Anarchisme, liberté et égalitarisme

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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede frigouret le Mar 26 Aoû 2014 20:49

J'insiste un peu sur ce texte de Nettlau qui je crois débroussaille pas mal le sujet.

http://www.panarchy.org/nettlau/fauxanarchisme.html
8-)
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Lehning le Mar 26 Aoû 2014 21:17

Bonsoir !

Merci Mahnrikwé: je souscrit entièrement à tes propos.

Et c'est bien pourquoi, il faut je pense, désacraliser l'Argent (un peu comme dans les SELs, tu en parles) mais surtout que l'Argent ne soit pas thésaurisable.
Il me semble que c'est Michel BAKOUNINE qui écrivait que sans une égalité économique et sociale, la liberté ne pouvait être pleine et entière pour tout le monde.

Bien sûr que basiquement, ne serait-ce par rapport à la vie ou à la mort, selon nos morphologies propres, nos cadres de vie, etc, nous ne sommes pas égaux. Ne serait-ce que dans le fait que quelqu'un qui vit au Groenland et quelqu'un qui vit en Casamance (ce ne sont que des ex.) n'ont pas intrinsèquement le même mode de vie, le même paysage et environnement sous les yeux, etc.
Pourtant, nous pouvons tendre à ce que chaque personne qui vit sur cette planète, et où qu'elle soit géographiquement, soit égale économiquement et socialement par rapport à toutes les autres. Pour cela, il faut détruire le capitalisme. (Je résume peut-être rapidement mais intrinsèquement, je pense que c'est ça.)

Ton ex. d'une famille lambda est très explicite. Nous ne sommes pas égaux (déjà selon l'âge, la situation sociale, etc.), il y en a qui naissent dans des familles bourgeoises nanties, d'autres dans des familles pauvres, ouvrières ou au chomdu, etc. Mais ces derniers ex. sont dus au système capitalo, pas d'une inégalité naturelle.

Pour finir, au stade de ma réflexion actuelle, je pense donc qu'il faut lutter contre les inégalités engendrées par le System (capitaliste, etc.) et les inégalités "naturelles" (certain-e-s vivent par ex. plus longtemps que d'autres, etc.) tant faire se peut.

Salutations Anarchistes !
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Mar 26 Aoû 2014 21:25

Mahnrikwé a écrit:Nous nous éloignons du sujet initial qui était quand même : est-ce qu'une société anarchiste individualiste est réellement possible et est-ce que la société communiste libertaire est réellement anarchiste ? :mrgreen:
M'enfin, ça ne peut pas faire de mal de débattre et de déborder un peu.


Le problème n'est pas l'argent ou la monnaie, même si je l'ai cru autrefois. Le problème est : comment estimer la valeur d'une activité humaine par rapport à une autre et qui est habilité à fixer une valeur à ces différentes activités ? Comment peut-on considérer qu'une escort girl mériterait plus de 1000 euros pour une nuit alors qu'un ouvrier devrait travailler un mois entier pour avoir la même somme ? Comment peut-on estimer qu'un footballer mériterait des millions d'euros pour taper dans un balon quand un négociateur immobilier, en statut agent commercial ne gagnerait pas un centime pour le travail accompli alors qu'il devrait payer pour exercer son activité ? Comment peut-on accepter qu'un propriétaire demande de l'argent à un locataire alors qu'il n'a pas créé la terre, les arbres, le soleil et qu'il n'a fait que hériter des biens de sa famille ? Le problème n'est pas l'argent mais les êtres humains qui veulent reproduire les inégalités sociales en faisant des salariés des esclaves du capitalisme.

Effectivement, le problème réside dans la valorisation des activités humaines et des coûts de la société. Mais contrairement à toi, je ne pense pas que le seul problème de l'argent réside dans le fonctionnement capitaliste de soumission par le salariat, et plus largement par l'usure. C'est ce que rappelle notamment l'article qui a été publié au dessus, et ce que j'avais introduit de façon bien plus maigre dans mon premier message ici : c'est bien que nous aurions beau faire vivre l'autogestion et ainsi couper définitivement court au salariat et à ce vol de plus-value qu'il crée, cela ne ferait jamais disparaître les relations commerciales ainsi que la grande problématique des coûts de production/coûts des matériaux/offre et demande, etc etc. Et c'est effectivement ce système qui est en place en ce moment, la valeur des revenus étant proportionnelle non pas à son utilité sociale, à sa difficulté de production ou au temps nécessaire à la production de la marchandise/service rendu, mais uniquement en fonction d'un marché d'offre et de demande (bien que la demande peut tout à fait être contrôlé à coup de marketing, publicités, obsolescence programmée, etc). Apple engrangeant des milliards parce uqe ses produits "plaisent", le footballeur récoltant des millions parce que son "art" "plaît" et est source immense de bénéfice pour les publicitaires et l'escort girl gagnant en une nuit plus qu'un ouvrier en un mois parce que son service est très convoité.
Au final, on aura beau détruire le capitalisme, des inégalités surgiront nécessairement si le marché est libre et se régule à nouveau de la même manière qu'actuel, tant bien même le salariat serait aboli. (au grand plaisir des libertariens autogestionnaires)

On pourrait alors réfléchir longtemps encore une fois à quel système pourrait être mis en place pour éviter un retour du marché libre régulant les prix. Une alternative pourrait bien se trouver dans le système adopté par les SEL, mais me laisse bien perplexe à mettre à l'échelle d'une société entière puisque ne prend pas en compte la durée d'acquisition de l'expérience nécessaire au service rendu (bien que cet aspect pourrait être compensé par la rémunération des études, d'un point de vue que l'étudiant est un travailleur en devenir qui participe à la société au même titre que l'ouvrier, l'agriculteur ou le boulanger en activité) ni la possible rareté et difficulté de disponibilité des matières premières nécessaires à la production. (en imaginant que le mineur passe une heure à récolter X quantité d'or, est-ce que cet or aura la même valeur que X quantité de blé récolté pendant la même durée par l'agriculteur ?)
Comment réguler alors les prix ? Est-ce qu'un Stradivarius ne sera qu'un violon comme les autres ? Est-ce que les oeufs de Fabergé seront des kinder surprise comme les autres ? Ce que je peux reprocher à ce système serait la perte du savoir-faire, patrimoine de l'humanité à mes yeux.
Le système actuel a le mérite à donner à certains objets de qualité un prix qui les sortent du commun. Bien évidemment, cela ne fait que profiter aux riches et là est le problème. En imaginant que chacun touche le même revenu, est-ce que ce système saurait toujours gardé cette qualité pour que le pianiste de longue date puisse acheter le piano de ses rêves qu'il sera sûrement l'un des seuls à savoir utiliser dans toute sa splendeur ? Pour ne pas donner de la confiture au cochon comme on dit. Mais cela nécessiterait alors un comité central qui déciderait des prix. Ce qui fait tâche dans une société anarchique.
Voilà encore un paradoxe que je vois dans l'anarchie... (j'aurai mieux fait d'être un capitaliste libéral, niveau masturbation intellectuelle, c'est beaucoup plus simple, eux qui ne veulent que se faire du fric pour tous les moyens, ça m'aurait éviter de me faire mal à la tête à coup de réflexion qui finissent en queue de poisson)



