Le 33 rue des Vignoles

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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede baboeuf le Ven 9 Nov 2012 19:34

doctor louarn a écrit:
Comprenant, par cette contribution, qui signe Baboeuf sur ce forum, j'en arrête pour ma part, tout échange avec un adhérent qui ne demeure maintenant à la CNT-f que pour tenter de la détruire de l'intérieur, par le dénigrement, la rumeur ou la calomnie.


Effectivement, Je comprends mieux certaines choses...
@ baboeuf: c’est pour ça qu'un annuaire confédéral a été fait suite a ton mandat de trésorerie, il était temps comme tu le dis toi même.

Pour le nombre exact de militants vous pouvez contacter les RGs ou le Bureau confédéral, je suis pas là pour re balancer des infos internes mais , pour ce qui est balancer des chiffres de 500 et 5000 j'ai dit ce que j'en pensais, j’ai pas a revenir dessus. Ciao :wink:


le nombre de militants, c'est pas une info relevant du secret d’état. pourquoi nier?
ça fait des années que je communique les chiffres, tant au niveau des cotisations perçues que des adhérents, ne serait ce que pour que les syndicats sache à quoi s'en tenir pour prévoir des dépenses. mais comme mes chiffres douchaient un certain discours triomphaliste (on se devellope), ils étaient vite oubliés, peu discutés.
quand aux rg, quand on déclare tout en prefecture, quand on se présente aux élections, je vois pas trop quelle confidentialité on peut préserver.
quand à l'annuaire, il existait et je faisais mon possible pour le mettre à jour. je ne sais pas ce que le secrétaire conf a fait passer à ceux qui ont pris la reléve. mais nous, on avait un fichier à jour et trés fourni.
sache qu'auparavant, la passation du bureau confédéral, c’était un cahier de brouillon en mauvais etat donné dans une cafeteria.
oui, on a fait du boulot. perso, j'avais pris un travail de nuit pour etre disponible. un permanent de fait. et s'occupant de pallier à toutes les incuries possibles et inimaginables. on pouvait joindre la cnt constamment à l’époque. j'aurai tellement à raconter. pas sur qu'on me croirait tant de nombreuses anecdotes sont caricaturales.
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Cheïtanov le Sam 10 Nov 2012 00:31

baboeuf a écrit:j'aurai tellement à raconter. pas sur qu'on me croirait tant de nombreuses anecdotes sont caricaturales.

Pas sûr qu'on ne te croit pas, parce que récemment il y a eu du très gros quand même !
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Specifix le Sam 10 Nov 2012 00:49

arthur a écrit: Je ne crois pas non plus que "la situation de la CNT concerne toute la militance anarchiste". La situation concerne principalement les adhérents des syndicats de la CNT, de ce qu'ils veulent faire de leur organisation et dont une grande partie n'appartiennent pas au milieu anarchiste.
Je ne suis pas trop d'accord là-dessus. Je n'ai pas l'intention de me mêler à des histoires internes, mais, ce qui se passe dans le mouvement libertaire intéresse et concerne tout le mouvement. Ne fut-ce que pour savoir à qui on a affaire. La CNT-v se dit anarcho-syndicaliste, donc, elle a, forcément, une référence à l'anarchisme et un fonctionnement en rapport, sinon, le "sigle" anarcho-syndicaliste serait injustifié. Non ? ...

Ensuite, il y a quelque chose qui me dérange ... vous parlez d'adhérents plutôt que de militants ...
L'anarcho-syndicalisme n'implique-t-il pas plutôt d'être militant que simple adhérent ?
Les adhérents, c'est typique de SUD, FO, ...

Et, puis, une question : combien de scissions y a-t-il eu à la CNT depuis qu'elle existe ?
J'aimerais m'y retrouver un peu mieux ... ça m'intéresse ...
C'est peut-être un peu HS, comme question, mais je n'entrerai pas dans une polémique au-delà de la réponse éventuelle.
D'ailleurs, je ne vois pas sur quelles bases je pourrais le faire.
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Arthur le Sam 10 Nov 2012 09:33

La CNT-v se dit anarcho-syndicaliste, donc, elle a, forcément, une référence à l'anarchisme et un fonctionnement en rapport, sinon, le "sigle" anarcho-syndicaliste serait injustifié. Non ? ...

La CNT-f se considère comme héritière d'une tradition syndicale constituée par deux courants proches (l'anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire), cela n'implique pas que tous ses adhérents se revendiquent de l'un ou de l'autre. Beaucoup de syndicats, surtout quand ils dépassent le cercle restreint de la "militance anarchiste", sont constitué par des travailleurs qui peuvent se reconnaître dans les pratiques d'actions et de démocratie directes de l'organisation sans faire le lien avec une idéologie, certains travailleurs viennent à la CNT-f par ce qu'un de leurs amis, ou membre de leur famille est déjà adhérent, ou parce que c'est la section syndicale la plus combative de leur entreprise, ou parce qu'on leur a dit que le syndicat pouvait les aider (conflit du travail, régularisation, recherche de logement, ...).
De ce fait, beaucoup d'adhérents concevraient mal que des organisations politiques (fussent-elles anarchistes), où les militants de ces organisations s'invitent dans les débats du syndicat et que celui-ci doive leurs "rendre des comptes". Tous les militants anarchistes sont les bienvenus à la CNT-f, mais cela n'en fait pas la chasse gardée de ce milieu.

Ensuite, il y a quelque chose qui me dérange ... vous parlez d'adhérents plutôt que de militants ...
L'anarcho-syndicalisme n'implique-t-il pas plutôt d'être militant que simple adhérent ?

On peut adhérer à des valeurs ou des pratiques (solidarité, démocratie directe, lutte de classe) sans pour autant avoir des disponibilités et des dispositions pour militer (éloignement géographique, charges de familles, fragilité physique ou psychologiques). On peut aussi venir au syndicat, envahi par ses problème personnels et avoir de ce fait du mal à s'investir collectivement. Sans faire preuve ici de misérabilisme on se rend assez vite compte lors de nos permanences de travailleurs dans un tel état de précarité et de détresse, que tout discours collectif glisse sur eux (comme l'eau sur les ailes d'un canard) tant ils sont pris dans un écheveau de problèmes (professionnels, légaux, affectifs, ...). Au syndicat on doit donner du temps au temps et permettre à chacun suivant son rythme d'y trouver sa place. La seule "contrainte" pour un adhérent du SUB RP est d'être présent aux assemblées générales, qui sont le lieu de l'expression démocratique du syndicat et de participer aux actions collectives votées dans cette instance. La non observations de ces "devoirs syndicaux" peuvent amener d'abord la suspension des "droits syndicaux", puis la radiation. Au SUB RP, (sur près de 70 adhérents) environ 30% des adhérents ont un mandat et sont membres de fait du Conseil Syndical, 20 autres % sont actifs sur la propagande (collages, diff de tracts, participation aux actions culturelles) et le reste cherche sa voie qui conduira à s'investir dans le syndicat ... ou à le quitter.

Et, puis, une question : combien de scissions y a-t-il eu à la CNT depuis qu'elle existe ?

Les scissions, mais plus encore les départs de militants (de façon tonitruante ou sur la pointe des pieds) sont fréquents dans toutes les organisations. Militer est épuisant surtout dans le syndicalisme révolutionnaire qui offre peu d'estrades ou de prébendes. Pas mal de jeunes militants formé à la CNT-f ont rejoins des organisations syndicales qui à défaut parfois de postes permanents, leurs offres des décharges syndicales qu'ils n'auraient pas trouvé à la CNT-f. Une grande partie des autres se partagent entre la pèche et la philatélie. Mais le Grand Emile Pouget n'abandonna-t-il pas lui même la CGT en 1909 (soit moins de 15 ans après sa création) pour disparaître totalement de ce milieu jusqu'en 1931 date de sa mort ?
Si les scissions sont certainement un échec (au faire ensemble), il faut peut-être mieux que d'anciens camarades se séparent, pour laisser tomber les querelles intestines qui les éloignent du vrai combat: celui contre la bourgeoisie (à mener dorénavant côte à côte).

Fraternelles Salutations Syndicalistes
Arthur
 
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede doctor louarn le Lun 12 Nov 2012 12:24

@baboeuf: Étonnant de savoir le nombre exact de militants quand on dit plusieurs jours plus tôt ne pas réussir a joindre tout le monde et qu'on précise qu'on a jamais pu donner des chiffres exacts jusqu’à aujourd'hui :lol:

Le travail effectué précédemment, tu peux toujours l'envoyé à la trésorerie confédérale, je pense qu'ils sont preneurs. Au pire cela peut toujours servir au niveau des archives, je te donne l'adresse?

plus concretement


14 novembre 2012, la CNT se joint à la grève générale européenne

Espagne, Grèce, Portugal, autant de pays où chômage, précarité, bas salaires sont de rigueur, où droits et services sociaux sont en baisse voire en extinction. Les travailleurs et travailleuses de ces pays ont décidé de dire stop et se sont dès lors lancé-e-s dans de vastes mouvements sociaux. Comme les gouvernants ne veulent rien entendre des souffrances exprimées lors des dernières manifestations voire journées de grève générale éparses, mais largement suivies, nos camarades ont dès lors décidé de lancer un appel européen afin d’amplifier les luttes mais également et surtout de les coordonner.

Mais attention, loin de nous l’idée d’assister uniquement en tant que spectateur solidaire à ce qui se passe. En France, le gouvernement socialo-vert ne vaut guère mieux.

Suite au rapport Gallois, le gouvernement nous vend sa relance de la « compétitivité » : 20 milliards d’exonération de cotisations sociales, hausse de 2 points de la CSG, hausse de la TVA … Mais rassurez-vous, on nous dit que l’effort est juste. Hormis le fait du classique ballon d’essai afin de voir les réactions de l’opinion, il s’agit également de se montrer responsable vis-à-vis des patrons en appliquant les préconisations d’un des leurs. Et qu’en est-il pour les PSA, ARCELOR, DOUX et consorts, les licencié-e-s, les précaires, les sans grades, victimes quotidiennes des politiques d’austérité et des restructurations capitalistes ? Rien ! Les grandes centrales syndicales françaises se disent pour la plupart satisfaites des mesures « mesurées » du gouvernement et attendent quelques contreparties dans les fumeuses négociations emplois-compétitivités. Tout juste les syndicats appartenant à la CES appellent-ils pour le 14, du bout des lèvres sans objectif clair, laissant les équipes combatives de ces centrales manifester sans tracer aucune perspective.

