Groupe Anarchiste Puig AntichC/o Cercle d'Etudes Sociales - B.P. 40233 66002 PERPIGNAN CEDEX Librairie Infos
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A propos de notre dé-fédération...Notre dé-fédération de la Coordination des Groupes Anarchistes puise ses racines à diverses sources. Il s'agit de questions de formes, de fonctionnements, de fonds politiques et idéologiques. Mais avant de les aborder et de tenter d'analyser les raisons qui ont conduit à ces dérives ayant motivé notre dé-fédération et aux dégâts qu'elles ont pu causer, nous nous devons d'insister sur deux points importants : la nécessité de s'organiser et la forme que prend une organisation. Par ailleurs, nous précisons que l'outil CGA nous convenait, même si certains aspects restent perfectibles, comme dans toute organisation.
En premier lieu, notre groupe Anarchiste a conscience qu'il ne s'agit pas d'une quelconque faillite du mode organisationnel militant. En effet, nous nous revendiquons du courant de l'anarchisme social et nous pensons nécessaire et incontournable d'envisager l'Organisation comme un moyen, un outil, un type de regroupement et un lieu expérimental de ce que devra être la société communiste libertaire du futur. L'organisation est donc conçue comme un nécessaire regroupement de militant-e-s qui coordonnent leurs activités afin d'atteindre certains objectifs. En ce sens, l'organisation représente une première réponse à la question de l'action collective, de sa nécessaire coordination ainsi que sa stabilisation. En second lieu, l'action de s'organiser, s'inscrit au sein d'un processus idéologique qui prévoit de se regrouper pour ne pas rester isolés. La nécessité de l'organisation dans la vie sociale est pour nous chose évidente. Elle est à la fois principe et condition de vie sociale dans sa résistance à l'Etat et au Capitalisme. L'organisation de la «résistance» anarchiste est et reste aujourd'hui la voie de recours. Rappelons que le mouvement anarchiste s'est établi à l'origine en réaction à l'esprit d'autorité dominant dans la société civile, dans tous les partis et toutes les organisations ouvrières et contre leurs tendances centralisatrices. Le remède n'est pas la non organisation mais plutôt la prise de conscience de l'inutilité des «chefs». Dans une organisation anarchiste, tous les membres doivent se soucier de penser, de vouloir comprendre, de se faire expliquer ce qu'ils ne saisissent pas, d'exercer sur tout et sur tous leurs facultés critiques... L'Organisation est nécessaire pour mettre en réseau, rompre avec le localisme et renforcer l'impact des pratiques libertaires. Elle permet de faire exister politiquement un courant libertaire dans les villes, dans le pays et y compris au niveau international. L'Organisation telle que nous la concevons n'est pas une avant-garde de révolutionnaires professionnels appelés à diriger les luttes et les gens. C'est plutôt une « minorité » agissante de militants communistes libertaires, de compagnes et compagnons sur la même longueur d'ondes qui coordonnent leurs activités politiques. En second lieu, il ne s'agit pas plus pour nous de critiquer la forme organisée que la CGA connait, forme que nous avons contribué à faire naître et qui a pu nous donner satisfaction tout au long de près de13 années de militance en son sein (depuis juin 2002). Les textes originaux et l'essentiel des fonctionnements des origines avaient été conçus dans le sens de l'effort libertaire à mener au sein d'une organisation, effort permettant aux majorités ainsi qu'aux minorités de pouvoir exprimer leur point de vue en toute autonomie... L'adoption de nos décisions à 75%, la latitude décisionnelle attribuée aux réunions de coordination et le mandatement collectif (opposé au mandatement individuel) furent autant de choix pour lesquels nous avons opté en 2002 et qui restent aujourd'hui encore des modes de décision que nous jugeons corrects... Par ailleurs, le mode de calcul que nous avons adopté pour le portage des mandats (lors des décisions à prendre) permettait de ne pas écraser les liaisons ou les «petits» groupes et aussi «obligeait» les mandaté-e-s à être présent-e-s à hauteur du nombre de leurs mandats. 1
Même si ces modalités nous ont garanti un temps une militance libertaire efficace et sereine, cela n'a pas été suffisant pour nous permettre de poursuivre notre route au sein d'une organisation aujourd'hui empêtrée dans des dérives «sectaires» et des attitudes de plus en plus «autoritaires». L'adhésion à la Coordination des Groupes Anarchistes suppose l'acceptation sans réserves de ce qui suit. Ces « principes » ne seront révisables qu'à l'unanimité.
