de Pierre-Joseph le Ven 7 Oct 2016 23:06
Je trouve que ta définition du marché libre est malhonnête. Celle que je donne n'est pas la mienne, elle est celle des économistes classiques, ceux dont les gens ne veulent plus entendre... Jean-Baptiste Say, par exemple, disait : "les produits s'échangent contre des produits". Ce qui montre bien que le marché libre peut se définir indépendamment du concept de propriété. Ta tentative de fondre les deux concepts en un, pour faire passer l'un en montrant l'autre a été démasquée.
L'idée du marché libre est venue aux économistes quand ils ont constaté qu'il faut permettre aux richesses de circuler pour permettre aux gens d'y accéder. Il faut donc organiser la circulation des produits et donc le marché libre.
Je répète les économistes et n'y voit rien à redire jusqu'ici.
Par contre, ce qui n'est pas compatible avec la libre circulation des produits, et donc avec le marché libre, c'est la propriété!
Exemple: D'un côté, les supermarchés et les grands groupes de l'agroalimentaire sont propriétaires de tonnes de nourriture. Ils les ont accumulées en les achetant à très bas prix à des agriculteurs qui, du coups, ne s'en sortent plus malgré les subventions mais ce n'est pas le sujet ici.
De l'autre, il y a 36 millions de gens qui ont absolument besoin de nourriture, c'est un besoin vital puisqu'ils vont mourir.
Les premiers sont gavés, ils n'ont besoin de rien. Ils veulent bien échanger leur nourriture contre de l'argent mais ce qu'ils ne parviendront pas échanger contre de l'argent, il y en a beaucoup, qu'en font-ils? Ils en jettent des tonnes, parfois en les javellisant pour être sûr que personne ne les récupère gratis.
Les seconds ont un besoin vital de cette nourriture, ils sont près à donner tout ce qu'ils ont pour l'avoir mais ils n'ont pas d'argent. Ils n'auront rien et il mourront.
C'est un spectacle qui se joue depuis longtemps, en continu, et qui ne s'arrête pas...
Pourquoi la nourriture ne circule pas? Parce ce qu'il y a des propriétaires: des gens qui manquent grandement d'éducation. Au prétexte que cela serait dans la nature humaine, ils s'approprient pour eux toutes les richesses sans aucune limite et prétendent avoir un droit infini sur ces choses, y compris si cela implique qu'un enfant meurt de faim toutes les trois secondes.
Mon exemple n'implique pas les entreprises agoristes, à moins qu'elles ne s'y reconnaissent, mais il montre le profond problème que pose la propriété. Ce problème mérite d'être étudié sérieusement et pas d'être balayé d'un revers de main en disant: "Le marché libre est l'endroit ou s'échange la propriété donc l'un ne vas pas dans l'autre." Ou alors il faudra le mettre en épitaphe sur une tombe toutes les trois secondes.