son président, Jean-Paul Dubois, ils ont demandé la requalification du dossier en droit commun. Les avocats ont déposé une «requête en incompétence». Au juge d'instruction Fragnoli, de décider ensuite s'il se dessaisit lui-même de l'affaire. «C'est rare, mais c'est déjà arrivé», a indiqué l'avocate sans indiquer de délai.
Par ailleurs, ils ont exigé la libération de Julien Coupat, l'homme présenté par les policiers comme le leader du groupe. Il est le dernier des huit mis en examen pour «association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste» à être détenu.
Pendant presque une heure, Me Terrel a détaillé fastidieusement le dossier d'instruction. Qu'ont révélé les filatures, surveillances et écoutes ? «Rien», affirme-t-elle. Pire, à la faveur d'une panne de la ligne téléphonique de l'épicerie de la communauté de Tarnac, Benjamin Rosoux, l'un des mis en examen, aurait découvert un boîtier destiné aux écoutes.
Antinucléaires. Que faisaient Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy près d'une voie ferrée ou a eu lieu un sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre ? «Un câlin.» William Bourdon, nouvel avocat de Lévy, insiste : «Un rapprochement géographique et temporel est très loin de la construction d'une preuve.»
Enfin, un groupe allemand avait revendiqué dès le lendemain, et avant les interpellations, les sabotages. Or outre-Rhin, certains militants antinucléaires sont passés maîtres dans l'art de poser des crochets sur les caténaires et «personne n'enquête sur cette piste», s'agace Me Terrel. Pour elle, des pans du dossier ne sont pas étudiés. Bref, pour les avocats, «il n'y a pas de preuves matérielles». Et de s'insurger que l'Insurrection qui vient, l'ouvrage collectif dont Coupat serait l'un des auteurs, soit versé au dossier comme élément à charge, alors qu'il est en vente libre. La semaine dernière, le Monde a affirmé après avoir consulté le dossier d'instruction, qu'il n'y avait «aucune preuve matérielle ni aucun aveu».
«Manuel». La fuite a entraîné une réponse du parquet dans la journée : un «manuel de fabrication d'une bombe» se trouvait sur le disque dur de Lévy. Billevesées, répond Bourdon : point de schémas, ni de plans détaillés. Les pièces, qui n'étaient pas encore cotées au dossier lors de la fuite du parquet, ne seraient que des écrits récoltés il y a plusieurs années par une étudiante «curieuse». Pour l'avocat, «tous les éléments du dossier ont été scénarisés dans le seul objectif de les présenter comme des ennemis de l'intérieur menaçant notre démocratie». Selon Me Terrel : «Le gouvernement fait la chasse à des gens qui vivent différemment.»
Lire aussi Rebonds, page 29
«L’Insurrection qui vient»
éric Hazan écrivain, éditeur à la Fabrique.
C’est en février 2007 que paraît, à la Fabrique, un petit livre vert de 128 pages intitulé L’insurrection qui vient. Une seule journaliste le remarque et nous demande qui se cache derrière ce «Comité invisible» tenant sur la couverture la place habituelle de l’auteur. Notre réponse est que personne ne se cache, que celles et ceux qui ont écrit collectivement ce texte souhaitent garder l’anonymat en refusant le statut d’auteur avec ce qu’il comporte de satisfaction narcissique et éventuellement financière - une position éthique, donc, et non un camouflage. Le livre suit un chemin discret grâce au bouche à oreille et apparaît dans les médias début 2008, au moment de l’arrestation, à Toulouse et à Paris, de jeunes gens qualifiés d’«anarcho-autonomes», terme qui fait alors sa première sortie publique : on trouve chez certains d’entre eux un exemplaire de l’Insurrection qui vient, ce qui est retenu comme indice de leurs penchants «terroristes».
