Gaetano Manfredonia, auteur de l'ouvrage Anarchisme et changement social était de passage à Bordeaux ce week-end, pour parler de son livre.
Il offre une nouvelle analyse du mouvement libertaire. Selon lui, ce qui différencie les diverses tendances de l'anarchisme de nos jours, ne sont plus tant les idéologies (anarchistes individualistes, syndicalistes, collectivistes, etc), que la façon d'aborder le changement social, la révolution.
Il distingue ainsi 3 formes principales de l'anarchisme contemporain : les anarchistes insurrectionnels, les syndicalistes et les éducationnistes-réalisateurs.
Les insurrectionnels considèrent, selon l'auteur, que seule une révolution violente, une guerre civile, pourra amener un changement social.
Les syndicalistes quand à eux, considèrent que seule l'organisation syndicale permettra aux individus de se rendre compte de leur exploitation et de leur oppression. On peut également retrouver les syndicalistes dans la branche des anarchistes insurrectionnels, par rapport à la mise en oeuvre du changement social.
Les éducationnistes-réalisateurs enfin, qui rejettent toutes formes de violence. Ils considèrent que seul l'éducation permettra d'amener au changement social. C'est en éduquant les individus que l'emprise de l'Etat et du capital se feront de moins en moins sentir, pour finalement disparaitre. Réalisateurs également, par la création de communautés auto-gérées, sorte d'affiche des idées anarchistes, montrant ainsi la réalisation possible et souhaitable de l'anarchie.
Gaetano Manfredonia montre également qu'on peut retrouver plusieurs types de forme de l'anarchisme, selon cette grille de lecture du mouvement, chez les anarchistes. Il prends 2 exemples : Elisée Reclus, qui est à la fois un insurrectionnel et un éducationniste-réalisateur ; et Michel Bakounine qui est à la fois un syndicaliste et un insurrectionnel.
Pour l'auteur, les idéologies sont mortes et seul compte la façon dont on n'envisage le changement social et le militantisme, voir l'activisme.
Le débat est ouvert.