La révolution française aux origines du nationalisme

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La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede fabou le Dim 26 Fév 2012 16:05

Lu sur la Base de données anarchistes :

Rudolf Rocker : "La révolution française aux origines du nationalisme "

Rudolf Rocker né en 1873 en Allemagne, fut mêlé à l’histoire du mouvement anarchiste dans de nombreux pays à tel point que ses volumineuses mémoires sont une véritable chronique de l’anarchisme international.

Il quitta définitivement l’Allemagne quand Hitler prit le pouvoir et il vit actuellement aux États-Unis

Son livre « Nationalisme et Culture » était écrit avant son exil et fut publié à Barcelone pendant la Révolution, d’autres éditions suivirent notamment en anglais, néerlandais, espagnol, yiddish, portugais et suédois. Aucune édition française n’a encore pu voir le jour. Pourtant cette oeuvre fondamentale occupe une place éminente parmi les écrits anarchistes et dans la pensée contemporaine.

Des hommes aussi. divers que Bertrand Russel, Lewis Munnford, Herbert Read ou Einstein en ont fait un éloge marquant.


[…] Après l’essai infructueux de la famille royale pour fuir, la situation intérieure devint de plus en plus tendue jusqu’à ce que la prise des Tuileries mit une fin à toutes les demi-mesures, et les représentants du peuple ouvrirent sérieusement le débat sur l’abolition de la royauté. Manuel résuma tout le problème en une phrase : « Ce n’est pas assez d’avoir déclaré la domination du seul et unique souverain, la nation. Nous devons aussi la libérer du faux souverain le roi. » Et l’abbé Grégoire le sou tint, décrivant la dynastie comme « des générations vivant de chair humaine » et déclarant : « Les amis de la liberté doivent finalement recevoir pleine sécurité. Nous devons détruire ce talisman dont le pouvoir magique peut encore obscurcir l’esprit de beaucoup d’hommes. Je demande l’abolition de la royauté par une loi solennelle. »

Le triste abbé n’avait pas tort ; en tant que théologien il savait combien intimement la religion et la politique sont unies. Bien sûr le vieux talisman devait être cassé pour que les simples d’esprit ne soient plus conduits à la tentation. Mais ceci ne pouvait être fait qu’en transférant son influence magique sur une autre idole mieux appropriée au « besoin de foi » des hommes et capable de montrer plus de force en pratique que l’agonisant « droit divin » des rois.

Dans le combat contre l’absolutisme la doctrine de la « volonté commune » qui trouva son expression dans la « souveraineté populaire » se révéla une arme d’une valeur révolutionnaire puissante. Pour cette raison précise nous oublions tous trop souvent que la grande Révolution a inauguré une nouvelle phase de la servitude politico-religieuse, dont les racines spirituelles ne furent en aucune façon extirpées. En entourant le concept abstrait de « Patrie » et de « Nation » d’une auréole mystique, une nouvelle foi fut créée qui pourrait à nouveau faire merveille. L’ancien régime n’était plus capable de miracles, car l’atmosphère de volonté divine qui l’avait entouré avait perdu son pouvoir d’attraction et ne pouvait plus combler le coeur de ferveur religieuse.

La nation politiquement organisée était au contraire un nouveau dieu dont le pouvoir magique n’était pas encore épuisé. Sur ses temples brillaient les mots pleins de promesses « Liberté, Égalité, Fraternité », suscitant chez les hommes la croyance que l’ordre nouveau apporterait le salut. À cette divinité la France sacrifia le sang de ses fils, ses intérêts économiques, et elle-même entièrement. Cette nouvelle foi résonnant dans l’âme de ses citoyens les emplit d’un enthousiasme qui fit plus de merveilles que la meilleure stratégie de ses généraux.

L’absolutisme de la royauté était tombé ; mais seulement pour donner lieu à un nouvel absolutisme encore plus implacable que le « droit divin » de la monarchie. Le principe absolu de la monarchie s’étendait hors de la sphère d’activité du citoyen et ne s’appuyait que sur la seule « grâce de Dieu » dont il prétendait être l’expression, la volonté. Le principe absolu de la nation, au contraire fait du moindre des mortels un co-porteur de la volonté commune, même quand il lui est dénié le droit d’interpréter cela en fonction de sa propre intelligence. Imbu de cette pensée chaque citoyen, à partir de là, forge son propre maillon dans la chaîne de dépendance qu’un autre a d’abord forgée pour lui. La souveraineté de la nation conduit chacun dans le même chemin, absorbe chaque considération individuelle et remplace la liberté personnelle par l’égalité devant la loi.

