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Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 09:40
de rubion
Sur l'histoire de l'anarchisme a ma grande surprise (mais peut être que j'ai été trop vite) je n'ai pas vu de sujet concernant Emma Goldman et sur son analyse concernant la révolution russe. C'est pour ça que j'ai ouvert sur ce sujet mais si il y a sur une autre rubrique un sujet sur Emma Goldman ça ne me dérangera pas si vous le déplacé.

Dans le cadre des 100 ans de la révolution d'octobre, le CCI dans sa revue internationale a publié une réponse tardive au bilan que Emma Goldman a fait de la révolution russe que voici:

http://fr.internationalism.org/revue-in ... -et-revolu

Rubion. Lecteur de révolution internationale

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 13:09
de frigouret
Image

Lev Tcherny ( 1875-1921), anarchiste individuliste fusillé par les bolcheviks.

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 13:53
de Protesta
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sacco_et_Vanzetti

Sacco et Vanzetti condamné à mort par le très démocratique et surtout très capitaliste, Etats Unis d'Amérique

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 14:18
de frigouret
Moi j'écris pas des pavés pour essayer de minimiser les crimes des USA.
Et de toutes façons il est préférable de vivre dans une démocratie capitaliste que sous une dictature communiste.

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 14:44
de frigouret
Qu’il nous soit permis de citer ici une opinion somme toute assez significative de l’état d’esprit qui prévalait chez les libertaires allemands au sortir de la catastrophe que représenta la guerre. Elle est d’Eugen Brenner, ouvrier peintre et anarcho-syndicaliste. « Ils me font pitié, déclarait-il, tous ceux qui ne savent pas encore que la démocratie est une forme de société dans laquelle, pour des individus libertaires, il est possible de vivre, et la dictature une forme dans laquelle cela est impossible. Soit ils ont vécu sur la Lune ; soit ils n’ont connu ni les camps de concentration, les caves de la Gestapo ou les prisons nazies, ni la cruelle émigration, ni les caves du Guépéou. Aujourd’hui, je suis prêt à défendre, les armes à la main, la démocratie soi-disant capitaliste contre tout agresseur, qu’il soit de droite ou de gauche. » [36]

L’après-guerre venue sur la défaite du régime nazi, l’ « impérialisme rouge » constitue, désormais, pour Rocker, le principal danger qui menace la paix mondiale. Convaincu que l’histoire risque de se répéter, il est persuadé que l’URSS, en empêchant la démilitarisation générale des peuples, succède au Reich allemand comme bastion de la réaction. Pour lui, c’est à l’humanité tout entière de tirer les leçons du passé et d’en finir avec la funeste politique d’hégémonie des États, tâche indispensable si elle veut éviter que se produise un nouveau cataclysme mondial, à dimension probablement nucléaire cette fois [37].

Dès lors, une conviction s’ancre en lui : il faut sortir de l’ornière du mouvement ouvrier. Pour Rocker, en effet, le temps de la conquête des usines par les ouvriers est définitivement révolu. Comme l’écrit, en 1946, un de ses correspondants, l’anarchisme doit désormais dépasser la « vision prolétarienne du monde » qu’il incarne pour devenir un « humanisme ou libéralisme révolutionnaire » [38]. En l’espace de quelques décennies, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, l’héritage d’un siècle et demi de libéralisme a été mis à sac. À l’avenir, pense alors Rocker, il faudra redoubler d’efforts pour ré-enraciner les idées de liberté et de dignité humaines au sein des masses populaires, ce qui prendra, estime-t-il, sans doute plusieurs générations. Prenant ses distances avec la théorie kropotkinienne, il n’est plus question pour lui, comme au début des années 1920, d’éveiller les consciences, mais de les éduquer, voire de les rééduquer. Dans ces conditions, poursuit-il, le mouvement libertaire doit devenir le gardien de la tradition libérale, ce qui impose de repenser fondamentalement l’anarcho-syndicalisme classique. De l’AIT, écrit Rocker à Helmut Rüdiger au début des années 1950, « il ne reste plus que le nom, et ce qu’il faudrait envisager à l’avenir, c’est une internationale libertaire sur une base beaucoup plus large » [39].

Dans le prolongement d’une série d’articles parus, à la fin des années 1920, dans le Fanal d’Erich Mühsam, où il avait examiné les « problèmes actuels de l’anarchisme », Rocker remet maintenant en question la doctrine anarcho-syndicaliste elle-même, et en particulier la perspective d’un socialisme libertaire fondé sur les syndicats : « Il faut rejeter la croyance en un système économique unitaire parce qu’un tel système tuerait l’économie […]. Ce qui a réellement fait la grandeur de la pensée socialiste, ça n’a jamais été de chercher à donner une forme unitaire à l’économie, mais de lui donner un fondement éthique qui vise à répartir aussi équitablement que possible les produits du travail. » [40]

