Le patron de Numericable écrase un gréviste et s'enfuit

Le patron de Numericable écrase un gréviste et s'enfuit

Messagede Nico37 le Mar 17 Fév 2009 03:20

Champs Sur Marne (Ile de France), le 16 février 2009.

Cet après-midi vers 16h45, le numéro 1 de la société Numéricable, tentant de fuir ses responsabilités face à un conflit social majeur, a provoqué un accident grave à l’encontre d’un gréviste, dont la jambe a été écrasée. Il a ensuite pris la fuite avec le chauffeur du véhicule directement responsable de l’accident.

Depuis un mois et demi, les vendeurs à domicile de Numéricable, en grève, dénonçaient la violation de leurs droits sociaux par une direction fermée au dialogue et qui s’efforce de les licencier les uns après les autres sans déclarer un plan social qui leur ouvriraient des droits.

C’est seulement suite à l’occupation du siège par les grévistes, jeudi et vendredi, que des négociations s’ouvraient enfin avec la direction, achevée cependant par une nouvelle rupture vendredi soir. Ce lundi matin, après une nouvelle tentative de la direction de mettre fin à l’occupation du siège par la mobilisation de nombreux vigiles, la promesse d’une rencontre avec M. Pierre Danon, président directeur général de Numéricable, était donnée. Seulement, au lieu d’une rencontre et après qu’un leurre grossier ait été éventé, c’est un PDG dissimulé sur la banquette arrière d’un véhicule banalisé, et tentant de quitter le siège, que les grévistes remarquent, et tentent d’interpeller. Accélérant à une vitesse élevée sur le parking de l’entreprise, le véhicule conduit par le collaborateur de M. Danon heurte Patrick Berol, lui écrasant la jambe et lui infligeant une fracture ouverte du tibia péronet. La police et les premiers !
secours arrivent rapidement sur les lieux, tandis que les autres membres de la direction de Numéricable (notamment M. Gérolami, numéro 2, et Mme Luciani, Directrice des Ressources Humaines) font fermer les volets pour empêcher leurs salariés de continuer de regarder l’accidenté hurlant. Aucun d’eux ne se présentera au secours du malheureux.

Le véhicule est ensuite recherché par la police et M. Danon retrouvé. Il est finalement auditionné un peu plus tard dans la soirée par la police nationale. Deux plaintes seront déposées pour tentative d’homicide involontaire et délit de fuite.

DEMAIN, les grévistes rencontrent Mme Le Maire de Champs sur Marne, Maud Tallet, et organisent un point presse devant la mairie de Champs Sur Marne, à 10h00. Ils ont besoin de votre soutien pour continuer l'occupation. Si vous êtes disponibles, appelez les contacts ci-dessous.

Contacts :

Xavier Renou, témoin des faits. 06 64 18 34 21. [des images (photos et vidéos) sont disponibles auprès de moi et bientôt sur www.desobeir.net]

Mohammed Diallo, gréviste, témoin des faits, 06 21 94 53 68.
Nico37
 

Re: Le patron de Numericable écrase un gréviste et s'enfuit

Messagede Alayn le Mar 17 Fév 2009 03:36

Bonsoir !Ourf !Gravos ! (merci pour l'info)
Saviez-vous que Teva/Artaban est chez Numericable ? (hé oui !)
Salutations Anarchistes !
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Re: Le patron de Numericable écrase un gréviste et s'enfuit

Messagede RickRoll le Mar 17 Fév 2009 11:16

Est-ce qu'à votre avis la plainte a des chances d'aboutir ? Parce que c'est le chauffeur qui conduisait, pas le PDG.
RickRoll
 

Re: Le patron de Numericable écrase un gréviste et s'enfuit

Messagede willio le Mar 17 Fév 2009 11:40

En même temps le PDG n'a pas dit au chauffeur de s'arrêter.
Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Et bien ! vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande.
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Re: Le patron de Numericable écrase un gréviste et s'enfuit

Messagede Nico37 le Mer 11 Mar 2009 12:34

Numéricable débordé par ses vendeurs et des alters

Attelage inédit pour un conflit interne au fournisseur d’accès.


