Une « re fondation » selon le terme inventé semble-t-il par Sarkozy du capitalisme est-elle possible ?
C’est avec ce nouveau concept qu’il marque actuellement des points et semble redonner confiance aux investisseurs et à tous ces politologues et économistes au service du système en place.
Cependant dans les faits et dans la réalité une telle re-fondation qui serait basée sur une moralisation de la spéculation financière, un contrôle par le biais des états, un retour à l’économie réelle est-elle possible ?
Si le capitalisme pouvait fonctionner en faisant ses bénéfices sur l’économie réelle, pourquoi ne le fait-il pas déjà ?
Le principal moteur de l’économie américaine, déjà endettée jusqu’au cou, tourne sur le prise de bénéfice des crédits et pas sur la compétitivité de ses entreprises.
Le virtuel, la fuite en avant sont des facteurs essentiels pour que le système fonctionne à ce stade et s’il lui était possible de s’en passe ils n’auraient pas été inventés.
Et ce n’est pas une question de morale, le système est immoral à la base.
Réguler les échanges, supprimer les paradis fiscaux ? Mais les paradis fiscaux avec les sommes d’argent colossales qui y transitent sont un rouage essentiel de la machine capitaliste. On ne peut pas faire tourner un moteur si on supprime la pompe à essence ni le pot d’échappement.
D’autre part contrôler et réguler l’économie de marché et la finance par le biais des états voudrait dire supprimer le seul avantage qui reste pour les classes moyennes américaines : la croyance à une certaine liberté d’entreprendre, un espoir de devenir riche même s’il est fantomatique. Accepteront-elles de s’orienter vers un système d’économie planifiée par un super état comme du temps de Staline ?
Se refonder sur l’économie réelle ? ça voudrait dire aligner la planète sur un coût du travail pratiqué en Chine ou en Inde afin de pouvoir aligner sa concurrence. C’est simplement impossible.
Encore une fois cette re-fondation, sortie du chapeau de prestidigitateur de Sarkozy ressemble à une super promesse électorale . Quand on se souvient de celles de son élection , et que l’on sait que rien n’a été tenu, on se doute de ce que cela donnera : un petit délai supplémentaire certes, le temps de se rendre compte de la supercherie.