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Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Ven 23 Nov 2012 02:41
de Cheïtanov
Perso lors de mes premiers émois politiques, j'étais à deux doigts d'adhérer aux JC... (bon illes ont plus rien de marxiste mais quand même^^).

Puis le CCI m'a ouvert la voie en me disant "Marx et Engels c'est la vie. Pis après y'a eu Lénine, digne continuateur. Même s'il a parfois légèrement dérapé, rien de grave on te rassure." Puis j'ai ouvert un livre.

(bon y'a juste les JC de vrai, ah si et le livre)

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 24 Nov 2012 21:39
de Lehning
Bonsoir !

Oh purée ! On l'a échappé belle alors !
Aujourd'hui, tu serais au POI ! :arf:

Cheit': je rigole !
Amitiés Anarchistes compagnon !

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Dim 25 Nov 2012 01:03
de Cheïtanov
Ouah le POI quoi :lol:

Bien joué celle-là je la on me l'avait jamais faite !!!

See ya !

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Ven 7 Déc 2012 22:08
de apeqli
ça continue... ils ne savent plus quoi faire, alors ils continuent à utiliser "libertaire" à leur "sauce" sanguinolante...

http://urlink.fr/5Er

L'État et la Révolution, vraiment un « chef d'œuvre libertaire » ?

C’est une chose bien connue que les libertaires n’aiment pas Lénine, pas plus que Trotski d’ailleurs. La répression des anarchistes ukrainiens ou des marins de Cronstadt n’y est pas pour rien. C’est donc un peu par provocation que je présente les choses dans ces termes. Pour autant, c’est bien ainsi que je le vois. C’est l’un des enjeux du livre que de minimiser l’écart théorique qui sépare les bolcheviques des anarchistes. Les uns comme les autres considèrent que la révolution doit briser l’appareil d’État. Et les uns comme les autres considèrent que la société future sera une société sans État. La divergence est ainsi ramenée au rythme de la disparition de l’État : abolition ou dépassement / dépérissement / extinction ? Pour Lénine, comme pour Marx, l’idée d’une "abolition" de l’État n’a aucun sens. La Commune bakouninienne de Lyon avait bien "aboli" l’État par un décret grandiose : l’État lui-même ne s’en est pas aperçu et a continué à jouer son rôle d’État pour écraser les communards. Mais il est difficile de trouver, hormis dans la littérature libertaire, un texte aussi anti-étatiste que L’État et la révolution. Cela ne fait pas de Lénine lui-même un crypto-libertaire, ainsi que sa pratique politique le montrera d’abondance. Mais la tonalité libertaire de ses réflexions les plus approfondies sur la question de l’État n’en est que plus remarquable.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 02:31
de totto
Oui parler de "libertaire" n'a pas grand sens, mais l’État et la révolution, c'est bien une référence théorique à connaître. En terme d'argumentation anti-étatiste en tout cas.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 10:06
de Groucho Marx
Le gros soucis de ce bouquin, c'est que Lenine n'aborde jamais le rôle du parti, central dans sa pratique.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 13:39
de totto
Groucho Marx a écrit:Le gros soucis de ce bouquin, c'est que Lenine n'aborde jamais le rôle du parti, central dans sa pratique.
La question du parti, c'est dans "Que faire?" (bien avant). Mais cette question organisationnelle est conjoncturelle, face à la répression tsariste.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 15:35
de René
[i]L’État et la révolution[/i]

Il y a à mon avis un contre-sens sur L’État et la révolution dans le mouvement libertaire qui tient au fait qu’on n’a pas tenu compte du contexte historique.
Ce contre-sens a également été fait à propos de la Guerre civile en France de Marx, à peu près pour les mêmes raisons.
Marx et Lénine se sont trouvés confrontés à une situation révolutionnaire (la Commune de Paris pour le premier, la révolution russe pour le second) dont le déroulement ne se passait pas du tout comme ils n’auraient pensé, qui ne concordait pas du tout aux schémas qu’ils avaient en tête.

