Rencontres autour de la critique de la valeur

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Rencontres autour de la critique de la valeur

Messagede skum le Sam 30 Jan 2010 01:03

Rencontres de Bourges et Lyon autour de la critique de la valeur.

Repenser la théorie critique du capitalisme,
Comprendre l’effondrement écologique.


De l’importance de repenser une théorie critique radicale du capitalisme
au-delà de la pensée socialiste, altermondialiste et du marxisme traditionnel.

– Vendredi 26 février à 21 h –
Ecole des Beaux-Arts de Bourges

Conférence-débat avec le philosophe Anselm Jappe.

Le « Café décroissant » de Bourges vous invite à une conférence-débat exceptionnelle avec Anselm Jappe, philosophe et auteur d’ouvrages sur Guy Debord et du livre Les Aventures de la marchandise. Pour une nouvelle critique de la valeur (Denoël, 2003). Il fait partie du courant que l’on appelle en Allemagne la « wertkritik » (critique de la valeur) qui s’est constitué autour des revues Krisis et Exit !, connus notamment pour leur livre le Manifeste contre le travail. Ce courant a théorisé depuis 20 ans une critique renouvelée et stimulante du capitalisme, comme critique du travail en soi et du fétichisme de la marchandise, et a développé une théorie de l’effondrement généralisé de ce monde là.

La crise multidimensionnelle (c’est-à-dire financière, sociale, écologique…) que nous vivons n’est pas passagère, ce n’est d’ailleurs pas une « crise économique », car c’est la société moderne elle-même dans ses principes sociaux de constitution qui se heurte à sa propre limite interne, sa limite historique absolue. La simultanéité de différents aspects critiques et dramatiques d’une même crise de la modernité doit alors nous amener à changer nos façons de réfléchir et de nous représenter le capitalisme, c’est-à-dire les formes de vie et de socialisation lui correspondant et dans lequel nous vivons tous et toutes. Trop longtemps le mouvement ouvrier historique, l’extrême gauche, les décroissants et la social-démocratie européenne se sont identifiés aux formes capitalistes de vie et de socialisation, et surtout à l’Idole du travail, quand ils ne dénoncent pas dans le capitalisme ou le « néolibéralisme », une bourgeoisie et une spéculation parasite d’une « économie réelle » naturelle et bien portante, ou un simple problème de morale et de régulation politique qui devrait être plus sociale et écologique.


