Bangladesh, les ouvriers en lutte

Bangladesh, les ouvriers en lutte

Messagede bajotierra le Mar 24 Sep 2013 12:36

Le secteur du textile au Bangladesh, qui emploie 3,6 millions de personnes, est en pleine ébullition depuis trois jours, avec des manifestations parfois violentes regroupant des dizaines de milliers d’ouvriers qui réclament des augmentations de salaire. La police a usé de balles en caoutchouc pour disperser les points de blocage sur les routes, mais plus d’une centaine d’usines, sur les 5 000 que compte le deuxième exportateur mondial, ont été momentanément fermées.


Que veulent les ouvriers ?

Ils travaillent depuis 2010 pour un salaire de base mensuel de 30 euros, qu’ils avaient obtenu après des mois de mobilisation. Ils réclament désormais une forte augmentation afin de s’extirper de la grande pauvreté, soit 80 euros par mois. Mais les patrons refusent : ils veulent bien passer à 36 euros, mais pas plus, proposition que les syndicats rejettent en la qualifiant d’«inhumaine et humiliante». Le gouvernement est impuissant : le groupe de travail qu’il a mis en place depuis juin sur le sujet peine à dégager un compromis. D’où l’agitation.

Le Bangladesh est-il toujours «compétitif»?

Les patrons du secteur soutiennent qu’accepter des hausses de salaires rendrait l’industrie du textile moins attrayante pour les acheteurs occidentaux, déjà rebutés par les catastrophes comme celle du Rana Plaza, l’immeuble regroupant cinq usines textiles dont l’effondrement a fait 1 130 morts en avril. Une étude du cabinet McKinsey, qui sera dévoilée aujourd’hui à Shanghai, démontre pourtant le contraire. Selon les responsables d’achat de grandes marques interrogés en Europe et aux Etats-Unis en juillet et août, le Bangladesh garde toute son attractivité, avec les salaires les plus bas du monde. Et, même si l’inquiétude augmente en raison de l’instabilité politique qui, via de fréquentes grèves à l’appel des islamistes, paralyse régulièrement l’économie, le pays va rester, selon cette étude, le fournisseur le plus recherché, devant le Vietnam, le Cambodge et la Birmanie. La Chine, premier exportateur mondial, les attire moins, car les salaires augmentent.

La situation a-t-elle évolué depuis le Rana Plaza?

Pas vraiment : la question des indemnités pour les victimes de la catastrophe et leurs familles n’est toujours pas réglée. Des syndicats et ONG ont organisé une réunion sur le sujet à Genève, les 11 et 12 septembre, mais, selon Clean Clothes Campaign, seulement un tiers des marques occidentales concernées y ont participé, sans parvenir à un accord pour créer un fonds d’indemnisation. Seuls les Anglais de Primark se sont engagés «à verser en urgence trois mois de salaire supplémentaires à toutes les familles affectées». Pour l’incendie de l’usine Tazreen (112 morts en novembre), C&A et l’enseigne allemande Karl Rieker se sont engagés à contribuer. Les syndicats estiment que les marques devraient payer la moitié des indemnités, évaluées à 54 millions d’euros pour le Rana Plaza et 4,3 millions d’euros pour Tazreen.

Michel Henry
http://www.liberation.fr/monde/2013/09/ ... ros_934131
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: Bangladesh, les ouvriers en lutte

Messagede bajotierra le Mar 24 Sep 2013 15:07

Des dizaines de milliers d’ouvriers du textile au Bangladesh ont bloqué des rues, mis le feu à des usines et se sont heurtés à la police lundi, exigeant un salaire mensuel minimum équivalent à 100 dollars.

Jusqu’à 200.000 ouvriers ont manifesté lundi pour le troisième jour consécutif, selon Abdul BAten, chef de la police du district de Gazipur, près de la capitale Dacca, où plusieurs centaines d’usines textiles sont implantées.

Quelque 300 usines ont été fermées pour prévenir toute attaque d’usines de la part de manifestants, a précisé son adjoint, Mustafizur Rahman.

« La situation est très volatile. La police a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les ouvriers incontrôlables », a-t-il ajouté, précisant que plusieurs dizaines d’ouvriers et quelques policiers avaient été blessés.

Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail ont secoué le secteur de l’habillement du Bangladesh depuis l’effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.100 personnes.

Dans le faubourg de Savar, où l’immeuble s’est effondré, des ouvriers en colère ont mis le feu à au moins deux usines, a déclaré Reaz-Bin-Mahmood, vice-président de l’association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh.