La CNT le dit à l’ensemble des travailleurs et travailleuses, privés d’emplois ou pas, d’ici ou d’ailleurs : la seule solution est de construire la Grève Générale afin d’inverser le rapport de force. Pour ce faire, la date du 14 novembre est une première étape en ce sens qu’elle rejoint une dynamique européenne initiée par la base. C’est afin de la populariser et de l’amplifier que la CNT mobilise ses équipes et appelle à rejoindre la grève et les manifestations qui se tiendront ce jour-là, à prendre contact avec toutes les équipes syndicales motivées afin de construire une dynamique sur la base d’Assemblées Générales souveraines et de permettre ainsi de développer les conditions permettant aux salarié-e-s, avec ou sans travail, de définir leurs revendications et de construire leur mouvement de façon auto-organisée.

TOUTES ET TOUS EN GRÈVE LE 14 NOVEMBRE
TOUTES ET TOUS DANS LA RUE

Le Bureau confédéral

Les différents rendez-vous :

Avignon : Rassemblement devant la CCI (allée Jean Jaurès) à midi puis participation à la manifestation à 14h (départ : Pont de l’Europe). Tract du STICS 84 http://www.cnt-f.org/IMG/pdf/Tract14Nov2012Solidarite_et_mobilisation_contre_l.pdf

Metz : la CNT appelle à se rassembler à partir de 16H Place des Charrons pour rejoindre la manifestation unitaire à 17H Place de la République.

Paris : Manifestation à 14h Montparnasse (Place du 18 juin 1940) en direction du siège du Medef. Rendez-vous devant le Gaumont Parnasse (rue d’Odessa) Tract du syndicat Culture-spectacle RP http://www.cnt-f.org/IMG/pdf/Notre_colere_n_est_pas_du_cinema.pdf


http://www.cnt-f.org/video/videos/44-international/421-respira-clip-video-de-la-cgt-espagnole-pour-la-greve-generale-du-14-novembre-2012
Image
Le 14 novembre 2012, pour dénoncer les mesures d'austérité prises partout en Europe, la très réformiste CES (Confédération Européenne des Syndicats) appelle à une « journée d'actions sous diverses formes (grèves, manifestations, rassemblements ou autres) ».

affiche-cgt-espagnole-greve-generale-14nov2012En Espagne, à la suite d’un sommet réunissant les syndicats et une centaine d’organisations sociales, cette journée prendra la forme d'une grève générale pour protester contre la cure de rigueur sans précédent imposée par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. « La grève générale est l'expression d'un cri, un cri de ralliement contre Merkel, Rajoy et l’UE » a déclaré dernièrement le secrétaire général de la CGT espagnole (cliquer ici pour lire l'appel de la CGT).

Pour appeler à la grève générale, la CGT espagnole a produit une série de 5 clips vidéo dans le cadre d’une campagne intitulée « ¿ Porqué no gritas ? » (Pourquoi ne cries-tu pas ?). Cette campagne met l’accent sur les conséquences néfastes que les mesures anti-sociales décrétées par les gouvernements occasionnent actuellement à la classe travailleuse et à toutes les personnes défavorisées, ceci dans les 5 domaines fondamentaux que sont l'éducation, le logement, la santé, l'emploi et les droits civiques (cliquer ici pour en savoir plus et ici pour visionner l'ensemble des clips).

Le clip mis en ligne ci-dessous est le dernier de la série. Il est intitulé « Respira » (respire !). Les sous-titres sont en castillan et en anglais.






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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Cheïtanov le Mar 13 Nov 2012 01:44

Et les gars la CGT et ses centaines de permanent-es, ses 200 000e annuels offert par l’État, doivent vous trouver "sectaires dogmatiques orthodoxes" depuis le dernier congrès non :D

Sinon Spécifix, sur la CNT et les scissions :

-en 1977 je crois, scission avec la "Tour d'Auvergne" (nom du local ou de la rue je sais plus), pour des questions d'analyses de la situation espagnole me semble-t-il. La TA a rejoint la CNT-AIT milieu des années 2000 je crois.
-en 1993, c'est la le plus important. La CNT-AIT (puisque depuis sa création en 1946, la CNT était membre de l'AIT, tout comme son ancêtre la CGT-SR), réduit à une poignée de militant-es fin 1970, décide de se relancer. Ce qui portera ses fruits puisqu'en 1993, il y a quelques centaines d'adhérent-es. Des tensions existent depuis quelques années, ça explose en 1993. En gros deux camps opposés sur les questions suivantes :
.Les élections syndicales (une partie contre, une autre pour dans le secteur privé et stratégiquement dans le secteur public)
.Les relations avec les "autres forces sociales" : une partie contre le travail avec les partis et la syndicalisation de leurs membres, une autre plus ouverte. Sur les intersyndicales, c'est pareil, bien que l'arrêt total des intersyndicales intervient il me semble quelques années après 1993 pour la CNT-AIT (à vérifier).
.La reconnaissance de la Charte d'Amiens et donc de la théorie et pratique du syndicalisme révolutionnaire : une partie tout à fait contre souhaitant rester purement anarchosyndicaliste, une autre pour accepter les deux.
.La construction du syndicat : une partie pour des intercos, avec long travail de fourmi avant de déclarer/monter une section syndicale de boite et/ou une branche, une autre de créer le plus de syndicats possibles à partit des sections de boîtes.

En 1996, le congrès de Madrid de l'AIT reconnait la CNT-AIT d'aujourd'hui comme section. A noter que des scissions similaires ont eu lieu les mêmes années (entre 1980 et 1995) en Espagne : CNT-AIT et CGT es (et aujourd'hui SO) et en Italie (USI-AIT et USI Roma).

Pour une histoire pré-scission (de 1945 à 1993) : http://cnt.ait.caen.free.fr/cas/histoir ... artieI.pdf
En 1968 : http://cnt.ait.caen.free.fr/cas/40-CNT_mai-68.pdf
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede doctor louarn le Mar 13 Nov 2012 11:59

Et les gars la CGT et ses centaines de permanent-es, ses 200 000e annuels offert par l’État, doivent vous trouver "sectaires dogmatiques orthodoxes" depuis le dernier congrès non :D

Faut croire que non. Va comprendre Charles

D'ailleurs dans la péninsule ils avancent plus vite que sur les forums francophones pour dépasser le sectarisme
Image
ESPAGNE : GRÈVE GÉNÉRALE
Contre la réforme du travail et le pacte social
Appel unitaire de CGT - CNT et SO à la grève générale du 29 mars 2012

Les organisations syndicales de l’état espagnol CGT, CNT et SO, lancent un appel unitaire à la classe des travailleurs, aux mouvements sociaux, aux collectifs de précaires, aux assemblées populaires et des quartiers, à la jeunesse, aux étudiants, aux retraités, aux délogés, aux immigrés, aux exclus, à rejoindre la journée de grève qui aura lieu demain, 29 mars.

Il s’agit d’un appel à toute la population pour suivre la grève et les mobilisations qui auront cours, un appel pour défendre la dignité des travailleurs et les droits sociaux que la récente réforme du travail, le pacte social et les autres lois antisociales que le gouvernement et la patronale sont en train de mettre en application.

L’objectif de ces trois organisations est de refuser complètement la réforme du travail : il n’est pas question d’une négociation. Ils exigent donc le retrait de ces mesures qui n’ont pour conséquence que l’augmentation du chômage, les coupes sociales, la précarité et l’exploitation des travailleurs, empêchant d’ailleurs un partage juste du travail et de la richesse.

CGT - CNT et SO exigent également l’application immédiate de mesures concrètes pour en venir avec le chômage, la précarité, le travail temporel et les accidents du travail. Les trois organisations entendent faire de cette journée un temps fort pour faire converger les organisations syndicales et les mouvements sociaux qui luttent pour la défense des droits des travailleurs, la justice sociale et la liberté.

La lutte est dans la rue.


http://www.bloqueunitario.org/
http://www.dailymotion.com/video/xqg1gd_photos-manif-cnt-cgt-so-sas-pour-la-greve-generale-du-29mars-2012-espagne_news
http://www.cnt-f.org/spip.php?article1903



Pour revenir au sujet abordé juste avant:
En gros c'est effectivement ça l'histoire de la scission
Dans le 4 pages de la CNT

2) Les scissions.

La CNT a connu durant cette période deux scissions. La première, dite de la « Tour d’Auvergne », du nom de la rue où se trouvait le local. Existante jusqu’en mars 2006 (date à laquelle elle fusionne avec la CNT-AIT), sous le nom de « CNT-deuxième UR », elle réunissait un très petit nombre d’adhérents, et sa principale activité semblait être l’animation d’un site Internet et la propagande anarchiste. Les origines de cette scission sont assez floues et semblent relever essentiellement de querelles personnelles. La seconde scission date de 1993. Il s’agit de la CNT-AIT : le XXe congrès de l’AIT (Association internationale des travailleurs) en 1996, a en effet exclu « notre » CNT à 2 voix contre une (!) et 3 abstentions… un vote minoritaire, bien peu représentatif de notre logique de fonctionnement privilégiant le consensus. Une fois encore, des oppositions de personnes ont joué un rôle déterminant dans cette scission. Deux lignes cependant se dessinaient : d’une part, une ligne dogmatique dure, s’opposant radicalement aux élections du personnel et donc à la stratégie de développement des sections syndicales, se repliant de fait sur une ligne propagandiste anarchiste/anarcho-syndicaliste ; d’autre part, une ligne cherchant à développer un syndicalisme de lutte, acceptant la participation ponctuelle aux élections pour protéger ses sections syndicales, refusant la référence idéologique unique à l’anarchisme, défendue par notre organisation (souvent appelée « CNT Vignoles », du nom de la rue qui héberge le siège parisien). La CNT-AIT ne rassemble plus aujourd’hui qu’une poignée d’adhérents dispersés.


http://www.cnt-f.org/spip.php?article12

Sur le site de la CNT

a Confédération Nationale du Travail

Introduction

Le nom de la CNT circule désormais régulièrement, sur les tracts, dans les manifestations, parfois dans les médias. Mais si les trois lettres commencent à être connues, ce qu’elles signifient reste souvent bien flou. Plusieurs éléments concourent à cela. " Confédération nationale du travail " indique bien qu’il s’agit d’un syndicat, pour le reste les termes ne sont guère explicite ; et comportent un " nationale " bien peu opportun, de nos jours, en France. Ensuite, les références de la CNT, syndicalisme révolutionnaire, anarchosyndicalisme, laissent souvent la place à un " anarchisme " qui ne lui correspond pas. Enfin, son image sulfureuse, teintée d’une violence que les médias présentent volontiers comme gratuite, trouble la perception extérieure de sa réalité militante. L’existence d’une autre " CNT " dite CNT-AIT, survivance d’ancienne scission, contribue également, lorsqu’on s’intéresse à la CNT, à en compliquer l’appréhension. Alors, la CNT, c’est quoi ?

