Work in progress: La planète? rien à foutre

Work in progress: La planète? rien à foutre

Messagede Harfang le Ven 1 Aoû 2008 12:57

Bonjoru ci dessous un petit pamphlet que j'aimerais mettre à la (re)lecture. En l'état il ne me parait pas abouti donc si quelqu'un avait des suggestions, des propositions, des corrections à proposer je serai ravi de pouvoir améliorer celà.

La planète ? Rien à foutre.

Ca y est après des décennies de j’en foutisme, les gouvernants et industriels, relayé par leurs hérauts et féaux médiatiques ont enfin découvert que l’exploitation massive de la planète, la spirale consumériste, les besoins énergétiques croissants pouvaient avoir des conséquences. Non, j’exagère, ils ne l’ont pas découvert, ils l’ont subit avec le dérèglement climatique, les ouragans à répétitions, et toutes cette sorte de chose. J’exagère aussi en parlant de spirale consumériste, parce que s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas accuser c’est le credo de la croissance, le cercle vertueux et triomphant du libre-échange, du consommer plus et des ces corollaires, les déchets et les besoins énergétique. Non, on peut remettre en cause beaucoup de chose mais pas cela, surtout pas à l’heure où cette idéologie triomphante à pris le pouvoir sur toute la planète* , surtout pas quand elle la pierre angulaire de l’enrichissement de nos amis magnats. Au XIX, les anarchistes criaient à l’alliance de l’industrie, des dirigeants politiques et de l’Eglise : l’argent, la matraque et la grand-messe. Soyons rassuré les choses n’ont pas évolués, à cela prêt que ce sont les médias qui se charge de distraire, culpabiliser et informer dans la bonne direction.
Bref, revenons à l’environnement, c’est donc la nouvelle croisade qui nous concerne « tous » aux mêmes niveaux, qui impliques des « solutions globales », des « changements comportementaux », des « innovations technologiques. » C’est vrai la planète va à veau l’eau et on devrait tous se sentir concerné.
He bien non. Personnellement, je m’en fout, ou plutôt devrais-je dire, je ne m’en sens pas coupable (quoi que plus qu’un paysan Bolivien tout de même).
Cette nouvelle croisade m’écœure par bien des aspects :
• Tous d’abord elle véhicule le mensonge que nous serions tous responsable au même niveau. C’est un mensonge éhonté, ce sont les pays riches qui consomment le plus, et parmi eux ce sont les riches qui consomment le plus, pourquoi, alors devrait-on tous être égaux, tous culpabilisé au même niveau ? Il y a une bonne raison à cela, la même raison que l’on a utilisé avec les serfs et les pauvres de tout temps en nos terres chrétiennes, la culpabilisation qui nous fait ployer les épaules devant le fata, lever le poing vers ceux que les médias nous vendent comme l’ennemi ( aux choix, ce salaud de Sadam hussein pro-al quaïda, ces connards d’étudiants qui ne veulent pas qu’on privatise leurs facs, ces feignants de la SNCF qui, les bougres, refusent de voir voler en éclat leurs avantages sociaux, ces pourris de pays émergents qui s’équipent en voiture ou ces drogués de gauchistes régrèssistes qui osent penser qu’il existe d’autres système que l’ultra-libéralisme…) plutôt que vers les vrais ennemis, ceux qui amassent leurs fortunes en exploitant le travailleur et le consommateur réunis sous le terme de citoyen. Moi, je ne veux pas posséder et posséder encore, je ne veux pas de jetable, je me fous de 90% des nouvelles technologies, je ne m’intéresse pas au fait de posséder quatre boîtiers différents pour mon portable, ni d’avoir un distributeur à glaçon intégré à mon frigo, encore moins d’avoir un écran 72 centimètres ou ce genre de conneries. Bien sur, ça ne fait pas les affaires de l’économie, alors au lieu de moins produire, au lieu de moins vendre, au lien d’arrêter d’inventer de nouvelles conneries, de nouveau « facilitateurs de vie », on va produire « écologique », on va produire « bio ». Bref, pour continuer à produire et vendre, pour même créer de nouveaux appels d’offres, de nouveaux labels on va éco-produire, éco-vendre, éco-recyclé… Et si vraiment on ne peut vraiment pas empêcher un produit d’exister sans pour autant pouvoir le bio-convertir on va l’éco-taxer afin que le consommateur culpabilisé puisse payer les dépollutions afférentes ( car, bien entendu, en toute fin, si pollution il y a on demandera donc à les communautés des citoyens de prendre en charge les frais et non à celui qui lui vends toutes ses inutiles et si indispensables objets, lui bien sûr, on ne lui dira rien… O credo de la consommation et de l’économie. )
• La solution globale :
Elle se rapproche de ce qu’on vient d’évoquer. En globalisant le problème on culpabilise la masse sans pointer les vrais coupables, à savoir ceux qui consomment le plus et ceux qui créent la demande. Il faut dire, que passer le stade un tant soit peu révolu du marché « d’équipement », de l’utile, on est bien obligé de passer aux dispensables. Ah, comment vivre sans vos céréales enrichi aux oligo-élements, comment manger des biscuits qui, sacrilège ! ne seront pas empaquetés dans leur sachet individuel-fraîcheur. Comment ne pas posséder le dernier kit pour pouvoir téléphoner avec juste un embout visser dans l’oreille, et, entre nous, peut-on vraiment admettre de regarder un film qui ne serait pas sur le dernier support 78000 couleurs, « nuances qualités ultra cinéma »… Globaliser, culpabiliser, c’est un bon moyen pour éviter qu’on écoute les rares voix appelant à la décroissance, qu’on évite de retourner un poing vengeur vers ceux qui ont salopé, et salopent encore la planète. Et puis globaliser est aussi une alternative à l’action. Faisons des conférences, décidons ensembles ou ne faisons rien, parceque quel Etat prendrait aujourd’hui le risque de menacer un tant soit peu ses industries nationales en interdisant certains produits ou en les taxant à la production, qui pourrait même imaginer interdire la vente de produits jetables… Mais non, ça on ne peut pas, ce ne serait pas libéralement correct. Alors du coup on discute entre gros pontes industriels, relayés par les gouvernants politiques affiliés, histoire de faire des choix stratégiques, de tourner la page seulement quand on sera sur de le faire tous ensemble. Jusque là il convient de maîtriser tous ceux qui voudraient effectivement jouer les franc-tireur et il existe une bonne arme pour ça, la norme issu de la sécurité « nécessaire au consommateur ». Pratique cette sécurité qui permet de flinguer tous ceux qui viendraient créer des produits nouveaux qui auraient peu de chance de survivre aux tests ( Parce que je ne sais pas pour vous, mais ça change quoi qu’un ours en peluche soit plus ou moins inflammable ? Ha, oui suis-je bête ça permet de la fabriquer en fibre synthétique qu’un artisan X ou Y qui aurait envie de vivre de son travail ne pourra pas créer) .