Des milliers d’ouvriers ont par ailleurs attaqué une centre de policiers réservistes à quelque 40 km au nord de Dacca, blessant trois policiers et brisant trois fusils, a dit un officier de police, Rafiqul Islam, à l’AFP.


Refus patronal

Dans la zone industrielle de Tejgaon, à Dacca, des heurts ont opposé des milliers d’ouvriers à la police devant le siège de l’association des fabricants de textile, selon la police.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l’américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M. Pilier de l’économie, le secteur avec ses 4.500 usines représente 80% des exportations annuelles s’élevant à 27 milliards de dollars.

Mais la grande majorité des 3 millions de travailleurs ne gagnent qu’un salaire de base mensuel de 3.000 taka (38 dollars américains) – soit un des plus bas au monde – suite à un accord tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les fabricants signé en août 2010.

En juin, le gouvernement avait mis en place un groupe de travail spécial pour examiner les salaires et les syndicats ont demandé un salaire mensuel minium de 8.114 taka (100 dollars US).

Les propriétaires d’usine ont rejeté la demande, affirmant qu’ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20% à 3.600 taka, en raison de la conjoncture économique mondiale morose.

AFP
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: Bangladesh, les ouvriers en lutte

Messagede bajotierra le Mer 25 Sep 2013 15:30

bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: Bangladesh, les ouvriers en lutte

Messagede bajotierra le Ven 27 Sep 2013 18:54

http://fr.news.yahoo.com/video/banglade ... 11546.html


actions de solidarité en Allemagne

Image
"Des salaires pour vivre, à Bad Hersfeld comme au Bangladesh"


occupation d'usine
http://www.presstv.ir/detail/2013/09/26 ... -in-dhaka/
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28

Re: Bangladesh, les ouvriers en lutte

Messagede bajotierra le Ven 27 Sep 2013 19:04

un communiqué AFP bien contradictoire , les syndicats a la manoeuvre ?


[
b]La plupart des usines textiles au Bangladesh ont rouvert jeudi [/b]au terme de cinq jours de manifestations violentes, après la promesse d'une augmentation des salaires mais aussi la menace par le gouvernement de réprimer toute nouveau mouvement de protestation.

La fédération des travailleurs du textile et de l'industrie du Bangladesh a indiqué avoir reçu l'assurance que les salaires seront augmentés en novembre, alors que les salariés du textile ont manifesté pendant cinq jours pour obtenir un salaire mensuel de 100 dollars.
"Les ouvriers sont maintenant convaincus que leur paye va être augmentée d'ici novembre", a dit le responsable de la fédération, Babul Akter, à l'AFP.

Le gouvernement a menacé de son côté mercredi soir de sévir contre toute nouvelle manifestation.

"Le textile est une industrie nationale", a dit le ministre de l'Intérieur, Khan Alamgir.

"Ceux qui agiront contre cette industrie seront considérés comme opposés à la nation", ajoutant que "toute tentative de destabiliser le secteur sera empêché par toute force", a-t-il ajouté.


Une vingtaine d'usines sur les 4.500 installées dans le pays étaient encore fermées jeudi, selon la police et les fabricants.

"La plupart de nos usines ont rouvert et les ouvriers ont repris le travail. Le déploiement de gardes semble avoir fonctionné", a dit Reaz-Bin-Mahmood, vice-président de l'association des fabricants et exportations de textile du Bangladesh.

Selon lui, les cinq jours de manifestation ont touché la production dans au moins 500 usines pour un coût d'environ 40 millions de dollars.

Le montant de la hausse des salaires promise reste inconnu. [b]Les ouvriers réclament un quasi-triplement à environ 100 dollars tandis que les industriels ont rejeté la demande, affirmant qu'ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20%, en raison de la conjoncture économique mondiale morose.[/b]
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l'américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M. Pilier de l'économie, le secteur avec ses 4.500 usines représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars.

Mais la grande majorité des trois millions de travailleurs ne gagnent qu'un salaire de base mensuel de 3.000 taka (38 dollars américains) - soit l'un des plus bas au monde - suite à un accord tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les fabricants signé en août 2010.

Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail ont secoué le secteur de l'habillement du Bangladesh depuis l'effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.100 personnes.

AFP
bajotierra
 
Messages: 4456
Inscription: Mar 19 Aoû 2008 16:28


Retourner vers International

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 10 invités