Tiens voici un crime peu connu en Europe,ayant fait des millions de victimes sur le continent asiatique,bien avant
les deux premières guerres mondiales.
(extrait de l'ouvrage le livre noir des religions,page 185 à 189-Frank Henry Timour).
Une dynastie mandchoue épuisée et décadente régnait sur Pékin.Elle avait conquis au XVIIe siècle le sud de la
Chine et la région de Canton,au prix de torrents de sang,sur des populations indisciplinées et hostiles.
La révolte des "Lotus blancs"au début du XIXe siècle avait affaibli les Mandchous sans les chasser;des centaines,
de rébellions locales avaient éclaté sporadiquement,à la fois contre les abus des dignitaires civils et religieux.
Toute la région du Yang-tsé,paupérisée par les exactions et les dîmes,craquait sous la botte du bouddhisme
confucéen,qui maintenait les inégalités au bénéfice des empereurs du Nord.
Des missionnaires protestants plutôt progressistes avaient converti à un christianisme fraternel et égalitaire
quelques centaines de lettrés et aussi des paysans dans cette région immensément peuplée.
On ne sait trop comment un simple étudiant,Hong Hsieo-ts'uann,parti prêcher sur les chemins en 1849,se re-
-trouva deux ans plus tard à la tête d'une armée de 100 000 soldats et soldates...Hong avait retenu du chris-
-tianisme un message d'égalité et de paix universelle,idéal que l'on pouvait atteindre en faisant la guerre à
Satan...Il fut rejoint par des milliers de délaissés,qui s'armèrent de courage en devenant ainsi chrétiens.
Ils libèrent un immense territoire,gagnèrent de très grandes batailles.
Rejointe par les vétérans de la guerre de l'opium,écoeurés par l'incompétence des empereurs face aux euro-
-péens,l'armée de Hong imposa sa foi,ses règles et ses objectifs : une mythologie christique mêlée de com-
-munisme primitif,un programme de réforme agraire,d'égalité des sexes,de piété chrétienne mâtinée d'ani-
-misme local avec pour ressort la haine des étrangers occidentaux et des empereurs confucéens du Nord.
Hong se prenait pour un prophète,successeur de ceux de la bible et de Jésus.Il ne fait aucun doute qu'il était
dérangé mentalement,totalement illuminé par une lumière intérieur qui le poussait à faire des harangues ex-
-trêmement efficaces.Au point que son armée tenta d'appliquer très rapidement pour des dizaines de millions
de paysans une révolution chrétienne conquérante et libératrice,en plein pays bouddhiste et confucéen...
Le tempérament versatile de Hong,marqué par la rancoeur des échecs répétées aux examens,lui avait fait
haÏr la caste des lettrés et des prêtres,qui payèrent le prix fort au moment de la conquête des villes par les
"TaÏ-Pings",l' "armée de la paix universelle",autrement appelée"les adorateurs de Dieu"qu'il avait fondée.Poè-
-te à ses heures,il subjuguait son auditoire par son évocation de l'Enfer et du Paradis.Le bouddhisme ensom-
-meillé des Chinois du nord ne faisait pas le poids devant des prêches hallucinés de ce Spartacus chinois,qui
menait ses armées de victoire en victoire.Pourtant,comme Hannibal,il ne sut profiter de ses succès,n'osa pas
prendre les très grandes villes,préférant la pureté de l'âme campagnarde à la corruption des palais luxueux.
Au début.
Car son entourage se vautra rapidement dans le stupre des harems et de la bonne chère,oublia la réforme a-
-graire et se mit à rire des batailles perdues.Installée à Nankin,la "Cour céleste" fut constituée par les géné-
-raux farouches de la première heure.Devenus de francs épicuriens,ils s'auto-proclamèrent avec Hong"Céleste
dynastie".Fin du rêve égalitaire...
Hong,devenu franchement dément,courant de ville en ville pour raconter ses "visions" à des paysans de plus en
plus sceptiques,n'avait pas su s'adapter au pouvoir.D'autre part,ce vaste territoire de la vallée du Yang Tsé Kiang,
qu'il avait libéré de l'oppression au nom de Jésus et de l'égalité,avait fâché,par son existence,les puissances oc-
-cidentales.
Les empereurs bouddhistes du Nord eurent donc en cadeau,et à crédit,des canons et de l'argent,des soldats,des
bateaux venus de la lointaine Europe.La reconquête du pays TaÏ-ping chrétien fut lente et meurtrière,car,à la
base,l'armée chrétienne qui croyait encore à sa révolution,luttait pied à pied.D'horribles exactions,des massa-
-cres inouÏs,à l'échelle de l'immense territoire chinois,furent perpétrés.Ils ne brisèrent pas la résistance paysan-
-ne,mais douze ans après le début de l'insurrection,la "Capitale céleste",Nankin tomba.
Ensuite,les pires atrocités détournèrent pour longtemps les paysans de toute forme de tentation rebelle.Village
après village,les "libérateurs" bouddhistes appuyés par leurs bienfaiteurs et sponsors européens,laissèrent derriè-
-re eux un pays en désolation,des charniers par milliers.Quand vers 1865 toutes les villes importantes furent tom-
-bées entre les mains des Mandchous,il fallut partout punir la campagne,réinstaller en force le bouddhisme confu-
-céen et éradiquer le christianisme TaÏ-ping.Le recensement de la population générale de la Chine en 1850 avait
compté 430 millions de chinois dans l'Empire.Sur le même territoire,en 1881,il n'y en avait plus que 380.Il manquait
donc cinquante millions de personnes une dizaine d'années après la reddition des dernières poches TaÏ-pings!.
Ce qui fait de cette guerre la plus meurtrière de tous les conflits religieux de tous les temps.Il faudra attendre
1945 pour atteindre ce chiffre,qui,lui;concernait des pertes mondiales...Mais il est vrai que le gigantisme de la
Chine explique cela : on a parlé,sans preuves il est vrai,de cent millions de morts pour la guerre civile chinoise de
1912 à 1949,qui vit la victoire de la révolution communiste,menée par Mao Zédong,admirateur des TaÏ-ping.Celui-
ci insista sur le rôle antiféodal,égalitaire et patriotique des "adorateurs du Ciel"TaÏ-pings contre les empereurs traî-
-tres et les envahisseurs européens.La littérature communiste chinoise faisait même officiellement le rapport entre
la Longue marche de Mao Zédong et les tribulations de l'armée des TaÏ-ping,insistant aussi sur les programmes de
réforme agraire(sauf que celle-ci ne fut jamais menée à bien !). Plutôt que sur le différend religieux,jugé secon-
-daire,à des fins de propagande.
La réalité est bien pourtant celle de la plus grande guerre religieuse de tous les temps.Les chroniques montrent des
guerriers et des guerrières dépenaillés,animés d'une foi inébranlable dans le Christ et une haine tenace du clergé
bouddhiste.Tous les ingrédients de la guerre de religion,à l'échelle de la Chine : cinquante millions de morts.Il ne
fait aucun doute que l'armée régulière des empereurs bouddhistes et confucéens,qui appliqua une répression ter-
-rible et exemplaire,est responsable des quatre cinquièmes de cette hécatombe.Et la sagesse de Bouddha resplen-
-dit à nouveau,unique et solennelle,sur l'Empire du milieu.
Les crimes au nom de bouddha...en or,la richesse pour le prélats ou les fous de dieu !.