extrait du programme et du manifeste des anarchistes mexicai

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extrait du programme et du manifeste des anarchistes mexicai

Messagede indigné révolté le Ven 23 Aoû 2013 10:08

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extrait du programme et du manifeste des anarchistes mexicains 1911
3 août 2013,

Abolir le principe de propriété privée signifie l'anéantissement de toutes les institutions politiques, économiques,
sociales, religieuses et morales qui composent le milieu dans lequel s'asphyxient la libre initiative et
la libre association des êtres humains qui se voient obligés, pour ne pas périr, d'établir entre eux une
concurrence acharnée, de laquelle sortent triomphants, non pas les meilleurs, ni les plus dévoués, ni
les mieux dotés dans le physique, dans le moral ou dans l'intellectuel, mais les plus malins, les plus
égoïstes, les moins scrupuleux, les plus durs de coeur, ceux qui mettent leur bien-être personnel au dessus
de n'importe quelle considération de solidarité et de justice humaine.

Sans le principe de propriété privée, le Gouvernement n'a pas de raison d'être, car il est seulement
nécessaire pour tenir en respect les déshérités dans leurs querelles ou dans leurs révoltes contre les
détenteurs de la richesse sociale ; n'aura pas de raison d'être, non plus, l'Église dont l'objet exclusif
est d'étrangler dans l'être humain la révolte innée contre l'oppression et l'exploitation en prêchant la
patience, la résignation et l'humilité, faisant taire les cris des instincts les plus puissants et féconds
avec la pratique de pénitences immorales, cruelles et nocives à la santé des personnes ; et pour que
les pauvres n'aspirent pas aux jouissances de la terre et constituent un danger pour les privilèges des
riches, ils promettent aux humbles, aux plus résignés, aux plus patients, un ciel qui se balance dans
l'infini, plus loin que les étoiles qu'on arrive à voir...

Capital, Autorité, Clergé : voilà la sombre trinité qui fait de cette belle terre un paradis pour ceux
qui sont arrivés à accaparer dans leurs griffes par l'astuce, la violence et le crime, le produit de la
sueur, des larmes, du sang et du sacrifice de milliers de générations de travailleurs, et un enfer pour
ceux qui avec leurs bras et leur intelligence travaillent la terre, conduisent les machines,
construisent les maisons, transportent les produits ; de cette façon, l'humanité se trouve divisée en
deux classes sociales aux intérêts diamétralement opposés : la classe capitaliste et la classe
ouvrière ; la classe qui possède la terre, les machines de production et les moyens de transport des
richesses, et la classe qui ne peut compter qu'avec ses bras et son intelligence pour se procurer la
subsistance.

Entre ces deux classes sociales il ne peut exister aucun lien d'amitié ni de fraternité, parce que la
classe possédante est toujours disposée à perpétuer le système économique, politique et social qui
lui garantit la tranquille jouissance de ses pillages, tandis que la classe ouvrière fait des efforts pour
détruire ce système inique pour instaurer un milieu dans lequel la terre, les maisons, les moyens de
production et les moyens de transport soient d'usage commun.

........................................

Ces premiers actes d'expropriation ont été couronnés par le plus souvent des succès ; mais il ne faut
pas se limiter seulement à prendre possession de la terre et du matériel agricole : il faut que les
travailleurs prennent possession des industries dans lesquelles ils travaillent, obtenant de cette façon
que les terres, les mines, les usines, les ateliers, les fonderies, les voitures, les trains, les bateaux, les
magasins de toutes sortes et les maisons soient ainsi au pouvoir de tous et de chacun des habitants
du Mexique, sans distinction de sexe.

Les habitants de chaque région où un tel acte de suprême justice est réalisé n'ont rien d'autre à faire
que se mettre d'accord pour que tous les produits se trouvant dans les boutiques, magasins, greniers,
etc., soient rassemblés dans un lieu facilement accessible à tous, où hommes et femmes de bonne
volonté feront un minutieux inventaire de tout ce qui a été ramassé, pour calculer la durée de ces
produits, en tenant compte des besoins et du nombre d'habitants qui devront s'en servir, durée qui
devra s'étendre entre le moment de l'expropriation et le moment des premières récoltes, et la remise
en marche des industries.

