Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

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Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Dim 6 Juil 2008 15:58

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Re: Anarchisme - féminisme ?

Messagede Ady le Lun 7 Juil 2008 11:05

Le rapport est très intense j'ai envie de dire.
Mais en tant que lutte, j'ai du mal perso, j'ai été élevé dans le féminisme, donc c'est quelque chose de tellement naturel pour moi que j'ai du mal à le transmettre aux autres, je sais pas trop comment m'y prendre.
Et ça ne me motive pas tellement, l'ayant déjà intégré depuis tout petit.
Comme la lutte contre l'homophobie, ça me pète le cul de répéter tout le temps la même chose, si naturelle.
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Re: Anarchisme - féminisme ?

Messagede unknown le Mar 8 Juil 2008 02:03

Par cette question tu demandes comment est vu le féminisme par l'anarchisme ? Je sais pas exactement mais me semble qu'en anarchisme on parle d'individus sans préciser son sexe, sa race etc etc, donc pour moi l'anarchisme c'est un boite qui regroupe tous les nobles combats ;) .

Mais puisqu'on y est tu peux nous dire ce que les féministes pensent de l'anarchisme, après tout c'est quoi leur but ? transformer la société pour que les femmes soient égales aux hommes en restant exactement sur les mêmes bases ? Dans ce cas, ça vaut plus le coup d'être anarchiste.
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Re: Anarchisme - féminisme ?

Messagede kuhing le Mar 8 Juil 2008 10:39

unknown a écrit:Par cette question tu demandes comment est vu le féminisme par l'anarchisme ? Je sais pas exactement mais me semble qu'en anarchisme on parle d'individus sans préciser son sexe, sa race etc etc, donc pour moi l'anarchisme c'est un boite qui regroupe tous les nobles combats ;) .
.


je suis de cet avis également.

un lien trouvé sur le forum LCR qui me semble interessant. il peut poursuivre ou ouvrir un autre débat sur la condition des femmes et les religions dont toutes mais certaines plus que d'autres ne leurs font pas de cadeaux..
http://stophonourkillings.com/totalitarisme.pdf
kuhing
 

Re: Anarchisme - féminisme ?

Messagede Vilaine bureaucrate le Jeu 10 Juil 2008 15:09

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Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Jeu 10 Juil 2008 16:40

Plan du texte:

CNT et égalité des sexes
Pour un syndicalisme féminin
L'opposition anarchiste à un anarcho-syndicalisme féminin
L'universalisme à l'épreuve de la guerre


Texte intégral

Le congrès de Barcelone fédère en 1910 quatre-vingt-seize syndicats anarchistes en une Confédération nationale du Travail (CNT) dont la finalité est l'établissement d'une société anti-hiérarchique et anti-autoritaire, ce qui infère l'égalité des sexes. Plus concrètement, les statuts fondateurs affirment que la rédemption morale de la femme passe par son indépendance économique. Les participants, dans la continuation des précédents congrès anarchistes (congrès de Saragosse, 1872), rompent audacieusement avec le modèle de la Perfecta casada [la mariée parfaite].

De soubassements idéologiques catholiques, plus que de la perméabilité des Espagnols aux idées proudhoniennes, découlent l'idéal de l'« Ange au foyer » et le discours antiféministe des travailleurs. Il reproduit à l'identique les formules discriminatoires contre les femmes qui courent à travers toute l'Europe industrielle, mais il se structure autour d'une nature plus religieuse que biologique : la bonne épouse, bonne mère est le pilier de la sacro-sainte famille, gardienne des valeurs chrétiennes qu'elle transmet aux générations futures. Paysans et ouvriers, dans leur ensemble, adhèrent à ce modèle, et ce malgré leur anticléricalisme. Aussi dénoncent-ils le travail salarié des femmes comme contraire à la destinée des sexes et à la morale ; ces arguments voilent mal les craintes d'une concurrence jugée déloyale. La position anarchiste sur l'égalité des sexes est en décalage avec les mentalités.

CNT et égalité des sexes

L'égalité des sexes devient au cours des années suivantes, celles de la construction du mouvement, puis de son expansion géographique et quantitative, l'un des axes de la doctrine anarcho-syndicaliste1. La CNT se situe ainsi dans la droite ligne de son maître à penser, Bakounine. Comme lui, elle prône l'égalité des sexes fondée, d'une part, sur l'éducation qui libère de l'ignorance esclavagiste et, d'autre part, sur l'amour libre qui permettra d'abattre la famille patriarcale, modèle réduit de la construction capitaliste. La CNT accueille donc les femmes, travaille à leur syndicalisation, en appelle à la solidarité, soutient leurs grèves, favorise des campagnes éducatives où se mêlent instruction culturelle et éducation sexuelle.

