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NON A LA NOUVELLE GUERRE DU CAUCASE !

MessagePosté: Sam 16 Aoû 2008 21:20
de Paul Anton
NON A LA NOUVELLE GUERRE DU CAUCASE !

L’éruption des actions militaires en Géorgie et en Ossétie du Sud menacent de se transformer en une guerre à grande échelle entre la Géorgie soutenue par le bloc de l’OTAN, d’une part, et l’état Russe, d’autre part. Des milliers de personnes ont déjà été tuées et blessées - principalement, des habitants pacifiques ; des villes et des villages entiers ont été anéantis. La société a été submergée par un flot boueux d’hystérie nationaliste et chauvine.

Comme toujours et partout dans les conflits entre les Etats, il n’y a pas et ne peut pas y avoir de justes dans cette nouvelle guerre du Caucase, il n’y a que des coupables. Pendant des années ils ont attisé les charbons qui se sont maintenant embrasés dans un feu militaire. Le régime de Saakashvili en Géorgie maintient deux tiers de la population dans un état de pauvreté. Plus s’accroît le mécontentement interne dans son pays, plus s’accroît son désir de trouver une issue à cette impasse, pour faire oublier son bilan, sous forme d’une "petits guerre victorieuse".

Les gouverneurs de la Russie quant à eux sont remplis de la détermination de maintenir leur hégémonie sur le Caucase. Ils voudraient aujourd’hui prendre la pose de défenseur des faibles, mais leur hypocrisie est très claire : en fait, Saakashvili ne fait que répéter ce que la soldatesque Poutiniste a fait, il y a 9 ans, en Tchétchénie. Les cercles dirigeants d’Ossetie comme d’Abkhazie aspirent à renforcer leur rôle exclusif d’alliés de la Russie dans la région, et en même temps à rallier la population appauvrie autour de concepts déjà éprouvés dans ce genre de situation, tels que "le sentiment national" ou encore "la défense du peuple".

Les dirigeants des États-Unis, des Etats européens et l’OTAN, au contraire, veulent affaiblir autant que possible l’influence des dominateurs Russe sur le Caucase, pour se garantir à eux-mêmes le contrôle sur les ressources en pétrole de la région et les moyens de leur livraison (gazoduc et oléoduc). Ainsi, nous sommes devenus les témoins et les victimes du prochain cycle de la lutte mondiale pour le pouvoir, le pétrole et le gaz.

Cette guerre n’apportera rien aux travailleurs - Géorgiens, Ossètes, Abkhasiens ou Russes - si ce n’est du sang et des larmes, des désastres incalculables et des privations. Nous exprimons notre profonde sympathie aux parents, proches et amis des victimes, aux personnes qui sont restées sans un toit au-dessus de la tête et sans moyens de subsistance par suite de cette guerre.

Nous ne devons pas tomber sous l’influence de la démagogie nationaliste qui exige de notre part l’unité avec" nos "gouverneurs battant pavillon de la « protection de la terre natale ». Le principal ennemi des gens simples ne sont pas leurs frère pauvres et dominés de l’autre côté de la frontière ou d’une autres nationalité. Leurs ennemis sont les patrons et les dirigeants de toutes sortes, présidents et ministres, hommes d’affaires et généraux, ceux qui génèrent les guerres pour multiplier leur puissance et leur richesse. Nous appelons les travailleurs en Russie, en Ossetie, en Abkhazie et en Géorgie à rejeter un le piège du nationalisme et du patriotisme et à retourner leur colère contre les riche et les dirigeants des deux côtés de la frontière.

Aux soldats russes, géorgiens, abkhazes et ossètes ! N’obéissez pas aux ordres de vos commandants, tournez vos armes contre ceux qui vous envoient faire la guerre ! Ne tirez pas sur les soldats "adverses" - fraternisez avec eux, la baïonnette plantée dans le sol !

Travailleurs de l’arrière ! Sabotez les efforts militaires, organisez des réunions et des manifestations contre la guerre, organisez vous par vous-mêmes et déclenchez la grève contre la guerre !

Non à la guerre et à ses organisateurs - les dirigeants et les riches ! Oui à la solidarité des travailleurs par dessus les frontières et les lignes de front !

Fédération des travailleurs de l’éducation, des sciences et techniques de la section Russe de l’AIT



http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1551

Re: NON A LA NOUVELLE GUERRE DU CAUCASE !

MessagePosté: Mer 3 Sep 2008 18:38
de rubion
Salut à tous
je partage cette prise de position de ce groupe car je trouve que c'est une position internationaliste. Dans se sens je partage aussi la position du CCI sur ce tract et les critiques qui lui sont portés
Rubion. Lecteur de Révolution Internationale

Prise de position du CCI sur le texte du KRASS:

Nous publions ci-dessous une prise de position diffusée dès le début des affrontements en Géorgie de l'été 2008 par les camarades du KRASS, un petit groupe de la mouvance anarcho-syndicaliste basé principalement en Russie. Bien qu'il existe des désaccords sur un certain nombre de questions entre nos deux organisations, le CCI entretient des rapports politiques fraternels avec le KRASS, des rapports cimentés par les positions internationalistes que nous partageons. Comme le lecteur pourra s'en rende compte, cette prise de position vient illustrer, une fois de plus après des prises de position précédentes, notamment lors des conflits en Tchétchénie, la position parfaitement internationaliste défendue par le KRASS :
dénonciation des visées uniquement capitalistes et impérialistes des différents gouvernements nationaux et stigmatisation de leur rapacité, notamment celle des grandes puissances ;

aucun soutien à l'un ou l'autre des camps en présence dans la guerre capitaliste et impérialiste ;

appel des travailleurs de tous les pays belligérants à manifester leur solidarité de classe par dessus les frontières et à mener le combat contre leurs exploiteurs respectifs.

C'est pour cela que nous apportons notre plein soutien à l'essentiel de cette prise de position.

Nous voulons toutefois préciser que les mots d'ordre adressés aux soldats qui figurent à la fin du document (désobéir aux ordres des commandants, retourner les armes contre eux, etc.), s'ils sont parfaitement justes du point de vue d'une perspective historique (et ils ont été mis en pratique lors des révolutions russe en 1917 et allemande en 1918) ne sauraient être immédiatement d'actualité, alors qu'il n'existe pas, tant dans la région qu'à l'échelle internationale, ni une puissance ni une maturité suffisantes des combats de la classe ouvrière. Dans le contexte actuel, une attitude de ce type de la part des soldats les expose à la pire des répressions sans qu'ils puissent compter sur la solidarité de leurs frères de classe.

Cela dit, nous tenons ici à saluer les camarades du KRASS pour leur défense intransigeante de l'internationalisme et pour le courage politique dont ils font preuve depuis des années dans des conditions particulièrement difficiles, tant du point de vue de la répression policière que du poids des mystifications, notamment nationalistes, qui continuent à s'exercer sur la conscience des prolétaires du fait de la chape de plomb de la contre-révolution stalinienne qui a régné dans leur pays pendant des décennies.

Le CCI (25/08/2008)