Pour ce qui est de l'égalité, je pense que le problème est purement sémantique dans notre discussion.
Bien évidemment que des différences biologiques nous séparent et nous sépareront tous et ce jusqu'à la fin de l'humanité. Mais ce n'est pas raison valable pour sanctionner certains ou favoriser d'autres dans leur travail : j'en reviens toujours à l'adage "chacun selon ses moyens, chacun selon ses besoins". Ce n'est pas parce qu'une femme devra prendre quelques temps d'arrêt maternité qu'elle ne mérite pas de recevoir de quoi vivre de la part de la société. Ce n'est pas parce qu'une personne est tétraplégique qu'elle est condamnée à mourir de faim parce que ne pouvnat pas participer à l'effort collectif. Ce n'est pas parce qu'une personne est handicapée et est donc économiquement moins productive comme tu le disais qu'elle mériterait donc d'être moins bien lotie que le travailleur lambda.
L'exemple classique est bien le repas de famille. Nous sommes dans une famille où les revenus ne sont pas tous équivalents. A est un parent ne travaillant pas, s'occupant de la maison. B est un parent travaillant et rapportant le salaire le plus gros. C est un fils qui rapporte un maigre salaire, D est un deuxième fils rapportant un salaire encore plus petit et E est le petit dernier allant à l'école. Tout le monde se réunit à table : chacun ne mangera pas seulement en fonction du salaire qu'il rapporte, ou plus largement de son utilité dans la maison (ou bien alors nous serions déjà tous morts, puisque vu notre utilité purement monétarisable dans notre enfance, on aurait pas mangé grand chose), mais mangera uniquement en fonction de sa faim.
L'égalité n'est pas si dur à établir : une reconnaissance du travial en fonction des capacités de chacun, et une égalité du revenu, peu importe leur utilité sociale. Nous pourrions alors discuter de la paresse de certains, mais je ne pense pas que cela soit nécessaire dans une société anarchiste : en abolissant la société de consommation, le système capitaliste de surproduction, en utilisant les machines pour diminuer le termps de travail, en les mettant au service des Hommes et non à celui du capitaliste, nous pourrions diminuer tant le temps de travail qu'il faudrait vraiment être profondément atteint pour refuser de travailler si peu. Comme l'avait calculé Kropotkine, dans un département, si la moitié des adultes valides se mettaient au travail de la terre, nous pourrions nourrir et faire vivre tout le département avec seulement une cinquantaine journée de travial de 5h par année.

J'aimerais d'ailleurs rajotuer que je n'aime pas ta vision de la complémentarité Homme-Femme. Celle-ci étant purement biologique, et non social. Dans ce cas là, nous pourrions justifier comme le voudrait le Coran qu'un homme doit nourrir ses femmes, et s'il ne peut pas prétendre à cela, qu'ils prennent des esclaves. Ou bien alors que la femme reste tranquillement à la maison faire le ménage pendant que l'homme est au travail puis au bar... En dehors de la complémentarité H-F biologiquement indéniable, leur rôle social n'ont pas à diverger, et ne doivent dépendre que de la volonté de chacun... et de chacune.



@Bajotierra : je comprends ce que tu veux dire. Mais effectivement, mes textes ne font qu'apporter ma vision purement économqiue de la chose, elle-même compris dans une volonté d'émancipation qui est mienne, et que j'espère sera prise de conscience pour l'ensemble de la population, pour détruire tous les instruments de domination qui puissent exister, de la religion au capitalisme, de l'Etat à toute arme de coercition possible et imaginable.


Je trouve que ton analyse est intéressante et j'aimerai bien en discuter de vive voix avec toi si l'occasion se présente. Je répondrai plus longuement une autre fois mais là, je vais tenter de faire court.

Par rapport à la justice dans l'économie, le problème, selon moi, provient du manque de représentativité des syndicats et des politiciens.

Les syndicats, tout d'abord, sont censés fixés les salaires et les classifications dans les conventions collectives, encore faut-il qu'ils fassent l'effort d'actualiser ces conventions collectives et d'assurer leur application. Le "je m'en foutisme" d'une grande partie des syndicats permettraient au patronat de réduire les coûts du travail, notamment de celles et ceux qui ont le moins de connaissance en droit. Ce "je m'en foutisme" pourrait éventuellement être lié à une incompétence juridique, à de la corruption, à de la crainte, à des conflits d'intérêt... Et je ne parle pas des TPE et PME qui n'ont pas de syndicats.

Ensuite, les politiciens ne peuvent pas représenter sérieusement plus de 100 000 françaises et français. Il faut donc rapprocher le mandant du mandataire en réduisant au maximum ce nombre, je pense au nombre de 100, voir 1000 au maximum pour que les électeurs puissent voir régulièrement leurs représentants et montrer leur insatisfaction quand cela est nécessaire. Les députés et les sénateurs voudraient continuer à mettre de la distance, semble t-il, comme ils voudraient bénéficier de chèque en blanc.

A partir de là, les prix et les problèmes pourraient plus facilement être discutés fréquemment. Les problèmes pourraient être plus facilement connus par les représentants les plus élevés.