Pourtant le travail que chacun de nous exerçons quand on a encore paradoxalement la chance de se faire exploiter (ce qui n’est plus le cas pour des millions de personnes désormais superflues pour la machine à fric planétaire), a-t-il toujours existé comme tel dans l’histoire ? Le travail est-il naturel ? Le travail n’a-t-il pas dans le monde de la production marchande capitaliste, une dimension particulièrement nouvelle, invisible au premier abord mais surtout dominatrice et dévorante (dimension que nous appellerons le « travail abstrait »), qui est à la fois le fondement de nos vies modernes, une manière de se rapporter aux autres au travers des marchandises que nous fabriquons et achetons, une forme de richesse historiquement spécifique (la valeur), une façon aussi de se rapporter de manière indirecte à la nature ? Dimension nouvelle du travail qui parce qu’elle est dans une crise inguérissable (et notre invité nous expliquera pourquoi), est la source de l’effondrement généralisé que nous vivons. Cette limite interne au capitalisme sur laquelle vient se fracasser la société moderne en cours d’effondrement viendrait ainsi de l’existence d’une « contradiction interne incurable » depuis la naissance du capitalisme.
Mais nous savons tous aussi que partout où le recouvrement de la planète d’un blanc manteau de magasins s’est étendu, ce monde là s’est transformé en une planète malade d’une crise écologique généralisée. Pourtant à la différence des écologistes qui ne voient dans la course à la croissance que le fait d’une simple idéologie « productiviste », « accumulatrice » et « matérialiste », peut-on remonter aux sources de cette crise écologique en discernant un productivisme bien réel car inscrit dans la logique même du mécanisme implacable de la valeur qui se valorise (capital) ? Plus encore, au lieu d’être un simple rapport conscient au monde, le « productivisme » n’est-il pas alors un effet même de la crise du fondement social du capitalisme (le travail) ? N’est-ce pas logiquement que quand le capitalisme atteint sa limite interne, il touche alors simultanément sa limite externe en se construisant de lui-même une barrière écologique infranchissable ?
Et alors que l’économie réelle, c’est-à-dire le capitalisme, est déjà cliniquement mort au vu de la crise de la valeur, l’apparition depuis 30 ans d’une simulation de la valorisation du capital par le système des crédits et des marchés boursiers n’a-t-il pas permis au capitalisme de simuler sa bonne santé et son improbable survie ? N’est-ce pas justement cela que nous vivons ces dernières années, la fin de d’une simulation improbable et le retour fracassant du réel, c’est-à-dire de la véritable crise du travail qui était restée maladroitement masquée depuis 30 ans ? Cette fuite en avant dans l’endettement massif des Etats, des entreprises, des ménages et dans l’éclatement successif des bulles spéculatives n’est-il pas alors un pari impossible sur la rentabilité future puisque l’économie réelle est déjà morte ? Autrement dit, peut-on encore se leurrer longtemps d’une « relance de l’économie » ?
Il est alors peut-être temps de réfléchir non pas à libérer le travail du capital comme le pensait la gauche traditionnelle, mais à se libérer du travail, en inventant de nouvelles formes de vie et de socialisation au-delà du capitalisme et de l’Idole du travail. Car repenser d’abord le fonctionnement du capitalisme est probablement une question aujourd’hui de survie afin d’organiser nos sociétés différemment et peut-être enfin de manière au moins plus consciente qu’auparavant.

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Les 18, 19 et 20 mars 2010, les " Journées critiques " à Lyon

Conférence-débat à la faculté d’Anthropologie et de Sociologie de l’Université Lumière Lyon 2, Salle de Conférence IUT, Bron

Pour la présentation des journées :
Voir le Fichier : pdf_journees_critiques.pdf

Programme

Jeudi 18 mars

9 h Bienvenue et présentation

9.30 – 12.30h 1ier axe : Critique de l’économie politique

Anselm Jappe : Triomphe ou agonie du Capitalisme ? De l’utilité de la critique de l’économie
politique

Jacques Wajnsztejn : La révolution du capital

Jacques Guigou : L’institution résorbée

Débat

14 -17h 2ième axe : La dimension esthétique

François Laplantine : Politique du sensible. Esthétique et subversion

Max Schoendorff : L’artiste-philosophe ?

Jan Spurk : Critiquer le fétichisme de la marchandise ? De la soumission et de la résistance à
l’industrie culturelle

Débat

Vendredi 19 mars

9 -12h 3ième axe : La question de l’action

Jean-Marie Brohm : Le sport, la tache aveugle de la pensée critique

Fabien Ollier : La critique radicale du sport : agir en lieu et place de ceux qui ne font rien

Rehan Shaik-de Colnet : Les corps de la dissidence collective

Débat

14-16 h : La question de l’action (suite)

Dietrich Hoss : L’insurrection des sens et du sens

Philippe Riviale : Le principe espérance

Débat

Samedi 20 mars à l’URDLA-centre international estampe et livre, Villeurbanne

9-12h Débat : L’arme de la critique et la critique des armes : quelles perspectives politiques et
esthétiques ?

Source -> http://palim-psao.over-blog.fr/article- ... 00233.html


Trois livres en libre téléchargement :

Manifeste contre le travail du groupe Krisis.
Crise financière et capital fictif de Jacques Guigou et Jacques Wajnsztejn
Critique du travail. Le faire et l'agir de Jean-Marie Vincent
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Re: Rencontres autour de la critique de la valeur

Messagede skum le Ven 21 Mai 2010 16:42

Rencontres mai-juin 2010 de Bourges (France) et Borgo (Italie)


Guy Debord et le concept de « spectacle » : sens et contre-sens.