Dans le même temps, la presse anarchiste se fait l'écho des résistances internes à toute transformation des rapports de sexe ; la polémique est surtout vive autour du bien fondé du travail des femmes. Les militants de base se montrent attachés à l'image glorificatrice du travailleur dont le salaire suffit à nourrir sa famille sur laquelle veille son épouse. Leurs arguments flirtent avec la misogynie la moins élaborée. Ces dérapages, qui maltraitent les principes de l'anarchisme, ne choquent pas, semble-t-il, les rédacteurs des journaux, preuve que l'écart entre théorie et pratique participe de la projection de l'anarcho-syndicalisme dans le temps. En effet, les actions des cénétistes ne visent pas la réforme, mais le durcissement de la lutte sociale et son avancée vers la révolution libertaire pour détruire entièrement le système économique et politique. Les anarchistes refusent en conséquence une participation à l'Etat et, avec leur antiparlementarisme, jugent inutile la conquête du droit de vote pour les femmes. Les principes ne sont pas applicables ici et maintenant, mais seulement après l'instauration de la société communiste libertaire. Dès lors, il n'existe pas de problème féminin pour les anarcho-syndicalistes car l'inégalité des sexes est, postulent-ils, un produit du capitalisme ; la CNT en conclut que sa disparition sera inévitablement concomitante de celle son géniteur. Une telle affirmation fait apparaître opportunistes ses démarches auprès des femmes : il s'agit de gonfler les rangs des troupes libertaires, d'empêcher les ouvrières de se laisser séduire par d'autres propositions syndicales ou politiques.

Le présupposé qui nie la spécificité des problèmes féminins est positif dans la mesure où il repousse une lecture naturaliste qui infériorise les femmes, son corollaire l'est moins. Les libertaires véhiculent sur la relation des sexes un discours romantique : l'amour des êtres au sein du bain universaliste de la nouvelle société résoudra tout antagonisme de sexes car la révolution aura fait naître un nouveau type d'Homme. Faute d'une véritable réflexion sur le partage futur des rôles et des tâches, notamment domestiques, les anarchistes laissent se développer des projets fantaisistes et inconciliables; on assigne à la communauté communiste l'éducation des enfants qui ne peuvent être la propriété des parents (Anselmo Lorenzo), on attribue à la maternité la qualité d'une œuvre d'art (Federica Monseny), et on voit dans les femmes sans enfants des rosiers sans rose (A.G. Laurado). Le seul véritable effet de la prise en compte dans le présent de la condition féminine est pervers : des voix s'élèvent pour douter de la capacité des femmes à lutter aux côtés des hommes. Les uns arguent de leur mauvaise insertion dans le tissu social pour les exclure du combat, les autres, plus critiques, voire acerbes, confondent à plaisir les effets négatifs de la soumission ancestrale des femmes avec une nature féminine faite de passivité, d'altruisme, de coquetterie, de superficialité. Federica Montseny n'est pas en reste, fidèle en cela au maniement du paradoxe qui marque son engagement politique2. En 1927, dans un article de la Revista blanca, « La mujer, el problema del hombre », elle dénonce la tragique condition féminine et conseille le développement de l'éducation ; mais elle brosse aussi un sombre tableau de ses compatriotes, soumises, pleines de préjugés, incapables de s'émanciper. Les femmes sont donc renvoyées soit à une position attentiste soit à un rôle de soutien moral des syndicalistes libertaires qui luttent pour tous et toutes.
Cet universalisme donne bonne conscience : il permet d'évacuer le « problème des femmes », il fait de l'égalité des sexes non une fin en soi mais une conséquence qui va de soi. La prise en compte de cette nuance et de ce qu'elle implique pour les femmes est à l'origine de la création d'un mouvement féminin anarcho-syndicaliste

Pour un syndicalisme féminin

La politique à adopter face à un éventuel problème féminin ne fit jamais l'unanimité parmi les militant(e)s ; leurs positions sont complexes et fluctuent en fonction des événements, grâce à une grande capacité à tisser ensemble des contradictions. Il serait caricatural de réduire les tendances à une opposition hommes/femmes, ou à un combat féministes/antiféministes.

L'élaboration par les femmes d'une stratégie hors de la ligne directive de la CNT arrive à maturité dans les années 1930. En favorisant la syndicalisation, l'organisation et l'éducation des femmes, le mouvement anarchiste leur fournit, à son corps défendant, les instruments nécessaires à la construction d'une pensée critique des rapports de sexes au sein du mouvement. L'émergence d'une conscience de classe s'accompagne de la naissance d'une conscience de genre. La république, par son train de réformes favorables aux femmes, souligne par contraste le peu d'intérêt porté par les anarchistes à la condition féminine3. Elle joue le rôle d'un détonateur dans l'affirmation d'un anarcho-syndicalisme féminin.

