Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Dim 2 Juin 2013 07:08

Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1162

Après deux jours de protestation contre la gentrification urbaine de Gezi Park (le plus grand parc de la place Taksim, où les espaces verts sont sans cesse détruits), les gens ont eu marre de la brutalité policière et la violence.

Le silence des médias, qui augmente les histoires d'attaques contre la gouvernement et les libertés individuelles, répond aux objectifs de l’État qui essaye de tirer profit de la situation en Syrie et qui a transformé le récent conflit en émeutes.

Les affrontements se sont poursuivis toute la journée et la nuit d'hier. Au moins sept personnes ont été tuées par les attaques de la police, des centaines ont été blessées, des centaines sont en garde à vue où ils sont battus et certains torturés.

Tous les temples du capitalisme ont dû fermer à Taksim. Il y a beaucoup de solidarité dans les rues, beaucoup de petits magasins, les maisons et universités, toutes les pharmacies ont ouvert leurs portes aux manifestants. La Chambre des architectes et les bureaux d'ingénieurs turcs sont transformés en hôpital avec des médecins et des infirmiers bénévoles. Et ils soignent les manifestants blessés.

Dans de nombreux endroits à Istanbul, les postes de police ont été attaqués. Les groupes fascistes ont été battus par des anarchistes. Les gens de la rive asiatique qui voulaient rejoindre les émeutes ont été bloqués par la police, mais ils ont marchaient après minuit, en traversant le pont du Bosphore à pied. Le premier ministre a blâmé les réseaux sociaux d'informer sur les meurtres, et il a ironiquement traité les personnes qui partagent ces informations de fascistes.

La protestation s'est propagée dans toute la Turquie. Les gens sont dans les rues d'Ankara, Izmir, Eskisehir, Sakarya, Isparta et bien d'autres.

Ces protestations ne sont pas seulement pour le parc Gezi, comme les médias inféodés le clament. Les émeutes sont désormais l'expression de la révolte de centaines de milliers de personnes qui protestent contre l'oppression de l'État et contre la violence. Nous, en tant qu'anarchistes et en tant que révolutionnaires, avons été et nous allons être dans les rues, contre le terrorisme d’État et contre les violences policières.

Nous attendons des actions de solidarité de tous les anarchistes et anti-autoritaires dans le monde entier.

Istanbul est partout et la résistance est partout contre le terrorisme d’État, la violence de la police et l'exploitation capitaliste.

Nous continuerons à diffuser des informations tant que l'émeute se poursuit.


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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Dim 2 Juin 2013 21:16

[TURQUIE] LES VIOLENCES ÉTATIQUES ET POLICIÈRES DOIVENT CESSER !

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1163

Suite à un sit-in pacifiste pour la conservation du Parc Gezi, au sein du quartier central de Taksim à Istanbul, qui doit être démoli pour la construction d’un centre commercial, la police turque a lancé une attaque violente contre ces manifestants paisibles : gaz lacrymogènes visés directement sur les corps, eau à haute pression, incendie des tentes… Dès lors, une mobilisation spontannée s’est créée dans le quartier et les conflits se sont étendus dans d’autres quartiers de la ville.

Ainsi, plus de 50 000 personnes étaient dans les rues et la police turque a redoublé de violence et a sévèrement réprimé ces contestations. Actuellement, une centaine de personnes sont hospitalisées et l’accès au parc est bloqué sans base légale. Malgré tout, les manifestations se sont répandues dans toutes les villes en Turquie regroupant toutes les couches sociales et organisations politiques et syndicales.

Pourquoi une telle colère ?

Au pouvoir depuis 2002, le gouvernement d’AKP, issu du mouvement islamiste de Mili Gorus (Vision nationale) a pu intégrer à la fois les politiques néolibérales et son conservatisme qui se base sur la religion et le nationalisme. Malgré quelques réformes positives par rapport aux critères de Copenhague afin d’entrer dans l’Union européenne, il s’est révélé rapidement être un gouvernement autoritaire et dictatorial.

Il y actuellement, 10.000 prisonniers kurdes parmi lesquels de nombreux élus, une trentaine de maires, des députés, des journalistes, des avocats…S’y ajoute des syndicalistes, des étudiants et les opposants au pouvoir…Dernièrement, le gouvernement a interdit la consommation d’alcool dans la rue et après une certaine heure créant un énorme débat dans la société turque.

De plus, les médias turcs, qui sont directement contrôlés ou ont des liaisons politiques et économiques avec le gouvernement, refusent de traiter des incidents et les agences de presse turques bloquent la diffusion de l’information sur les événements concernant le parc de Gezi. Au delà du problème du parc Gezi, c’est donc une accumulation de colère contre les privations des libertés de la presse, d’expression, syndicales et politiques, sexuelles et des droits de minorités ethniques et religieuses.

La Fédération anarchiste (FA), membre de l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA), dénonce l’autoritarisme instauré par le gouvernement turc de l’AKP de Recep Tayyip Erdoğan, qui est souvent considéré comme un modèle exemplaire pour des pays du Moyen-Orient. Nous souhaitons apporter tout notre soutien aux mouvements de contestation en Turquie, notamment au mouvement anarchiste, face à la répression étatique et religieuse.

Fédération Anarchiste, dimanche 2 juin 2013.
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Lun 3 Juin 2013 09:43

Image
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede Cheïtanov le Lun 3 Juin 2013 10:59

La photo a été prise où ?
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Lun 3 Juin 2013 11:00

je ne sais pas
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Lun 3 Juin 2013 17:51

2 juin : Dernières informations concernant les émeutes en Turquie

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1164

Les affrontements ont commencé hier matin avec la même intensité que le premier jour de la résistance. La police a bloqué les voies entrant à Taksim. Bien que les attaques de la police étaient plus dures que la veille, près d'un million de personnes se sont battues, déplaçant les barricades pour virer la la police. Ensuite, toutes les personnes ont occupé Taksim et Gezi Park. La police a dû s'échapper et leurs voitures qui ne pouvaient s'échapper ont été brûlées.

Hier, les affrontements se sont propagé dans tout le pays. Dans de nombreuses autres villes, la police a attaqué les manifestants avec des bombes de gaz, d'eau toxique sous pression et des balles en plastique. Les manifestants ont organisé des zones libres protégées derrière des barricades.

Hier, nous, en tant que DAF (Action révolutionnaire anarchiste), étions sur le front et, pendant les premiers instants qui ont suivi l'entrée dans la place, nous avons écrit une déclaration publique :

Ce n'est que le début, la lutte continue.

La révolte est hors du temps et de l'espace. Pendant environ 40 heures, de Istiklal à Harbiye, de Tarlabasi à Besiktas, la liberté de la rébellion se fait sentir. Nous arrivons à la place Taksim de Istiklal, après 40 heures d'affrontements. Les agents d'application de la loi s'enfuient avec leurs véhicules. Quarante heures, quarante ans, la place a été notre monde.

Il s'agissait bien de la liberté de la rébellion, et c'est peut-être le slogan le plus effrayant, ce n'est que le début, la lutte continue.

Oui, notre lutte continue jusqu'à ce que nous construisions le monde libre, que nous portons dans nos cœurs.


