de temas le Mar 28 Oct 2008 14:23
D'accord ok, j'ai eu tort sur Auroville.. :p De toute façon, malheureusement, il est difficile dans cette société et dans ce monde de mener une vie en autogestion pure et dure, il me semble. Car pour l'exemple de la France, pour sortir du "système" consumériste travail-conso-propriété privée, et par exemple se lancer dans une ferme autogérée, il faut recourir à l'Etat, mais surtout aux banques. A moins d'être rentier (ce qui me paraît être contraire à l'idéologie libertaire) ou d'avoir des biens patrimoniaux et familiaux, il faut dans un premier temps acheter une parcelle de terre. Déjà, cela veut dire d'un côté que l'on accepte le concept de propriété privée comme étant une condition à sa liberté. Comme disait Proudhon, la propriété privée, c'est le vol mais en même temps c'est la condition de la liberté. Bref, à moins d'être très riche et payer cash sa parcelle, il faut déjà passer par l'endettement auprès des banques, première étape à mon sens d'une soumission à une autorité.
Ensuite, une fois le terrain acheté ou loué dans un premier temps, il faut construire un corps de ferme ou le rénover, ce qui incombe de demander à la collectivité un permis de construire, (deuxième abdication de sa liberté) et ensuite passer aux travaux. Il faut donc connaitre le bâtiment (les techniques de construction écologique sont encore mieux je pense) ou faire appel...à une entreprise à qui on va donner nos ressources... Lorsque tout se lance, on pourrait dire que tout est là pour être libre et avoir une "activité" au lieu d'un travail à proprement parler, sauf que la communauté du corps de ferme est soumis aux impôts fonciers du ministère.
Je ne fustige pas le concept d'autogestion, au contraire, un autogestionnaire est quand-même plus autonome et libre qu'un cadre de PME, qu'un salarié de chez Brioche Dorée, ou qu'un banquier... Mais c'est juste pour dire qu'à mon sens, tout travailleur même en autogestion à la ferme n'est PAS libre, et qu'une sorte de liberté ne pourra jamais être acquise à cause de plusieurs contraintes extérieures (qui n'empêchent pas forcément de vivre, mais qui privilégient le contrôle social sociétal à l'autonomie de tous.)
Donc je ne vois pas comment l'anarchisme, même en conservant l'Etat (de droit) pourrait s'installer au niveau d'un pays (hélas) sans décisions arbitraires, sans qu'une élite vienne dire à la masse ce qu'il faut dire, faire ou penser, à moins d'une prise de conscience collective, mais je reviens au début de mon texte en disant que certaines libertés seraient à nouveau abdiquées pour l'intérêt général.