Le peu d'écoute des cénétistes, l'inertie des rapports hommes/femmes au quotidien jettent un doute dans l'esprit des militantes quant à l'inéluctabilité de la disparition de l'inégalité des sexes dans la future société. La misogynie continue de marquer les comportements de leurs compagnons ; les femmes sont convaincues que le désir de changement total de la société s'arrête au seuil du foyer où les hommes veulent demeurer les maîtres et le machisme conserver ses droits. L'égalité par et dans l'amour libre est dénoncée comme une utopie : les maîtresse-mères se retrouveront démunies après le départ de l'amant-père ; la relation aux enfants n'est qu'effleurée ; ne pas signer un contrat ne prouve nullement l'amour désintéressé de l'autre, le désamour des hommes ne signifiera-t-il pas la valse des laissées pour compte alors que les partenaires masculins demeureront, au fond d'eux-mêmes, attachés à la virginité et à la double morale ?

Le doute se transforme en une certitude, la nécessité pour les femmes anarchistes de prendre en main leurs problèmes, leur destin et leur émancipation qui ne viendra de nul autre : « L'homme révolutionnaire qui aujourd'hui lutte pour sa liberté combat seulement contre un monde extérieur qui s'oppose à ses aspirations de liberté, d'égalité et de justice sociale. La femme révolutionnaire, en revanche, doit lutter sur deux terrains : d'abord pour sa liberté extérieure - dans cette lutte elle a comme allié l'homme, dans un combat pour les mêmes idéaux et la même cause ; mais, en plus, la femme doit lutter pour sa propre liberté intérieure dont l'homme profite depuis des siècles »4, ainsi la femme se libérera d'un triple esclavage : celui de l'ignorance, celui du capitalisme, celui du patriarcat. Le succès rencontré par les colonnes réservées aux militantes et sympathisantes dans Tierra y Libertad conforte un groupe de cénétistes, autour de Lucia Sanchez Saornil, Mercedes Comaposada et Amparo Poch y Gaston, dans leur volonté de créer « une force féminine consciente et responsable qui agisse comme avant-garde du progrès »5. Dans ce but, elles fondent la revue Mujeres Libres, créée par et pour des femmes, sans l'aide de la CNT ; le premier numéro paraît en avril 1936.

D'emblée, leur démarche les situe dans le mouvement anarcho-syndicaliste pour lequel elles veulent oeuvrer, elles considèrent en effet que la non-prise en compte de la spécificité des problèmes féminins éloigne de la mouvance libertaire bien des travailleuses, attirées par les sirènes, fussent-elles démagogiques, des mouvements de gauche et des féministes.

Mujeres libres veut ensemencer le terrain d'où, l'Etat abattu, naîtra l'égalité des sexes ; ces semences ont pour noms instruction scolaire, éducation sexuelle, indépendance économique sans laquelle les femmes ne peuvent se dégager de la soumission à l'homme. Ce programme, qui concrètement débouche sur un travail de terrain, des cycles d'instruction et la mise en place d'instituts, exprime à la fois la reconnaissance de la spécificité des problèmes féminins et le désarroi des femmes face à la cécité des anarchistes. Il ne signifie nullement le rejet de l'anarcho-syndicalisme et de sa finalité originelle, le révolution libertaire.

La revue Mujeres Libres engendre une organisation féminine du même nom ; elle recrute des adhérentes (20 000 en 1938) et, à ce titre, elle réclame sa reconnaissance, son autonomie au sein du mouvement anarcho-syndicaliste et sa représentation dans toute réunion décisionnelle. Elle refuse d'être une section féminine, comme il en existe dans les partis de gauche, elle veut ajouter une branche à l'arbre anarchiste (CNT, FAI, FIJL). Pour les responsables libertaires, c'est là une ambition inacceptable.

L'opposition anarchiste à un anarcho-syndicalisme féminin

« Féministe jamais, humaniste toujours ! Propager un féminisme, c'est fomenter un masculinisme, c'est créer une lutte morale et absurde entre les deux sexes qu'aucune loi naturelle ne tolérera »6, cette célèbre exclamation de Federica Montseny exprime l'effet révulsif que provoque toute évocation possible d'un rapprochement entre une action anarchiste et le féminisme. A l'évidence la figure emblématique féminine de la CNT tient à se démarquer du féminisme, posture à laquelle elle restera fidèle toute sa vie7. Elle reflète ainsi le rejet consensuel des anarchistes que réactive des années plus tard la fondation de Mujeres Libres : le féminisme est dénoncé comme un mouvement réformiste, sectaire, voire sexiste et bourgeois.

Cette analyse est partagée, en apparence, par Mujeres libres ; à « féministe » elle préfère le qualificatif « féminin ». Derrière cette bataille de mots, est en jeu son orthodoxie libertaire. L'opposition entre l'organisation féminine et la CNT ne se cristallise pas autour des revendications que Mujeres Libres voudrait voir reconnues, mais autour de la légitimité même du groupe. Le dogmatisme de la CNT, relayée par la FAI et la FIJL, défendu au nom d'un anarchisme, pourtant pourfendeur de toute rigidité doctrinale, surprend ; il laisse supposer qu'une dimension de ce combat reste tue et conduit à émettre l'hypothèse d'un refus travesti de voir échapper au pouvoir masculin le contrôle de toute expression anarchiste. Dans la crispation des cénétistes sur les préceptes de l'anarcho-syndicalisme entre, sans que l'on puisse en établir l'exacte part, la peur d'un pouvoir féminin qui rognerait la suprématie masculine, vue auxquelles se rallient des femmes élitistes.