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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede Cheïtanov le Lun 3 Juin 2013 19:08

Bloody hell ça fait un bien fou de lire ça....

(par contre faites gaffes aux fôtes d'orttograffe)
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Lun 3 Juin 2013 20:48

3 juin : Les anarchistes révolutionnaires à la solidarité internationale pour organiser une révolte générale contre le terrorisme d’État

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1165

La semaine dernière, un groupe de manifestants a commencé une action de sauvegarde de l'environnement après que quelques arbres ont été abattus illégalement au nom de projets de gentrification urbaine. Au deuxième jour de la protestation, très tôt le matin, la police a attaqué les manifestants avec des bombes de gaz, des canons à eau et des balles en plastique. De nombreuses personnes ont été blessées. Ce fut l'étincelle de la lutte contre ce terrorisme d’État qui s'est répandue dans tout le pays et s'est transformée en une action massive et organisée de révolte globale. Les gens impliqués contre l'augmentation des attaques, le terrorisme d’État et la violence de la police ont transformé les rues en zones de résistance. Cette révolte générale a grandi pendant quatre jours et se répand.

Des centaines de milliers de manifestants ont résisté, place Taksim, où le gouvernement a bloqué les entrées et la violence de la police a atteint un sommet. Finalement, le square a été occupé après la construction de barricades autour de la place Taksim et les manifestants ont pris le contrôle de Taksim. Les manifestants à Ankara ont occupé les rues en solidarité avec Istanbul et des barricades ont été construites dans les lieux importants de la ville, diffusant la révolte. Des centaines de manifestants à Izmir, une autre grande ville, ont brûlé le bâtiment du parti au pouvoir.

La solidarité et le soutien aux mouvements de protestation et dans les zones d'affrontements sont très importants. Dans chaque ville où des affrontements sont en cours, les gens ont ouvert leurs maisons aux manifestants et aux personnes blessées. Beaucoup de gens ont mis à disposition des trousses de premiers soins et de la nourriture dans leurs cours pour les manifestants. Les équipes médicales volontaires auto-organisées se sont rendues dans les zones d'affrontements et ont aidé instantanément les manifestants blessés. Des avocats bénévoles aident les manifestants en détention.

Alors que les affrontements se poursuivent, le nombre de morts et de blessés est en augmentation. Les grands médias agissent toujours comme si rien ne s'était passé. Le nombre de morts serait d'une dizaine, mais ce n'est pas certain, car il n'y a pas de déclarations officielles. Un manifestant à Istanbul a été renversé par une voiture alors qu'il bloquait une rue, un autre a reçu un coup à cause des bombes à gaz, un autre encore a été renversé par la police et tous ont perdu la vie. Un manifestant à Ankara a été blessé à la tête par le feu de la police et il est en état de mort cérébrale.

Alors que l'action et les affrontements se poursuivent ici, la solidarité mondiale est en augmentation. Les « Anonymous » ont piraté les sites du parti au pouvoir, de la police d'Istanbul, de la municipalité d'Ankara et de nombreux autres organismes gouvernementaux. Les « Anonymous » ont déclaré qu'ils vont continuer les cyber-attaques tant que le terrorisme de l’État turc se poursuit.

Alors que des millions de personnes résistent dans les rues aux attaques de la police dans tout le pays, certains partis de l'opposition tentent de tirer profit, de manipuler l'action en la politisant. Tout comme ce que nous avions vu dans certaines régions au cours du printemps arabe, les partis d'opposition (en particulier les kémalistes) tentent de s'approprier la portée des actions menées. Les parties d'opposition, en profitant de politisation sociale, tentent de profiter de la situation dans l'espoir de prendre le pouvoir. La révolte en cours a laissé les politiciens et l’État dans une mauvaise position. Alors que le gouvernement tente de manipuler la révolte en la qualifiant d'être la manifestation d'« un groupe de radicaux », la crise se propage dans l'économie. La crise économique a montré de premiers signes dans le marché boursier.

Cependant, c'est une des plus grande révolte massive dans l'histoire du pays et les gens sont dans les rues afin de s'opposer à la hausse des politiques d'interdiction, d’oppression et de suppression, à la terreur d'État et à la violence policière que n'a cessé d'augmenter pendant une longue période. Les personnes, que l’État avait essayé de dompter par une oppression de centaines d'années, sont maintenant directement en révolte contre lui.

Nous appelons tous les camarades qui luttent partout dans le monde : faites entendre la voix de la révolte générale, partout où vous pouvez, contre l’État turc et les grands médias qui tentent de la réduire au silence. Organisez des actions de solidarité pour être avec les millions de gens dans les rues.
Joignez votre voix à la révolte du peuple que l’État avait ignoré, opprimé et exploité pendant des années. Que le feu de la révolte contre l’État turc que nous avons commencé avec une étincelle et qui ne cesse de croître, se développe davantage.

Istanbul est partout et la résistance est partout contre le terrorisme d’État, la violence de la police et contre l'exploitation capitaliste.

Nous continuerons à diffuser les informations tant que l'émeute se poursuit.


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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Lun 3 Juin 2013 21:34

Turquie: appel à la grève

AFP 03/06/13

L'une des plus importantes confédérations syndicales turques a annoncé aujourd'hui qu'elle appelait à partir de demain à une grève de deux jours pour dénoncer la "terreur d'Etat" exercée contre les manifestants qui défient le gouvernement. "La terreur d'Etat exercée contre des manifestations entièrement pacifiques continue d'une façon qui menacent la vie des civils", a estimé la Confédération des syndicats du secteur public (KESK) dans un communiqué publié sur son site internet.

Marquée à gauche, la KESK, qui revendique 240.000 adhérents regroupés dans 11 syndicats, a également estimé que la brutalité de la répression traduisait l'"hostilité à la démocratie" du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir. La Turquie est agité depuis quatre jours par un mouvement de protestation antigouvernementale sans précédent depuis l'arrivée du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en 2002.
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Mar 4 Juin 2013 20:14

- Turquie : Les arbres de Taksim cachaient la forêt de la révolte: http://www.turquieeuropeenne.eu/5494-tu ... volte.html
- Les femmes résistent aussi ! http://dndf.org/?p=12408
- De quoi Taksim et Gezi Parkı sont-ils le signe ? http://ovipot.hypotheses.org/8889
- Un printemps turc ? http://ovipot.hypotheses.org/8880
- Récit d’une nuit de résistance sur la place Taksim, à Istanbul : http://istanbul.blog.lemonde.fr/2013/06 ... -istanbul/
- Livestreaming Revolt Istanbul : http://www.livestream.com/revoltistanbul
- Interview radio d'une migrante turque récemment installée en Irlande (in english) : http://www.anarkismo.net/article/25628
- les manifestations font deux morts, les protestations continuent: http://fr.news.yahoo.com/turquie-manife ... 54548.html
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede rastanar le Ven 7 Juin 2013 16:51

Cheïtanov a écrit:La photo a été prise où ?


Je me demande si ce n'est pas à Istanbul ?. :gratte:
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede baboeuf le Ven 7 Juin 2013 18:26

la mondialisation a du bon. l'anarchisme sera représenté partout bientot. en avant les turcs!
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Mar 11 Juin 2013 09:18

[Turquie] 4 juin : Révolution de Taksim - Nous sommes en train de gagner !

dimanche 9 juin 2013

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1167

4 juin : Révolution de Taksim - Nous sommes en train de gagner !