Tout ce qui sera produit sera envoyé au magasin général de la communauté où tout le monde aura le
droit de prendre tout ce qui lui est nécessaire selon ses besoins, sans autre formalité que de présenter
une carte qui prouve qu'il travaille dans telle ou telle industrie.
Comme l'aspiration de tout être humain est de satisfaire le plus grand nombre de besoins, avec le
moindre effort possible, le moyen le plus adéquat pour obtenir ce résultat est le travail en commun
de la terre et des autres industries. En divisant la terre afin que chaque famille prenne son lopin,
outre le grave danger qu'on encourt de retomber dans le système capitaliste, car il ne manquera pas
d'hommes rusés ou qui ont l'habitude de faire des économies, et qui arriveront à avoir plus que
d'autres et pourront à la longue exploiter leurs semblables ; outre ce grave danger, si une famille
travaille un morceau de terre, il lui faudra travailler autant ou davantage qu'aujourd'hui, sous le
système de la propriété individuelle, pour obtenir le même résultat mesquin qu'on obtient
actuellement ; tandis que si on groupe la terre et on la travaille en commun, les paysans travailleront
moins et produiront davantage. Bien sûr, il y aura assez de terre pour que chaque personne puisse
avoir sa maison et un bon terrain pour en faire usage selon son plaisir.

Ce qui se dit à propos du travail en commun de la terre, on peut le dire du travail en commun à
l'usine, à l'atelier, etc... ; mais chacun, suivant son tempérament, suivant ses goûts, suivant ses
inclinations pourra choisir le genre de travail qui lui convient le mieux, pourvu qu'il produise
suffisamment pour couvrir ses besoins et ne soit pas une charge pour la communauté.
OEuvrant de la manière ainsi décrite, c'est-à-dire, l'organisation de la production suivant
immédiatement l'expropriation, libre alors de patrons et basée sur les besoins des habitants de
chaque région, personne ne manquera de rien malgré le mouvement armé, jusqu'à ce que s'achève
ce mouvement par la disparition du dernier bourgeois et du dernier représentant de l'autorité. Une
fois détruite la loi qui soutient les privilèges, et lorsque tout sera remis aux mains de ceux qui
travaillent, nous nous embrasserons tous fraternellement et célébrerons avec des cris de joie
l'instauration d'un système qui garantira à tout être humain le pain et la liberté.

Ricardo Florès Magon
indigné révolté
 
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Re: extrait du programme et du manifeste des anarchistes mexicai

Messagede indigné révolté le Ven 23 Aoû 2013 10:11

Dossier Mexique : Décembre 1910 : Une prise d'armes au cri de « Tierra y Libertad »
La Révolution mexicaine commença comme une insurrection civique contre la dictature. Les insurgés « magonistes », déjà éprouvés par deux tentatives de soulèvement, entreprirent de la transformer en une révolution sociale. Pourquoi échouèrent-ils ? Quelle était leur stratégie ? Quelles furent leurs erreurs ?

Lire également les autres articles du dossier :
Edito : les anarchistes dans la Révolution mexicaine
Chronologie et cartographie de la campagne de Basse-Californie
Controverse en France : la Révolution mexicaine est-elle communiste ?
Le Manifeste anarchiste-communiste du 23 septembre 1911
Le magonisme aujourd'hui : une mémoire à se réapproprier
Ricardo Florès Magón s'adresse aux femmes
Dossier Révolution mexicaine : le manifeste du 23 septembre 1911 - alternative Libertaire publie 8 décembre 2010 par Commission Journal (mensuel)


En ce mois de décembre 1910, les petites révoltes qui depuis un mois secouent le Mexique sont en train de se convertir en révolution. Le vieux général Porfirio Díaz, au pouvoir depuis trente-quatre ans, a été réélu président de la république en juin pour la 7e fois. La fois de trop. L'opposition démocrate, lassée du trucage des urnes, a appelé à prendre les armes et a été entendue. Dans tout le pays, des groupes armés ont surgi, menés soit par des dissidents de longue date, soit par des chefs locaux sans appartenance politique comme Pascual Orozco, Pancho Villa ou Emiliano Zapata.

Mais la révolution sera-t-elle uniquement politique, ou également économique et sociale ? De ce point de vue, deux tendances sont au coude à coude au sein de l'opposition. À droite, il y a le Parti antiréélectionniste de Francisco Madero, un grand bourgeois moderniste qui réclame simplement le départ de Díaz et la démocratisation du pays. À gauche, il y a le Parti libéral mexicain (PLM), dirigé par Ricardo Flores Magón, qui appelle lui à l'expropriation des capitalistes, à la socialisation des terres et des moyens de production.

http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... xC5PKfKqgs Historia del anarquista mexicano Ricardo flores Magón


Des anarchistes à la tête du Parti libéral

Biografía de Ricardo Flores Magón - YouTube Des anarchistes à la tête du Parti libéral

Biografía de Ricardo Flores Magón - YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=WuFSsXsiJUU

Vie de Ricardo Flores Magon - Résistance en terre mexicaine

Revolución Mexicana 1,910 a 1,920 Documental Completo http://www.youtube.com/watch?v=yaRpFj9VEwI

les anarchistes dans la Révolution mexicaine


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