I- Références historiques

Historiquement, la CNT a deux références qui se complètent, le syndicalisme révolutionnaire et l’anarchosyndicalisme.

1) Le syndicalisme révolutionnaire

Le syndicalisme révolutionnaire de la CGT d’avant la guerre de 14-18, bâtie en grande partie par des militants issus de l’anarchisme, avec certains principes hérités de cet anarchisme (démocratie directe), mais en rupture avec l’organisation politique (principes classistes), et en développant des modes d’action propres : grève générale expropriatrice. Le syndicalisme révolutionnaire est également né contre le développement d’un anarchisme individualiste exaltant la valeur de l’individu au détriment de la société humaine, et usant paradoxalement de l’arme terroriste instrumentalisant la vie humaine. Le syndicalisme révolutionnaire, s’il a interprété l’analyse économique marxiste, s’est également construit contre les partis politiques de cette obédience : marxistes, anarchistes, le premier combat de la CGT naissante a été d’empêcher son instrumentalisation par les partis. Sa défaite, après 1918, sera concrétisée par la victoire du courant social-démocrate puis du Parti communiste. C’est ensuite, après un épisode dans la CGT-U avec les " communistes ", la CGT-SR (" SR " pour syndicaliste révolutionnaire) qui a repris le flambeau du syndicalisme révolutionnaire, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

2) L’anarchosyndicalisme

La seconde référence de la CNT, c’est l’anarchosyndicalisme de la CNT espagnole, qui s’affirme, depuis le début du XXe siècle jusqu’à 1936, comme la principale organisation révolutionnaire espagnole. Contrairement à la plupart des pays occidentaux, la bolchevisation des courants révolutionnaires suite à la révolution russe n’est pas parvenue à absorber celui espagnol. La FAI (Fédération anarchiste ibérique) s’est créée pour assurer un contrôle politique de l’organisation syndicale. Le syndicalisme espagnol s’est ainsi affirmé en inventant le projet de société communiste libertaire : la reconnaissance de la lutte de classe, et non de l’individu, comme base d’organisation sociale, mais selon des principes autogestionnaires, en pratiquant l’action directe (sans délégation par des "spécialistes", les ouvriers gardant le contrôle). Les collectivités d’Aragon et d’ailleurs ont été la réalisation historique de la CNT hégémonique (1 million d’adhérents) dans la période révolutionnaire de 1936-39.

II- Références idéologiques

" Les anarchistes de la CNT ", étaient jusqu’à la fin des années 90 la dénomination la plus courante qui servait aux médias pour nous désigner. On est passé ensuite à " Le syndicat anarchiste CNT ". C’est bien, ça progresse, mais c’est pas encore ça ! Certains commencent à nous appeler " anarchosyndicaliste ". On se rapproche...

1) La CNT, libertaire ?

Se référant à l’anarchosyndicalisme et au syndicalisme révolutionnaire, la CNT aujourd’hui oscille entre la reconnaissance d’un projet communiste libertaire et le refus de toute étiquette spécifiquement idéologique : pas d’organisation politique, de quelque obédience qu’elle soit, comme tutrice de l’organisation syndicale. Une logique d’adhésion qui est basée sur l’appartenance de classe, et non les références idéologiques. Mais une proximité indéniable avec un certain courant du mouvement libertaire, dont la proximité s’explique par le mode de fonctionnement. Une proximité qui, avec d’autres composantes de ce même " mouvement ", se transforme en hostilité manifeste : l’individualisme, de quelque obédience qu’il soit, n’est guère compatible avec le communisme libertaire, fondé sur la reconnaissance de l’être humain comme " animal social ".

2) L’action comme idéologie.

C’est dans l’action bien plus que dans les dogmes idéologiques que la CNT se construit. Parfois accusée d’activisme, soupçonnée d’oublier la réflexion et d’étouffer les débats internes dans un mouvement perpétuel, elle assume ces critiques en considérant la réflexion comme fruit de l’action, l’idéologie issue de la pratique, et non l’inverse. La force de cet état de fait, c’est de permettre de réunir des militants ayant des opinions parfois différentes, de ne pas paralyser l’organisation par d’interminables querelles, comme cela est trop souvent le cas dans les groupuscules. C’est un des piliers de notre développement. La faiblesse est le risque de détournement progressif du projet révolutionnaire, soit dans une fuite en avant activiste, soit dans un ramollissement réformiste. Contre ces dérives, il s’agit de réaffirmer sans relâche nos principes fondamentaux (autogestion, refus de la cogestion, organisation révolutionnaire de lutte de classe, indépendance à l’égard des partis, action directe...). Cela se fait dans les pratiques plus que dans les discours. Pour nous, la résistance se construit au sein même de l’ancien monde. Nous refusons de demeurer entre convaincus dans une tour d’ivoire, ressassant des théories sans réalité. Alors, oui, nous avançons dans la merde. Et nous prétendons le faire sans nous y noyer.

3) L’action directe.

Il est révélateur que l’un de nos principes primordiaux soit un principe d’action, l’" action directe ". Que faut-il entendre par ce terme ? Souvent, il est détourné de sa signification subversive, en ne renvoyant qu’à une idée erronée de " violence ", cette même " violence gratuite " que l’on nous attribue régulièrement dans les médias. En réalité, si une action directe peut être violente, le plus souvent elle ne l’est pas. L’action directe, c’est une forme de lutte, décidée, mise en oeuvre et gérée directement par les personnes concernées. Grèves, boycott, piquets de grève, occupations, sont des formes d’action directe, celles que nous pratiquons régulièrement dans notre travail syndical.

III- CNT, de 1946 à la rupture avec l’AIT


La CNT est née en 1946. Elle a pris le nom de CNT en référence à la CNT espagnole, bénéficiant d’un immense prestige. Le " nationale " s’explique ainsi, qui était justifié dans le contexte espagnol où le régionalisme était utilisé par les forces réactionnaires et où ce terme affirmait l’unité de la classe ouvrière. Dans la situation française, il était certes nettement moins pertinent, d’autant plus aujourd’hui que la référence espagnole s’avère moins prégnante.

1) La CNT groupusculaire

Bénéficiant d’un essor considérable au lendemain de la guerre (100000 adhérents environ), réunissant tous ceux qui ne se reconnaissaient pas dans une CGT inféodée aux bolcheviques, malgré une présence indéniable dans certains secteurs (bâtiment, région lyonnaise...) et la participation active de ses sections syndicales lors des grèves de 1947, elle s’est écroulée aussi rapidement qu’elle a grandi, semble-t-il en raison d’affrontements idéologiques de dogmatiques épris de pureté, et la concurrence avec Force Ouvrière. Mais cette période, sur laquelle des camarades travaillent actuellement, est historiquement mal connue. Puis la CNT, si elle n’a jamais disparu, a connu jusqu’aux années 90 une longue existence de groupuscule, oscillant de quelques dizaines à quelques centaines d’adhérents. N’ayant plus de réalité syndicale, hormis quelques expériences ponctuelles, elle s’est naturellement repliée sur des activités propagandistes.

2) Les scissions


Elle a connu durant cette période deux scissions. La première, dite de la " Tour d’Auvergne ", du nom de la rue où se trouvait le local de la CNT d’alors. Elle existe toujours, sous le nom de " CNT-deuxième UR ", elle réunit une dizaine d’adhérents, et sa principale activité semble être l’animation d’un site Internet (http://www.cnt-2eme-ur.org/) et la propagande anarchiste. Les origines de cette scission sont assez floues et semblent relever essentiellement de querelles personnelles.

La seconde date de 1993. Il s’agit de la CNT-AIT (http://cnt-ait.info/) : le XXe congrès de l’AIT (Association internationale des travailleurs), en 1996, a en effet exclu " notre " CNT, à 2 voix contre une ( !) et 3 abstentions... un vote minoritaire, bien peu représentatif de notre logique de fonctionnement, privilégiant le consensus. Une fois encore, des oppositions de personnes ont joué un rôle déterminant dans cette scission. Deux lignes cependant se dessinait, qui se sont encore affirmées par la suite : d’une part, une ligne dogmatique dure, s’opposant radicalement aux élections du personnel et donc à la stratégie de développement des sections syndicales, se repliant de fait sur une ligne propagandiste anarchiste/anarchosyndicaliste ; d’autre part, une ligne cherchant à développer un syndicalisme de lutte, acceptant la participation ponctuelle aux élections pour protéger ses sections syndicales, refusant la référence idéologique unique à l’anarchisme, défendue par notre organisation (souvent appellée CNT Vignolles). Des distinctions à relativiser : il est arrivé par la suite que des syndicats de la CNT-AIT se présentent aux élections de DP et effectuent un excellent travail syndical ; ceux de la CNT ne s’y présentent par ailleurs que très ponctuellement. Soulignons enfin que, localement, lorsque les vieilles rivalités de personnes sont absentes, d’excellentes relations existent, ainsi qu’un travail commun fructueux.


IV- CNT, de 1995 à aujourd’hui

Sinon un développement fulgurant, la CNT a, au long des années 90, connu un développement conséquent. Lors de la scission de 1993, les deux branches qui se séparaient comptaient chacune une bonne centaine d’adhérents environ, ce qui était plutôt important en regard des effectifs connus jusqu’alors. Dix ans plus tard, la CNT revendique environ 5000 adhérents sur toute la France. La région parisienne, qui réunissait à l’époque une dizaine d’adhérents, en compte aujourd’hui un millier, et parvient à composer des cortèges de plusieurs milliers de personnes (7000 le premier mai 2002 - 10000 selon l’envoyé spécial de France Info). Remarquons que la mobilisation pour les initiatives purement syndicales (retraites, licenciements, etc.) sont plus laborieuses - il y a dix ans, elles étaient anecdotiques !