Ainsi se comprend la rapidité de la réaction négative des anarchistes émise dès la création de Mujeres Libres, exacerbée par son développement. Le groupe est considéré comme traître à la cause car ses déclarations, sa revue, ses prétentions à l'autonomie remettent en cause les fondements de l'anarcho-syndicalisme. Les détracteurs de Mujeres Libres clament l'universalisme du mouvement libertaire ; concevoir une lutte des femmes revient à nier la substance vitale du mouvement. De plus, il induit une révolution en une seule et unique étape : la révolution libertaire sera totale et globalisante, l'émancipation des femmes et des hommes y est inclue. Or, Mujeres Libres n'est pas convaincue de la pertinence de cette chronologie ; le groupe pense la révolution, sinon en deux temps, du moins, à l'évidence, en deux axes distincts ; ce désaccord ne peut conduire, selon ses accusateurs, qu'à une rivalité des sexes et donc à un affaiblissement de l'anarcho-syndicalisme. Le syndicalisme de Mujeres Libres est accusé de déviationnisme et de féminisme.

Ce jugement est porté une fois pour toutes, et les libertaires camperont sur leur position sans jamais la modifier. Elle implique une fin de non-recevoir aux demandes de participation autonome et de reconnaissance de statuts ; elle conduit à la mise en place de stratégie pour empêcher l'impact de Mujeres Libres : ainsi doit être lue la création d'un secrétariat des femmes par la FIJL, vers 1937.

Cette peur de la fuite des adhérentes vers Mujeres Libres relève du fantasme puisque l'organisation féminine ne refuse pas l'appartenance multiple de ses membres à la constellation anarchiste ; toujours est-il qu'elle suscite l'opposition virulente de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires. La FIJL ne peut cependant faire l'économie d'une réflexion sur l'émancipation féminine en raison de l'importance des jeunes filles dans ses rangs ; les jeunes libertaires récupèrent le concept pour exprimer leur conscience de la domination des femmes par les hommes, mais l'égalité des sexes est à leur sens accessoire ; on a affaire, selon l'expression de Jesus Lopez Santamaria, à un aféminisme plutôt qu'à un anti-féminisme8.

L'universalisme à l'épreuve de la guerre

La carence de l'armée républicaine oblige, en un premier temps, à faire appel à toutes les forces vives révolutionnaires. Les libertaires intègrent les femmes qui combattent, armes à la main. La lutte sanglante contre les rebelles semble abolir la différence des sexes ; l'illusion ne survit pas à l'été. En septembre 1936, le nouveau mot d'ordre, habilement placé dans la bouche de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri, appelle « les hommes au combat, les femmes au travail ». Les anarchistes, ordinairement insoumis aux ordres gouvernementaux et à ceux du parti communiste, appliquent cette directive. Les commentaires de l'époque laissent transparaître la satisfaction des hommes à se retrouver seuls détenteurs des armes, symbole de la virilité combative ; la presse témoigne de la rage des femmes, larmes aux yeux et haine au cœur, à abandonner cet acquis. La retaguardia [arrière] réinstalle de fait une hiérarchie des sexes ; certes, on ne cesse de rappeler l'apport indispensable des femmes, mais elles renouent avec un rôle traditionnel, celui d'auxiliaires. L'expression « soutien logistique » souligne cette complémentarité inégalitaire : le vrai combat revient aux hommes.

Mujeres Libres ne s'élève pas, ou peu, contre la perpétuation dans la guerre du rapport inégalitaire des sexes. Elle espère que cette phase permettra l'entrée massive et définitive des femmes dans la production. Le projet de la CNT est autre ; la présence des femmes est conjoncturelle et elle rassure les hommes : ils retrouveront leurs emplois après le combat, et donc leurs épouses au foyer.

L'universalisme des anarchistes ne résiste pas à l'épreuve de la guerre ; celle-ci met en lumière le fossé entre théorie et pratique et la force des mentalités masculines figées. La lutte pour la révolution sociale prend le pas sur d'autres combats, aussi Mujeres Libres refuse-t-elle toute collaboration avec les organisations féminines qui font de la lutte contre le fascisme une priorité; pour elle, il ne s'agit pas d'une guerre civile mais d'une révolution. Elle réaffirme ainsi son combat dans le mouvement libertaire. Est-ce la contrainte des urgences ou l'incorporation de femmes moins radicales, toujours est-il que les positions de Mujeres libres paraissent s'émousser et les querelles avec la FIJL s'apaiser ; la valorisation des femmes comme mères retrouve sa pleine vigueur, la maternité est censée permettre la réalisation des femmes (Etta Federn, Lucia Sanchez Saornil) leur combat s'exprime à travers les maris, se justifie pour les fils (et non pour les filles...), et se situe donc fort loin du féminisme que Mujeres libres rejette à nouveau en 1938.