Ce qui fonde notre engagement anarchiste et révolutionnaire, c'est la dénonciation constante de toutes les inégalités sociétaires et des injustices de tous ordres: exploitation capitaliste, aliénation étatique, système de domination masculine, racisme. Ces inégalités et injustices ne sont pas le fruit du hasard et encore moins les « conséquences naturelles » de la vie en société. Elles sont en réalité le fruit de volontés politiques clairement définies et sont mises en place pour le plus grand profit d'un petit nombre de privilégiés et de privilégiées, au détriment de l'écrasante majorité des populations du globe. A partir de ce simple constat et de l'évidente réalité que les politiques d'exploitation et d'aliénation sont menées malgré les conséquences terribles dans lesquelles elles placent des centaines de millions d'individus - misère, déclassement, famine, racisme, aliénation, déficit culturel, etc. - nous nous sentons fondés à nous organiser et à organiser la lutte contre les conséquences de ces politiques et contre ceux qui les mènent, à savoir les Etats, les gouvernements, le patronat et les institutions d'aliénation et de coercition : Armées, Polices, Justice, Religions , etc. La CGA ne se propose pas de participer au Pouvoir. Elle lutte pour l'abolition de toutes les formes de pouvoir et d'autorité. Antiétatique, elle ne tient pas à développer, ni en son sein ni dans la société future, des relations de dominant-e-s / dominé-e-s. Seules des relations égalitaires sont susceptibles d'engendrer une organisation harmonieuse et égalitaire de nos vies. La CGA rejette, ce faisant, le recours à l'électoralisme qui favorise la distinction politicienne dominant-e/dominé-e, qui offre à une catégorie de « citoyens » et de « citoyennes » la possibilité de décider pour les autres et qui pérennise la domination et l'aliénation de l’État sur l'ensemble des individus. Ce rejet concerne toutes les consultations bourgeoises : municipales, cantonales, régionales, nationales et européennes. La CGA se revendique de la lutte des classes et favorise autant que faire se peut les luttes sociales, les luttes à caractère syndical et les luttes de citoyens et de citoyennes qui s'auto-organisent dans le but de faire reculer l'exploitation et la domination ! Nous favorisons l'action directe des individus et des masses afin de réaliser, dès à présent leur nécessaire auto-organisation, alternative réelle à la politique politicienne et à la délégation de pouvoir. La CGA prône un mode organisationnel, le fédéralisme libertaire, qui a pour objet d'assurer les rapports des individus entre eux, de l'individu avec le groupe et des groupes entre eux. Il a pour base l'autonomie des individus et des groupes et repose pour l'essentiel sur la Solidarité et l'Entraide. La CGA a l'ambition d'aboutir à une société basée sur le communisme libertaire d'où les aspects de l'exploitation et de l'aliénation auront disparu.
Ces éclaircissements étant posés, nous pouvons aborder certaines des causes qui ont fini par avoir raison de notre attachement militant à la CGA.
Le post modernisme et le post anarchisme...La motion sur l'anti-patriarcat de la CGA, outre le fait qu'elle a mis en lumière des désaccords sur le fond et sur la forme, allait ouvrir sur une overdose de textes, parmi lesquels un certai n nombre d'affirmations ou de prises de position à tendance sectaire, ostracisant toutes celles et tous ceux qui n'y adhéraient pas totalement. Nous avons fini par sombrer dans un «baragouinage» d'où émergeaient des inepties du genre «chaque homme est un violeur potentiel» ou bien «les questions féministes ne peuvent pas être comprises par les mecs...». Tout ça avec, en toile de fond, une insistance à faire de l'«Homme» le sujet de la Domination masculine et ce, quel que soit son engagement personnel et militant, y compris dans une organisation libertaire et...y compris à la CGA... Objectivement, la cible venait de changer, l'Homme remplaçant en la circonstance le véritable ennemi : le seul sujet de la Domination elle-même. L'homme devenant l'ennemi irréductible aux yeux d'une frange militante plus prompte à développer un féminisme radical qu'un anarchisme opposé aux divers Systèmes de Domination, parmi lesquels le système patriarcal. Des problématiques et/ou des pratiques de «tribus» ont ainsi peu à peu remplacé l'affrontement global aux Systèmes de Domination, à savoir : Etat, Capitalisme, Religions, Racismes, Sexisme etc.