1) La FAU et novembre-décembre 1995

Paradoxalement, c’est le développement d’un syndicalisme universitaire CNT, composé essentiellement d’étudiants (des "travailleurs en formation" pour la CNT) légèrement antérieur aux luttes contre le CIP, qui a contribué pour une bonne part au développement de la CNT dans le sens d’une organisation syndicale. Dans un premier temps, l’activisme des sections universitaires (FAU-Formation action universitaire) a popularisé la CNT et a contribué à la faire apparaître publiquement. Les grèves de novembre-décembre 1995 ont à cet égard été décisives. Basée sur ses quelques secteurs d’implantation syndicale (PTT, Nettoyage, Education, Santé-Social, militants isolés dans d’autres secteurs, etc.), bénéficiant de l’activisme tous azimuts des étudiants, la CNT en peu de temps est apparue publiquement comme une organisation ayant un poids social indéniable. Loin d’être éphémères, ces sections universitaires se sont pérennisées, avec des hauts et des bas, étendues dans de nombreux campus, et les militants qui en étaient issus sont venus en grand nombre renforcer les syndicats existants, voire en créer de nouveaux, dans toute la France. La fin des années 90 a ainsi vu le renforcement des structures de la CNT.

2) Des apparitions publiques de masse


Jusqu’à mai 2000, qui a été l’événement public symbolisant, en France, le renouveau de l’anarchosyndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire. Durant une semaine, des concerts (dont Noir Désir), des débats publics, des conférences, des projections, des expositions, des pièces de théâtre, se sont inscrits dans un festival baptisé " Un autre futur ", organisé par la CNT. Divers livres, brochures et journaux furent publiés à l’occasion. Avec 5000 personnes dans la rue, le premier mai fut cette année-là rouge et noir, avec le plus grand cortège depuis des décennies, composé de camarades venant de toute la France, de délégations du monde entier. D’autres apparitions publiques ont depuis confirmé cette renaissance, en particulier les 10000 manifestants de Göteborg, qui, sous les drapeaux de la SAC, de la FAU, de la CGT-E et de la CNT-F, défilèrent en juin 2000 lors du contre-sommet européen.

3) Implantation syndicale et front social

Ces dernières années, la CNT a poursuivi cette évolution. Non sans heurts, elle continue sa mue, de groupuscule de propagande en organisation syndicale. Sur le champ politique, elle est présente sur tous les fronts : lutte contre la guerre, antifascisme, antisexisme, lutte contre les lois répressives, mobilisation sur les sommets internationaux, soutien aux sans-papiers... Sur le champ syndical, elle élargit son implantation, la nouveauté de ces dernières années étant le développement de contacts avec des syndicalistes de la CFDT ou de la CGT, sur des pratiques de lutte de classe. L’image de violence, l’étiquette d’" anarchiste ", s’estompent peu à peu, au fil des pratiques communes lors des luttes au quotidien. les rapports avec les hiérarchies syndicales, en revanche, sont plus mauvais que jamais. De la CGT qui, en mai 2001, demande à la police de nous empêcher de manifester, à l’intersyndicale CGT-CFDT-FO qui, en mai 2002, appelaient à un cortège " unitaire "... sans nous ! la tension s’accentue. Le dernier congrès de la CGT, accentuant nettement la " cédétisation " (CFDT) de la confédération, ne va pas manquer d’accentuer encore ces tensions, révélatrices de la peur de se faire déborder.

4) La question des élections professionnelles.

Cette question, comme nous l’avons vu, s’est trouvée au coeur de la scission de 1993. Le problème qui s’est posé à nous était simple. Soit nous maintenions des principes inflexibles de refus de participation à ces élections (en particulier parce que les élus ne sont pas révocables), mais nous renoncions de fait à la possibilité de créer des sections syndicales (sans DP, il est pratiquement impossible d’acquérir la représentativité, sans représentativité il est impossible d’ancrer une section syndicale en raison de la répression patronale). C’est ce choix qui a été fait par la CNT-AIT. Soit nous nous réservions la possibilité d’y participer, cela autorisait une stratégie de développement de sections syndicales et de construction d’un syndicat de masse, tout en nécessitant une vigilance particulière. La CNT a fait ce dernier choix, elle s’est dotée d’une commission chargée de recueillir les bilans d’expériences menées, qui sont diffusés à l’ensemble des syndicats, afin que les décisions puissent se faire en connaissance de cause et non selon des principes théoriques. Le sujet est encore débattu. Nous travaillons à la définition des modalités de présentations, des types d’élections auxquelles il est possible de se présenter, des moyens de contrôle permettant d’éviter les dérives cogestionnaires. Entre le groupuscule et l’organisation syndicale, la CNT cherche sa voie propre.

5) Printemps 2003 : enracinement de la CNT.

Même s’il est encore trop tôt pour en tirer un bilan complet, le large mouvement social du printemps 2003 a révélé l’immense chemin parcouru par la CNT depuis novembre-décembre 1995. Nous émergions alors à peine, et c’est seulement dans les universités que nous avons participé au mouvement de manière décisive. Nous étions présents sur d’autres fronts, mais surtout de l’extérieur. Le mouvement du printemps 2003 a démarré sur la fronde de l’Education nationale, qui durait déjà depuis plusieurs mois. La lutte des emplois-jeunes et des surveillants, dans laquelle nous avons eu un rôle central dans plusieurs régions, a débuté dès la rentrée scolaire 2002. Le développement du puissant mouvement de l’Education nationale, initié dès avril, voire mars, s’est fondé sur les assemblées générales d’établissements en lutte et sur la recherche d’une convergence interprofessionnelle, dès mai. Là encore, notre rôle fut essentiel dans plusieurs régions, grâce à notre implantation construite ces dernières années, dans la foulée de 1995.Dans la culture, c’est également là où nous étions le mieux implanté (BNF, La Villette, la Cinémathèque...) que la participation au mouvement a été la plus forte. Les camarades du spectacle (en particulier intermittents) ont mené des actions déterminantes, liées à la renégociations des annexes 8 et 10 (indemnisation chômage). Mais il n’est pas l’objet ici de faire un catalogue : la révélation essentielle est que nous existons réellement maintenant comme syndicat, dans de nombreuses branches. Que notre présence dans d’autres branches, où nous ne sommes pas encore suffisamment influents, nous a au moins permis de propager largement l’information sur le mouvement et notre perspective propre (commerce, presse, métallurgie...). Et que, là où nous avons joué un rôle essentiel, le principe d’organisation était l’assemblée générale souveraine des travailleurs, l’élargissement et la convergence des luttes. Ce qui s’est fait le plus souvent dans de très bonnes conditions avec la base d’autres syndicats, et d’exécrables relations avec les bureaucraties, dont l’objectif a, semble-t-il, été de freiner le plus possible l’extension du mouvement pour en garder le contrôle absolu.

V- Organisation de la CNT


Le mode de fonctionnement de la CNT correspond à la manière dont nous prétendons que la société dans son ensemble peut être gérée. Décisions par la base, mandats impératifs, rotation des tâches... C’est pas toujours facile, mais ça s’apprend par la pratique !

1) Le syndicat, structure de base


Les prises de décisions sont effectuées au niveau des syndicats, qui constituent la base décisionnelle de la CNT. La CNT est conçue comme une confédération libre de ces syndicats. Le principe fondamental, dans la CNT, est le même au niveau local que dans la perspective révolutionnaire : ce sont aux prolétaires de travailler à leur émancipation, ce sont aux travailleurs concernés de prendre les décisions les concernant, tant que le pacte confédéral est respecté. Ainsi, les sections d’entreprise affiliées à un syndicat bénéficient également d’une autonomie de décision, toujours dans la mesure où les principes généraux du syndicat et de la confédération sont respectés.Le syndicat est un syndicat d’industrie : en clair, c’est un syndicat interprofessionnel réunissant les différentes catégories de personnel travaillant dans une même industrie. La section d’entreprise est également interprofessionnelle. Ce principe est parfois difficile à concilier avec la réalité des formes d’exploitation : ainsi, dans le nettoyage, les travailleurs peuvent changer régulièrement de chantier et ne sont pas forcément attachés à une industrie, encore moins à une entreprise. Ces formes se développent, les liens existant entre les différentes catégories de salariés sont rompus entre autre grâce au recours massif à la sous-traitance et aux externalisations. Des formes de structuration sont à trouver pour éviter le piège corporatiste, qui favorise l’isolement et la concurrence entre métiers au profit du patronat, sans ignorer la réalité.

2) Les structures de coordination

Il existe environ 200 syndicats confédérés dans la CNT aujourd’hui. Le bureau confédéral assure le lien entre les congrès (tous les deux ans). Sa charge est uniquement technique, il veille au fonctionnement courant de la confédération, à la circulation de l’information en interne et avec l’extérieur. Il applique les décisions du congrès, il organise le CCN (Comité confédéral national).Les syndicats sont par ailleurs également regroupés en UR (unions régionales), ainsi qu’en UD et UL (unions départementales et unions locales). Ce sont les unions régionales qui se réunissent tous les six mois en CCN, elles veillent à l’application des décisions de congrès, contrôlent les mandatés confédéraux, prennent les décisions techniques qui s’imposent, assurent le suivi des campagnes confédérales.Les syndicats sont enfin réunis en fédérations d’industrie, lorsqu’ils sont suffisamment nombreux. Il en existe six à ce jour : Education, PTT, Bâtiment-Travaux Publics, Communication culture spectacle, Santé-social et Terre-Environnement. La fédération d’industrie n’a qu’un rôle technique de coordination.

3) L’international, une priorité


Au sein du bureau confédéral, le secrétariat international, composé d’une quinzaine de camarades, travaille à développer les contacts internationaux, à coordonner les actions internationales, à mettre en rapport les syndicats de la CNT avec des structures équivalentes afin de concrétiser une réelle dynamique internationale issue de la base.C’est lors de notre congrès de 2001 que nous avons finalement décidé de renoncer à la référence à l’Association internationale des travailleurs. Malgré notre exclusion en 1996, nous avions en effet conservé cette référence à l’Internationale. Cependant, bien que nous nous réclamions toujours des principes de l’AIT, il fallait admettre que cela ne correspondait plus à rien, dans la réalité. D’une part, l’AIT n’était composée que de sections nationales dogmatiques et moribondes (à l’exception de l’Italie et de certains syndicats espagnols), et n’avait aucune réalité sur la scène internationale. D’autre part, nous-mêmes avions constitué un réseau international dynamique qui avait marqué la renaissance de l’internationalisme rouge et noir, avec des luttes syndicales menées au niveau international, avec d’importants cortèges composés principalement, en plus de la CNT, des IWW, de la SAC suédoise, de la CGT espagnole et de la FAU allemande (Amsterdam 1998, Köln 1999, Paris en mai 2000, Göteborg en 2001, Séville en 2002). Des rencontres syndicalistes internationales (San Francisco 1999, Göteborg 2001, Essen 2002, Séville 2003) nous ont également permis de nouer des contacts avec des organisations pratiquant le syndicalisme révolutionnaire de tous les continents, ces rencontres ont débouché sur de nombreuses actions de solidarité internationales (tout particulièrement avec l’Argentine, depuis l’année dernière).Dans le cadre du G8 d’Evian, la CNT a été présente avec des délégations internationales. Elle a participé à trois initiatives : le Village anticapitaliste (VAAAG), la CLAAAC (coordination des luttes anti-autoritaires) et les forums des luttes sociales.