Nous avons vu la plage sous les pavés, nous avons porté le drapeau noir de la révolte !

Dans la rue Istiklal, près du consulat Français, à 200 mètres de la police, un pavé de la plage dans une main et le drapeau de la révolte dans l’autre, vous affrontez la police.

Votre masque à gaz est un morceau de tissu imbibé de Talcid. La police pulvérise de l’eau sous pression, jette des grenades à gaz l’une après l’autre, vous vous retrouvez au milieu des gaz, en train de reculer, jetant des pierres, vous êtes à bout de souffle, étouffé, essoufflé, à ce moment quelqu’un court près de vous, pulvérise sur votre visage de l’eau antiacide et demande : « Comment ça va, vous allez bien ? »

Vous n’allez pas bien mais tout de suite vous vous sentez mieux. Vous prenez une pierre de la plage dans une main, le drapeau de la révolte dans l’autre. Vous vous appuyez sur la barricade, hors de souffle. Votre respiration se rafraîchit avec la liberté de la rébellion. Parce que la solidarité est partout ; cette révolte est embellie par la solidarité, vous tombez mais on vous relève, on vous demande si ça va bien, vous huez tous ensemble au moment où la bombe assourdissante explose, ensemble vous retenez votre souffle quand une nouvelle grenade de gaz arrive.

Lorsque le barrage disparaît vous chantez ensemble et criez votre rébellion. Interminable eau sous pression, gaz et résistance. Vous êtes fatigué, vous vous asseyez sur le pavé pour reprendre votre souffle, quelqu’un arrive avec de l’eau et vous donne à boire, un autre arrive avec un sandwich.

Vous n’avez pas soif, pas faim parce que partout les gens partagent, il n’y a pas ici de « mien », pas de « nôtre ». Tout le monde est ensemble. Il n’y a pas de relâche, si vous tombez, celui qui est à côté de vous ne tombera pas. Il n’y a pas de découragement, si vous vous découragez votre camarade ne se découragera pas.

Vous vous débarrassez de la peur que le système a créée au fil des ans, et le courage c’est de faire de ce dont vous aviez peur. Et vous vivez cette expérience.

Vous êtes arc-boutés contre la police et vous avancez courbé. La police fait tout son possible pour vous arrêter. Même si parfois vous ralentissez, le bruit des autres affrontements murmure à votre oreille : « Nous allons de l’avant ». Vous commencez à être excité et vous poussez encore et encore.

Au dernier choc vous voyez que la police bat en retraite. Non, vous voyez qu’elle s’enfuit ; peut-être êtes-vous en train de vivre ce que vous attendiez depuis si longtemps.

Vous rencontrerez d’autres personnes sur la place Taksim, vous êtes heureux de voir ceux que vous aimez. Après de longues accolades, vous commencez à construire des barricades. Sans perdre de temps. Ceux qui sont avec vous commencent à chantonner une chanson des années 1930, la chanson des anarchistes espagnols. Vous joignez votre voix aux leurs. « Pour le pain, la justice, la liberté, tout le monde sur les barricades... »

La chanson devient plus forte avec la construction des barricades ; avec les voitures de police retournées sur le toit, les cars de police, avec les barrières d’un chantier pillé. Qu’ils viennent, qu’ils viennent et voient la communion et la solidarité qui augmente. Tout le monde veut s’éloigner de l’égoïsme, de la concurrence. Les tables sont ouvertes, les tentes érigées. Une place du peuple est en train d’être créée. Il y a quelques hypocrites mais cela vous est égal. Parce que, à chaque instant, partout, se trouve la rébellion : Ankara, Izmir, Antalya, Dersim. D’Athènes, Thessalonique, Paris, Sofia ... Les nouvelles de la solidarité arrivent. La solidarité se développe, ceux qui partagent sont en augmentation. La révolte se répand parce que nous sommes en train de gagner.

Maintenant, une revolte nous parle d’elle-même, une révolte nous raconte ce que nous avions oublié. Elle nous parle de l’importance de la communion, de la solidarité, de l’organisation et plus que tout, de la liberté.

Maintenant, la cendre sans fin dans nos mains rougeoie avec la révolte. Maintenant, au sein de la rébellion nous voyons dans nos yeux miroitants les mots des autres. Nous nous tenons par la main pour transporter les pierres de la plage, nous brandissons le drapeau de la révolte qui a été brûlé par les grenades à gaz. Nous serrons les uns contre les autres ces corps qui ont porté nos cœurs pleins de révolution. Et bien que nous ne le disions pas à haute voix, nous nous disons merci les uns les autres avec le bonheur du partage de cet instant. C’est un remerciement temporaire sans que nous soyons satisfaits. Sans être satisfaits aujourd’hui, côte à côte, nous attendons demain.

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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Ven 14 Juin 2013 18:22

Bons baisers d’une Turquie en révolte
Gezi Park et Taksim : épicentre politique


http://www.monde-libertaire.fr/international/16500-bons-baisers-dune-turquie-en-revolte

Le centre d’Istanbul subit une dynamique de gentrification accélérée, en particulier dans les quartiers anciens de la ville où habitaient les pauvres, les immigrés, les Kurdes et les Roms. La rénovation urbaine vise à nettoyer ces quartiers des populations susceptibles de faire fuir les touristes. Un nouveau centre-ville attirerait les investissements étrangers pour le transformer en centre financier et culturel. Les amis entrepreneurs de l’AKP, parti au pouvoir depuis onze ans, sont favorisés dans ces opérations de modernisation. Par exemple, le gendre de Erdogan s’est vu confié la rénovation du quartier central de Tarlabasi.

Gezi Park (« parc de la promenade » en turc) reste le seul îlot vert de la mégalopole, au sein du quartier de Taksim. Il doit être rasé afin de laisser place à la réplique d’anciennes casernes militaires de l’empire ottoman pour accueillir un centre culturel, un centre commercial et un musée de la ville. Une nouvelle mosquée devrait également y voir le jour. Quelques arbres ont été abattus illégalement fin mai. Défendre le Gezi Park est alors devenu un enjeu symbolique fort. Des contestataires pacifiques et écologistes dormaient dans des tentes sous les arbres. Un mouvement de soutien et de contestation s’est mis en place et s’est intensifié via les réseaux sociaux pour en promouvoir la conservation. D’autres projets mégalos sont prévus, comme la construction du plus important aéroport d’Europe (sorte de super-Notre-Dame-des-Landes), le chantier d’un troisième pont, passant au-dessus du Bosphore, relié à une nouvelle autoroute périphérique (85 000 hectares de forêts protégées menacés), d’autres centres commerciaux et la « plus grande » mosquée du monde sur la colline de Camlica surplombant la ville.

« Lorsque le pouvoir met en danger la vie, la vie devient résistance. »

La place Taksim incarne le rendez-vous emblématique des manifestations de la société civile et un haut lieu de mémoire. Le 1er mai 1977, une trentaine de manifestants y ont été tués sans que les circonstances ne soient encore élucidées. Depuis 2010, le défilé de la fête des travailleurs a été à nouveau autorisé. Cette année, il a été interdit en raison des travaux en cours. Des fortes tensions étaient déjà perceptibles, mais rien n’annonçait alors le soulèvement de masse du 31 mai 2013.

