Que tu ais été écœuré par la rapidité avec laquelle les loups de la politique ont sauté sur l’occasion, je le comprends. Je suppose que, comme moi, tu as été encore plus écœuré par l’ampleur du carnage.
Notre discussion ne portait cependant pas sur la nécessité d’une réaction immédiate mais d’une prise de position assez à distance, quand les faits commencent à être suffisamment établis pour se prononcer. Aujourd’hui, nous avons 13 jours de recul et le silence des organisations anarchistes devient de plus en plus coupable. D'autant qu'après le crime de Nice, le crime de Rouen vient de rajouter une couche particulièrement sordide aux agissements des islamistes.
leNouveau a écrit: "Ils tuent nos enfants, assassinent nos policiers, égorgent nos prêtres, réveillez-vous !" (Marion Maréchal-Le Pen)=.
C’est justement notre silence (celui de toute l’extrême gauche) qui ouvre un boulevard au Front National (avec, si ça continue, Marine élue au premier tour), car nous passons sous silence ce que tout le monde sait : c’est au nom de l’islam que ces meurtres sont commis.
Nous devrions être capables de dire catégoriquement non à l'islamisme mais bienvenue aux réfugiés qui cherchent la paix, aux immigrés.
Le refus d'adopter cette position claire revient, a contrario, a assimiler tous les réfugiés et les immigrés aux djihadistes.
leNouveau a écrit:= Si nous acceptons le discours de guerre, alors nous légitimons les actes criminels ; nous portons la guerre au Proche et Moyen Orient et l'EI se venge en portant la guerre chez nous. Si nous voulons réellement trouver des solutions à ces problèmes, ne nous laissons pas entrainer dans des discours de haine et des rhétoriques guerrières.
Quand je te lis, j’ai l’impression que l’on n’a le choix qu’entre un discours de guerre et fermer sa gueule. Je pense à l’inverse que l’on peut tenir un discours de vérité.
Petite précision : en Syrie, les choses ne commencent pas par une guerre mais par le soulèvement, au départ pacifique, d’une grande partie de la population contre un tyran (on pourrait parler de révolution…). Refusant de quitter le pouvoir, le sanguinaire Bachar s’est lancé dans une guerre sans merci contre ceux qui se soulevaient. Un de ses premiers actes a été de libérer tous les islamistes qui se sont dépêchés de constituer des milices islamo-fascistes, prenant ainsi la population en tenaille. Les appuis d’Etats puissants (et, pour employer un mot qui doit faire partie de ton vocabulaire, impérialistes) n’ont manqué ni à Bachar (la Russie) ni à Daesch (la Turquie) avec pas mal d’autres Etats pour donner des coups de mains. Réduire le conflit à un affrontement « nous » (Occident) / Orient est voir l’histoire par le petit bout de la lorgnette.
De plus, dire que Daesch porte la guerre "chez nous" par simple vengeance est un peu naïf et totalement faux. Pour preuve Daesch commet des attentats sanglants y compris dans des Etats qui n’ont aucune part dans le conflit (comme la Tunisie), ce qui montre que la logique de Daesch est une logique de conquête.
La période que nous vivons ressemble, par bien des points, aux années 30. Relire un peu l’histoire de la guerre d’Espagne (non intervention,…) et celle de la montée du nazisme (Anschluß,…), avec les prises de position des uns et des autres peut donner quelques idées explicatives…
Amitiés