IAL de Janvier 2018
http://infosetanalyseslibertaires.org/wp-content/uploads/2018/02/ialjanvier2018no110.pdf
EDITOEn ce début d’année 2018, un rappel anniversaire vient nous restituer un peu de mémoire révolutionnaire. Sans en faire l’Alpha et l’Omega de la révolution sociétale il nous touchera probablement de manière plus profonde que les regards dans le rétroviseur de l’Histoire qui émaillent les pages «Histoire» ce numéro 110 d’IAL.
Le cinquantenaire de ce que fut le mai libertaire de «68» nous réconcilie avec des événements qui ne nous gêneraient en rien
si nous avions à les revivre. A contrario « Els fets de maig del 37 »[1] et le coup d’Etat bolchévique d’Octobre 1917 ont pu sans conteste nous filer la gueule de bois !
SITUATION SOCIALE CATASTROPHIQUE
A part ça, en ce début d’année 2018 il nous faut aussi penser à la situation actuelle. Une situation désastreuse pour une grande majorité des habitant-e-s de la planète terre.
Au niveau hexagonal, pour nous en tenir à une dimension pour nous plus abordable, les dernières manifestations et grèves qui ont émaillé les années 2016 et 2017 ont été couronnées d’insuccès. Au départ nous allions voir ce que nous allions voir. Et nous avons vu !!!
La Loi «El Khomri», puis la Loi «Travail» nous ont pelé le peu de laine qui nous restait sur le dos.
Pour l’année qui commence et pour celles qui ne manqueront pas de suivre, une chose nous paraît certaine. Dès à présent nous pouvons nous attendre à des lendemains qui vont déchanter. La pauvreté qui n’a cessé de se répandre jusqu’à devenir, le plus souvent, le décor d’un quotidien bien inhumain va encore se développer…
Une manière de s’opposer à cette réalité nous est bien connue : c’est la lutte sans concession contre les nantis, les bourgeois et les capitalos…
EMPOISONNEMENT ÉCOLOGIQUE
La saga écologiste trop longtemps cantonnée dans les sphères
politicardes a fini par décliner jusqu’à quasiment disparaître.
Aujourd’hui les préoccupations environnementales sont mises
en équations à plusieurs inconnues : un Hulot ministre de la
Transition écologique et solidaire qui n’en finit plus d’avaler les couleuvres du tout libéral… Une rentabilité «glyphosatée» qui se compte en nombre d’années cancérigènes : 3 ou 5 ans à en chier… Ils nous «ogéaiment», ils nous «glyphosatent», ils nous «pesticident», ils nous» homicident» et nous empoisonnent en toute impunité et ils voudraient encore que nous la bouclions…
EMPOISONNEMENT RELIGIEUX
Il n’est pas un seul jour sans que les médias ne viennent nous seriner avec des références déistes et/ou religieuses. L’effet bourrage de crâne, dans leur esprit, vient contrebalancer les annonces des attentats et des massacres terroristes ainsi que les attitudes intrusives de Toutes les religions dans notre quotidien. Les noncroyants, les athées et beaucoup d’autres avec nous ne goûtent que modestement ces façons unilatérales et autoritaires de vouloir nous formater…
SOURIEZ VOUS ÊTES FLIQUÉ-E-S !
L’état d’urgence permanent est venu baliser nos vies au jour le jour. La peur engendrée par le terrorisme a permis à celles et ceux qui s’arrogent les titres, les statuts et les prébendes, en un mot le «Pouvoir», de banaliser (ou de légitimer) un état au sein duquel la
police, l’armée et toutes les forces de coercition ont pris du galon. Au point que notre cri «TOUT ETAT EST POLICIER», un slogan qui claque au vent des manifs et contestations, s’affuble aujourd’hui d’une dimension supplémentaire : Tout Etat se donne ou s’invente les moyens de criminaliser toute contestation et peu importe les raisons de ces contestations et luttes. L’essentiel pour lui c’est que toute remise en cause de son rôle et de ses actes puisse être considérée comme une posture criminelle, et de ce fait, le rendre légitime quand il vous poursuit, vous emprisonne et quelques fois vous élimine. Ainsi «Tout Etat criminalise dans l’urgence».
Panorama bien noir dirons certain-e-s ! A cela nous rétorquons, «Noir» sera le drapeau de la révolte. Comme il y a cinquante ans de cela, c’est avec l’esprit contestataire chevillé au corps que nous pourrons espérer, encore et toujours, en un avenir meilleur, un
futur solidaire, égalitaire et libertaire. Plutôt que de se barricader et s’enfermer dans nos mondes individualisés, descendons dans les rues pour montrer notre détermination, érigeons les barricades de la lutte collective.
Mettons à bas le vieux monde !
[1] Les Journées de mai ou Événements de mai nous renvoient à plusieurs journées de troubles et d’affrontements survenus à Barcelone en divers endroits de la province de Catalogne, dans la première semaine du
mois de mai 1937.
Ils ont opposé, d’une part des anarchistes (CNT, FAI, FIJL…) et le groupe marxiste (POUM) partisans de la révolution sociale aux autorités légales de la 2ème République espagnole, de la Généralité de Catalogne et
le parti communiste (PCE et PSUC), d’autre part.
Ces journées sanglantes sont considérées comme l’apogée des affrontements entre les partisans d’une révolution sociale, en progrès
constant depuis juillet 1936 et les représentants de la République espagnole, en fait la réaction dominée par les staliniens…
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