Ce n’est pas sans raison que les tables de la loi de Moïse furent dressées dans la convention comme un symbole de la volonté nationale. Non sans raison furent pendus aux murs de l’Assemblée les faisceaux et les haches des licteurs comme emblème de la République Une et Indivisible. Aussi l’homme fut sacrifié au citoyen et la raison individuelle à la prétendue volonté nationale. Quand les conducteurs de la révolution, animés par l’esprit de Rousseau s’efforcèrent de détruire toute association naturelle dans laquelle les besoins et les impulsions des hommes cherchent leur expression ils détruisirent la racine de toute véritable association, transformèrent le peuple en la foule et inaugurèrent ce processus fatal de déracinement social qui fut plus tard accéléré et aiguisé par la croissance de l’économie capitaliste. Exactement de la même façon que la « volonté de Dieu » avait toujours été la volonté des prêtres qui la transmettaient et l’interprétaient pour le peuple, la « volonté de la Nation » ne pouvait être que la volonté de ceux à qui il arrivait d’avoir les rennes du Pouvoir public dans les mains et qui étaient, en conséquence, en position de transmettre et d’interpréter la « volonté commune » à leur manière. L’origine de ce phénomène ne doit pas nécessairement être recherché dans une hypocrisie inhérente. Beaucoup plus raisonnablement pouvons-nous en ce cas parler d’« abuseurs abusés » ; plus profondément les porte-paroles de la volonté nationale sont convaincus du sacré de leur mission, plus désastreux sont les résultats venant de leur inhérente honnêteté. Il y a une profonde signification dans la remarque de Sorel « Robespierre prit son rôle au sérieux, mais son rôle était un rôle artificiel ».

Au nom de la nation la convention mit hors la loi les Girondins et envoya leurs chefs à l’échafaud ; au nom de la nation Robespierre, avec l’aide de Danton, liquida les Herbertistes et les « Enragés » ; au nom de la nation Robespierre et St-Just firent mordre la poussière à Danton ; au nom de la nation les hommes de thermidor liquidèrent Robespierre et ses partisans ; au nom de la nation, Bonaparte se fit lui-même Empereur des Français.

Vergniaud assurait que la révolution était « un Saturne qui avale ses propres enfants ». Ceci pourrait être dit avec bien plus de raison du principe mystique de la souveraineté de la nation, auquel ses prêtres offrent constamment de nouveaux sacrifices. En fait la nation devint un Moloch qui ne pourrait jamais être satisfait. Exactement comme avec tous les dieux, ici aussi, la vénération religieuse conduisit à son résultat inévitable : la nation est tout, l’homme rien !

Tout ce qui appartenait à la nation prit un caractère sacré. Dans les plus petits villages des autels furent érigés à la patrie et des sacrifices furent offerts. Les jours fériés des patriotes en vinrent à avoir le caractère de fêtes religieuses. Il y avait des hymnes, des prières, des symboles sacrés, des processions solennelles, des reliques patriotiques, des objets de pèlerinage ― tout cela pour proclamer la gloire de la patrie. À partir de maintenant on parlait de la « gloire de la nation » comme auparavant de la « gloire de Dieu ». Un député appela solennellement la Déclaration des Droits de l’Homme le « Catéchisme de la Nation ». Le « Contrat Social » de Rousseau devint « la Bible de la Liberté ». D’enthousiastes fidèles comparèrent la Montagne de la Convention au mont Sinaï où Moïse reçut les Tables sacrées de la loi. « La Marseillaise » devint le Te Deum de la nouvelle religion. Une intoxication de croyance s’était répandue sur le pays. Chaque considération critique était submergée sous le flot des sentiments.

Le 5 novembre 1793, Marie Joseph Chênier frère du malheureux André Chênier, dit à la convention assemblée :

« Si vous vous êtes libérés vous-mêmes de tous préjugés pour prouver que vous êtes le plus grand honneur de la nation française, dont vous êtes les représentants, alors vous savez comment sur les ruines des superstitions détrônées peut être fondée la seule religion naturelle n’ayant ni sectes, ni mystères. Ses prédicateurs sont nos législateurs, ses prêtres nos fonctionnaires exécutifs de l’État. Dans le temple de cette religion l’humanité offrira l’encens seulement sur l’autel de notre pays, notre mère à tous et notre divinité ».