4) Les commissions


La CNT se dote de commissions. Emanations des syndicats, elles peuvent être interne à l’un d’entre eux, ou s’élargir jusqu’au niveau confédéral. Elles n’ont souvent qu’une existence ponctuelle en rapport avec l’actualité. Quelques commissions parviennent cependant à se pérenniser : la commission femmes est la plus ancienne, elle est mixte et travaille sur le sexisme et les rapports entre sexes ; la commission prison ; la commission juridique, qui se met en place afin de répondre mieux aux besoins croissant des syndicats, particulièrement pour les procès en représentativité à l’occasion des créations de sections d’entreprise ; mais il y a aussi une commission prison, antimilitariste, etc...

Bon, alors, c’est quoi, la CNT ?!


Alors, la CNT, c’est quoi ? Une organisation qui a hérité d’une histoire riche, enracinée dans le mouvement ouvrier, mais qui se construit avant tout dans le présent, dans les luttes auxquelles elle participe, qu’elle impulse parfois. Une organisation encore bien proche du groupuscule dans le champ syndical, bien marginale face aux confédérations représentatives, mais qui élargit son audience, son influence, et qui retrouve sur le terrain des pratiques de nombreux syndicalistes appartenant à d’autres organisations. Une organisation qui refuse les étiquettes idéologiques, les dogmatismes paralysants, toute asservissement à un parti politique, mais qui inclut dans son champs d’action des luttes éminemment politiques, révélatrices d’un projet de société, d’une autre forme d’organisation sociale. La CNT a une grande ambition, l’émancipation des travailleurs, l’abolition des classes, l’égalité et la justice sociale, la gestion de la société par les producteurs. Si la CNT déploie beaucoup d’énergie, c’est pour construire ce rêve, l’ancrer dans la réalité des luttes, le faire partager par tous ceux qui, un jour, mettront à bas le vieux monde. Vive la Révolution sociale !

"L’émancipation des travailleurs, sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes !"


http://www.cnt-f.org/spip.php?article712


une vision en interne de la CNT de l'excusion de l'AIT par F.Mintz

Historique de l’exclusion de la CNT-F de l’AIT 1996-1997


En guise d’introduction

Le 20e Congrès de l’AIT s’est tenu à Madrid en décembre 1996 . Alors que beaucoup de sections espéraient voir un
congrès constructif nous permettant de mettre en place une structure forte capable de pouvoir s’opposer au capitalisme mondial, nous avons assisté à une véritable parodie nous entraînant dans un grand bond vers le passé au lieu de nous tourner vers le nouveau millénaire. Ainsi, en total contradiction avec ses propres statuts, l’AIT a exclu deux sections : la section italienne USI dite secteur Rome et notre Confédération. Il nous a semblé important de faire un travail explicatif, en accord avec le Bureau confédéral, relatant notre exclusion lors de ce terne congrès et d’expliquer les positions de la CNT en matière de relations internationales suite à cette rupture unilatérale. Ces quelques pages sont un premier éclairage.

Madrid 1996 XXe Congrès de l’AIT, rappel des faits.


Le congrès de Madrid s’est tenu les 6, 7 et 8 décembre 1996 . Les sections de l’AIT présentes étaient : les deux CNT (France), les deux USI (Italie), la SF (Angleterre), la NSF (Norvège), la FORA (Argentine), la WSA (États-Unis) et la FAU (Allemagne). Etaient absentes : la COB (Brésil), l’ASF (Australie) et la RRU (Japon). Quant aux invités, s’était déplacée une partie des pays demandant leur adhésions comme le Chili, l’Irlande, la République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie, la CEI, la Colombie. La section du Nigeria n’ayant pu obtenir de visas n’était pas présente. Tout de suite le secteur " Bordeaux "- entendre la scission française - attaque demandant à inverser l’ordre du jour : mettre en premier la question de la CNT française. Il faut souligner que les points précédant celui-ci concernaient uniquement la vérification des mandats, des trésoreries ainsi que le compte rendu d’activité de chaque section. Il est en effet paradoxal de vouloir trancher les litiges sans savoir qui peut prendre part au débat et sans avoir les informations permettant de se prononcer. C’est avec ces arguments que certaines sections repoussent la proposition de la scission française qui, avec sa finesse habituelle, réitérera sa demande à plusieurs reprises. Chaque section effectue son rapport d’activité, le notre étant le plus conséquent. La journée s’achevant la section anglaise de Solidarity Federation, soucieuse de pouvoir se prononcer sur le cas de la CNT française en toute connaissance de cause demanda à rencontrer des compagnons de notre Confédération et de la scission de façon informelle. Nous sommes les seuls à avoir répondu à cette invitation. Là, les camarades de SF nous ont expliqués que notre participation aux comités d’entreprises posait problème... désinformation ? Nous avons tôt fait de les rassurer sur ce point : nous ne participons pas aux CE que nous considérons comme un lieu de collaboration de classes.

La reprise du congrès, le lendemain se faisait sur les cas de la France et de l’Italie. la NSF (Norvège) demandait d’entrée notre exclusion arguant de notre participation aux élections et donc étant en oppositions aux principes de l’AIT. De plus, les Norvégiens nous reprochaient d’avoir organisé en février 1993 un congrès de scission. Selon les chiffres liés aux cotisations AIT, les syndicats présents à ce congrès représentaient 80 % des adhérents contre 20 % qui rejoignirent la scission. Qui a fait scission ? ! Nos camarades allemands de la FAU, faisant preuve du même pragmatisme que les Anglais, proposaient, comme le précisent les statuts de l’AIT, la création d’une commission d’information composée de différentes sections et du secrétariat de l’AIT. Ainsi cette commission rencontrant les diverses parties, pouvait avoir l’information nécessaire et produire un rapport à partir duquel un référendum aurait été organisé. Il est important de souligner que lors de plénums précédents la NSF avait déjà fait cette proposition : toutes les sections avaient accepté sauf la scission française. Suite à cette intervention de la FAU, les interventions reprennent dans une atmosphère chaotique et tumultueuse qui ont entraîné trois faits importants : Les Italiens de l’USI dite Rome dont le cas devait être examiné après le nôtre, dénoncent l’ambiance de procès politique qui domine le congrès et décident, dégoûtés, de quitter la salle après une intervention poignante. Les militants de l’USI dite Prato Carnico expliquent qu’aux vues de nos interventions, il semble qu’ils n’ont pas suffisamment d’informations et qu’ils s’abstiendront sur le cas français. La présidence qui était tenue depuis le début des débats par les Anglais, écœurée par ce foutoir sans nom, préféra démissionner, ses interventions pour rétablir un ordre de travail étant ignorées.

Tout de suite la CNT espagnole s’est proposée pour reprendre la présidence. Elle a coupé court au débat et proposé de passer au vote entre la proposition allemande (la création d’une commission d’information) et celle de la NSF (exclusion de notre Confédération). La NSF soutint sa motion et la FAU la sienne, précisant que quel que soit le résultat, elle continuerait à travailler avec nous. Solidarity Federation s’abstînt ce qui conduisit la présidence à les interpeller (une présidence neutre ! !) et à leur dire qu’ils ne respectaient pas leur mandat. SF répondit donc en lisant son mandat (pour la troisième fois) et que compte tenu du fait que nous ne participions pas aux CE (son mandat portant sur ce point), ils ne demandaient pas nôtre exclusion, et garderaient des liens avec nous. La CNT espagnole vota pour la motion de NSF. La présidence demanda à l’USI Prato Carnico de voter. Un compagnon de Prato Carnico souligna, à juste titre, que la question de l’USI n’ayant pas été encore traitée, pour savoir laquelle des deux sections est reconnue en Italie, ils ne pouvaient pas voter. La présidence réintervient pour exiger qu’ils lisent leur mandat. Un autre membre de Prato Carnico vota alors pour la motion de NSF. Un violent débat éclata alors au sein de la section Prato Carnico. La présidence s’emportait et demandait à la scission française de voter sur son propre cas, la salle éclata de rire et on passa au suivant, était-ce vraiment de l’humour ? La WSA et la FORA ne prirent pas part au vote. Résultat des votes : 2 sections ont voté pour notre exclusion et une contre, 3 se sont abstenues ou n’ont pas pris part au vote. Le vote de l’USI Practo Carnico nous semble à l’image de ce procès, délirant. La fin du congrès fut pour nous l’occasion de nouer des liens avec des (futures) sections qui dans une large majorité se demandèrent où elles étaient tombées.

Réflexions autour d’une logique liquidatrice

Chacun sait à la CNT-F que l’AIT est aujourd’hui une organisation syndicale internationale modeste et ceci à l’image d’une énorme majorité de ses sections. Chacun à la CNT-F est également attaché au sigle de l’AIT dont la renaissance à Berlin en 1922 marquait la volonté de revenir aux pratiques de la Ire Internationale, ceci face et contre les internationales réformistes et marxiste qui avaient alors le vent en poupe. Aussi si l’on analyse le congrès de Madrid de 1996 doit-on se garder de tout sentimentalisme, partir des faits pour comprendre la dramatique logique politique de ce congrès afin de dégager une connaissance objective des contradictions présentes au sein de notre internationale syndicale.

