[Grenoble] La messe est dite

[Grenoble] La messe est dite

Messagede willio le Dim 8 Fév 2009 18:15

Article pris sur indymédia grenoble (http://grenoble.indymedia.org/2009-02-0 ... mblement-d) :

La messe est dite. Rassemblement d’extrême droite à l’hôpital couple-enfant.

"On s’en doute chacun est resté sur ses positions, c’est ce que l’on appelle un dialogue constructif", commente François Dom, journaliste à France 3 Alpes. Peut être les quelques 250 partisan-e-s de l’avortement libre et gratuit auraient-ils/elles dû inviter catholiques intégristes culpabilisateur-rice-s et service d’ordre néo-nazi à débattre gaiement autours d’un pic-nique. Le "Chacun-e ses idées", "il faut respecter toute opinion",on nous le fait pas. Le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou en en crève. Vers 13 h 30, plusieurs estafettes de police encadrent déjà les militant-e-s pro-choix venu-e-s en avance car averti-e-s de la "prière pour la vie" organisée par l’association anti-ivg Sos tout petits devant l’hôpital de la tronche. Vers 14 h 30 une poignée d’enfants de chœurs et autres grenouilles de bénitiers descend du tram entourée d’un service d’ordre de 25 nazillons. Gestes hostiles, démonstration virile... première confrontation, dans laquelle les flics font immédiatement montre de leur soutien aux faf qui nous acculent au mur de l’hôpital. Bref, nous leur faisons savoir avec la plus délicieuse obscénité qu’ils/elles ne sont pas les bienvenu-e-s. Leur petit groupe se rassemble autour d’une Clio de la Brigade Anti Criminalité, derrière un cordon de policiers anti-émeute. La BAC, elle, nous encercle. Au cri de "la France aux Arabes", nos jeunes d’extrême droite se hérissent et rétorquent de concert "Bleu Blanc Rouge, la France aux Français". Pendant ce temps là, un type dit des prières dans un mégaphone. Les slogans "avortement libre et gratuit", "pour les femmes, liberté de choix" tentent de couvrir les cantiques. La brigade canine, incarnée par deux jeunes bleus et un patriarche moralisateur, vient étoffer le tableau. Nous reverrons ce personnage par la suite. Dans la cohue, il y a un contrôle d’identité. Peut être au bout de deux heures, les rites terminés, celle-eux qui priaient s’en vont sous les huées. Les keufs matraquent pour contenir le groupe des "pro-choix". Échange de projectiles dans les deux sens par dessus les lignes de flics. La BAC escorte les fachos jusqu’à l’arrêt de tram où elle les laisse monter sans encombre. Pour nous la situation ne change pas beaucoup. Les flics ont remplacé les fachos. Plus tard, nous décidons de rester ensemble et de partir groupés. Aux cris de "alerta, alerta, antifascista" et "pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" environs 200 personnes serpentent dans le centre ville. C’est au niveau de l’esplanade, après le pont de porte de france, que nous les rencontrons à nouveau. L’un d’entre eux jette un fumigène pour masquer leur fuite vers l’Intermarché où ils se réfugient. Plusieurs véhicules de la BAC surgissent alors, les policiers flashball au poing en hurlent de se disperser, sans prêter d’autre attention aux faf’ que celle accordée aux "victimes", ils poursuivent les manifestants antifascistes jusqu’au rond point, puis les poussent sur le pont. Sur le pont, le piège se resserre sur un petit groupe de 35 personnes pris en étau entre la police nationale équipée de tazer, la Brigade Canine et la BAC. Les policiers nous frappent d’abord pour nous faire asseoir, sur les fesses, pas d’appui sur les jambes, puis commencent à nous insulter. Un policier de la BAC, l’arme à la main, prend à partie un jeune (noir, est-il la peine de le préciser) assis au milieu de nous : "Tu sais même pas ce que tu fais-là ! Répond-moi !". Puis celui de la Canine commence à nous servir le discours moralisateur et humiliant, et tente de nous faire acquiescer par soumission : "Vous allez renoncer à vos conneries sinon je vous garantie que cette journée va mal se terminer, est-ce que je me suis bien fait comprendre", "et on enlève les capuches". On commence à nous filmer. Certains se cachent le visage dans les mains. Le type s’exclame : "Regarde-moi ça, ils prient, maintenant. Hé, c’est tout à l’heure qu’il fallait prier." Échange de signalements entre brigade, plusieurs voitures partent ratisser le centre ville tandis que les autres procèdent à des contrôles d’identité individuels et une prise vidéo plus précise : "tiens, eux, c’est des gros poissons". Un garçon est emmené dans un fourgon, tandis qu’un autre passe devant nous dans un second véhicule. Il y a au moins trois personnes gardées à vue. La plupart peuvent repartir un par un. Cet après midi les flics ont plus que franchement fait preuve de leur assistance aux groupes d’extrême droite.

