mithumain a écrit:C'est bizarre que Bettencourt fasse des FARC sa première cible alors qu'il ne sont pas le pire groupe. Je prends ça comme de la propagande anti-gauchiste (même si les FARC ne sont pas de gauchistes exemplaires, ils le sont).
FRED a écrit:Ils ont eux du mal a joué juste, de plus elle se porte bien pour une mourante, on dirait qu'elle a était libéré avant le jour j.
DECLARATION DE LA COORDINATION POPULAIRE COLOMBIENNE A PARIS
Ingrid Bétancourt est libre.
La Coordination populaire colombienne (CPCP) à Paris s’en réjouit pour elle, pour sa famille, ses amis, et tous les comités qui l'ont soutenue. C'est un épilogue heureux après plus de six ans d'attente.
Le peuple colombien est toujours otage.
Le « triomphe » des militaires et du gouvernement d'Uribe n'est pas une bonne nouvelle pour nous : C'est une légitimation de la logique guerrière et des pratiques totalitaires. Une bulle médiatique de plus qui permet d'occulter la para militarisation du régime, la violation quotidienne des Droits de l'Homme, les assassinats systématiques des opposants politiques, syndicalistes, journalistes, défenseurs des Droits de l'Homme.
Nous ne pouvons oublier que, en Colombie, près de quatre millions de personnes ont été déplacées de force à l'intérieur du pays, en majorité à cause des groupes paramilitaires. Ces groupes, qui agissent seuls ou avec des membres des forces armées, ont fait disparaitre au moins 15.000 personnes ; ils les ont enterrées dans plus de 3.000 fosses communes ou ils ont jeté leurs cadavres dans les fleuves. Ils ont assassinés plus de 1.700 indigènes, 2.550 syndicalistes et plus de 5.000 membres de l'Union Patriotique. Régulièrement, ils torturent leurs victimes avant de les tuer.
Entre 1982 et 2005, les paramilitaires ont perpétré plus de 3.500 massacres et ils ont volé plus de six millions d'hectares de terres. Depuis 2002 et leur supposée "démobilisation", ils ont assassiné 600 personnes chaque année. Ils ont réussi à contrôler 35% du Parlement. De 2002 à aujourd'hui, des soldats de l'Armée régulière ont commis plus de 950 exécutions, la plupart en "maquillant" des paysans en guerrilleros. Récemment, en janvier 2008, les paramilitaires ont commis 2 massacres, 9 disparitions forcées, 8 homicides alors que l'Armée a perpétré 16 exécutions extra-légales. Depuis le début de cette année, 28 syndicalistes ont été assassinés.
En Colombie, les agents de l'Etat et les paramilitaires violent les Droits de l'Homme et le droit humanitaire. De nombreux groupes paramilitaires ne se sont pas démobilisés. Maintenant ils se font appeler "Aigles Noirs". De nombreux parapolitiques ont des charges publiques ou diplomatiques. En septembre 2007, il y avait 39 affaires. Aujourd'hui, en juillet 2008, il y a plus de 60 parlementaires et hauts fonctionnaires mis en cause dont bon nombre sont en prison). Le président Alvaro Uribe lui-même et son entourage sont mis en cause. L’élection présidentielle de 2006 menace d’être invalidée par une sentence de la Cour suprême de justice après qu’une parlementaire ait été reconnue coupable de subornation par cette même cour.
Avec la libération d'Ingrid Betancourt par les militaires, c'est "La Mano Fuerte" qui gagne. Nous ne pouvons que regretter que la guerrilla n'ait pas libérés plus tôt tous les otages. Ou mieux, qu'elle n'ait jamais eu recours aux enlèvements. Cette victoire est un coup très dur pour les guerrilleros, mais c'est surtout un coup terrible pour l'opposition politique démocratique.
Il va être encore plus difficile de faire entendre une voix divergente dans ce pays en faveur d’une solution politique du conflit, de l’échange humanitaire des prisonniers, en faveur de la vérité, de la justice et de la réparation intégrale pour les victimes.
Alors oui : Bravo pour Ingrid. Mais nous pleurons pour la Colombie, sans pour autant baisser les bras.
Paris, 3 juin 2008.
http://coordinadora.popular.googlepages.com/home
Harfang a écrit:Ca me parait pas trés humain de la mettre en cause sitôt après sa libération. Qu'après six ans, on remercie ceux qu'elle pense responsable de sa libération et son antipathie envers ses ravisseurs ne me parait rien que de trés normal. Eut-elle même dit qu'elle aurait souhaité les voir sous ans mise à mort par le fer et le feu, j'aurai trouvé ça normal ( J'avoue estimer le sentiment de vengance.)
The Koala Avenger a écrit:Par contre, elle a remercié Dieu un bon paquet de fois. C'est d'ailleurs lui le responsable de sa libération, d'après ce qu'elle a dit à son arrivée en France !
Merci la gratitude ! Je vois pas pourquoi on en fait tout un plat et qu'on l'invite partout. Qu'elle reste avec son Dieu.
Parpalhon a écrit:[i]"Ingrid Betancourt et les autres….
La gauche indépendantiste Bretonne (Emgann) prend note de la libération d'Ingrid Betancourt.
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kuhing a écrit:Quelqu'un sait quand sort son prochain disque ?
