QUESTION À LA CANTONADE SUR PHILOMÈNE ROZAN

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Re: QUESTION À LA CANTONADE SUR PHILOMÈNE ROZAN

Messagede acratack le Lun 8 Avr 2013 20:40

Je pense que quelqu'un pourra donner plus d'explication mais c'est sur, elle est une transfuge d'un parti trotko marxiso merdique. J'ai vu sa façon d'agir et c'est sur elle est pas la pour la révolution...
acratack
 
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Re: QUESTION À LA CANTONADE SUR PHILOMÈNE ROZAN

Messagede René le Mar 9 Avr 2013 14:48

Comment Bakounine a-t-il eu le mandat des mécaniciens de Naples pour le congrès de Bâle (1869) de l’AIT ?


Sur l’activité de Bakounine en Italie, consulter :
♦ Robert Paris, « Bakounine en Italie ou le socialisme italien face à ses origines », Bakounine, combats et débats, Institut d’études slaves, 1979.
♦ T.R. Ravindranathan, Bakunin and the Italians, McGill-Queen’s University Press, 1988.


Il ne semble pas y avoir de document explicitant clairement le moyen par lequel Bakounine a eu le mandat des mécaniciens de Naples, mais on peut assez aisément le déduire à partir de faits avérés. Tout d’abord, il a vécu plusieurs années en Italie, à Florence d’abord, où il arrive en janvier 1864, puis à Naples de 1865 à 1867.

Le texte qui suit est est un extrait de :
L’autre Bakounine. – 3. De la révolution démocratique à la révolution sociale, ch. 3, « L’Italie »
http://monde-nouveau.net/spip.php?article171

Bakounine noue des contacts, rallie à lui des mazziniens déçus qui fondent un hebdomadaire socialiste auquel il participera. Les deux années que Bakounine passe à Naples sont importantes parce que deux événements marquants eurent lieu : pour la première fois le Russe manifeste son opposition ouverte avec Mazzini ; et pour la première fois aussi il publie un texte qui ne porte pas sur les problèmes slaves. Le rôle joué par Bakounine dans la naissance du mouvement socialiste italien est incontestable ; il a secoué l’immobilisme dans lequel était tombée la jeunesse radicale influencée par Mazzini. Il a proposé des perspectives d’action et d’organisation grâce à la propagande en faveur de l’Internationale, dont il n’était pourtant pas encore adhérent.
Naples, où arrive Bakounine en juin 1865, présentait des conditions plus propices que Florence à ses activités. La mauvaise administration consécutive à l’unification avec le Nord incitait les républicains du Sud à concevoir la monarchie savoyarde comme une puissance occupante — on parlait de « domination piémontaise » — et à tenir les Piémontais pour responsables de la pauvreté croissante de la population. L’édifice mazzinien, qui repoussait à plus tard toute considération sur la question sociale, se fissurait et certains disciples du Maestro commençaient à remettre en cause l’ordre de ses priorités. Le journal Il Popolo d’Italia était, depuis octobre 1860, l’un des organes de l’opposition à Mazzini. Muni de recommandations de Garibaldi et d’autres démocrates italiens, Bakounine se rendit donc tout naturellement à la rédaction de ce journal. Bakounine s’installa à Naples et maintint dès lors des contacts réguliers avec la rédaction d’Il Popolo d’Italia.
Dans l’ex-royaume des Deux-Siciles, les démocrates s’étaient déjà regroupés et constituaient un noyau solide de militants dont certains avaient commencé à contester Mazzini. Par ailleurs, ils ressentaient amèrement le fait que le républicain Garibaldi ait capitulé devant la monarchie piémontaise (1).

Parmi les proches de Bakounine à cette période, il faut citer :

