de René le Mer 3 Avr 2013 18:16
J'ai retrouvé quelques citations que nous avions notées à l'époque de l'Alliance syndicaliste.
Certaines sont contemporaines, d'autres anciennes mais qui reflètent les débats de l'époque
Je pense qu'elles se passent de commentaires.
« L'histoire de tous les pays atteste que la classe ouvrière, livrée à ses seules forces, ne peut arriver qu'à la conscience trade-unioniste, c'est à dire à la conviction de la nécessité de s'unir en syndicat, de mener la lutte contre les patrons, de réclamer du gouvernement telle ou telle loi nécessaire aux pouvoirs [...]. Quant à la doctrine du socialisme, elle a surgi des théories philosophiques, historiques, économiques élaborées par des représentants instruits des classes possédantes, les intellectuels.. »
Lénine, Oeuvres complètes, tome 5
« Le parti exerce son influence sur les couches sans parti des travailleurs par l'intermédiaire des fractions et des cellules communistes dans toutes les autres organisations ouvrières, et en particulier dans les syndicats [...]. C'est pourquoi dans chaque syndicat, il doit exister une fraction disciplinée des communistes [...] subordonnée au comité du parti. »
Lénine, résolution, 30 avril 1920
« Le parti est obligé de maintenir sa dictature, quelles que soient les hésitations temporaires de la classe ouvrière. La dictature n'est pas fondée à chaque instant sur le principe formel de la démocratie ouvrière. »
Trotsky, 10e congrès du parti bolchevik
« La conscience de classe ne peut être apportée à l'ouvrier que de l'extérieur »
Ligue Communiste, brochure, début années 70
« Les socio-démocrates possèdent aujourd'hui une organisation syndicale dans laquelle se retrouvent beaucoup de travailleurs, il leur manque un parti politique qui puisse les représenter hors des entreprises et au parlement. Il faut entrer au PS et le rénover de l'intérieur. »
Eugène Descamps, à son départ de la CFDT en 1971, (in Solidarité Ouvrière n° 33, janvier 1974
« Si la gauche ne se rénove pas, le combat politique se situera dans l'action directe des masses, dans des révoltes locales, ce qui explique l'intérêt que la CFDT attache à la reconstruction d'une gauche démocratique et véritablement socialiste. En exerçant à son corps défendant des responsabilités politiques le syndicalisme apparaît à certains de ses militants comme une organisation totale, une organisation à tout faire. »
Albert Détraz, Ce que nous sommes, Seuil, 1971
Modèle anarcho-syndicaliste
« L'Alliance définit l'action syndicaliste, comme étant à la fois l'action revendicative proprement dite et l'action sociale : ces deux formes d'action sont indissociables et complémentaires. Toute tentative pour les séparer ne vise qu'à empêcher l'acquisition par la classe ouvrière de ses capacités autogestionnaires et justifier l'existence des partis politiques.
Manifeste de l'Alliance syndicaliste, 1969.
« La lutte syndicale ne peut progresser dans l'épreuve de force engagée contre le capitalisme que si elle s'inscrit dans une action et une vision politique englobant toute la société, qui seront fonction de la capacité qu'auront les sections syndicales à s'organiser sur un plan interprofessionnel. C'est la condition qui permet de relier les revendications dans l'entreprise à une réelle dimension politique de la lutte des classes. L'acquisition de la conscience de classe n'est pas le résultat de l'adhésion à un parti politique, mais de la pratique de l'action et de la confrontation directe entre les travailleurs dans les structures décentralisées du syndicat, sections syndicales et unions locales. »
Congrès UD 92 CFDT, résolution générale, novembre 1972
« Pour nous il n'y a que deux stratégies de passage au socialisme, la conception social-démocrate, la conception syndicaliste-révolutionnaire. La conception social-démocrate se caractérise par la division des tâches, le parti se réserve l'action politique, il rassemble des individus en vue de la prise deu pouvoir d'État, le syndicat se charge de l'action revendicative quotidienne, il rassemble en son sein les masses, avec un niveau de recrutement le plus bas possible. »
(…)
« Le syndicat a une action pédagogique à mener : mémoire collective des expériences passées et présentes du mouvement ouvrier ; abord collectif de tous les problèmes de la vie des travailleurs ; élaboration collective d'une stratégie pour la période de crise. [...] La classe des travailleurs salariés ne peut détenir véritablement le pouvoir que lorsqu'elle dirige l'ensemble de l'activité sociale. Le processus de décision s'élabore à partir de la démocratie directe dans l'entreprise et se coordonne au moyen du mandat impératif. C'est le fondement même de l'autogestion.[...]. C'est par la destruction de l'État par la grève générale que commence toute révolution. Ce n'est que par la reprise de la production sur des bases socialistes que la lutte révolutionnaire monte d'un cran. »
SYCOPA CFDT, Contre-projet résolution politique, Congrès UD 75, 15-16 nov 1974
« Tout débordement de masse, dès qu'il pose le problème de l'affrontement avec l'État réclame une stratégie révolutionnaire que seule l'extrême-gauche tente d'apporter. »
Rouge, N° 150
« Il est inquiétant de voir certains courants qui risquent de transformer le syndicat en un courant politique parmi d'autres, des courants qui commencent à théoriser le fait que les partis ne sont pas nécessaires et que le syndicat est capable d'élaborer une stratégie révolutionnaire. On assiste à la renaissance d'un courant disparu, le syndicalisme révolutionnaire. »
A. Krivine, Le Monde, 1er juin 1971
« Krivine et compagnie n'ont même pas le bon goût de se réjouir que les travailleurs veuillent de plus en plus s'émanciper eux-mêmes. Cette renaissance d'un courant disparu n'est pas le fait d'une minorité placée à la direction confédérale, ni même de l'existence effective de militants anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires, car cette évolution se ferait même sans nous. C'est une tendance naturelle du prolétariat. [...] Entre le réformisme dans la classe ouvrière et l'avant-gardisme petit-bourgeois qui prétend éduquer et diriger les travailleurs, il n'est pas de choix à faire. »
Brochure de l'Alliance Syndicaliste, « Rouge et la CFDT », mai 1973
« L'interprofessionnel est la structure politique, sur des bases fédératives, de l'organisation de classe. »
Section CFDT SEP Blanquefort (Gironde), 1975
« Le renforcement du travail interprofessionnel est le meilleur instrument de lutte contre le corporatisme dans lequel s'enferment trop de militants d'entreprise. On y prend notamment en charge la formation syndicale des sections en démarrage, les contacts avec les élèves des CET, avec les foyers de jeunes travailleurs, les foyers de travailleurs immigrés. »
Union locale CFDT 8e/9e, Bulletin, 1973 (Dissoute par la direction confédérale)