Le congrès en chiffres

10 sections dont deux pour l’Italie et pour la France (nous ne tenons pas compte des nouvelles sections ayant adhéré suite à Madrid). La réalité des sections sur le terrain que ce soit sur le plan numérique mais également sur le plan de l’activité concrète est significative. Ainsi nous avons des groupes de propagande en faveur de l’anarchosyndicalisme aux effectifs modestes mais à l’activité indéniables : la WSA (États-Unis) qui a une politique de réseau international prépondérante , on leur doit (notamment) la première section sur le continent africain. La FAU qui continue son développement malgré la difficulté d’un passé où le syndicalisme a toujours été synonyme de collaboration de classe et de cogestion. Les camarades allemands font également preuve d’une intense activité dans le développement des idées anarchosyndicalistes dans les pays de l’Est. La SF anglaise, également petite, travaille activement à la future construction de syndicats. La section italienne dite Rome, la plus importante au niveau numérique présente un travail syndical indéniable et un poids certain dans les luttes. Un certain nombre de nouvelles sections ayant adhéré suite au congrès de Madrid se retrouvent dans ces caractéristiques et ces stratégies : Organise (Irlande), Solidaridad Obrera (Chili). L’autre facette des chiffres, c’est la déconfiture de la CNT espagnole : 200 000 adhérents en 79-81, 3 000 aujourd’hui et une activité essentiellement attachée à récupérer le patrimoine historique de 1936. La section norvégienne ou les Amis de l’AIT ressemblent plus à des clubs anarchistes de part leur activités (inexistantes) et leur effectifs (moins de 10). Quant à la scission française, 120 membres, un travail pour sauver les ours du Somport et une participation symbolique au mouvement de décembre 1995 résume le néant de cette prétendue section. La conséquence numérique de ce congrès est que deux des plus grosses et des plus actives sections de l’AIT, l’USI Rome et notre Confédération, soit un pourcentage énorme des maigres effectifs de l’Internationale en ont été exclues.

Il est nécessaire de distinguer deux choses : d’une part la méthode bureaucratique qui permet de réussir arithmétiquement les exclusions et qui est synonyme de faiblesse, de peur de voir un quelconque pouvoir s’échapper, et d’autre part les orientations qui se dissimulent derrière ces exclusions.

L’exclusion du point de vue arithmétique et ses causes

Si depuis quatre années, la scission végète en France, son activité fonctionnelle n’a jamais cessé au niveau international. Alors que tous nos efforts étaient tendus pour nous construire en France dans le mouvement social, notre action internationale s’est limitée à des initiatives de solidarité à des luttes - Bangladesh, Chiapas, mineurs chiliens - Par contre, la scission a eu comme unique activité de nous calomnier auprès des sections de l’AIT sur des points précis. Nous avons été présentés comme recourant systématiquement aux comités d’entreprises, comme étant des agents de la SAC suédoise et de la CGT espagnole. Dans la plus pure tradition policière, des dossiers ont été constitués contre nous, traduits en espagnol et envoyés à toutes les sections. Ils n’ont trouvé d’écho qu’auprès de la CNT espagnole, de la NSF et des " Amis " de l’AIT. Il est important de connaître ce qui fonde l’unité de vue entre la CNT espagnole, les Norvégiens et la scission française. Il faut cependant se garder d’avoir une approche globale de la confédération espagnole qui ne saurait se réduire à la représentation présente à Madrid, de nombreux syndicats ne partageant pas les positions sectaires de leurs représentants comme la CNT en exil par exemple.

L’exclusion du point de vue des orientations syndicales en présence


Quand en février 1993, la CNT française s’est scindée, cette rupture s’est réalisée sur la base de divergences fondamentales quant à la nature de l’anarchosyndicalisme à reconstruire. Contre une minorité qui proposait de ne s’organiser que sur la base territoriale, nous revendiquions le fondement organisationnel du syndicalisme révolutionnaire : présence sur le plan territorial (union locale) et dans les entreprises (syndicats, fédérations d’industries). Face à ceux qui proposaient de fonctionner sur les mêmes bases que les groupes politiques (spécifiques et réformistes), nous entendions maintenir notre présence dans les entreprises et les quartiers. Parallèlement, nous souhaitions un syndicat ouvert aux travailleurs. En cela, nous nous situons dans la lignée de Bakounine au sein de la Ire Internationale, de Pelloutier/Pouget dans la CGT du début du siècle, continuant à croire que le syndicat anarchosyndicalistes transforme ceux et celles qui le rejoignent en militants et militantes révolutionnaires. De ce point de vue nous nous opposons à ceux qui conçoivent l’adhésion d’un strict point de vue idéologique. Enfin, en 1993, nous affirmions la pratique de l’unité d’action dans le cadre d’un conflit, ce qui n’exclut en rien notre liberté de pensée et d’action. Sur ce point nous sommes en totale opposition avec ceux qui se réfugient dans une tour d’ivoire et laisse le champ libre aux réformistes. En quatre ans, nous avons mis en pratique cette orientation sans renier nos principes et nous avons rencontré un écho auprès de jeunes précaires, des lycéens, des étudiants, des immigrés, des travailleurs du privé et du public. Quand à la scission, ses principes on donné le résultat que l’on sait : 120 adhérents et une activité nulle. Le constat que l’on peut faire après le congrès de l’AIT, est que les mêmes divergences que celles que nous avons connu en France existent au sein de l’Internationale. La scission de l’USI en Italie avait confirmé ce point. Le vote de Madrid est paradoxalement positif car l’orientation de la scission française n’a été partagée que par la section norvégienne et une partie de la CNT espagnole : des sections qui végètent, qui stagnent, qui reculent ou qui doivent faire leur révolution interne (CNT espagnole). Les sections modestes, mais actives de l’AIT, nous ont soit soutenu soit se sont abstenues. Pourquoi une nette majorité ne s’est elle alors pas clairement dessiné en notre faveur ? Le travail de sape opéré par la scission a joué : nous avons été systématiquement présentés comme des électoralistes, comme des partisans de la collaboration de classes voir pire comme des fascistes ou des " jaunes ". Cette poudre aux yeux a masqué le vrai débat au sein de l’AIT entre les positions passéistes de certains et un anarchosyndicalisme tourné vers l’avenir que nous représentons.

Salutaire congrès de Madrid : Arithmétiquement battu, politiquement vainqueur.


Une exclusion dans de telles conditions aussi bureaucratiques et faibles politiquement parlant, ne pouvait que renforcer notre combativité et notre référence à l’AIT. Pour l’heure, la CNT française ne reconnaît pas son exclusion et développe un travail internationaliste en référence permanente à l’esprit de l’AIT. Depuis Madrid, notre activité a été intense : au niveau des contacts noués avec des organisations syndicales dans le monde entier : Canada, Indonésie, Népal, Pakistan, Taiwan, Nicaragua etc. Au niveau du travail de terrain, nous avons modestement participé à la lutte pour la défense du site Renault de Vilvorde en Belgique. Notre Confédération s’est également largement impliquée dans la solidarité avec le mouvement social sud-coréen au début de l’année 1997 et, là aussi , des liens se sont créés notamment avec la centrale syndicale illégale KCTU. De plus, la CNT a activement participé à la marche européenne contre le chômage qui s’est achevée le 14 juin à Amsterdam. Marche dont nous espérons qu’elle sera la première étape de la construction d’une Europe sociale où ceux qui ont vendu les travailleurs de Vilvorde - les syndicats réformistes français et espagnols - n’auront pas leur place. Notre travail internationaliste se retrouve aussi dans la solidarité avec les peuples soumis au poids du colonialisme français en Guyane, en Kanakie ou encore à La Réunion. Nous avons également eut de nombreuses discussions avec des sections membres de l’AIT qui ont cherché à faire toute la lumière sur les nombreuses accusations dont nous étions victimes. Ces discussions, formelles ou non, avec Solidarity Federation, la FAU, Organise et des membres de la CNT espagnole ont été riches en enseignements. La manipulation, les mensonges, le bureaucratisme des événements de Madrid sont des données que toutes les sections que nous avons rencontrés reconnaissent et regrettent. Elles regrettent surtout leur attentisme face aux manœuvres de la scission française et aux magouilles exercées pendant le congrès. Elles regrettent aussi que le poids historique de la CNT espagnole lui permette encore d’exercer une influence exagérée sur les orientations de l’Internationale. Nous pensons que le passé glorieux de certaines sections ne doit en aucun cas entraver le débat et servir les desseins de groupes aussi minoritaires et insignifiants que la scission française. Lors de la scission de 1993, nous savions que c’est sur le terrain social que nous construirions notre Confédération. Depuis, nos pratiques ont permis un réel développement. Décembre 1996 marque une date décisive dans l’histoire de l’AIT, non pas que les procédés bureaucratiques resteront dans les annales, mais ce congrès montre que deux orientations sont en présences : une conception dogmatique tournée vers le passé, celle de la scission française et de ses alliés d’un temps, et la nôtre tournée vers le monde du travail, vers le mouvement social. C’est sur cette base avec toutes les sections vivantes de l’AIT et avec les forces syndicales qui existent hors d’elle, que nous forgerons le renouveau international de l’AIT.

Réflexions autour de l’exclusion de l’AIT (1997)

Suite au lamentable 20e Congrès de Madrid, la CNT a organisé une réunion extraordinaire de ses syndicats pour définir sa politique internationale. Preuve est que la CNT ne prend nullement à la légère son rôle (certes modeste) et sa participation à l’édification d’une Internationale forte, capable de s’opposer avec succès au capitalisme mondial. Avant d’en arriver là, un long, un très long chemin nous attend et un état des lieux s’est imposé. Madrid : émergence d’un politburo ?

Les conséquences de Madrid sont nombreuses au niveau de l’analyse de la réalité internationale. Notre délégation s’était déplacée à Madrid en s’attendant à avoir un débat polémique, un débat dur mais un débat tout de même. Or sans " pleurnicher " sur notre sort, il est important de souligner que quoi que nous eussions fait, la décision avait été prise depuis longtemps : la CNT-F aurait été exclue. Notre grand tort est d’avoir pensé que l’AIT se devait de se tourner vers l’avenir et non pas s’ancrer dans le passé. Le choix des scissionnistes comme section française de l’Internationale implique la négation du mouvement social français qui après une longue léthargie se reforme. Notre confédération, à la différence de la scission, peut prétendre à une (modeste) place dans ce mouvement et ce, grâce à notre implantation dans le monde du travail, implantation née, non pas aux dépends de nos principes mais grâce à nos pratiques anarchosyndicalistes et syndicalistes révolutionnaires. Malgré cela, malgré notre riche bilan qui argumentait dans ce sens, rien n’y a fait.