• Changements comportementaux :
La meilleure blague peut être. Toujours dans un schéma culpabilisateur, il serait bon que les consommateurs (Les sommés d’être cons ?) trient leurs détritus afin d’éviter de couter trop cher aux industries garantes de l’élimination des déchets. Bref, jeter « mieux » pour continuer à acheter et jeter. Et si on arrêtait d’acheter ? Et si on arrêtait de jeter ? Et si on réparait ? Et si les produits manufacturés étaient calibrés pour durer cinquante ans au lieu de cinq ? Non, bien sûr. Car trier et recycler c’est la garantie que l’on puisse continuer à jeter pour pouvoir continuer à acheter, la garantie que nos aimés industriels puissent continuer à fourguer leurs produits et graisser la patte à leurs amis politiques, tout en investissant absolument rien dans les changements de conceptions de leurs produits. Parce que dans nos pays industrialisés, il y a beau temps qu’on est passé d’achat d’équipement à des achats de remplacements. Cela en vient même à décrédibiliser complément les militants écologistes qui vont soutenir ce genre d’initiative. Parallèlement, cette « prise de conscience collective » permet de marginaliser et de taxer « d’extrémistes » tous ceux qui prendraient leurs destins en main pour lutter et combattre pour cette cause. Dire « nous prenons les choses en charge, nous avançons de manière collective » permet de jeter l’opprobre sur ceux qui décident de casser des laboratoires, tagger des centrales, bloquer des convois et tout ce genre de chose. Car, puisque « nous avançons », tous ceux qui se refusent à gober ce mensonge et agissent, peuvent donc, en toute bien-pensance être taxé de terroriste et de contre-productif. C’est clair, aller contre une vague déclaration de principe c’est être classé dans l’axe du mal, limite s’ils ne seraient pas al-quaïdien… Encore que, récemment j’ai entendu un apôtre du libéralisme les taxer de Jihaddistes verts.

