Tant pis pour la modestie: le mouvement libertaire québécois vient de vivre une fin-de-semaine historique.
Comment ça? On a fondé à Montréal l'Union communiste libertaire. Le communiqué est par ici..
C'est historique pour plusieurs raisons.
1.) L'ampleur. Une cinquantaine de participantEs, venant de 7 villes et représentant au moins 6 collectifs locaux, c'est du jamais vu au Québec. C'est concrètement deux fois plus de groupes et de militantEs que ce que représentait l'Union régionale de la NEFAC avant le congrès. Nos camarades internationaux l'avaient bien compris en jugeant bon de nous envoyer des observateurs (t'envoie pas quelqu'un de France pour représenter l'IFA si tu ne pense pas qu'il va se passer quelque chose d'important).
2.) Le sérieux. Le congrès avait été très bien préparé --matériellement et politiquement-- par les camarades de Montréal. Je leur lève mon chapeau. Dès le premier jour, on pouvait sentir qu'il y avait quelque chose qui se passait. Quand je suis arrivé, à 9hAM, ça bourdonnait déjà. Un congrès anarchiste qui commence et qui finit grosso-modo à l'heure tout en arrivant à épuiser son ordre du jour c'est très rare. En fait, je n'avais jamais vu ça.
3.) La qualité. L'immense majorité des participantEs avaient une expérience assez costaude de luttes sociales, au moins dans le mouvement étudiant pour touTEs, quelques fois dans le mouvement communautaire, féministe ou syndical pour une minorité significative. Les débats, qui furent très civilisés et démocratiques, ont permis de trancher des questions de fonds. La qualité, c'est aussi de fonder quelque chose à partir de pratiques réelles et non d'une simple volonté. Les travaux avaient un ancrage certain, notamment à cause des quelques dix ans d'expérimentation plateformiste au Québec, mais aussi la fraicheur de ceux qui, souvent pour la première fois, font le saut d'une riche expérience de masse vers un engagement politique spécifique.
J'ai l'impression que nous venons collectivement de franchir une étape importante. L'avenir, pour la première fois depuis longtemps, est ouvert. Il n'est pas trop tard pour se joindre au processus et mettre son grain de sel. En effet, la nouvelle organisation s'est donné un an pour accoucher d'un manifeste substantiel. Il y aura donc des cercles de lectures un peu partout.
Pardonnez le cliché mais: Vive l'UCL!