Nous avons été convié-e-s peu à peu à une série de situations conflictuelles, une spécialisation, en quelque sorte un remake de la dialectique du «charcutier»1 tant décriée dans les années 70. Nous avons considéré que ces attitudes instillaient au sein des organisations révolutionnaires en général, libertaires et anarchistes en particulier, le poison de la division, favorisant ainsi l'adversaire de classe, l'entité qui détient l'Autorité, celui-là même qui génère la Domination ! Il en est allé de même concernant le concept d'«islamophobie», apparu peu à peu aux détours d'une phrase, d'un texte, d'une motion, pour devenir parole d'évangile, alors que le concept à combattre existait déjà : le racisme anti-arabe ou anti-maghrébin. Sur le plan de la doctrine, nous aurons l'opportunité d'en parler plus loin. Aussi, l'islamophobie, terme suffisamment flou pour pouvoir couvrir une réalité et son contraire, est devenue du jour au lendemain, la seule acception qui pouvait avoir cours dans nos écrits ou déclarations de la CGA. Tout passait par ce filtre, au point qu'une édition de groupe, «le libertaire 66» N°19 de septembre 2013, fut dénoncée en interne par des groupes de la CGA, certains allant même jusqu'à demander qu'elle soit retirée du site fédéral. Ne pas risquer une critique de l'islam en tant que religion pour ne pas faire le jeu du «fascisme» malgré nous ! Il n'est donc pas étonnant alors de trouver pêle-mêle lors de la manifestation du 18 janvier 2015 (contre l'islamophobie) des prosélytes religieux très "visibles" : slogans "Allah est grand", banderole "touche pas à mon Prophète", des drapeaux nationaux algériens, palestiniens (nationalistes ?) et des militants anarchistes, ceux de la CGA par exemple. Sans pour autant que ces derniers ne trouvent là une occasion de se remettre en cause ... Là, encore une fois, notre groupe ne peut accepter, au nom d'une organisation anarchiste quelle qu'elle soit, de telles compromissions. Notre démarche anarchiste, sur ce point-là, à toujours été celle de combattre toutes les religions et tous les États. A force de jongler avec des concepts bien éloignés de nos fondamentaux révolutionnaires, communistes libertaires et anarchistes, ceux-ci finissent par retomber sur la tronche de celles et ceux qui les emploient à mauvais escient. Les dérives «fondamentalistes, extrémistes, terroristes etc.» repérées historiquement au sein des diverses religions trouvent leur origines et puisent leur légitimité dans le corpus idéologique même de ces diverses religions. Une idéologie autoritaire, dogmatique et sectaire, quelle qu'elle soit, contient dans son ADN toutes les dérives possibles, tous les dénis possibles et imaginables de la liberté individuelle, toutes les remises en cause de la dignité humaine et la totale négation des choix que les individus opèrent, quand ils décident de lutter pour l'avènement d'une société débarrassée de toutes les dominations... Pour nous il ne peut y avoir de place pour une appréciation intermédiaire, voire consensuelle d'une idéologie autoritaire, au seul prétexte que cette idéologie serait l'apanage d'une «minorité nationale». Le fait que des individus représentent une «minorité» à partir d'un choix qu'elles et ils font en conscience, ne suffit pas, pour ce qui nous concerne, à en faire des allié-e-s ni du reste des adversaires. La question des «minorités» et des «majorités» reste liée à un essentiel : la place attribuée à la prise de conscience individuelle et collective de la nécessité de renverser le vieux monde. La place de chacune et chacun, confronté-e à l'impérieuse nécessité de la lutte contre tous les systèmes de domination. Ainsi, pour nous, nombre des «minorités» se trouvent fort éloignées de nos principes anarchistes. Pour autant nous avons toujours conscience de la nécessité de la lutte antiraciste et de la lutte antifasciste. Nous pourrons à l'avenir poursuivre et amplifier ces luttes, sans les rattacher à des concepts flous et dangereux qui font malgré eux le jeu des «fascismes de tous bords»... Pour finir, nous insistons sur une réalité connue de beaucoup, sinon de toutes et tous, la Religion, les religions « s'avance[nt depuis le fond des temps] sur trois colonnes : celle des ambitieux, celle des hypocrites et celle des imbéciles ». Il est dommageable que dans le sein d'organisations révolutionnaires et libertaires, la troisième colonne fasse des adeptes ! Des «idiots utiles» en quelque sorte.