La théorie égalitaire, la prétention à une révolution non sexuée se fissurent à l'épreuve du combat. Celui-ci consolide la différence des sexes dans la hiérarchie traditionnelle. Ici comme ailleurs, la guerre, en dépit des apparences, ne contribue pas à la libération des femmes.

En fin de compte, la réponse de Mujeres Libres paraît ambiguë ; est-ce un effet de l'adaptation au contexte ou un retrait des exigences originelles ? La défaite des gauches laisse en suspens la question et sans doute à jamais ouvert le débat sur la validité de l'appellation « anarcho-féminisme » pour désigner l'organisation Mujeres Libres.

Pour citer cet article
Yannick RIPA, « Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939) », Clio, numéro 3/1996, Métiers. Corporations. Syndicalisme, [En ligne], mis en ligne le 24 mars 2003. URL : http://clio.revues.org/document470.html. Consulté le 10 juillet 2008.


Qu'est ce que vous en pensez?
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Re: Anarchisme - féminisme ?

Messagede Berckman le Jeu 10 Juil 2008 17:15

A titre personnel je pense qu'une perspective anarchiste cohérente nécessite d'intégrer les apports de la lutte féministe.
Les rapports entre anarchisme et féminisme ont historiquement été très divers :
Proudhon s'est illustré par une mysoginie et un antiféminisme caricatural par exemple, quand Desjacques lui a répondu sur des bases très claires : http://joseph.dejacque.free.fr/ecrits/lettreapjp.htm
Il existe historiquement, et malheureusement, un courant antiféministe dans le mouvement libertaire.

Pendant longtemps une partie significative du courant libertaire, à l'instar du reste de l'extrême gauche, a considéré le féminisme comme un mouvement bourgeois.
Pourtant en son sein des femmes telles qu'André Léo, E. Goldman, Lucia Sanchez Saornil,... ont défendu l'idée de la nécessité d'une lutte autonome, sans concession, contre le sexisme, sans nécessairement se désigner comme "féministe".
Lors de la deuxième vague féministes, dans les années 60, a émergé le courant anarcha-féministe, qui se placait dans la continuité des luttes des femmes libertaires pour l'égalité (Mujeres libres, etc...) mais qui se constituaient aussi comme tendance dans le mouvement féministe.


Voici quelques refs contemporaines :
feministes-libertaires.ouvaton.org
http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=448
Berckman
 

Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Olé le Jeu 10 Juil 2008 17:27

"Qu'est ce que vous en pensez?"

Qu'une morale et une education reste, et donc qu'une prise de conscience libertaire et révolutionnaire est un travail permanent sur soi-même, et que malgré un idéal affiché et une philosophie liberatrice, on peut vite s'en écarter et reproduire des schémas et mode de fonctionnements qui vont contre nos principes.

Pour le cas en question ( la cnt et l'espagne de 36) je ne connais pas assez le sujet pour dire si le texte est fiable ou non.
Olé
 

Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Jeu 10 Juil 2008 17:47

Je le crois fiable. La revue Clio a une histoire, je crois le texte fiable. C'est un site d'historiens (honnetes).
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Re: Anarchisme - féminisme ?

Messagede unknown le Jeu 10 Juil 2008 18:09

Je n'ai jamais dit que le combat était fait. Moi plusieurs combats me laissent perplexes, car il veulent un changement plus ou moins important de notre société tout en en gardant les bases, alors je me renseignerai sur les différents mouvements car je me doute qu'il doit bien exister des courants feministes révolutionnaires. Cela dit pour moi on se fixe sur un aspect de l'importance de la femme qui n'a pas lieu d'être pour moi, car homme = femme. C'est bon ?
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Jeu 10 Juil 2008 18:32

Voila un lien que Berckman m'a refilé..

http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=448

Petites considérations sur l'antisexisme en milieu libertaire de Klito, femmes libertaires en Ile-de-France.
Nous publions ici ce texte reçu d'un collectif féministe libertaire non-mixte, le Klito.

Il reste beaucoup de choses à faire pour une réelle lutte contre le patriarcat dans les groupes libertaires. (...) Nous, femmes féministes libertaires, voulons tirer un signal d'alarme. Nous dénonçons la double journée des travailleuses (...) on pourrait parler d'une " double lutte ".
La lutte contre le patriarcat requiert en effet deux fois plus d'énergie que d'autres combats, car elle exige de se battre non seulement sur le front social, mais aussi à l'intérieur même des groupes politiques.(...)

Dans les groupes libertaires de l'Hexagone, la thématique des femmes est certes prise en compte, mais de manière peu satisfaisante. Si quelques groupes se mobilisent pour le 8 mars ou contre les anti-IVG, on peut se demander quelle est la place réelle de la lutte antipatriarcale dans les pratiques et les réflexions des groupes libertaires en France.