D’Istanbul à l’ensemble du pays : répression et propagation des révoltes

Au pouvoir depuis 2002, le gouvernement d’AKP, issu du mouvement islamiste de Mili Gorus (Vision nationale), a su marier les politiques néolibérales avec un conservatisme basé sur la religion et le nationalisme. Il s’est révélé rapidement être un gouvernement autoritaire et dictatorial. Il y a, actuellement, 10 000 prisonniers kurdes, parmi lesquels de nombreux élus, une trentaine de maires, des députés, des journalistes, des avocats… S’y ajoutent des syndicalistes, des étudiants et les opposants au pouvoir… Dernièrement, le gouvernement a interdit la consommation d’alcool dans la rue après une certaine heure, créant ainsi un énorme débat dans la société turque.

Le 31 mai, la police turque a lancé une attaque violente contre les manifestants paisibles de Gezi Park : gaz lacrymogènes en tirs tendus, canons à eau, incendie des tentes, balles de plastique… Dès lors, une mobilisation spontanée s’est créée dans le quartier et les conflits se sont étendus dans d’autres quartiers de la ville. Ainsi, plus de 50 000 personnes étaient dans les rues et la police turque a redoublé de violence et a sévèrement réprimé ces contestations. L’accumulation de colère contre les privations des libertés de la presse, d’expression, syndicales, politiques, sexuelles et des droits de minorités ethniques et religieuses a pris la forme de révoltes qui se sont généralisées à l’échelle du pays. La terreur d’État et les violences policières sont la règle.

La riposte ne s’est pas fait attendre. Depuis le 1er juin, la protestation se propage dans toute la Turquie sans faiblir. Les gens sont descendus dans les rues d’Ankara, Izmir, Eskisehir, Sakarya, Isparta et de nombreuses autres villes. Dans Istanbul, les postes de police ont été attaqués. Les anarchistes ont affronté les groupes fascistes. Des milliers de personnes ont traversé à pied et de nuit le pont du Bosphore, pendant que la police essayait d’empêcher les émeutes de la rive asiatique ne rejoignent celles de la rive européenne. Des centaines de milliers de manifestants se sont battus, déplaçant les barricades pour virer la police, réoccuper Taksim et Gezi Park, et résister. Le gouvernement a bloqué les entrées de la place Taksim et la violence de la police a atteint des sommets. Il y a eu plus de 230 manifestations dans presque 70 villes en une semaine. Le 6 juin, le bilan est très lourd : deux manifestants tués et un policier décédé (mort suite aux blessures dues à une chute d’un pont en poursuivant des manifestants), 4 355 personnes blessées en une semaine, dont 47 très grièvement, a déclaré jeudi le Syndicat des médecins turcs. Après plus de quatre jours de révolte à Istanbul, on comptait déjà plus de 1 700 arrestations dans le pays. La majeure partie a été libérée.

Les femmes résistent aux côtés des autres opprimés. Elles ont de nombreux griefs contre le Premier ministre, Tayyip Erdogan, et ses sbires : la promotion du lynchage des femmes par les hommes, la tolérance de l’assassinat de femmes par des hommes (loi sur les « provocations injustifiées »), l’absence de lieux d’accueil pour permettre aux femmes d’échapper à la violence domestique des hommes, la stigmatisation des femmes violées et harcelées (jugées immorales et non chastes), la pression sur les femmes violées pour qu’elles accouchent des enfants issus de ces viols, l’assimilation de l’avortement au meurtre, l’absence de crèches mais l’obligation de donner naissance à au moins trois enfants, la condamnation à la pauvreté, au travail précaire, aux emplois incertains et à vivre dans des conditions proches de l’esclavage, la définition du travail domestique comme devoir des femmes, l’acharnement sur les femmes et les familles qui vivent de manière indépendante des hommes. Le collectif des féministes turques appelle toutes les femmes à descendre dans la rue et à se rebeller pour leur libération afin de ne plus subir l’oppression et l’exploitation des hommes.

La solidarité se met en œuvre dans les rues : les petits magasins, les maisons et universités, toutes les pharmacies ont ouvert leurs portes aux manifestants. La Chambre des architectes et les bureaux d’ingénieurs turcs sont transformés en hôpitaux avec des médecins et des infirmiers bénévoles. La Confédération des syndicats du secteur public (Kesk), qui a appelé mardi 4 juin à un arrêt de travail de deux jours par solidarité avec les manifestants, devait être rejointe mercredi 5 juin par la Confédération syndicale des ouvriers révolutionnaires (Disk), qui revendique 420 000 membres. Des rassemblements de solidarité ont eu lieu partout dans le monde, à travers l’Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Espagne, en France, en Grèce, à Chypre, à New York, à Buenos Aires… Les Anonymous ont piraté les sites du parti au pouvoir, de la police d’Istanbul, de la municipalité d’Ankara et de nombreux autres organismes gouvernementaux.

Facteurs spécifiques à cette lutte : lignes de faille

Les médias turcs, qui sont directement contrôlés ou ont des liaisons politiques et économiques avec le gouvernement, refusent de traiter des incidents, et les agences de presse turques ont bloqué la diffusion de l’information sur les événements concernant le parc de Gezi. Le jeu cynique de la manipulation médiatique s’oppère également sur le nombre de blessés en minorant celui des manifestants et en majorant celui des policiers. C’est à juste titre que les manifestants scandent : « On ne veut pas d’une presse soumise ! »

Ce 4 juin, lors d’une conférence de presse, Bülent Arinç, vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement, a présenté ses excuses aux manifestants blessés. Il ne suffira pas d’un appel au calme ou de maigres excuses pour que les révoltes prennent fin. Le gouvernement doit garantir a minima « le respect des libertés collectives et individuelles, et en particulier les libertés d’opinion et d’expression. La liberté de réunion et de manifestation doit être assurée ». Les partis d’opposition (en particulier les kémalistes) font leur possible pour récupérer ce qu’ils peuvent de la dynamique actuelle. Ils surfent sur la vague de politisation dans l’espoir de reprendre un jour le pouvoir à leur compte. Par ailleurs, le gouvernement et les médias jouent de leur collusion pour stigmatiser les radicaux, les anarchistes, les potentiels « terroristes » prenant part à la lutte et pour marginaliser les contestataires alors qu’il s’agit d’une des révoltes les plus massives dans l’histoire du pays.

« Le mouvement de Taksim ne s’inscrit pas dans les schémas politiques traditionnels car il rassemble des courants très différents ; activistes d’extrême gauche, écologistes, syndicalistes, communauté LGBT, minorités ethniques, militants associatifs, supporteurs du club de football de Be Ikta et habitants des différents quartiers d’Istanbul. […] Sur les mêmes places se retrouvent révolutionnaires, libertaires, républicains, nationalistes, Kurdes, Arméniens… La place de plus en plus importante occupée par les nationalistes et la vacance du pouvoir laissent craindre une résolution politique brutale (l’histoire de la Turquie connaît de nombreux coups d’État). »

Le ras-le-bol de la dérive autoritaire d’Erdogan, de la politique islamocapitaliste et du gouvernement en place a représenté une excellente opportunité pour fédérer le mouvement afin de résister. Espérons que la soif d’émancipation des individus, des groupes et, qui sait ?, de la Turquie dans son ensemble permette de dépasser le cadre sclérosé de la démocratie représentative. Le défi est de taille, mais il vaut le coup d’être tenté.