CATHERINE MAUSSION

La confusion est totale. Chez Numéricable, les salariés grévistes et la direction s’opposent depuis janvier dans un conflit violent dans lequel s’est invité un acteur surprise, un petit groupe bien organisé, nommé les Désobéissants. Hier matin, on a cru être arrivé au bout du feuilleton. Dans un communiqué aux accents de reddition, le fournisseur d’accès Internet annonçait avoir accepté l’intégralité des propositions du médiateur, appelé à l’aide pour gérer le conflit. Mais dans la soirée, Laurence Pasquet, déléguée syndicale centrale CGT chez Numéricable, a priori la mieux placée pour faire le point sur l’affaire, était particulièrement embarrassée. Elle a bien reçu par mail un protocole d’accord de fin de conflit, mais «je ne sais pas ce que veulent les grévistes et je vais m’en remettre à eux». La phrase sonne comme un aveu d’impuissance dans un conflit qui échappe aux normes.
A l’origine, un mouvement dur lancé par quelques dizaines de vendeurs à domicile, salariés par Numéricable et fortement rémunérés à la commission. Pointé du doigt pour ses méthodes agressives de vente, le fournisseur d’accès a décidé de durcir ses contrôles avant de verser au vendeur sa commission : vérification que l’abonné a bien signé son contrat en connaissance de cause, donné son RIB… Du coup, explique-t-on à la CFDT, «les bons vendeurs, qui se faisaient au-delà de 4 000 euros nets, ne tournent plus qu’à 1 800, 2 000 euros». D’où la décision d’une bonne fraction d’entre eux de négocier chèrement leur départ. Sauf que du côté syndical, ils ne trouvent aucun soutien. «Nous nous battons pour conserver des emplois, pas pour aider les salariés à partir», se défend Jean-Marc Dubois, délégué syndical CFDT. C’est alors qu’une quarantaine de vendeurs se mettent en grève et font la jonction avec le groupe altermondialiste des Désobéissants : «Une pure coïncidence, raconte Mohammed Diallo, porte-parole des grévistes. On manifestait devant une boutique Numéricable et on est tombé sur eux…»
«Fichier». Pour les Désobéissants, l’action aux côtés de salariés d’une entreprise en grève est une première : «On avait déjà occupé l’Unédic pour soutenir les grévistes, mais jamais une entreprise privée.» Jusque-là connus pour leurs actions contre le nucléaire et les OGM, ils se voient maintenant «comme un outil au service des groupes en lutte pour médiatiser et renforcer l’efficacité de leurs actions», résume Xavier Renou, le porte-parole du groupe. Les Désobéissants proposent gracieusement leurs mercenaires. «On a un fichier de 6 000 personnes potentiellement mobilisables.» Chez Numéricable, l’intervention fait couler de l’encre. Et attise les tensions. Le 12 février, ils occupent pour une semaine les locaux. La journée du 16 est émaillée par un accident : le renversement d’un gréviste - sérieusement blessée à la jambe - par une voiture dans laquelle se trouve le patron de Numéricable, Pierre Danon. «Il essayait de fuir», dénonce Xavier Renou. Les Désobéissants ne se déplacent jamais sans leur caméra. Vendredi, ils occupent brièvement le siège du fonds Carlyle, un des propriétaires de Numéricable, et mettent en ligne leur vidéo.
Surveillance. Jean-Marc Dubois, le délégué cédétiste, dénonce «les poubelles renversées, les œufs durs balancés dans les bureaux, les sirènes qui crèvent les tympans» lors de l’occupation du siège social de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Et à présent la surveillance pesante du site par une quinzaine de vigiles avec les chiens. La CGT, aujourd’hui aux côtés des grévistes, a beaucoup hésité mais «dans cette boîte pas vraiment sociale où on marginalise les syndicats revendicatifs, les désobéissants ont pris leur place».

LIBERATION 10/03/09
Nico37
 


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