Giorgio Asproni, un des fondateurs du journal, resta fidèle à Mazzini jusqu’au bout.
Le jeune Carlo Gambuzzi fut un des fidèles de Bakounine. Il était tellement proche de Bakounine qu’il fit trois enfants à sa femme, Antonia. L’attitude de Bakounine fut surprenante. Beaucoup plus âgé qu’Antonia, et très attaché à elle, il lui laissa cependant sa liberté. Il se comporta avec les enfants – un garçon et deux filles – comme s’ils étaient les siens (2).
Attanasio Dramis avait passé huit ans en prison entre 1848 et 1860 pour ses activités révolutionnaires. Il fut libéré juste à temps pour participer à l’expédition de Garibaldi en 1860.
Saverio Friscia, Sicilien, républicain, conspirateur, rejoignit les rangs des mazziniens dans les années 30 et vécut longtemps en exil. Élu député au parlement en 1861, il devint un solide soutien de Bakounine.
Giuseppe Fanelli rejoignit les mazziniens à l’âge de 17 ans. Il se battit en 1848 en Lombardie, et participa à l’expédition de Sapri en 1853. Il fut blessé à la bataille de Catalafimi et se battit à Milazzo et lors de différentes batailles dans la péninsule. Peu après l’arrivée de Bakounine à Naples, il fut élu député. C’était un des très proches de Bakounine ; il joua un rôle déterminant dans le développement de l’Association internationale des travailleurs en Espagne.
Concetto Procaccini, mazzinien inconditionnel, introduisit Bakounine dans les cercles radicaux napolitains. Bakounine ne réussit pas à le faire changer de position sur Mazzini.
Alberto Tucci, un des bakouninistes les plus actifs de la région de Naples, le resta jusqu’à la fin de ses jours.
Les frères Rafaele et Carlo Mileti, Calabrais, participèrent à la révolution de 1848 et à l’expédition de Pisacane à Sapri, membre des Mille de Garibaldi en 1860 (3). Carlo devint rédacteur en chef d’Il Popolo d’Italia et son frère resta proche du journal.
Pier Vincenzo De Luca venait de publier, juste avant l’arrivée de Bakounine à Naples, un article dans Il Dovere dans lequel il remettait en question les positions sociales de Mazzini. C’était un intellectuel de talent qui connaissait les philosophes allemands. Bakounine tenta de lui trouver un travail comme correspondant italien d’un journal allemand. Il mourut prématurément en 1868.

Ces quelques éléments de biographie permettent de mieux comprendre le lien qui s’établit entre Bakounine et ces hommes. C’étaient des hommes entiers : certains d’entre eux restèrent d’inconditionnels mazziniens, mais conservaient l’estime de Bakounine. Celui-ci écrit à Gambuzzi en parlant de « ce bon et noble Asproni » (4). De son côté, Asproni, responsable du Popolo d’Italia, publia alors même qu’il fût un mazzinien convaincu, les articles de Bakounine qui remettaient en cause la politique de Mazzini. Partisans ou non de Bakounine, ces hommes ont pour point commun qu’ils se sont battus pendant la révolution de 1848 ; ils reconnaissent également en Bakounine un des leurs. On imagine aisément que, entre ces hommes et le Russe, le courant soit bien passé. Il faut garder à l’esprit qu’à cette période, Marx était presque totalement inconnu, mais Bakounine était une figure célèbre auprès de tous les démocrates d’Europe : c’était l’homme qui avait participé à l’insurrection de Prague, à celle de Dresde, qui avait été arrêté et condamné à mort en Autriche et en Prusse, qui avait était enfermé dans une forteresse russe pendant huit ans, qui avait été envoyé en relégation en Sibérie dont il s’était échappé dans circonstances rocambolesques. Lorsqu’il arriva en Europe après un périple par les États-Unis, tout le monde le croyait mort !

Les patriotes italiens, tous plus ou moins mazziniens, ne voyaient pas comment, en l’absence d’un programme social cohérent, une république unitaire pourrait régler les problèmes dramatiques de la pauvreté dans le Sud. Empêtrés dans leur logique patriotique, ils semblaient en même temps incapables d’élaborer par eux-mêmes un programme qui serait une alternative à celui de Mazzini. L’installation de Bakounine à Naples tombait donc à pic.
Alors qu’il était venu s’installer en Italie parce qu’il pensait que c’était un terrain favorable au développement des idées révolutionnaires, toute la correspondance de Bakounine à cette époque insiste sur la morosité de la situation. « Ah ! chère amie, quelle mélancolique chose que cette démocratie italienne ! » se plaint-il à Ludmilla Assing le 5 novembre 1865.

Un an plus tard, la situation semble avoir évolué. Le 23 mars 1866, Bakounine écrit à Herzen :
« L’Italie unitaire se désagrège. Dans toutes les provinces italiennes, l’opposition populaire contre le gouvernement s’accroît de plus en plus fortement. Le déficit, la crainte de nouveaux impôts, la baisse des valeurs, les saloperies et les brimades de la bureaucratie, le marasme dans toutes les affaires et entreprises ont finalement gagné toute la population, même les plus indifférents et les plus apathiques, et il n’y a point d’autre issue en vue que la guerre. »


La situation à Naples commence à changer également. Alors que Il Popolo d’Italia, tout accueillant qu’il fût, n’était pas sur une ligne franchement socialiste et révolutionnaire, un groupe de militants, parmi lesquels des membres de la rédaction d’Il Popolo, lancèrent le 2 septembre 1865 un hebdomadaire, Libertà e Lavoro, qui défendait des positions nettement plus prolétariennes. Les membres du groupe étaient tous des républicains mazziniens connus à Naples ; quatre d’entre eux étaient en relations avec Bakounine : Verrati, De Luca, Procaccini, Mileti. Ce journal, dont la publication cessa au bout d’une quarantaine de numéros, exprimait sans doute l’opposition croissante entre mazziniens orthodoxes et mazziniens radicaux.