La messe (en latin) est dite.
Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Et bien ! vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande.
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Re: [Grenoble] La messe est dite

Messagede willio le Mar 10 Fév 2009 00:09

Des militants sont toujours inculpés à la suite de cette manif. Voici un autre article, toujours d'indy grenoble.


RETOUR SUR LA JOURNEE DU 7 FEVRIER RASSEMBLEMENT SOS TOUT-PETITS, SERVICE D’ORDRE FASCISTE. ET PENDANT CE TEMPS-LA, LA POLICE …


Ce samedi, l’association catholique SOS tout-petits organisait une prière publique devant l’hôpital de La Tronche afin de « commémorer » les « 7 millions d’enfants morts » depuis la légalisation de l’avortement. Les pros-vie, tels qu’ils se nomment eux-mêmes pour atténuer le caractère nauséabond et mortifère de leurs revendications anti-avortement et anti-choix, organisent régulièrement des manifestations publiques où ils agitent des chapelets et récitent des psaumes afin de culpabiliser et de déstabiliser les femmes venues avorter.

Pour assurer le bon déroulement de ces obscénités dans l’espace public, SOS tout-petits fait appel à des « amis » à faire pâlir J-C en personne : des organisations et groupuscules d’extrême droite tels que le FNJ (« Front National de la jeunesse ») ou les JI (« Jeunesses Identitaires »). Ces groupes s’illustrent particulièrement dans la finesse de leurs analyses politiques, et dans leur comportement de meute à l’affût de tout ce qu’ils estiment « déviants » et de ce fait dignes d’être passé à tabac (arabes, juifs, homosexuels, transgenres, gauchistes…). Ces structures fascistes, en pleine résurgence depuis quelques années, de plus en plus organisées, prennent l’habitude d’inviter à ces rassemblements leur joyeuse camaraderie provenant des villes voisines. Ainsi sont-ils venus de Lyon et de Chambéry grossir les rangs de nos illustres fascistes locaux, portant à une quarantaine de tristes individus l’ « Amicale » de SOS Tout-petits, fièrement à genoux au milieu des Croix celtiques et autres symboles et comportements fascistes notoires. Cette « alliance » entre l’association SOS Tout-petits et les groupes fascistes n’est certainement pas une simple alliance de circonstances. A souligner également l’attitude bienveillante de la police envers les fascistes lors du rassemblement, qui se sont montré incontestablement plus prompts à matraquer les antifas que les fachos - et cela bien que les projectiles aient fusé des deux côtés. Le groupe d’extrême droite a pu partir en brandissant un drapeau fasciste sans être inquiété par la police.

Contrairement à ce qu’ont pu affirmer nos deux grandes machines à désinformation grenobloises, Grenews et le Dauphiné Libéré, il ne s’est donc pas joué ce samedi une simple confrontation entre pro et anti-avortement, encore moins une confrontation entre l’Olympique Lyonnais et le GF38 ( le Dauphiné Libéré remporte la palme de l’intox journalistique !), mais bien une confrontation politique opposant d’un côté l’association catholique intégriste SOS Tout-petits, ses « amis » fascistes, escortée d’une police particulièrement bienveillante, et des militants pro avortement et antifascistes de l’autre. Les orientations politiques des deux groupes ne sont pas contestables, tout comme la nature politique de l’événement ne peut être nié. La question de l’avortement est elle-même politique. Mais la présence fasciste a en quelque sorte « redoublée » et intensifié le débat, prolongeant la confrontation de l’hôpital jusqu’à l’Intermarché de l’esplanade.

Une centaine de personnes est en effet parti en cortège pour s’assurer que les fascistes ne s’adonnaient pas à leur sport préféré (la « ratonnade »), mais aussi afin de leur signifier clairement qu’ils trouveront ici, à Grenoble, une résistance active. Les fascistes ont trouvé refuge dans le supermarché sous une pluie de projectiles. Nous nous excusons auprès des personnes que cette action intempestive a pu effrayer. La BAC (« brigade anticriminelle ») est très vite intervenu. La complicité policière aux groupes d’extrême droite s’est finalement soldée par un contrôle d’identité humiliant et agressif d’une trentaine d’antifascistes et l’interpellation de quatre d’entre eux. Tous ont été contraints, après avoir été copieusement matraqués, de rester assis dans des flaques d’eau pendant trois quarts d’heure environ. Certains, se cachant la tête dans les mains, se sont vu dire : « C’était toute à l’heure qu’il fallait prier », ou encore, « fils de putes de gauchistes, la prochaine fois on vous jettera dans l’Isère ». Bref, ce que les « fascistes » n’ont pas pu faire, la « police » l’a fait pour eux. Jusqu’où peut-on parler d’un simple soutien tacite de la part de la police ?

L’une des personnes interpellées est encore en garde à vue à cette heure, les autres sont sorties, mais sous le coup de chefs d’inculpation lourds, et placées sous contrôle judiciaire.

SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS.
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