Bachelot n'aura pas notre peau ! 25 Professeurs de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont signé une tribune dans l'hebdomadaire « Le Nouvel Observateur ». Ils dénoncent une réforme qui permettra au pouvoir de mettre à la tête des hôpitaux publiques des haut-fonctionnaires qui auront pour mission de gérer l'hôpital comme une entreprise quelconque, et surtout de la rendre rentable ! En effet, cet loi prévoit de laisser à la seule gouvernance des établissements ce « chef » qui n'aura aucune compétence médicale mais arrêtera le projet d'orientation de l'hôpital.
L'objectif pour le gouvernement est clair, économiser, réduire les coûts, rogner sur les dépenses, tant pis si cela doit se faire au détriment de la qualité des soins.
Depuis l'instauration de la tarification à l'activité (T2A) – en fait à l'acte – prévue dans par le plan « hôpital 2007 », la situation pour les malades supportant des pathologies lourdes est de plus en plus difficile. En effet, cette tarification dissuade de soigner les patients qui coûtent très cher, malades chroniques, handicapés lourds, pathologies rares ou orphelines, en fait, tout ceux qui nécessitent des soins importants et une hospitalisation de longue durée. Car il ne faut pas se leurrer, le médecin qui aura trop prodigué de soins à un même patient se fera rappeler à l'ordre par sa direction, et devra justifier de l'utilité de ses dépenses, qui elle même en rendra compte à l'assurance maladie. On l'aura compris, dans la chaîne du traitement, après le médecin, la logique est purement comptable.
Pour la première fois l'ensemble du personnel hospitalier, aide-soignant(e)s, infirmier(e)s, médecins s'unissent contre cette réforme. Eux qui ne cessent de travailler sous tension, qui sont réquisitionnés chaque fois qu'ils veulent se mettre en grève pour revendiquer la nécessité d'améliorer leurs conditions de travail et d'embaucher du personnel ! Inutile de dire que sur ce dernier point ils n'ont pas été entendu, puisque les éminents professeurs (certains pourtant classés à droite) qui ont lancé l'appel, dénoncent également ces coupes à la hache faites dans le personnel soignant.
On n'oubliera pas de sitôt la manipulation politique qui, au moment des fêtes de la fin de l'année 2008, médiatisa des faits divers aussi graves qu'affligeants Affligeant, puisque jouant sur l'émotion de la perte d'un enfant (chaque fois d'un enfant) et pointant d'un doigt inquisiteur les erreurs commisent par ce personnel pourtant privilégié parce que fonctionnaire. C'était bien tenté, mais il semble qu'excepter nos dirigeants tout le monde ai vu dans ces terribles accidents un manque moyens pour la prise en charge de notre santé, et une bonne dose de compassion à l'égard du personnel au bout du rouleau à force de faire avec.
Face à cette volonté destructrice du gouvernement, soignants et patients (ce que nous sommes tous) doivent s'unir pour sauver un système de santé, qui fût un temps, nous a-t-on dit, le meilleur du monde.
Il n'existe pas de système de santé rentable, parce que nos vies ne se vendent pas, ne s'achètent pas. Et même si elle peut-être mieux organiser, mieux gérer, aucune dépense ne peut-être inutile quand il s'agit de soulager, soigner, guérir une personne. Le déficit n'existe pas en la matière, il s'agit simplement de trouver les moyens de supporter le coût humain, matériel et sans doute financier pour équilibrer nos dépenses de santé. Ces moyens existent, ils sont dans le bouclier fiscal, dans la suppression des dépenses militaires, dans le porte-feuille des grands patrons..
Soignants et patients doivent s'organiser pour faire fonctionner un système de santé qui permettra de soigner tout le monde, avec tout les moyens nécessaires, sans aucune limitation !
Lire l'appel des 25 ;
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... es_25.htmlSigner la pétition contre la réforme ;
http://tempsreel.nouvelobs.com/php/petition19/