Dans l’atmosphère suffocante de cette foi nouvelle le nationalisme moderne naquit et devint la religion de l’État démocratique. Et plus profondément le citoyen vénérait sa propre nation plus large devenait l’abîme qui le séparait de toutes les autres nations, avec plus de mépris regardait-il tous ceux qui n’avaient pas la chance d’être parmi les élus. Il y a seulement un pas de la « Nation » à la « grande Nation » ― et cela pas seulement en France.

La nouvelle religion avait non seulement ses propres rites, ses dogmes inviolables, sa mission sainte, mais aussi la terrible orthodoxie caractéristique de tout dogmatisme qui ne laisse sa voix à aucune opinion autre que l’opinion unique ; parce que la volonté de la nation est la révélation de Dieu ne tolérant aucun doute. Celui qui ose douter de tout cela, et avancer des considérations contraires à l’expression de la volonté nationale est un lépreux social et doit être expulsé de la communion des fidèles…

Rudolf Rocker, « Nationalisme et culture », chapitre 10, traduit de la seconde édition américaine (pp.175-179)
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Dim 26 Fév 2012 20:48

Rudolf Rocker né en 1873 en Allemagne, fut mêlé à l’histoire du mouvement anarchiste dans de nombreux pays à tel point que ses volumineuses mémoires sont une véritable chronique de l’anarchisme international.

ça déjà c'est bien incomplet ......

ensuite ce passage sur la revolution française l'est aussi et cela est imputable a roker , car dans toute cet episode historique on peut trouver des arguments inverses qui permettraient de dire ausi peremptoirement qu'il le fait que la revolution française serait aux origines de l'intrenationalisme

avoir participé a la fondation de l 'AIT ne rend pas infaillible :

cf : Rudolf Rocker & la position anarchiste devant la guerre http://revueagone.revues.org/604
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede frigouret le Dim 26 Fév 2012 21:24

Et de l'internazionalisme aussi,Staline et Hitler entre autres comme fervents disciples.
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Cheïtanov le Lun 27 Fév 2012 19:48

Très bien le texte de Prudh'ommaux.

Ensuite Bajoteria, je suis d'accord avec l'analyse de Rocker sur la Révolution française, révolution bourgeoise. C'est à ce moment qu'est né le concept de fRance Pays des Droits de l'Homme et autres conneries... Alors peut-être que cette révolution (car c'en est une, changement de régime...) avait des visées internationalistes, mais je le vois dans la perspective de Jaures : "Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène." (évidemment je suis pas d'accord avec Jaures)
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Mar 28 Fév 2012 11:12

moi je trouve qu'on est dans le raccourci historique qui fait l'impasse sur un tas de faits ,au profit de quelques autres choisi pour le bien d'une demonstration ,
quelques exemples

-
Tout ce qui appartenait à la nation prit un caractère sacré. Dans les plus petits villages des autels furent érigés à la patrie et des sacrifices furent offerts. Les jours fériés des patriotes en vinrent à avoir le caractère de fêtes religieuses


il y avait surtout des arbres de la Liberté plantés dans chaque village , arbres qui furent arrachés par les réactionnaires monarchiste

- Marie Joseph Chênier cité ici , n'est pas n'importe qui , il est le créateur du " chant du départ " (lisez les paroles et vous verrez de quel bord il est ) , c'est un peu comme si pour deblaterer sur la revolution espagnole je ne m'appuyai que sur les discours du president aguirre


- ce texte oublie sciemment de dire que ces dirigeants revolutionaires n'ont rien inventé , qu'ils se sont inspirés de la république romaine, de ses citoyens , de son état nation , et y compris de sa levée en masse de citoyens- soldats ( relisez comment se reconstituent les légions aprés la bataille de cannes ) -
donc de ce point de vue la revoluitionfrançaise n'est a l'origine de rien du tout , mais la continuation

...le seul "mérite" de ce texte c'est qu'en une page il permet rapidement de juger négativement 10 ans d'une histoire exaltante .

je re-conseille de lire l'ouvrage de kropotkine" la grande revolution "qui a l'inconvénient majeur (en cette époque du vitefait )d'être un ouvrage bien plus complet sur le sujet et donc de compter plus de 600 pages !
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Cheïtanov le Mar 28 Fév 2012 19:23

Je pense que la révolution française fut une révolution bourgeoise, avec des côtés positifs néanmoins... mais on ne peut nier ce côté France des Lumières, des droits de l'homme, patrie de la liberté et autres conneries !

