Appel de la Grèce

Appel de la Grèce

Messagede Roro le Sam 13 Déc 2008 14:53

Je mets ça à part des topics liés à la Grèce

« Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas », journée d’action internationale contre les assassinats d’état, 20/12/2008

Samedi 13 décembre 2008

Aujourd’hui (vendredi), l’assemblé de l’université Polytechnique occupée d’Athènes a décidé de lancer un appel d’actions européenne et mondiale de résistance à la mémoire de tous les assassinés, jeunes, immigrés et tous ceux qui se battaient contre les laquais de l’état. Carlo Juliani; les jeunes de la banlieue française, Alexandre Grigoropoulos et tous les autres, partout dans le monde. Nos vies n’appartiennent pas aux états et leurs assassins ! La mémoire des frères et des sœurs, des amis et des camarades assassinés restent vive à travers nos luttes ! Nous n’oublions pas nos frères et nos sœurs, nous ne pardonnons pas leurs assassins. S’il vous plait, traduisez et diffusez cet appel pour une journée commune d’actions coordonnées de résistance dans le plus d’endroits possibles à travers le monde.
Roro
 

Re: Appel de la Grèce

Messagede arvn d le Lun 15 Déc 2008 18:28

LEURs MEURTRES DEMOCRATIQUEs… Communiqué de l’Occupation de l‘Université Polytechnique

Vendredi 12 décembre 2008

LEURs MEURTRES DEMOCRATIQUES…

Le samedi 6 décembre 2008, Alexandros Grigoropoulos, un camarade de 15 ans, a été assassiné de sang-froid, d’une balle dans la poitrine par le flic Epaminondas Korkoneas des forces spéciales dans le quartier d’Exarchia.

Contrairement aux dires des politiciens et des journalistes qui sont complices de cet assassinat, ce n’était pas un « incident isolé », mais une explosion de la répression d’état qui, de façon systématique et organisée, vise ceux qui résistent, ceux qui se révoltent, les anarchistes et les antiautoritaires.

C’est le pic du terrorisme d’état qui s’est exprimé avec l’augmentation du rôle des mécanismes répressifs, leur armement continuel, le niveau croissant de violence qu’ils utilisent avec la doctrine de la « tolérance zéro » avec la propagande calomnieuse des médias qui criminalisent ceux qui luttent contre l’autorité.

Ce sont ces conditions qui préparent le terrain pour l’intensification de la répression, essayant d’avoir l’assentiment social avant, et armant les assassins d’état en uniforme qui visent les personnes qui luttent, la jeunesse, les damnés qui se révoltent dans tout le pays. Violence meurtrière, contre les personnes dans les luttes sociales et la lutte de classe, qui visent la soumission de tous, servant de sanction exemplaire afin de répandre la peur.

C’est l’amplification de l’attaque généralisée de l’état et des patrons contre la société entière, dans le but d’imposer des conditions d’exploitation et d’oppression plus dures, de consolider le contrôle et la répression. Une attaque qui est reflétée tous les jours sur la pauvreté, l’exclusion sociale, le chantage pour ajuster les divisions sociales et de classe, la guerre idéologique est lancée par les mécanismes dominants de manipulation (les médias de masse). Une attaque violente dans tous les espaces sociaux, exigeant des opprimés leur division et leur silence. Depuis les cellules de l’école et des universités jusqu’aux cachots des salaires d’esclaves avec les centaines de travailleurs morts dans les prétendus « accidents du travail » et la pauvreté embrassant de larges pans de la population… Des champs de mines aux frontières, les pogroms et les meurtres des immigrés et des réfugiés jusqu’aux nombreux « suicides » dans les prisons et les commissariats…des tirs « accidentels » dans les blocus policier jusqu’à la répression violente des résistances locales, la Démocratie montre ses dents !

Dans ces conditions féroces d’exploitation et d’oppression, et contre le pillage quotidien que l’état et les patrons lancent, volant la force de travail des personnes, leur vies, leur dignité et leur liberté, les tensions sociales accumulées accompagnent aujourd’hui la rage qui s’exprime dans les rues et les barricades pour le meurtre d’Alexandre.

