LA PRESSE LIBERTAIRE RENAIT À CUBA APRÈS 52 ANS DE SILENCE

LA PRESSE LIBERTAIRE RENAIT À CUBA APRÈS 52 ANS DE SILENCE

Messagede vroum le Lun 1 Juil 2013 08:48

LA PRESSE LIBERTAIRE RENAIT À CUBA APRÈS 52 ANS DE SILENCE

Le journal ¡Tierra nueva! vient de publier clandestinement ses deux premiers numéros.

Il a toujours existé une tradition libertaire dans les Caraïbes, les idée acrates ont toujours imprégné le peuple cubain, c’est une expression révolutionnaire née très tôt, lors des premières luttes contre l’esclavage et pour l’indépendance au
XIXe siècle. Le mouvement libertaire a plus de cent ans à Cuba, pourtant il a été banni de l’historiographie officielle par les historiens et par les éditeurs à la solde du Parti communiste cubain. En 1960, les différentes organisations anarchistes
qui luttèrent, dans la clandestinité ou dans la guérilla pour la Révolution aux côtés des castristes furent interdites. Dans ces années-là, les libertaires furent assassinés, emprisonnés ou contraints à l’exil.

Nous avons évoqué à plusieurs reprises, sur notre journal et à travers le blog Polémica cubana, la renaissance ces dernières années, à Cuba, du mouvement libertaire. Depuis la création, il y a quelques années du réseau social Observatoire
critique et plus récemment de l’Atelier libertaire Alfredo López de La Havane, noscompas libertaires luttent pour redonner vie à l’anarchisme. Ce groupe de jeunes activistes questionnent la réalité cubaine, l’histoire du mouvement libertaire et
ses idées. Malgré la répression et l’impossibilité d’exprimer dans les médias, aux mains du régime, tout point de vue libertaire jugé contre-révolutionnaire par les autorités, les libertaires sortent peu à peu de la clandestinité.

La Révolution a créé beaucoup de frustration et de déception, particulièrement chez les nouvelles générations. Un profond désir de liberté, de dignité, de parler et d’agir existe à Cuba. Les liens sociaux restent à réinventer en vue de contribuer à
une « révolution dans la révolution » et pour combattre le pouvoir autoritaire, la bureaucratie et la corruption généralisée.

Nous saluons aujourd’hui, malgré la censure et la répression, la renaissance d’une presse libertaire clandestine à Cuba, nos jeunes compas de La Havane viennent de publier les deux premiers numéros de ¡Tierra nueva! – Terre nouvelle ! en français – après plus de 52 ans de silence. Il faut rappeler qu’à la fin de l’année 1960, toutes les publications libertaires furent interdites. Donnons la parole aux courageux rédacteurs du journal, nous publions ici l’éditorial du numéro 1 :

« ¡Tierra nueva!, parce que nous nous sentons les héritiers du groupe libertaire qui a publié pendant 22 ans l’hebdomadaire ¡Tierra!, au début du XXe siècle.

Cette publication est née pour contribuer au regroupement des individus et des collectifs qui vivent des relations libres, égalitaires et solidaires au quotidien, avec un esprit anarchiste, rebelle et spontané.

Nous pensons qu’une société sans médiation, sans spectacle, sans misère, sans autorité, sans lois, sauf celles que nous choisirons, sans discrimination, sans simulation, sans oppression et sans servitude est possible.

Nous n’avons rien contre l’utopie, rien n’est plus loin de la réalité actuelle, mais nous savons qu’il est beaucoup plus utopique de rêver à un futur “État du bien-être” qu’à une société qui ne fonctionnerait que grâce aux efforts de tous dans les temps à venir.

Pour ceux qui croient que nous voulons vivre dans le désordre, nous voulons dire que nous serions enchantés par l’unique ordre qui ne naît pas des chaînes de la servitude, un ordre qui naîtrait de notre liberté accomplie : le seul ordre que
nous entendons comme naturel et antagonique avec le désordre actuel, c’est-à-dire l’ordre qui est imposé par les autorités.

Comme nous aspirons à une société d’individus libres et pleinement épanouis, comme nous savons que les États assurent l’actuel régime d’exploitation en ces temps modernes (l’esclavage salarié), nous ne pouvons pas faire moins que nous déclarer comme les ennemis de ce régime. Ainsi, sont invitées à collaborer toutes les personnes intéressées, sauf celles qui d’une manière ou l’autre vivent du travail d’autrui.