Ne nous faisons pas d'illusions : les libertaires, reproduisent les dominations liées au genre et à la sexualité... comme tout le monde.

Sauf que, lorsqu'on prétend combattre les dominations, il serait bon de se pencher sur celles que l'on entretient. Ne pas y prêter attention est la meilleure façon de renforcer ce phénomène.

Un peu d'histoire

Le mouvement anar n'a pas souvent hissé le féminisme au rang de ses préoccupations majeures ; un coup d'oeil sur l'histoire nous le confirme. Bakounine qui prônait l'égalité complète entre les femmes et les hommes, a dénoncé la contradiction de beaucoup de militants mâles : en lutte pour l'égalité et la liberté sur le terrain économique et social, ils se comportent comme des tyrans dans leur foyer.
Par contre, Proudhon, un pilier du mouvement libertaire, fait figure de misogyne notoire. L'auteur d'une phrase comme " la femme est un joli animal, mais c'est un animal. Elle est avide de baisers comme la chèvre de sel ", est encore le maître à penser de beaucoup. Même chose pour l'homophobie, longtemps assumée par de nombreux anarchistes. Leur argument étant que l'homosexualité représentait une " perversion bourgeoise ". Emma Goldman ne rapporte-t-elle pas les obstacles auxquels elle se heurtait quand elle abordait cette question ? " La censure vint de mes propres rangs parce que je traitais de sujets aussi " peu naturels " que l'homosexualité " raconte-t-elle en 1912. L'idée de libération sexuelle a souvent été récupérée et vidée de son sens antipatriarcal. Pour la plupart des militants, en 1936 comme en 1970, elle signifiait avant tout une disponibilité sexuelle des militantes et des féministes aux désirs masculins.

(...) suppression d'un paragraphe.

Patriarcat et capitalisme

Une autre façon, plus subtile, de ne pas intégrer le féminisme aux luttes en cours, est, paradoxalement, d'inclure " naturellement " le thème patriarcal à la lutte des classes.

Pour certain-e-s, il suffit de se réclamer de l'anarchisme pour être automatiquement féministe.

Considérer le patriarcat comme un avatar ou une conséquence du capitalisme, c'est refuser de voir la spécificité de ce système fondé sur le genre. C'est bien utile de penser qu'en menant une lutte des classes, on lutte contre toutes les dominations !.ce passage est pour unknown sans l'accuser de quoi que ce soit. Le capitalisme ne totalise pas l'ensemble des oppressions (cela serait bien simple). La lutte contre le patriarcat est une lutte à part entière. Et si les effets du patriarcat et du capitalisme se renforcent et s'interpénètrent, il faut bien admettre qu'il s'agit de deux systèmes autonomes (...). Et qu'il y a donc deux luttes (au moins) à mener parallèlement. Parmi les femmes militantes libertaires, peu dénoncent ces carences. Sans doute parce que comme toutes les autres femmes elles ont intériorisé l'invisibilité du patriarcat. Il y a de fait plus d'hommes que de femmes dans les groupes anarchistes. Le fait que les femmes s'investissent peu dans la politique est un phénomène social, mais l'image violente et guerrière qui colle encore à la peau de ceux qui brandissent le drapeau noir y est sans doute pour quelque chose. Entretenir ce " folklore " viriliste a-t-il vraiment un sens ? Par ailleurs, pour de nombreuses femmes il est difficile de se reconnaître comme faisant partie du groupe des femmes. Se persuader que nous vivons les choses de manière identique aux hommes dans la réalité sociale permet de se fondre dans le groupe des militants au nom de la cohésion du groupe. On les comprend : les femmes qui tentent de pointer ces questions d'oppression en interne se voient affublées de l'étiquette " féministe ", qui signifie pour beaucoup " emmerdeuse chronique ". Ce mépris pour la question du patriarcat traduit la difficulté à regarder en face les mythes sur lesquels reposent de nombreux groupes politiques, tels que : " la question du pouvoir n'existe pas au sein du groupe ", " il n'y a pas de domination entre les militant(e)s ", etc. Il est temps de reconnaître qu'un groupe militant n'est pas coupé du reste de la société et ne fonctionne pas en vase clos.

Le genre ? Connais pas...