Dès les premiers instants après le meurtre d’Alexandros, des manifestations et des émeutes spontanées apparaissent dans le centre d’Athènes, les universités de polytechnique, d’économie et de droit sont occupées et des attaques sont menées contre des cibles d’état et capitalistes dans différents quartiers et dans le centre ville. Des manifestations, des attaques et des affrontements éclatent à Thessalonique, Patras, Volos, Chania et Heraklion en Crête, à Giannena, Komotini, Xanthi, Serres, Sparti, Alexandroupoli, Mytilini. A Athènes, dans la rue Patission (à l’extérieur des universités d’économie et de polytechnique) les affrontements durent toute la nuit. A l’extérieur de polytechnique la police anti-émeute fait usage de balles en caoutchouc.

Le dimanche 7 Décembre, des milliers de personnes ont manifesté devant le quartier général de la police à Athènes, en attaquant la police anti-émeutes. Des affrontements à la tension sans précédents se sont propagés dans les rues de la ville, jusqu'à tard dans la nuit. De nombreux manifestants ont été blessés et un certain nombre d'entre eux ont été arrêtés.

De lundi matin à aujourd'hui, la révolte s’est répandu et tend à se généraliser. Les derniers jours ont connu d'innombrables mouvements sociaux: des manifestations d’ élèves du secondaire se terminent-dans de nombreux cas- en attaques de commissariats et en affrontements avec les flics dans les quartiers d'Athènes et dans le reste du pays ; des manifestations massives et des conflits entre manifestants et police au coeur d'Athènes, au cours desquelles il y a des attaques de banques, de grands magasins et de ministères, du siège du Parlement à la place Syntagma, occupations de bâtiments publics, manifestations se terminant en émeutes et attaques contre l'Etat et des cibles capitalistes dans de nombreuses villes.

Les attaques policières contre la jeunesse et contre les personnes en lutte en général, les dizaines de passages à tabac et arrestations de manifestants et, dans certains cas, la menace de manifestants par la police brandissant leurs armes, ainsi que leur allaince avec les voyous fascistes comme à Patras, où les flics avec des fascistes ont chargé contre les révoltés de la ville, sont les méthodes des chiens en uniforme de l’Etat appliquant la doctrine de la «tolérance zéro» sous les ordres des chefs politiques afin de supprimer la vague de révolte qui a été déclenchée samedi soir dernier.

Le terrorisme policier, véritable armée d'occupation, est complété par la punition exemplaire de ceux qui sont arrêtés et qui doivent faire face à de graves accusations en vue de leur emprisonnement:
Dans la ville de Larisa, 8 personnes arrêtées sont poursuivies sous couvert de la loi dite antiterroriste et ont été emprisonnés suite à des accusations d’appartenir à une « organisation criminelle ». 25 immigrants qui ont été arrêtés lors des émeutes à Athènes subissent le même traitement. Également à Athènes, 5 de ceux arrêtés lundi ont été emprisonnés, et 5 de plus qui arrêtés mercredi soir sont en garde à vue et passe devant un procureur, lundi prochain, accusés de crime.

Dans le même temps, une guerre de propagande mensongère est lancée contre le peuple qui lutte, ouvrant ainsi la voie à la répression, pour le retour à la normalité de l'injustice sociale et la soumission.

Les événements explosifs qui se sont déroulés juste après le meurtre ont provoqué une vague de mobilisation internationale à la mémoire d'Alexandre et en solidarité avec les révoltés qui se battent dans les rues, inspirant une contre-attaque face au « totalitarisme de la démocratie ». Rassemblements, manifestations, attaques symboliques des ambassades et consulats grecs dans les ambassades et les consulats et autres actions de solidarité ont eu lieu dans des villes de Chypre, d’Allemagne, d’Espagne, du Danemark, , de Hollande, de Grande-Bretagne, de France, d’Italie, de Pologne, de Turquie, des Etats-Unis, d’Irlande, de Suède, de Suisse, d’Australie, de Slovaquie, de Croatie, de Russie, de Bulgarie, de Roumanie, de Belgique, de N.-Zélande, d’Argentine, du Mexique, du Chili et d’ailleurs.

Nous continuons l'occupation de l'Ecole Polytechnique qui a débuté le samedi soir, créant un espace pour tous ceux qui se battent pour rassembler, et un pôle plus permanent de résistance dans la ville.