Alors que les classes dirigeantes nous maintiennent dans l’inaction, dans la confusion, dans le manque de solidarité, dans l’isolement, dans l’attente de choisir de nous donner un avenir meilleur, nous croyons que le principal coupable, celui qui
ne nous permet pas de bien vivre, ici et maintenant, est le policier que nous portons presque tous en nous-mêmes. Et ce policier sera victime un jour des attaques que nous lui portons.

Nous rejetons toute forme de participation politique au jeu du pouvoir, parce que nous pensons que le pouvoir politique n’est pas un outil de transformation de la société, mais une façon expéditive avec laquelle les classes dominantes imposent
leur volonté, en utilisant le cadre de l’État, son armée, sa police, ses juges et ses bourreaux. Nous ne voulons pas légiférer à propos du fonctionnement de telles institutions, mais les éliminer ! Nous voulons vivre d’une manière différente à
celle que proposent les partis de gauche, du centre, de droite ou leurs intermédiaires dans ou à l’extérieur de notre pays.

Nous n’avons pas l’intention de nous ériger en portes paroles de quiconque, excepté de nous-mêmes et de ceux qui nous rejoignent tout au long du chemin. Nous n’avons rien à attendre de l’État, mais nous n’hésiterons pas à utiliser ce qu’il nous a volé. Compte tenu des difficultés, cette publication sortira quand elle le pourra. »

En publiant ce journal nos compagnons cubains prennent des risques énormes, ils risquent des années de prison selon la loi cubaine qui interdit toute publication libre. La solidarité politique internationale est importante en cas de répression et
d’obstruction venant des services de contre-intelligence et de la Sécurité d’État, quand nos compagnons seront inquiétés pour leurs activités.

La renaissance d’un mouvement libertaire à Cuba, l’existence d’un Forum social autogéré sont des éléments clés afin d’entreprendre un large travail de conscientisation. Mais pour développer les courants libertaires et les courants critiques de type autogestionnaire, fédéraliste et écologiste, il faut des moyens matériels qu’il est difficile de trouver sur l’île. De là, l’importance du soutien extérieur, même s’il s’agit d’une action délicate, car l’aide internationale aux mouvements d’opposition est considérée par le gouvernement comme un financement de l’“Empire” en faveur de la contre-révolution.

Nous rappelons que l’Internationale des fédérations anarchistes (IFA) et le Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba (GALSIC) ont lancé une campagne internationale de solidarité avec les libertaires cubains. Pour l’envoi de matériel (livres, revues, CD, DVD, etc.), prenez contact avec le GALSIC (Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba) :

cubalibertaria@gmail.com

Pour soutenir les compas de l’Atelier libertaire de La Havane, vous pouvez faire parvenir votre aide financière sur un fond de soutien permanent qui sera à la charge de l’Internationale des fédérations anarchistes.

Envoyez vos dons à l’IFA :
Société d’Entraide libertaire (SEL) c/o CESL, BP 121, 25014 Besançon cedex (chèques à l’ordre du SEL, mention Cuba au verso).

Daniel Pinós Barrieras
Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba (GALSIC)
__________________
Téléchargez ¡Tierra nueva! en format PDF :
TierraNueva1
Pour plus d’informations sur nos compagnons cubains :
http://observatoriocriticodesdecuba.wordpress.com
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Re: LA PRESSE LIBERTAIRE RENAIT À CUBA APRÈS 52 ANS DE SILENCE

Messagede vroum le Mer 25 Sep 2013 15:01

Existe-t-il une « nouvelle gauche » à Cuba

Dans ce texte, originellement paru en allemand dans le numéro d’août de la revue Analyse und Kritik, Marie Laure Geoffray s’interroge sur les conditions d’émergence et les contours d’une « nouvelle gauche » cubaine, capable d’articuler le refus d’un processus de restauration capitaliste avec une critique du régime et une stratégie politique d’émancipation.

La critique libérale ou conservatrice du gouvernement révolutionnaire cubain est la plus audible dans les médias occidentaux. En effet, depuis 1959, une puissante diaspora cubaine s’est organisée à Miami, où elle a créé des outils de communication (presse, radio, télévision) qui ont acquis une audience forte, non seulement à l’échelle locale, mais aussi nationale et internationale. En outre, de nombreux Cubains exilés ont fait des carrières politiques dans le parti républicain et certains sont députés au Congrès américain, où ils disposent d’un pouvoir d’influence important. Le maintien de l’embargo, mis en place en 1962 contre le gouvernement cubain, est lié à la force de cette influence, alors que l’échec de cette politique est patent. Cette diaspora organisée politiquement demeure un contrepoids majeur au gouvernement cubain actuel. Elle fonctionne en effet comme un relais et une caisse de résonance pour l’opposition libérale et conservatrice au gouvernement de Raul Castro active dans l’île.