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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Jeu 20 Juin 2013 09:10

Manifestation de solidarité avec la révolte turque ce samedi 22 juin 14h00 métro république Paris

http://regard-noir.blogspot.fr/2013/06/manifestation-de-solidarite-avec-la.html

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Manifestation de solidarité avec la révolte turque ce samedi 22 juin
Ce samedi, à 14h au métro République, aura lieu une manifestation en solidarité à la révolte turque et contre la répression d'Etat. Nous vous invitons à rejoindre le cortège de la Fédération Anarchiste, afin de constituer une solidarité ouvertement révolutionnaire et anti-étatique.


Ci-dessous, nous reproduisons la traduction d'un texte de nos camarades de l'Action Révolutionnaire Anarchiste (Turquie).

Le Groupe Regard Noir.

Contre l’État et la terreur policière : Notre rage grandit, ainsi que notre lutte !

L’occupation permanente de la place Taksim et du parc Gezi a été attaquée par la police ce matin (11 Juin 2013). Après la réunion du conseil des ministres hier, la police est venue en début de matinée sur la place, vers 7h00, et tout en tirant des grenades lacrymogènes, les forces de répression ont fait des annonces comme quoi ils n’attaqueraient pas le parc. Des centaines de policiers sont entrés dans la place Taksim plaidant qu’il n’y aurait pas d’attaque sur le parc et en disant que seul les banderoles seront enlevées. Alors que les banderoles sur le Centre culturel Atatürk ont été déplacées plus loin, un autre groupe de policiers a voulu enlever les tentes sur la place. Les gens ont essayé de les arrêter, et la police a attaqué les manifestants avec des gaz lacrymogènes.
Alors que l’attaque de la police était en cours, beaucoup de gens ont commencé à rejoindre la place contre cette attaque fasciste. Pour empêcher les gens de venir, la police a tiré des gaz lacrymogènes dans le métro, et la station de métro Taksim a été fermée durant l’opération.
La police a utilisé de grosses quantités de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles en plastique tout en pulvérisant de l’eau sous pression avec des canons à eau. Un groupe des résistants a fait une chaîne humaine, et la police a tiré des gaz lacrymogènes à une courte distance. Beaucoup de gens ont été blessés par les gaz, mais une fois l’effet du gaz lacrymogène passé, de nombreux manifestants se sont réunis et ont fait de nouveau la chaîne.
Bien que la police a annoncé qu’il n’allait y avoir «aucune intervention» au parc, ils ont tiré de lourdes quantités de gaz lacrymogènes dans le parc, même à l’intérieur de l’infirmerie, les blessés ont été déplacés de la zone.
Beaucoup de gens ont été blessés par les grenades lacrymogènes et les flashballs. Alp Altinörs, qui est membre de l’Initiative de solidarité Taksim, a été touché par une balle en plastique au front et a été évacué par ambulance à l’hôpital. On sait que la police vise les gens.
D’autre part, la police a commencé à attaquer les espaces politiques et des bureaux. Le bureau du SDP (Parti de la sociale démocratie) a été perquisitionné et beaucoup de gens ont été mis en détention. La police a menotté les résistants et les a brutalement frappé pendant leur détention.
Malgré les attaques violentes, les gens sur la place Taksim et dans le parc Gezi continuent de résister. L’État fasciste, l’oppression et la terreur policière ne peuvent pas nous décourager, notre lutte continue, notre rage grandit, il en va de notre lutte.
İstanbul est partout, la résistance contre le terrorisme d’État, la violence policière et l’exploitation capitaliste est partout.

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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede Tonton-vélo le Jeu 27 Juin 2013 10:15

Je connais un peu la Turquie, surtout Istanbul ou j'étais en Avril. Je la connais comme touriste mais comme un touriste qui ne se contente pas des plages à touristes de la mer Egée que je ne connais d'ailleurs pas.

"Emeutes massives" mais localisées à la ville la plus ouverte sur l'occident et sur le secteur de la ville à la population la plus occidentalisée avec celle d'Ankara la moderne. Istambul c'est 15 millions d'habitants dont une énorme banlieue de migrants anatoliens très traditionnels dans leur mode de vie. Pas sur du tout qu'en dehors d'Ankara et de 'stambul centre la population soit contre Edogan qui surfe sur une réussite économique bien visible.

En 20 ans j'ai remarqué que les hauts parleurs des minarets sont devenus assourdissants lors des appels à la prière-dans l'indifférence totale de la population il faut le reconnaitre- Que le nombre de femmes voilées a énormément augmenté. D'autre part elle sont jeunes maintenant contrairement aux matrones d'avant et surtout portent le foulard sombre uni ou la longues robe jusqu'au pieds qui ne sont pas du tout des vêtements traditionnels turc* et que je n'y avais jamais vu avant.
Les gens ont voulu protéger les arbres de place mais aussi un vieux bâtiment historique du temps d'Ataturk, symbole de laïcité, qui devait être remplacé par un caserne de style ottoman. Caserne + ottoman quoi de plus net comme symbole de l'autorité retrouvée du temps passé au temps ou le sultan était chef religieux.

L'inconnue est l'armée, puissante en coulisse, secrète, portée sur les coups d'états dans le passé mais a priori fermement laïque.
Dernière édition par Tonton-vélo le Jeu 27 Juin 2013 10:22, édité 2 fois.
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede Cheïtanov le Jeu 27 Juin 2013 10:20

Merci c'est intéressant...
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Jeu 4 Juil 2013 14:54

Turquie : le bras de fer de l’État contre le peuple se poursuit

http://www.monde-libertaire.fr/international/16543-turquie-le-bras-de-fer-de-letat-contre-le-peuple-se-poursuit

L’arrogance et la violence d’État font bon ménage


L’arrogance du gouvernement AKP – et du Premier ministre, Erdogan, en particulier – est une insulte à toute personne du peuple turc, ayant voté pour lui ou non et encore plus pour celles que ça n’amuserait plus de voter. La stratégie systématique de défi et d’incitation à la guerre civile à peine voilée lors des meetings, samedi 15 et dimanche 16 juin (en gros : « Je vais lâcher les 50 % de mes électeurs sur les voyous des places »), n’aura pas eu raison des mobilisations se poursuivant sous des formes qui évoluent. Le recours à la violence policière extrême est une preuve de l’incapacité du leader d’un parti, comme de n’importe lequel d’ailleurs, de répondre aux aspirations d’émancipation de chaque individu. Peu importe s’il faut, pour rester au pouvoir, bafouer la dignité d’un peuple et les droits humains fondamentaux.