Au coeur des barricades, des occupations, des manifestations et des assemblées, nous gardons vivante la mémoire d'Alexandre, mais aussi la mémoire de Michalis Kaltezas, de Carlo Giuliani, Michalis Prekas, Christoforos Marinos et de tous les camarades qui ont été assassinés par l'État. Nous n'oublions pas la guerre sociale-de classes dans laquelle ces camarades sont tombés et nous gardons ouvert le front d'un refus total d’un vieux monde autoritaire. Nos actions, nos tentatives sont les cellules vivantes d’un monde libre et insubordonné auquel nous rêvons, sans maîtres ni esclaves, sans police, ni armées, prisons et frontières.

Les balles des assassins en uniforme, les arrestations et les passages à tabac de manifestants, les gaz lancés par les forces de police, l'attaque idéologique de la Démocratie non seulement ne parvient pas à imposer la peur et le silence, mais ils deviennent pour la population des raisons de faire grandir les cris de la lutte pour la liberté contre le terrorisme d'État , à abandonner la peur et à répondre de plus en plus et tous les jours, les jeunes, des lycées et les étudiants, les immigrés, les chômeurs, les travailleurs, dans les rues de la révolte. Pour permettre à la rage de noyer les assassins!

L'État, les chefs, leurs sicaires et leurs laquais se moquent de nous, nous volent et nous tuent !

Organisons-nous, contre-attaquons et détruisons-les !

Ces nuits appartiennent à ALEXIS!

Rassemblement de SOLIDARITE avec les engeolés d’Evelpidon devant le palais de justice: lundi 15 décembre 2008 à 9h

Libération immédiate de tous les arrêtés

Nous envoyons notre solidarité à tous ceux qui occupent des universités, des écoles et des bâtiments publics, qui manifestent et qui affrontent, dans tout le pays, les assassins au service de l'état.
Nous envoyons notre solidarité à tous les camarades à l'étranger qui se mobilisent, et qui relayent notre voix partout. Dans la grande bataille pour la libération sociale dans le monde nous sommes ensemble!

L'Occupation de l'Université polytechnique d'Athènes,
Vendredi, Décembre 12, 2008

L’assemblée générale a lieu tous les jours à 8 heures du soir à l'École Polytechnique.

blog: http://katalipsipolytexneiou.blogspot.com/
email: katalipsipolytexneiou@gmail.com
online radio: http://147.102.219.129:8000/live
trois anarchistes, deux scissions à moins que ce soit l'inverse...
arvn d
 
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Re: Appel de la Grèce

Messagede Roro le Lun 15 Déc 2008 19:51

(le texte suivant a été distribué lors d’un piquet étudiant à l’extérieur du commissariat central aujourd’hui par les militants d’Immigrés Albanais Poursuivis d’Athènes. Je voulais le traduire et le mettre ici car il montre quelque chose de très important : que des liens de solidarité se sont formés et renforcés à travers différents secteurs de la société grecque - une très bonne chose!)

Ces jours sont les nôtres aussi

A la suite de l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos nous avons vécut un désarroi sans précédent, un déferlement de rafe qui ne semble pas se finir. Les étudiants semblent être à la pointe de ce soulèvement (qui, avec une passion inépuisable et une spontanéité joviale ont inversé toute la situation. Vous ne pouvez pas arrêter quelque chose que vous ne contrôlez pas, quelque chose qui s’est organisé spontanément et sous des termes que vous ne comprenez pas. C’est la beauté du soulèvement. Les étudiants et les lycéens font l’histoire et laissent aux autres le soin de l’écrire et de la classifier idéologiquement. Les rues, l’incitation, la passion leur appartient.

Dans la structure de cette large mobilisation, dont les manifestations étudiantes sont le moteur, il y a une participation massive de la deuxième génération d’immigrés et de beaucoup de réfugiés également. Les réfugiés viennent dans les rues en petits nombres, avec une organisation limitée, avec la spontanéité et l’élan décrivant leur mobilisation. A présent, ils sont la part la plus militante des étrangers vivants en Grèce. D’autres part, ils n’ont que peu à perdre.