Ensuite, je suis favorable à une rémunération minimum et à une rémunération maximum, en partant du principe qu'un individu ne doit pas gagner plus de 100 fois la rémunération d'un autre. Donc, l'écart existe mais aucun être humain ne pourrait gagner plus de 100 000 euros mensuellement en France. Déjà cet écart est excessif car aucun être humain n'est capable de faire le travail de 100 hommes. Et cet écart devra baisser avec le temps. En détruisant cette inégalité fondée sur rien, on améliore la qualité de vie de la majorité et on empêche que les gens ne s'intéressent aux autres que pour leur porte-monnaie. Donc, on détruit en partie l'hypocrisie, la jalousie... et tous ces sentiments négatifs qui font que les riches n'ont pas d'amis et agissent égoïstement.

Pour ce qui est des différences biologiques, elles ont des conséquences sociales comme par exemple quand une femme doit s'absenter en raison d'une grossesse. Mais cette absence a un coût pour l'entreprise comme elle présente un avantage pour la société entière. On ne peut pas nier l'importance de ces différences biologiques sinon on parle d'égalité fictive. Une femme doit dépenser pour acheter des serviettes ou des tampons quand un homme n'a pas à faire ces dépenses...
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede camilleL le Mar 26 Aoû 2014 21:52

aucun être humain n'est capable de faire le travail de 100 hommes.

C'est sans doute excessif, mais ça peut le faire

Image
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede riri le Mar 26 Aoû 2014 21:55

comme j ai cru comprendre que certains font des références a Castoridis. je pense que le biologique ne peut expliquer le culturel. Uns certaine sociobiologie voulait expliquer le culturel par le biologique. Je crois que les inégalitées sociales ne sont pas du fait biologique mais le produit des idéologies inégalitaires. C est un choix de l imaginaire de certains qui c est institué.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Mar 26 Aoû 2014 22:01

camilleL a écrit:
aucun être humain n'est capable de faire le travail de 100 hommes.

C'est sans doute excessif, mais ça peut le faire

Image


Je n'ai pas compris la photographie d'un camp de concentration...
Est-ce que un homme peut le travail de 100 hommes ? Si oui, je veux une démonstration pour une réévaluation.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Mar 26 Aoû 2014 22:10

riri a écrit:comme j ai cru comprendre que certains font des références a Castoridis. je pense que le biologique ne peut expliquer le culturel. Uns certaine sociobiologie voulait expliquer le culturel par le biologique. Je crois que les inégalitées sociales ne sont pas du fait biologique mais le produit des idéologies inégalitaires. C est un choix de l imaginaire de certains qui c est institué.

Ce n'est pas imaginaire qu'une femme s'absente de son lieu de travail durant sa grossesse et cela a forcément des conséquences sociales et économiques donc juridiques. Si c'était imaginaire, c'est ce monde qui serait imaginaire et cela ne servirait à rien de se prendre la tête avec des théories. Il faut partir du constat effectué pour agir et non pas partir des théories. Les femmes ont également besoin de serviettes et de tampons. Celles qui ont de grosses poitrines ne peuvent pas faire du sport comme celles qui de petites poitrines. Les femmes d'un certain âge ont la ménopause. D'autres ont parfois des cancer du sein... On peut vouloir l'égalité mais ce n'est qu'une fiction juridique. Les différences entre l'homme et la femme ne doivent pas être niées, surtout quand on est hétérosexuel. Maintenant si un homme est l'égal d'une femme et vice et versa, vous pouvez être homosexuels, cela ne me dérange pas. Mais n'imposez pas vos théories aux autres.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede camilleL le Mar 26 Aoû 2014 22:32

Bruletoncontrat a écrit:
riri a écrit:comme j ai cru comprendre que certains font des références a Castoridis. je pense que le biologique ne peut expliquer le culturel. Uns certaine sociobiologie voulait expliquer le culturel par le biologique. Je crois que les inégalitées sociales ne sont pas du fait biologique mais le produit des idéologies inégalitaires. C est un choix de l imaginaire de certains qui c est institué.

Ce n'est pas imaginaire qu'une femme s'absente de son lieu de travail durant sa grossesse et cela a forcément des conséquences sociales et économiques donc juridiques. Si c'était imaginaire, c'est ce monde qui serait imaginaire et cela ne servirait à rien de se prendre la tête avec des théories. Il faut partir du constat effectué pour agir et non pas partir des théories. Les femmes ont également besoin de serviettes et de tampons. Celles qui ont de grosses poitrines ne peuvent pas faire du sport comme celles qui de petites poitrines. Les femmes d'un certain âge ont la ménopause. D'autres ont parfois des cancer du sein... On peut vouloir l'égalité mais ce n'est qu'une fiction juridique. Les différences entre l'homme et la femme ne doivent pas être niées, surtout quand on est hétérosexuel. Maintenant si un homme est l'égal d'une femme et vice et versa, vous pouvez être homosexuels, cela ne me dérange pas. Mais n'imposez pas vos théories aux autres.


Pour les serviettes et les tampons pour les femmes non ménauposées, elles ont la possibilité d'utiliser des serviettes en coton comme dans le passé, à condition
qu'elles acceptent comme dans le passé pas si éloigné, de les laver.
Passés la cinquantaine les hommes sont eux-aussi menacés par le cancer de la prostate : kif-kif
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede riri le Mar 26 Aoû 2014 22:34

Brul remplace imaginaire par idéologie si tu préfères. Bon je sais que Protesta va protester mais je renvois sur le forum noir et rouge a ici quelqu un peut.... de voter voir réfléxions sur la démocratie ( publier égélement dans le journal l'anarcosyndicalisme) et dans ce forun un échange sur biologie et anarchisme (il me semble) .

Une variante ou différence biologique n induit pas une inégalité il suffit de constater qu un homme et une femme sont bilogiquement différent mais que cela ne s oppose a leur égalté en droit .
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede bajotierra le Mer 27 Aoû 2014 17:13

[/quote]

..
Est-ce que un homme peut le travail de 100 hommes ? Si oui, je veux une démonstration pour une réévaluation.[/quote]


Si tu parles de productivité ce n'est pas la biologie qui intervient ; mais les conditions de travail , ne pas oublier que la productivité du travail mécanisé peut multiplier , bien au delà de 100 , le potentiel d'un seul homme
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Mahnrikwé le Mer 27 Aoû 2014 19:33

@Frigouret: j'avoue ne pas trop savoir quoi en tirer de ce texte. Je t'apporterai une réponse une fois que je l'aurai relu une énième fois pour saisir ce qui pourrait répondre à ma problématique. Si tu pouvais développer ce que tu voulais en dégager, cela m'aiderait grandement, et nourrirait tout autant le débat. Je te répondrai plus tard dans la soirée (et m'excuse déjà pour le potentiel double-post)

Lehning a écrit: Merci Mahnrikwé: je souscris entièrement à tes propos.
Et c'est bien pourquoi, il faut je pense, désacraliser l'Argent (un peu comme dans les SELs, tu en parles) mais surtout que l'Argent ne soit pas thésaurisable.