La récupération de thèmes anarchistes contenus dans la Guerre civile en France a été dénoncée par Bakounine lui-même. C’est un ouvrage où Marx décrit la Commune en reprenant à son compte le point de vue fédéraliste, alors qu’il haïssait le fédéralisme. L’effet de la Commune, dit Bakounine,

« …fut si formidable partout, que les marxiens eux-mêmes, dont toutes les idées avaient été renversées par cette insurrection, se virent obligés de tirer devant elle leur chapeau. Ils firent bien plus : à l’envers de la plus simple logique et de leurs sentiments véritables, ils proclamèrent que son programme et son but étaient les leurs. Ce fut un travestissement vraiment bouffon, mais forcé. Ils avaient dû le faire, sous peine de se voir débordés et abandonnés de tous, tellement la passion que cette révolution avait provoquée en tout le monde avait été puissante [Bakounine, œuvres, Champ libre, III, p. 166.]. »


On retrouve le même processus pendant la révolution russe, avec L’Etat et la Révolution de Lénine, qui passe pour contenir le summum de la théorie marxiste du dépérissement de l’Etat, mais qui n’est qu’un fatras confus fait d’innombrables citations, surtout d’Engels, en fait.
L’Etat et la révolution est rédigé en août-septembre 1917 : à cette époque, le mouvement ouvrier russe a cessé de compter sur les socialistes modérés, il règne une grande agitation révolutionnaire, les structures de base telles que les comités d’usine accroissent les expropriations.
Lénine insiste avec force pour que le parti prenne le pouvoir par une insurrection, alors que la quasi-totalité des dirigeants du pari y sont opposés. Le mouvement anarchiste et anarchosyndicaliste est aux avant-postes de la lutte révolutionnaire, ils ont de plus en plus l’oreille des masses et constituent une force avec laquelle il faut compter. Mais, surtout, le tour pris par les événements, avec ou sans les libertaires, confirme, à cette étape de la révolution, les analyses libertaires concernant l’instauration d’organismes de base fédérés entre eux se substituant à l’Etat. Il convient de préciser que cette évolution n’est pas forcément la conséquence de l’activité des libertaires, mais qu’elle est un phénomène naturel dans la classe ouvrière.
C’est pourquoi Lénine tente de reformuler une doctrine marxiste de l’Etat en se référant inlassablement au seul texte de Marx qui peut l’aider dans cette tâche, la Guerre civile en France.

Dans L’État et la révolution, Lénine s’en prend à la social-démocratie qui conteste la possibilité d’une dévolution prolétarienne dans un pays où les ouvriers ne représentent que 3% de la population. Il veut donc montrer qu’une révolution prolétarienne est possible, et pour ce faire il récupère certains thèmes anarchistes, non pas pour affirmer une proximité entre ses vues et celles des anarchistes, mais pour montrer que le point de vue anarchiste n’a aucune validité parce qu’il lui manque l’affirmation du centralisme et celle de la dictature du prolétariat. L’État et la révolution est en fait un livre profondément anti-anarchiste, et il est très curieux que certains libertaires aient pu penser qu’il ait pu y avoir la moindre proximité entre leurs vues et celles de Lénine.
Pour appuyer son point de vue, Lénine e réfère souvent à la Guerre civile en France, le seul ouvrage où Marx parle vaguement du dépérissement de l’Etat, mais on va voir que Marx ne pensait pas un mot de ce qu’il disait. la Guerre civile en France est en fait un ouvrage parfaitement opportuniste.
Il y a d’ailleurs un moyen très simple pour savoir ce que Marx pensait réellement. Il avait en fait écrit ce livre pour tenter de rallier à lui les nombreux communard réfugiés à Londres, et il était furieux que son plan n’ait pas marché. Il suffit de se reporter à une lettre qu’il écrivit à son ami Sorge : « Et voilà ma récompense pour avoir perdu presque cinq mois à travailler pour les réfugiés, et pour avoir sauvé leur honneur, par la publication de la Guerre civile en France. »
Marx a donc « sauvé l’honneur » des communards en rédigeant ce livre. Merci, Marx.