Vive les enragé-es !
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Mer 29 Fév 2012 18:16

bien sûr ,


mais je trouve curieux cette mode de diaboliser la révolution française , de n'en faire ressurgir que les aspects négatifs

les regionaliste ciblent les " jacobins" , ça hurle dans tous les coins que la revolution française a conduit a la dictature ( en espagne les réac dsient que l'emergence dle'narcshsoyndilim fut la cuse de su frquisme ...) , et vas y que je t'en remets uen couche sur les pauvres petits vendéens (ragon ne fut pas étranger a l'affaire avec ses "mouchoirs rouge de cholet " )

bref ce travail de diabolisation n'est plus le monopole de l'extreme droite , plus besoin de l'Action Française on fait le boulot nous mêmes , et voilà que un peu comme les idées identitaires/regionalistes cela fait un chemin parmi nous

c'est oublier l'aspect subjectif des choses , qui lui fut essentiellement positif pendant un siécle au moins , il suffit de voir le retentissement mondial de l'action des sans culottes qui de l'espagne a la russie catalysa les idées revolutionnaires , et que nous sommes les héritiers de cette réaction en chaine via babeuf et les socialistes utopistes

par exple rien que la marseillaise , wikipedia cite


La Marseillaise n'est pas seulement l’hymne français. Comme chant révolutionnaire de la première heure, elle est reprise et adoptée par nombre de révolutionnaires sur tous les continents.
Il existe une version vénétienne (Bibioteca Civica A. Hortis Trieste Italie) datant de juin 1797 publiée à Padoue à la même date en langue italienne (texte original italien) pour fêter la chute de la république Serenissima des doges de Venise en mai 1797 précipitée par le général Napoléon Bonaparte.
Une adaptation en russe, la Marseillaise des Travailleurs, publiée en 1875, est réalisée par le révolutionnaire Piotr Lavrovitch Lavrov. Vers 1900, ceux qui la chantent en public en Russie sont arrêtés par la police. Ce qui explique qu'après la Révolution d'Octobre, les bolcheviks l'adoptent pour hymne en 1917, avant de reprendre un autre chant révolutionnaire français : L'Internationale. En avril 1917, lorsque Lénine retourne en Russie, il est accueilli à Pétrograd au son de la Marseillaise. L'Internationale remplace progressivement La Marseillaise chez les révolutionnaires d'extrême gauche, parce qu'étant devenue l'hymne national français, elle est maintenant associée au pouvoir étatique de la France.

En 1931, à l'avènement de la Seconde République espagnole, certains Espagnols ne connaissant pas leur nouvel hymne (Himno de Riego), accueillent le nouveau régime en chantant La Marseillaise, dans une version espagnole ou catalane. Durant la Seconde Guerre mondiale, la loge maçonnique Liberté chérie, créée dans les camps de concentration nazis, tire son nom de cet hymne des combattants de la liberté.


j'y rajouterai entre autres la marsellesa anarquista (argentine ), la marsellesa socialista ( chilio )


en réalité en tapant comme ça sur la revolution françaice on tape sur l'idée même de revolution .
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Cheïtanov le Mer 29 Fév 2012 18:58

je ne tape pas sur la Révolution Française en permanence, c'est juste que j'en ai par-dessus la tête d'entendre partout que c'était la plus grande, la plus belle, trop trop bien, vive la France, vive la République... et je le répète, c'est une révolution bourgeoise, avec des côtés très bien néanmoins, je renie pas tout au contraire.

Sur la marseillaise, j'ai vu dans une mairie la version complète, en fait on a les passages softs. Parce que ça parle quand même de bouter l'ennemi pas français hors du sol national et aussi... d'apprendre aux enfants à défendre la patrie. C'était à un festival où on avait un expo sur Espagne 36, je l'ai fait lire à tout le monde (la marseillaise en entier) bin même les plus purs républicains y croyaient pas...

Par exemple, lors des processus d’émancipation en Amérique Latine, début 19e, la fRance était un contre-modèle car de cette glorieuse révolution, en moins de 50 ans c'est passé à la restauration et Napoléon...

J'ai l'impression, j'en suis même persuadé, que c'est devenu une Guiding Fiction.
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Mer 29 Fév 2012 20:18

Par exemple, lors des processus d’émancipation en Amérique Latine, début 19e, la fRance était un contre-modèle car de cette glorieuse révolution, en moins de 50 ans c'est passé à la restauration et Napoléon...