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La dernière grande démonstration de guerre contre les contestataires date de la nuit du 15 au 16 juin. La foule paisible massée dans le parc Gezi, comprenant aussi des femmes, des enfants et des personnes âgées, a été attaquée jusque dans les moindres recoins comme les maisons, hôpitaux ou infirmeries de fortune où les manifestants et blessés ont trouvé refuge. Gaz lacrymogènes, balles de caoutchouc, cannons à eau ont été utilisés. L’eau des canons contenait une substance chimique non identifiée de nature acide. De nombreuses personnes souffrent de rougeurs, de démangeaisons, d’allergies et de lésions ouvertes de la peau. La composition exacte de l’eau toxique reste certainement protégée sous couvert de brevet militaro-industriel.

Le peuple continue de manifester, de se confronter à la police et a parfois recours à de la légitime défense (quelques pavés) face à des brutalités policières qui sont parfois carrément meurtrières. La police turque refuse de reconnaître qu’elle détient des manifestants. Plus d’une centaine de révoltés auraient été arrêtés dans la nuit du 15 juin dans le quartier de la place Taksim, où se concentraient les manifestations, ainsi que dans les quartiers voisins de Mecidiyekoy et Harbiye. Pendant près de trois semaines à Istanbul, des manifestants auraient été frappés par des policiers pendant leur arrestation et leur transfert en garde à vue, et privés de nourriture, d’eau et de toilettes jusqu’à douze heures d’affilée 1. Ankara et Izmir ne sont pas en reste et les mobilisations sont quotidiennes sous la forme de manifestations chaque soir. Il n’est pas rare de voir des contestataires immobiles sur les places d’Istanbul ou d’ailleurs, debout et prêts à faire face.

« Entre le 27 mai et le 24 juin, au moins quatre citoyens ont été tués et 7 681 personnes ont été blessées dont 4 478 à Istanbul et 1 539 à Ankara », a déclaré le président de l’IHD (association des droits de l’homme), Öztürk Türkdoğan, lors d’une conférence de presse, tenue lundi au siège de l’association dans la capitale de la Turquie. Le président de l’association a dénoncé la libération « inacceptable » d’un policier qui a tiré sur les manifestants, tuant Ethem Sarisülük, touché à la tête par balle réelle le 1er juin et décédé douze jours plus tard. […] Le rapport souligne que la police a lancé plus de 150 000 bombes lacrymogènes durant la même période. « La date de péremption de certaines grenades lacrymogènes avait expiré », indique le rapport. […] Le rapport compte en outre 2 841 arrestations dont 918 à Istanbul, 973 à Ankara et 485 à Izmir. Parmi ces gens arrêtés, 66 restent toujours en garde à vue, tandis que 70 manifestants ont été envoyés en prison. 2 »

Par ailleurs, il ne faudrait surtout pas que les médias puissent faire correctement leur travail lorsqu’ils le souhaitent. Quand il ne s’agit pas de mises en scène orchestrées et mensongères, les chiens obéissent au maître et mordent. « Le site Internet turc Bianet a révélé que, dans la matinée du 18 juin, la police avait mené des interventions dans les bureaux de la radio Ozgur, de l’agence de presse Etkin et du journal Atilim, et qu’elle avait arrêté plusieurs personnes. Reporters sans frontière et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont recensé environ 20 cas de violences contre des journalistes ces dernières semaines, particulièrement à côté du parc Gezi et de la place Taksim. 3 »

Résistance et perspectives

« Lundi (17 juin), grève et manif appelées par plusieurs syndicats de gauche, essentiellement dans la fonction publique. La grève est peu suivie, les syndicats décident de dissoudre les cortèges, guère massifs, dès lors qu’ils sont bloqués par les flics. Les syndicats ont clairement peu mobilisé, ce mouvement ne colle guère avec leur agenda politique. Ils ne sont pas enclins au rapport de force avec le gouvernement, et n’y sont pas forcés par leur base. […] Mardi matin (18 juin), rafle au sein des organisations d’extrême gauche, qualifiées de terroristes par le pouvoir, qui dit vouloir condamner des gens à la prison à vie. Le chef des ultras de Çarsi est également arrêté. 4 »

L’éventail des forces en présence allant des nationalistes aux anarchistes n’offre pas encore de perspectives claires sur la poursuite du mouvement. Mais, sur les places stambouliotes, des assemblées générales commencent à se tenir chaque soir afin de discuter et de s’organiser de manière plus décentralisée. Si cela se maintient, cela pourrait faire un peu penser à la stratégie du 15 M en Espagne avec les assemblées de quartier. La répression fait tout pour diviser les différentes tendances et cibler les plus radicaux sur fond de discours récupérateur de sensibilité écologique. Les médias ont beaucoup focalisé sur Istanbul et la place Taksim, mais les manifestations continuent à Ankara (en date du 28 juin).
Les fractures politiques sont nombreuses et complexes 5.

– Kémalistes contre islamistes : guerre pour le pouvoir entre partis politiques sur fond de fracture entre ancienne et nouvelle bourgeoisie.

– Démocrates libéraux et libertaires contre conservateurs : en particulier les jeunes opposés au conservatisme nationaliste kémaliste.

– Nationalistes turcs contre kurdes : hostilité contre les revendications d’une autonomie politique kurde.

Les syndicats réclament un juste partage des fruits de la croissance. La corruption et le clientélisme sont clairement dénoncés. Enfin viennent des débuts de mobilisations des laissés-pour-compte du néolibéralisme, frappés par l’accroissement des inégalités et une certaine précarité, en particulier pour les jeunes. La jeunesse originaire des quartiers défavorisés, victime du chômage et privée de ses droits, s’est généralement tenue à l’écart des manifestations pour le moment. Il est fort probable que les plus précaires ne s’y retrouvent pas au moment de faire les comptes. Le mouvement n’a pas encore pu offrir une alternative en trois semaines de mobilisations. La démission immédiate d’Erdogan a peu de chance de voir le jour à brève échéance.

« Les jeunes qui manifestent au parc Gezi et les mouvements de solidarité qui les accompagnent au sein des bastions laïcs de la Turquie proviennent certes de différents milieux opposés à Erdogan. Cependant, ce sont les jeunes issus des classes essentiellement aisées et laïques, ceux qu’on appelle les "Turcs blancs" qui en sont la force motrice. En ce sens, ces manifestations représentent une des dernières convulsions des anciennes élites laïques, qui ont lutté et perdu avec amertume la bataille contre une classe en plein essor, celle des Anatoliens nouvellement enrichis, qui soutient l’AKP d’Erdogan. 6 »

Un gouvernement et des gouvernants incompétents, une police brutale (bras armé de l’État), des médias malhonnêtes et une justice inique… rien de très étonnant. Parfois, des leaders tombent, mais les gouvernements et les partis politiques restent et perpétuent le terrorisme d’État. C’est bien la mise en place d’une société basée sur une gestion directe par les gens eux-mêmes à laquelle il faudrait travailler. Qui a parlé de fédéralisme libertaire ?
« L’avenir dépend aussi de la capacité des progressistes turcs, de cette "société civile" vivante et énergique de faire émerger un nouveau pôle alternatif démocratique et social, de nouvelles organisations qui sortent des cadres anciens, et se démarquent des nostalgiques vieux nationalismes et laïcismes autoritaires, qui puissent […] proposer localement un autre monde possible. Cela n’est pas facile, et pas seulement à cause de la police et des juges… Mais quelque chose à commencé dans le parc de la promenade. 7 »