Quels sont les motifs de cette exclusion planifiée ? Un habile travail de lobbyng ? Un choix fait par " copinage " Peut-être, mais l’élément essentiel est sans doute la formidable place que la doctrine a pris au sein de certaines sections. Ironie de l’histoire quand on se penche sur le passé de l’AIT et notamment sur le congrès de La Haye en 1872 ! Avant de rassembler les travailleurs, avant de s’impliquer dans le mouvement social avec notre bannière, certaines sections mettent en avant l’unique aspect idéologique. Les adhérent(e)s se doivent d’être avant tout des militant(e)s qui pensent et agissent en accord avec le dogme libertaire, au diable les pratiques de lutte, seule la doctrine doit dominer. Ainsi des sections fantômes comme la NSF se cantonnent à un rôle de gardien du dogme tout en n’ayant aucune implication dans le monde du travail norvégien. Le constat est le même pour les " Amis " de l’AIT, fausse section et vrai greffier de tribunal qui passe son temps à donner des leçons de pureté idéologique. Ce sectarisme se retrouve également chez certains militants de la CNT espagnole qui ont été particulièrement actifs pour arriver à notre exclusion et à celle de l’USI Rome. Sont-ils aussi actifs contre l’État et les patrons qu’ils l’ont été contre nous ? Cette émergence formelle du dogmatisme, outre le fait qu’elle soit à contre-courant de la réalité internationale et de la lutte que nous devons mener, se teinte également d’un fort ethnocentrisme. L’idéologie mise en avant comme valeur fondamentale de l’AIT est une idéologie faite par et pour des Occidentaux. Comment peut-on, en niant la formidable réalité de nos pratiques, espérer un développement dans les pays du tiers-monde alors que l’AIT demande aux sections d’être avant toute chose des anarchistes ? Cet aspect missionnaire est en total contradiction avec nos principes et pratiques de luttes qui doivent privilégier l’autonomie ouvrière. Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis

Alors qu’allions-nous faire dans le domaine de l’International ? Allions-nous de suite construire une nouvelle internationale avec la SAC suédoise, la CGT espagnole et l’USI Rome ? Certes non, la réunion des 25 et 26 janvier 1997 a été très claire sur ce point. Il nous semble aussi important de démystifier la SAC et la CGT-E. en ayant une information claire sur leurs activités, sur leurs aspects positifs et sur leurs côtés incontestablement réformistes notamment sur la question des subventions d’État et des permanents. Il nous semble surtout important de développer les liens avec les sections vivantes de l’AIT, celles qui ont une réelle stratégie d’implantation dans le monde du travail, celles qui veulent dépasser le stade du groupuscules dogmatique. Ces sections existent. La construction d’un mouvement fort au niveau national n’a que peu d’avenir si en parallèle un mouvement international n’émerge pas.

Une grande majorité des syndicats de la CNT ont dégagé comme principale orientation internationale le texte suivant :

" La CNT-F ne reconnaît pas son exclusion du congrès de Madrid. En conséquence elle entend poursuivre son travail internationaliste en liaison avec les sections de l’AIT qui le souhaitent et en relations avec les syndicats présentant des caractéristiques de ruptures avec le capitalisme et l’Etat et agissant hors de l’AIT.


http://www.fondation-besnard.org/article.php3?id_article=174
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Cheïtanov le Mar 13 Nov 2012 17:04

Et le 14 novembre elle est pas "unitaire"...

Bien qu'étant à la CNT-AIT, il m'avait semblé être neutre... même la brochure des Cahiers de l'Anarchosyndicalisme est neutre dans son approche, ah les vilain-es sectaires que nous sommes. Par contre Docteur Louarn, ces textes des Vignoles sont remplies de mensonges...

doctor louarn a écrit: d’une part, une ligne dogmatique dure, s’opposant radicalement aux élections du personnel et donc à la stratégie de développement des sections syndicales, se repliant de fait sur une ligne propagandiste anarchiste/anarcho-syndicaliste

Et ça c'est pas du dénigrement peut-être ? Une ligne dogmatique dure, sans déconner.

doctor louarn a écrit:Historiquement, la CNT a deux références qui se complètent, le syndicalisme révolutionnaire et l’anarchosyndicalisme.

N'importe quoi, SR et AS ont rien à voir, vous le savez.

doctor louarn a écrit:: il est arrivé par la suite que des syndicats de la CNT-AIT se présentent aux élections de DP et effectuent un excellent travail syndical

Alors ça c'est le pire, mensonge éhonté. Vous le savez, il vous a été demandé de rétablir la vérité à plusieurs reprises, on a jamais e de réponses. En gros c'est pour justifier votre électoralisme, "si même la CNT-AIT le fait vous voyez bien", sauf que c'est jamais arrivé depuis 1993... bin oui, c'est tout con hein, mais on est anarchosyndicalistes.

Quant au congrès de Madrid, on passera sur les magouilles Vignoles, le fait d'emmener des délégué-es au bar pour pas qu'ils votent... etc etc.
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede bajotierra le Mar 13 Nov 2012 17:07

sur le congrés de 1996 (et notemment sur le bar :wink: ) il y a des témoignages ici

http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/viewtopic.php?t=3596
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Arthur le Mar 13 Nov 2012 18:27

Il faut laisser aux historiens (si un jour certains s'y intéressent) le soin d'écrire sur ces scissions.
Le fait est aujourd'hui avéré que CNT-AIT et CNT-f ont poursuivi des chemins différents.
Il faudrait être encore dans la même famille pour vouloir continuer à s'écharper gaiement.
Si les membres de la CNT-AIT veulent écrire cette histoire de cette façon, pour ce qui me concerne je leur abandonne sans problème (ayant adhéré en 1997, je ne me sens guère concerné) .
De toute façon on va aux élections (pas toujours, mais souvent) dans le privé, on va même au CE, et là on se présente aux suffrages pour les élections TPE. Donc la CNT-AIT a raison, on va aux élections et eux non.
Pour ce qui est des inter-syndicales locales, suivant les cas on ne s'y refuse pas. Dans certaines régions (comme en RP), ce sont les autres confédérations qui nous refusent (sinon on y serait sûrement). Et pour ce qui est de signer des appels avec des partis politiques cela nous arrive parfois. Donc encore une fois la CNT-AIT a raison: on signe parfois et eux jamais.
Nos choix sont différents, ce qui explique que la scission se soit produite, et perdure.
Ce qui s'est ensuite passé à Madrid n'a pas vraiment non plus une importance phénoménale. Ce n'est qu'une tempête dans le verre d'eau de groupuscules au sein d'un groupuscule international. Après que les AS espagnols aient une tendance à la ramener sous prétexte que leurs anciens auraient connu "le bref été de l'anarchie", ce n'est pas une nouveauté. Elle perdure d'ailleurs même dans leurs scissions (la CGT-E se la pète tout autant).

Enfin, si les membres de la CNT-AIT ont envie de critiquer la CNT-f qu'ils le fassent (ils n'attendent d'ailleurs pas mon autorisation), pour ma part leurs pratiques n'entravant pas les miennes (et s'en trouvant aux antipodes) je n'ai pas d'avis dessus.

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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Cheïtanov le Mer 14 Nov 2012 12:37

Arthur a écrit:Il faut laisser aux historiens (si un jour certains s'y intéressent) le soin d'écrire sur ces scissions.


“It is those unsuccessful revolutionaries who have been the chief victims of those historians who are only interested in success.”JOLL James, “The Anarchists”, London, 1964. ("Ce sont ces révolutionnaires malheureux-euses/sans succès qui ont été les victimes principales de ces historien-nes qui sont seulement intéressé-es par le succès.")
"Si les anarchistes n'écrivent pas leur histoire, personne ne le fera pour eux" Anonyme.

Arthur a écrit:Il faudrait être encore dans la même famille pour vouloir continuer à s'écharper gaiement.

Bien que vous vous dites pas anarchistes, le propre de l'anarchisme est d'être clair et de porter publiquement les dysfonctionnements, erreurs etc... Ce qui se fait ailleurs mais pas en fRance (ex : l'Anarchist Federation britannique a une position publique-articles, statuts-contre l'anarchosyndicalisme en tant qu'outil révolutionnaire; la CNT-AIT es critique ouvertement-même par affichage-la CGT es etc). Dans ces cas-là tu ne peux critiquer la CGT ou le FdG...

Arthur a écrit:(ayant adhéré en 1997, je ne me sens guère concerné

Tu devrais pourtant, puisque si tu as fait le choix de la CNT-v, c'est bien en connaissance de cause...

Arthur a écrit:Donc la CNT-AIT a raison
Arthur a écrit:Donc encore une fois la CNT-AIT a raison

Ouah ça c'est de l'histoire :wink:

Arthur a écrit:Ce qui s'est ensuite passé à Madrid n'a pas vraiment non plus une importance phénoménale. Ce n'est qu'une tempête dans le verre d'eau de groupuscules au sein d'un groupuscule international

Oui et non. C'est sur que ça n'a pas changé la condition du prolétariat mondial. Mais ce fut une redéfinition de l'anarchosyndicalisme, dont 3 des organisations principales venaient de scissionner sur des questions théoriques, pratiques et éthiques (CNT-AIT es, CNT-AIT f et USI-AIT), et pour au moins une voir deux d'entre elles, ça concernait quelques milliers de travailleurs-euses affilié-es à ces syndicats, et ça a amorcé le début de renouveau de la CNT-AIT es.

Arthur a écrit:Après que les AS espagnols aient une tendance à la ramener sous prétexte que leurs anciens auraient connu "le bref été de l'anarchie", ce n'est pas une nouveauté.

Tout à fait, mais c'est de moins en moins le cas, en tout cas au sein des syndicats que j'ai p rencontrer.

Arthur a écrit:la CGT-E se la pète tout autant

Alors qu'elle a pas vraiment compris le truc :wink:

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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede doctor louarn le Jeu 15 Nov 2012 11:10

Je passais les textes pour information, je ne me retrouve pas dans tout et ne me sens pas concerné par la scission non plus.
Comme e le remarquais dans mes interventions précédentes, j'ai juste constaté, de fait, que les personnes que j'ai rencontré de l'AIT se complaisait malheureusement dans un délire groupusculaire. Il y a bien d'autres choses a faire que de tracer les limites de ce qui différencie l'AIT de la CNT.

Je pense que l'AS et le SR peuvent effectivement travailler de concert au sein d'une organisation de classe et vers un but émancipateur, plutôt que de reproduire le modèle: un syndicat par tendance qu'on retrouve dans le paysage social dans l’hexagone.

et ça a amorcé le début de renouveau de la CNT-AIT es


qui ont dépassé les embrouilles internes pour rebondir et non pas en parler encore 20 ans plus tard comme si ca c'était passé hier et faire du syndicalisme.