?
ce qui a declenché le mouvement de liberation en amérique latine c'est la chute des bourbons en espagne provoqué par napoléon qui a permi un desserement de l'étau du pouvoir espagnol sur les colonies

wiki vite fait

BOLIVAR
À Paris, Bolívar assiste probablement au couronnement de Napoléon Ier, et se retrouve en contact avec la pensée des Lumières dans une atmosphère chargée de romantisme. Les idées de changements et de révolution ont notablement imprégné ses idéaux politiques, et Bolívar en vient à conclure que l'Espagne ne pourra pas s'opposer à la France de Napoléon et que son affaiblissement sera mis à profit par ses ennemis tels que l'Angleterre. Il prend conscience que tout cela mènera les colonies espagnoles d'Amérique à devoir choisir entre une domination française ou anglaise, à moins de prendre en main leur avenir indépendamment de l'Espagne
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Cheïtanov le Mer 29 Fév 2012 22:19

On a pas les mêmes sources alors^^ Le processus d’émancipation s'est pas fait par Napoléon...

J'ai suivi un cours cette année "L'Etat-Nation dans les Amériques" et à part la prof qui nous parlait du Mexique et qui a sortit "Il a fallu instaurer une dictature pour sauver le pays de l'anarchie d'après les historiens"... c'était très instructif... et le cours était divisé en 6, les profs étaient à peu près d'accord sur l'anti-modèle... (et pour une fois j'étais ok avec les profs^^)

Je le répète, en avoir fait une Guiding Fiction c'est grave (et grave pas dans le sens ça craint, c'est vraiment grave)
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Protesta le Jeu 1 Mar 2012 00:25

Cheitanov, le processus d'émancipation de l'amerique latine vis à vis de l'espagne c'est justement réaliser, pendant les guerre napoléonienne en espagne, cette dernière affaibli, les bolivar et les san martin ont sauté sur l'occasion pour mener les guerres d'indépendances. Bajo à raison.
Du coup je me demande si ta prof de fac sait ce qu'elle raconte, sur l'amerique latine.


P.S: Bolivar et San Martin était des admirateurs de napoléon 1er
"Salut Carmela, je suis chez FIAT! Je vais bien... Si,Si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye!"
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Cheïtanov le Jeu 1 Mar 2012 02:26

Ce que les profs racontent^^

Bin Bolivar ça me troue le cul (bon pas que je l'aimais, mais je le voyais comme progressiste quoi)... Son numéro 2 était irlandais (Miller) donc je me disais c'est déjà pas mal...

Faudra causer de tout ça (au camping^^)
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Jeu 1 Mar 2012 08:56

Faudra causer de tout ça (au camping^^)


ça c'est une bonne idée !
( on invitera fabou )
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede fu hsang le Jeu 1 Mar 2012 12:12

ce qui est sur , c est bien l affrontement d un ennemi commun qui a permis a l idée de nation d emerger
la periode qui a suivi de 1792 a 1802 a permis a l idee de nation française de naitre
fu hsang
 

Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Jeu 1 Mar 2012 12:33

la periode qui a suivi de 1792 a 1802 a permis a l idee de nation française de naitre


oui ,

mais cela n'a pas permis que cela

l
affrontement d un ennemi commun qui a permis a l idée de nation d emerger


et d'ailleurs pour les adeptes des girondins je signale que ce sont eux qui ont poussé a la guerre contre l'étranger pour canaliser l'énergie revolutionaire
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede cabanagem le Jeu 1 Mar 2012 13:45

Cheïtanov a écrit:je ne tape pas sur la Révolution Française en permanence, c'est juste que j'en ai par-dessus la tête d'entendre partout que c'était la plus grande, la plus belle, trop trop bien, vive la France, vive la République... et je le répète, c'est une révolution bourgeoise, avec des côtés très bien néanmoins, je renie pas tout au contraire.

Sur la marseillaise, j'ai vu dans une mairie la version complète, en fait on a les passages softs. Parce que ça parle quand même de bouter l'ennemi pas français hors du sol national et aussi... d'apprendre aux enfants à défendre la patrie. C'était à un festival où on avait un expo sur Espagne 36, je l'ai fait lire à tout le monde (la marseillaise en entier) bin même les plus purs républicains y croyaient pas...