Merci, ça fait plaisir de l’entendre !
Mais je ne serai pas d’accord sur l’aspect non-thésaurisable d’une quelconque monnaie : ce serait déjà une immense atteinte aux libertés individuelles que de s’introduire à ce point dans le cadre privé, de la gestion de la vie de chacun. La seule limite que je trouve à la propriété doit se trouver dans l’abolition de la propriété privée des moyens de production. En résumé, ne conserver que le droit de possession, anarchiquement nommé . Je ne vois pas pourquoi nous empêcherions qui que ce soit d’économiser. Notre vie ne se limite pas à consommer des produits à bas coût, du pain en passant par le simple ballon de foot.

Lehning a écrit: Pour finir, au stade de ma réflexion actuelle, je pense donc qu'il faut lutter contre les inégalités engendrées par le System (capitaliste, etc.) et les inégalités "naturelles" (certain-e-s vivent par ex. plus longtemps que d'autres, etc.) tant faire se peut.

Qu’entends-tu par lutter contre les inégalités naturelles ?



Bruletoncontrat a écrit:Par rapport à la justice dans l'économie, le problème, selon moi, provient du manque de représentativité des syndicats et des politiciens.

J'avoue que c'est bien la dernière chose que j'aurai pu imaginer trouver sur un forum anarchiste.
Manque de représentativité des syndicats et des politiciens : foutaises ! Peu importe la représentativité, nous n'avons pas besoin de cela, d'autant plus celle que tu nous présentes, à coup de députés et de sénateurs.
Le problème dans cette société est inhérent au principe du capitalisme, de connivence qui plus est. C'est bien ici que, et je ne crois pas être le seul anarchiste à le penser aussi, je vois l'un des seuls apports qu'a pu nous faire le marxisme : c'est son analyse du capitalisme et sa critique sur la place du bourgeois dans la société. Comme le montre une analyse du système capitaliste, ainsi que de tout système basé sur la domination, nous pouvons en dégager un caractère majeur : le bourgeois qui détient les moyens de production, qui détient le capital, crée des emplois et cherche à accroître inévitablement son capital de départ. C'est bien là le fondement même de l'investissement, qu'il soit boursier, actionnaire, immobilier, ou à l'échelle d'une banque, par le prêt d'argent avec intérêt. Le bourgeois va alors employer des travailleurs, des prolétaires, qui produiront et qu'il paiera : il y aura d'un côté les bénéfices B, qui proviennent directement de la vente de la production, le "coût du travail" T, qui provient des salaires distribués aux employés, ainsi que le coût des matières premières, d'entretien du capital, de production, qu'on pourra nommer E, etc.
La logique d'accroissement du capital voudra un raisonnement très simple : B-T-E > 0.
Pour augmenter son capital, le bourgeois aura alors plusieurs choix : soit augmenter B, par le matraquage publicitaire, par le marketing en général, par l'obsolescence programmée pour créer un besoin de consommation, etc. Voilà déjà des preuves de son arrogance et de son avarice ! D'une autre manière, il peut augmenter sa production en achetant des machines plus productives par exemple, augmentant B mais légérement E aussi. (encore le principe d'investissement, à voir si c'est rentable) Pour augmenter son capital dans cette équation très simple, il pourra alors tenter de réduire les coûts des matières premières, ce qui ma fois est rare, mais est un problème réel parfois : le prix du lait acheté à l'agriculteur par les entreprises en est une preuve. C'est aussi de cette manière qu'est né le concept équitable.
Abordons alors le dernier aspect du raisonnement d'accroissement de capital par cette simple équation : B-T-E > 0.
Pour augmenter son capital, il reste alors une option au capitaliste : c'est celle de diminuer T, le coût du travail, ou de diminuer le ratio "salaire/temps de travail". C'est-à-dire, en une phrase : soit baisser les salaires des prolétaires, soit augmenter leur temps de travail sans pour autant leur augmenter proportionnellement leur salaire.
Il paraît alors évident d'un premier antagonisme entre travailleurs et patronat ! Les intérêts d'amélioration de condition de vie (sous-entendu, d'augmentation des revenus) sont incompatibles entre travailleurs et patrons.

Mais ce n'est pas tout : d'où tire le bénéfice du patron ? De la vente des produits de son entreprise. Qui produit les ventes de son entreprise ? Les travailleurs. Comment se fait-il qu'il y ait une part de bénéfice net pour le patron ? Parce qu'il s'approprie le travail qu'il n'a lui-même pas fait. Pour que le capitaliste tire des bénéfices, les travailleurs doivent produire plus de richesse que ce que le capitaliste leur paie. Il n'y a rien d'autre qu'une relation de pur et simple vol entre le travailleur et son patron.
Comme le voudrait l'expression populaire : "le prolo se tue à la tâche, le patron se tue à la hache" :mrgreen:

Le constat est clair et simple : les intérêts des classes travailleur-patron sont fondamentalement divergentes. A partir de ce moment, toute négociation et réforme sont futiles tant que nous n'ayons pas touché le fond du fond du problème : la destruction pure et simple de ces antagonismes, l'abolition pure et simple du capitalisme.
Par ailleurs, ce raisonnement laisse déjà entrevoir les réflexions sur l'internationalisme (le patriotisme voulant nous faire croire à une possible unité nationale, au-delà de cette division de classe) et l'autogestion (le bénéfice du patron étant un vol, supprimer le patron pour que les prolos aient l'ensemble du fruit de leur travail ne laisse que pour seule possibilité l'autogestion).


