Hasard des calendriers : en Espagne, l'ex-membre controversé de l'ETA, Iñaki de Juana Chaos, sort de prison, le même jour que Nathalie Ménigon, l'ex-militante d'Action Directe, en liberté conditionnelle.
Iñaki De Juana Chaos avait été condamné à 3.000 ans de prison (peines cumulées) pour 25 assassinats. Il a passé un peu plus de 20 ans en réclusion, sur la base des règles pénitentiaires en vigueur.
Ces dernières années, il s'était rendu célèbre en observant deux grèves de la faim, en 2006 et 2007, pour protester contre une condamnation supplémentaire à trois ans de prison qui lui avait été infligée pour avoir écrit des articles au ton virulent dans le journal indépendantiste Gara. Il avait été condamné à cette peine supplémentaire alors qu'il était sur le point d'être libéré après avoir passé 20 ans en prison.
Cet ancien membre de l'organisation indépendantiste basque ETA sort dans une atmosphère tendue, avec une campagne de presse contre cette libération : condamné pour 25 assassinats, il est sorti à pied de la prison d'Aranjuez, près de Madrid, vers 07h20 (5h20 GMT), accompagné de deux avocats et de sa femme, avant de monter dans une voiture noire.
Depuis la publication par le quotidien espagnol El Mundo de son adresse personnelle (et de la présence dans son voisinage de victimes de l'ETA), la situation s'est encore tendue.
Des rassemblements étaient prévus samedi à Madrid et Saint-Sébastien (Pays Basque, nord), à l'initiative d'associations de victimes du terrorisme qui ont qualifié cette libération "d'insulte à la justice et d'affront aux victimes de l'ETA".
Libération conditionnelle pour l'ex-membre d'Action Directe
Incarcérée après son arrestation en 1987, Nathalie Ménigon a été condamnée en janvier 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du patron de Renault, Georges Besse, le 17 novembre 1986. En 1994, elle a de nouveau été condamnée à perpétuité pour sa participation à l'assassinat le 26 janvier 1985 du général René Audran, inspecteur général de l'armement.
"Elle a quitté la maison d'arrêt samedi matin aux environs de 9h", a indiqué à l'AP Me Jean-Louis Chalanset, avant d'ajouter que l'ex-militante d'Action directe avait passé sa dernière nuit en prison. Ce nouveau régime, que lui a accordé le Tribunal d'Application des Peines le 17 juillet, applicable à partir du 3 août pour une durée de cinq ans, est assorti de restrictions, comme celle de solliciter une autorisation pour sortir du département.
Souffrant de séquelles d'une hémiplégie après deux accidents vasculaires cérébraux en détention, Nathalie Ménigon travaillait depuis un an dans un centre de réinsertion spécialisé dans l'aménagement d'espaces verts près de Toulouse avant de rejoindre l'établissement pénitentiaire, située à une vingtaine de kilomètres au sud de Toulouse, après sa journée de travail.
source : http://www.eitb24.com/noticia/fr/B24_106750