L'éloignement de l'idéal «pédagogique»...«On ne naît pas femme on le devient 2» A partir de cet axiome on pourrait laisser croire que seule la «Femme» subirait un conditionnement de genre, conditionnement qui la confine à un statut subalterne, secondaire et inopérant. Dans ce sens, tous les Hommes, tout en étant conscients de cette situation, s'en contenteraient, comme d'affreux «machos», bien heureux de profiter du Pouvoir qu'ils en tireraient! En fait le système de domination masculine spolie les femmes, toutes les femmes, mais en même temps il spolie aussi les hommes, et une partie d'entre eux en a pris conscience. Même si, dans le système actuel de domination masculine, un homme, dès sa naissance se voit attribuer le rôle et les moyens de la «domination» parce que né homme, on peut reprendre la formule initiale de Simone de Beauvoir et en l'inversant, «on ne nait pas homme, on le devient» on laisse objectivement à l'individu le choix d'accepter ou non, en conscience, le statut de dominant que seul le système de domination lui confère vis-à-vis de la femme, des femmes ! Nier le fait que des hommes, nombreux, se retrouvent objets de spoliations, d'exploitations, d'aliénations, lesquelles sont directement issues des divers systèmes de domination (dont le système patriarcal lui-même) relève d'une attitude improductive, sectaire et autoritaire, et ce dès lors qu'elle rejette une fois pour toutes le statut d'êtres aliénés, ostracisés des hommes «parce que nés hommes» ! Notre groupe ne s'accommodait plus du corsetage de l'organisation via de très longs textes, appelés «motions», improprement à notre sens, textes qui peu à peu sont devenus parole révélée, table de la loi et plus précisément ligne de parti. Le dogme a peu à peu envahi l'organisation, au point de mettre à l'index toutes celles et tous ceux qui ne s'y conformaient pas. En réalité l'organisation se définissait par rapport à certaines positions établies au préalable, à certains textes qui avaient vocation à donner le «La» à l'ensemble des adhérent-e-s... La rhétorique pseudo savante a remplacé la recherche en profondeur des réponses à apporter lorsque nous étions confronté-e-s à des questionnements somme toute bien légitimes. D'où très certainement, la production de textes très (trop) longs destinés à être publiés, parsemés de mots incompréhensibles pour les militant-e-s eux mêmes et donc nous éloignant encore plus des hommes et des femmes avec lesquel-le-s nous étions censé-e-s communiquer ! Ainsi, l'organe de la CGA, «Infos & Analyses Libertaires» outre le fait qu'il perdait de sa pertinence, ne s'adressait plus qu'à un petit microcosme militant, nombriliste et muni d'un bagage universitaire. Loi n de nous l'idée que les textes ne doivent pas êtres fouillés, documentés et qu'ils ne doivent pas inviter à la réflexion... Mais ce n'est pas en proposant un verbiage ésotérique que l'on parvient à cet objectif.
Le révisionnisme anarchiste...Nous revenons ici sur le concept d'Islamophobie en le reliant directement à son substrat, à savoir «le fait religieux». Notre groupe a manifesté son ancrage anarchiste, antifasciste et antiraciste, sans discontinuer depuis 19813 sur Perpignan... C'est un fait, sur la route du progrès social, les religions multiplient les embuscades et les obstacles. Du haut des chaires innombrables dont disposent les clercs de toutes les religions, la parole de résignation et d'obéissance retentit et s'adresse à des auditoires considérables. Les homélies qui, des lèvres des curés, des missionnaires, des pasteurs, des rabbins et des imams, tombent en pluie de soumission sur les foules que le culte rassemble dans les lieux où l'on prie, ces homélies entretiennent dans les masses les préjugés et les erreurs, sur lesquels reposent et perdurent les sociétés autoritaires et capitalistes que la propagande et l'action anarchistes ont pour but d'éradiquer. Le fait de procéder au rangement des pratiquant-e-s à une religion ou à une autre dans le tiroir des «minorités nationales», sans prendre la précaution préalable de définir exactement ce qui détermine le fait «minoritaire» nous semble être une réelle remise en cause de nos fondamentaux anarchistes et/ou communistes libertaires.