Je trouve dommage que l'AIT ne se soit pas développé, effectivement il y a des leçons a en tirer, mais c’est a vous de le faire
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Cheïtanov le Jeu 15 Nov 2012 14:51

doctor louarn a écrit:Je passais les textes pour information, je ne me retrouve pas dans tout et ne me sens pas concerné par la scission non plus.

Je demande pas que tu saches tout, mais quand on voit la rétention d'infos et les mensonges des Vignoles depuis 1993 le minimum c'est de savoir. Quand je vois que localement un compagnon, juste après son adhésion, s'était fait dire que la CNT allait aux élections et bossait avec le NPA, ça l'a surpris, sauf que il connait désormais les différences... Et surtout, c'est bien là le "drâme", la CNT-v continue a faire croire qu'elle est anarchosyndicaliste, tout en cachant ce qui fâche ou en trraitant les critiques de "sectaires, dogmatiques et orthodoxes". (et si c'était le contraire ?)

doctor louarn a écrit:ce qui différencie l'AIT de la CNT.

Rien puisque si vous n'aviez pas usurpé un signe, la CNT-f est la section française de l'AIT :)

doctor louarn a écrit: les personnes que j'ai rencontré de l'AIT se complaisait malheureusement dans un délire groupusculaire

SI tu pouvais m'expliquer ce que ça signifie je suis preneur.

doctor louarn a écrit:Je pense que l'AS et le SR peuvent effectivement travailler de concert au sein d'une organisation de classe et vers un but émancipateur, plutôt que de reproduire le modèle: un syndicat par tendance qu'on retrouve dans le paysage social dans l’hexagone.

Et c'est ton opinion, que je conçois (concevoir ne veut pas dire être d'accord...). Mais si processus révolutionnaire il y a, vous allez faire comment ? Les SR voudront syndicaliser, et s'il reste des AS illes voudront socialiser... Sans compter que cette idée vous a apporté moultes déchirements internes et c'est pas fini. Ce fonctionnement par tendance rappelle les partis marxistes.

doctor louarn a écrit:qui ont dépassé les embrouilles internes pour rebondir et non pas en parler encore 20 ans plus tard comme si ca c'était passé hier et faire du syndicalisme

On doit pas parler de la même CNT-AIT es :D
Affiche récente :
Image

doctor louarn a écrit:et faire du syndicalisme.

Pareil, la CNT-AIT es est claire, elle ne fait pas "du syndicalisme" mais bel et bien de l'anarchosyndicalisme, c'est écrit partout, et c'est "une autre manière de faire du syndicalisme"

doctor louarn a écrit:Je trouve dommage que l'AIT ne se soit pas développé, effectivement il y a des leçons a en tirer, mais c’est a vous de le faire

Merci :wink: En effet la CNT-AIT f ne s'est pas développée depuis quelques temps. Mais l'AIT si : la CNT-AIT es se renforce, la dernière section (ZSP-AIT en Pologne) est très active, la SolFed-IWA en Grande-Bretagne est en plein boom comme jamais une orga AS ne l'a été là bas, et le prochain congrès devrait accueillir 3 voir 4 nouvelles sections. ALors certes, tout ça fait pas des millions d'anarchosyndicalistes, sans compter les scissions et leur soutien étatique, mais l'AIT va plutôt pas mal, même si évidemment ça reste super groupusculaire, mais sans permanent-es ni subventions !

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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede acratack le Jeu 15 Nov 2012 16:26

c'est vrai qu'une orga qui a 500 adhérents( on passera sur les doubles adhésions...) et donc une centaine de militants c'est une orga de masse...ah l'autopersuasion des vignolles...
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede vroum le Jeu 15 Nov 2012 21:29

il s'en passe de belles au 33 rue des Vignoles, la CNT invite carrément des militants du Parti des indigènes de la République :

À l'initiative de la CNT-éduc93, jeudi 22 novembre, 19 heures, au 33 rue des Vignoles. Débat contradictoire.

Les féministes blanches et l'empire
(éditions La Fabrique)
Félix Boggio Éwanjé-Épée - Stella Magliani-Belkacem

Parution : 22/10/2012
ISBN : 978-2-3587-2043-4
144 pages
11 16,8 cm

Depuis la loi dite « sur le voile à l'école » de réelles fractures sont apparues entre les différentes composantes du mouvement féministe pour aboutir à des clivages profonds en termes de mots d'ordre, d'actions et de mobilisations. Dans le même temps, l'offensive raciste s'est affermie, greffant à sa rhétorique la question des « droits des femmes ». Il est de plus en plus courant d'analyser ce virage en terme d'« instrumentalisation du féminisme à des fins racistes ». Ce livre entend précisément interroger et discuter cet énoncé.

L'idée qu'un mouvement social, une politique d'émancipation, puissent être simplement utilisés, ou récupérés par l'ordre existant pour renforcer son discours rencontre bien des limites. Comment expliquer que la réaction ait pu soudainement se parer de vertus « féministes », elle qui a toujours été si hostile aux mouvements féministes, elle qui est si prompte à défendre le patriarcat ? Pour comprendre ce tournant, il faut envisager la chose non comme une simple « récupération » ou « instrumentalisation » mais plutôt comme une convergence d'intérêt, comme une affinité entre les objectifs, à court ou moyen terme, de larges franges du féminisme et du pouvoir raciste et impérialiste, à des moments historiques précis.

C'est dans cette perspective que les auteur-e-s de ce court essai entreprennent une généalogie des stratégies féministes : non pas une histoire détaillée, mais plutôt un coup de projecteur sur des situations historiques où la question raciale et/ou coloniale s'est trouvée au cœur du discours des féministes. Les suffragettes et « la mission civilisatrice », le féminisme de la deuxième vague et, plus près de nous, l'épisode de la loi sur le voile à l'école ou encore celui de la solidarité internationale, constituent ces « moments » dont l'étude met à jour les logiques qui ont conduit certaines féministes à promouvoir leurs objectifs aux dépens des colonisé-e-s et descendant-e-s de colonisé-e-s.

Le livre propose une discussion stratégique sur le féminisme et le racisme, un récit des occasions perdues et de certaines faiblesses héritées que les mouvements progressistes doivent comprendre et dépasser pour inventer des futurs émancipateurs.

Félix Boggio Éwanjé-Épée est étudiant en philosophie et membre des comités éditoriaux de ContreTemps et de RdL, La Revue des Livres.

Stella Magliani-Belkacem travaille aux éditions La fabrique. Ensemble, ils ont contribué à Contre l'arbitraire du pouvoir (2012) et ont coordonné Race et capitalisme (Syllepse, 2012).


où quand la question de la couleur de peau remplace la question de classe, pour une organisation de classe, c'est plutôt cocasse...
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Cheïtanov le Ven 16 Nov 2012 03:21

Il y a qui des Indigènes de la République ?? Si c'est vrai, c'est assez monumental.

En même temps, illes rejoignent juste le reste des gôchistes (dont AL...) qui travaillent avec...
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede baboeuf le Ven 16 Nov 2012 05:57

ce ne serait qu'à demi étonnant. je me souviens avoir du gueuler pour empecher une réunion publique pro pal à l'initiative de la cnt avec comme invités des représentants du hamas et du hezbollah.
et puis comme toute les organisations peuplées de fils de bonne famille, on a notre lot de petits blancs culpabilisés sensibles aux ecrits d'un Pierre Tevanian. (dont vous pouvez commander les livres aux editions libetalia).
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede vroum le Ven 16 Nov 2012 05:59

Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem sont au PIR, ils ont co-écrit avec Houria Bouteldja, porte parole du PIR et Sadri Khiari, fondatrice du PIR le livre "Nous sommes les indigènes de la république" : http://www.editionsamsterdam.fr/articles.php?idArt=215
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede makno le Ven 16 Nov 2012 11:35

:shock:

" Bien que vous vous dites pas anarchistes, le propre de l'anarchisme est d'être clair et de porter publiquement les dysfonctionnements, erreurs etc... Ce qui se fait ailleurs mais pas en fRance (ex : l'Anarchist Federation britannique a une position publique-articles, statuts-contre l'anarchosyndicalisme en tant qu'outil révolutionnaire; la CNT-AIT es critique ouvertement-même par affichage-la CGT es etc). Dans ces cas-là tu ne peux critiquer la CGT ou le FdG... "

Bien d'accord avec Cheitav, tout a ete dit et demontré sur le réformisme de la Cnt-F et ses magouilles et cela ne date pas d'aujourdhui.
Syndicat pseudo anarcho-syndicalisme qui ratisse large,bonjour la confusion.

Bref personne n'est dupes des tristes gesticulations de la dite Cnt-F.
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Re: Le 33 rue des Vignoles

Messagede Arthur le Ven 16 Nov 2012 12:49

La faiblesse du mouvement libertaire réside souvent dans sa très grande capacité à tout dénigrer.
Pour ce qui concerne le débat, et présentation de l'ouvrage: "Les féministes blanches et l'empire", je laisse le soin aux camarades du syndicat de l'Education 93, de répondre si ils le souhaitent.
Pour être sûr cependant que rien ne puisse échapper aux critiques des uns et des autres je communique ici les prochaines manifestations publiques auxquelles appellent ou invitent les différents syndicats CNT-f de la région parisienne (il y en a pour tous les goûts et surtout matière à toutes les critiques dont savent si bien faire preuve certains adeptes du militantisme immaculé).
Faites-vous plaisir !!! (et pour ceux qui le peuvent venez portez la contradiction lors de ces événements (évitez si possible le ciné-club enfants))

Dimanche 18 novembre :
– Initiative du Comité Chiapas autour de la question du territoire et des locaux du 33 –projection, information, repas musical.

Mercredi 21 novembre 2012
Projection et débat avec des camarades polonais du syndicat “Inicjatywa Pracownicza” (initiative des travailleurs) :
Pologne- La lutte dans l’usine Chung Hong
Prix libre en soutien à la caisse de grève de Chung Hong

Samedi 24 novembre :
– Cine-club SUB-Version : The Rocky Horror Picture Show à partir de 18 heures (gratuit).

Vendredi 30 novembre :
18 heures : Débat avec Friot sur la cotisation sociale .

Samedi 1er décembre :
– Manifestation contre la précarité à 14 heures (Place Stalingrad).

Jeudi 6 décembre :
– Rassemblement procès People & Baby.

Vendredi 7 décembre :
– Soirée de soutien pour les locaux.

Samedi 8 décembre :
– Ciné-club du SUB pour les enfant (gratuit)s.
– Élections TPE aux Vignoles.

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