• Technologie, mon amour; progrés, ma passion
Tous comme ces cons de paysans boliviens produisent des légumes non calibrés, tous comme ces paysans incultes d’un autre temps qui produisent encore eux-mêmes un fromage qui, Ô malheur, n’a pas été conçu en salle blanche, les hommes et femmes qui souhaiteraient vivre autrement leur rapport au monde, dans une optique plus harmonieuse pour leur environnement naturel sont des gens dangereux car voulant échapper au système.
Parce que si le système économique mondial veut bien intégrer le problème écologique, il est hors de question qu’il laisse échapper son emprise sur le monde. Pour cela deux armes : le label et le progrès technologique.
Ce progrès technologiques à base d’éoliennes laides, de panneau photo-voltaïque à composant cancérigènes, de matériaux nouveaux bio-dégradable ont pour caractéristique principale d’être breveté et commercialisé par des entreprises privé, d’être élaboré par des labos non moins privé et d’être fabriqué dans des usines toujours privé. Joie. Ainsi on est certes écolo, mais surtout le système ne bouge surtout pas, et chacun des membres de la classe dirigeante pourra continuer à tirer ses bénéfices sur le dos du peuple et la hiérarchie sociale n’en sera pas bousculé. Ouf, ils l’échappent de peu. Souvenons nous de cette fabuleuse directive européenne qui interdisait la commercialisation ou la divulgation de compost naturel. Pensez donc ! quelque chose que chacun pourrait faire chez lui ! Comment peut-on imaginer que des espaces de la vie des gens échappent au système économique. Ce serait intolérable, ce Do It Yourself est dangereux, surtout brisons lui les reins à coups de label et d’agréments. Voir, imposons-le. Achetez les nouveaux kits sécurité voiture, achetez un extincteur, achetez vos quatre poubelles différentes pour le recyclage… Bref, continuons à nourrir l'ogre.
Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, la technologie c’est bien : Créer des moteurs à explosion qui fonctionnent avec moins d’essence permettra de faire perdurer plus longtemps le marché de l’automobile et de retarder d’autant les alternatives, Créer des énergies « propres » c’est l’assurance qu’on pourra toujours en utiliser plus, créer des vêtements aux molécules anti-odeur permettra d’éviter de consommer trop de déodorants, créons des maisons « écologique » au concept breveté afin de rendre caduque tous celles et ceux qui voudraient construire eux-mêmes leurs baraques en se foutant bien des pseudo-normes ( parce que bon la yourte mongole ou la baraque en bois, c’est bien joli mais c’est pas ce qui va relancer les industries du bâtiments, et nos gentils marchands de bétons on a beau leur en acheter beaucoup pour construire des prisons, il leur en faut plus.)… Le mythe prométhéen a encore de belles heures devant lui et la technique sauvera le monde… Il est vrai que depuis l’industrialisation du XIX tout le monde a bien remarqué que la planète se portait magnifiquement bien.

Je ne continuerais pas ad nauseum. L’idée est là, l’écologie telle que la pensent les castes dirigeantes ne peut s’inscrire que dans une perspective qui permette au système de perdurer. Au final, le fait que la planète se casse la gueule est tout de même un chouia secondaire au fait que les bénéfices continuent à rentrer dans les caisses. On peut d’ailleurs se demander si, finalement il n’y avait pas là une crainte de se voir déborder sur les cotés par des hommes et femmes souhaitant vivre autrement, hors-système, qui s’est ajouté à l’ouverture de ce qui est devenu un nouveau marché, à savoir l’écologie ( qu’on devrait peut être appelé écogogologie, tellement ils prennent les gens pour des cons en voulant leur faire avaler toutes ces sornettes sur la responsabilité de masse, le recyclage, et l’innovation.).
Alors oui, j’ai envie de dire : « Leur planète ? Rien à foutre » en réaction à leur « La planète c’est notre avenir. » Parce que votre planète ne saurait être la mienne tous comme vos logiques ne sauraient être les miennes.
Personnellement, je n’ai pas besoin d’autres chose qu’un téléphone à cadran, un hamac, un toit, des pulls et poncho en hiver, de produits qui sont tous, sauf cuisinés d’avance ( et sans emballage, bien évidemment.), et mes meubles merci, il y en a déjà temps dans les décharges. C’est con, c’est simpliste, c’est régressif. J’assume. Car voyez-vous si je passe vingt heures à me construire un meuble, j’en serais plus fier et plus heureux que si je l’avais acheté, tout comme mes enfants le seront aussi de voir que leur père est capable de faire et non d’acheter, de créer plutôt que de consommer.
Je vous laisse, j’ai mes légumes à éplucher.