Dans la même veine, il s’en prend aux « fanatiques de l’unité à tout prix » – parmi lesquels il range la CGT d’avant 1914 –, qui « croient pouvoir tout ramener à une norme unique avec leur rouleau compresseur, alors qu’en réalité ils détruisent tout ce qu’il y a d’organique, en en faisant une insipide bouillie » ; ces unitaires à tout prix oublieraient que « la réaction commence toujours là où on essaie de ramener la vie à une certaine norme » [41]. Malgré le ton général de ses remarques et les exemples qu’il choisit, il n’est pas douteux que Rocker se livre, alors, à un réexamen largement autocritique. Si l’organisation continue, à ses yeux, d’être une nécessité, il insiste désormais sur le fait qu’elle peut aussi représenter un réel danger d’étouffement de l’esprit et de l’initiative de ses membres [42]. Transposant ici à toute forme d’organisation ouvrière – et non plus seulement au socialisme autoritaire – la critique appliquée au centralisme politique, qu’on retrouve pleinement développée dans Nationalisme et culture, Rocker y voit une force tendanciellement mécanique qui incline toujours, tout comme l’État, à ne plus respecter les lois de la vie. Même s’il ne renie pas – ni ne reniera jamais – ses positions du début des années 1920, il pose les jalons d’une critique radicale de l’anarcho-syndicalisme, que va développer, dans toutes ses implications, son ami Rüdiger. En voulant se doter d’une forme d’organisation et d’une pratique adéquates puisées, au tournant du siècle, dans le syndicalisme révolutionnaire français, le mouvement libertaire se serait imprégné, au passage, de la théorie fataliste de la lutte des classes et d’une conception naïve de la révolution, aux forts relents millénaristes et jacobins. De là découlerait, selon Rüdiger, une croyance – infondée, mais largement répandue chez les anarchistes – à la révolution comme « panacée universelle » devant mettre fin, d’un seul coup, aux souffrances de l’humanité par l’action de classe et la syndicalisation de la société [43].

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 19:00
de bajotierra
oui ,
les anarchosyndicalites allemands de la FAU AIT ont été traumatisés par la période nazie , et on les comprend , dire que vivre dans une démocratie libérale est préférable a subir la dictature d'un parti nazi ou communiste n'est que du bon sens , par contre tomber dans le pur étatisme participer a un gouvernement si démocratique soit il c'est totalement contradictoire avec les idées libertaire
Rudiger cité dans ton texte comme ami de Rocker a ainsi dérivé en soutenant dans l' AIT le collaborationisme de militants influents de la CNT en 1936
http://serpent-libertaire.over-blog.com ... ercredi-13

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 21:11
de Protesta
Et de toutes façons il est préférable de vivre dans une démocratie capitaliste que sous une dictature communiste


T'en causeras aux Chiliens, qui ont vécu certes dans uns une dictature fasciste, mais aussi dans un authentique état ultra-capitaliste.

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 21:28
de Protesta
Et j'ajoute, que moi aussi je préfère vivre dans une démocratie bourgeoise que dans une dictature, mais pour que ces démocraties bourgeoise puissent survivre économiquement, et qu'elle puissent avoir une certaine indépendance, sont plus ou moins obligés d'avoir recours au colonialisme, ou au néocolonialisme, imposer des dictatures içi et là dans ses zones d'influences, des barbouzeries içi et là et j'en passe. Si un état démocratique ne joue pas à ça, (parce quelle n'en à tout simplement pas la possibilité bien souvent) hé bien cet état deviendra le vassal d'un grande puissance économique(et démocratique), l'OTAN sert un peu à ça.
Ce n'est pas un hasard non plus que la plupart des pays dit "en voie de développement" sont souvent des dictatures.

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Jeu 2 Aoû 2018 21:33
de Protesta
Pinochet " l'homme de la démocratie au Chili" dixit Thatcher



Je cherche la version sous titré en Français

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Ven 3 Aoû 2018 08:03
de bajotierra
Pinochet a pris le pouvoir par un coup d'état exercé contre un président élu démocratiquement , dire que Pinochet était "l'homme de la démocratie" au chili c'est comme dire que le pape jean paul II représentait l'athéisme dans le monde .

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Ven 3 Aoû 2018 15:21
de frigouret
Oui mais enfin bajotierra il est plus intéressant de juger un auteur sur ses apports que sur les éventuels manquements d'un de ses amis / correspondants.
L'extrait que j'ai cité est tiré de cet article http://acontretemps.org/spip.php?article165

Pour ma part je me sens proche de ce qu'a pu produire Rocker après guerre, de sa critique de l'anarchisme, de ses impasses, et des évolutions qu'il proposait .

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Lun 6 Aoû 2018 19:27
de Lehning
Bonsoir !

Voui, évidemment, l'admiration d'1 anarcap ultra-libéral (un nouvel oxymore :wink: ) comme frigouret pour Rocker est assez croquignolesque (certainement pour des raisons anti-communistes principalement). Mais bref. Y'a pire.

Perso, j'ai un profond respect évidemment pour Rudolf Rocker (et non pas seulement because il était pote avec Lehning, ce qui coulait de source :wink: ) mais because c'était un anar, un vrai, et qui a contribué grandement -voire immensément- au mouvement anarchiste et dans plein de domaines.

Evidemment -et c'est le thème de ce topic- Emma Goldman est également très intéressante et respectable.

Mais ce qui fait un peu chier et est gonflant, c'est qu'à chaque fois qu'on parle de ceci ou de cela, notre anarcap ultra-libéral frigouret nous ressorte sempiternellement son vieux dixe moisi anti-coco à tout bout de champ et pire, son amour du libéralisme, forcément ultra-capitalo.

Salutations Anarchistes !

Re: Emma Goldman et le révolution russe

MessagePosté: Lun 6 Aoû 2018 21:06
de frigouret
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