La Guerre civile en France a beaucoup servi pour tenter de donner au marxisme un petit tour vaguement libertaire — au mépris de tout ce que son auteur a pu écrire avant la Commune, et après. Ce livre servit accessoirement de manifeste libertaire aux marxistes qui voudraient ravaler la façade de leur doctrine. La lettre à Sorge révèle la réalité de ce que pensait Marx.
Un marxiste parfaitement « orthodoxe » comme Franz Mehring observe, à propos de la Guerre civile en France, dans sa Vie de Karl Marx : « Si brillantes que fussent ces analyses, elles n’en étaient pas moins légèrement en contradiction avec les idées défendues par Marx et Engels depuis un quart de siècle et avancés déjà dans le Manifeste communiste (…) Marx et Engels étaient naturellement parfaitement conscients de cette contradiction… » Comme c’est joliment dit…
La conclusion qu’on peut tirer de cela est que ni la Guerre civile en France ni L’État et la révolution ne peuvent être pris au sérieux et ne peuvent être pris en compte dans une analyse des positions de marxistes sur l’Etat. Le fait même que Lénine ne parle jamais du rôle parti dans L’État et la révolution suffit à montrer que ce texte sert simplement un objectif tactique. L’État et la révolution reste un texte profondément anti-anarchiste.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 17:01
de apeqli
(bon, je vois que rené écrit plus vite que son ombre, je poste quand même ma réponse, préparé depuis au moins quelques temps, même si ça reprend des points similaires)
Groucho Marx a écrit:Le gros soucis de ce bouquin, c'est que Lenine n'aborde jamais le rôle du parti, central dans sa pratique.


ce livre est juste un outil de propagande, afin d'attirer les milieux révolutionnaires vers les bolchéviques, en pompant des idées venant des milieux révolutionnaire hors de son parti (révolution oblige, il se doit d'être pragmatique), et au vu des pratiques bolcheviques antérieur et ultérieur il est rempli de sophismes. d'ailleurs, les pratiques de lénine et son parti en disent plus sur ses idées réélles qu'un livre (comme guerre civile en france de marx). par contre il reste dans son livre un centralisme affirmé.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 18:52
de René
Je suis à la retraite.
J'ai le temps...

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Dim 9 Déc 2012 14:23
de Cheïtanov
On a les deux livres de Lénine à la bibliothèque du syndicat (dans la partie Connaître ses ennemis 2 : le marxisme :wink: ), j'ai jamais pu les lire mais je crois que je vais m'y mettre ça donne envie..... :twisted:

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Dim 9 Déc 2012 16:00
de apeqli
le copain espagnol résume assez bien ce qu'est le marxisme :


Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Ven 14 Déc 2012 13:33
de René
Si mes souvenirs sont bons, il y a un livre publié par les éditions Spartacus

Karl KAUTSKY : Les trois sources du marxisme

dans lequel est soulignée la proximité des points de vue de Kautsky (social-démocrate allemand réformiste) et Lénine sur l'acquisition de la conscience révolutionnaire par la classe ouvrière, laquelle acquisition se fait grâce aux intellectuels d'origine bourgeoise.

Re: Le marxisme-léninisme, idéologie réactionnaire

MessagePosté: Ven 12 Jan 2024 07:18
de vroum

Une émission "Sortir du capitalisme" diffusée par Radio libertaire et intitulée : "Théorie critique du bolchévisme". Une critique conseilliste et libertaire du coup d'état bolchevik et de la pensée de Lénine.
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Voici le résumé de cette émission disponible sur le site :

À l’occasion du centenaire du coup d’Etat d’Octobre 1917, une théorie critique du bolchévisme comme idéologie et comme politique – avec René Berthier, auteur d'Octobre 1917. Le Thermidor de la Révolution russe (CNT – Région parisienne, 1997).

Avec une théorie critique du léninisme, de sa stratégie révolutionnaire autoritaire, de son opportunisme théorique comme pratique, et enfin de sa politique de noyautage des soviets, des syndicats et des conseils d’usines [1ère partie, 30 minutes]

Avec une théorie critique du capitalisme d’Etat comme idéal pragmatique de Lénine, du centralisme bolchévique, de son scientisme et de sa logique d'élimination des oppositions en-dehors et au sein du parti [2ème partie, 40 minutes]