Dommage que les analyses de certains libertaires se limitent au statut des femmes sans prendre en compte la construction sociale des genres féminins et masculins. La plupart des libertaires n'arrivent pas à dépasser les théories essentialistes selon lesquelles nos comportements reposent sur des différences biologiques, différences qui sembleraient expliquer (sans la justifier) la domination masculine. Or, la nature seule ne peut fabriquer les catégories hommes/ femmes telles qu'elles existent. On ne naît ni homme ni femme ; on devient l'un ou l'autre. Dès notre enfance, la famille, l'école et la société en général nous inculquent des rôles différents selon notre sexe biologique. Aux filles, sont enseignées les valeurs de douceur, de compréhension, de soumission et de passivité. Aux garçons sont transmises celles de la violence, du courage, de l'affirmation de soi. La prise en compte de ce conditionnement qui forge chacun-e d'entre nous permet de dépasser la thèse d'un déterminisme biologique et de qualités " naturellement " féminines et masculines. La construction du genre que le milieu féministe s'est largement approprié, y compris chez les réformistes, ne parvient pas à faire sa place dans les milieux libertaires. En effet, il est plus facile de s'unir sur la base d'un ennemi commun extérieur (les religions, les fachos qui bafouent les droits des femmes et les patrons qui les exploitent) que de se remettre en cause individuellement pour tenter d'entrevoir les rapports de pouvoir qui existent au sein des organisations libertaires. C'est ainsi que la majorité des groupes libertaires non seulement ne remet pas en question les fondements du patriarcat mais l'entretient.

La sexualité est politique

Cette lacune dans la réflexion des libertaires en matière de féminisme entraîne, outre une discrimination à l'égard des femmes, une négation des lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT). Ces derniers existent-ils/elles dans les milieux libertaires ? Bien sûr, comme partout dans la société. Néanmoins, on est en droit de se poser la question tant elles et ils sont " invisibilisé(e)s ". Certains décrètent ainsi que chacun-e fait ce qu'elle/il veut dans son lit, mais qu'il est préférable de ne pas en parler, car ça n'a rien à voir avec la politique.

Pourtant, chansons paillardes, blagues sexistes et lesbo-gay-bi-transphobes sont encore monnaie courante chez certains anarchistes, renforçant ainsi l'hétérocentrisme régnant. On nie certains comportements sexuels et on entretient la lesbo-gay-bi-transphobie ambiante qui repose sur le seul modèle de l'hétérosexualité. Aujourd'hui, s'affirmer lesbienne, trans, bi ou gay, dans une orga libertaire relève d'un acte courageux (exactement comme sur son lieu de travail ou dans sa famille) que beaucoup n'osent accomplir. (là je pense qu'il faut nuancer) Ce que l'on observe aujourd'hui n'est donc pas nouveau dans l'histoire des luttes libertaires. Les mouvements féministes, les luttes lesbiennes, homo et queer ont fait bouger des choses, mais il faut poursuivre les remises en question. Rien n'évoluera sans la mise en place d'outils efficaces en particulier la création de groupes non-mixtes de femmes et d'hommes qui soient des espaces de réflexions politiques sur les rapports de domination, en particulier hommes/ femmes et hétéros/LGBT. (sur ce point je ne suis pas d'accord, bien que je comprenne la démarche, et le sens d'un groupe non mixte , l'opposition n'ets pas seulement h\f)

Il ne suffit pas de vouloir abattre le capitalisme et le patriarcat à travers les patrons et l'ordre moral, encore faut-il tenter de changer les comportements ici et maintenant. Dans le mouvement libertaire, comme ailleurs, rien ne changera sans la mobilisation des principaux intéressé-e-s: les femmes, les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres, l'engagement des hommes et des hétéros est impératif si ceux-ci veulent être cohérents avec la pensée libertaire.
Dernière édition par Vilaine bureaucrate le Ven 11 Juil 2008 01:59, édité 1 fois.
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede unknown le Ven 11 Juil 2008 00:18

Ce texte soulève un constat, rien de plus qu'est ce que tu veux qu'on dise ? L'anarchie se construit encore maintenant et n'a peut être pas encore réponse à tout. Toi qui est historienne et qui prend en compte le contexte, tu devrais peut être y réfléchir et te dire que les hommes qui ont malgré tout voulu changer le monde à cette époque ont pour certains été élevés dans les années 1800 et ont des origines diverses.
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Ven 11 Juil 2008 01:07

unknown a écrit:Ce texte soulève un constat, rien de plus qu'est ce que tu veux qu'on dise ? L'anarchie se construit encore maintenant et n'a peut être pas encore réponse à tout. Toi qui est historienne et qui prend en compte le contexte, tu devrais peut être y réfléchir et te dire que les hommes qui ont malgré tout voulu changer le monde à cette époque ont pour certains été élevés dans les années 1800 et ont des origines diverses.


Mon post ne sert qu'a redire ce qui est partager par tous. Il est clair que j'enfonce des portes ouvertes.

Je n'utilise pas cet article comme une accusation. L'auteur du 1er aurait pu etre anarchiste. L'auteur du second l'est.

Je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir une defence des dits anarchistes. Cet article et celui qui suit sont interessants car ils permettent d'aller plus loin. Et de penser que selon moi ce genre de luttes se menent en parallele ou independament.
et de s'interroger sur ce que ça signifie la chute du patriarcat.

Quand a l'argument du contexte, il ne sert pas a etre indulgent mais juste. La terreur de Robespierre est a relativisé selon le contexte. Mais la préservation d'une domination par des anarchistes, non. ou pas. peut importe.
Le resultat est qu'on retrouve chez tout les feministes de tout les courants sauf de droite: l'idée de "la double lutte".