Les enfants d’immigrés se mobilisent en masse et de façon dynamique, essentiellement à travers les actions lycéennes et étudiantes aussi bien qu’à travers les organisations de gauche et d’extrême gauche. Ils sont la part la plus intégrée de la communauté immigrée, la plus courageuse. Ils ne sont pas comme leur parents, qui sont venus avec la tête baissée, comme s’ils étaient venus pour mendier un peu de pain. Ils font partie de la société grecque, depuis qu’ils ne vivent plus ailleurs. Ils ne mendient plus rien, ils demandent à être égaux avec leur camarade de classe. Égaux en droit, dans les rues, dans les rêves.

Pour nous, les immigrés organisés politiquement, c’est un second Novembre 2005 français. Nous n’avons jamais eut aucune illusion que quand la rage du peuple éclaterait nous serions capables de nous diriger vers une voie. Malgré les luttes que nous avons mené durant toutes ces années, nous n’avons jamais put réussir à atteindre une réponse aussi massive que celle-ci. Il est temps pour la rue de parler : Le cri assourdissant que l’on a entendu est pour les 18 ans de violence, de répression, d’exploitation et d’humiliation. Ces jours sont aussi les nôtre.

Ces jours sont pour les centaines d’immigrés et de réfugiés qui ont été tué aux frontières, dans les commissariats, sur les lieux de travail. Ils sont pour ceux qui ont été tués par la police et les « citoyens concernés ». Ils sont pour ceux qui sont morts pour avoir osé traverser la frontière, pour avoir travaillé jusqu’à la mort, pour ne pas avoir baissé la tête, ou pour rien. Ils sont pour GRAMOZ PALOUSI, LOUAN MPERNTELIMA, ENTISON GIAXAI, TONI ONOUXA, AMNPTOURAKIM INTRIZ, MONTASER MOXAMENT ASTRAF et tous les autres que nous n’avons pas oublié.

Ces jours sont pour la violence policière quotidienne qui reste impunie et sans réponse. Ils sont pour les humiliations aux frontières et dans les centres de rétention qui continuent de perdurer. Ils sont pour l’injustice criante des tribunaux grecs, pour les immigrés et les réfugiés injustement en prison, la justice que l’on nous a renié. Même maintenant, dans les jours et les nuits du soulèvement, les immigrés payent un lourd tribut (que ce soit avec les attaques des flics et des fascistes, ou avec les expulsions et les peines de prison que les tribunaux nous donnent, avec l’amour chrétien, à nous les infidèles.

Ces jours sont pour l’exploitation qui se perpétue depuis 18 ans. Ils sont pour les luttes qui ne sont pas oubliées : dans les collines de Volos, les travailleurs des jeux olympiques, le village d’Amaladia. Ils sont pour le labeur et le sang de nos parents, pour le travail au noir, pour les déplacements perpétuels. Ils sont pour les dépôts et les timbres adhésifs, les intérêts des prêts que nous payons et qui ne seront jamais reconnus. Pour les papiers que nous chercheront à avoir pour le reste de notre vie comme un ticket de loterie.

Ces jours sont pour le prix que nous devons payer pour simplement exister, respirer. Ils sont pour tout ce temps où nous serrions les dents, pour les insultes que nous avons reçues, les faites dont nous avons été inculpées. Ils sont pour toutes les fois où nous n’avons pas réagit alors que nous avions toutes les raisons du monde de le faire. Ils sont pour toutes les fois où nous avons réagit et où nous avons été seuls parce que nos morts et notre rage n’avaient pas de forme préexistantes, n’apportaient pas de votes, ne se vendaient pas dans les journaux.

Ces jours appartiennent à tous les marginalisés, les exclus, les personnes aux noms difficiles et aux histoires inconnues. Ils appartiennent à tous ceux qui meurent tous les jours dans la mer Égée et dans la rivière Evros, à tous ceux qui ont été tué à la frontière ou dans les rues du centre d’Athènes, elles appartiennent aux Rom de Zefyri, aux drogués d’Exarchia. Ces jours appartiennent aux enfants de la rue Mesollogiou, aux inintégrés, aux étudiants incontrôlables Merci Alexis, ces jours nous appartiennent à tous.

18 ans de rage silencieuse sont trop.

Dans les rues, pour la solidarité et la dignité !

Nous n’avons pas oublié, nous n’oublierons pas, ces jours sont aussi les vôtres.

Luan, Tony, Mohamed, Alexis…

Haunt of Albanian Migrants

http://www.steki-am.blogspot.com
Roro
 


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