Mais c’est avec l’affaire de Tarnac que le livre connaît un vrai succès médiatique. Dans les premiers jours suivant les arrestations, les journalistes, reprenant sans états d’âme les communiqués de la police et les déclarations du procureur Marin, parlent de «bréviaire anarchiste», de «manuel de l’insurrection» (Libération) ; du «petit livre beige (sic) des saboteurs de la SNCF» (le Point), etc. Quatre mois plus tard ces sornettes sont oubliées, mais l’Insurrection qui vient reste pourtant au centre de l’affaire de Tarnac, en particulier dans le cas de Julien Coupat, présenté comme le «chef» d’une prétendue entreprise terroriste. Le texte du livre est versé au dossier de l’instruction, ce qui, sauf erreur, est sans précédent. On veut faire l’amalgame entre le comité invisible et les inculpés, principalement Julien Coupat, sur lequel le magistrat instructeur cherche par tous les moyens à faire peser la paternité de l’Insurrection qui vient. Acharnement logique, dans la procédure antiterroriste l’instruction se fait à charge : il ne s’agit nullement de faire émerger la vérité mais de détruire des liens, de séparer des amis, d’anéantir tout effort commun visant à subvertir l’ordre qui nous broie. Et vu le vide du dossier, il ne reste guère qu’un livre pour «justifier» que l’enquête continue sous le label de l’antiterrorisme et que Julien Coupat reste à la Santé.
Car le livre en question tranche sur les nombreux ouvrages inoffensifs dont le marketing se fonde sur une critique de la domination. l’Insurrection qui vient est un texte qui ouvre sur les luttes imminentes. «Ses rédacteurs n’en sont pas les auteurs. […] Ils n’ont fait que fixer les vérités nécessaires, celles dont le refoulement universel remplit les hôpitaux psychiatriques et les regards de peine. Ils se sont fait les scribes de la situation. C’est le privilège des circonstances radicales que la justesse y mène en bonne logique à la révolution. Il suffit de dire ce que l’on a sous les yeux et de ne pas éluder la conclusion.» En mettant l’Insurrection qui vient au centre de l’affaire de Tarnac, en pleine lumière médiatique, l’appareil politico-policier a assuré sa diffusion dans des cercles qui n’en avaient jamais entendu parler, et qui s’y retrouvent. Il s’agit pour le moins d’une fausse manœuvre. Dans le Discours sur la première décade de Tite-Live, Machiavel notait déjà que «la fortune, lorsqu’elle prépare le bouleversement d’un empire, place à sa tête des hommes capables d’en hâter la chute».
Le directeur de la maison ayant édité "L'Insurrection qui vient" a été entendu par la police comme témoin. Il dénonce une "grave atteinte à la liberté d'expression".
Eric Hazan, directeur de la maison ayant édité "L'Insurrection qui vient", livre attribué par la police à Julien Coupat, a été entendu comme témoin, jeudi 9 avril, par la Sous-Direction de l'antiterrorisme (SDAT), a-t-on appris de sources concordantes.
Selon des sources policières et selon un communiqué de la maison "La fabrique", Eric Hazan a été entendu dans le cadre de l'enquête sur les faits qui sont reprochés à Julien Coupat, soupçonné avec huit autres jeunes du "groupe de Tarnac", d'appartenir à un mouvement d'ultragauche à l'origine de dégradations contre des lignes TGV.
"Cette tentative d'impliquer un livre et un éditeur dans une association de malfaiteurs terroristes constitue une grave atteinte à la liberté d'expression", a dénoncé la maison d'édition.
"Pour que la toile implose"
"N'étant pas témoin des faits instruits dans cette affaire, Eric Hazan a répondu qu'il n'était pas dans son rôle de combler le vide du dossier. S'il existe des éléments dans +L'Insurrection qui vient+ enfreignant les lois sur la presse, Eric Hazan est prêt à en répondre devant les tribunaux compétents", a précisé la maison d'édition.
Les enquêteurs attribuent à Julien Coupat l'ouvrage "L'insurrection qui vient", qui légitime les attaques contre le réseau ferré. Publié en mars 2007, il est signé d'un "Comité invisible".
"A chaque réseau ses points faibles, ses nœuds qu'il faut défaire pour que la circulation s'arrête, pour que la toile implose", peut-on notamment lire dans ce livre.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... uditi.html
Nico37 a écrit:http://www.dailymotion.com/video/x8wguo_extraitjt20h-060409_news
Léo a écrit:Pour celui qui parle à la fin, je le trouve bien trop en vue lui, déjà à Strasbourg il foutait sa merde en ag.
Nico37 a écrit:Tu n'aimes pas les artistes plasticiens
Et en parlant de Strasbg, la legal team est dans le rouge financièrement parlant
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