( j'attends que qq1 me contredise, je crois que certains n'ont pas ce point de vue j'aimerais bien comprendre. )

Et je ne cantonne pas cette lutte aux femme, "ce n'est pas un truc de "gonzesses" pour les "gonzesses" ".

D'autant plus que le genre est : le sexe social, l'ensemble des assignations socialement construites a partir de l'identité sexuelle, notion qui n'a pas le meme sens selon le temps et la société (bien que maintenant..). Et ce genre de reflexion ne se fait pas que sur les femmes, les hommes, qui eux aussi ont a se liberer des injonctions et des roles,( "le dominant est dominé par sa domination" Marx) .
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede unknown le Ven 11 Juil 2008 01:11

Léo a écrit:
Qu'une morale et une education reste, et donc qu'une prise de conscience libertaire et révolutionnaire est un travail permanent sur soi-même, et que malgré un idéal affiché et une philosophie liberatrice, on peut vite s'en écarter et reproduire des schémas et mode de fonctionnements qui vont contre nos principes.




Je ne vais pas répéter 50 fois ce qui a déjà été dit, le contexte nous apprend au moins que ce n'est pas l'anarchisme qui les a fait devenir comme ça ni que c'est l'essence de l'anarchie d'agir de cette façon.

Bonne réflexion a vous je reviendrai lire.
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Ven 11 Juil 2008 01:23

"Je ne vais pas répéter 50 fois ce qui a déjà été dit, le contexte nous apprend au moins que ce n'est pas l'anarchisme qui les a fait devenir comme ça ni que c'est l'essence de l'anarchie d'agir de cette façon. "

Mais je n'accuse pas l'anarchisme, brillant soldat. ^^ Faut que je te le repete combien de fois.

Ce que tu dis n'a pas bcp a voir avec le sujet. Et sinan le patriarcat mise a part c'ets pas bien.. vous avez rien a me raconter?
Dernière édition par Vilaine bureaucrate le Dim 13 Juil 2008 00:42, édité 1 fois.
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede kuhing le Ven 11 Juil 2008 09:27

J'ai lu ce texte aprés l'avoir imprimé et je dois dire qu'il est long et que j'étais plutôt fatigué.
Personnellement je n'y ai rien vu de choquant, compte tenu de l'époque et du constat qui en est fait sur les mentalités d'une espagne des campagnes et villes encore arriérée.
A coté de ça j'avais visionné des vidéo (je crois d'ailleurs que c'est dans "l'autre futur") où une militante espagnole de la CNT
expliquait que la période et l'appartenance à la CNT pour les femmes constituaient pour elles une grand pas vers leur liberation.
Mais je suppose que tu as des critiques; donc il serait peut-être plus simple que tu les exprimes ?
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede Vilaine bureaucrate le Ven 11 Juil 2008 14:07

Non je n'ai pas de critiques. Je trouve que ce sont de tres bonnes démarches.
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede unknown le Sam 12 Juil 2008 00:00

En tout cas je comprend pas pourquoi un mouvement féministe anar est né de ces observations puisque parler du féminisme et du combat féministe en anarchie revient en fait à parler d'anarchie non ? De là si il y a des aberrations du genre, il faut tout simplement rappeler la définition d'anarchisme à certains et ils comprendront peut être que malgré leurs actions de terrains ils ne sont pas si anars que ça, vous en pensez quoi ?
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Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede FRED le Sam 12 Juil 2008 11:23

unknown a écrit:En tout cas je comprend pas pourquoi un mouvement féministe anar est né de ces observations puisque parler du féminisme et du combat féministe en anarchie revient en fait à parler d'anarchie non ? De là si il y a des aberrations du genre, il faut tout simplement rappeler la définition d'anarchisme à certains et ils comprendront peut être que malgré leurs actions de terrains ils ne sont pas si anars que ça, vous en pensez quoi ?

Possible, le mot anarchie n'est pas une garantie suffisante, de lute féministe.
FRED
 

Re: Le genre dans l'anarcho-syndicalisme espagnol (1910-1939)

Messagede FRED le Sam 12 Juil 2008 18:20

Vilaine bureaucrate a écrit:"Je ne vais pas répéter 50 fois ce qui a déjà été dit, le contexte nous apprend au moins que ce n'est pas l'anarchisme qui les a fait devenir comme ça ni que c'est l'essence de l'anarchie d'agir de cette façon. "

Mais je n'accuse pas l'anarchisme, brillant soldat. ^^ Faut que je te le repete combien de fois. Je n'aimes pas quand on commence a repeter 10 fois la meme chose, Artaban n'est pas là, ça sert a rien de lui rendre hommage.

Ce que tu dis n'a pas bcp a voir avec le sujet. Et sinan le patriarcat mise a part c'ets pas bien.. vous avez rien a me raconter?


Par contre le fonctionnement par la bas de l’anarchie peut être un tremplin pour le féminisme, il suffie de se rebrousser les manches.
FRED
 

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