A l'heure où les archives de Guy Debord au printemps 2009 ont été classées « Trésor national » français - un comble pour ce personnage qui « n'était pas mal connu, mais connu comme le mal » (Asger Jorn) -, il nous a semblé judicieux de revenir sur la théorie du Spectacle, mais d'une manière particulière. Revenir sur un personnage paradoxalement très connu de nom, mais peu compris dans sa pensée car théoriquement réputé difficile. Car quantité d'auteurs se réclamant aujourd'hui de Debord, usent et abusent du terme de « spectacle », en l'utilisant à tout bout de champs, pour dire souvent tout et n'importe quoi : ce serait une critique des médias, une critique de la publicité, une critique de la « peopolisation » de la politique, voire carrément ce serait un refus de l'image, etc. Tout y passe. Pourtant La société du spectacle, en proposant à notre intelligence du monde marchand, une nouvelle théorie du fétichisme de la marchandise, réintroduit une critique du capitalisme.

Ce mois-ci, le philosophe Gérard Briche (Université Lille III) sera notre invité. Son idée sera de préciser de la manière la plus claire toutes les notions qui naviguent autour de l'usage situationniste de « spectacle » (aliénation, réification, etc.) et d'indiquer tous les contresens, délibérés ou non, souvent faits sur ces notions. Son exposé sera intitulé :

« Critique de la réification, réification de la critique (les usages de la notion de "spectacle") ».

et aura lieu,

Le vendredi 28 mai à 21h et au restaurant Le Guillotin (à Bourges 18000)

Vaste programme !

Bibliographie indicative : Guy Debord, La Société du spectacle ; l'auteur que nous avions accueilli déjà en février, Anselm Jappe, a écrit aussi un livre qui fait référence en la matière (y compris pour le principal concerné) Guy Debord, Denoël, réédition 2001 (1992); et du même auteur L'Avant-garde inacceptable. Sur Guy Debord, Léo Scher, 2004, qui se compose d'un recueil d'articles sur ce sujet.

Signalons également, en lien avec le thème de cette soirée, trois textes de Gérard Briche disponibles sur la toile :

Le spectacle comme illusion et réalité

L'origine de l'homme est encore devant nous. (Ou en audio)

Pourquoi la crise s'aggrave : la croissance ne crée pas de richesse mais de la pauvreté

Venez Nombreux !

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En Italie, sur deux jours à Borgo dans la République de San Marino, le festival Autrement et l'association Don Chisciotte invitent le théoricien Anselm Jappe a discuté de la:

" Crise et critique de la valeur " .

Samedi et dimanche 5 et 6 juin 2010.

Plusieurs thèmes seront abordés :

- La crise est-elle un évènement extraordinaire ou est-elle la vraie nature du système dans lequel nous vivons ?
- Crise passagère ou disparition de la dynamique du capital ?
- L'individu en face de la crise. Changements de la structure psychologique : triomphe du narcissisme.
- Fin du spectacle ? La critique de Guy Debord et des situationnistes.

Pour télécharger la présentation des journées italiennes :

Voir le Fichier : volantino.pdf


A noter que le texte de Gérard Briche ("L'origine de l'homme est encore devant nous") est "l'introduction" d'un autre désormais disponible en ligne :

Domination de la marchandise dans les sociétés contemporaines

La "version papier" : http://www.pirefiction.fr/livres_artist ... ndise.html
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Re: Rencontres autour de la critique de la valeur