A Cuba, toute critique a longtemps été étouffée. On ne pouvait être qu’avec la révolution ou contre la révolution, pour reprendre une phrase célèbre de Fidel Castro. Cette dichotomie imposée des positionnements a été endossée par les associations et réseaux de soutien à la révolution cubaine, ce qui a eu pour effet de décourager tout positionnement critique de gauche au processus révolutionnaire. Avec la chute du mur de Berlin, ce type de critique est de plus apparu comme totalement obsolète dans un monde où le capitalisme avait finalement triomphé. Si quelques initiatives critiques de gauche émergent à cette période (Paideia, Tercera Opción), elles sont rapidement censurées et ne parviennent pas à obtenir l’attention des médias internationaux, contrairement à l’opposition plus libérale qui se consolide progressivement dans des associations, partis et campagnes (Mouvement chrétien de libération, Commission pour les droits humains et la réconciliation nationale, projet Varela). Ce n’est donc qu’à la fin des années 1990 que se construit progressivement à Cuba une perspective critique de gauche sur le gouvernement révolutionnaire. Il faut d’ailleurs plutôt parler de perspectives au pluriel, tant la critique de gauche s’est étoffée et diversifiée. Existe-t-il pour autant une « nouvelle gauche » comme l’avancent de nombreux analystes ?

Une forte diversité sociale et politique

L’opposition au gouvernement cubain, y compris de gauche, s’est avant tout caractérisée par la construction de partis d’opposition, dont l’activité principale consistait à mettre au point des programmes politiques alternatifs à celui du gouvernement révolutionnaire. C’est par exemple le cas du parti social-démocrate Arc Progressiste, dirigé par Manuel Cuesta Morua. Quand la critique de gauche ne s’organisait pas ainsi, elle restait fortement marquée par la socialisation politique de ses protagonistes dans les institutions révolutionnaires cubaines. C’est le cas du courant Socialisme Participatif et Démocratique (SPD : www.cuba-spd.com), fondé par un ancien haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur et ex-membre du Parti communiste cubain et qui dispose de peu d’assise populaire locale. Aussi, quand la Cátedra Haydée Santamaria, puis l’Observatoire Critique (réseau dont la Cátedra et SPD sont membres) ont émergé, la diversité sociale et politique de leurs animateurs (libertaires, écologistes, militants antiracistes, activistes communautaires, engagés contre la violence, l’accès aux nouvelles technologies ou le combat anti-OGM), leur credo anti-autoritaire, ainsi que leurs modes d’organisation horizontaux, similaires à ceux du mouvement altermondialiste, sont apparus comme novateurs. Cette mouvance dispose en effet à la fois d’un fort ancrage local, dans les quartiers populaires et dans le milieu intellectuel, et d’une extension transnationale grâce aux liens tissés avec des courants néomarxistes et libertaires en Amérique latine, aux Etats-Unis et en Europe, notamment à travers leur blog (www.observatoriocriticodesdecuba.wordpress.com).

En même temps, l’émergence de cette « nouvelle gauche » doit être replacée dans une dynamique plus large : la constitution d’une opposition politique de gauche (de la social-démocratie au mouvement libertaire) face au front d’opposition d’orientation libérale, déjà fortement organisé et plus visible. Au-delà de la « nouvelle gauche », des espaces sociaux et politiques pluriels de gauche se structurent en effet autour de l’héritage de la révolution cubaine qu’ils revendiquent en partie, notamment ses valeurs de justice sociale et de souveraineté nationale. Ce sont les ateliers et cycles de débats du centre de recherche Juan Marinello, les rencontres du jeudi de la revue Temas (le dernier jeudi de chaque mois : http://www.temas.cult.cu/jueves.php), les conférences et débats organisés à la Fondation Felix Varela, qui abrite désormais la revue Espacio Laical (http://espaciolaical.org), etc. Les débats ont également lieu en ligne, par blogs interposés, ou bien sur des plateformes d’information et d’opinion, comme Havana Times (www.havanatimes.org), où la majorité des publications sont le fait de Cubains de l’île. A l’étranger, la plateforme cubaine de nouvelles Cuba Encuentro (www.cubaencuentro.com) constitue un espace transnational de convergence de sensibilités politiques de gauche, puisqu’elle publie tant la diaspora cubaine que des Cubains de l’île. En sus, d’autres sites militants hispanophones comme www.rebelion.org et www.kaosenlared.org relaient une partie des débats qui occupent cette gauche en constitution.