Bakounine ne signa pas d’articles dans ce journal, ce qui fournit à certains historiens l’occasion de nier l’influence de celui-ci. Bakounine se savait surveillé par la police, et c’est la raison pour laquelle il avait signé d’un pseudonyme ses articles dans Il Popolo d’Italia. Il écrit ainsi à Herzen le 23 mars 1866 : « étant donné mes occupations actuelles, je ne tiens pas à attirer l’attention sur moi ». Pourtant, de nombreux articles, qui traitaient de questions sociales, reprennent des thèmes développés par Bakounine : l’émancipation des femmes, l’instruction, le rejet du parlementarisme comme moyen pour émanciper les travailleurs. D’autres articles restaient dans la veine spécifiquement mazzinienne : nécessité des réformes sociales, l’épargne, les institutions de crédit. Il n’était pas difficile de distinguer les uns et les autres.
Libertà e Lavoro rendit compte de la création de l’Internationale en mars 1866 et publia l’adresse inaugurale de Marx.
En février 1866, les bakouniniens de Naples participèrent à un meeting organisé par les mazziniens et les garibaldiens. Ces derniers, tout en soulignant la crise politique et sociale du pays, restèrent mesurés dans le ton afin de ne pas indisposer la gauche parlementaire. Les bakouniniens au contraire ne mâchèrent pas leurs mots. Le meeting fit du bruit puisque la presse belge en rendit compte et il provoqua un débat au Parlement italien. Un député, ayant traité les contradicteurs du meeting de fous, suscita une vive réaction des députés Asproni, fondateur du Popolo d’Italia, et Friscia, membre de la rédaction de ce journal…
Bakounine ne délaissait pas pour autant l’organisation de sa société secrète. Une lettre à un destinataire inconnu, le « frère Jérôme », datée du 12 juin 1866, montre qu’il continuait le travail dans ce sens. Bakounine y parle en langage implicite : « nous n’avons pas cessé de travailler dans le sens que vous savez… » Il charge « Jérôme » de recevoir un messager qui a une « mission importante ». De ce personnage, on sait seulement que c’est un « vétéran de la cause de la révolution sociale, ami de Buonarroti et de Proudhon ».
Dans une lettre à Herzen et Ogarev du 19 juillet 1866, Bakounine fait le bilan de ces trois dernières années. Il semble que Herzen lui ait reproché son inactivité, et Bakounine proteste : « Je n’ai jamais été aussi actif ; je parle de ces trois dernières années. Le seul objet de mon activité a été la fondation et l’organisation d’une société secrète internationale socialiste-révolutionnaire », dit-il. Il s’agit sans doute de la Fraternité internationale dont il a entrepris la création à Florence après son retour de Suède.
Sachant les réserves de Herzen et d’Ogarev, Bakounine leur envoie le programme de cette société. Il insiste sur les difficultés qu’il a eues dans la rédaction du texte, car il a travaillé au milieu des Italiens auxquels « les idées sociales étaient alors presque complètement inconnues ». Il a dû en particulier se battre contre « de prétendues passions et idées nationalistes, contre la rhétorique patriotique bourgeoise la plus écœurante grossie et amplifiée par Mazzini et Garibaldi. »
« Après trois années de travail ardu, j’ai réussi à obtenir des résultats positifs. Nous avons des amis en Suède, en Norvège, au Danemark ; nous en avons en Angleterre, en Belgique, en France, en Espagne et en Italie ; nous avons des Polonais et même quelques Russes. Dans le sud de l’Italie, une grande partie des organisations mazziniennes, la Falangia Sacra, est passée entre nos mains. Je joins ici même un programme succinct de notre organisation nationale italienne. »


L’activité de Bakounine et de ses camarades dut être suffisamment efficace pour que Mazzini adresse un message à ses amis de Naples et de Sicile dans lequel il dénonçait le révolutionnaire russe.
Friscia, qui était maintenant un proche de Bakounine, avait infiltré les loges maçonniques en Sicile et établi des sections de la Fraternité internationale. L’activité de la Fraternité était coordonnée de Naples par Friscia, Gambuzzi, Fanelli, Tucci et Rafaele Mileti. Comme il l’avait fait à Florence, Bakounine adhéra à une loge maçonnique, « Vita Nuova », qui comptait de nombreux républicains (5). Cependant, malgré ses contacts avec les franc-maçons, le bilan global de l’infiltration de cette institution n’était guère spectaculaire, ce qui conduisit Bakounine à renoncer à la transformer en organisation révolutionnaire. C’est en mars 1866 qu’il écrit à Herzen pour lui dire qu’il abandonne cette tactique.