Messagede filochard le Ven 5 Nov 2010 18:04

Vendredi 17 décembre 2010 à Bourges, 21h, restaurant le Guillotin, place Gordaine : Conférence-débat
avec Clément Homs sur le thème « En finir avec l’autogestion du travail, c’est-à-dire en finir avec le
marxisme traditionnel »
Ce que l’on voudrait expliquer ici, c’est pourquoi l’expérience autogestionnaire
a été un échec au XXe siècle. On partira des nombreux témoignages historiques, souvent écrits par des
témoins directs (des militants de l’autogestion, des anarchistes de la Guerre d’Espagne, des écrits de
Murray Bookchin, des textes sur l’expérience autogestionnaire en Yougoslavie ou en Algérie, des
interviews d’ouvriers de LIP, etc.) qui ont essayé d’analyser pourquoi la belle utopie pour laquelle ils se
sont battus jusqu’à parfois verser leur sang, ne s’est pas réalisée telle qu’ils le pensaient. En analysant
ces témoignages, on essayera de rassembler en les classant les différentes raisons de l’échec relatées par
ces témoins. Deux discours peuvent être tenus sur l’échec de la perspective autogestionnaire, soit c’est
la faute des circonstances et du contexte historique et économique, soit alors ce sont les idées
autogestionnaires elles-mêmes qui ont péché par inaboutissement à saisir véritablement ce qui est au
fondement profond de la société capitaliste. Incapacité de la pensée autogestionnaire, comme du
marxisme traditionnel, à saisir le noyau social de la formation capitaliste. Et c’est ce deuxième point de
vue que l’on développera ici, en s’appuyant sur une autre théorie critique du capitalisme, la critique de
la valeur (wertkritik). L’émancipation humaine pourra alors être repensée, non pas comme l’autogestion
du travail enfin libéré du capital, mais comme l’auto-abolition du travail en tant que tel (en tant que
constitutif d’une forme de médiation sociale structurante et sous-jacente à la seule société capitaliste)
afin d’inventer de nouvelles médiations sociales moins mutilantes entre nous.



A l’université du Québec à Montréal (Canada), Maxime Ouellet (département de sociologie)
fera un cours à l’automne 2010 sur la théorie critique de Marx, qui abordera largement
l’interprétation de Moishe Postone, Anselm Jappe, Jean-Marie Vincent… Plus
d’informations :
http://www.socio.uqam.ca/modules/medias ... 37_A10.pdf


A l’université de Nice au second semestre de l’année 2010/2011, Jean-Luc Gautero
(département de philosophie) consacrera un cours intitulé « Pour en finir avec le travail ».
Présentation : « L'intitulé de ce cours est celui d'un recueil de chants d'inspiration situationniste ; il sera
donc question des situationnistes dans ce cours, particulièrement de Vaneigem, qui parmi eux a
particulièrement mis l'accent dans ses ouvrages sur la critique du travail. Cette critique du travail n'est
pas cependant une invention des situationnistes : on la trouve de manière indiscutable dans Le droit à la
paresse de Paul Lafargue, ainsi que dans les écrits du beau-père de Lafargue, Karl Marx. Dans le cas de
ce dernier, c'est certes plus discutable ; il me sera toutefois possible de le soutenir en m'appuyant, au
moins, sur Temps, travail et domination sociale, de Moishe Postone (Mille et une nuits, 2009). Mais
critiquer le travail est une chose, en finir avec lui en est une autre : est-il vraiment possible dans les
conditions du vingt-et-unième siècle d'abolir le travail ou doit-on se contenter de réduire radicalement le
temps de travail ? Et comment faire ? C'est la question qu'on se posera avec André Gorz ». Plus
d’informations : http://portail.unice.fr/jahia/page3286.html

in N°3 du bulletin « Work in progress... L'actualité de la mouvance de la critique du travail et de la valeur »

Source : http://palim-psao.over-blog.fr/article- ... 59571.html
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Re: Rencontres autour de la critique de la valeur

Messagede fu hsang le Ven 5 Nov 2010 18:08

yoyo t y seras filoche ??? t as pas moyen d enregistrer le truc ???
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Re: Rencontres autour de la critique de la valeur

Messagede fabou le Ven 5 Nov 2010 20:29

Evenement ajouté à l'agenda ^^(calendar.php?view=event&calEid=2000 )

Il est probable que je vienne ^^
fabou
 

Re: Rencontres autour de la critique de la valeur

Messagede fu hsang le Ven 5 Nov 2010 23:32

bah nickel fab
tu chopes un md et t enregistres tout ça
merci :)
fu hsang
 


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