Je ne crois pas non plus à ton principe de représentativité : dans une démocratie bourgeoise comme la nôtre, où les profils des élus ne sont absolument pas représentatif de la population, où les élections sont dirigés uniquement par l'Etat et pour l'Etat (principe du capitalisme de connivence, bien sûr), où les élections se jouent uniquement sur les moyens financiers des partis en présence et sur leur couverture médiatique, et où les intérêts personnels et la corruption règnent, il n'y a pas de place pour ce genre de parlementarisme. Le problème n'est pas de savoir si les élus connaissent les problèmes de la population, mais plutôt de savoir s'ils veulent réellement les régler, en attaquant toujours et encore le fond du problème, que j'ai pu citer plus haut.
Définitivement, la société se doit d'être autogérée, pas par représentation à grande échelle.

Ton réformisme vient alors poser une dernière réflexion :
est-ce que les avancées sociales n'ont pas justement aidé à détruire les mouvements sociaux radicaux ? Depuis la seconde guerre mondiale et même depuis 68, où sont passées les mouvements sociaux radicaux ? Est-ce que la gauche et les avancées sociales et sociétales ne seraient pas justement le stade suprême du capitalisme ? Est-ce qu'à trop réformer, sommes nous pas en train de laisser vaincre le capitalisme sans jamais toucher au fond du problème ? Est-ce que les gens, par la réforme, s'éloignent alors du problème capitaliste, se satisfaisant de la vie que leur fournit le système ?
Au final, est-ce que la réforme, est-ce qu'accepter des miettes de pain, ne serait-ce pas déjà abdiquer face à ce que nous combattons ?
Nous voulons tout, et tout de suite ! On ne réforme pas le capitalisme, on le détruit. ;)


Bruletoncontrat a écrit:Pour ce qui est des différences biologiques, elles ont des conséquences sociales comme par exemple quand une femme doit s'absenter en raison d'une grossesse. Mais cette absence a un coût pour l'entreprise comme elle présente un avantage pour la société entière. On ne peut pas nier l'importance de ces différences biologiques sinon on parle d'égalité fictive. Une femme doit dépenser pour acheter des serviettes ou des tampons quand un homme n'a pas à faire ces dépenses...

Encore une fois : "à chacun ses moyens, à chacun ses besoins" :D
Ce n'est pas parce qu'un handicapé a besoin d'un fauteuil roulant qu'il devra se priver de tout plaisir pour se le payer. La physiologie a été faîte de façon à ce que naturellement, la femme ait à prendre des dispositions mensuelles : la société saura faire avec, notamment par la gratuité du minimum hygiénique.
L'égalité doit ne pas se trovuer dans le traitement, mais bien dans la finalité, dans le rôle social.
Et je ne vois alors pas, mais alors loin du monde, ce qui vient faire l'orientation sexuelle là-dedans...




PS:
Je trouve que ton analyse est intéressante et j'aimerai bien en discuter de vive voix avec toi si l'occasion se présente.

Avec plaisir! Mais malheureusement, mon "jeune" âge, mon manque de moyen, d'indépendance, et de temps en dehors étudiant me réduisent ma mobilité.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede riri le Mer 27 Aoû 2014 22:20

Mahnrik va sa faire traiter de marxiste vu que c est un classique de l analyse marxiste. bon j ai lu sur le forum de Caen que la théorie de la plus value marxienne était obsolète. Quant a la thésaurisation de monnaie ne crée t elle pas la finance?
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Mahnrikwé le Mer 27 Aoû 2014 22:31

riri a écrit:Mahnrik va sa faire traiter de marxiste vu que c est un classique de l analyse marxiste. bon j ai lu sur le forum de Caen que la théorie de la plus value marxienne était obsolète.

Je suis tout ouï à la critique de mon argumentation, comme je l'ai fait comprendre dans mon premier message, je suis ici pour apprendre et comblé mes vides idéologiques. Si selon certains les théories que j'utilise sont obsolètes, qu'on me le prouve et me montre des théories plus à même de représenter la situation actuelle du capitalisme !

riri a écrit:Quant a la thésaurisation de monnaie ne crée t elle pas la finance?

Je ne pense pas que la rétention pure et simple de monnaie crée la finance, en rien un enfant qui accumule dans son cochon tirelire de l'argent pour acheter des bonbons à la fin du mois ne crée la finance. Il économise juste pour acheter plus qu'il ne pourrait dans l'instant présent.
Par contre, l'actionnariat, l'investissement privé, et plus largement la propriété privée des moyens de production et tout ce qui en découle, créent la finance. C'est ceci que je dénonce !
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Mer 27 Aoû 2014 23:48

En fait oui, un homme peut faire le travail de 100 hommes. 50 hommes construisent un immeuble puis 50 hommes détruisent ce même immeuble et à la fin ça devient un champ de carottes. L'homme seul en ne construisant pas et en détruisant pas mais peut même avoir des récoltes d'avance. J'ai pensé à cela aujourd'hui car des fois, dans le travail, on fait vraiment des trucs inutiles et sans intérêt. Donc si 100 hommes tournent en rond, au final, ils n'ont rien produit de plus qu'un seul qui reste devant sa télé à surveiller s'il y a quelques chose d'intéressant. Donc, il faudrait que le travail ait une utilité mais on en revient encore aux mots qu'est-ce que "l'utilité" ? Certains croient que lutter contre l'oisiveté est utile, pas moi. J'aime bien ne pas travailler et je travaille pour être oisif le plus possible.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Mer 27 Aoû 2014 23:49

camilleL a écrit:
Bruletoncontrat a écrit:
riri a écrit:comme j ai cru comprendre que certains font des références a Castoridis. je pense que le biologique ne peut expliquer le culturel. Uns certaine sociobiologie voulait expliquer le culturel par le biologique. Je crois que les inégalitées sociales ne sont pas du fait biologique mais le produit des idéologies inégalitaires. C est un choix de l imaginaire de certains qui c est institué.

Ce n'est pas imaginaire qu'une femme s'absente de son lieu de travail durant sa grossesse et cela a forcément des conséquences sociales et économiques donc juridiques. Si c'était imaginaire, c'est ce monde qui serait imaginaire et cela ne servirait à rien de se prendre la tête avec des théories. Il faut partir du constat effectué pour agir et non pas partir des théories. Les femmes ont également besoin de serviettes et de tampons. Celles qui ont de grosses poitrines ne peuvent pas faire du sport comme celles qui de petites poitrines. Les femmes d'un certain âge ont la ménopause. D'autres ont parfois des cancer du sein... On peut vouloir l'égalité mais ce n'est qu'une fiction juridique. Les différences entre l'homme et la femme ne doivent pas être niées, surtout quand on est hétérosexuel. Maintenant si un homme est l'égal d'une femme et vice et versa, vous pouvez être homosexuels, cela ne me dérange pas. Mais n'imposez pas vos théories aux autres.