En fait, nous nous attachons toujours à ce qui fait le statut minoritaire au regard des systèmes de domination. Ainsi, dans toutes les sociétés inégalitaires, sous toutes les latitudes, la petite minorité des nantis spolie la grande majorité des femmes et des hommes qu'elle côtoie. Cette réalité est indiscutable et nous renvoie à cet axiome : la majorité d'individus est minoritaire, socialement, économiquement, culturellement, dès lors qu'elle subit un système oppressif d'exploitation et de domination de la part d'une minorité qui détient de manière exclusive les rennes du pouvoir et les capitaux. Concernant les minorités «visibles», minorités dont les membres sont reconnaissables en fonction de différences visibles (couleur de peau...), nous nous attachons à considérer que le statut qui leur est réservé relève le plus souvent d'attitudes et de postures racistes et xénophobes, toutes choses que nous combattons en tant qu'anarchistes dès lors que nous n'envisageons qu'une seule race humaine sans autre type de distinction. La référence à des «minorités nationales» ne fait pas partie de notre corpus idéologique. En revanche, on la retrouve dans des textes en vigueur au niveau européen comme par exemple la recommandation N°1201 adoptée le 1er février 1993 par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe qui demandait d'adopter un protocole additionnel à la Convention européenne des Droits de l'homme, sur les droits des minorités nationales.
L'expression «minorité nationale» désigne un groupe de personnes dans un État qui :
1. résident sur le territoire de cet État et en sont citoyens ;
2. entretiennent des liens anciens, solides et durables avec cet État ;
3. présentent des caractéristiques ethniques, culturelles, religieuses ou linguistiques spécifiques ;
4. sont suffisamment représentatives, tout en étant moins nombreuses que le reste de la population de cet État ou d'une région de cet État ;
5. sont animées de la volonté de préserver ensemble ce qui fait leur identité commune , notamment leur culture, leurs traditions, leur religion ou leur langue.
Ainsi, réviser son vocabulaire et réviser ses sources idéologiques, au point de préférer enfourcher les bruyantes «trompettes de Jéricho [croyant]» plutôt que de se nourrir de nos propres sources anarchistes et de nos références athées, c'est l'écueil dans lequel nous ne voulions pas tomber. Du fourvoiement, il n'y a qu'un pas avant de sombrer dans le révisionnisme idéologique.
Les fonctionnements «autoritaires»...Une organisation libertaire digne de ce nom accepte le débat sans rechigner. Un point de vue peut être minoritaire un temps et devenir majoritaire plus tard. Mais durant la période où il est minoritaire, il doit lui être possible de le faire valoir sans se voir constamment rabroué, discrédité, insulté etc. Nous déplorons que ceux-là mêmes qui défendent la notion de «minorités», en les qualifiant de «nationales», puissent refuser à un point de vue minoritaire de s'exprimer au sein de leur organisation, dès lors que ce dernier se questionne sur la validité des arguments justifiant cette notion de «minorités nationales», arguments fort éloignés de la doctrine anarchiste... L'organisation a glissé, au fur et à mesure, vers des attitudes de «donneurs de leçons», notamment à l'intérieur du champ libertaire, adoptant des positionnements fort peu fraternels vis -à-vis des autres organisations se réclamant de nos idées communes (l'AIT à une époque, la FA assez souvent, plus récemment la Horde et de manière circonstancielle les autres ont eu à essuyer des critiques...) Dernièrement, lors du Salon du livre libertaire à Lyon, sous le prétexte qu'un intervenant invité pour animer un débat autour de la PMA proposait une vision non conforme pour certaines personnes, dont certain-e-s adhérent-e-s de la CGA du cru, une action «viriliste» et violente a mis un terme au débat prévu avant même qu'il ne s'engage. Nous considérons que ce type de comportements n'a pas sa place à l'intérieur du champ libertaire. La pétition qui a suivi et qui a regroupé la quasi unanimité des maisons d'éditions présentes au salon, des entités présentes et des militant-e-s libertaires, contenait des accusations que nous aurions pu faire nôtres. Certains dans la CGA ont alors considéré le texte pétitionnaire comme étant «pourri» et d'autres ont affublé les signataires du vocable de «vieux réacs libertaires». Nous avons eu en cette occasion l'intime conviction que certain-e-s dans l'organisation voyageaient dans nos milieux avec en poches des passeports «staliniens». Déni de débats, violences, irresponsabilité, manipulations... la coupe était pleine. 5