1. « Qu’est-il advenu des manifestants d’Istanbul arrêtés par la police ? » :
http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Viol ... olice-8830
2. « Bilan de Gezi Park : 5 morts, 7 681 blessés, 2 841 » arrestations :
http://www.actukurde.fr/haberayrinti.php?id=499
3. « Le pouvoir met la pression sur les journalistes qui couvrent les manifestations » :
http://balkans.courriers.info/article22792.html
4. « Istanbul : le mouvement est faible, la répression est forte » (18 juin) :
http://dndf.org/?p=12574
5. « De Kemal à Occupy Taksim, plongée dans l’histoire pour comprendre les raisons d’un soulèvement » : http://www.bastamag.net/article3153.html
6. « Quand la bourgeoisie se révolte contre le peuple… » : http://balkans.courriers. info/article22714.html
7. « De Kemal à Occupy Taksim, plongée dans l’histoire pour comprendre les raisons d’un soulèvement » : http://www.bastamag.net/article3153.html
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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Mer 18 Sep 2013 08:02

[Turquie] Maintenant, chaque rue se nomme Ahmet, chaque rue se nomme Ali Ismail... Maintenant, il est temps de se soulever et de lutter (fr, en)

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1202

Maintenant, chaque rue se nomme Ahmet, chaque rue se nomme Ali Ismail ... Maintenant, il est temps de se soulever et de lutter.

Sous le soleil de juin, les émeutes qui ont commencé à Taksim se sont répandues partout et ont tourné à l’émeute en septembre à Ankara. Le vent de la résistance qui a soufflé pendant plusieurs jours dans Odtü et Tuzluçayır a été salué dans tous les coins de la région, proches et lointains. La résistance brille dans le ciel, agite les drapeaux de la rébellion, porte la passion de la révolte et transforme le vent en tempête, le mois de septembre se passe sous résistance. Salut à tous ceux qui résistent !

L’autorité et ses officiers de police ont tué six de nos frères. La douleur dans nos coeurs est si profonde. Mais ils ont aussi été une source de vie pour notre lutte. Maintenant les places, les rues résonnent du nom de Ahmet ... Résister en son nom, Ahmet.

Ahmet Atakan était notre deuxième frère qui a été pris pour cible par la police et assassiné à Antakya. Il prenait part aux actions, tous les lundis en la mémoire d’Abdullah Cömert et les résistants de Taksim Gezi Park. Alors qu’il marchait à Armutlu, la police a attaqué et les affrontements ont commencé. Juste derrière les barricades, tout en résistant à la police, il est tombé, soudainement, après avoir été frappé à la tête par une des nombreuses cartouches de gaz lacrymogène.

La police meurtrière d’un état meurtrier a tué Ahmet. L’Etat qui avait déclaré : « il a été abattu par ses propres amis » après la mort d’Ali Ismail, dit maintenant que « Ahmet est tombé du toit, de lui-même ». Après l’assassinat de notre frère, l’Etat a voulu se justifier, voulu cacher cet assassinat. Mais l’Etat n’a pas pu la gérer. Tout comme nous sommes sortis dans les rues, après Ali Ismail, Ethem, Abdullah, Mehmet, Medeni ; cette fois nous sommes sortis pour Ahmet, des centaines de milliers de personnes. Nos frères ont été assassinés et notre rage a inondé les rues.

Medeni Yıldırım est l’une des dernières victimes de la nouvelle guerre de l’Etat assassin. Une période que l’Etat tente de construire au nom de la paix. Medeni est le neveu de Adnan Yıldırım qui a été assassiné par l’Etat en 1994, ce qui est une forte preuve que le génocide systématique dans la région se poursuit. Un soldat de l’État meurtrier a volé la vie de notre frère Medeni. Medeni était debout contre les « château-forts » de l’armée le 28 juin 2013 ; il se tenait comme la rage de Uğur, comme la rage de Ceylan qui ont été assassinés avec des mitrailleuses et des obus. Medeni était toujours sur le front. Avec sa rage croissante et sa résistance, il est toujours là, avec Uğur et Ceylan.

Ethem Sarısülük a été abattu par un policier, Ahmet Sahbaz, le 1er juin, dans Güvenpark à Ankara. Ethem était un ouvrier révolutionnaire. Alors qu’il étudiait dans une école industrielle, il a quitté sa deuxième année. Il a pris part à des manifestations pour l’éducation gratuite pendant ses études. La vie de Ethem a toujours été au centre de l’injustice. Il a toujours lutté contre l’injustice. Ainsi, il a résisté tout au long de sa vie et a perdu sa vie en résistant.

Abdullah Cömert a envoyé un texto seulement 8 heures avant sa mort, en disant : « En 3 jours, j’ai dormi seulement 5 heures. J’ai reçu d’innombrables jets de gaz lacrymogène. Echappé à la mort à trois reprises. Et savez-vous ce que les gens disent ? Allez-y, si vous êtes celui qui va sauver le pays ? Oui, même si nous ne pouvons pas la sauver, nous risquons de mourir en essayant. Je suis si fatigué, je tiens grâce aux boissons énergisantes et des analgésiques en 3 jours. Ma voix est rauque. Mais je suis toujours dans les rues, à six heures encore, seulement pour la révolution ». Abdullah a parlé de mourir pour une révolution dans son texte, et c’est devenu réalité. Il est mort en résistant.

Mehmet Ayvalıtaş, le 2 Juin à Ümraniye, a bloqué l’autoroute avec des dizaines de milliers de personnes. Le quartier de MayDay résistait avec Mehmet. Lors de l’attaque des forces de police, un taxi, a renversé Mehmet. Il a roulé sur Mehmet et s’enfuit. Mehmet n’avait que 19 ans, il était dans la rue, dans la lutte des opprimés contre les oppresseurs. Il pensait que personne ne peut opprimer l’autre et il était un résistant révolutionnaire pour cela. Il a été renversé et cela a renforcé la lutte des opprimés encore plus.

Alors que les nouvelles de la nécessité de trouver du sang AB, pour notre ami à l’Osmangazi Médical Faculty ayant été exposé à la violence de la police, a été répandu à travers les médias sociaux, Ali Ismail luttait pour sa vie. Le 3 juin, il a été battu par des fascistes avec la coopération de la police. Des blessures sur le corps et la tête, allant d’un hôpital à l’autre, il a reçu un certificat de bonne santé et est rentré chez lui. Plus tard, il a été de nouveau emmené à l’hôpital avec des symptômes d’hémorragie cérébrale et a été précipitamment opéré alors même que Ali Ismail luttait pour sa vie.

L’Etat, sa police fasciste, son hôpital et son médecin ont fait en sorte de le tuer d’une manière organisée. Ali Ismail, qui croyait résister dans les rues afin de gagner, a perdu la vie. Il était la dernière victime de la résistance à Taksim. Ils sont devenus des symboles de la résistance, de la vie. L’Etat meurtrier et les mains ensanglantées du gouvernement doivent savoir que notre lutte est en cours et va se poursuivre. Ethem, Abullah, Mehmet, Ismail Ali, Ahmets sont devenus des millions et résisteront !

L’autorité est en train de tuer nos frères dans ces conditions, la révolte est inévitable.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF), vendredi 13 septembre 2013.