Pour les serviettes et les tampons pour les femmes non ménauposées, elles ont la possibilité d'utiliser des serviettes en coton comme dans le passé, à condition
qu'elles acceptent comme dans le passé pas si éloigné, de les laver.
Passés la cinquantaine les hommes sont eux-aussi menacés par le cancer de la prostate : kif-kif

Au nom de l'égalité homme/femme, serais-tu prête à laver tes serviettes hygiéniques ?
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Jeu 28 Aoû 2014 00:12

Mahnrikwé a écrit:@Frigouret: j'avoue ne pas trop savoir quoi en tirer de ce texte. Je t'apporterai une réponse une fois que je l'aurai relu une énième fois pour saisir ce qui pourrait répondre à ma problématique. Si tu pouvais développer ce que tu voulais en dégager, cela m'aiderait grandement, et nourrirait tout autant le débat. Je te répondrai plus tard dans la soirée (et m'excuse déjà pour le potentiel double-post)

Lehning a écrit: Merci Mahnrikwé: je souscris entièrement à tes propos.
Et c'est bien pourquoi, il faut je pense, désacraliser l'Argent (un peu comme dans les SELs, tu en parles) mais surtout que l'Argent ne soit pas thésaurisable.

Merci, ça fait plaisir de l’entendre !
Mais je ne serai pas d’accord sur l’aspect non-thésaurisable d’une quelconque monnaie : ce serait déjà une immense atteinte aux libertés individuelles que de s’introduire à ce point dans le cadre privé, de la gestion de la vie de chacun. La seule limite que je trouve à la propriété doit se trouver dans l’abolition de la propriété privée des moyens de production. En résumé, ne conserver que le droit de possession, anarchiquement nommé . Je ne vois pas pourquoi nous empêcherions qui que ce soit d’économiser. Notre vie ne se limite pas à consommer des produits à bas coût, du pain en passant par le simple ballon de foot.

Lehning a écrit: Pour finir, au stade de ma réflexion actuelle, je pense donc qu'il faut lutter contre les inégalités engendrées par le System (capitaliste, etc.) et les inégalités "naturelles" (certain-e-s vivent par ex. plus longtemps que d'autres, etc.) tant faire se peut.

Qu’entends-tu par lutter contre les inégalités naturelles ?



Bruletoncontrat a écrit:Par rapport à la justice dans l'économie, le problème, selon moi, provient du manque de représentativité des syndicats et des politiciens.

J'avoue que c'est bien la dernière chose que j'aurai pu imaginer trouver sur un forum anarchiste.
Manque de représentativité des syndicats et des politiciens : foutaises ! Peu importe la représentativité, nous n'avons pas besoin de cela, d'autant plus celle que tu nous présentes, à coup de députés et de sénateurs.
Le problème dans cette société est inhérent au principe du capitalisme, de connivence qui plus est. C'est bien ici que, et je ne crois pas être le seul anarchiste à le penser aussi, je vois l'un des seuls apports qu'a pu nous faire le marxisme : c'est son analyse du capitalisme et sa critique sur la place du bourgeois dans la société. Comme le montre une analyse du système capitaliste, ainsi que de tout système basé sur la domination, nous pouvons en dégager un caractère majeur : le bourgeois qui détient les moyens de production, qui détient le capital, crée des emplois et cherche à accroître inévitablement son capital de départ. C'est bien là le fondement même de l'investissement, qu'il soit boursier, actionnaire, immobilier, ou à l'échelle d'une banque, par le prêt d'argent avec intérêt. Le bourgeois va alors employer des travailleurs, des prolétaires, qui produiront et qu'il paiera : il y aura d'un côté les bénéfices B, qui proviennent directement de la vente de la production, le "coût du travail" T, qui provient des salaires distribués aux employés, ainsi que le coût des matières premières, d'entretien du capital, de production, qu'on pourra nommer E, etc.
La logique d'accroissement du capital voudra un raisonnement très simple : B-T-E > 0.
Pour augmenter son capital, le bourgeois aura alors plusieurs choix : soit augmenter B, par le matraquage publicitaire, par le marketing en général, par l'obsolescence programmée pour créer un besoin de consommation, etc. Voilà déjà des preuves de son arrogance et de son avarice ! D'une autre manière, il peut augmenter sa production en achetant des machines plus productives par exemple, augmentant B mais légérement E aussi. (encore le principe d'investissement, à voir si c'est rentable) Pour augmenter son capital dans cette équation très simple, il pourra alors tenter de réduire les coûts des matières premières, ce qui ma fois est rare, mais est un problème réel parfois : le prix du lait acheté à l'agriculteur par les entreprises en est une preuve. C'est aussi de cette manière qu'est né le concept équitable.
Abordons alors le dernier aspect du raisonnement d'accroissement de capital par cette simple équation : B-T-E > 0.
Pour augmenter son capital, il reste alors une option au capitaliste : c'est celle de diminuer T, le coût du travail, ou de diminuer le ratio "salaire/temps de travail". C'est-à-dire, en une phrase : soit baisser les salaires des prolétaires, soit augmenter leur temps de travail sans pour autant leur augmenter proportionnellement leur salaire.
Il paraît alors évident d'un premier antagonisme entre travailleurs et patronat ! Les intérêts d'amélioration de condition de vie (sous-entendu, d'augmentation des revenus) sont incompatibles entre travailleurs et patrons.

Mais ce n'est pas tout : d'où tire le bénéfice du patron ? De la vente des produits de son entreprise. Qui produit les ventes de son entreprise ? Les travailleurs. Comment se fait-il qu'il y ait une part de bénéfice net pour le patron ? Parce qu'il s'approprie le travail qu'il n'a lui-même pas fait. Pour que le capitaliste tire des bénéfices, les travailleurs doivent produire plus de richesse que ce que le capitaliste leur paie. Il n'y a rien d'autre qu'une relation de pur et simple vol entre le travailleur et son patron.
Comme le voudrait l'expression populaire : "le prolo se tue à la tâche, le patron se tue à la hache" :mrgreen:

Le constat est clair et simple : les intérêts des classes travailleur-patron sont fondamentalement divergentes. A partir de ce moment, toute négociation et réforme sont futiles tant que nous n'ayons pas touché le fond du fond du problème : la destruction pure et simple de ces antagonismes, l'abolition pure et simple du capitalisme.
Par ailleurs, ce raisonnement laisse déjà entrevoir les réflexions sur l'internationalisme (le patriotisme voulant nous faire croire à une possible unité nationale, au-delà de cette division de classe) et l'autogestion (le bénéfice du patron étant un vol, supprimer le patron pour que les prolos aient l'ensemble du fruit de leur travail ne laisse que pour seule possibilité l'autogestion).