(…)

Robert Paris fait observer qu’en arrivant à Florence, Bakounine trouve une situation « qui n’est pas sans rappeler celle qu’il a connue en France à la veille des journées de juin 1848 : un mouvement ouvrier dont les perspectives – républicaines en France ; unitaires et nationales en Italie – coïncident encore avec les projets de la bourgeoisie, fût-ce la plus “avancée” (6) ».
En Italie, c’était le Partito d’Azione de Mazzini qui jouait le rôle de parti républicain. Mazzini s’était assigné la tâche de réaliser l’unité nationale par la République. Or c’est par la monarchie que l’Italie était en voie d’être unifiée. Mazzini s’était assigné une autre tâche : contrer l’influence communiste. A Londres, il avait tenté sans succès de faire prévaloir les thèses de collaboration de classes dans l’AIT ; en Italie il s’était littéralement approprié le mouvement ouvrier, à qui il proposait un programme de collaboration de classes faisant la synthèse entre l’unité nationale et la question sociale. Cette synthèse se résume parfaitement dans la citation suivante : « Puisque, grâce à la Nation, les classes ouvrières ont des droits, il est nécessaire qu’elles se montrent prêtes à remplir leurs devoirs envers elle. Celui qui ne remplit pas de devoirs n’a pas de droits (7) . » D’ailleurs, au IXe congrès des Sociétés ouvrières italiennes, d’inspiration mazzinienne, à Florence (27-29 sept. 1861), sera adopté un texte de Mazzini, I doveri dell’uomo (les devoirs de l’homme).
Les thèses de Mazzini ne pouvaient pas convenir à Bakounine, pas encore libertaire, mais socialiste et franchement athée. Dans les premières années de son séjour en Italie, Bakounine ne pouvait pas contrer ouvertement le Maestro parce qu’il aurait été totalement inefficace de s’en prendre à un homme qui était un mythe et dont l’autorité morale était incontestée. Robert Paris écrit très justement que le « verrou mazzinien est très efficace ». Bakounine prendra donc son temps, attendant le moment propice et posera patiemment, obstinément, des « contre-mines », comme le souhaitait Marx. La société secrète sera l’instrument par lequel il recrutera, de façon sélective, des militants sûrs. Il ne créera jamais d’internationale démocrate, mais réussira tout de même à constituer un noyau de militants dont l’action donnera le résultat que l’on sait et qui créeront les premières sections de l’Internationale en Italie. Ce n’est tout de même pas si mal. C’est également un Italien proche de Bakounine, Fanelli, qui suscitera la création des premières sections de l’Internationale en Espagne, qui auront un destin exceptionnel.

Ces quelques indications tirées de L’autre Bakounine. – 3. De la révolution démocratique à la révolution sociale ne donnent évidemment pas le détail de la manière dont Bakounine a pu se procurer le mandat des mécaniciens de Naples pour le congrès de Bâle de l’AIT ; elles donnent cependant suffisamment d’éléments pour confirmer que le révolutionnaire russe avait de solides amis à Naples et qu’il ne lui était pas difficile d’obtenir un tel mandat.


NOTES
1. En juin 1860, Garibaldi abolit le pouvoir du roi de Naples sur la Sicile, poursuit sa conquête sur le continent et prend Naples le 7 septembre 1860. Les troupes garibaldiennes battent l’armée des Bourbon à Volturno. Alors qu’il s’était toujours prononcé pour la République, Garibaldi rencontre Victor-Emmanuel le 26 octobre, lui apportant la caution des républicains, et lui remet littéralement le royaume de Naples, qu’il venait de conquérir. Le royaume des Deux-Siciles est alors rattaché à la monarchie piémontaise. Le 14 mars 1861 le royaume d’Italie est proclamé. Le républicain Garibaldi en est l’un des fondateurs…
2. On ne peut s’empêcher de penser à Marx, qui fit un enfant à sa bonne de dix-sept ans, Hélène Demuth, et ne le reconnut pas. Afin de ne pas entacher la réputation du grand théoricien, l’enfant, prénommé Frédérick, fut reconnu par Frédérick Engels. On connaît la phrase de Manifeste communiste : « Nos bourgeois, non contents d’avoir à leur disposition les femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement. »
3. Garibaldi entreprit en mai 1860 une expédition avec 1089 volontaires qui partit de Gênes pour rejoindre la Sicile. L’expédition se termina par la conquête du royaume des Deux-Siciles.
4. Lettre à Carlo Gambuzzi, 17 juillet 1865.
5. Fanelli, Procaccini, Mileti, Dramis, Buano, Morelli, Antinoni, Imbriani, Rizzo.
6. Loc. cit. p. 158.
7. Lettre aux ouvriers de Naples, 11 août 1861.
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