*Le discours policé des doctes défenseurs du libre-échange sous-entende que l’ouverture à l’économie de marché est intimement liée à la démocratie, et que celle-ci en apparaît la suite logique. Outre la grossière inanité historique de ce raisonnement, il n’est qu’à voir nos sympathiques amis chinois continuaient à répondre par balles aux demandes démocratiques, ou le fabuleux exemple démocratique qu’est Poutine et qui a bien prouvé ses élans libéraux en allant casser du tchétchènes. En cela ses actes ne diffère guère de ceux de l’industrie militaro-industriel étatsunienne qui vient apporter la démocratie à coup de bombe aux afghans et aux irakiens…
Dernière édition par Harfang le Mer 6 Aoû 2008 07:22, édité 3 fois.
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Re: Work in progress: La planète? rien à foutre

Messagede qierrot le Ven 1 Aoû 2008 13:28

çà à de la "tripe" !
il est bien ton pamphlet !
après c'est toujours un peu difficile, concernant ta demande, car c'est justement un pamphlet et qu'il y a donc quelque chose de très personnel.
on serait dans un autre domaine, c'est surtout dans la conclusion qu'il pourrait y avoir plus d'ouvertures, voir des contres propositions collectives...mais c'est justement personnel et un pamphlet.
Ou, allez, juste un truc : "la planète, rien à foutre"....."votre planète, rien à foutre", ou "leur planète, rien à foutre".....non..?
qierrot
 

Re: Work in progress: La planète? rien à foutre

Messagede kuhing le Ven 1 Aoû 2008 13:31

Sur le fond il y a des trucs avec lesquels je suis d'accord et d'autres un peu moins, mais globalement on va dire que je suis plutôt d'accord avec l'ensemble.
Mais je suppose que tu ne demandes pas un "label anarchiste" en tout cas je ne te le conseille pas et, de toutes façons je crois qu'il n'y a personne qui est habilité à le faire.

Sur la forme j'ai vite lu mais je te signale déjà 2 fautes d'orthographes :
ici :
- Parce que si le système économique mondiale veut bien intégrer le problème écologique, il est hors de question qu’il laisse échapper son emprise sur le monde.
et là :
- l’écologie telle que la pense les castes dirigeantes

il y en a sans doute d'autres petites.
ensuite t'as juste à publier dans l'journal.

Beau texte sinon.
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Re: Work in progress: La planète? rien à foutre

Messagede Harfang le Ven 1 Aoû 2008 13:37

Merci les gars.
Et oui, vous avez raison, c'est compliqué de conseiller dans ce cas là. Mais bon, voilà, bref....
Mais sinon, ça va, je ne demande pas que ce soti agrée par le comité de salut anarchiste :twisted:
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Re: Work in progress: La planète? rien à foutre

Messagede kuhing le Ven 1 Aoû 2008 14:01

Harfang a écrit:Merci les gars.
Et oui, vous avez raison, c'est compliqué de conseiller dans ce cas là. Mais bon, voilà, bref....
Mais sinon, ça va, je ne demande pas que ce soti agrée par le comité de salut anarchiste :twisted:


Pourtant j'avais sorti tout mon matériel pour :religion:
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Re: Work in progress: La planète? rien à foutre

Messagede Harfang le Mer 6 Aoû 2008 07:23

Corrigé, autant que faire se peut.
Ca peut être mis en ligne.

Bon, le prochain, si je mène à terme ce sera: Démocrassie, mon amour.
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