Je ne crois pas non plus à ton principe de représentativité : dans une démocratie bourgeoise comme la nôtre, où les profils des élus ne sont absolument pas représentatif de la population, où les élections sont dirigés uniquement par l'Etat et pour l'Etat (principe du capitalisme de connivence, bien sûr), où les élections se jouent uniquement sur les moyens financiers des partis en présence et sur leur couverture médiatique, et où les intérêts personnels et la corruption règnent, il n'y a pas de place pour ce genre de parlementarisme. Le problème n'est pas de savoir si les élus connaissent les problèmes de la population, mais plutôt de savoir s'ils veulent réellement les régler, en attaquant toujours et encore le fond du problème, que j'ai pu citer plus haut.
Définitivement, la société se doit d'être autogérée, pas par représentation à grande échelle.

Ton réformisme vient alors poser une dernière réflexion :
est-ce que les avancées sociales n'ont pas justement aidé à détruire les mouvements sociaux radicaux ? Depuis la seconde guerre mondiale et même depuis 68, où sont passées les mouvements sociaux radicaux ? Est-ce que la gauche et les avancées sociales et sociétales ne seraient pas justement le stade suprême du capitalisme ? Est-ce qu'à trop réformer, sommes nous pas en train de laisser vaincre le capitalisme sans jamais toucher au fond du problème ? Est-ce que les gens, par la réforme, s'éloignent alors du problème capitaliste, se satisfaisant de la vie que leur fournit le système ?
Au final, est-ce que la réforme, est-ce qu'accepter des miettes de pain, ne serait-ce pas déjà abdiquer face à ce que nous combattons ?
Nous voulons tout, et tout de suite ! On ne réforme pas le capitalisme, on le détruit. ;)


Bruletoncontrat a écrit:Pour ce qui est des différences biologiques, elles ont des conséquences sociales comme par exemple quand une femme doit s'absenter en raison d'une grossesse. Mais cette absence a un coût pour l'entreprise comme elle présente un avantage pour la société entière. On ne peut pas nier l'importance de ces différences biologiques sinon on parle d'égalité fictive. Une femme doit dépenser pour acheter des serviettes ou des tampons quand un homme n'a pas à faire ces dépenses...

Encore une fois : "à chacun ses moyens, à chacun ses besoins" :D
Ce n'est pas parce qu'un handicapé a besoin d'un fauteuil roulant qu'il devra se priver de tout plaisir pour se le payer. La physiologie a été faîte de façon à ce que naturellement, la femme ait à prendre des dispositions mensuelles : la société saura faire avec, notamment par la gratuité du minimum hygiénique.
L'égalité doit ne pas se trovuer dans le traitement, mais bien dans la finalité, dans le rôle social.
Et je ne vois alors pas, mais alors loin du monde, ce qui vient faire l'orientation sexuelle là-dedans...




PS:
Je trouve que ton analyse est intéressante et j'aimerai bien en discuter de vive voix avec toi si l'occasion se présente.

Avec plaisir! Mais malheureusement, mon "jeune" âge, mon manque de moyen, d'indépendance, et de temps en dehors étudiant me réduisent ma mobilité.


Je ne vois pas en quoi la représentation et l'anarchie seraient en opposition. Au contraire, je crois que la démocratie directe et l'autogestion (anarchie) sont intrinsèquement liées. J'ajoute que la république française n'est pas une démocratie. Comment veux-tu qu'une centaine de travailleurs en fabrication de chaussures discutent directement avec une centaine de travailleurs en habillement pour certains fonctionnaires, par exemple ? Il faut bien qu'il y ait des représentants et l'enjeu essentiel est la représentativité de ces représentants. Sinon, je ne vois pas ce qu'est l'autogestion. Tant qu'on ne se sera pas attaqué à cela, les discussions sur l'argent ont peu d'intérêt à mes yeux et je préfère être un gangster que de m'ennuyer avec des théories interminables qui voudraient que nous perdions du temps et de l'argent dans ces discussions.

Quant à la destruction des antagonismes, c'est illusoire puisque les antagonismes sont naturels. Mais, ils ne sont pas nécessairement au nombre de 2. Heureusement qu'il y a des antagonismes, sinon, on aurait tous la même tronche, tous la même bouffe, tous le même pyjama... un truc emmerdant, selon moi. Il faut donc commencer par les accepter et c'est très complexe. Donc, l'étude des antagonismes rend de plus en plus intelligent. A ce sujet, as-tu lu Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère de Proudhon ?

Concernant "l'égalité homme/femme", tu as écrit que "la société saura faire avec, notamment par la gratuité du minimum hygiénique". Mais que la société cherche à gommer ou masquent les inégalités ne doit pas nous faire oublier qu'elles existent. Certains hommes aimeraient accoucher mais ta société ne peut le proposer au jour d'aujourd'hui. C'est une inégalité naturelle.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Jeu 28 Aoû 2014 09:17

riri a écrit:comme j ai cru comprendre que certains font des références a Castoridis. je pense que le biologique ne peut expliquer le culturel. Uns certaine sociobiologie voulait expliquer le culturel par le biologique. Je crois que les inégalitées sociales ne sont pas du fait biologique mais le produit des idéologies inégalitaires. C est un choix de l imaginaire de certains qui c est institué.