Traduction par Relations internationales de la Fédération Anarchiste, dimanche 15 septembre 2013.

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Re: Émeutes massives contre le terrorisme d’État en Turquie

Messagede vroum le Lun 5 Jan 2015 15:38

Les anarchistes de Turquie marchent pour leur compagnon grec en grève de la faim

http://kedistan.fr/2014/12/07/les-anarchistes-de-turquie-marchent-pour-leur-compagnon-grec-en-greve-de-la-faim/

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour Alexis assassiné par l’Etat Grec et pour Nikos Romanos en grève de la faim depuis 26 jours contre la répression du pouvoir.

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour nos sœurs et nos frères assassinés alors qu’ils résistaient en Grèce, à Ferguson, au Mexique, à Kobanê.

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour Berkin, Ali Ismail, Ethem, Arin, Kadar, Suphi Nejat. Pendant que les Etats tuent nos sœurs et nos frères partout dans le monde, nous, anarchistes révolutionnaires étions dans les rues avec notre colère contre les états, les capitalistes, les entreprises et les assassins. Même la police qui nous a barré la route avec ses balles en caoutchouc, ses grenades à gaz et ses matraques n’a pas pu éteindre notre colère. Nous avons résisté avec nos drapeaux noirs en criant nos slogans.

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Cette passion pour la liberté se fait plus grande aujourd’hui ; la colère pour ceux qui sont fait assassiner par l’état a fait éclater nos émeutes.

L’Action Anarchiste Révolutionnaire salue le compagnon Nikos Romanos et sa résistance.

Ceci est la déclaration du DAF en solidarité avec le compagnon Nikos

Aujourd’hui, avec toute la colère contre les puissances qui s’emparent des vies et avec la conviction pour un monde libre, les drapeaux noirs flottent partout dans le monde. Contre les compagnies qui exploitent notre travail pour plus de profit ; contre les états qui assassinent beaucoup d’entre nous au nom des frontières qu’ils ont dessinés ; contre toutes les puissances qui ont rempli leurs poches de nos vies qu’ils ont détruits, en nous appauvrissant et en rendant les riches encore plus riches ; la rébellion est vivante dans la colère de l’anarchisme. La colère contre les patrons, les compagnies, les assassins et les états, se propage en inondations de drapeaux noirs. La peine d’être laissé à l’abandon, disparu et assassiné, se change maintenant en colère, et de partout les rues s’enflamment de colère.

Il y a exactement 6 ans, dans le quartier Exarchia d’Athènes, était assassiné Alexandros Grigoropulos parce qu’il était anarchiste. Il avait 16 ans. Assassiné par la balle d’un flic parce qu’il avait transformé sa colère en rébellion et était descendu dans la rue demander des comptes pour les vies détruites, parce qu’il n’obéissait pas au pouvoir et résistait pour la liberté à tout prix. Le jour du 6 décembre 2008, la balle qui a traversé la poitrine d’Alexis s’est changée en un feu de révolte dans les rues. Bien que les assassins aient continué leurs attaques, la colère contre ceux qui ont fait taire un cœur qui battait pour la liberté, a enflammé les rues d’Athènes, de Théssalonique, d’Istanbul et de partout.



Nikos Romanos, qui était avec Alexis le jour où il a été assassiné et qui partageait les même convictions que lui pour un monde libre, est maintenant emprisonné car il est anarchiste. Romanos est en prison parce qu’il ne s’est pas tu contre l’injustice, parce qu’il n’a pas abandonné malgré l’oppression de l’état, parce qu’avec la même conviction que son compagnon assassiné, il a continué la lutte contre les puissances. Ceux qui pensent pouvoir en finir avec cette lutte en assassinant Alexis, enferment maintenant Nikos en espérant faire s’arrêter un autre cœur qui bat avec conviction pour l’anarchisme. De même qu’en 2008, les rues sont pleines de colère contre l’état qui continue d’attaquer Romanos par l’isolement, l’oppression et la torture. Comme Romanos poursuit sa grève de la faim depuis le 10 novembre, d’autres compagnons anarchistes en prison ont eux aussi commencé une grève de la faim par solidarité ; les universités sont occupées ; et la même voix se répercute dans les rues en feu, dans les cellules de ceux qui résistent : « Aussi longtemps que nous seront en vie et que nous respirerons, longue vie à l’Anarchie ! »

Les puissances qui ont assassiné Alexis en 2008 et qui ont emprisonné Nikos aujourd’hui pensent qu’elles peuvent faire taire la colère contre l’injustice qui grandit partout dans le monde. Elles continuent d’emprisonner, d’attaquer et d’assassiner.
A Mexico, 43 étudiants résistant aux politiques des puissances qui s’emparaient de leur futur, ont disparus par la main de l’état, et leurs corps ont été retrouvés après plusieurs jours dans des fosses communes. Simplement parce qu’elles sont noires, des populations sont prises pour cible par la répression fasciste du pouvoir, des cibles pour les balles tirées par la police ; et ceux qui résistent sont jetés en prison, étranglés et assassinés. Nombre de nos frères comme Berkin, Ethem Ali, Ahmet qui ont résisté pour leurs vies ont été assassinés par la police. Pendant que ceux qui résistent à Kobanê pour constuire une nouvelle vie, comme Arin, comme Suphi Nejat, comme Kader, sont assassinés par les gangs, les militaires et les soldats de l’état ; ceux qui sont dans les rues dans tous les coins de la région embrassent la résistance de Kobanê, comme Hakan, comme Mahsun, sont des cibles pour les meurtriers du même état…

Partout où ceux qui demandent des comptes pour l’injustice, qui résistent pour gagner leurs vies, qui luttent avec leurs convictions pour la liberté sont dans les rues ; partout où se trouve la menace de l’oppression, de la torture et du massacre. Les oppresseurs qui pensent qu’ils peuvent décourager ceux qui ne leurs obéissent pas en les kidnappant et en les assassinant ; un cri de liberté qui s’est élevé quelque part se répercute en écho dans toutes les directions. Des cellules d’Athènes à Mexico, des rues de Fergusson à Kobanê, aux terres libres de Kobanê, la même vision d’un nouveau monde se propage à grands flots. A présent, cette passion pour la liberté grandit ; la colère contre les meurtriers fait éclater les feux de la révolte dans les cœurs.

Cette révolte est contre les puissances qui s’emparent de nos vies, qui tente de détruire notre liberté, qui nous assassine. Cette révolte est contre le capitalisme et les états. Cette révolte est contre toutes sortes de captivités.

Avec cette révolte pour la liberté dans nos cœurs, l’anarchisme se propage partout dans le monde.

Et notre lutte prend de l’ampleur d’un coin du monde à un autre, portée par les vagues de drapeaux noirs.

Longue vie à la Révolution, longue vie à l’Anarchie !

Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF ! Devrimci Anarsist Faaliyet).

NDT : Dans la vidéo ci-dessous, la fille devant nomme un nom d’une personne tuée par la police ou l’armée lors des émeutes en 2013 pour Gezi ou plus récemment dans les manifestations de soutien à Kobanê, et derrière, les anarchistes reprennent en coeur : “Il vit (toujours)”.
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
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vroum
 
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