Trois clivages structurants

La gauche émergente à Cuba est plurielle ; elle est aussi fragmentée, ce qu’occulte la notion de « nouvelle gauche ». Plusieurs clivages structurent en effet les positions de gauche à Cuba et chez les Cubains de la diaspora. Et ces clivages traversent ce qui a été appelé la « nouvelle gauche ». Par ailleurs, la notion de « nouvelle gauche » semble désigner un courant politique partisan, ce qui ne correspond pas à la réalité empiriquement observable.

Le premier clivage s’est construit autour de l’annonce de la mise en œuvre de réformes économiques par Raul Castro 1er août 2010. Ces réformes (licenciement d’une partie des fonctionnaires, libéralisation partielle du petit commerce, libéralisation de l’achat/vente des véhicules et de l’immobilier, etc.) vont clairement dans le sens d’une ouverture plus forte au marché. Alors que l’Arc Progressiste, d’orientation social-démocrate, aurait souhaité des réformes économiques plus structurelles, qui auraient mené à la création d’une véritable économie de marché (1), l’Observatoire Critique (OC) se positionne au contraire contre la libéralisation économique. Pour OC, libéraliser n’est pas une solution pour dépasser la propriété étatique qui a caractérisé le socialisme cubain. Libéraliser ne peut conduire qu’à créer une nouvelle dualité, non plus entre l’Etat et les travailleurs, mais entre les patrons et les travailleurs, et donc à l’accroissement des inégalités sociales. En revanche, coopérativiser permettrait de donner aux travailleurs un véritable contrôle sur leur outil de travail, sur l’organisation de ce travail et sur sa rémunération (2). Ce clivage est le seul qui distingue nettement entre une gauche plus réformiste comme Arc Progressiste et une gauche anticapitaliste, avec l’OC.

Le second clivage oppose les tenants d’une focalisation prioritaire sur la justice sociale et ceux qui revendiquent une partie de l’héritage libéral, en matière de droits individuels, notamment les droits civils et politiques. Une majorité des membres de l’Observatoire Critique se revendiquent d’un marxisme qui accorde la priorité à l’égalitarisation des conditions sociales et économiques, notamment au droit à une vie digne, à un logement, à un travail et à des services sociaux de base en termes de santé et d’éducation. Cependant, plusieurs membres d’OC soulignent au contraire la pertinence de l’héritage libéral, en termes de droits individuels (droit de vote, liberté d’expression et de réunion) (3). Le clivage ne se situe donc pas tant ici entre sociaux-démocrates et anti-capitalistes qu’entre héritiers d’une tradition marxiste anti-libérale et promoteurs d’une articulation entre égalité et liberté.

Le troisième clivage oppose stratégiquement l’ensemble de l’opposition politique cubaine, tant sur l’île qu’à l’extérieur à une partie de la « nouvelle gauche » cubaine. Pour la plupart des Cubains politisés et souhaitant contribuer à un changement social et politique à Cuba, il est nécessaire de constituer un front d’opposition rassembleur au-delà de tout clivage partisan. Cette position est partagée par certains membres de SPD et de la Cátedra qui ont signé une des pétitions internationales les plus rassembleuses des dernières années demandant le « respect immédiat des droits et libertés citoyennes de base », dont le droit à la création de partis, de syndicats, d’associations, etc. (4) Signée par des Cubains d’obédience politique plurielle, libéraux et conservateurs, anticapitalistes, républicains et sociaux-démocrates, cette pétition a été critiquée par une partie de la « nouvelle gauche » cubaine. Pour ces militants, la démocratie représentative, et en particulier le pluripartisme, sont discrédités car ils échouent à prendre en compte les aspirations des citoyens à une vie digne et moins inégalitaire (mouvements Occupy, Indignados, etc.). Ces militants se caractérisent par une orientation plus libertaire que les autres et aussi plus basiste, au sens latinoaméricain, c’est-à-dire qu’ils accordent une attention particulièrement forte au niveau local de l’action politique, au travail communautaire effectué à l’échelle du quartier.