Par exemple, lors des processus d’émancipation en Amérique Latine, début 19e, la fRance était un contre-modèle car de cette glorieuse révolution, en moins de 50 ans c'est passé à la restauration et Napoléon...

J'ai l'impression, j'en suis même persuadé, que c'est devenu une Guiding Fiction.


Il est de bon ton ces dernières années de déboulonner la révolution française. Depuis la chute du mur de Berlin pour enterrer définitivement tout idée de révolution (en faisant le synonyme de totalitarisme). Il fallait s'attaquer définitivement à celle qui avait été considéré pompeusement comme « la mère de toutes les révolutions » (il est vrai que les bolchos y faisaient souvent référence et le PCF s'en était emparé). Elle a même eut droit il y a peu à son livre noir :
au mieux elle est vu comme une parenthèse sanglante inutile car les changements sociaux était déjà en cour avant et l’avènement de la bourgeoisie inéluctable au pire qu'elle eut comme conséquence inéluctable le nazisme et le stalisnisme en bref qu'elle est la mère du totalitarisme
A gauche en réalisant les mêmes raccourcis simplificateurs on a pu entendre qu'elle était la mère du colonialisme (alors que la colonisation de l’Algérie parex a commencé sous Charles X donc durant la restauration).

Pour énoncer une évidence quand on écrit l'histoire on connaît le résultat et on donc souvent tendance à faire des événements une marche inéluctable vers celui-ci. Ainsi comme les bourgeois ont été les grands gagnant c'est donc que la révolution était essentiellement bourgeoise !

Or comme le montre Kroptkine (même si pour les historiens pro il doit être un peu daté, lire aussi plus récent Sophie Wanich ), la révolution n'était pas une mais traversé ou moins par 2 grands courants (bourgeois et populaire) et que la rue a souvent bousculés les différentes assemblées pour faire avancer la révolution Parexemple sur les droits féodaux, les bourgeois de l'assemblée n'étaient n’étaient pas vraiment pour leur totale et immédiate abrogation (y comprit Robespierre n'était pas vraiment au départ très chaud) car beaucoup avait investi leur fortune dans la terre et percevait des revenus de ces droits et il fallu les soulèvement paysan de l'été où dans plusieurs région les châteaux furent brûlés(curieusement appelés « La Grande peur dans les campagnes françaises »).
Bien-sûr l'assemblée dans un premier temps l'assemblée pris peur et parla de coupable brigandage ; puis finalement abolit les privilèges, les droits féodaux, la vénalité des offices et les inégalités fiscales dans la nuit du 4 août 1789 et encore pas au vraiment au profit de la masse des paysans.

On pourrait parler d'autre événements comparables, des sections parisiennes, des enragés …..

Mais au moins comme pour les révolutions arabes actuelles qui ont déboulonner leurs dictateurs, la révolution française en se débarrassant de son roi dont la personne était, il faut le rappeler, sacré a constitué un précédent historique, « quelque chose avait changé ». La monarchie même sous sa version light comme avec Louis-Philippe ne s'en est jamais remise.
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede frigouret le Jeu 1 Mar 2012 13:58

Et voir la revolution française comme la continuation du mouvement centralisateur de louis XIV ça n'a vraiment aucun sens ?
8-)
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede cabanagem le Jeu 1 Mar 2012 14:14

frigouret a écrit:Et voir la revolution française comme la continuation du mouvement centralisateur de louis XIV ça n'a vraiment aucun sens ?

Non car du passé "on ne fait jamais vraiment table rase" il y a bien eu des continuation (cf Furet?), mais réduire la révolution française a cela est une erreur ce qui revient à nier son aspect révolutionnaire. Encore une fois la révolution n'est pas Une, elle a été parcouru de courants antagonistes jusqu'au sein même des individus.
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede Cheïtanov le Jeu 1 Mar 2012 17:58

Cabanagem je suis bien d'accord (d'ailleurs tu m'as appris des trucs merci !) je dis juste que je ne la porte pas aux nues, et cette tendance bourgeoise/peuple je l'ai souligné avec les enragés !

Ok aussi avec Fu Hsang.

Je précise que je ne rejette pas la révolution française mais le fait que c'est devenue une Guiding Fiction me soule^^
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Re: La révolution française aux origines du nationalisme

Messagede bajotierra le Jeu 1 Mar 2012 19:00

,
lire aussi plus récent Sophie Wanich


tu peux nous donner les references de l'ouvrage ?
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