The Koala Avenger a écrit:Ce qui m'énerve surtout dans cette histoire, c'est qu'il y a beaucoup d'autres prisonniers de groupes politiques dans le monde, en Palestine, en Chine, en Afrique, aux USA etc. Et qu'on ne parle que d'elle, comme si c'était la dernière otage qu'on avait à libérer.
willio a écrit:kuhing a écrit:Quelqu'un sait quand sort son prochain disque ?
Ne va pas trop vite, j'ai entendu parler de 3 bouquins pour le début... Le disque c'est pour plus tard.
kuhing a écrit:PS: Sins t'y vas fort tout de même !
mithumain a écrit: C'est bizarre que Bettencourt fasse des FARC sa première cible alors qu'il ne sont pas le pire groupe. Je prends ça comme de la propagande anti-gauchiste .
Ingrid Betancourt : "hautaine", "égoïste", "dangereuse"... Ses anciens co-otages balancent !
Ingrid Betancourt va-t-elle devoir quitter son ermitage médiatique pour répondre aux attaques ? Pour l'instant, l'ancienne captive des FARC reste en retrait, et rédige dans le secret ses mémoires sur son expérience aux mains des guérilleros. Mais certains de ses anciens compagnons de calvaire ont été plus prompts : trois Américains, ex-otages des révolutionnaires colombiens tout comme elle, ont publié mercredi leur propre récit, Out of Captivity. Dans leur version des faits, le portrait d'Ingrid Betancourt est bien loin de l'image d'Epinal et de l'angélisme (douteux) qu'elle s'est évertuée à donner dans les médias.
Non contents de la taxer d'arrogance et d'égoïsme, Keith Stansell, Thomas Howes et Marc Gonsalves indiquent qu'Ingrid Betancourt a mis leurs vies en danger ! Les trois hommes avaient été enlevés en février 2003 alors qu'ils menaient une opération antidrogue pour le compte de l'armée américaine en Colombie. Keith, 44 ans, le plus virulent d'entre eux, estime qu'elle les a mis en danger de mort en indiquant à leurs tortionnaires qu'ils faisaient partie de la CIA - assertion absolument fausse. Et si l'intéressée s'est pour l'heure refusée à répliquer, un autre des anciens détenus a pris sa défense : l'ancien sénateur Luis Eladio Perez, qui a lui-même publié un livre sur sa détention, a nié cette version des trois Américains, se refusant à tout autre commentaire avant d'avoir lu l'ouvrage.
Quoi qu'il en soit, le reste du portrait est à charge, et on imagine mal qu'un tel réquisitoire puisse n'être que pure invention - d'autant qu'il fait écho à l'affaire Clara Rojas... Keith Stansell affirme qu'elle volait de la nourriture, gardait pour elle les rares livres disponibles, allant jusqu'à la comparer à leurs geôliers : "Je l'ai regardée essayer de prendre le contrôle du camp avec une arrogance incontrôlable, raconte-t-il. Certains des gardiens nous traitaient mieux qu'elle ne le faisait." Un spécialiste, cité par Le Matin suisse, explique qu'il est "rare pour un ancien otage de critiquer publiquement une personne ayant partagé avec lui une expérience si intense et traumatisante."
Marc Gonsalves, pour sa part, est beaucoup moins vindicatif, et indique que "c'est une femme dure, elle ne rendait pas la vie facile aux guérilleros." Une formule qui laisse place à beaucoup de questionnements. Des interrogations déjà suscitées par le récit par les trois hommes de leur première rencontre avec Ingrid Betancourt, selon un extrait dévoilé par Le Nouvel Observateur :
"Une enceinte plus petite, clôturée, était sur le côté, avec de nombreuses chaînes accrochées dessus. Elles n'étaient pas autour du cou des prisonniers et pourtant, ils nous crièrent que c'était un camp de prisonniers. Sombra nous amena de nouveau à la porte. Nous attendions pour rentrer lorsqu'une femme, assez faible et avec de longs cheveux ondulés s'empressa dans notre direction, accompagnée d'un groupe de 5-6 personnes. Nous suivions Sombra à travers la porte principale et avons remarqué que la femme et le groupe étaient dans une autre enceinte, clôturée, encore plus petite.
Au moment où l'on s'apprêtait à entrer dans cette plus petite enceinte, nous avons entendu la femme dire à l'un des hommes en espagnol "Il n'y a pas de place ici. Qu'allons-nous faire ? Nous ne pouvons pas les prendre ici avec nous. Ce n'est juste pas possible. Nous devons leur dire."
"Ingrid, nous faisons avec eux la même chose que nous avions fait pour toi. Nous les accueillons", répondit l'homme.
Nous n'avions pas besoin d'entendre son nom pour savoir que la femme qui ne voulait pas de nous dans son camp n'était autre qu'Ingrid Betancourt. Presque un an et une semaine avant que nous nous écrasions, Betancourt avait été capturée par les Farc. Keith m'avait raconté que le jour où elle avait été prise, il avait été commandant de la mission du vol qui survolait l'endroit où elle avait été kidnappée, un service qu'il avait rendu à la nation colombienne. Ils n'avaient aucun espoir de la retrouver mais voulaient faire une reconnaissance aérienne du lieu. A l'époque, Keith avait trouvé étrange qu'un sous-traitant américain avait été choisi pour mener la recherche plutôt que l'armée colombienne."
Pour un "procès" équitable, on attendra la version de l'intéressée.
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