L'inégalité biologique homme/femme entraîne des modifications sur le plan social et économique. Il existe des médicaments contre les menstruations douloureuses, des pilules, la péridurale... et ces médicaments nécessitent une fabrication et des formations, sans parler des gynécologues et des sages-femmes. A quoi sert-il à un homme d'aller voir un(e) gynécologue ou une sage-femme au nom de l'égalité ? Création d'universités de médecine avec des spécialités comme la gynécologie, coût des inscriptions, aides économiques parfois, livres ,droits d'auteur... Proposition de la pillule : coût de fabrication, salaires des infirmier(e)s qui les donnent... Donc, ces inégalités homme/femme ont un bien des conséquences économiques et sociales. Mais cette inégalité (1+1=2 mais 1+2 n'est pas égal à 2) ne signifie pas supériorité ou infériorité. Car une inégalité peut avoir des aspects positifs (+) et des aspects négatifs (-), ce qui montre tout l'intérêt de l'étude des antagonismes. Les inconvénients biologique de la grossesse (douleurs, fatigue...) ont des contreparties (savoir qui est la mère, rompre la solitude...).
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede leNouveau le Jeu 28 Aoû 2014 11:11

Bruletoncontrat a écrit

"Je ne vois pas en quoi la représentation et l'anarchie seraient en opposition. Au contraire, je crois que la démocratie directe et l'autogestion (anarchie) sont intrinsèquement liées"

Il me semble qu'il y a une confusion ici dans les termes utilisés; dans la représentation un groupe donne pouvoir à son représentant pour discuter et prendre des décisions en son nom au sein d'une assemblée réunissant les représentants
de plusieurs groupes, alors que dans un système de démocratie directe le groupe envoie un délégué avec un mandat
précis, et s'il devait y avoir des décisions à prendre qui sortent du cadre dudit mandat, le délégué devrait consulter
son groupe avant de se prononcer

ou me trompe-je ?
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede Bruletoncontrat le Jeu 28 Aoû 2014 12:19

leNouveau a écrit:Bruletoncontrat a écrit

"Je ne vois pas en quoi la représentation et l'anarchie seraient en opposition. Au contraire, je crois que la démocratie directe et l'autogestion (anarchie) sont intrinsèquement liées"

Il me semble qu'il y a une confusion ici dans les termes utilisés; dans la représentation un groupe donne pouvoir à son représentant pour discuter et prendre des décisions en son nom au sein d'une assemblée réunissant les représentants
de plusieurs groupes, alors que dans un système de démocratie directe le groupe envoie un délégué avec un mandat
précis, et s'il devait y avoir des décisions à prendre qui sortent du cadre dudit mandat, le délégué devrait consulter
son groupe avant de se prononcer

ou me trompe-je ?


La représentation n'implique pas une liberté dans le processus décisionnel.
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Re: Anarchisme, liberté et égalitarisme

Messagede camilleL le Jeu 28 Aoû 2014 21:37

Bruletoncontrat a écrit:L'inégalité biologique homme/femme entraîne des modifications sur le plan social et économique. Il existe des médicaments contre les menstruations douloureuses, des pilules, la péridurale... et ces médicaments nécessitent une fabrication et des formations, sans parler des gynécologues et des sages-femmes. A quoi sert-il à un homme d'aller voir un(e) gynécologue ou une sage-femme au nom de l'égalité ? Création d'universités de médecine avec des spécialités comme la gynécologie, coût des inscriptions, aides économiques parfois, livres ,droits d'auteur... Proposition de la pillule : coût de fabrication, salaires des infirmier(e)s qui les donnent... Donc, ces inégalités homme/femme ont un bien des conséquences économiques et sociales. Mais cette inégalité (1+1=2 mais 1+2 n'est pas égal à 2) ne signifie pas supériorité ou infériorité. Car une inégalité peut avoir des aspects positifs (+) et des aspects négatifs (-), ce qui montre tout l'intérêt de l'étude des antagonismes. Les inconvénients biologique de la grossesse (douleurs, fatigue...) ont des contreparties (savoir qui est la mère, rompre la solitude...).


C'est un résumé volontairement confus de la thèse soutenue par Maria Poumier ( sur le site de E&R )

un extrait de son article titré La pilule à gogos
Au temps de sainte Thérèse d’Avila, autre femme fondatrice de dignité, de justice et de progrès pour les femmes, puis au temps de Flora Tristan, le respect des femmes passait par la reconnaissance de leurs droits en tant que personnes, et non pas seulement en tant que mammifères. Au XXIe siècle, avec la généralisation de la contraception, il n’y a plus lieu de protéger les femmes contre trop de maternités, dans nos pays ; mais il est temps de les protéger contre les illusions répandues par les lobbys pharmaceutiques et médicaux : non, la contraception et l’avortement ne sont pas des pratiques anodines sans conséquences, leurs effets secondaires sont de graves pathologies individuelles et collectives, alors que la grossesse et l’enfantement ne sont pas des maladies, mais au contraire la plus rayonnante manifestation de la santé d’une femme ! [3]

Et nous refusons la tyrannie d’une infime minorité, l’infâme lobby LGBT prétendant imposer ses sophismes à tout le peuple, et piétiner à son profit l’art de la perpétuation de l’espèce. Nous, féministes, continuons à penser qu’il faut se battre pour empêcher les hommes de céder à des pentes fatales : autrefois, c’était l’alcoolisme qui menaçait les ménages misérables et mettait les familles en danger. Désormais c’est l’irresponsabilité de l’hédonisme sans frein : les femmes comme les hommes, devraient, selon le « progrès », ne pas plus voir plus loin que leur plaisir, comme les hommes, et traiter les gosses comme des bagages qu’on peut laisser à la consigne.

Nous, les féministes qui en avons vu d’autres, et qui avons triomphé de bien d’autres mauvaises volontés, savons voir la puérilité de ces conduites addictives, incontrôlées ; et comme nous savons apprendre aux enfants à maîtriser leurs caprices, nous allons apprendre aux adultes infantilisés à se reprendre en main, en leur montrant quels pouvoirs tyranniques et bien réels abusent de leur vacuité et de leur faiblesse.

Nous, féministes, sommes épouvantées par la trahison des soi-disant écologistes, incapables de se battre pour faire respecter le principe le plus universel de la nature, celui de la complémentarité des sexes, le degré zéro du bio. L’accès au pouvoir politique les a corrompus jusqu’à la moelle, ils ne sont plus capables de voir les menaces qui pèsent sur l’espèce humaine toute entière, si ses mystérieuses, ancestrales, animales parades amoureuses cessent de faire naître les enfants « au petit bonheur », comme des champignons, comme des dons merveilleux de la nature, au profit de fabricants cyniques et froids.
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