En ce qui concerne nos relations au-delà de nos frontières hexagonales, nous avons eu la désagréable impression d'être les dindons de la farce. Depuis 2009 et jusqu'à novembre 2012, notre groupe a porté le mandat du Secrétariat aux relations internationales pour la CGA. Au cours de cette période, nous avons favorisé le maximum de contacts sans privilégier une organisation plutôt qu'une autre dans le champ des organisations libertaires, anarchistes, anarchosyndicalistes. En établissant un contact minimum limité aux échanges avec le réseau Anarkismo, nous ne faisions en cela que respecter un mandatement ancien qui formulait une certaine méfiance vis-à-vis d'un site considéré (plutôt à juste titre) comme plate-formiste. En novembre 2012 (5ème congrès de l'organisation à Toulouges dans les PO), il a été décidé que la CGA demande son intégration à un «réseau» mais non à une éventuelle internationale en gestation. L'intégration à Anarkismo devait s'accompagner de nos précisions (à figurer sur le site) concernant L'unité théorique ; L'unité tactique ; L'action et la discipline collective... Cela n'est jamais apparu sur le site d'Anarkismo. Par la suite, certaines déclarations dans la CGA commencèrent même à donner un écho favorable au courant especifista ... Des glissements qui conduisent tout naturellement vers l'alignement sur la déclaration de principe d'Anarkismo. Les principes d'unité stratégique et d'unité tactique, érigées en principes indiscutables, n'ont jamais trouvé auprès de notre groupe un écho favorable. Nous savons les dégâts que de telles affirmations ont pu produire au cours de l'Histoire de notre mouvement. La dérive autoritaire a couronné ces errements idéologiques et politiques et a favorisé la critique marxiste toujours prompte à dénigrer notre mouvement. C'est la rhétorique marxiste qui a organisé le recours obsessionnel à la « théorie » éloignant ainsi le mouvement révolutionnaire de son objectif, la révolution dans le réel. Quant à la discipline et la responsabilité collective, elles ne peuvent se satisfaire du seul recours aux «tables de la loi» en interdisant à la minorité de donner son avis et de faire valoir les raisons qui l'ont conduite à cet avis. L'échec patent des organisations «révolutionnaires» se réclamant du marxisme -léninisme nous renseigne sur l'erreur que peuvent commettre des organisations anarchistes et communistes -libertaires qui se référeraient par dessus tout à cette notion d'efficacité. Tout en restant convaincus de la nécessité de nous organiser, nous avons donc décidé de quitter la CGA. L'organisation a progressivement dérivé vers un sectarisme totalement incompatible avec l'esprit, les idées et nos positions anarchistes. Elle a glissé vers des positions que nous qualifions de "post-anarchistes"...Elle nous est apparue de plus en plus clairement, sur des questions particulièrement importantes comme une entreprise "révisionniste", mettant en cause nos idéaux et tournant le dos aux réalités sociales. Elle s'est éloignée du monde extérieur, celui où la lutte de classe fait encore sens. Quand à tout cela se sont ajoutés des comportements «autoritaires» et l'instillation d' une «ligne de parti», les dérives repérées jusqu'alors ont fait que notre maintien au sein de la CGA aurait signifié un reniement de nos engagements libertaires.
Salutations anarchistes à toutes et tous.
Perpignan le 1er mars 2015
Le Groupe Anarchiste Puig AntichNotes :
1 Ce dernier coupant le saucisson en rondelles
2 Simone De Beauvoir le deuxième sexe
3 Année de naissance du Cercle d'Etudes Sociales et de son organe de presse «Infos & Analyses Libertaires »