S’il existe donc bien une « nouvelle gauche » cubaine, en tant que courant politique caractérisé avant tout par un positionnement anti-autoritaire, anti-capitaliste et basiste, celui-ci est pluriel et les militants qui s’en revendiquent ne s’accordent pas toujours sur la stratégie politique de leur mouvement. Il faut dire que nombreux sont les Cubains qui se sentent appartenir à cette mouvance sans souhaiter adopter un positionnement idéologique et stratégique bien défini. La « nouvelle gauche » constitue donc plutôt une nébuleuse dont l’ambition est avant tout d’expérimenter, c’est-à-dire de pratiquer de nouvelles formes de sociabilité, de citoyenneté et d’action sociale, artistique et politique au niveau local, plutôt que de se constituer en un courant politique solidement structuré. Cet état de fait est à l’origine de plus d’un malentendu entre les militants ou proches de cette « nouvelle gauche » à Cuba et les intellectuels et militants de la diaspora ainsi que les réseaux de soutien transnationaux qui souhaitent l’émergence d’une gauche forte dans la Cuba post-révolutionnaire (5).

Marie Laure Geoffray

Publié sur le site de “contretemps”

http://www.contretemps.eu/

_____________________________

1. Voir l’entretien « Los opositores tienen la palabra : Manuel Cuesta Morua », Cubanet, 9 janvier 2012.

2. Daisy Valera, « Las cooperativas que queremos », blog de l’Observatoire Critique, 13 juillet 2012.

3. Voir le débat entre Armando Chaguaceda (longtemps membre d’OC) et Julio Cesar Guanche, qui appartient à cette nébuleuse de gauche sans avoir d’affiliation spécifique.

4. Le texte complet de la pétition et une réponse faite par un membre d’OC, pour expliquer pourquoi il n’a pas signé le texte.

5. Voir le post de blog d’Erasmo Calzadilla en réponse à la critique de Haroldo Dilla sur la nouvelle gauche « pure et solitaire ».



L’actualité critique et anti-autoritaire sur Cuba et la direction cubaine, l’émergence de nouveaux mouvements et de nouvelles contestations dans la grande île caraïbe, c’est, depuis février 2010, ici :

Polémica Cubana http://www.polemicacubana.fr/
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Re: LA PRESSE LIBERTAIRE RENAIT À CUBA APRÈS 52 ANS DE SILENCE

Messagede vroum le Mar 3 Déc 2013 10:49

La police entrave l’action et la réflexion des anarchistes à Cuba

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1218

A Cuba, la répression des opposants politiques se fait de façon plus ou moins insidieuse. Nos compagnons anarchistes sont convoqués, arrêtés ou licenciés en raison de leur appartenance politique. Dernier exemple en date, les membres du réseau de l’Observatoire critique ont été menacés de représailles si ils continuaient à débattre publiquement de l’avant-projet de Code du travail.

Dimanche 29 septembre, environ 13 personnes ont débattu du document dans le parc populaire El Curita. Bien que le Parti communiste et la Centrale des travailleurs de Cuba ont appelé à ce débat, ce genre de choses ne peut avoir lieu que dans les centres de travail, sous l’égide des institutions et de leurs fidèles sections syndicales, et le comble c’est que la police semble disposer des structures de pouvoir pour faire respecter leurs désirs. Cette rencontre dans le parc serait un crime.

Notre compagnon Isbel Díaz Torres s’est fait mettre en garde. Les policiers lui ont dit qu’ils ne permettraient plus aucune activité « contre-révolutionnaire », ce à quoi il a répondu qu’il se sentait plus révolutionnaire et plus à gauche qu’eux. Il est clair que nous parlons de deux concepts différents de révolution : celui de la police est relié à une conservation du statu quo, et le nôtre est formulé avec le désir de libérer et socialiser la capacité d’autogestion populaire. Un autre compagnon, Jimmy Roque, été licencié dernièrement.

Ces méthodes d’intimidations et de répression doivent être dénoncées. Nous aiderons du mieux que nous puissions nos camarades cubains à faire face aux sanctions policières dont ils sont victimes et les aideront à poursuivre leur « révolution dans la révolution ».

Internationale des Federations anarchistes – 1 décembre 2013.

www.i-f-a.org | secretariat(at)i-f-a.org
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